NAVIRES LEGERS
Avant-propos
Tout le monde connait les fables de La Fontaine et notamment l’une d’entre-elle, le Rat et le Lion qui se termine par cette maxime : on à toujours besoin d’un plus petit que soi !
NAVIRES LEGERS
Avant-propos
Tout le monde connait les fables de La Fontaine et notamment l’une d’entre-elle, le Rat et le Lion qui se termine par cette maxime : on à toujours besoin d’un plus petit que soi !
Croiseurs de bataille classe Krondstadt
La longue quête russe du croiseur de bataille : des Borodino aux Krondstadt
En 1904 l’amiral Fisher devient premier lord de l’amirauté (first sea lord), le commandant en chef de la marine britannique et bouscule une belle endormie, une marine régnant sur les océans depuis plus d’un siècle.
Cuirassés classe Sovietsky Soyouz
Avant-propos
Dans l’histoire les marines connaissent parfois des périodes noires, une période de descente aux enfers, une période où on touche le fond.
CUIRASSES ET CROISEURS DE BATAILLE
Avant-Propos
Présentation
Comme nous l’avons vu plus haut, la marine russe doit tout ou presque à Pierre le Grand, à Piotr Velikyi qui décida de faire de son pays une grande puissance à l’occidentale et pour lui une puissante marine est indispensable. La Russie parvint peu à peu à s’équiper d’une marine conséquente capable de tenir tête aux principales marines européennes.
De la marine impériale à la marine soviétique
Guerre civile et refondation d’une marine de guerre
Le 10 novembre 1917 Lénine décide de démobiliser l’armée ce qui entraîne la dissolution du ministère de la Marine et du conseil supérieur qui sont remplacés par un commissariat à la marine confié à un simple marin Dybenko.
TORPILLEURS
Un des nombreux numérotés de la marine française
Avant-propos
Si le torpilleur n’à pas bouleversé la guerre navale autant que l’avait espéré la Jeune Ecole il est évident que le Torpidiniere à introduit un nouveau facteur dans le domaine de la guerre en obligeant les gros navires à faire davantage attention aux petits.
Vedettes lance-torpilles
Avant-propos
L’apparition de la torpille automobile permis d’envisager la réalisation de la légende de David contre Goliath. Pour la première fois dans l’histoire navale, un petit navire pouvait espérer couler un navire bien plus gros que lui.
Dragueurs de mines
Avant-propos
A l’origine, mines et torpilles partagent une origine commune avant de bifurquer, la torpille devenant automobile après avoir été porté sur une hampe qui rendait la mission périlleuse. La mine resta elle inchangée tel un monstre préhistorique parvenu jusqu’à notre époque.
Vedettes lance-torpilles
L’apparition de la torpille automobile et du torpilleur pu laisser croire à la réalisation de la légende de David qui de sa fronde tua le géant Goliath.
Ces navires prirent cependant rapidement du poids, les éléments rendant nécessaire des navires plus robustes, donnant tort à la Jeune Ecole qui voyait ses “numérotés” semer la terreur le long des côtes américaines alors qu’ils étaient parfois incapables de sortir du port lorsque la mer était un peu formée !
L’apparition du moteur diesel permis d’envisager de petits navires armés de torpilles, des vedettes lance-torpilles ou pour la Royal Navy, des Motor Torpedo Boat ou bateau-torpilleur à moteur.
En septembre 1939, la Royal Navy dispose de dix-huit vedettes lance-torpilles stationnées en Méditerranée (1st Motor Torpedo Boat Flottilla avec douze vedettes lance-torpilles) et en Extrême-Orient (2nd Motor Torpedo Boat Flottilla avec six vedettes lance-torpilles) auxquelles s’ajoutent cinq vedettes anti-sous-marines (1st Flottilla Anti-Submarine Boat) déployées au sein de la Home Fleet.
De nouvelles flottilles sont mises sur pied pour couvrir les océans où leur intervention est utile et c’est ainsi qu’en septembre 1948, la Royal Navy dispose de nombreuses flottilles de vedettes lance-torpilles.
