22-Armée de terre : armement et matériel (18)

F-Artillerie antiaérienne

Préambule

Dans le domaine militaire comme dans le règne animal, chaque proie à son prédateur et l’avion devenant un prédateur pour les troupes au sol, celles-ci se devaient de réagir, étant bien décidées à ne pas être des proies sans défense.

C’est l’acte de naissance de la défense contre-avions sous la forme de RDCA (régiments de défense contre-avions) qui dépendent de l’Aéronautique Militaire, une branche de l’armée de terre qui passent sous le contrôle de l’artillerie entre avril 1923 et janvier 1924.

Les armes utilisées était la mitrailleuse Hotchkiss de 8mm pour contrer les avions d’assaut allemands qui appuyèrent l’opération Michel d’avril 1918 en mitraillant les troupes au sol et comme nous sommes en France, le «75» fût le premier canon antiaérien français, sa cadence de tir elevée en faisant un canon antiaérien tout à fait correct surtout vis à vis des performances des avions de l’époque.

Durant l’entre-deux-guerre l’artillerie antiaérienne est négligée faute de budgets suffisants et faute également de volonté.

Il faut dire également qu’à l’époque, l’idée que l’aviation puisse par sa seule présence bouleversée le front est du domaine de l’irationnel, Douhet n’ayant guère fait école en France (confere la difficile gestation de l’armée de l’air et les difficultés de celle-ci de s’imposer).

Ce n’est qu’avec la guerre d’Espagne mais également la guerre de Pologne que l’armée de terre prend conscience de la nécessité de moderniser en profondeur son artillerie antiaérienne qui à désormais nettement plus de travail avec notamment la protection des DLM et des DC.

Comme ailleurs, la «Révolution villeneuvienne» est à l’oeuvre dans le domaine de la DCA. L’armée de terre se déleste de la Défense Antiaérienne du Territoire (DAT) confiée à l’armée de l’air pour se consacrer à la défense des unités de combat à l’aide de pièces légères de 25 et de 37mm, tractées ou automouvantes (qui ne seront pas abordées ici) destinées à repousser l’aviation d’assaut en attendant l’intervention de la chasse.

Sur le plan de l’organisation, chaque division d’infanterie (sauf les DIF et les DLI) dispose d’un bataillon antiaérien, les DIF ne disposant d’aucune unité antiaérienne, les DLI d’une compagnie. Les DC et les DLM disposent également d’un bataillon antiaérien mais également dans chaque brigade cuirassée ou légère mécanique d’un escadron antiaérien porté (qui ne seront pas étudiés ici).

A la mobilisation, des groupes antiaériens de campagne (GAAC) sont mis sur pied pour protéger les arrières des armées, huit GAAC disposant d’un état-major, d’une batterie hors rang et de quatre batteries, deux batteries équipées de canons de 75mm et deux batteries équipées de canons de 37mm Schneider, canons remorqués par des véhicules tout-terrains Laffly.

Mitrailleuses antiaériennes

Selon la directive du 27 septembre 1940 prise par le général Villeneuve, toutes les armes peuvent être utilisés dans la défense aérienne qu’il s’agisse du pistolet, du pistolet-mitrailleur ou du fusil avec naturellement une efficacité sujette à caution.

Les premières armes conçues pour la défense antiaérienne sont des mitrailleuses, mises au point à l’époque où les performances des avions sont suffisamment faibles pour qu’une arme de petit calibre puisse avoir une chance raisonnable de l’abattre. C’est du moins le cas sur le papier car dans la réalité, c’est autre chose……….. .

La première arme utilisée était la mitrailleuse Hotchkiss de 13.2mm, une arme qui comme la célèbre «Ma Deuce» américaine était issue du fusil antichar allemand Mauser Gewher T.

Cette arme fût conçue comme mitrailleuse d’infanterie mais l’infanterie la refusa en raison d’une cartouche trop lourde vue comme une menace sur les troupes au sol lors de sa retombée au sol.

Elle fût néanmoins fabriquée en série comme nous l’avons vu pour équiper certains casemates du Rhin ainsi que des véhicules légers. Elle fut également commandée par la DAT (Défense Aérienne du Territoire) qui dépendait à l’époque de l’armée de terre.

En juin 1940, deux-cent mitrailleuses furent commandées par l’armée de terre pour servir d’armes antiaériennes de l’arrière pour permettre aux état-majors et aux «plots» logistiques de se protéger des avions ennemis qui pourraient être tentés de frapper dans la profondeur.

Ces armes livrées entre février et décembre 1941 furent suivies de trois centre-autres commandées en septembre 1944 et livrés entre juin 1945 et juillet 1946, toujours pour la même mission.

Schéma du canon de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40

Schéma du canon de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40

mitrailleuse de 13.2mm mitrailleuse de 13.2mm

Caractéristiques Techniques de la Hotchkiss de 13.2mm

Calibre : 13.2mm Longueur du canon 1.67m Poids (non chargé) 37.5kg Portée : 2500m en tir horizontal 1600m en tir vertical Cadence de tir 450 coups/minute Alimentation : chargeurs de 30 coups pour le modèle 1929, alimentation par bandes de 150 coups pour les mitrailleuses sur véhicule blindé

D’autres armes automatiques étaient également utilisables pour le tir antiaérien comme le fusil mitrailleur Châtellerault modèle 1924-29 ainsi que la mitrailleuse MAC-34 de 7.5mm, tous les véhicules blindés recevant une mitrailleuse sur le toit de la tourelle pour leur offrir une défense antiaérienne à minima.

Mitrailleuse antiaérienne de 20mm Oerlikon modèle 1939

Suite aux retards dans le programme de la mitrailleuse MAC-37 de 9mm _finalement abandonné_, la France passa commande en décembre 1939 de 1253 mitrailleuses antiaériennes de 20mm livrées en janvier 1940 et septembre 1941 à la Défense Aérienne du Territoire, l’armée de terre ayant changé d’idée sur l’équipement de ces unités. Sur les 1253 armes commandées, seules 900 furent mises en ligne, les autres étant stockées.
Caractéristiques Techniques de la mitrailleuse antiaérienne de 20mm Oerlikon modèle 1939

Calibre : 20mm Longueur hors tout : 2.21m Poids de l’arme : 300kg Pointage en site : -10° à +75° Pointage en azimut : 360° Alimentation : boitiers-chargeurs de 20 cartouches Cadence de tir pratique : 280 coups/minute

Canon antiaériens de 25mm Hotchkiss modèle 1940

Schéma du canon de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40

Schéma du canon de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 sur affût marine

Préambule

Durant le premier conflit mondial, l’armée française avait utilisé comme armes antiaériennes, la mitrailleuse et l’universel canon de 75mm qui était décidément une arme pleine de ressources.

Durant l’entre-deux-guerre, la défense antiaérienne n’était guère une priorité et les régiments antiaériens utilisaient le canon de 75mm alors que ces performances contre les avions rapides pouvaient laisser à désirer.

Des canons antiaériens légers existaient pourtant comme le 25mm de la maison Hotchkiss mais l’armée de terre préféra dans un premier temps le canon de 37mm de la firme Schneider.

Ce dernier nécessitant une mise au point plus longue que prévue, l’armée de terre décida de commander le canon de la firme Hotchkiss qui produisait déjà une arme de même calibre mais pour la lutte antichar, une arme utilisant un projectile différent.

