Grande Bretagne (90) Armée de terre (15)

Ordre de bataille de la British Army à la mobilisation de septembre 1948

 

Avant mobilisation, l’armée de terre britannique affiche le visage suivant. Sous le commandement du général Brooke, elle est organisée en commandements chargés de préparer les divisions au combat, d’assurer la mobilisation, le rassemblement des hommes et des moyens.

A l’issue de la mobilisation, les différentes commandements sont mis en sommeil. En effet la majeure partie des divisions d’infanterie notamment passent sur le continent au sein non seulement du BEF (British Expeditionnary Force) mais également sous commandement français avec deux corps d’armée à deux divisions.

Un véritable bouleversement des unités à lieu, certaines divisions du nord rejoignant le sud et certaines du sud rejoignant le nord.

Etat-major général : Chef d’état-major impérial, le général Alan Brooke

Northern Command (HQ York)

-Le 1st Royal Artillery Support Group dépend directement du commandement du nord avec ses six régiments médians, ses quatre régiments de siège et son régiment d’artillerie sur voie ferrée.

Si les régiments médians et les régiments de siège rallient le continent, le régiment d’ALVF ou Railway Artillery reste en Grande-Bretagne, les pièces se déployant sur la côte pour contrer une possible invasion allemande ou plus vraisemblablement une démonstration de la marine allemande au large des côtes.

-Deux régiments antichars lourds équipés de vingt-quatre canons de 17 livres. Si l’un rallie la France, le deuxième rallie la Norvège pour servir à la fois de régiment d’artillerie de campagne mais également de régiment antichar.

Northumbrian Area

5th Infantry Division

50th Northumbrian Division

5th Independent Armoured Brigade

West Riding Area

46th Nord Middland Division

49th (West Riding Infantry) Infantry Division

Eastern Command (HQ London)

-Le 2nd Royal Artillery Support Group (2nd RASG) dépend directement du commandement oriental mais dès le mois d’octobre, il rallie le continent pour appuyer le nouveau BEF, seul l’artillerie lourde sur voie ferrée reste en Grande-Bretagne, ralliant les côtes pour un rôle similaire à celui de ses homologues du 1st RASG.

-Deux régiments antichars lourds (Anti-Tank Regiment [Heavy]) équipés de canons de 17 livres qui eux aussi vont rallier la France

-4th Infantry Division

East Anglian Area

54th (East Anglian) Infantry Division

Home Counties Area

12th Infantry Division

44th (Home Counties) Infantry Division

8th Independent Armoured Brigade

Chatham Area

-Pas d’unités affectées

Western Command (HQ : Chester)

3rd Royal Artillery Support Group (3rd RASG) qui contrairement aux deux premiers reste déployé en Grande-Bretagne. Des détachements vont rejoindre la Norvège pour appuyer l’artillerie des différentes divisions.

Welsh Area (HQ : Shrewsbury)

38th (Welsh) Infantry Division

-53rd (Welsh) Infantry Division

West Lancashire Area (HQ : Liverpool)

-55th (West Lancashire) Infantry Division

-59th (Straffordshire) Infantry Division

East Lancashire Area (HQ : Manchester)

-42nd (East Lancashire) Infantry Division

-66th Infantry Division réactivée à la mobilisation mais envoyée rapidement en Egypte

-2nd Armoured Division

Southern Command (HQ : Salisbury)

-4th Royal Artillery Support Group qui reste déployé en Grande-Bretagne. L’ALVF va rejoindre des emplacements préparés sur la côté, les autres régiments préparent des détachements destinés soit au CEFAN (Corps Expeditionnaire Franco-Anglais en Norvège/British French Expeditionnary Force in Norway BFEF-Norway) soit au BEF sans oublier l’instruction de nouveaux artilleurs pour la mise sur pied de régiments supplémentaires.

