Pologne et Pays Neutres (56) Suisse (6)

FORCES ARMEES SUISSES

Une histoire militaire de la Suisse

Avant-propos

Dans cette partie je vais parler non pas de l’armée suisse stricto sensu mais des unités militaires de recrutement helvétique en service dans les armées étrangères notamment en France qui depuis 1515 avait le monopole du recrutement des mercenaires suisses particulièrement réputés pour leur qualité, leur énergie et leur agressivité (dans le bon comme dans le mauvais sens du terme).

Au service de la France

Du 15ème au 19ème siècle une armée populaire, une armée nationale n’allait pas de soit à la fois parce que le sentiment national était naissant, que la noblesse rechignait à armer le «peuple» et qu’il était plus facile de faire appel à des mercenaires, des professionnels de la guerre avec toutes les limites que cela comporte.

Parmi les mercenaires les plus recherchés figuraient les suisses réputés pour des fantassins robustes voir agressifs au point que certains gentilhommes se plaignaient du comportement de ces montagnards avant, pendant et après la bataille.

La France par la paix perpétuelle reçoit le monopole du recrutement des suisses (avec une exception le pape) qui vont former un important contingent de soldats de métier fidèles et dévoués jusqu’au sacrifice suprême comme aux Tuileries le 10 août 1792.

Tous les régimes politiques français à l’exception de la Révolution vont disposer au sein de leurs armées d’unités suisses. C’est sous la Monarchie de Juillet que l’existence de ces unités prend fin mais pour mieux renaitre au sein d’un corps appelé à devenir légendaire : la Légion Etrangère.

Les premières unités suisses permanentes au sein de l’armée française remontent à la fin du 15ème siècle. Ce sont les Bandes Suisses qui vont constituer parmi les premières unités militaires françaises permanentes après les francs-archers et avant les Bandes Françaises (1480-1567).

De 1477 à 1553 des levées annuelles sont réalisées pour des campagnes précises et licenciées à la fin de la dite campagne. Vous direz mais où est la permanence ? Elle est peut être à trouver dans la volonté royale de s’appuyer sur des unités permanentes plus que sur les unités stricto sensu.

La première levée à lieu en 1477 avec 6000 hommes qui participent au siège de Dôle puis à la campagne de Picardie contre le duc de Bourgogne Charles le Téméraire dont la puissance inquiétait de plus en plus les cantons suisses.

En 1479 les francs-archers sont licenciés et au printemps 1480 on procède à une levée de 5900 hommes. Les archives ont gardé la trace de l’origine de ces hommes. Les cantons de Zurich et de Berne fournissent chacun 1000 hommes, le canton de Lucerne 800, les cantons d’Uri, de Schwytz, d’Unterwald, de Zoug et de Glaris fournissent ensemble 2000 hommes, les cantons de Fribourg et de Soleure fournissent 1000 hommes et Berne 150. A ces fantassins s’ajoutent 400 cavaliers.

Outre leur force militaire, les suisses forment les hommes de pied français à la tactique d’infanterie mais aussi à la coopération avec la cavalerie et l’artillerie. Au bout d’un an les suisses sont congédiés.

En 1484 ce sont pas moins de 8000 suisses qui sont appelés pour la Guerre de Bretagne (1487-1491) étant congédiés seulement en 1490. Un autre contingent de 8000 hommes participe à la Bataille de St Aubin du Cormier considérée par les nationalistes bretons comme la fin de l’indépendance du duché de Bretagne qui étaient de puissants seigneurs («Les ducs de Bretagne n’étaient pas de petits compagnons»). Ce dernier contingent est licencié en 1488.

En 1491 et 1492 deux contingents de respectivement 8 et 4000 hommes sont levés mais sont congédiés en fin d’année.

Deux ans plus tard en 1494, 8000 suisses participent à l’Expédition d’Italie se distinguant notamment à la Bataille de Fournoue (6 juillet 1495).

En 1495 10000 valaisans et grisons sont envoyés en renfort en Italie. Ils sont congédiés en fin d’année sauf une compagnie conservée pour la garde du roi de France (c’est l’origine de l’unité des Cent-Suisses).

En 1496 4000 suisses 1000 valaisans et 1000 grisons sont envoyés à Naples. Ils sont licenciés à la fin du mois d’octobre.

En 1499 12000 suisses participent à la deuxième guerre d’Italie (1499-1500). En 1500 ce sont pas moins de 20000 suisses qui sont envoyés en Italie. En 1502 4000 suisses combattent en Italie et en 1507 ce sont 10000 montagnards qui franchissent le col du Petit St-Bernard pour participer au siège de Gênes.

En 1509 8000 suisses passent en Italie par le col du Saint-Gothard pour participer à la guerre contre Venise et à la bataille d’Agnadel.

En 1521 4000 suisses servent au sein de l’armée d’Italie (ils sont licenciés l’année suivante). La même année 6000 autres suisses sont engagés en Picardie (ils sont également licenciés en 1522).