Adopté sous le nom de canon CA (Contre Avions) modèle 1940, il allait être utilisé massivement par l’armée de terre qui fût l’une des premières servies bien qu’elle soit la troisième à avoir choisit après l’armée de l’air pour la défense de ses terrains et la marine pour renforcer sa défense aérienne à la mer.

Il équipait en septembre 1939 des batteries autonomes de douze canons de 25mm, batteries distribuées en priorité aux DLM.

Suite à la «révolution villeneuvienne», la défense antiaérienne des unités de campagne va être nettement plus musclée avec pour les divisions d’infanterie, les divisions cuirassées et les divisions légères mécaniques un bataillon antiaérien avec un état-major, une batterie hors-rang et quatre batteries antiaériennes.

Si les DLM et les DC sont équipés de bataillons entièrement mécanisés, les DI qu’elles soient motorisés ou du type Nord-Est sont équipés d’une batterie motorisée et de trois batteries équipées de pièces tractées, à traction motorisée ou hippomobile puis entièrement motorisée.

Les DLI, les DIA et les DM disposent d’une simple compagnie antiaérienne avec un état-major, une section hors-rang et deux batteries de six canons de 25mm.

Les DLM et les DC sont également équipés d’escadrons antiaériens portés destinés à protéger les chars de l’aviation ennemie, des canons antiaériens de 25mm (ou de 37mm voir ci-après) montés soit sur des véhicules à roues tout terrain Laffly W15 ou sur des chassis chenillés identiques aux VBCP (Véhicules Blindés de Chasseurs Portés) soit le Lorraine 39L ou le Renault DAJ-1/VBCP-40.

Pour faciliter les livraisons, des commandes réduites mais régulières sont passées ce qui permettait au constructeur de mieux organiser la production.
Unités équipées

La priorité est naturellement donnée à la pointe de diamant de l’armée de terre, les DLM et les DC au nombre de huit courant 1941. Chacune de ces divisions «blindées mécanisées» dispose donc d’un bataillon antiaérien organisé en un état-major, une batterie hors-rang et quatre batteries antiaériennes dont trois équipées de canons d 25mm.

La 1ère batterie est équipée de douze canons de 25mm en six affûts doubles montés sur des véhicules tout-chemin alors que les 2ème et 3ème batteries sont équipés chacune de quatre véhicules chenillés munis d’un affût double soit au total 28 canons antiaériens de 25mm par bataillon antiaérien soit courant 1941 un total de 224 canons en ligne.

Suite à cet équipement, les DI et les DIM reçoivent enfin leurs canons pour s’équiper d’une DCA convenable.

Les sept DIM sont servies en priorité, les divisions d’infanterie disposant de douze canons portés en six affûts doubles (1ère batterie) et de deux batteries équipées chacune de douze canons de 25mm remorqués (2ème et 3ème batteries) soit un total de 36 canons ce qui donne pour les dix-sept divisions un total de six cent douze pièces.

La création des 5ème et 6ème DLM _la première par transformation d’une Division de Cavalerie et la deuxième par une création ex-nihilo_ permet la création de deux nouveaux bataillons antiaériens qui eux aussi disposent de vingt-huit canons antiaériens soit un total de 56 pièces.

C’est ensuite autour des trois Divisions d’Infanterie Alpine (DIAlp) de recevoir un bataillon antiaérien aussi fournit que les DI type Nord-Est et les DIM ce qui nécessita la livraison de 84 canons de 25mm supplémentaires, portant le total à 976 canons de 25mm en service.

Ce sont ensuite les quatre Divisions d’Infanterie Coloniale et les quatre Divisions d’Infanterie Nord-Africaine qui reçoivent leur bataillon antiaérien et leurs trente-six canons soit un total de 288 canons.

Comme nous l’avons vu la création de la 6ème DLM avait entraine la réorganisation sur ce modèle des cinq premières DLM avec l’activation de deux escadrons antiaériens portés intégrés aux BLM, les Divisions Cuirassés suivant le même processus avec un escadron antiaérien porté dans chacune des Brigades Blindées soit un total avant septembre 1947 de vingt escadrons antiaériens portés

Chaque escadron antiaérien porté disposant de vingt-quatre bitubes de 25mm, cela nécessite la commande de 960 canons ou plutôt de 480 affûts doubles montés soit un véhicules à roues (DLM) ou un véhicule chenillé (DC).

Au printemps 1947, ce sont donc pas moins de 2224 canons antiaériens de 25mm qui sont en service, un chiffre plus que respectable alors que les livraisons ont démarré il y à peine six ans soit environ trois cents pièces livrées par an.

Cela peut paraître peu mais il ne faut pas oublier que parallèlement ce canon à été livré à l’armée de l’air, à la marine ainsi qu’à des clients étrangers (Belgique, Pays Bas et Norvège notamment).

A cette date, les DIA et les DM commencent à recevoir leurs canons tout comme les DLI. Ces divisions disposent d’une simple compagnie antiaérienne avec un état-major, une section hors-rang et deux batteries de six canons de 25mm.

Les deux Divisions Marocaines et les huit Divisions d’Infanterie d’Afrique reçoivent en priorité ce canon antiaérien soit un total de 120 canons qui sont livrés entre mai et juillet 1947.

Les douze DLI suivent ensuite au détriment même des deux divisions cuirassées et des deux divisions légères mécaniques créées en septembre 1947. Bien entendu la situation aurait été différente si la guerre avait éclaté en septembre 1947 mais comme elle n’éclata qu’un an plus tard… .

Les DLI ont donc reçut un total de cent quarante-quatre canons de 25mm portant le total à 2488 pièces et ce n’était pas finit puisqu’il fallait équiper les bataillons antiaériens et les escadrons antiaériens portés de la 5ème Division Cuirassée, de la 6ème Division Cuirassée, de la 7ème Division Légère Mécanique et de la 8ème Division Légère Mécanique. Il fallait aussi équiper d’une batterie antiaérienne la 1ère et la 2ème DLC soit douze canons chacune.

Cela nécessitait pas moins de soixante-seize canons par division (plus vingt quatre pour les DLC) soit un total de trois centre-quatre pièces portant le total avant mobilisation à 2816 canons antiaériens de 25mm.

La production ne cessa pas pour autant car il fallait constituer des parcs de réserve _longtemps négligés pour équiper en priorité les unités en ligne_ et prévoir pour la mobilisation de quoi équiper les divisions d’infanterie de mobilisation, division devant recevoir dans un premier temps une compagnie antiaérienne en attendant mieux mais ceci est une autre histoire.

Caractéristiques Techniques du canon Hotchkiss modèle 1940

Calibre : 25mm Longueur du canon : 1.50m Poids en batterie : 850kg Poids du projectile : 0.290kgPortée maximale théorique 7500m (pratique : 3000m) Cadence de tir : 350 coups/minute Alimentation : boitiers-chargeurs de quinze coups.

Canons antiaériens de 37mm Schneider modèle 1941

Canon de 37mm Schneider modèle 1941

Canon de 37mm Schneider modèle 1941

Comme nous l’avons vu plus haut, le canon de 25mm proposé par la firme Hotchkiss avait été rejeté par l’armée de terre au profit d’un canon de 37mm proposé par la firme Schneider. Comme nombre de projets d’avant la guerre de Pologne, le dévellopement prit énormément de retard et n’était pas encore en service en septembre 1939.

En dépit des difficultés, le dévellopement du canon fût mené à bien, canon officiellement adopté en mars 1941 sous le nom de canon CA modèle 1941.