-3rd Infantry Division

-1st Armoured Division

South-Western Area (Devonport)

-43rd (Wessex) Infantry Division

-45th Infantry Division

South-Midland Area (Oxford)

-48th (South-Midland) Infantry Division

-61st Infantry Division

-10th Independent Armoured Brigade

Southern Area (Salisbury)

-Pas d’unités affectées

Salisbury Plain Area (Salisbury)

-Pas d’unités affectées

Aldershot Command (HQ Aldershot)

-1st Infantry Division présente en France depuis 1939/40

-2nd Infantry Division

Scotish Command (HQ : Edinburgh)

Highland Area (HQ : Perth)

-51st (Highland) Infantry Division

Lowland Area

-15th (Scotish) Infantry Division

-52nd Lowland (Infantry) Division

Northern Ireland District (HQ Belfast)

Aucune division ou brigade affectée

London District (HQ Londres)

-3rd Armoured Division

-47th (London) Infantry Division

Anti-Aicraft Command (HQ RAF Bentley Priory)

En septembre 1939, il existe sept divisions antiaériennes (Anti-Aircraft Division), leur nombre porté à douze fin 1940 en dépit de la fin du conflit un an plus tôt.

A but territorial, elles sont peu mobiles et peu souples d’utilisation. Elles sont donc réorganisées au printemps 1945, chaque division disposant de trois brigades totalement autonomes capables de protéger seules un secteur.

Si huit divisions sont déployées sur le territoire britannique (quatre en Angleterre, une en Irlande du Nord, une au Pays de Galles et deux en Ecosse), une est déployée en Egypte, une en Palestine mandataire et deux en Malaisie.

Sont déployées en Grande-Bretagne, les 1st 3rd 5th et 7th Anti-Aicraft Division, la 2nd étant déployée en Irlande du Nord, la 4th au Pays-Galles, les 6th et 8th en Ecosse.

Mediterranean Command (HQ Malte)

18th Infantry Division

-56th Infantry Division

-Une division antiaérienne, la 10th Anti-Aicraft Division

-La menace d’une invasion italienne sur l’île va entraîner le déploiement d’unités de chars sur l’île-forteresse. L’envoi de chars français venus de Tunisie n’est pas exclu, le protectorat français étant plus proche que la métropole britannique. L’Egypte aurait pu envoyer une partie de sa 7th Armoured Division mais Londres ne veut pas affaiblir les défenses du canal de Suez.

Middle-East Command (HQ : Le Caire)

British Troops in Egypte (HQ Le Caire)

-7th Armoured Division (ex-Mobile Division [Egypt])

-7th Infantry Division

-66th Infantry Division

-Quatre régiments d’artillerie indépendants, trois équipés de canons de 4.5 Inch et un équipé de canons de 5.5 Inch

-Une division antiaérienne, la 9th Anti-Aicraft Division

Un régiment antichar lourd équipé de canons de 17 livres.

Mandate Palestine (HQ Jerusalem)

-8th Infantry Division

-4th Independent Armoured Brigade

-Deux régiments d’artillerie indépendants, un équipé de canons de 4.5 inch et un équipé de 5.5 Inch

The Sudan (HQ : Khartoum)

2nd Battalion York & Lancaster Regiment

1st Battalion Cheshire Regiment (machine-gun battalion)

India Command (HQ : New Delhi)

British Army in India

Sous ce commandement sont déployées les divisions métropolitaines déployées dans la perle de l’Empire.

76th Infantry Division

-77th Infantry Division

-9th Independent Armoured Brigade

Royal Indian Army

Même si la majorité des officiers viennent de Métropole, les unités sont composées essentiellement de soldats indigènes venant du sous-continent indien. Ces divisions forment la Royal Indian Army pour la différencier de la British Army in India, ces deux unités étant placé sous le même commandement, l’India Command.

Avant la mobilisation, la Royal Indian Army dispose de quatre divisions d’infanterie :

1st Indian Infantry Division

2nd Indian Infantry Division

4th Indian Infantry Division

5th Indian Infantry Division

Deux nouvelles divisions sont levées à l’automne 1948, les 6th et 7th Indian Infantry Division ainsi qu’une division de recrutement birman, la 1st Burma Division chargée de la défense de la Birmanie, passage obligé d’une armée japonaise voulant envahir l’Inde.