En mars 15222 16000 suisses participent à la sixième guerre d’Italie et notamment à la Bataille de la Bicoque (licenciés en 1522) (NdA j’ignore si les contingents cités juste au dessus en faisait partie)

En 1524 ce sont pas moins de 13000 suisses et de 10000 grisons qui sont engagés en Italie. Ils sont licenciés en 1525.

En 1527 10000 suisses servent au sein de l’armée française au sein de trois corps d’armée, ces hommes n’étant licenciés qu’en 1536.

En 1536 ce sont onze bandes soit 6000 hommes qui opèrent en Picardie contre les armées espagnoles. De 1537 à 1539 on trouve 8000 suisses.

L’année suivante en 1538 la France lève 14000 suisses suivis en 1542 de 14000 autres sachant que 8000 d’entre-eux sont envoyés dans le Roussillon et 6000 en Picardie.

En 1543 7000 suisses sont envoyés en Picardie (congédiés en 1545) et la même année 7000 grisons vont combattre jusqu’en 1545 toujours en Picardie. Toujours en 1543 6000 suisses combattent à la Bataille de Cerisoles aux côtés de 5000 grisons. En 1545 22000 hommes sont levés (une levée de 6000 hommes et une autre de 16000).

En 1553 10000 hommes sont levés et licenciés la même année. A noter qu’à partir de 1549 les troupes suisses vont modifier leur organisation et prendre la forme d’un régiment portant le nom de leur colonel commandant et souvent pour ne pas dire toujours propriétaire.

En 1672 est créé le Régiment d’Erlach qui après plusieurs changements de nom devient en 1782 le Régiment d’Ernest. Le 1er janvier 1791 les régiments reçoivent un numéro et le régiment d’Ernest devient le 63ème régiment d’infanterie de ligne. Il est licencié le 20 août 1792.

Toujours en 1672 est créé le Régiment de Stuppa qui devient en 1782 après plusieurs changements de nom le Régiment de Salis-Samade. Devenu le 64ème régiment d’infanterie de ligne le 1er janvier 1791, il est licencié le 20 août 1792 suite à la chute de la monarchie.

A noter que 32 grenadiers et 82 invalides du régiment étaient présents à la Bastille un certain 14 juillet 1789.

Le Régiment de Salis est créé le 17 février 1672. Le 26 décembre 1768 il devient le Régiment de Sonnenberg. Rebaptisé 65ème régiment d’infanterie de ligne le 1er janvier 1791, il est licencié le 20 août 1792 après une histoire riche en événements.

En effet ce régiment à participé à la guerre de Hollande (1672-1679), à celle des Pays-Bas (1683-1684), à la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1689-1697) et à la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714).

Le Régiment de Castellas est créé le 17 février 1672 sous le nom de Régiment de Pfiffer. Il prend le nom de régiment de Castellas le 14 mars 1756. Rebaptisé 66ème régiment d’infanterie de ligne le 1er janvier 1791 avant d’être licencié le 20 août 1792.

Ce régiment participe à la guerre de Hollande, à la guerre de la Ligue d’Augsbourg ainsi qu’aux guerres de succession d’Espagne et d’Autriche ainsi qu’à la guerre de Sept Ans. A la dissolution les hommes souhaitant rester au service de la France sont versés à la Légion de Luckner.

Le Régiment de Châteauvieux est créé le 28 janvier 1677 sous le nom de Régiment de Stuppa le Jeune adoptant le premier nom cité en 1783. Rebaptisé le 1er janvier 1791 76ème régiment d’infanterie de ligne. Cette unité participe notamment à la guerre de Succession d’Espagne.

Le Régiment de Courten est créé le 6 février 1690. Il est rebaptisé 86ème régiment d’infanterie de ligne le 1er janvier 1791 avant d’être licencié le 20 août 1792.

Le Régiment de Diesbach est créé le 1er janvier 1690 sous le nom de Régiment de Sanlis, adoptant le premier nom cité le 4 janvier 1721. Rebaptisé 85ème régiment d’infanterie de ligne le 1er janvier 1791 il est licencié le 20 août 1792.

Durant sa carrière il participe à la guerre de la Ligue d’Augsbourg, aux guerres de Succession d’Espagne et d’Autriche ainsi que la guerre de Sept Ans.

Le Régiment de Hallwyl est créé sous le nom de Régiment de Karrer en 1719. Rebaptisé le 21 août 1752, il est licencié le 1er juin 1763 intégrant le Régiment de Béarn. Il à combattu en Lousiane et sur les îles à sucre.

Le Régiment de Meuron est un régiment particulier. Il est en effet créé le 28 mai 1781 au service des Provinces-Unies mais le recrutement est piloté par la France. En 1795 il passe au service de la Grande-Bretagne. Il était composé de deux bataillons à cinq compagnies chacune.

Envoyé aux Indes il y est commandé par un certain Arthur Wellesley futur duc de Wellington. Il est envoyé en 1807 au Canada participant à la guerre de 1812. Le régiment est licencié le 11 mars 1816, certains soldats restant au Canada tandis que d’autres rentrent en Grande-Bretagne.