Comme pour son petit frère Hotchkiss, le canon de la firme Schneider fût sélectionné par l’armée de l’air pour la défense de ses terrains et par la marine nationale qui lassée d’attendre l’ACAD modèle 1935 décida de presser les choses en adoptant un canon complémentaire qui avait l’avantage d’être disponible rapidement et pouvant être embarqué sur les navires en affûts simples, doubles ou quadruples.

Au sein de l’armée de terre, ce canon équipait les bataillons antiaériens à raison d’une batterie de douze canons en six affûts doubles montés sur camions tout-terrain soit un total de trente-quatre batterie de douze canons soit un total de 408 canons montés en 204 affûts doubles.

Ces canons vont également équiper les Groupes Antiaériens de Campagne (GAAC). Mis sur pied à la mobilisation, ils sont chargés de protéger les arrières des armées.

Huit GAAC sont mis sur pied avec un état-major, une batterie hors rang et quatre batteries de tir dont deux équipées chacune de douze canons de 37mm remorqués par des véhicules tout-terrain Laffly, des essais de transport et de tir porté ayant eut lieu avec succès au moment de la mobilisation.

Au final donc, on trouve 600 canons en ligne, d’autres étant produits pour équiper les unités de mobilisation et pour pouvoir avoir une réserve mobilisable en cas de besoin.

Caractéristiques Techniques du Schneider modèle 1941

Calibre : 37mm Longueur du canon : 2.220m Poids en batterie 1340kg Portée maximale théorique 6800m (pratique 3000m) Cadence de tir théorique : 150 coups/minute Pointage : en azimut sur 360° et en site de -10° à +90° Alimentation : lame-chargeurs de 25 cartouches

Canon de 40mm Bofors

En 1938, manquant de matériel antiaérien, la France passe commande de 21 canons Bofors de 40mm adoptés sous le nom de matériels de 40 CA modèle 1938.

Avec quatre canons récupérés auprès de l’armée républicaine espagnole, cinq batteries de cinq pièces furent mises sur pied, l’activation d’une sixième batteries réduisant le parc à quatre pièces par batteries sauf une équipée de cinq canons.

La livraison d’autres canons fabriqués en France et baptisés (matériels de 40 CA modèle 1940) permis au total de mettre sur pied huit batteries de six pièces soit un total de 48 canons en ligne et de 36 en réserve.

Ces batteries affectées à la Défense Aérienne du Territoire (DAT) pour six d’entre-elles à Paris, un sur le port des pétroles à Rouen et un pour la région du Creusot.

Ces canons sont toujours en service en septembre 1948 et leur action est renforcée par les mitrailleuses de 20mm modèle 1939 fournis par Oerlikon.

Caractéristiques Techniques du canon de 40mm Bofors

Calibre : 40mm Poids total : 1981kg Poids de l’affût : 522kg Longueur du projectile : 21.9cm Elevation en site : -5° à +90° (55° par seconde) En azimut : 360° (50° par seconde) Cadence de tir : 120 coups/minute Portée maximale : 7160m

21-Armée de terre (74)

Les escadrons antichars portés (EAP)/les batteries divisionnaires antichars (BDAC)

Toute l’histoire militaire est une course perpétuelle entre le boulet et la cuirasse, entre l’attaquant et le défenseur. Dès qu’une nouvelle arme apparaît, une autre arme est mise au point pour s’y opposer.

C’est ainsi qu’au char, on ne tarda pas à opposer une arme antichar. Ce fût le fait des allemands, les premiers confrontés à ce char, les chars allemands étant peu efficients, une leçon qui sera retenue vingt-ans plus tard au détriment de la malheureuse Pologne.

Outre l’élargissement des tranchées et l’installation de pièces de campagne au plus près des premières lignes, les soldats allemands reçurent le Gewehr T, un fusil tirant une balle perforante de 13mm, suffisante pour pénétrer l’épaisse cuirassé des chars Mark.

Dans l’immédiat après guerre, le dévellopement des armes antichars continua. Si certains pays persévèrent dans le domaine du fusil  antichar, la plupart dévellopèrent des canons antichars, de taille modeste d’un calibre allant de 25 à 47mm, le but étant d’équiper l’infanterie pour lui permettre de se protéger des chars ennemis en l’absence de chars pour repousser les mastodontes ennemis. Il fallait donc une arme compacte pour faciliter son déplacement, sa mise en oeuvre et son camouflage.

Canon de 47mm modèle 1937

Canon de 47mm modèle 1937

Quand éclata la guerre de Pologne, la France n’était pas le pays le plus mal loti en matière de lutte antichar, disposant de canons de 25 et de 47mm sans parler que le canon de 75mm modèle 1939 appelé à remplacer le vénérable modèle 1897 était tout azimut ou TAZ, un atout indéniable dans la lutte antichar.

Sur le plan de l’organisation, il était prévu que chaque division dispose d’une batterie divisionnaire antichar (BDAC) équipée de douze canons de 47mm tandis que les unités d’infanterie devaient également disposer au niveau régimentaire de canons de 25mm, le RI type Nord-Est devant disposer de deux canons de 25mm au sein de la section d’engins de la compagnie d’accompagnement comprise dans chaque bataillon d’infanterie, le régiment disposant de six canons de 25mm au sein de la Compagnie Régimentaire d’Engin.

Canon de 25mm Hotchkiss

Canon de 25mm Hotchkiss

Comme partout la «révolution villeneuvienne» impacta les structures à défaut de l’équipement même si le canon de 25mm fût progressivement retiré du service des unités antichars des unités appelées à combattre des unités allemandes.

Quand éclate la seconde guerre mondiale, la lutte antichar est structurée de la façon suivante :

-Les divisions d’infanterie disposent toutes d’une batterie divisionnaire antichar à douze canons de 47mm, des BDAC numérotés dans la série 600 et suivants (il porte le numéro de leur division, exemple la 25ème DIM dispose de la 625ème BDAC).

-Les régiments d’infanterie dispose toujours de deux canons antichars dans la section d’engins de la compagnie d’accompagnement de chaque bataillon et dans la compagnie régimentaire d’engins. Si dans les DIAlp et les divisions d’infanterie déployées dans l’Empire, on trouve toujours des canons de 25mm, toutes les divisions de métropole les ont remplacés par des canons de 47mm.

-En ce qui concerne l’artillerie, la mise en place de régiments antichars indépendants est prévue à la mobilisation à l’aide de matériel stocké pour cet usage.

-Pour l’arme blindée cavalerie, les DLM et les DC disposent d’escadrons antichars portés intégrés aux BLM et aux BB pour appuyer directement les dragons portés.

L’escadron antichar porté est destiné à fournir une défense antichar aux dragons portés lors des phases défensives et l’absence de chars à proximité. Si les escadrons antichars portés des DLM sont équipés de véhicules à roues Laffly W 15 TCC, les DC sont équipés de véhicules chenillés, des Lorraine 39L ou des Renault VBCP40, ces trois véhicules disposant d’un canon de 47mm SA37, SA 39 ou SA 41.

L’escadron antichar porté des DC est organisé en un peloton de commandement (un véhicule de commandement type Lorraine ou Renault accompagné par deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes), trois pelotons de quatre véhicules avec un canon antichar de 47mm tirant vers l’arrière soit douze véhicules et quarante-huit hommes, chaque peloton disposant de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et d’un camion (deux hommes) et un peloton de fusiliers voltigeurs avec trois  véhicules chenillés ou à roues transportant chacun un groupe de combat (trente-six hommes).
L’escadron antichar porté des DC dispose donc au total de 34 véhicules et de 126 hommes.

