Benelux (36) Pays-Bas (36)

Une Histoire de l’Aviation Militaire Néerlandaise (2) : les Indes Néerlandaises

Imaginez un pays européen s’étendant des côtes irlandaises au Caucase. Impossible ? Et pourtant c’est ce que les néerlandais avaient sous leur autorité sous la forme des Indes Néerlandaises la future Indonésie.

Milieu archipélagique, la défense était un véritable casse-tête, casse-tête renforcé par une menace extérieure. En effet à partir des années trente, il devient évident que les japonais veulent s’emparer du pétrole et du caoutchouc néerlandais et qu’une guerre est probable à court ou à moyen terme.

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Benelux (33) Pays-Bas (33)

Chars de combat

Avant-Propos

Renault FT mitrailleur 10

Renault FT en char mitrailleur

En septembre 1939 le seul char de combat en service dans la Koninklijke Landmacht est un Renault FT, un char totalement dépassé à l’époque. De plus son pilote n’est formé qu’à éviter les obstacles antichars ! On imagine sans peine ce qui se serait passé si les allemands avaient par exemple attaqué au printemps 1940.

Fort heureusement ce scénario catastrophe ne s’est pas produit et La Haye à pu s’équiper de chars de combat aussi bien en Métropole qu’aux Indes Néerlandaises. Conscient des limites de sa puissance militaire, le char de combat était vu ici comme un outil défensif et d’appui de l’infanterie. Pour la percée et la chevauchée fantastique on repassera…… .

En dépit d’un tropisme allemand ou anglo-saxon, les chars acquis par les néerlandais seront français oui monsieur ! En effet les bataves vont recevoir des Hotchkiss H-39 et des Renault R-40, des chars bien adaptés à leur mission d’appui et de couverture de l’infanterie.

Grâce à ces deux chars, La Haye va même dévellopé le seul unique char de conception et de fabrication nationale, le gevechstank model 1944 inspiré du Renault R-40.

D’autres projets vont être étudiés pour des chars plus gros et plus lourds mais le temps, l’argent et l’expérience ont manqué et il faudra attendre la reconstitution des unités pour que les néerlandais mettent en œuvre des chars modernes comme le Sherman (avec toutes les limites inhérentes à ce «brave char»).

Ce qui est certain en revanche, c’est que la leçon ne sera pas oubliée et qu’au début des années soixante, l’armée néerlandaise alignerait une force de chars des plus respectables avec près de 400 MBT (Main Battle Tank).

Renault R-40

Renault R-40

Char léger modèle 1940R dit Renault R-40

Le Renault R-40 est un dérivé du Renault R-35. Ce dernier était issu d’un concours lancé le 2 août 1933 pour remplacer le «char de la victoire», le Renault FT désormais totalement inapte à la guerre moderne mais qui avait été maintenu en service pour de nombreuses raisons (budgets limités, pacifisme de l’opinion et opposition totale au char léger d’un sommité comme le général Estienne).

Le programme demande initialement un char de six tonnes à deux hommes, un blindage de 40mm et un armement mixte (canons et mitrailleuses). A ce programme répondent Renault, Batignolles-Châtillon, Hotchkiss, FCM (Forges et Chantiers de la Méditerranée), APX et Delaunay-Belville.

Le concours lancé le 2 août 1933 est modifié le 22 mai 1934 aboutissant à la construction de prototypes par tous les constructeurs sauf Delaunay-Belville.

Comme souvent à l’époque, les autorités pour des raisons aussi bien politiques (ne pas trop favoriser un constructeur) que pratique (faiblesse du tissu industriel pour produire vite en grande quantité) sélectionne Renault mais aussi FCM (FCM-36) et Hotchkiss (Hotchkiss H-35).

FCM-36 2

Char léger modèle 1936FCM dit FCM-36

Le Renault R-35 était un char honnête mais largement perfectible totalement en tenue tout terrain. Des essais sont menés qui aboutissent à la mise au point d’un nouveau char officiellement connu sous le nom de Char léger modèle 1940R.

La production est lancée en avril 1940 après la fin de celle du Renault R-35. Au sein de l’armée française il va équiper les BCC ou Bataillons de Chars de Combat d’abord en remplaçant ceux encore équipés de Renault FT avant d’équiper des bataillons équipés de chars légers modèle 1935R.