Le Régiment de Vigier (qui prend ce nom en 1783) est créé le 5 décembre 1673 sous le nom de Régiment de Greder. En 1791 il devient le 69ème régiment d’infanterie de ligne avant d’être dissous le 26 août 1792.

Durant sa carrière il participe à la guerre de Hollande, à la guerre des Pays-Bas, à la guerre de la Ligue d’Augsbourg, à la guerre de Succession d’Espagne, à la guerre de Succession de Pologne (1733-38), à la guerre de Succession d’Autriche et à la guerre de Sept ans. Il participe également à l’Affaire de Nancy (1790), une mutinerie violement réprimée par le marquis de Bouillé ce qui allait conduire Louis XVI à prendre la décision de fuir à Varennes.

Le Régiment de Meinach est créé sous le nom de Régiment d’Eptingen en 1758. Rebaptisé en 1786, il devient le 1er janvier 1791 le 100ème régiment d’infanterie de ligne. Il est licencié le 20 août 1792.

Ce régiment à douze compagnies participe à la guerre de Sept Ans puis à la guerre d’indépendance de Corse (1768-69).

Le Régiment de Salis est créé le 1er juin 1734 sous le nom de Régiment de Travers. Rebaptisé en 1740, il devient le 1er janvier 1791 le 95ème régiment d’infanterie de ligne. Il est licencié le 20 aoû 1792.

Le Régiment de Steiner est créé le 1er mars 1752 sous le nom de régiment de Lochmann. Il adopte le premier nom cité le 24 novembre 1782. Le 1er janvier 1791 le régiment est rebaptisé 97ème régiment d’infanterie de ligne. Le régiment qui durant sa carrière à participé à la guerre de Sept Ans est licencié le 20 août 1792, 300 des 500 hommes du régiment restant en France et s’engagent dans la cavalerie.

La République Helvétique au titre de la convention du 19 décembre 1798 lève un contingent de 18000 hommes. Ce contingent doit se composer de six demi-brigades à trois bataillons. Néanmoins en janvier 1801 en raison d’effectifs insuffisant des fusions sont réalisées : la 1ère demi-brigade avec la 6ème, la 2ème avec la 4ème et la 3ème avec la 5ème demi-brigade.

Sous Napoléon 1er des régiments suisses servent au sein de la Grande Armée en l’occurrence quatre régiments suisses, un bataillon de Neuchâtel et un bataillon valaisan.

Le 1er Régiment Suisse est créé en 1805 et dissous en 1815. Ce régiment participe aux bataillons des troisième (1805), quatrième (1806-1807) et sixième coalitions (1812-1814).

En 1805/06 il est déployé en Italie pour combattre les anglais et leurs alliés napolitains. Il participe ensuite à la Campagne de Russie en 1812.

Le 2ème Régiment Suisse est actif de 1806 à 1814 et en 1815 au moment des Cent-Jours. Il est engagé dans la guerre péninsulaire (1807-1812), la campagne de Russie (1812) et la campagne de France en 1814.

Le 3ème Régiment Suisse est actif de 1806 à 1814, le régiment étant engagé dans la guerre péninsulaire jusqu’en 1812, dans la Campagne de Russie (1812) et dans la Campagne de France (1814), campagne ou Napoléon montre qu’il n’à pas perdu la main mais malgré son génie et l’enthousiasme des «Marie-Louise» le déséquilibre était trop important avec des ennemis bien décidé à détrôner celui que les anglais appelaient «L’Ogre Corse».

Le 4ème Régiment Suisse est créé le 15 octobre 1806 et dissous en 1814 au moment de la première restauration. Durant sa première vie il participe d’abord aux batailles d’Heilsberg (10 juin 1807 victoire tactique française) et de Friedland (14 juin 1807 victoire française).

Il est ensuite envoyé sur les côtes de Gironde pour défendre les côtes avant de participer aux combats menés par la France au Portugal. Portant un pantalon blanc et une veste rouge, ce régiment à combattu d’autres suisses engagés eux auprès de l’armée espagnole qui portaient eux un pantalon blanc et une veste bleue.

Le régiment reste au Portugal jusqu’en 1812 avant de participer à la Campagne de Russie puis aux campagnes d’Allemagne et de France (1813 et 1814 respectivement).

Il est réformé par les décrets des 11 et 15 avril 1815 et du 20 mai sous le nom de 2ème régiment étranger. Ces décrets organisaient huit régiments étrangers avec un 1er régiment étranger composé de piémontais et d’italiens, un 2ème régiment composé de suisses, un 3ème de polonais, un 4ème d’allemands, un 5ème de belges, un 6ème d’espagnols et de portugais, un 7ème d’irlandais et un 8ème d’italiens.

Appelé également Bataillon Stoffel, cette unité qui est quasiment anéantie à la Bataille de Wavre le 18 juin 1815 est définitivement licenciée en octobre 1815 après le retour des Bourbons sur le trône de France.