-Cinq brigades de cavalerie (10th Cavalry Brigade 11th Cavalry Brigade 12th Cavalry Brigade 13th Cavalry Brigade), des unités montées et partiellement motorisées

-Quatre régiments d’artillerie indépendants équipés de canons de 4.5 pouces (deux) et de 5.5 pouces (deux)

-Des unités du génie, des transmissions

Malaya Command (HQ Singapour)

Le Malaya Command (commandement malaisien en français) est créé en 1920 pour coordonner la défense de la Malaisie britannique qui se composait de trois sous-ensembles :

-Les établissements des détroits ou Straits Settlements soit Malacca, Dinging, Penang et Singapour (sans oublier les îles Christmas et Coco)

-Les Etats Malais non Fédérés (Unfederated Malay States) soit Kedah, Kelandan, Terengganu et Johore

-Les Etats malais fédérés ou Federated Malay States soit Selangor, Perak, Negeri Sembilan and Pahang

En mars 1945, le Malaya Command prend sous son commandement les troupes britanniques déployées dans British Protectorate of Borneo, les autorités britanniques ayant décidé en coordination avec les néerlandais de défendre l’île de Borneo et notamment ses précieux champs pétroliers.

Si jusqu’en 1945 les forces déployées au sein du commandement malaisien sont plutôt modestes, à partir de cette date, les forces sont nettement renforcées tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif.

Comme au sein de l’India Command, les forces du Malaya Command appartiennent pour partie à la British Army et pour le reste à des forces de recrutement local à encadrement britannique.

Prévoyant à terme l’indépendance ou du moins une très large autonomie de la Malaisie britannique, Londres décide le “jaunissement” des forces locales avec la promotion des sous-officiers les plus compétents à des postes d’officiers.

En septembre 1948 alors que la guerre fait rage en Europe, le Malaya Command devient le British Far East Command. Il dispose alors des unités suivantes :

-Deux divisions d’infanterie métropolitaine, les 70th et 71st Infantry Division stationnées dans la péninsule malaise, une troisième division venue d’Inde, la 76th Infantry Division arrive au printemps 1949.

-Une brigade de Malaisie, la 1st Malayan Infantry Brigade chargée de la défense de Singapour en liaison avec des unités des Royal Marines qui eut dépendent de la Royal Navy pour l’équipement et le ravitaillement, le commandement tactique étant assuré par le commandant de la forteresse Singapour (Fortress Singapore).

Il est également prévu l’arrivée d’une voir deux divisions australiennes associées à une brigade néo-zélandaise.

-Une brigade blindée indépendante, la 6th Independent Armoured Brigade

-Des régiments d’artillerie lourde, deux équipés de canons de 4.5 Inch et deux équipés de canons de 5.5 Inch

-Deux divisions antiaériennes, les 11th et 12th Anti-Aicraft Division

-Des unités du génie, de transmission et de logistique

-Des unités de recrutement local, la Federated Malay States Volunteer Force organisée jusqu’en septembre 1945 en bataillons indépendants avant d’être réorganisée en brigades à quatre bataillons avec trois brigades, les 1st 2nd et 3rd Malay Volunteer (Forces) Brigade, un régiment d’artillerie, une compagnie du génie, une compagnie antichar, une compagnie de transmission et une compagnie de soutien logistique.

Deux autres corps de volontaires existent quand éclate le second conflit mondial, la Streets Settlements Volunteer Force Brigade à trois bataillons et la Borneo Volunteer Force à deux bataillons, ces unités étant chargés de missions de défense locale mais pouvant si besoin est devenir des forces de guerilla,connaissant parfaitement le terrain.

En mars 1949, une Sarawak Force ou SARFOR est mise sur pied, une unité composite de circonstance regroupant les forces armées stationnées dans la région mais en l’absence d’attaque japonaise, cette force est dissoute trois mois plus tard. L’idée sera cependant reprise au moment où la menace japonaise présente bien que virtuelle devint tangible.

China Command

Sous ce commandement pompeux se cache en réalité des forces modestes en l’occurence la garnison de Hong-Kong.

Bien que des forces navales importantes soient stationnées dans cette colonie britannique, les autorités militaires ne se font guère d’illusions, la résistance de Hong-Kong ne peut excéder quelques jours.