-1st Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Portsmouth avec huit vedettes lance-torpilles
-2nd Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Malte avec huit vedettes lance-torpilles
-3rd Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Portsmouth avec huit vedettes lance-torpilles
-4th Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Malte avec huit vedettes lance-torpilles
-5th Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Singapour avec huit vedettes lance-torpilles
-6th Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Hong-Kong avec huit vedettes lance-torpilles
-7th Motor Torpedo Boat Flottilla stationnée à Singapour avec huit vedettes lance-torpilles
Cela nous donne un total de cinquante-six vedettes lance-torpilles. Le programme de guerre prévoit également la commande de nombreuses vedettes, les pertes dans cette catégorie risquant d’être nombreuses.
Au côté de ces vedettes lance-torpilles, on trouve également des vedettes de surêté, les plus nombreuses étant les Fairmile A et B.
Navires de Soutien
Le grand théoricien Alfred Mahan disait qu’une marine sans ailes _c’est à dire sans bases_ appartenait au passé. On peut aisement étendre cette réflexion au penseur majeur de la politique navale américaine aux navires de soutien.
L’apparition de la vapeur à considérablement augmenté les servitudes logistiques d’une flotte encore plus dépendantes de ses bases. Désormais il faut ravitailler les navires en carburant, en vivres, en munitions, en pièces détachées mais également assurer leur entretien.
La Royal Navy puissance navale majeure du 18ème au début du 20ème siècle battit une partie de sa puissance sur un réseau de bases judicieusement placées qui rendait le besoin en navires de soutien moindre qu’un pays dépourvu de bases outre-mer comme l’Allemagne.
Néanmoins le développement des porte-avions et la possibilité que certaines bases soient prises ou détruites par l’ennemi rendit indispensable le développement d’une force logistique importante capable de ravitailler et de réparer les nouveaux cuirassés et les nouveaux porte-avions.
En septembre 1939, la marine britannique dispose des navires de soutien suivants :
-Deux poseurs de filets, les HMS Guardian et HMS Protector
-Navire-atelier HMS Resource
-Navire-dépôt pour sous-marins HMS Medusa HMS Forth HMS Titania HMS Maidstone HMS Medway
-Navire-dépôt pour destroyers HMS Woolwich
-Navire-dépôt pour vedettes lance-torpilles HMSVulcan
-Trois Mouilleur de mines de classe Linnet
-Porte-hydravions HMS Albatros HMS Pegasus HMS Dumana HMS Manela
Alors que le conflit débute, quatre mouilleurs de mines rapides de classe Abdiel sont en construction. Tout comme l’infortuné Pluton de notre marine nationale, ils vont servir aussi bien de mouilleur de mines que de transport rapide voir de navire de commandement.
Est également en construction le navire de maintenance aéronautique Unicorn qui doit assurer le maintien en état des groupes aériens en assurant la maintenance lourde et le transport d’appareils neufs.
Le programme de guerre de septembre 1939 ne prévoit pas la commande de navires auxiliaires, la priorité étant donnée aux navires de guerre. Le retour rapide à la paix (même si il s’agit d’une Paix Armée) permet aux britanniques de voir plus loin que le conflit immédiat.
Si la marine britannique dispose de navires de soutien, la majorité des navires auxiliaires dépendent de la Royal Fleet Auxiliary (RFA) créée en 1905 pour regrouper des navires de type marchand, des navires soit construits dès l’origine pour cette mission ou adaptés après réquisition/rachat.
Disposant en décembre 1914 d’un transport de produits pétroliers, d’un charbonnier et de dix pétroliers, la RFA va disposer de cent-soixante navires dont les plus célèbres furent les Q-Ship, les bateaux-pièges chargés de traquer les U-Boot. Le conflit terminé la flotte est considérablement réduite.
En 1936, la flotte de la RFA est composée de quarante-un pétroliers, de douze pétroliers portuaires, de trois navires-dépôts, d’un navire-hôpital, de trois Spirit Carrier et de deux Fuel Hulk.
En septembre 1939, la flotte est assez ancienne mais son renouvellement/expansion à commencé avec l’acquisition de nouveaux navires comme les pétroliers de classe Dale (dix-huit pétroliers), de huit pétroliers portuaires (qui remplacent les huit plus anciens), des ravitailleurs rapides classe Fort, des citernes à eau de classe Fresh,
En septembre 1947, on envisage de transférer les navires de soutien de la Royal Navy à la Royal Fleet Auxiliary mais ce projet n’est pas mené à bien.
Quand le second conflit mondial éclate, la flotte auxiliaire royale aligne donc trente-six pétroliers, douze pétroliers portuaires, huit citernes à eau ,six cargos rapides, trois navires-dépôts, un navire-hôpital, trois Spirit Carrier, deux Fuel Hulk soit un total de soixante-dix sept navires de soutien.