Enfin presque puisque sur les cendres de ce 2ème régiment étranger nait le Régiment de Hohenlohe, unité d’abord baptisée Légion Etrangère Royale puis Légion de Hohenlohe. En 1821 il devient régiment mais est dissous le 5 janvier 1831. Les traditions de l’unité sont reprises par la Légion Etrangère qui reprend un pas lent pour défiler (88 pas par minute contre 120).

Le 11 mai 1807 un décret du maréchal Louis-Alexandre Berthier créé le Bataillon de Neuchâtel, un bataillon d’infanterie de ligne destiné notamment à servir de garde pour celui qui était prince de Neuchâtel. Cette unité était composée de six compagnies de volontaires et une batterie d’artillerie soit 1050 hommes.

Il participe à la bataille de Wagram (1809) au cours de laquelle il assure la garde des ponts sur le Danube. En Espagne il s’illustre dans une guerre d’un genre nouveau à savoir la contre-guerilla ou petite guerre comme disait Clausewitz.

Décimé durant la Campagne de Russie, il est réduit à une compagnie qui participe aux campagnes d’Allemagne et de France. L’unité est dissoute le 1er juin 1814.

On trouve également un Bataillon Valaisan opérationnel de 1807 à 1814, le bataillon combattant en Espagne.

Outre les unités régulières que nous venons de voir la France à confié aux suisses la protection du souverain. Ce choix peut s’apparaitre de prime abord curieux mais comme l’à montré également l’épopée de la garde varègue du côté Byzance une garde étrangère avait l’avantage d’être imperméable aux clans, coteries et autres intrigues de cour.

Les Cent-Suisses forment une compagnie de 100 hommes tous armés à l’origine d’une hallebarde avant que l’équipement se complexifie avec l’ajout de piquiers et d’arquebusiers.

La compagnie est officiellement créée en 1495 mais il semble que par le passé les souverains français avaient pris l’habitude d’être protégés par des détachements suisses.

Ce corps de la Maison du Roi est supprimé le 12 mai 1792. Reconstitué au printemps 1814 il accompagne Louis XVIII à Gand et lors de la deuxième restauration continue à protéger le frère de Louis XVIII avant de protéger son successeur, son frère Charles X.

L’unité disparaît en juillet 1830 au moment de la Révolution qui renverse l’ancien duc d’Artois. Cette unité à inspiré la création d’unités semblables en Savoie, en Toscane, en Autriche (1581-1767), au Brandebourg et naturellement au Vatican avec la célèbre Garde suisse pontificale.

Le Comte d’Artois futur Charles X en uniforme des gardes suisses

Ce dernier avait disposé de 1773 au 25 juin 1791 d’une unité suisse la compagnie des suisses de Monsieur le Comte d’Artois.

Suite à la bataille de Marignan une paix perpétuelle est signée entre le royaume de France et les cantons suisses le 29 novembre 1516. Entre-temps le 7 novatrices 1515 le traité de Genève avait en théorie réservé le recrutement de mercenaires suisses à la France et à la papauté, ce traité restant en vigueur jusqu’en 1792.

En 1573 Charles IX met sur pied l’unité des gardes-suisses qui sont organisés en régiments à partir de 1616. Ils portent un uniforme rouge rehaussé de bleu.

Ce régiment des gardes-suisses va exister de 1616 à 1792 date de sa dissolution suite à la chute de la Monarchie.

Paradoxalement ce régiment n’appartient pas à la Maison Militaire du roi de France mais assure toutes les fonctions. Sur le champ de bataille forme une brigade avec les gardes-français.

Composé de douze compagnies de 200 hommes soit 2400 hommes, ce régiment porte un uniforme rouge avec des revers bleu foncé et des parements de broderie blanche. En 1763 une compagnie de grenadiers est créée, compagnie qui se distingue par son couvre-chef. Exit le tricorne et bonjour le bonnet en poil d’ours.

En 1760 pas moins de 12888 suisses servaient le roi de France au sein de douze régiments, le régiment des gardes-suisses comprennant 2324. En 1791 la Maison Militaire du roi de France est supprimée et seul est préservé le régiment des gardes-suisses.

Sous la Restauration deux des huit régiments d’infanterie de la Garde Royale sont composés de suisses. Ces régiments sont supprimés par la Monarchie de Juillet le 11 août 1830.

Durant sa longue et prestigieuse carrière, les gardes-suisses et leurs ancêtres immédiats ont participé à la neuvième guerre d’Italie (1542-1546 dont la bataille de Cerisoles), à la troisième guerre de religion (1568-1570), à la guerre franco-savoyarde (1600-1601), à la répression des rebellions huguenotes (comme la siège de Montpellier en 1622), la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714) et notamment les batailles de Ramillies et d’Audenarde, à la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) notamment la bataille de Fontenoy.

Longtemps logés chez l’habitants (habitude qui n’à de cesse de provoquer critiques, excès et abus en tout genre) les gardes-suisses sont casernés à partir de 1754 à Rueil-Malmaison, Courbevoie et Saint-Denis.