L’escadron antichar porté des DLM est organisé en un peloton de commandement (un Laffly W15 PC accompagné par deux motos de liaison soit trois véhicules et 9 hommes), trois pelotons de quatre Laffly W15 TCC avec un canon antichar de 47mm tirant en chasse soit douze véhicules et quarante-huit hommes, chaque peloton disposant de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et d’un camion (deux hommes) et un peloton de fusiliers voltigeurs avec trois Laffly S20T transportant chacun un groupe de combat (trente-six hommes)

L’escadron antichar porté des DLM dispose donc au total de 34 véhicules et de 126 hommes

Les escadrons antichars portés des DLM portent les numéros 1 à 16, la 1ère DLM disposant des 1er et 2ème escadrons antichars portés, la 2ème DLM des 3ème et 4ème escadrons antichars portés, la 3ème DLM des 5ème et 6ème escadrons, la 4ème DLM des 7ème et 8ème escadrons, la 5ème DLM des 9ème et 10ème, la 6ème DLM du 11ème et du 12ème, la 7ème DLM du 13ème et du 14ème  et la 8ème DLM des 15ème et 16ème escadrons antichars portés.

Les escadrons antichars portés des DC portent les numéros 17 à 28, la 1ère DC disposant des 17ème et 19ème escadrons équipés de Lorraine 39L, la 2ème DC dispose des 18ème et 20ème escadrons équipés de Renault VBCP40 (appelés également Renault DAJ 1), la 3ème DC dispose des 21ème et 23ème escadrons équipés de Lorraine 39L, la 4ème DC dispose des 22ème et 24ème escadrons équipés de Renault VBCP40, la 5ème DC dispose des 25ème et 27ème escadrons équipés de Lorraine 39L alors que la 6ème DC dispose des 26ème et 28ème escadrons équipés de Renault VBCP 40/DAJ 1.

Les escadrons antiaériens portés

Comme nous l’avons vu plus haut, la défense antiaérienne de l’armée de terre à connu sous l’impulsion du général Villeneuve, un véritable bouleversement organisationnel lié en partie avec le dévellopement des unités mécanisées (2 DLM en septembre 1939, 8 DLM, 6 DC  en septembre 1948) nécessitant une DCA nettement plus musclée.

Les DLM et les DC qui ne disposaient que d’une simple batterie antiaérienne de 25mm vont disposer au final de deux escadrons antiaériens portés, portant les mêmes numéros que les escadrons antichars portés. Leur organisation est d’ailleurs similaire :

L’escadron antiaérien porté type DLM dispose d’un peloton de commandement (un Laffly W15 PC accompagné de deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes) et de quatre pelotons de six Laffly W15 munis d’un bitube de 25mm Hotchkiss sur plate-forme arrière soit vingt-quatre véhicules et cent-vingt hommes, chaque peloton disposant également de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et un camion (deux hommes)

L’escadron antiaérien porté type DC dispose d’un peloton de commandement (un Lorraine 39L ou un Renault DAJ-1 accompagné de deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes) et de quatre pelotons de six Lorraine 39L ou Renault DAJ-1 munis d’un bitube de 25mm Hotchkiss sur plate-forme arrière soit vingt-quatre véhicules et cent-vingt hommes, chaque peloton disposant également de deux ravitailleurs type Lorraine 39L ou Renault DAJ-1 (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et un camion (deux hommes)

21-Armée de terre (58)

Évolution 1940-48

Entre la démobilisation de l’été/automne 1940 et la mobilisation d’août 1948, l’artillerie française va connaître une profonde mutation moins de ses structures que de son matériel.

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

Le régiment d’artillerie divisionnaire «type 1939» disposait de trois groupes de 75mm et de deux groupes de 155mm (ou un groupe de 105 et de 155mm). Un nouveau modèle de régiment d’artillerie est mis en place en 1944, le «type 1944» avec trois groupes de 75mm, deux groupes de 105mm et un groupe de 155mm.

En temps de guerre, ce RAD doit se dédoubler, le RAD de guerre doit conserver les trois groupes de 75mm alors que les RALD doivent mettre en œuvre les deux groupes de 105mm et le groupe de 155mm équipé de Schneider modèle 1917 ou de modèle 1946, version nettement améliorée du premier nommé.

Canon de 155C Schneider modèle 1917, le principal canon de 155mm en service dans l'artillerie de campagne

Canon de 155C Schneider modèle 1917, le principal canon de 155mm en service dans l’artillerie de campagne

Les régiments d’artillerie de montagne (RAM) en septembre 1939 est organisé en trois groupes, deux groupes à deux batteries de 75mm et un groupe à deux batteries de 155mm. Réorganisés entre 1943 et 1945, les RAM sont organisés en trois groupes à deux batteries de 75mm et un groupe à trois batteries de 105mm, ces régiments ne devant pas se dédoubler en mobilisation.

Le régiment d’artillerie coloniale type 1943 est organisé comme en septembre 1939 en un type métropolitain identique aux RAD et un type empire qui ne dispose que de deux groupes de 75mm et d’un groupe de 105 ou de 155mm qui contrairement au type métropolitain ne se dédoublent pas.

Le régiment d’artillerie nord-africain est organisé de la même façon que les régiments d’artillerie coloniaux métropolitains avec trois groupes de 75mm (formant en temps de guerre un RANA), deux groupes de 105mm et un groupe de 155mm formant en temps de guerre un RALNA.

Le régiment d’artillerie d’Afrique (RAA) déployé dans l’Empire se compose de cinq groupes, trois ou quatre groupes de 75mm et un ou deux groupes de 105 ou de 155mm, formant en temps de guerre un RAA et un RAAL (Régiment d’Artillerie d’Afrique Lourd).

Les régiments d’artillerie tractée tout-terrain (RATTT) des Divisions Cuirassées sont transformées en Régiment d’Artillerie AutoPortée (RAAP) avec des canons automoteurs à la différence des RATTT des DLM.

Les Régiments d’Artillerie Légère (RAL) sont équipés de trois groupes à trois batteries de 4 canons de 75mm, régiments intégrés à la réserve générale mais également aux Divisions Légères d’Infanterie. Ils deviennent ultérieurement des Régiments Légers d’Artillerie (RLA).

Les RALH (Régiments d’Artillerie Lourde Hippomobiles), RALT (Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs), RALP (Régiments d’Artillerie Lourde Portée) et RALA (Régiments d’Artillerie Lourde d’Armée) sont organisés en deux, trois ou quatre groupes à trois batteries de quatre pièces.

La structure des RAP et des RAMF ne change pas tout comme l’équipement, beaucoup de régiments conservant des pièces anciennes voir obsolètes.

De nouvelles unités apparaissent également, des groupes de canons d’assaut et des escadrons antichars et antiaériens portés pour les Divisions Légères Mécaniques et les Divisions Cuirassées.
Au niveau de l’équipement, la modernisation est sensible. Outre l’apparition de pièces automotrices et de canons d’assaut, de nouvelles pièces tractées plus modernes apparaissent comme le canon de 75mm TAZ modèle 1939 ou le canon de 155mm Schneider modèle 1946.

21-Armée de terre (30)

6ème Division Légère Mécanique (6ème D.L.M.)