Néanmoins à partir de 1945, les moyens sont renforcés. La Gine Drinker Line qui protègent les Nouveaux Territoires d’une attaque japonaise est renforcée. Outre l’augmentation des effectifs, leur entrainement est amélioré, la garnison ayant pour objectif de tenir trois à six mois.

En septembre 1948, la garnison de Hong-Kong forme une unité composite la China Division organisée de la façon suivante :

-Un état-major et une compagnie d’état-major

-Une compagnie logistique

-Une compagnie sanitaire

-Une compagnie des Royal Engineer

-Deux bataillons d’infanterie de la Royal Indian Army

-Deux bataillons d’infanterie de la Royal Canadian Army

-Une compagnie de mitrailleuses moyennes et de mortiers

-Un bataillon d’artillerie équipé de canons de 25 livres (vingt-quatre pièces)

-Une compagnie d’autos-blindées Humber AEC

Cette division se verra renforcée début 1949 par l’arrivée d’une division australienne et la levée d’un corps de volontaires, le Hong-Kong Volunteer Corps (HVC) composés à la fois de citoyens britanniques, de chinois mais également d’étrangers présents dans la colonie britannique.

Véritable Légion Etrangère à échelle réduite, le HVC organise ses unités sous la forme de compagnies nationales avec deux compagnies chinoises, une compagnie anglo-irlandaise, une compagnie franco-belge et une compagnie scandinave (danois, suédois, norvégiens et finlandais) soit une force globale de 800 hommes utilisée essentiellement pour des taches de fortification, de logistique et de sécurité.

Néanmoins au moment de l’invasion japonaise au printemps 1950, la HVC va combattre, faisant taire les ultimes sceptiques sur la valeur combative de cette «Légion Etrangère»

Afrique

Mise à part l’Egypte, les forces britanniques dans le reste des colonies sont peu nombreuses en raison de menaces quasi-inexistantes. La seule colonie pouvant être clairement menacé par l’ennemi c’est la Somalie britannique coincée entre l’Erythrée, l’Abyssinie et la Somalie italienne.

En dépit de cette menace, les moyens terrestres sont assez faibles avec trois bataillons d’infanterie

métropolitains (1st Bataillion Worcestershire Regiment,1st Batallion Essex Regiment et 2nd West Yorkshire Regiment) déployés dans le Somaliland en compagnie de la Somaliland Defence Force, une “milice” de recrutement local avec un encadrement métropolitain et rhodésien, ces effectifs représentant l’équivalent d’une brigade.

Au Kenya, on trouve deux brigades de recrutement local, les 1st East African et 2nd East African Infantry Brigade, la première restant au Kenya et la seconde ralliant le Somaliland.

La Sudan Defence Force chargée de la défense du Soudan se compose en septembre 1939 de 21 compagnies dont cinq compagnies de mitrailleuses soit environ 4500 hommes.

En septembre 1948, cette force à été totalement réorganisée et est devenue une entité de type brigade, la 3rd East African Infantry Brigade organisée en un état-major, une compagnie d’état-major, une compagnie de soutien logistique, une compagnie de transmission, trois bataillons d’infanterie, une compagnie antichar, un groupe d’artillerie (équipé de canons de 18 livres en attendant la livraison de canons-obusiers de 25 livres) et une compagnie d’éclaireurs.

Des unités supplétives sont levées à la mobilisation en septembre-octobre 1948 pour mener des missions de contre-guérilla sur les arrières de l’ennemi.

Des unités des dominions notamment sud-africaines doivent rejoindre la région pour en assurer sa défense mais également participer à la conquête des territoires italiens.

Grande-Bretagne (8) Géopolitique (3)

Et avec les alliés ? Et avec les neutres ?

France

-Avec la France, les relations ont toujours été empreintes d’une certaine méfiance. Au traité de Versailles en 1919, Lloyd George s’oppose aux prétentions de Clemenceau. Cette position continue durant les années vingt et le début des années trente.

-Faute de volonté mais de moyens, Paris est obligé de suivre Londres dans sa politique funeste d’apaisement.