Au service du pape : la garde suisse pontificale

Prestation de serment des nouveaux gardes suisses protégeant le pape

Avec leur uniforme coloré les gardes suisses pontificaux sont parmi les plus célèbres soldats du monde faisant le bonheur des touristes. C’est aussi l’une des plus anciens unité militaire permanente du monde puisqu’elle à vu le jour le 22 janvier 1506 sur l’ordre du pape Jules II qui maniait aussi bien le goupillon que l’épée.

Elle est actuellement composée de 135 hommes citoyens suisses de sexe masculin et de confession catholique. La taille minimale requise est de 174cm, le célibrat est exigé et l’âge est compris entre 19 et 30 ans.

Ils s’illustrent le 6 mai 1527 quand 147 de ces mercenaires de Dieu sont tués en protégeant la fuite du pape Clement VII en direction du château Saint-Ange (42 gardes-suisses assuraient sa protection rapprochée) alors que la ville éternelle avait prise et pillée par des lansquenets mutinés car non payés comme cela arrive souvent à l’époque. Dès 1528 le 6 mai devient le jour où les recrues prêtent serment.

Cette unité à cohabité avec la garde corse (1603-1662), la garde noble et la garde palatine (dissoutes dans les années soixante-dix).

Cette unité n’à plus combattu depuis 1870 et sa défaite contre les troupes italiennes qui cherchaient à achever l’unité du pays en s’emparant de Rome. A noter que depuis 1929 les citoyens suisses peuvent s’engager dans cette unité sans l’autorisation du Conseil Fédéral.

Au service de la perfide Albion et d’autres états

De 1799 à 1801 l’armée britannique disposait d’un régiment de recrutement helvétique le Régiment de Roverea. Une Légion suisse britannique à été levée pour la guerre de Crimée.

Des unités suisses ont également été utilisées par le Royaume de Naples avec pas moins de quatre régiments, le 1er étant composé de lucernois, d’uranais, d’unterwaldiens et d’appenzellois, le 2ème était composée de fribourgeois et de Soleurois, le 3ème de valaisans de grisons de schwytzois alors que le 4ème était composé de bernois.

Sous l’autorité des Provinces-Unies et du Royaume de Hollande on trouvait également des unités de recrutement helvétique à savoir l’unité des Gardes Suisses ou Ewitserse Gardes, le régiment d’infanterie Constant-Rebecque, le régiment d’infanterie Salisch et le régiment d’infanterie Stusler.

Le Royaume de Sardaigne dispose également d’unités suisses ce qui est logique pour le royaume de la Maison de Savoie. On trouve le régiment Du Pasquier, le régiment Grison de Thonatz, le régiment grison, le régiment Keller, le régiment de Glaris et d’Appenzell, le régiment grison (Peyer-Imhof), le Régiment de St Gall et le Régiment de Lucerne.

Benelux (52) Belgique (13)

ARMEE DE TERRE

Historique

Les prémices : quelques éléments sur des unités militaires belges passées

Garde Civique 3

La garde civique

L’Armée belge apparaît bien entendu au moment de la Révolution Belge sous la forme d’une Garde Civique mais l’histoire militaire à commencer bien avant notamment sous la Révolution Française.

Au moment où la France est secouée par une révolution bourgeoise puis radicale, le futur territoire de la Belgique est secoué par des révolutions, la révolution du Brabant et la révolution liégeoise.

Ces révolutions échouent ce qui entraîne l’exil de nombreux belges vers la France. C’est dans ce vivier que va puiser la Grande Nation pour créer des unités de volontaires. Comme dans tous les conflits de ce genre, ces unités doivent donner le blanc seing à une armée étrangère et ainsi faire «passer la pilule» de l’invasion si je peux m’exprimer ainsi.

On trouve ainsi une Légion Belge ou Légion Belgique créée en 1792 avec deux bataillons, le 1er opérant en Champagne et le 2ème participe au Siège de Lille.

Cet événement à lieu du 25 septembre au 8 octobre, la garnison étant composée de troupes françaises et de volontaires belges. Les troupes autrichiennes échouent cependant à isoler la ville fortifiée par Vauban ce qui permet un ravitaillement permanent. A l’annonce de la défaite prussienne à Valmy, les troupes autrichiennes doivent lever le siège.

On trouve également la Légion des Belges et des Liégeois composée d’hommes issus de la principauté épiscopale de Liège. Avec ses six bataillons, c’est la plus importante des trois légions de volontaires belges, la Légion Liégoise disposant elle de deux bataillons.

D’autres légions ont existé de manière très éphémère qu’il s’agisse de la Légion ds Sans Culottes belges et liégeois (Bruxelles) ou encore la Légion des Sans Culottes de Liège mais ses groupements avaient davantage propension à parler haut et à se livrer à toutes sortes d’exactions que d’accepter la discipline militaire.

Aux côtés de ces légions on trouva également des régiments et des bataillons qu’ils soient de recrutement local ou recrutés par la France. C’est un véritable écheveau difficile à démêler puisque certaines unités ont changé de nom, d’autres ont été transférées et d’autres n’ont probablement existé que sur le papier. Je m’excuse donc par avance si il y à des erreurs.