La Royal Fleet Auxiliary (RFA) n’est pas strictement concernée par le programme de guerre mais une partie de la marine marchande britannique va être réquisitionnée pour être transformée en croiseurs auxiliaires mais également en navires-dépôts, en navire-ateliers et tout autre configuration destinée au soutien de la Royal Navy.
Du côté de la Royal Navy, on construit cinq ravitailleurs de sous-marins pour permettre à chaque flottille de disposer d’un navire-dépôt. Ces navires sont plus petits que les navires-dépôts en service en septembre 1939 mais pas moins capables.
La Royal Navy dispose en septembre 1948 de quatre mouilleurs de mines rapides, un navire-atelier, cinq navires-dépôts de sous-marins, cinq ravitailleurs de sous-marins , un navire-dépôt pour destroyers, un navire-dépôt pour vedettes lance-torpilles, trois mouilleurs de mines, quatre porte-hydravions et un navire de maintenance aéronautique, le HMS Unicorn et deux poseurs de filets
UNE BREVE HISTOIRE DE LA ROYAL NAVY
Avant-Propos
Encore aujourd’hui, la Royal Navy est la fierté du Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Certes elle n’est plus que l’ombre de la flotte du premier conflit mondial aux somptueuses escadres de cuirassés mais elle représente encore une force avec laquelle il faut compter.
Si dès le 9ème siècle, il existe des forces navales, si les Tudors sont les premiers monarques à se préoccuper de constituer une puissante marine de guerre (tout en gardant un œil sur des possessions continentales comme Calais redevenu français uniquement en 1558), la Royal Navy voit officiellement le jour en 1660 au moment de la restauration des Stuarts avec Charles II, le fils du roi martyr Charles 1er.
En 1707, elle intègre les navires de la Royal Scots Navy, les navires de la marine écossaise bien que depuis 1603 et l’union personnelle des deux royaumes, les deux marines opéraient ensemble.
Elle va rapidement s’opposer aux différentes marines européennes, d’abord la marine espagnole défaite en 1588 (Invincible Armada,un nom ironique attribué par les anglais) puis la marine des Provinces Unies et la marine royale française.
Composée de navires performants,manœuvrés par des marins compétents et des chefs énergiques et choisis sur des critères de compétence (à la différence de la France où les critères de noblesse provoquaient parfois la nomination d’incompétents notoires ou d’amiraux trop vieux pour être efficaces), elle va s’imposer au 18ème comme la première marine mondiale même si au cours de plusieurs conflits, elle subit des pertes non négligeables.
Durant la guerre de Sept Ans (1756-63), elle impose sa supériorité sur les marines françaises et espagnoles ce qui n’empêche pas les échecs comme celui de l’amiral Byng lors de la bataille de Minorque, échec qu’il paiera de sa vie.
La France prit néanmoins sa revanche durant la guerre d’indépendance américaine. La splendide marine de Louis XVI l’une des plus belles de l’histoire de la France (avec celle de Napoléon III et celle du second conflit mondial) infligea une série de défaites qui obligèrent la Grande-Bretagne à renoncer à ramener dans le giron impérial les treize colonies insurgées.
La Révolution Française entraine une totale désorganisation de la marine française, les officiers nobles émigrent, les équipages peuvent élire leurs officiers _rarement une bonne chose, la démagogie et l’idéologie prenant le pas sur la discipline et la compétence_,se montrent revendicatifs et prompts à crier à la trahison.
La Royal Navy devient une marine supérieure à tout ce que les pays européens peuvent lui opposer, la compétence, de bons navires, l’expérience des marins et des officiers sans oublier une politique continue rend cet outil redoutable.
Voilà pourquoi Napoléon maitre en Europe ne pourra jamais faire défiler ses grognards de la garde sur White Hall ou devant Buckingham Palace, la défaite de Trafalgar le 21 octobre 1805 scellant les espoirs de la France impériale de contester la supériorité de la Royal Navy sur les mers même si des corsaires causèrent des pertes au commerce britannique.
Cette puissance colossale permet à la Grande-Bretagne d’étendre son emprise coloniale, annonçant le Britannia rules the waves, cette puissance permet à Londres de maintenir une armée de terre réduite, les risques d’invasion étaient nuls. La guerre de 1812 contre les Etats-Unis marque la dernière utilisation majeure des corsaires pour augmenter la puissance de la marine britannique.
