D-Missions et tactiques
Couvrir et appuyer la flotte
La mission de l’Aviation Navale est d’assurer la couverture aérienne des différentes flottes et d’assurer son appui :
-Les groupes aériens embarqués doivent couvrir et appuyer le corps de bataille. Les chasseurs D-790, D-795 et MB-159M doivent protéger les cuirassés et les croiseurs de bataille des avions-torpilleurs et des bombardiers en piqué ennemis alors que les avions-torpilleurs et les bombardiers en piqué amis doivent amoindrir, ralentir le corps de bataille eadverse en particulier si notre corps de bataille est inférieur à celui de l’ennemi.
Les avions d’observation embarqués doivent repérer et pister les navires ennemis. Ils peuvent attaquer des cibles aux défenses limitées dans des missions de reconnaissance armée.

Latécoère Laté 299
La menace sous-marine doit également être prise en compte ce qui explique que les avions-torpilleurs Laté 299 puis 299-5 sont régulièrement utilisés pour des patrouilles ASM qui à défaut d’être une assurance tout risque rendent difficile que l’écran des torpilleurs soit dépassé.
Il n’est donc pas (encore ?) question de confier le cœur du dispositif tactique aux porte-avions qui sont vus comme des auxiliaires brillants mais des auxiliaires tout de même.
-Les escadrilles d’hydravions basés à terre ont pour principale mission la reconnaissance stratégique et la lutte ASM.
L’envoi de troupes d’Afrique du Nord et d’Afrique Noire en Métropole rend nécessaire l’organisation de convois entre les ports de l’AOF, du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie et ceux du sud de la France, convois qui doivent bénéficier d’une couverture aérienne permanente. La présence d’un hydravion étant jugé comme suffisante pour contrarier la poursuite du convoi par un sous-marin.
-Les escadrilles d’hydravions torpilleurs doivent assurer à la fois des patrouilles ASM mais également des missions offensives contre la navigation ennemie.
-Les escadrilles d’avions basés à terre doivent assurer différentes missions. Elles doivent assurer la protection des côtes, des bases de la marine mais également mener des opérations offensives en bénéficiant du fait que les bases nord-africaines sont hors d’atteinte d’une menace terrestre italienne.
Les escadrilles de chasse basées à terre ont pour mission première de protéger les bases navales de la marine avec ou sans le soutien des unités de l’armée de l’air dont la mission première est la protection active du territoire en traquant les bombardiers allemands et italiens qui ne manqueront d’attaquer le territoire national.
Cela n’exclut pas des missions d’escorte de bombardiers et des avions-torpilleurs basés à terre notamment lors des raids dans des régions où la menace de la Regia Aeronautica voir de la Luftwafe est prégnante.
Les avions de patrouille maritime auront deux missions différentes. Les CAO-700M, puissants quadrimoteurs seront chargés de mener une veille permanente dans les zones sensibles comme le Golfe de Gascogne, le détroit de Sicile……. .
Ils pourront mener aussi des missions de lutte ASM en chargeant leurs soutes de grenades ASM aéroportées, leur efficacité dans cette mission ne pouvant qu’être décuplée par la mise au point d’un détecteur acoustique aéroporté.
Les Bloch MB-175T seront chargées de missions de reconnaissance armée. Armés de bombes et de roquettes, ces bimoteurs meneront des missions de patrouille, de maraude prêts à intervenir contre la navigation ennemie qu’elle soit militaire ou civile.
Les bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456 seront chargés de missions d’attaque planifiées, décollant par exemple suite à la découverte d’un convoi par un hydravion ou un avion de patrouille maritime CAO-700M et Bloch MB-175T.
Cas particuliers
Quand la France entre en guerre en septembre 1948, l’emploi de l’aviation navale est réglé par un texte daté de septembre 1944.