On trouve ainsi les 1er et 3ème bataillons liégois, les 2ème et 3ème régiments des belges, le régiment de Namur, le régiment de Tournai, le régiment de Bruges, le régiment d’Anvers, les 15ème et 23ème bataillons de chasseurs belges, les 1er et 2ème bataillons de chasseurs de Gand , le 1er bataillon du Hainaut et enfin le bataillon Leuckens.

En ce qui concerne les troupes mises sur pied par les français (qui espéraient y lever 40000 hommes mais n’ont pu en recruter que le quart), on trouve pour l’infanterie quatre bataillons de chasseurs (17ème,18ème,23ème et 24ème), deux régiments de chasseurs à cheval (17ème et 18ème) ainsi qu’une partie du 20ème régiment de dragons alors que l’artillerie dispose d’un régiment belge, le 9ème régiment d’artillerie à pied.

En janvier 1794, les cinq bataillons de chasseurs sont versés dans cinq bataillons de tireurs dont une partie du recrutement est composé de bataves mais aussi de déserteurs des armées autrichiennes, allemandes et prussiennes.

Ces bataillons furent amalgamés en demi-brigades avec les 1er, 14ème,15ème,18ème et 30ème demi-brigades d’infanterie légère ainsi que les 25ème et 112ème demi-brigades d’infanterie de ligne.

En ce qui concerne la cavalerie, on trouvait des unités de «volontaires» qui furent ensuite versées dans des unités régulières de l’armée française probablement à des fins de discipline. Ils formèrent si l’on peut dire la force vive des régiments.

Les Dragons Belges ou de Bruxelles qui voient le jour le 15 octobre 1792 sont versés au 20ème régiment de dragons en compagnie du 1er régiment de chasseurs à cheval belge. On trouve également les Dragons du Hainaut et de Jemmapes qui vont eux aussi intégrer le 5 juillet 1793.

Le 2ème régiment de chasseurs à cheval belge créé fin 1792 début 1793 intègre le 17ème régiment de chasseurs à cheval le 4 septembre 1793. Les chevaux légers de Flandre occidentale ou de Gand sont eux licenciés le 6 avril 1794, un représentant en mission les décrivant comme «un ramassis de coquins inaptes à faire la guerre». Enfin les hussards belges vont intégrer le 10ème régiment de hussards (dit de Jemmapes).

En ce qui concerne l’artillerie, les français espérèrent pouvoir créer trois bataillons à cinq compagnies d’artillerie (une d’élite, trois de canonniers et une d’ouvriers) mais le manque de moyens tant humains que matériels ont fait que nombre d’unités étaient des unités de papier.

Les artilleurs belges ont cependant servit honorablement et le 9ème régiment d’artillerie à pied existant de 1794 à 1795 était composé en grande partie d’artilleurs belges.

Les belges ont participé à toutes les guerres de la Révolution et de l’Empire qu’ils se trouvassent côté français que côté allié, la Légion Belge participant sous les ordres du duc de Wellington à la bataille de Waterloo.

De 1703 à 1820, à existé une unité de l’armée espagnole appelée Gardes Wallons ou Guardia Valona dans la langue de Cervantes.

Les Gardes Wallons étaient recrutés dans le sud des Pays-Bas espagnols et notamment dans la très catholique Wallonie. Ces soldats étaient souvent utilisés pour le maintien de l’ordre car ils n’avaient aucun lien avec la population autochtone.

Initialement, les régiments wallons de l’armée espagnols n’avaient de wallons que le nom puisqu’ils intégraient également des flamands et des brabançons. Les effectifs étaient d’environ 4000 hommes.

Le 17 octobre 1702, le roi Philippe V d’Espagne _petit-fils de Louis XIV_ décide de lever un régiment wallon pour sa nouvelle garde royale, ce régiment opérant avec un régiment de Gardes Espagnols (l’équivalent des Gardes Françaises), les deux unités partageant le même uniforme à savoir du bleu foncé, du rouge et de l’argent. Ce rapprochement avec la Maison du Roi n’est pas fortuit puisque un détachement de Gardes Françaises servit d’instructeur.

La reconnaissance de l’indépendance des Provinces Unies (1648) puis la cession des Pays-Bas espagnols à l’Autriche en 1714 ne changea rien, des wallons continuèrent à servir dans l’armée espagnole aux côtés de contingents étrangers venant de Suisse, d’Irlande et d’Italie.

Le recrutement n’était cependant pas facile, les autorités autrichiennes ne faisant rien pour l’encourager. L’encadrement était certes espagnol mais nombre de ces espagnols avaient des ancêtres wallons.

Cette unité participa ainsi au siège de Gibraltar entre 1779 et 1783 et devant le manque de recrues venant de Wallonie, on hésita pas à y intégrer des irlandais et des allemands.

Jusqu’à l’annexion de la région par la France, la Wallonie réussit à fournir 400 à 500 recrues par an via un bureau de recrutement installé à Liège. En 1791 et 1792, les trois régiments de ligne wallons (Brabante, Flandres Bruselas) sont dissous et les hommes répartis dans d’autres régiments.

