Le Conflit (76) Europe Occidentale (42)

La 7ème Armée qui avait son flanc occidental couvert par la Mer du Nord est la première à se replier mais un repli en combattant. Ce n’est pas le 601ème Régiment de Pionniers (601ème RP) qui dira le contraire.

Les pionniers étaient dans l’armée française des unités de travailleurs armés, pour certain une infanterie de seconde zone à laquelle on ne pouvait pas confier des missions trop compliquées.

«A part la sécurité d’un dépôt et creuser des trous les pionniers sont des incapables» dira un officier français anonyme.

Le 601ème RP reçoit pour mission avec le 1er GRCA de couvrir le port de Calais pour évacuer ce qui est évacuable puis pour couvrir les sabotages des fortifications et des installations portuaires.

Les pionniers vont tenir la ville du 17 au 21 juillet, se faisant tuer sur place même si les allemands vont éviter un combat urbain préférant utiliser l’artillerie et l’aviation pour anéantir la ville et ses défenseurs. Le 1er GRCA mène quelques contre-attaque pour alléger la pression. Ces deux unités sont anéanties mais seront après moultes hésitations reconstituées au sein d’un nouveau 1er CA.

Parmi les unités évacuées depuis Calais on trouve l’état-major du 1er CA en direction de l’Angleterre, état-major qui va participer à la renaissance de l’armée française.

Le 101ème RALT parvient à se replier vers la Somme non sans mal, certaines pièces surprises par l’aviation en plein jour étant détruites les servants tués. Cela vaudra à son chef de corps une mémorable algarade du général Villeneuve «Depuis quand Monsieur on déplace ses pièces de jour quand le ciel est dominé par l’ennemi ! Ressaisissez-vous ou je vous renvoie à l’Ecole d’Artillerie pour réapprendre les bases de votre métier !». Par la suite la consigne est passée de déplacer de tels convois de nuit pour limiter leur vulnérabilité (ce qui va poser d’autres problèmes entre tirs fratricides et difficultés à se mouvoir une fois le soleil couché).

Comme nous l’avons vu la 21ème DI avait été placée en couverture de la 25ème DIM défendant Dunkerque. Quand la cité de Jean Bart tombe la 21ème Division d’Infanterie couvre le repli des éléments de la 25ème DIM créant des groupement occasionnels adaptés aux besoins du moment.

La division parvient avec son 27ème GRDI à se replier sur la Somme. Avec le 101ème RALT ils vont se placer sous l’autorité du 18ème CA qui à conservé son 618ème RP qui va effectuer un travail de romain pour fortifier les rives de la Somme en compagnie d’autres unités du génie et des unités de travailleurs (au sein desquelles on parlait beaucoup la langue de Cervantès).

Le 18ème GRCA à couvert le repli des unités du 18ème Corps d’Armée (18ème CA) mais n’à pu éviter la destruction du 115ème RALH dont les survivants sont renvoyés dans le Sud-Ouest hors de portée des combats pour être reconstitué sous la forme d’un RALT suivant la décision du 1er octobre 1948 de ne créer que des régiments d’artillerie automobile.

La 9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) et le 68ème GRDI sont toujours là sur la Somme mais le 2ème GRDI et la 60ème DI très affaiblis sont retirés du front pour être reconstitués en Bretagne.

Cela veut dire que le 18ème CA va comprendre sur La Somme le 618ème RP, le 18ème GRCA, le 101ème RALT, le 27ème GRDI, la 21ème DI, le 68ème GRDI, la 9ème DIM.

Le 14ème Corps d’Armée (14ème CA) à souffert mais parvient à conserver l’essentiel de ses moyens de combat et peur se replier en bon ordre sur la Somme. Néanmoins le 614ème RP est détruit et le 14ème GRCA sérieusement affaiblit par les combats pour Abbeville qui tombe le 6 août 1949 jour où les troupes alliées sont en plein repli sur la Somme, repli effectif et complet deux jours plus tard.

Le 125ème RALT parvient lui à se replier en bon ordre, ses pièces de 105mm (105L modèle 1941T) et de 155mm ( 155 GPF-T) et qui depuis la rive sud de la Somme vont empêcher les allemands de border trop vite cette rivière qui décidément symbolise la violence de la guerre avec deux batailles homériques en l’espace de trente ans. Ce régiment va recevoir le renfort du 190ème RALT qui dispose de quatre groupes de 220mm court modèle 1916.

Le 6ème GRDI est mené avec l’allant qui sied à la cavalerie, avec une témérité que n’aurait pas renier un Murat ou un Lassale aux temps glorieux de la Grande Armée. Voilà pourquoi il ne possède plus que 60% de ses capacités ce qui en fait certes une unité affaiblie mais si il ne fait guère de doutes que l’expérience accumulée compense au moins en partie les pertes matérielles et humaines.

La 3ème Division d’Infanterie Motorisée (3ème DIM) dispose encore de sérieuses capacités, certaines mauvaises langues estimant que cette unité au sein de laquelle avait servit le colonel Villeneuve n’à pas été engagée dans les secteurs les plus chauds. Inutile de préciser qu’une telle remarque adressée aux soldats de l’unité concernée déclenchait une bagarre homérique au grand dam des tenanciers de bars et de l’unité de gendarmerie du coin.