Le 7 mars 1943, la 6ème Division Légère Mécanique est officiellement mise sur pied à Orange (Vaucluse) avec du personnel fournit par les cinq D.L.M existantes, essentiellement des cadres, la majorité des sous-officiers et des hommes du rang étant de jeunes engagés et des appelés.

Cette division doit être mise à la disposition en temps de guerre à l’armée des Alpes pour lui fournir une unité à base de chars. Sa mission peut être défensive notamment en cas d’attaque amphibie italienne (pour tourner les puissants ouvrages de la ligne Maginot alpine) mais également offensive.

La création de cette division est l’occasion d’expérimenter pour ce type de division une nouvelle organisation. En effet, les nombreuses manoeuvres et exercices menés par les D.L.M au format originel ont montré un certain nombre de failles à corriger pour que les D.L.M tirent la quitescence de leur force :

-transmissions trop légères

-absence d’une puissante DCA

-lacune en matière antichar

-infanterie trop peu nombreuse.

L’organisation adoptée pour cette 6ème Division Légère Mécanique (6ème D.L.M) qui tire la leçon de ces organisation est la suivante :

-Un état-major divisionnaire

-Un régiment de découverte à deux escadrons d’automitrailleuses puissantes, deux escadrons motocyclistes et un escadron antichar porté.

-Deux brigades de combat (brigades légères mécaniques) à deux régiments, un régiment de chars et un régiment de dragons portés auxquels sont associés un groupe de canons d’assaut, un escadron antichar porté, un escadron antiaérien porté et un groupe de reconnaissance.

-Un régiment d’artillerie tractée appelé Régiment d’Artillerie de Division Légère Mécanique (RADLM)

-quatre compagnies du génie formant bataillon

-deux compagnies de transmission (le détachement colombophile est supprimé

-Deux compagnies du train (compagnie automobile du QG et compagnie automobile de transport)

-Un bataillon sanitaire divisionnaire

-Un groupe d’exploitation divisionnaire

Ce modèle expérimenté avec succès aux manoeuvres de septembre 1943 est généralisé aux cinq premières D.L.M et va servir de modèle aux deux dernières D.L.M créées avant guerre, les 7ème et 8ème D.L.M. .

Etat-major divisionnaire :

Par rapport aux cinq premières D.L.M, l’état-major, le quartier général divisionnaire dispose de la même organisation mais les moyens sont augmentés pour faire face à l’ajout d’un deuxième régiment de dragons portés, de deux groupes de canons d’assaut et de deux groupes de reconnaissance. L’état-major passe à 305 hommes et 72 véhicules dont deux véhicules antiaériens (bitube de 25mm)

Régiment de découverte : 2ème régiment de cuirassiers

Le 2ème régiment de cuirassiers avait été dissous le 15 août 1919. Il est recréé le 8 mars 1943 pour servir de régiment de découverte à la division avec des motocyclistes et des automitrailleuses puissantes (AMP) Panhard AM modèle 40P. Il est organisé de la façon suivante :

-Un état-major et un peloton de commandement avec un groupe de commandement et un groupe chargé de transmissions

-Un escadron hors-rang avec un 1er peloton (commandement et services de l’escadron), un 2ème peloton chargé des approvisionements et des services du corps, un 3ème peloton chargé du soutien sanitaire, un 4ème peloton chargé des réparations et un 5ème peloton composé de pionniers et d’ouvriers de ponts.

L’EM, le peloton de commandement et l’EHR dispose au total de 280 hommes, 24 motos solos, 2 motos side-cars, 18 véhicules légers, une AMP TSF, 42 camions (dont un camion-atelier, un camion magasin, un camion machines-outils et deux camionettes sanitaires) trois tracteurs de dépannage, deux remorques porte-chars et deux cuisines-remorques soit un total de 94 véhicules.

-Deux groupes d’escadrons disposant chacun d’un état-major, un escadron d’automitrailleuses puissantes et un escadron de fusiliers motocyclistes.

-L’Etat-major dispose d’un AMP TSF, de quinze motos, de treize VL et de six camionettes     soit un total de 35 véhicules

-L’escadron d’automitrailleuses puissantes dispose d’un peloton de commandement avec une
AMP et quatre pelotons de cinq AMP, de deux AMP-S, une voiture légère, trois motos, sept     camionnettes, deux tracteurs de ravitaillement et une cuisine remorque soit un total de 55     véhicules et de 175 hommes (cinq officiers, trente-six officiers et 134 hommes)

-L’escadron de fusiliers-motocyclistes avec un peloton de commandement (comprennant un
mortier de 60mm) et quatre pelotons de fusiliers.

Chaque peloton de fusiliers motocyclistes dispose d’un groupe de commandement (six     hommes et trois motos side-cars) et deux groupes de commandement disposant chacun de     dix hommes, cinq motos side-cars et deux FM soit un total par peloton de 26 hommes, treize     motos side-cars et 4 FM.

Au total l’escadron dispose de 150 hommes (cinq officiers, dix-neuf sous-officiers et cent-    vingt six hommes), 66 motos, deux véhicules légers, six camionettes et une cuisine     remorque.

Au total, le régiment de découverte dispose de 930 hommes et 354 véhicules

-11ème brigade légère mécanique : 4ème régiment de dragons et 9ème régiment de dragons portés

-un régiment d’automitrailleuses/chars de combat : le 4ème régiment de dragons

-Un état-major et un peloton de commandement avec un char Somua S-40 à tourelle FCM et quatoze véhicules soit un total de 70 hommes

-Un escadron hors rang organisé comme celui du régiment de découverte    avec un 1er peloton (commandement et services de l’escadron), un 2ème peloton chargé des approvisionements et des services du corps, un 3ème peloton chargé du soutien sanitaire, un 4ème peloton chargé des réparations et un 5ème peloton composé de pionniers et d’ouvriers de ponts.

L’EM, le peloton de commandement et l’EHR dispose au total de 280 hommes, 24 motos solos, 2 motos side-cars, 18 véhicules légers, un char Somua S-40, 42 camions (dont un camion-atelier, un camion magasin, un camion machines-outils et deux camionettes sanitaires) trois tracteurs de dépannage, deux remorques porte-chars et deux cuisines-remorques soit un total de 94 véhicules.

-Deux groupes d’escadron de chars avec un état-major comprenant un char Somua S-40 et deux escadrons de chars.

Chaque escadron de chars dispose d’un peloton de commandement avec un Somua S-40 pour le capitaine commandant de l’escadron et de quatre pelotons de cinq chars Somua S-40.

Au total chaque escadron de chars dispose de 136 hommes et de 57 véhicules soit pour l’ensemble du régiment de chars, un total de 805 hommes et de 259 véhicules dont 85 chars Somua S-40

-Un régiment de dragons portés, le 9ème régiment de dragons portés (9ème RDP)

-Un état-major, un peloton de commandement et un escadron hors-rang (ce dernier identique au régiment de découverte). Ces trois entités regroupe au total de 337 hommes et 122 véhicules

-Deux bataillons de dragons portés (un troisième est activé à la mobilisation) dont l’organisation comme le matériel n’évolue pas par rapport aux D.L.M précédentes, la monture des dragons portés restant le Laffly S20T.

Chaque bataillon dispose donc d’un état-major et d’un peloton de commandement, d’un escadron d’AMR, d’un escadron de fusiliers motocyclistes et de deux escadrons de fusiliers voltigeurs portés.