En 1808, Charles IV et Ferdinand VII sont renversés par Napoléon qui place son frère Joseph sur le trône. Les wallons continuent de servir sous un nouveau roi mais d’autres sont toujours au service des Bourbons d’Espagne, quatre bataillons bientôt réduits à deux faute de recrues en nombre suffisant.

En 1814, Ferdinand VII remonte sur le trône. Une garde royale est reconstituée avec une unité de gardes wallons plus espagnole que belge. Le 1er juin 1818, les Gardes Wallons deviennent le 2ème régiment d’infanterie de la garde royale. En 1824, la levée d’une nouvelle garde royale 100% espagnole met fin à l’existence des gardes wallons.

L’Armée Belge des origines à la première guerre mondiale

A l’origine de l’armée belge figure une formation paramilitaire, la Garde Civique/Burgerwatch créée dans la foulée de la révolution belge pour maintenir l’ordre alors que l’armée du Royaume-Uni des Pays-Bas s’était replié, laissant un vide préjudiciable pour le maintien de l’ordre.

Cette force créée en 1830 va perdurer même après la création de l’armée belge puisqu’elle ne sera supprimée qu’en 1920.

Tout comme la garde nationale de notre révolution française, la garde civique est un regroupement de milices d’autodéfenses levées par les possédants pour protéger la propriété privée contre les émeutes qui n’avaient pas toujours une origine politique, ces moments de trouble attirant toujours des personnes peu intéressés par la politique.

C’est grosso modo une force de gendarmerie qui est dissoute en 1920 après des performances décevantes durant le premier conflit mondial face à l’invasion allemande.

La force est organisée au niveau local dans tous les communes de plus de 30000 habitants, les gardes étant recrutés dans la population masculine âgée de 21 à 50 ans ayant déjà satisfait à leurs obligations militaires. Les réservistes étaient également exemptés.

La Garde Civique était divisée en trois classes, la première regroupant les plus jeunes (21 à 32 ans) devant subir dix périodes d’entrainement annuelles, la deuxième classe (33-50 ans) avait pour simple obligation d’informer les autorités de leur adresse, la troisième classe était composée des volontaires les plus anciens, volontaires qui assuraient des tâches de soutien.

En temps de paix, la Garde Civique dépendait du ministère de l’Intérieur, passant sous l’autorité du ministère de la Guerre en cas de conflit. Elle ne doit pas être confondue avec la Rijkswacht, la gendarmerie belge qui était une partie de l’armée.

La Garde Civique est essentiellement composée de fantassins mais on trouve également quelques unités montées et quelques unités d’artillerie.

Quand le premier conflit mondial éclate en août 1914, la Garde Civique dispose de trente-trois compagnies de chasseurs à pied, dix-sept batteries d’artillerie, quatre escadrons de chasseurs-à-cheval et trois compagnies de sapeurs-pompiers. La majorité des unités était stationnée à Bruxelles, à Anvers, à Ghent et à Liège.

Les Gardes notamment le premier échelon (40700 hommes) disposaient d’un uniforme bleu foncé ou vert.

La Burgerwacht/Garde Civique est entièrement mobilisée le 4 août 1914 suite à l’invasion allemande du territoire belge. Elle doit pas combattre en première ligne mais sécuriser les routes, défendre les ponts, les installations stratégiques, l’escorte des prisonniers et le maintien de l’ordre à l’arrière du front.

Ces hommes étaient vus comme des franc-tireurs par les autorités allemandes ce qui les privaient de toute protection en cas de capture. Suite aux multiples atrocités commises par les allemands, le roi Albert 1er ordonne la dissolution de la Garde, les gardes les plus jeunes intégrant l’armée. Cette dissolution de facto le sera de jure en 1920.

La Garde Civique ne pouvait pas décemment assurer la défense du pays. C’était une force de gendarmerie, de police armée, incapable de combattre en terrain ouvert. Une armée belge est donc mise en place dans la foulée, une armée s’appuyant sur la conscription et non le volontariat.

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« L’armée belge »

Attention néanmoins à ne pas faire de méprise. La conscription n’est pas universelle, à peine un quart du contingent est effectivement appelé chaque année _essentiellement pour des raisons financières_ et le remplacement était autorisé.

Cette armée est une armée exclusivement défensive. Aucun plan de manœuvre n’est ainsi dessiné, les forces d’actives s’installant dans des fortifications destinées à empêcher une invasion venue du Nord (Pays-Bas), de l’Est (Allemagne) voir même du Sud (France). Les réservistes doivent en cas de mobilisation rejoindre des dépôts puis renforcer l’armée d’active.

En théorie, l’armée du temps de paix devait aligner 20000 hommes mais ce chiffre n’était pour ainsi dire jamais atteint.

A l’été 1870 éclata la guerre franco-allemande. Pour éviter que le territoire belge serve de champ de bataille, le roi Léopold II en dépit de son ascendance allemande par son père et française par sa mère refusa de prendre partie et ordonna la mobilisation générale pour sanctuariser le territoire du royaume. Cette mobilisation montra un grand nombre de lacunes et de faiblesses qu’il convenait de promptement corriger.