Le 28ème GRDI à été engagé pour éclairer/flanquer/couvrir la 24ème DI. Ces deux unités conservent néanmoins l’essentiel de leurs capacités et peuvent s’installer sur La Somme sans trop de problèmes, attendant la soldatesque allemande de pied ferme.

D’autres unités dépendaient de la 7ème Armée, des unités qui pour beaucoup avaient combattu en Belgique ce qui nécessitait un rééquipement et une régénération avant un éventuel réengagement en première ligne.

Le 12ème GRDI qui éclairait la 4ème DI sont maintenus au sud de la Somme et ne participent donc pas aux premiers combats sur la terre de France. Ces unités vont avoir l’occasion de se rattraper sous l’autorité du 1er CAC lors de la bataille qui à rendu célèbre ce Corps Cuirassé.

En revanche le 59ème GRDI et la 68ème DI très affaiblis voir pour ainsi dire détruits par les combats en Belgique sont en cours de reconstitution dans le Sud-Ouest et vont intégrer le futur 1er CA de la 1ère Armée quand les alliés vont tenir fermement la rive méridionale de La Seine c’est-à-dire après l’opération HUBERTUS.

Suite à la décision d’intégrer les GRDI aux DI, le 59ème GRDI devient le 68ème GRC (68ème Groupement de Reconnaissance au Contact) au sein de la 68ème DI.

Le 364ème Régiment d’Artillerie Lourde Coloniale (364ème RALC) issu de la Réserve Générale à été placé sous l’autorité du 1er CA pour renforcer sa puissance de feu et couvrir Calais et Dunkerque notamment.

Les hommes sont évacués vers l’Angleterre mais toutes les pièces (105L modèle 1936S et 155 GPF-T) doivent être sabotées. Certaines pièces incomplètement sabotées seront récupérées par les allemands, remises en état et réutilisées notamment pour la défense côtière.

Le 401ème Régiment d’Artillerie Anti-Char (401ème RAAC) débloqué de la Réserve Générale est déployé en soutien de la 7ème Armée pour créer des «kill zone» pour détruire le plus de chars possibles.

Ce régiment parvient à se replier vers la Somme en conservant toutes ses pièces ! Si ça ce n’est pas une gageure je ne sais pas ce que sait hein….. . De nouvelles Positions Anti-Chars de Campagne (PACC) sont aménagées sur la rive sud de La Somme pour accueillir les allemands avec chaleur.

Que deviennent les autres unités dépendant de la 7ème Armée ? Comme pour celles des Corps d’Armée certaines sont totalement détruites, d’autres sont affaiblies et d’autres conservent l’essentiel de leurs capacités et peuvent continuer à combattre notamment sur la Somme.

Les deux régiments de pionniers (407ème et 417ème) s’illustrent moins que le 614ème RP mais ne déméritent pas. Comme toute unité de l’ombre, ces deux régiments sont rarement mis en valeur par les communiqués du quartier général.

Ce qui est certain c’est que les pertes imposent la dissolution du 417ème pour recompléter les forces du 407ème régiment de pionniers qui sur la Somme va creuser encore et toujours pour permettre aux troupes de première ligne de s’installer au mieux. Il leur fallut parfois faire le coup de feu qui entrainera le renforcement de leur armement avec plus d’armes automatiques, quelques mortiers et même des LRP (Lance-Roquettes Portables).

En ce qui concerne les bataillons de chars nous avons vu que le 43ème BCC à été virtuellement éliminé par les combats pour la défense de Dunkerque. Les autres s’en sortent un peu mieux que ce soit le 7ème, le 17ème et le 32ème BCC.

Le 7ème BCC disposait le 22 juin 1949 de trente-deux FCM-42. Quand il se replie sur la Somme il n’y à plus que douze chars légers ce qui entraine sa mise en réserve d’armée.

Le 17ème BCC lui disposait de vingt-quatre Renault R-40 au 22 juin 1949. Après de durs combats, l’unité est virtuellement dissoute puisqu’aucun char de l’unité ne parvient à passer La Somme. En revanche la plupart des hommes de l’unité peuvent rallier une zone sous contrôle allié pour reprendre ultérieurement le combat.

Le 32ème BCC disposait le 22 juin 1949 de 28 FCM-42. Seuls douze chars peuvent repasser la Somme, les autres ayant été détruits ou sabotés même si certains véhicules ont été récupérés par les allemands (ces derniers vont les utiliser pour le maintien de l’ordre et la lutte anti-partisans). Le bataillon reste en ligne avec seize chars.

En ce qui concerne le 7ème Groupement Anti-Aérien de Campagne (7ème GAAC) les pertes en matériel ont été lourdes. Si le personnel à pu être évacué vers l’Angleterre depuis Calais et Dunkerque l’essentiel des canons à été laissé sur place plus ou moins bien sabotés. Le 7ème GAAC est virtuellement dissous, le personnel renvoyé en France devant intégrer de nouvelles unités de DCA.