L’état-major et le peloton de commandement dispose des mêmes moyens qu’une D.L.M ancienne version

L’escadron d’AMR en revanche connait une spectaculaire augmentation de sa puissance puisque les AMR-33 sont remplacés par de véritables chars légers à canon de 47mm, l’AMX-42.

Leur nombre n’évolue pas mais leur puissance est sans commune mesure par rapport aux AMR-33 et 35 armées d’une mitrailleuse de 7.5mm, d’une mitrailleuse de 13.2mm voir pour quelques unes d’un canon antichar de 25mm.

L’escadron de fusiliers motocyclistes organisé comme celui du régiment de découverte et ne connait aucun changement par rapport à son homologue ancienne version.

Les deux escadrons de fusiliers voltigeurs portés sont organisés en un peloton de commandement (qui dispose d’un mortier de 60mm), de trois pelotons de combat avec une VDP de commandement et trois VDP transportant chacune un groupe de combat soit 10 hommes et deux fusils mitrailleurs et d’un peloton de mitrailleuses (deux groupes de deux plus une pour le tir antiaérien)

L’escadron de mitrailleuses et d’engins (EME) dispose d’un peloton de commandement, de deux pelotons de mitrailleuses (identiques à ceux des escadrons de FV), d’un peloton de mortiers de 120mm à deux groupes de deux mortiers et de deux groupes de canons antichars de 47mm (quatre pièces).

Si l’armement évolue, les effectifs restent identiques tout comme les dotations en véhicules soit un total de 3088 hommes et 957 véhicules dont soixante-trois automitrailleuses de reconnaissance

-11ème groupe de canons d’assaut

Dès l’origine, il était prévu dans les D.L.M deux groupes de canons d’assaut équipés de Somua Sau40, un véhicule issu du S-35 mais équipé en casemate d’un puissant canon de 75mm.

A l’origine, ces deux groupes dépendaient directement de la division, complétant le régiment d’artillerie tractée. La répartition des rôles était claire : l’appui général au RADLM et l’appui rapproché des chars aux canons d’assaut.

Quand la mise sur pied de la 6ème D.L.M à été décidée ainsi qu’une nouvelle organisation interne, décision à été prise d’intégrer les groupes de canons d’assaut aux B.L.M pour permettre aux chars de disposer d’un puissant appui-feu immédiatement disponible.

Le groupe de canons d’assaut prend le numéro de sa BLM, la 6ème DLM dispose donc des 11ème et 12ème groupes équipés de Somua Sau40.

Chaque groupe dispose d’un véhicule de commandement _un Sau40 équipé d’un canon factice, seule la présence de plus d’antennes radios trahissant son rôle véritable_ et de trois batteries de quatre pièces.

A ces treize véhicules s’ajoutent par batterie, deux ravitailleurs d’artillerie type Lorraine 37L,  Chaque groupe dispose donc de 29 véhicules et de 85 hommes

-11ème escadron antichar porté

Cet escadron antichar est destiné non pas à appuyer les chars mais à fournir une défense anti-blindée aux dragons portés en l’absence des Somua S-40. Montés sur véhicules à roues, ces canons de 47mm seraient également chargés de mener des combats retardateurs pour permettre le repli de l’ensemble du dispositif.

L’escadron antichar porté est organisé en un peloton de commandement (un Laffly W15 PC accompagné par deux motos de liaison soit trois véhicules et 9 hommes, trois pelotons de quatre Laffly W15 TCC avec un canon antichar de 47mm tirant en chasse soit douze véhicules et quarante-huit hommes, chaque peloton disposant de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et d’un camion (deux hommes) et un peloton de fusiliers voltigeurs avec trois Laffly S20T transportant chacun un groupe de combat (trente-six hommes)

L’escadron antichar porté disposant donc au total de 33 véhicules et de 126 hommes

-11ème escadron antiaérien porté

Cet escadron antiaérien porté est destiné à la protection de toute la brigade contre l’aviation d’assaut ennemie, offrant une ombrelle minimale en attendant l’intervention de la chasse pour balayer les bombardiers horizontaux et les bombardiers en piqué ennemis.

Cet escadron dispose d’un peloton de commandement (un Laffly W15 PC accompagné de deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes) et de quatre pelotons de six Laffly W15 munis d’un bitube de 25mm Hotchkiss sur plate-forme arrière soit vingt-quatre véhicules et cent-vingt hommes, chaque peloton disposant également de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et un camion (deux hommes)

L’escadron antiaérien porté dispose au total de 48 véhicules et 185 hommes

-11ème groupe de reconnaissance

Ce groupe de reconnaissance est rattaché à la B.L.M est destiné à l’éclairage de la brigade dont il porte le numéro à la différence du régiment de découverte qui lui travaille pour la division, dans une dimensions nettement plus stratégique.

Après avoir envisagé d’armer cette unité avec ces véhicules à roues, l’Arme Blindée-Cavalerie décida de l’équiper de chars légers qui en plus de leur chassis chenillé pouvait renforcer la capacité de combat du régiment de char de la brigade légère mécanique.

Chaque groupe de reconnaissance dispose d’un peloton de commandement (un char pour le commandant du groupe, deux motos et une camionette soit quatre véhicules et sept hommes) et trois pelotons de quatre chars légers AMX-42 (un canon de 47mm, une mitrailleuse de 7.5mm coaxiale, un pilote à l’avant, tourelle biplace avec le tireur et le chef de char) soit un total de dix-sept véhicules et de quarante-trois hommes.

La 11ème BLM dispose en configuration mobilisation (c’est à dire un RDP à trois bataillons) de 4402 hommes et 1361 véhicules

-12ème brigade légère mécanique

-Un état-major de brigade

-Un régiment de chars, le 11ème régiment de chasseurs (à cheval)

-Un régiment de dragons portés, le 10ème régiment de dragons portés

-Le 12ème groupe d’assaut

-Le 12ème escadron antichar porté

-Le 12ème escadron antiaérien porté

-Le 12ème groupe de reconnaissance lui aussi équipé d’AMX-42

-Un régiment d’artillerie : le 70ème régiment d’artillerie de division légère mécanique

A première vue, le maintien d’un régiment tracté dans une division mécanique peut paraître incongru mais il répond à des missions différentes. En effet, ce régiment doit appuyer les dragons portés et effectuer des tirs de barrage et des tirs d’interdiction à la fois pour ouvrir une brèche au profit des chars mais également en phase défensive.

L’organisation ne change pas par rapport à un RADLM «ancienne version» mais une partie de l’équipement évolue, les vénérables canons de 75mm modèle 1897 cédant la place à des canons de 75mm TAZ (Tous Azimuts) modèle 1939, utilisable à la fois pour le tir sol-sol que pour la lutte antichar.

Le régiment d’artillerie de division légère mécanique est organisé de la façon suivante :

-Un état-major et une batterie hors-rang totalisant 131 hommes et 31 véhicules

-Deux groupes de 75mm avec un état-major, trois batteries de tir et une colonne de ravitaillement

L’état-major de chaque groupe dispose de 90 hommes et de 29 hommes, chaque batterie de tir dispose de quatre canons de 75mm, 30 véhicules et 103 hommes et la colonne de ravitaillement dispose de 139 hommes et de 36 véhicules.

Chaque groupe de 75mm dispose donc de 538 hommes, 12 canons de 75mm et 155 véhicules de type divers soit pour deux groupes un total de 1076 hommes, 24 canons de 75mm et 310 véhicules.