-Dans les années quarante, l’arrivée au pouvoir du PSF entraine un rééquilibrage entre Paris et Londres, beaucoup de malentendus sont aplanis, une nouvelle Entente Cordiale voit le jour destinée à maintenir la paix en Europe au prix éventuel d’une guerre contre l’Allemagne.

-Coopération politique, économique et militaire intense. Le 4 juin 1947, à lieu une réunion entre le général Villeneuve, commandant en chef des armées et le général Brooke, chef d’état-major impérial. C’est une réunion préparatoire pour prévoir la guerre qui menace chaque jour davantage.

-Cette réunion ne fait que confirmer une politique plus ancienne de coopération militaire avec fourniture de renseignements et de matériels comme des chars français contre des radars et des sonars.

-L’accord de Windsor est signé le 7 juin 1947 et politiquement entériné par une visite d’Etat du président de la République Française, Paul Reynaud reçu par le premier ministre Clément Atlee et par le roi George VI.

-Cet accord prévoit une fois la guerre déclarée la mise en place d’un état major combiné franco-britannique installé au château de Vincennes avec un généralissime français ou anglais (le général Villeneuve occupant ce poste en septembre 1948) et un adjoint de l’autre nationalité.

Cet état-major devra coordonner les opérations menés en Europe mais également sur les autres théâtres d’opérations.

Les zones de coopération géographique sont clairement identifiées notamment sur le plan naval. La Grande Bretagne reçoit l’autorité sur la mer du Nord, la Manche et l’Atlantique Nord alors que la France à autorité sur le Golfe de Gascogne, la zone Antilles-Guyane, l’Océan Indien et surtout la Méditerranée.

Sur le plan naval, chaque zone est dirigée par un état-major bi-national à dominante française ou anglaise avec des officiers liaison du pays non dominant et des pays alliés, essentiellement issus des Dominions (Australie, Nouvelle Zélande, Canada, Afrique du Sud) en attendant le basculement de certains neutres (Grèce, Norvège, Turquie……). Une stratégie d’ensemble est clairement définie pour faire face à chaque adversaire.

Etats-Unis

-Relations cordiales entre Londres et Washington ce qui n’exclut pas les tensions liées notamment aux limitations des armements navals.

-Les commandes britanniques et françaises permettent d’enclencher le réarmement des Etats-Unis et de réduire le chômage, chômage qui était reparti à la hausse en 1938 en dépit des mesures interventionnistes du New Deal.

Charles Linbergh

Charles Linbergh

-Cela change à partir de 1944 avec l’élection du président Linbergh. Ce républicain farouche isolationniste refuse de se laisser entrainer dans une future guerre européenne.

Ses sympathies pour le nazisme inquiètent et le projet d’une alliance germano-américaine est redoutée dans les chancelleries même si la révélation d’un accord informel en septembre 1945 se révéla être un mensonge monté de toutes pièces par un journaliste new-yorkais, Angus Mack, journaliste en mal de notoriété.

-Les relations entre Londres et Washington deviennent un poil plus fraiches mais restent cordiales. Il faudra attendre la montée des tensions à partir du printemps 1948 pour voir le président Linbergh se rapprocher des alliés même si souhaitant sa réélection, le premier homme à avoir officiellement traverser l’Atlantique en avion doit rester prudent.

URSS

-Relations inexistantes en raison d’un très fort anti-communisme régnant parmi les élites politiques britanniques et notamment chez les conservateurs.

-La Pologne est le principal point d’achoppement, l’URSS s’étant partagé le territoire polonais avec l’Allemagne. De plus, le gouvernement britannique avait reconnu le gouvernement polonais exil qui réclamait la libération du territoire dans ses frontières de 1939.

-La dénonciation du pacte germano-soviétique en avril 1945 permet de renouer des relations a minima entre les deux pays.

-Devant la menace allemande, on étudie une coopération militaire et navale mais cela ne dépasse pas le stade des notes sans accord concret, la faute à une méfiance réciproque, la paranoïa du régime stalinien s’opposa à la crainte du bolchévisme dans les élites politiques britanniques.

Espagne et Portugal

-Intérêt commun de la France et de la Grande-Bretagne de laisser la péninsule ibérique en dehors du conflit en les dissuadant de s’allier à l’Allemagne et à l’Italie. La France s’évite l’ouverture d’un troisième front et la Grande-Bretagne rend plus facile le contrôle de la Méditerranée.