Couvrant le flanc oriental de la 7ème Armée nous trouvons nos amis britanniques (NdA pourquoi ça rigole dans le fond ?) qui eux aussi ont souffert des combats menés sur le sol de France.

Si certains ont pu penser que les britanniques ne voulaient pas s’éloigner des ports pour pouvoir se carapater dès que possible très vite les autorités militaires britanniques ont fait preuve de fermeté en montrant qu’il était hors de question d’abandonner un allié qui joue sa survie. Bon on est pas obligés de les croire sur parole hein……… .

Les Tommies vont combattre avec une vigueur et une énergie comparable à leurs ainés du premier conflit mondial. Malgré cette vigueur les villes qui devaient être défendues par les britanniques tombent les unes après les autres.

C’est ainsi que Valenciennes tombe dès le 15 juillet 1949 mais les allemands ne peuvent immédiatement déboucher. Voilà pourquoi Lens et ses mines, Lens et ses corons vont tenir jusqu’au 18 juillet 1949. Cela laissera le temps aux alliés de préparer quelques sympathiques comités d’accueils pour l’armée allemande.

Le 19 le 1st British Armoured Corps lance une contre-offensive mais mal coordonnée avec l’aviation, l’artillerie et plus important avec les français elle échoue dans son objectif de reprendre la ville de Lens. On raconte que les échanges téléphoniques entre le général Villeneuve et le général Brooke ont été particulièrement tendus (alors que les deux hommes ont une estime réciproque).

Encore aujourd’hui on se demande pourquoi une telle action si mal conçue. Faute de preuve les historiens en sont réduits aux conjectures.

Cela surprend néanmoins les allemands qui doivent stopper leur avance pour réorganiser leur dispositif. Voilà pourquoi Douai va tenir jusqu’au 21 et Arras jusqu’au 23 juillet 1949.

Comme la nouvelle ligne d’arrêt est la Somme les britanniques ont pour mission de tenir Amiens le plus longtemps possible. Au général Villeneuve, le général Hancock commandant du BEF lui promet de tenir une semaine. En réalité le BEF va tenir jusqu’au 8 août quand il reçoit l’ordre de se replier au sud de la Somme. Reste encore à savoir si les allemands ont mis le paquet pour détruire le corps expéditionnaire britannique.

Dans le domaine des unités d’appui, le BEF perd un régiment d’artillerie légère virtuellement anéantit (cela veut dire que le matériel à été perdu mais comme les hommes ont pour leur majorité pu rejoindre les zones sous contrôle allié la perte est minime).

En revanche le régiment d’artillerie de campagne et le régiment d’artillerie lourde ne sont qu’affaiblis, ayant pu évacuer quelques pièces qui par un feu précis va couvrir le repli des troupes de mêlée et dissuader les allemands ne se montrés trop pressants.

La brigade antiaérienne est elle aussi affaiblie mais parvient à sauver une partie de ses pièces (qui vont parfois tirer contre terre) et surtout son personnel qui ne tarde pas à recevoir de nouveaux canons pour reprendre le combat.

C’est plus compliqué pour les deux régiments antichars qui ayant subit de lourdes pertes doivent fusionner en un régiment de marche, une mesure provisoire en attendant que le temps et les moyens permettent la reconstitution de deux régiments à effectifs pleins.

Le régiment de cavalerie est toujours là, à subit des pertes mais à montré sa valeur ce qui est d’autant plus important dans une armée où l’arme montée n’à pas la même aura que l’infanterie (avant la première guerre mondiale les meilleurs officiers sortis de Sandhurst choisissait l’infanterie et non la cavalerie à la différence par exemple de la France).

En ce qui concerne les unités de mêlée, le 1st British Corps est toujours là mais la 44th «Home Counties» Division à relevé la 1st Infantry Division affaiblie par les durs combats pour la défense de Lille. En revanche la 1st Canadian Division est toujours là, ayant montré aux allemands que les jeunes canucks étaient dignes de leurs ainés de Vimy et de Passchendaele.

Si le 2nd British Corps (2nd et 3rd Infantry Division) est toujours en réserve (mais pouvant être engagé à court préavis), le 1er Corps d’Armée Canadien est toujours là avec ses 2ème et 3ème divisions canadiennes.

Le 3rd British Corps est toujours en ligne mais sa composition évolue avec la 6th Infantry Division et la 46th «North Middland» Division, la 50th Northumberland Division étant placée en repos. Le 1st British Armoured Corps est toujours là avec ses deux divisions blindées et leurs unités d’appui, deux divisions ayant souffert des combats mais surtout sur le plan matériel.

Que deviens la 1ère Armée après les rudes combats de la première phase de la Bataille de France ? (notamment ceux pour la ville de Saint Quentin).

Le 401ème Régiment de Pionniers est toujours là mais est clairement affaiblit. Cet affaiblissement est «compensé» par la récupération de soldats isolés, de permissionnaires ne parvenant pas à rejoindre leur unité. Cette situation va perdurer jusqu’à l’automne 1949 quand la situation sera normalisée.