-Un groupe de canons de 105mm avec un état-major, trois batteries de quatre obusiers de 105C modèle 1935B et une colonne de ravitaillement. Effectifs identiques au groupe de 75mm.

Au total, le régiment d’artillerie dispose de 1746 hommes, 36 canons (24 de 75mm et de 12 de 105mm) et 528 véhicules.

-Un bataillon du génie

Ce bataillon du génie qui prend le numéro de leur division soit du 1er au 8ème bataillons du génie avec quatre compagnies, trois compagnies de sapeurs mineurs et une compagnie d’équipage de pont.

Chaque compagnie de sapeurs mineurs dispose d’une section motocycliste (37 hommes et 36 motos dont trois à side-cars), une section portée sur camionette (64 hommes, 3 motos et 6 camionettes) et une section portée tout terrain (44 hommes et 9 véhicules dont 3 motos) soit un total de 193 hommes et 85 véhicules par compagnie soit pour trois compagnies un total de 579 hommes et 255 véhicules.

La compagnie d’équipage de pont dispose de 134 hommes et de 78 véhicules dont 32 remorques de pont.

-deux compagnies de transmission

La compagnie télégraphique prend le numéro de la première BLM (ici donc le numéro 11) et dispose de 228 hommes et 63 véhicules

La compagnie radio prend le numéro de la deuxième BLM (ici donc le numéro 12) et dispose de 241 hommes, 60 véhicules et 39 postes radios
-Deux compagnies du train (compagnie automobile du QG et compagnie automobile de transport)

La compagnie automobile de quartier général prend le numéro de la division augmenté de 300 ce qui donne les 301ème 302ème 303ème 304ème 305ème 306ème 307ème et 308ème compagnies automobiles de quartier général (les autres divisions _DC, DI,DINA……._ suivant ensuite).

Elles disposent toutes d’une section de commandement et de quatre détachements (QG, intendance, santé et circulation routière) qui totalisent 444 hommes et 262 véhicules. Cette compagnie fournit les véhicules nécessaires à l’état-major de la division

La compagnie automobile de transport prend le numéro de la division augmenté de 400 ce qui donne les 401ème 402ème 403ème 404ème 405ème 406ème 407ème et 408ème compagnies automobiles de transport (les autres divisions _DC, DI,DINA……._ suivant ensuite).

Cette compagnie est organisée en une section de commandement, services généraux et atelier, une section sanitaire automobile, une section de ravitaillement en munitions d’infanterie et une section de camions de 5 tonnes soit un total de 211 hommes et 98 véhicules divers dont sept motos.

-Un bataillon sanitaire divisionnaire

Chaque D.L.M disposait à l’origine d’un groupe sanitaire divisionnaire numérotés 37 à 41. Ces groupes deviennent bataillons qui gardent leurs numéros, la 6ème D.L.M héritant du 42ème bataillon sanitaire divisionnaire, la 7ème D.L.M héritant du 43ème bataillon et la 8ème D.L.M du 44ème bataillon.

Ce passage au statut bataillon s’explique par la réorganisation en deux BLM de taille équivalente, les moyens augmentent mais sont loin d’être doublés comme ce fût initialement prévu.

Le bataillon sanitaire divisionnaire dispose avant mobilisation de 190 hommes et 25 véhicules sanitaires de différentes types

-Un groupe d’exploitation divisionnaire qui dispose de 68 hommes et de 6 véhicules

-Un Escadron de réparation divisionnaire (numérotés 11 à 18, le 11ème pour la 1ère D.L.M et le 18ème pour la 8ème DLM ) rattaché à l’un de deux régiments de chars mais opérant pour toute la division.

Il est organisé en un peloton de commandement, trois pelotons de dépannage, deux pelotons de réparation et un groupe de volant (blindés de remplacement). Ses effectifs sont de 305 hommes et de 116 véhicules plus deux chars de remplacement pour chaque escadron (quatre AMP, 16 Somua S-35/40/45 et 6 AMX-42/AMX-44/FCM-42).

21-Armée de terre (26)

Les Divisions Légères Mécaniques (D.L.M.)

En guise d’introduction

Comme nous l’avons vu plus haut, la cavalerie sort affaiblit du premier conflit mondial. Elle n’à guère pesé sur les opérations de l’été et de l’automne 1914 et n’à pu offrir la possibilité d’une percée qui aurait permis aux alliés de s’arracher aux sept cent kilomètres de tranchées de la frontière suisse à la mer du Nord pour basculer dans les plaines belges voir la Rhénanie.

Il est probable que seul son poids social peut expliquer le maintien d’un place élevée de la cavalerie au sein de l’armée française qui n’aurait pas disparu, des unités mobiles étant toujours nécessaire pour éclairer, couvrir les flancs et intervenir rapidement, plus rapidement que l’infanterie encore peu motorisée.

Le cheval est donc encore un outil de combat même si les lourdes charges de cavalerie semble appartenir au passé, les cavaliers post-première guerre mondiale devant se déplacer à cheval et tels des dragons combattrent à pied comme la biffe.

Néanmoins, la cavalerie pour maintenir son statut d’arme d’élite doit basculer résolument vers la mécanisation c’est à dire de combattre à bord de véhicules. Parallèlement à l’arme des chars de l’infanterie, la cavalerie va dévelloper sa propre vision du char pardon de l’automitrailleuse et en conséquence sa propre vision de l’unité de combat idoine.
Dès le début du premier conflit mondial, la cavalerie avait mis en ligne des automitrailleuses et des autocanons (les fameux torpilleurs à roulette), des véhicules à roues qui après avoir apporté leur contribution au conflit furent paralysés par les tranchées, laissant la place au char et à ses chenilles moins rapide qu’un véhicule à roue mais pouvant se mouvoir sur des terrains où une automitrailleuse se serait embourbée.

Le terme char ayant été préempté par l’infanterie, la cavalerie décide de conserver le terme d’automitrailleuse pour ses véhicules de combat.

Un véhicule à roues ? C’est tout le contraire, la cavalerie voulant combattre n’exclut aucune technique qu’il s’agisse de la chenille ou du semi-chenillé qui se révéla rapidement une impasse pour le combat, combinant davantage les inconvénients que les qualités des deux modes de déplacement.

Dans une période où le pacifisme et les difficultés économiques réduisent les budgets, la cavalerie va tâtonner pour donner corps et réalité à sa vision de la voiture de combat, le terme grand public utilisé par la cavalerie.

Dans un premier temps, la roue pourtant domine les débats, la chenille si elle permet de se déplacer dans des terrains accidentés n’offre pas encore de possibilités de se mouvoir rapidement alors que l’une des missions de la cavalerie est de se mouvoir rapidement pour prendre contact avec l’ennemi et couvrir les unités d’infanterie.

Trois catégories de navires sont identifiées en 1931 : les Automitrailleuses de découverte ou AMD, les Automitrailleuses de Combat ou AMC qui sont de véritables chars moyens rapides et les Automitrailleuses de Reconnaissance ou AMR qui sont de véritables chars légers.

Sur le plan technique, si les véhicules à roues vont régner sans partage dans le domaine des AMD, les chenillés vont s’imposer dans les deux autres catégories.

Au printemps 1940, les catégories AMD et AMR fusionnent dans une catégorie baptisée Automitrailleuses puissantes ou AMP, les AMC restant en ligne sans changement.

Le matériel développé s’accompagne d’une recherche de la meilleure structure pour en tirer la quintessence.