Sans rival, la Royal Navy établit une véritable Pax Britannica, marquant le début d’une domination mondial qui allait perturber jusqu’au premier conflit mondial.
Pax Britannica
Jusqu’au premier conflit mondial, il n’y eut guère de conflits majeurs dans laquelle s’illustrèrent les navires portant fièrement la White Ensign.
Il y eut bien la bataille de Navarin en 1827 mais cette bataille opposa la France, la Russie et la Grande-Bretagne à la Turquie mais en dehors de cette bataille, l’essentiel des opérations furent des missions de police coloniale et de diplomatie de la canonnière, une escadre chargée de mettre la pression au sens propre comme au figuré en bombardant des places fortes comme celles des Barbaresques en Afrique du Nord ou la Chine durant les deux guerres de l’Opium.
La guerre de Crimée s’ouvrit bien sur la bataille navale de Sinope mais cette bataille opposa la Russie à la Turquie. Quand aux bombardements en Baltique, ils n’eurent que peu d’influence sur les opérations à terre, l’apport essentiel de ce conflit qui marqua le retour de la France au premier plan fût l’intégration de nouvelles technologies comme les obus explosifs Paixan qui allaient ringardiser les coques en bois ainsi que la propulsion à vapeur qui ouvrait de nombreuses possibilités.
Durant la deuxième moitié du 19ème siècle, une rivalité navale oppose la France et la Grande-Bretagne. La marine française revitalisée par Napoléon III et un grand ingénieur comme Dupuy de Lôme mis en service le premier cuirassé _La Gloire_ et de nombreux torpilleurs, obligeant la Royal Navy à réagir en construisant des cuirassés (appelés cuirassés à coque en fer pour les distinguer des futures pré-dreadnought) et à inventer le Torpedo Boat Destroyer rapidement connu sous le simple nom de destroyer (destructeur).
Conquêtes coloniales et expansion navales sont plus jamais étroitement liées. L’importance de Gibraltar augmente encore avec l’ouverture du canal de Suez en 1869, économisant l’épuisant contournement par le cap de Bonne Espérance.
Les britanniques sont les premiers à ma connaissance à comprendre la relative inutilité des empires immenses mais l’importance de contrôler les passages obligés, les détroits.
Ce n’est pas un hasard si ils refusent avec la dernière énergie de rendre Gibraltar revendiquée par l’Espagne ou si ils s’installent au Cap de Bonne Espérance, à Aden, à l’entrée du détroit d’Ormuz et à Singapour.
Quand ils ne peuvent pas s’installer sur un passage obligé, ils font tout pour empêcher qu’une puissance rivale ne le contrôle.
C’est ainsi qu’ils empêchent les russes de démanteler l’empire ottoman pour reconstituer l’empire byzantin ce qui aurait donné le contrôle à la marine tsariste du détroit du Bosphore et des Dardannelles.
Si ils appuient la France durant les crises de Tanger et d’Agadir c’est à la fois suite à l’Entente Cordiale mais également pour empêcher l’Allemagne de s’installer en face de Gibraltar. Même situation en Tunisie où ils appuient les revendications françaises pour empêcher l’Italie de contrôler les deux rives du détroit de Sicile qui sépare le bassin méditerranéen en deux.
Si la vapeur apparait dès les années 1820, les machines à vapeur ne sont pas encore suffisamment fiables pour les voyages au long cours.
Résultat, la vapeur est utilisée au combat, la voile servant pour le transit et les voyages à longue distance. Les navires sont soit des constructions neuves ou des conversions. Les coques en acier s’imposent peu à peu, la course entre le boulet et la cuirasse reprenant avec toujours plus de vigueur.
The Two power standard et la rivalité avec l’Allemagne wilhelhmienne
La merveilleuse marine de Napoléon III n’est hélas d’aucune utilité durant la guerre de 1870 ce qui va discréditer l’idée de la puissance navale en France, la jeune Ecole vouant un culte au sous-marin et au torpilleur (jugé plus “républicain) et dénigrant le cuirassé (vu comme “réactionnaire”), la trop fameuse flotte d’échantillon voyant la Royale se doter de cuirassés périmés dès la construction, des navires comme le Hoche sûrement plus dangereux pour leurs utilisateurs que pour l’ennemi.