Le 1er BCC (Bataillon de Chars de Combat) ne possédait plus que dix-huit Renault R-40 le 22 juin 1949 (date de lancement de l’opération TIGER). Après de rudes combats le nombre de chars est tombé à huit ce qui explique que le bataillon est placé en réserve d’armée en attendant de recevoir de nouveaux chars et surtout de permettre aux hommes de récupérer de la dureté des combats.

Le 11ème BCC placé en réserve d’armée à la mi-juin est en cours de transformation sur R-40. Il va pouvoir être réengagé sur la Somme au début du mois d’août.

Le 24ème BCC possédait trente-deux FCM-42 le 22 juin 1949 mais sur la Somme il n’en restera plus que dix-huit véhicules.

Le 34ème BCC alignait lui quarante FCM-42 après l’arrivée de chars issus des immenses stocks accumulés durant la Pax Armada. Quand il se replie sur la Somme, le bataillon ne possèdait plus que vingt-huit chars légers.

Le 1er Groupement Anti-Aérien de Campagne (1er GAAC) est toujours là mais avec désormais deux batteries mixtes de campagne qui avec leurs canons de 37 et de 75mm vont tirer contre-avions mais aussi contre-terre le 37mm contre l’infanterie et les véhicules légers, le 75mm contre les chars peu de Panzer résistants à un obus de ce calibre.

Le 402ème Régiment d’Artillerie Anti-Char (402ème RAAC) est affecté à la 1ère Armée et va dispatcher ses moyens entre les différents corps d’armée sachant que le régiment disposait de douze batteries (six de 47mm et six de 75mm).

Le 2ème Corps d’Armée (2ème CA) qui avait été placé au repos à la fin du mois de juin après avoir été relevé par le 1er Corps d’Armée polonais relève le 19ème CA. Les effectifs et les équipements ont été dans la mesure du possible recomplétés.

Ce corps d’armée comprend le 602ème RP (602ème Régiment de Pionniers), le 2ème GRCA (16 AMX-44 et 16 AM modèle 1940P), le 105ème RALH (qui doit à terme devenir un régiment d’artillerie lourde à tracteurs), le 191ème RALT (issu de la Réserve Générale avec quatre groupes de 220C), le 7ème GRDI (16 AMX-44 et 16 AM modèle 1940P), la 1ère DIM, le 92ème GRDI (16 AMX-44 et 16 AM modèle 1940P) et la 2ème DINA.

Le 20ème Corps d’Armée (20ème CA) est toujours là avec le 620ème Régiment de Pionniers, le 20ème GRCA (seize Hotchkiss H-39 et douze AM modèle 1940P), le 104ème RALT (deux groupes de 105L et un groupe de 155L), le 3ème GRDI (seize AMX-42 et dix-huit AM modèle 1940P), la 12ème DIM, le 95ème GRDI (douze Hotchkiss H-39 et dix-huit AMD-178D) et la 5ème DINA.

Le 1er Corps d’Armée Polonais (1er CAPol) à combattu durement sur la terre de France même si les combats n’ont pas été aussi médiatisés que ceux pour Reims. Qui dit violents combats dit pertes.

Les deux groupements _antichars et antiaériens_ doivent être regroupés en un groupement de marche. En revanche le Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (GRCA) est toujours là avec des autos blindées Daimler Armoured Car en attendant potentiellement des chars légers.

Le 1er Bataillon du 1er Régiment du Génie Polonais est toujours là pour aménager et détruire.

Le 301ème Régiment d’Artillerie Lourde Polonaise est toujours là avec deux groupes de 155mm et le groupe de 194mm fournit par le 302ème RALPol.

En ce qui concerne les unités de mêlée on trouve le 5ème GRDI Pol avec douze Daimler Dingo et huit AMX-42 qui flanquent/éclairent/appui la 5ème Division d’Infanterie Polonaise (5ème DIP) mais aussi le 6ème GRDI Pol avec le même équipement qui flanque/éclaire/appui la 1ère Division de Grenadiers de la Garde (1ère DGG).

En revanche le 19ème Corps d’Armée (19ème CA) est placé en repos. Oh ce n’est pas les vacances mais au moins les soldats éprouvés par les combats au nord de la Somme ne sont pas en première ligne.

On trouve un 619ème RP très affaiblit, un 19ème GRCA lui aussi très affaiblit avec seulement huit AMX-42, dix AM modèle 1940P et un escadron de motocycliste, le 106ème RALH (qui ne possède plus qu’un groupe de 105L et un groupe de 155L modèle 1945S), le 4ème GRDI (dix FCM-42 et huit AM modèle 1940P), la 15ème DIM, le 80ème GRDI (douze Hotchkiss H-39 et douze AM modèle 1940P) et la 1ère Division Marocaine (1ère DM).

Benelux (40) Belgique (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE
T-9 BENELUX (2) BELGIQUE

Belgique 3

AVANT-PROPOS

Après avoir passé plus de trois mois sur les Pays-Bas, je passe au deuxième volet de ce Tome 9, volet consacré à la Belgique. Comme à chaque fois j’espère passer moins de temps que précédemment mais que cela va sans doute rester un vœux pieu.

La Belgique est longtemps restée une «expression géographique» pour reprendre le bon mot du chancelier autrichien Metternich à propos de l’Italie.