Quand naissent les années trente, les seules unités mécaniques de la cavalerie sont les cinq bataillons de dragons portés montés sur véhicules semi-chenillés et onze escadrons d’automitrailleuses encore équipées des White de 1918.
Un an plus tard, le général Flavigny devient directeur de la cavalerie, poste qu’il va occuper de 1931 à 1936. Nous sommes dans une période où sous l’impulsion du général Weygand, l’armée se modernise tant bien que mal, devant faire avec un manque d’effectifs (les classes creuses) et des budgets loin d’être suffisants.

Outre la définition des différentes catégories AMD/AMR/AMC, le général Flavigny va mettre sur pied les premières unités de combat mécaniques de l’armée française. Les manoeuvres de septembre 1932 voit l’expérimentation du détachement mécanique de sûreté composé d’automitrailleuses et de dragons portés chargés de mission de sûreté.

Cette expérimentation doit valider ou non les divisions de cavalerie modèle 1932 familièrement appelées divisions «pétrole-picotin» puisque faisant cohabiter le cheval (deux brigades à deux régiments montés) et des éléments motorisés en l’occurence un régiment d’automitrailleuses (quatre escadrons disposant d’un total de quinze AMD, de quinze AMR et de trente AMC ainsi que deux escadrons motocyclistes) et un bataillon de dragons portés, un régiment d’artillerie étant chargé d’appuyer la manoeuvre.

Cinq DC de ce type sont prévues mais le général Flavigny comprend ce que l’on supposait : le cheval et le moteur ne peuvent combattre ensemble. Il faut créer des unités entièrement moto-mécaniques.

Pour expérimenter en grand ce concept mêlant automitrailleuses «chars de cavalerie» et dragons portés, la 4ème division de cavalerie dont le quartier-général est établit à Reims met sur pied en 1933 une brigade mécanique regroupant le 4ème groupe d’automitrailleuses (reconnaissance et combat) et le 18ème régiment de dragons (découverte), le 4ème bataillon de dragons portés qui prépare la naissance de la Division Légère Mécanique, la 1ère d’entre-elle étant officiellement créée le 1er juillet 1935 par transformation de la 4ème DC.

Au final et après des débuts délicats en raison d’une industrie incapable de fournir suffisamment de véhicules, l’armée de terre disposera en septembre 1948 de huit Divisions Légères Mécaniques ou D.L.M. .

Selon le modèle adopté dans les années trente, la 1ère DLM ainsi que les 2ème, 3ème, 4ème et 5ème Divisions Légères Mécaniques sont organisés de la façon suivante :

-Trois état-majors : un de division et deux de brigade

-Un régiment de découverte à deux escadrons d’automitrailleuses de découverte et deux escadrons motocyclistes

-Une brigade de combat à deux régiments de chars avec quatre escadrons de combat et un escadron de réparations

-Un régiment de dragons portés à trois bataillons de cinq escadrons + un escadron antichar. En temps de paix, il forme une deuxième brigade de combat avec le régiment de découverte.

-Un régiment d’artillerie à deux groupes de 75mm et un groupe de 105mm

-quatre compagnies du génie

-deux compagnies de transmission

-Deux compagnies du train et divers services

Ce modèle va évoluer durant la période de paix armée que connait l’Europe entre 1940 et 1948. Les innombrables exercices en terrain libre ou en camps de manoeuvre ont révélé un certain nombre d’insuffisances :

-transmissions trop légères

-absence d’une puissante DCA

-lacunes en matière antichar

-infanterie trop peu nombreuse.

En mars 1943, une 6ème D.L.M est mise sur pied à Orange pour fournir à l’Armée des Alpes une unité à base de chars pour mener des combats offensifs comme défensifs notamment dans la région littorale.

L’organisation adoptée pour cette 6ème Division Légère Mécanique (6ème D.L.M) est la suivante :

-Un état-major divisionnaire

-Un régiment de découverte à deux escadrons d’automitrailleuses puissantes, deux escadrons motocyclistes et un escadron antichar porté.

-Deux brigades de combat à deux régiments, un régiment de chars et un régiment de dragons portés auxquels sont associés un groupe de canons d’assaut, un escadron antichar porté, un escadron antiaérien porté et un groupe de reconnaissance.

-Un régiment d’artillerie tractée

-Un bataillon du génie avec deux compagnies de sapeurs-mineurs et deux compagnies de pont

-deux compagnies de transmission (le détachement colombophile est supprimé)

-Deux compagnies du train (compagnie automobile du QG et compagnie automobile de transport)

-Un bataillon sanitaire divisionnaire

-Un groupe d’exploitation divisionnaire

Ce modèle expérimenté avec succès aux manoeuvres de septembre 1943 est généralisé aux cinq premières D.L.M et va servir de modèle aux deux dernières D.L.M créées avant guerre, les 7ème et 8ème D.L.M. .

Sur le plan de l’équipement, les trois premières D.L.M sont mises sur pied avec un mélange de Somua S-35 et d’Hotchkiss H-35, une mélange imparfait mais l’industrie française était incapable de fournir en temps utile suffisamment de S-35.

Progressivement, suffisamment de S-35 puis de S-40 sortent des chaines de montage vont permettre d’homogénéiser la flotte des DLM.

La 4ème D.L.M mise sur pied en septembre 1940 est la première à recevoir dès sa création le Somua S-40 sans avoir connu la période où le véloce Somua et le poussif Hotchkiss cohabitaient cahin caha au sein de la division. Les 5ème, 6ème, 7ème et la 8ème DLM sont elles aussi créées sur Somua S-40 alors qu’à l’époque de leur création pour les deux dernières, un char plus moderne existe en l’occurence le Somua S-45.

Bien que développé par Somua, il est en réalité le résultat d’une conjonction industrielle mêlant la  Société d’Outillage Mécanique d’Usinage d’Artillerie (Somua filiale de Schneider), Renault et AMX pour aboutir au Somua S-45/Renault DAC-2, un char moyen à la hauteur d’un Renault G1.

Comme pour le Renault G1, les débuts de production sont difficiles et la production lancée en fanfare en avril 1944 est suspendue et les quarante premiers exemplaires stockés tant ils présentaient de défauts de construction liés semble-t-il à l’inexpérience des ouvriers.

Les défauts corrigés, la production  reprend en octobre 1944 pour une commande limitée mais les véhicules ne sont officiellement acceptés par l’Arme Blindée Cavalerie qu’en février 1945

La mise au point est longue et la production en série n’est lancée qu’en mars 1945. La 1ère DLM est rééquipée entre juin et décembre 1945 (les S-35 et les S-40 sont stockés, certains servant à armer les 7ème et 8ème DLM), la 2ème DLM l’est entre janvier et juin 1946, la 3ème DLM reçoit ses S-45 entre juillet 1946 et février 1947, la 4ème DLM est rééquipée entre entre février et septembre 1947 et la 5ème DLM entre octobre 1947 et juin 1948.

Le rééquipement de la 6ème D.L.M prévu à partir de septembre 1948 est suspendu à la déclaration de guerre à la fois pour permettre son engagement sur le TOSE voir en Tunisie en liaison avec la 1ère D.L.C et parce que face aux chars italiens, le S-40 était largement supérieur. Le rééquipement des 7ème et 8ème D.L.M est également suspendu.

NdA : pour ne pas alourdir inutilement le récit, je vais détailler l’organisation de la 1ère DLM et de la 6ème DLM qui intègre une nouvelle organisation sur laquelle vont s’organiser les D.L.M existantes et celles créées ultérieurement.