La Royal Navy ne connait pas ce problème. Le Naval Defence Act de 1889 impose le concept de “two power standard” à savoir que la Royal Navy doit être aussi puissante que les deux marines qui la suivent à savoir la France et la Russie.
Comme il est impossible que les deux marines regroupent toutes leurs forces en Europe, cela revient en pratique à une supériorité très nette dans les eaux européennes. Sur le plan pratique, ce sont dix cuirassés et trente-huit croiseurs qui sont financés. Un autre programme est proposé en 1894 mais Gladstone échoue à convaincre les Communes de le financer.
Le contexte géopolitique ne tarde pas à évoluer en défaveur de Londres. En 1893, une alliance formelle unie la France et la Russie renforçant les inquiétudes de l’opinion publique.
Et si seulement il y avait que cela car au même moment l’Allemagne de Guillaume II entame la création à marche forcée d’une puissante marine océanique, les Etats-Unis et le Japon faisant de même.
Cette course aux armements navals devient couteuse pour la Grande-Bretagne et en 1904, l’amiral Fisher est nommé First Sea Lord pour faire des économies, le budget de la Royal Navy ayant été baissé, un comble au pays de Nelson !
Avec énergie, le bouillant Fisher réforma la Royal Navy, mettant à la casse des navires obsolètes (too old to figth too slow to run _trop vieux pour combattre, trop lents pour fuir_ 154 navires dont 17 cuirassés sont ainsi rayés des registres) et obtenant la construction de nombreux cuirassés dont deux innovations, le dreadnought et le croiseur de bataille.
Le premier est l’application du concept all big gun battleship, le cuirassé avec une artillerie à calibre unique ce qui devait améliorer la puissance des navires mais également faciliter la conduite de tir ainsi que le stockage des munitions.
Si le HMS Dreadnought est le premier navire de ce type à entrer en service, il s’en fallut de peu pour qu’il soit américain.
Le croiseur de bataille est une création issue de l’imagination fertile de Fisher (speed is armour) qui comme tous les observateurs mondiaux avait vu la vitesse des cuirassés japonais surclassés les navires russes, oubliant un peu vite que la malheureuse escadre était partie de Baltique, avait contourné le cap de Bonne Espérance avant de rejoindre la zones des opérations avec des navires usés, des équipages en état de quasi-mutinerie.
Le Battlecruiser était né, un navire qui disposait d’une artillerie aussi puissante que celle d’un cuirassé mais sans véritable protection, sa vitesse supérieure devant lui permettre d’éclairer la flotte, de si nécessaire attaquer les premiers navires ennemis mais jamais l’amiral Fisher avait envisagé que ces croiseurs de bataille combattent dans la ligne de bataille.
Une course aux armements dantesque oppose Berlin à Londres. A une construction chez l’un répond une construction chez l’autre, l’armement augmentant, les allemands passant du 280 au 305 puis au 380mm, les britanniques du 305 au 343 puis au 381mm.
La supériorité britannique ne sera jamais vraiment remise en cause en raison des limites financières de l’Allemagne qui devait entretenir une importante armée de terre. De plus les alliances avec le Japon (1902) et la France (1904) permettait aux britanniques de concentrer leurs moyens en mer du Nord, une situation fort différente de celle prévalant à la fin du 19ème siècle.
Les dominions apportent également leur contribution, une marine canadienne et une marine australienne voyant le jour en 1911.
Si la marine allemande ne peut sérieusement remettre en cause la supériorité de la marine britannique, c’est un adversaire à prendre au sérieux avec des navires bien armés, bien protégés et servis par des équipages compétents, les canonniers allemands ayant remporté de nombreux concours de tir avant guerre en s’appuyant sur leur compétence mais également sur des optiques de haut niveau et un système de conduite de tir performant.
Ainsi quand le premier conflit mondial éclate, la Royal Navy dispose de 74 navires de ligne avec 64 cuirassés (dont 40 pré-dreadnought à la valeur militaire douteuse) et 10 croiseurs de bataille, la Kaiserliche Machine ne disposant que de 46 navires de ligne avec 39 cuirassés (dont 22 pré-dreadnought) et 7 croiseurs de bataille.
Outre les cuirassés et les croiseurs de bataille, la Royal Navy s’équipe de sous-marins, des torpilleurs submersibles qui ne tardèrent à faire preuve de leur efficacité au détriment des navires de la White Ensign et surtout ceux portant le Red Ensign à savoir la marine marchande.