A quand dater la naissance de la Belgique ? A la Gaule Belgique dont les tribus affrontèrent les légions de César ? À l’émergence de la Bourgogne comme puissance majeure ? À la division politico-religieuse du XVIème siècle entre l’Union d’Utrecht et l’Union d’Arras ? Aux révolutions de la fin du 18ème ?

Difficile à dire ce qui est sur c’est qu’il fallut attendre 1830 pour qu’enfin la Belgique devienne un pays indépendant mais une nation c’est moins sur car très vite les relations entre flamands et wallons vont devenir tendues, les seconds plus riches snobant les premiers considérés comme des bouseux avant que la situation ne se renverse bien des décennies plus tard. En 2020, la Belgique est encore un pays uni mais es-ce que ce sera le cas encore dans cinquante ans rien n’est moins sur.

Pays neutre coincé entre des puissances militaires qui n’attendent qu’un prétexte pour se sauter mutuellement à la gorge, la Belgique est forcée de participer à la première guerre mondiale, parvenant sous l’impulsion du Roi-Chevalier Albert 1er à préserver une partie du territoire national.

Tirant les leçons de ce conflit, la Belgique abandonne sa sacro-sainte neutralité en s’alliant avec la France par un traité d’assistance mutuelle signé en 1920. En 1934, Albert 1er meurt accidentellement et son fils Léopold III lui succède.

Ce dernier est inquiet de la montée en puissance de l’Allemagne nazie et refuse d’être entraînée dans ce conflit. En 1936, la Belgique retourne à la neutralité au grand dam des puissances occidentales.

La guerre de Pologne semble valider cette hypothèse mais néanmoins ce conflit impose à la fois un réarmement du pays et un rapprochement mezzo voce avec Paris et Londres, Bruxelles adoptant une position semblable à celle de La Haye.

Le second conflit mondial, le pays se retrouvera divisé entre un gouvernement réfugié à Caen et un roi qui avait décidé de rester à Bruxelles pour dit-il «soulager les souffrances de son peuple».

Léopold III (1934-1951) 11

Léopold III

Son influence sera réelle mais limitée, les allemands imposant un gouvernement militaire qui s’appuyait sur des collaborateurs flamands et wallons. Le territoire libéré, la question du roi se posera, aboutissant à des affrontements et à un référendum qui aboutira en 1959 à l’abdication de Léopold III et à l’avènement de Baudouin 1er.

Tout comme le Tome 9(1), le Tome 9(2) sera organisé en une partie historique avant d’enchaîner par une partie navale consacré à la «marine belge», une marine qui allait connaître des éclipses jusqu’à la création d’un Corps Naval Belge/Belgium Naval Corps/Belgish MarineKorps.

Belgique 13

Pavillon de la marine belge

L’action courageuse et remarquable de cette petite marine allait convaincre le gouvernement belge de pérenniser un outil naval qui aujourd’hui opère de manière quasi-continuelle avec la Koninklijke Marine au point qu’on parle depuis des années de la création d’une marine néerlando-belge ou belgo-néerlandaise.

On passera ensuite à l’armée de terre belge avec son histoire, son organisation et son armement avant de terminer par l’armée de l’air belge, une armée de l’air qui comme son homologue néerlandaise n’était pas indépendante au début du second conflit mondial.

L’armée de terre est puissante et bien équipée même si il y à un certain nombre de lacunes. Elle peut raisonnablement espéré tenir suffisamment longtemps pour permettre l’entrée en Belgique de renforts franco-britanniques capables de repousser les troupes allemandes.

L’armée de l’air belge est en réalité une entité de l’armée de terre appelée Aéronautique Militaire et ne deviendra indépendante qu’après le second conflit mondial. L’équipement est essentiellement étranger, les avions de conception et de fabrication belge étant très peu nombreux, le gouvernement belge n’ayant pas pu ou su encourager l’émergence d’un constructeur national, la SABCA produisant davantage des avions étrangers sous licence qu’autre chose.

HISTOIRE DE LA BELGIQUE

Les prémices

Antiquité et Haut Moyen-Age

Dans cette première partie, quelques informations sur la «Belgique», un territoire qui allait être longtemps disputé et le théâtre de nombreux conflits en raison d’une géographie qui favorisait les envahisseurs : des fleuves qui formaient autant de pénétrantes, pas de montages infranchissables, des vastes plaines.

Le territoire actuel de la Belgique à été peuplé par les Celtes, un peuple indo-européen venu d’Europe centrale. La date d’installation est incertaine entre -1200 et -800 avant J.C.

Jules Cesar

Buste de Jules César repêché dans le Rhône 

Connus sous le nom de gaulois (de gallus coq) par les romains, ces habitants résistent ou s’allient avec la République Romaine et ce jusqu’en -58 quand Jules César pour des raisons politiques engage la conquête de la Gaule. Selon l’auteur des Commentaires sur la Guerre de Gaule, les Belges étaient plus belliqueux et les plus redoutables.

Après six ans de combat et une ultime victoire à Alésia en -52, la Gaule devient une possession romaine, possession divisée en trois provinces, la province de Lyonnaise, la province d’Aquitaine et la province de Belgique.