Selon la loi du 16 août 1873, l’armée belge devait mettre en œuvre dix-neuf régiments d’infanterie répartis entre quatorze régiments d’infanterie de ligne (trois bataillons d’active, un bataillon inactif et une compagnie dans chaque dépôt régimentaire), trois régiments de Jäger (même organisation que les régiments de ligne), un régiment de grenadier (même organisation que les régiments de ligne), un régiment de carabiniers à quatre bataillons actifs, un bataillon inactif et une compagnie de dépôt sans oublier un corps disciplinaire et une école d’enfants de troupes.

La cavalerie devait disposer quatre régiments de lanciers, deux régiments de guide et deux régiments de chasseurs à cheval.

L’artillerie elle devait disposer de quatre régiments d’artillerie à dix batteries chacun, trois régiments d’artillerie de forteresse à seize batteries chacune, une compagnie de pontonniers, une compagnie d’artificiers et deux compagnies d’ouvriers d’artillerie. On trouve également des unités du génie et de soutien.

Depuis 1839 et le traité des XXIV articles, la Belgique était un état neutre, son statut de neutralité garantit par les grandes puissances notamment la Grande-Bretagne qui au titre du sacro saint équilibre des puissances sur le continent européen refusait qu’une puissance majeure n’occupe le port d’Anvers.

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La place d’Anvers passait pour la plus redoutable place fortifiée d’Europe. Ce plan ne peut que nous conforter dans cette image même si [SPOILERS] les allemands finiront par s’en emparer à l’automne 1914 [SPOILERS]

Jusqu’en 1904 c’était la France qui était principalement visée («Le problème des anglais c’est qu’ils ne savent pas que Napoléon est mort» [Paul Cambon]) mais après l’Entente Cordiale, Londres craignait surtout l’Allemagne, puissance militaire, commerciale et même navale.

Cela n’empêcha pas l’armée belge à participer à des conflits. Si le bataillon franco-belge de tirailleurs fût envoyé dans les Etats Pontificaux pour combattre contre les partisans du risorgimento (cette unité créée en 1860 devient en 1861 les zouaves pontificaux [«Faire combattre les défenseurs du Pape en tenue de mahométan c’est bien une idée de français» dirons certains haut-dignitaires pontifaux]) le Corps Expéditionnaire Belge allait combattre au Mexique pour défendre le trône de l’empereur Maximilen et de l’impératrice Charlotte.

Ces unités n’étaient pas des unités de l’armée régulière belge mais des volontaires qui s’engageaient à titre individuel.

C’était également le cas au Congo-Belge jusqu’en 1908, date de son annexion par la Belgique était une possession personnelle du roi Léopold II. Sa défense était assurée par des mercenaires recrutés par le roi des belges en Personnes.

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Défilé d’un élément de la Force Publique

En 1909, ce système est remplacé par la Force Publique, une force à mi-chemin entre une armée et une gendarmerie. Si des officiers étrangers restent un temps en place, très vite des officiers de l’armée régulière belge prennent le relais.

A la fin du 19ème siècle, l’armée belge dispose encore d’un mode de recrutement archaïque avec un système de conscription fonctionnant par tirage au sort avec possibilité de payer un remplacement.

Ceux qui sont choisis ont la chance si on peut dire de passer huit ans sous les drapeaux suivis de cinq ans dans la réserve.

Ce système à été abandonné dans toute l’Europe tant il était inefficace, injuste et surtout apatriotique.

La Belgique va le conserver jusqu’en 1909, Léopold II signant le décret rendant le service militaire plus universel peu avant sa mort.

En 1913, le service militaire belge deviendra vraiment universel, portant l’armée du temps de paix à 33000 hommes, la mobilisation générale devant porter les effectifs à 120500 hommes.

En 1904, un petit détachement belge arrive à Pékin pour protéger la légation de Belgique établie dans la capitale d’un empire chinois agonisant.

Les réformes de 1909 et 1913 permettent la constitution théorique de sept divisions dont une de cavalerie sans oublier de l’artillerie et des troupes de forteresse.

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Les célèbres affûts de mitrailleuse remorqués par des chiens, une particularité de l’armée belge

L’équipement est cependant obsolète et mal adapté qu’il s’agisse de l’uniforme ou des mitrailleuses tractées par des chiens…… . L’entrainement laisse à désirer tout comme la discipline.

Néanmoins le corps des officiers belge est connu pour son professionnalisme, les officiers belges étant formés à l’Académie Royale Militaire créée en 1834 avant de passer par une école d’application pour se spécialiser dans une arme en particulier (infanterie, cavalerie, artillerie,génie). En 1868, une Ecole de Guerre est créé pour préparer les officiers les plus prometteurs au travail d’état-major.

Comme de nombreux pays, le premier conflit mondial va surprendre l’armée belge en pleine expansion et pleine réorganisation.