L’Opération BOREALIS et la libération de la Scandinavie (octobre 1953-février 1954)
Situation générale en octobre 1953
Quand les alliés débarquent en Norvège et au Danemark la guerre est entrée dans sa sixième année et ne semble pas devoir se terminer rapidement en dépit du fait que l’Axe _réduit à l’Allemagne et au Japon_ est clairement aux abois.
En effet sur le front russe les soviétiques sont en passe de libérer la totalité de leur territoire exception faite de la Poche de Courlande qui va tenir jusqu’à la fin du conflit.
La Finlande est sur le point de changer de camp se dont les allemands se doutent mais ils ne peuvent rien faire pour éviter cela.
Sur le front occidental le Rhin à été franchit le 7 février 1953 aussi bien en Alsace qu’aux Pays-Bas et malgré une violente résistance, les allemands doivent désormais combattre pour défendre le Vaterland.
Les combats vont être violents car les Landser, les WestKampfer sont motivés à l’idée d’empêcher la conquête de leur pays par la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et secondairement les belges et les néerlandais.
En Italie le front avance lentement, doucement en raison de problèmes logistiques, d’un terrain difficile et d’une priorité plus faible encore que le front balkanique. Les unités du Commonwealth sur le front italien se baptiseront eux même The Forgotten (les oubliés).
Quel plan d’invasion ?
C’est à l’été 1952 que les gouvernements alliés ont pris la décision de prendre pied en Scandinavie et aussitôt une cellule opérationnelle est chargée de mettre au point un plan précis.
Comme souvent la géographie va dicter les plans et on ne peut pas dire que la Norvège comme le Danemark soient des terrains très favorables à une offensive grande style.
A part des assauts frontaux il n’y à guère d’alternatives ce qui explique probablement pourquoi l’opération BOREALIS à longtemps fait l’objet de débats sur son utilité, certains généraux préférant mettre le paquet sur le front occidental et à se contenter de démonstrations aériennes et navales pour fixer le maximum de troupes allemandes en Norvège et au Danemark.
Plus encore qu’ailleurs la prise des ports est indispensable. La question est lesquels ?
Un assaut frontal sur Oslo est rapidement exclu car il faudrait développer des moyens importants pour forcer les détroits danois et comme initialement il n’était pas prévu de débarquer au Danemark, la libération directe de la capitale norvégienne est exclue.
Elle fera néanmoins l’objet d’une opération commando d’ampleur, l’opération VIKING, une diversion de l’opération BOREALIS.
Si l’abandon d’un assaut direct sur l’ancienne Christiana fait plutôt consensus (trop sanglant et trop aléatoire) en revanche certains vont dépenser des litres d’encre et des kilos de papier pour convaincre de débarquer à Kristiansand plutôt qu’au Jutland. Militairement c’est parfaitement recevable mais politiquement pour ménager le Danemark c’est nettement plus problématique.

Au final on décide de débarquer à Narvik, à Namsos, à Bergen, à Trondheim et au Jutland. Les ports et les villes contrôlés il sera temps de détruire les unités ennemies par le choc et la manœuvre.
Les plans sont validés en février 1953. Ce délai s’explique à la fois par des réflexions, par des hésitations, des modifications mais aussi une tentative de certains d’annuler l’opération BOREALIS pour concentrer des forces supplémentaires sur le front occidental voir sur les fronts italiens et balkaniques.
Le plan est simple : prendre pied dans les ports, sécuriser leur prise et ensuite encercler des troupes allemandes qui pourraient être tentées de s’arcbouter sur la frontière suédoise sachant parfaitement que les alliés ne pourraient se risquer à violer la neutralité suédoise au risque de faire basculer Stockholm dans le camp allemand.
Ordre de Bataille allié
Unités navales engagées
En octobre 1953 la Kriegsmarine est clairement affaiblie et ne représente plus qu’une menace résiduelle en mer du Nord, les sous-marins exceptés qui représenteront jusqu’au bout une menace pour les navires civils et les navires militaires alliés.
La France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Norvège et le Danemark doivent cependant déployer d’importants moyens navals pour couvrir les têtes de pont et surtout pour neutraliser les imposantes fortifications qui protègent les ports norvégiens.
Voilà pourquoi des porte-avions, des cuirassés et des croiseurs vont être déployés aux côtés de destroyers et de torpilleurs pour escorter, appuyer et couvrir les navires amphibies engagées dans l’opération BOREALIS.
Les sous-marins vont être également utilisés pour empêcher l’intervention d’unités venues de la mer Baltique et pour contrer leurs congénères qui pourraient se glisser dans le dispositif allié et faire un mauvais sort aux LST et autres cargos et pétroliers.

Bien que les troupes alliées engagées soient essentiellement américaines le commandement du volet naval est assuré par l’amiral britannique Bruce Fraser qui était à deux mois de la limite d’âge !
L’organisation de la Naval Task Fleet Borealis (NTF-Borealis) est classique avec un groupement occasionnel ou Task Force pour chaque tête de pont avec pour chaque groupe des navires amphibies, des transports de troupes pour la deuxième vague, différents navires d’appui et de soutien. A cela s’ajoute des navires d’escorte et d’appui-feu.
Comme il faut toujours prévoir l’imprévisible l’amiral Fraser à décidé de conserver sous son contrôle direct une force de réserve pour faire à toute éventualité.
Comme les combats vont vite tourner à l’avantage des alliés les navires de la NTF-Borealis Reserve Ready Group vont être utilisés en soutien des différentes têtes de pont plus ou moins rapidement sécurisées.
Politique oblige, certaines Task Force sont placées sous commandement américain et français. Oslo et Copenhague ont sollicité un tellement traitement mais les alliés ont refusé estimant que les officiers de marine norvégiens comme danois manquaient d’expérience dans le domaine des opérations combinées.
Au final cela nous donne le dispositif naval suivant :
NTF-Borealis Reserve Ready Group (NTF-Borealis RRG) :