Cette province est bien plus vaste que l’actuel Royaume de Belgique puisqu’elle s’étend également sur le nord-est de la France (de la mer du Nord à la Franche-Comté) ainsi que sur une partie des Pays-Bas et de l’Allemagne (ex-Nouveaux Pays Allemands).

En l’an 84 de notre ère elle est divisée en deux provinces, la province de Germanie inférieure et la province de Germanie supérieure, cette dernière étant à nouveau divisée sous Dioclétien en Belgica prima et Belgia secunda.

Comme partout dans l’empire, les romains équipent le territoire, traçant des routes, établissant des forts qui sont autant d’embryons de villes. La défense est assurée par des légions romaines et par des auxiliaires barbares dont certains sont appelés à un grand avenir puisqu’il s’agit des Francs et notamment des plus puissants d’entre-eux, les francs saliens.

Le royaume franc à pour capitale Tournai et émerge au Vème siècle. En 496, Clovis se convertit au christianisme marquant le début de l’histoire du royaume de…..France fondé par l’alliance du trône et de l’autel ce qui sort du cadre de notre étude.

Aux Mérovingiens succèdent les Carolingiens et notamment le plus célèbre d’entre-eux, Charles le Grand ou Charlemagne. La future Belgique est au cœur de la puissance carolingienne, le premier empereur romain d’Occident depuis plus de trois siècles faisant d’Aix-La-Chapelle sa capitale.

Certes Aachen n’est pas en Belgique actuelle mais la capitale impériale irrigue les territoires alentours via notamment la vallée de la Meuse.

En 840, Louis le Pieux unique fils survivant de Charlemagne décède à son tour, laissant trois fils qui se partagent l’héritage paternel ou plutôt se querellent pour obtenir la plus grosse part. En 843 est signé le Traité de Verdun.

Traité de Verdun

Carte du traité de Verdun

Ce traité à une importance fondamentale. Pas vraiment pour ses clauses politiques _elles ne tiendront pas longtemps_ mais pour des raisons culturelles _le traité est rédigé en français et en allemand ou du moins dans des formes qui annoncent ces deux langues_ et géographiques puisque les limites sont fixées sur l’Escaut et le Rhin.

On trouve comme nous le savons à l’ouest la Francia Occidentalis confiée à Charles le Chauve et à l’est la Francia Orientalis confiée à Louis le Germanique. Ces deux royaumes annoncent la France et l’Allemagne. En revanche l’état central appelé Lotharingia _en référence à son souverain Lothaire_ n’allait pas survivre jusqu’à l’époque des Etats-Nations.

L’actuel territoire de la Belgique est essentiellement contenu par la Lotharingie (qui par déformation allait donner naissance à la Lorraine) mais des territoires actuellement en Belgique appartenaient par exemple à la Francia occidentalis puisque la frontière de celui-ci était fixé sur un fleuve aujourd’hui belge, l’Escaut.

En 870, le traité de Meersen provoque la disparition de la Lotharingie partagée entre les deux royaumes, la Meuse et l’Ourthe servant de frontière. En 879, tous les territoires de l’actuelle Belgique ont été rattachés à la future Germanie.

Les Carolingiens et les ascendants des Capétiens tout se disputant le trône n’ont pas renoncé à s’emparer de la Lotharingie. En 911, Charles le Simple envahit et va en garder le contrôle jusqu’en 923 quand Henri 1er dit l’Oiseleur récupère le territoire contesté.

Quand se termine le 10ème siècle, le territoire de l’actuelle Belgique est morcelée en de multiples entités territoriales, certaines éphémères et d’autres plus durables.

C’est aussi à cette époque que les villes se développent, tirant leur richesse du commerce maritime mais aussi du travail de la laine, de la laine anglaise ce qui expliquera nombre de positions politiques des villes «belges». Cette expansion sera continue jusqu’au 14ème siècle quand l’Europe est frappée par la Peste Noire provoquant des saignées démographiques qui ne seront effacées qu’au 19ème siècle.

Ces villes sont riches, puissantes et jalouses de leur indépendance. Même le roi le plus puissant peut s’y casser au moins temporairement les dents, Philippe IV le Bel étant bien placé pour le savoir quand son armée est écrasée à la bataille des Eperons d’or à Courtrai le 11 juillet 1302.

Principauté de Liège et Pays-Bas bourguignons

En l’an 985, la principauté de Liège voit le jour. Parti intégrante du Saint Empire Romain Germanique (En l’an 962, le roi de Germanie Othon 1er à rétablit la dignité impériale disparue en 888 à la mort de Charles le Gros), cette principauté ecclésiastique dirigée par un prince-évêque allait durant plus de 800 ans puisqu’elle ne disparaît qu’en 1789 (révolution liégoise).

Les autres territoires «belges» dépendaient plus ou moins directement des ducs de Bourgogne, des vassaux du roi de France mais qui parfois étaient plus puissants que leur suzerain ce qui rarement bon pour la stabilité d’une région surtout avec un personnage aussi charismatique que controversé comme Charles le Téméraire.