-Pressions diplomatiques associée à une aide économique pour permettre le développement du Portugal et la reconstruction d’une Espagne dévastée par une guerre de près de trois ans (juillet 1936-mars 1939).

-Des plans sont néanmoins dressés au cas où notamment la saisie des possessions coloniales de l’Espagne (Maroc espagnol, Guinée espagnole, Canaries), des îles Baléares et pour le Portugal, l’occupation des colonies africaines (Cap Vert, Guinée portugaise, Sao Tome et Principe, Angola, Mozambique) ainsi que ses possessions insulaires, Madère et les Açores.

-Des opérations contre les métropoles sont également envisagées mais vues comme compliquées en raison d’un terrain difficile et d’infrastructures ravagées (Espagne) ou quasi-inexistantes (Portugal) sans oublier le précédent historique de Napoléon qui s’englua dans une guérilla qui lui coûta cher.

Turquie

-Relations diplomatiques normales entre Londres et Ankara, pas de différents coloniaux entre les deux pays. L’action de la Grande-Bretagne en Turquie se limite à une action de propagande, diplomatique, culturelle et économique avec une aide au développement ainsi que la fourniture d’armes pour moderniser l’armée turque qui souhaite faire pièce à une URSS jugée menaçante, URSS qui fidèle à la tradition russe lorgne vers les mers chaudes.

Les autres puissances neutres

-Suisse : relations normales aucune aménité entre Londres et Berne, la neutralité de la Confédération Helvétique étant bien commode pour servir d’intermédiaire avec des pays avec qui on à pas de relations diplomatiques en bonne et due forme.

-Pays Scandinaves : Relations normales avec ces pays, puissances secondaires mais dont le positionnement stratégique est utile pour encercler l’Allemagne, la corseter. La Grande-Bretagne envisage ainsi une alliance poussée avec le Danemark et la Norvège avec le déploiement de troupes mais Oslo et Copenhague refusent de déroger à leur sacro-sainte neutralité.

En cas de menace allemande, il faudra attendre que Berlin face le premier pas avant d’envisager l’envoi de troupes, d’avions et de navires.

Quand à la Suède et à la Finlande, la première à des liens économiques très étroits avec l’Allemagne alors que la seconde envisage de prendre sa revanche sur l’URSS et pense s’appuyer davantage sur l’Allemagne que sur les alliés pour obtenir armes, conseillers militaires voir un appui sous la forme de troupes combattantes.

-Irlande : Les relations entre Dublin et Londres sont fraiches surtout depuis 1937 et l’indépendance complète de la partie sud de l’île, devenue la République d’Irlande en remplacement de l’Etat Libre d’Irlande (équivalent d’un dominion).

Elles sont d’autant plus fraiches que Dublin n’exclut pas de parvenir à la réunification de l’île en annexant les six comtés qui forment l’Irlande du Nord ou Ulster pour les loyalistes.

Si un conflit armé est exclu, cet objectif qui explique la tolérance du gouvernement irlandais vis à vis de l’IRA rend compliquées les relations entre irlandais et britanniques.

Des plans sont néanmoins dressés pour occuper le pays en cas de basculement de la verte Eirin dans le camp allemand ou en cas de menace allemande directe sur le pays, le positionnement de l’Irlande en faisant un tremplin rêvé pour mener une guerre au commerce dans l’Atlantique.

Comme ces deux menaces sont faibles voir inexistantes, ces plans ressemblent plus à des exercices de simulation (wargames) qu’à des plans de bataille en bonne et due forme.

Le plan le plus abouti (dont la publication dans le Times en 1974 provoqua une crise diplomatique entre Dublin et Londres dont les relations étaient déjà malmenées avec les Troubles en Irlande du Nord) prévoyait la saisie des ports de l’île comme Dublin, Galway et Cork, une opération aéroportée sur l’aéroport de Dublin suivit d’un raid motorisé mené depuis l’Ulster.

Inutile de préciser que la Royal Navy aurait établit un solide blocus de l’île avec ou sans le concours de la marine française.