-Cuirassé HMS Lion (navire-amiral de l’amiral Fraser) et Anson
-Porte-avions HMS Hermes et Painleve

-Croiseur lourd Colbert

-Croiseurs légers USS Denver (CL-58) Waldeck-Rousseau HMS Southampton et HMS Argonaut
-Escorteurs d’escadre D’Estrées et Du Chayla (classe Surcouf)
–Huit destroyers (HMS Caprice Caesar USS Jarvis [DD-393] USS Rhino [DD-404] USS Stack [DD-406] HMNoS Balder HMCS Fraser Crusader) et deux escorteurs rapides (ex-torpilleurs d’escadre) les Sabre et Claymore
Narvik Task Force (sous commandement américain)

-Cuirassés USS New Mexico (BB-40) et HMS Saint Andrew
-Porte-avions USS Cowpens (CV-31)

-Croiseur lourd USS Minneapolis (CA-36)
-Croiseurs légers USS Pasadena (CL-101) USS Flint (CL-64) HMS Newcastle Birmingham Leopold 1er (Belgique)

-Destroyers HMS Jupiter Express USS Gridley (DD-380) USS Maury (DD-401) HMNoS Otto Sverdrup HMNoS Thor Heyrerdhal HMNLS Jacob van Heermskerck
-Torpilleurs HMNLS Hermelyn Bulhond Jackhal
Namsos Task Force (sous commandement français)
-Cuirassé Moselle (navire-amiral)

-Cuirassé Gascogne
–Porte-avions Anne de Bretagne
-Croiseur lourd HMS Albermale
-Croiseurs légers Montcalm Sully Lamotte-Picquet HMS Belfast HMNoS Bergen

-Escorteurs d’escadre (ex-contre torpilleurs) Milan Le Triomphant Ronar ‘ch D’Estaing Vautour Cassard
-Escorteurs rapides Le Foudroyant L’Ouragan Le Sirocco La Palme La Tempête
-Escorteurs rapides (ex-torpilleurs d’escadre) Durandal Dague
-Escorteurs rapides (ex-Torpilleurs légers) classe Kabyle L’Algérien Le Sénégalais L’Arabe Le Marocain
-Avisos-dragueurs L’Impétueuse La Boudeuse La Trompeuse La Sérieuse
-Corvettes ASM La Malouine La Versaillaise La Nimoise L’Agenaise
-Patrouilleurs Coléoptère Sauterelle Araignée Scorpion
Bergen Task Force (sous commandement britannique)

-Cuirassés Howe et Temeraire (remplacé ultérieurement par le Vanguard)
-Porte-avions HMS Formidable et Pioneer
-Croiseur lourd HMS Blenheim

-Croiseurs légers HMS Diadem et Bermuda
-Destroyers HMS Javelin Vectis Cavendish Cambrian USS Reid (DD-369) USS Fanning (DD-385) HMCS Iroquois
Trondheim Task Force (sous commandement britannique)
-Cuirassés Thunderer et Conqueror
-Porte-avions HMS Terrible et HMCS Bonaventure

-Croiseurs légers ORP Dragon HMS Scylla Trinidad Swiftsure
-Destroyers HMS Carron Cavalier Jackal Juno Jersey Lightning USS Helm (DD-388) USS Ralph Talbot (DD-390)
Jutland Task Force (sous commandement américain)
-Cuirassés USS Arizona et HMS Iron Duke
-Porte-avions USS Block Island (CV-34)
–Croiseur lourd USS Toledo (CA-78)

-Croiseurs légers USS Brooklyn (CL-40) USS Raleigh (CL-113) Duquesne HMS Minotaur Defence
-Escorteur d’escadre (ex-Contre-torpilleur) Guepratte
-Destroyers USS Farragut (DD-348) USS Worden (DD-352) USS Aylwin (DD-355) USS Preston (DD-379) HDMS Zealand Bornholm HMCS Chippewa
Submarine Force
French Submarine Task Group

-Sous-marins Sirène Pascal Persée Casabianca Martinique Mayotte Ile de Re
British Submarine Task Group
Dans ce groupement occasionnel on trouve des sous-marins britanniques et d’anciens sous-marins britanniques passés sous pavillon norvégien.
-HNoMS Ula (ex-HMS Ursula)

-HMS Grampus (N56)
-HMS Triton
-HMS Vampire
-HMS Virtus
-HMS Visigoth
Support Force
France

-Pétroliers-ravitailleurs Dordogne La Seine Var
-Ravitailleur rapide Lot
-Ravitailleur d’hydravions Sans Souci
-Remorqueur de haute mer Mastodonte
-Navire-atelier Vulcain

-Ravitailleur de sous-marin Jules Verne
–Cargo rapide Mers-El-Kébir
Grande-Bretagne
-Pétroliers Cherryleaf Appleleaf Celerol Arndale Blue Ranger
-Ravitailleur RFA Bacchus
-Ravitailleur de sous-marins HMS Forth et HMS Medway
-Mouilleur de mines/Transport HMS Latonna
-Cargo rapide Fort Beauharnais
-Navire-hôpital RFA Maine (IV)

-Navire-atelier HMS Albatross