Les ducs de Bourgogne tenaient leur puissance de notre Bourgogne mais aussi de la Franche-Comté mais peu à peu ils vont acquérir essentiellement par mariage d’immenses territoires.

Bourgogne

Les possessions bourguignonnes étaient regroupées en deux grandes ensembles, les «pays de par deçà» qui regroupaient des territoires appartenant aujourd’hui à la France, à la Belgique et aux Pays-Bas à savoir la Flandre, l’Artois, le Brabant,le Limbourg,le Hainaut,le Naumurois, la Hollande et la Zélande notamment et les «pays de par delà» (Bourgogne Franche-Comté).

Les différents ducs de Bourgogne (Philippe le Hardi [1342-1404],Jean sans Peur [1371-1419] Philippe le Bon [1396-1467] et Charles le Téméraire [1433–1477]) tentèrent d’unifier leurs états, d’en faire un ensemble unitaire et centralisé mais cela fût impossible faute de temps mais aussi en raison des déjà forts particularismes locaux qui obligeaient les ducs de Bourgogne à multiplier les négociations et les compromis avec les élites locales.

C’était donc écrit qu’il n’y aurait jamais de Bourgogne comme il y eut de France, d’Allemagne ou d’Italie. La mort de Charles le Téméraire en 1477 donne le coup de grâce à cette politique.

Charles Quint 64

Ai-je besoin de le présenter ? 

Cependant tout n’est pas totalement perdu puisque l’unique héritière de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne va épouser Maximilien 1er de Habsbourg. De cette union naît un fils prénommé Philippe le Beau, le père de Charles Quint. Ce dernier nait en 1500 à Gand et se considéra toujours comme flamand et bourguignon avant tout.

Cette union entre Marie et Maximilien empêcha le roi Louis XI de s’emparer de la totalité des possessions bourguignonnes. Il dut se contenter du duché de Bourgogne (qui avait été cédé à Philippe Le Hardi comme apanage) ne pouvant s’emparer du comté de Bourgogne (future Franche-Comté) ni des Pays-Bas qui passèrent dans le camp Habsbourg et ce pour près de quatre siècles.

Charles Quint à un œil particulier sur les possessions de sa famille du côté paternel et réunit par la pragmatique sanction en une seule entité, les dix-sept provinces couvrant l’actuel Benelux. Ce n’est pas un hasard si la cérémonie d’abdication de l’empereur n’à pas lieu à Vienne ou à Madrid mais à Bruxelles. Les territoires formant l’actuelle Belgique reviennent à son fils, Philippe II.

Pays-Bas Espagnols et Autrichiens

Né à Gand, Charles Quint se considérait comme un enfant du pays. Tout le contraire de son fils Philippe II né et élévé en Espagne. Farouche champion de la cause catholique, il s’opposait de toutes ses forces à l’hérésie protestante et rêvait comme son père de centraliser toutes ses possessions en ne montrant guère d’intérêts pour les particularismes locaux.

Les frictions et les querelles sont nombreuses. Les raisons sont multiples entre la volonté centralisatrice de Madrid, les impôts très lourds (les monarchies d’Ancien Régime sont perpétuellement à court d’argent) mais aussi les exactions de la soldatesque qui mal ou pas du tout payée vivait sur le pays, engendrant de terribles nuisances.

En 1568 commence ce qu’on va appeler la Guerre de 80 ans, la guerre qui allait aboutir en 1648 à la reconnaissance définitive de l’indépendance des Provinces Unies, l’union des sept provinces les plus septentrionales, provinces à majorité protestante alors que le sud restait fidèle à la foi catholique.

Cette Union d’Utrecht était la réponse protestante à l’Union D’Arras signée le 6 janvier 1579 et qui était une alliance défensive contre les calvinistes. Cette Union d’Atrecht regroupait les comté d’Artois et du Hainaut, le Cambresis et Douai. Le 17 mai 1579, la Paix Arras est signée, paix à laquelle se joignent également Orchies et Lille. D’autres entités territoriales appuyant cette pais sans la signer (Namur, Luxembourg, Limbourg).

Cette union et cette paix doivent beaucoup à Alessandro Farnese, grande capitaine et grand politique. Par cette union, l’emprise espagnole est renforcée et l’Union d’Arras peut servir de base de reconquête des provinces rebelles du Nord.

A la différence des Provinces-Unies du Nord, les Pays-Bas espagnols vont rester une vague confédération de provinces où chaque entité conservait jalousement ses lois et ses coutumes. Il appartient à ce vaste ensemble qu’est la couronne d’Espagne même si le siècle d’or espagnol est en passe de se terminer.

En 1700, Charles II dernier roi Habsbourg d’Espagne meurt sans héritier. Depuis des années les autres monarchies se préparent à sa mort et au partage des dépouilles.

Deux royaumes sont surtout concernés : la France de Louis XIV et le roi de Bohème et de Hongrie également empereur du Saint-Empire Romain Germanique. L’Angleterre à également son mot à dire au titre de son sacro-saint principe d’équilibre des puissances.

Comme souvent c’est la guerre qui va décidé du vainqueur. C’est la guerre de Succession d’Espagne qui va durer treize ans de 1701 à 1714, aboutissant par les traités de Rastadt et d’Utrecht à un partage des territoires ayant appartenu à Charles II.