Il à été rédigé par le CV Sanguinetti qui après avoir commandé l’escadrille 4C basée à Sidi-Ahmed de 1942 à 1944 et avoir effectué un passage par l’EMG, commandera la 10ème flottille d’hydravions à Arzew de 1946 à 1948, prenant ensuite le commandement du porte-avions Joffre à Toulon au moment de la déclaration de guerre.
Ce document indique les axes généraux de l’action de l’Aviation Navale qu’elle soit basée à terre ou embarquée puis des exemples, des pistes d’actions plus précises en fonction des théâtres d’opérations.
-En Manche et en mer du Nord, les unités de la CNAN pourraient empêcher un déploiement massif de la Kriegsmarine en mer du Nord, d’appuyer l’ELN, les marines belges, néerlandaises et britanniques.
-Dans l’Atlantique, l’absence de menace navale majeure pousserait les unités de la CAAN à nettoyer le Golfe de Gascogne d’un éventuel déploiement de sous-marins allemands voir espagnols (même si le CV Sanguinetti estime cette hypothèse peu vraisemblable) et de couvrir les convois Dakar-Casablanca-Brest.
Des missions plus offensives seront également possibles notamment pour les groupes aériens des porte-avions Painlevé et Henriette de France qui pourraient dissuader l’Espagne de nous attaquer mais plus vraisemblablement, ces porte-avions soient passeront en Méditerranée ou renforceront la Home Fleet en mer du Nord.
-En Méditerranée, les CNMAN et CSMAN auront fort à faire tant la menace de la Regia Marina est jugée prégnante.
Se rappelant de l’expérience de la guerre de Pologne, le CV Sanguinetti estime que l’Italie ne déclenchera pas la guerre ce qui permet d’envisager une phase défensive durant laquelle la répartition des rôles sera la suivante :
Les escadrilles basées à terre qu’il s’agisse d’hydravions et d’avions seront chargées de couvrir les convois entre la métropole, l’Afrique du Nord et le Levant, couverture contre les sous-marins et les navires de surface.
Les groupes aériens embarqués du Joffre et du Commandant Teste auront aussi leur rôle à jouer en assurant au sein de groupes de combat la couverture éloignée des convois en empêchant les cuirassés et surtout les croiseurs de la Regia Marina d’arriver à portée de tir.
En phase offensive, les unités basés à terre assureront la traque de la navigation italienne, des navires de guerre mais également des missions de mouillage de mines. Ils appuieront également les navires de surface mais également les sous-marins.
-Le CLAN (Commandement Levant de l’Aviation Navale) aura une mission essentiellement défensive pour couvrir la navigation allant et venant des mandats syriens et libanais. Ils opéreront également en coopération avec la Mediteranean Fleet basée à Alexandrie. Une attitude plus offensive est bien entendue possible notamment contre le Dodécanèse.
-Le CAGAN (Commandement Antilles-Guyane de l’Aviation Navale) aura pour principale mission de couvrir les Caraïbes contre la menace des sous-marins et des raiders, menant des patrouilles avec et sans l’appui des navires de surface. Ils opéreront en collaboration avec les avions et hydravions basés à Dakar.
-Le CAEFAN (Commandement de l’Afrique Equatoriale Française de l’Aviation Navale) aura pour principale mission la lutte contre les sous-marins et les raiders de surface. La présence de forces navales italiennes non négligeables en mer Rouge devrait voir de possibles affrontements entre la marine italienne et l’aviation navale dans la région.
-Le CPAN (Commandement Pacifique de l’Aviation Navale) aura essentiellement des missions de souveraineté, les menaces contre la Nouvelle Calédonie et la Polynésie semblant réduites.
-Le CIAN (Commandement Indochine de l’Aviation Navale) aura fort à faire tant la menace japonaise contre l’Indochine est évidente.
Si le groupe aérien de l’Alienor d’Aquitaine aura pour principale mission de couvrir les FNEO (un croiseur lourd, un croiseur léger, quatre torpilleurs légers), les avions et hydravions basés à terre auront pour mission de rendre inconfortable à la marine japonaise le Golfe du Tonkin et les côtes de l’Annam et de la Cochinchine.