C’est ainsi que les Pays-Bas Espagnols deviennent pour à peine un siècle les Pays-Bas autrichiens passant des Habsbourg d’Espagne aux Habsbourg d’Autriche (de la filiale à la maison mère si l’on peut dire).

Détail amusant, à Vienne, le bureau spécial chargé de gérer ces territoires portera le nom de Belgium Austriacum en français Provinces Belgiques et en thiois _dialecte flamand_ Oostenrijkse Nederlanden (Pays-Bas autrichiens).

En succédant au Conseil Suprême des Pays-Bas, ce bureau montrait de manière implicite que tout le monde avait compris qu’un système de communauté régnait au sein des Pays-Bas autrichiens et que tôt ou tard il faudrait en tenir compte.

Ce territoire à un rôle de zone tampon entre la France et les Provinces-Unies. Il s’agit aussi d’éviter la réalisation d’un cauchemar britannique : le drapeau français flottant sur Anvers, le grand port flamand ayant toujours été considéré comme un «potentiel pistolet braqué sur Londres».

Le traité de la Barrière signé en 1715 autorise le stationnement de troupes néerlandaises dans le pays, troupes déployées dans des forteresses, le siège étant encore considéré comme préférable à l’incertaine bataille en terrain libre.

Les débuts avec Vienne sont compliqués mais peu à peu à la situation s’apaise mais en 1744 éclate la guerre de Succession d’Autriche, un conflit qui fait suite à la volonté de Charles VI de défendre les droits de sa fille Marie-Thérèse en matière de succession à la tête de ses possessions patrimoniales, la couronne impériale allant à François-Etienne de Lorraine, le mari de l’ennemie jurée de Fréderic II de Prusse.

Cette guerre éclate d’ailleurs par l’invasion de la Silésie par la Prusse _que Marie-Thérèse considère comme son allié_ en décembre 1740. La situation de Marie-Thérèse est compliquée d’autant que George II et son premier ministre Walpole refusent d’intervenir. La France hésite, louvoie et finit par entrer en guerre contre Marie-Thérèse au nom de la vieille rivalité entre la maison de France et la maison d’Autriche. La France et la Prusse vont s’allier mais on ne peut pas dire que cette alliance soit productive et profitable.

On trouve donc d’un côté la Prusse, la France, l’Espagne et la Bavière et de l’autre l’Autriche, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies, la Sardaigne et la Saxe.

Les combats vont avoir lieu en Allemagne mais aussi dans les Pays-Bas autrichiens, théâtre de nombreuses guerre par le passé (en attendant le futur). Le 15 mars 1744, la France déclare officiellement la guerre à la Grande-Bretagne et à l’Autriche.

A l’époque les Pays-Bas autrichiens sont dérivés par l’archiduchesse Marie-Anne d’Autriche, sœur de Marie-Thérèse et par son mari, le prince Charles-Alexandre de Lorraine, frère de François-Etienne.

Fin mai 1744, les troupes françaises sous la direction du maréchal de Noailles passent la frontière. Ils s’emparent sans difficulté des places de la barrière _aussi mal entretenues que défendues_ puis de villes. Maurice de Saxe parvient de son côté à bloquer l’armée ennemie en associant coups de main et raids de troupes légères. Les victoires s’enchaînent.

Maurice de Saxe

Tableau représentant Maurice de Saxe (photo prise dans le remarquable musée de la ville de Strasbourg dont je vous recommande chaudement la visite)

En trois campagnes, les 120000 hommes dirigés effectivement par Maurice de Saxe s’emparent de tous les territoires ennemis à l’exception de la Gueldre et du Luxembourg. Le 17 mai 1744, la ville de Courtrai est prise, les alliés se repliant pour couvrir Gand, Anvers et Bruxelles.

Après le traditionnel hivernage, les combats reprennent au printemps 1745 avec le siège de Tournai et surtout la bataille de Fontenoy le 11 mai 1745 où Maurice de Saxe remporte une splendide victoire contre les troupes anglo-hollandaises du duc de Cumberland sous le regard de Louis XV et du Dauphin Louis (décédé en 1765, il ne régnera jamais mais donnera trois rois à la France Louis XVI, Louis XVIII et Charles X). Le 22 mai, Tournai est prise suivit de Gand le 15 juillet ou encore d’Ostende le 24 août.

En 1746, ce sont les villes de Bruxelles, Malines, Anvers, Mons et Charleroi qui tombent aux mains des français en attendant Namur. Le 11 octobre 1746, une armée autrichienne dirigée par Charles-Alexandre de Lorraine est battue à Rocourt ce qui ouvre à la France les portes des Provinces-Unies, porte franchie en 1747 avec la prise de Berg-op-Zoom et de Maastricht.

Le traité de paix est signé à Aix-La-Chapelle le 18 octobre 1748, traité très impopulaire en France puisque Louis XV rend ses conquêtes. La future Belgique allait donc rester sous souveraineté autrichienne. On peut cependant se poser la question de savoir ce qu’aurait fait l’Angleterre si les Pays-Bas autrichiens étaient devenus français….. .