Renault R-35 888

Renault R-35

284 Renault R-40 ont été produits pour la France auxquels il faut ajouter les véhicules exportés en l’occurrence 64 pour la Belgique, 16 pour les Pays Bas et 64 pour l’armée polonaise en France (deux bataillons plus un volant de réserve) soit un total de 428 chars produits.

La production reprendra ultérieurement ce qui fait qu’il y aura 630 R-40 en ligne, 215 en réserve et 12 pour tests et essais soit un total de 857 véhicules. La production va se poursuivre à cadence réduite au début du conflit, ne s’achevant qu’à l’automne 1949 suite à une décision de rationaliser la production de chars en France.

L’armée néerlandaise commande seize exemplaires en septembre 1941 et les reçoit au printemps 1942. Ils vont d’abord servir à l’entrainement des équipages, à différents tests et surtout à la mise au point d’un char national.

Contrairement à ce qu’on écrit parfois, la mise au point du gevechtstank model 1944 n’est pas lié à l’acquisition du Renault R-40, le développement ayant été lancé dès l’été 1940 mais ce projet rencontrait énormément de difficultés, difficultés en grande partie résolue par l’acquisition du char français.

En mars 1944, les seize Renault R-40 sont chargés sur deux cargos et envoyés aux Indes Néerlandaises dont ils doivent former le poing blindé en compagnie des gevechtstank model 1944 dont les premiers exemplaires de série vont sortir en septembre de la même année.

Ces seize chars vont être répartis en deux compagnies, la 1ère compagnie déployé à Batavia et la 2ème à Bornéo. Ces deux compagnies vont recevoir huit chars chacun, leur dotation étant ultérieurement complétée par les gevechtstank (cinq dans chaque unité).

Ces chars sont destinés à assurer l’appui-feu de l’infanterie mais fort peu pour attaquer leurs congénères nippons. A noter qu’il était prévu de les réarmer avec un canon de 47mm identique à celui du gevechtstank model 1944 mais faute de temps et de budget cela ne pu se faire.

Les petits chars néerlandais venus de France sont en première ligne au printemps 1950 quand le Japon déclenche le feu de Wotan contre les colonies européennes d’Asie du Sud-Est. Les chars de la KNIL vont mener des contre-attaques locales quand les japonais parvenaient à percer et les chars immobilisés et pas réparables rapidement étaient souvent enterrés pour servir de bunkers ce qui allait à l’encontre de leur principale qualité à savoir la mobilité.

Sur les seize chars disponibles en avril 1950, il n’en reste plus que quatre à Batavia quand la future Djakarta tombe aux mains des japonais. Ces quatre véhicules sont exhibés par les vainqueurs à des fins de propagande mais leur utilisation s’arrête là.

Ils disparaissent dans la fournaise du second conflit mondial mais en 2002, un char est retrouvé dans un étang mis au sec par la sécheresse. Ils est retiré de sa gangue de boue, remis en état et exposé à l’entrée d’une base militaire indonésienne jusqu’en octobre 2007 quand le musée des blindés de Saumur le rachète pour l’exposer.

Caractéristiques Techniques du char léger modèle 1940 R

Poids total : 11.6 tonnes

Dimensions : Longueur totale 4.30m sans la queue Largeur totale 2.01m Hauteur totale 2.15m (1.37m sans tourelle)

Motorisation : un moteur Renault 447 4 cylindres développant 85ch à 2200 tours/minute alimenté par 166 litres

Performances : Vitesse maximale : 20 km/h Pente : 75% Autonomie : 130km

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 37mm SA38 alimenté à 110 obus et une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm approvisionnée à 2400 cartouches

Equipage : un mécanicien pilote et un chef de char, le premier en caisse et le second en tourelle

Gevechtstank model 1944

Comme de nombreux pays, les Pays-Bas ont soigneusement étudié la rapide victoire des allemands contre la Pologne et notamment l’utilisation du char en formation massives. Si la création d’une division blindée type Panzerdivision était hors de portée pour le royaume batave, l’acquisition de chars était plus à sa portée.

Oui mais à qui les commander ? L’URSS était exclue d’office puisque La Haye ne reconnaissait pas le régime des soviets, les Etats-Unis n’avaient rien d’intéressant à leur catalogue (ce qui rendait hautement improbable une entrée en guerre en 1939 voir en 1940 si le conflit s’était prolongé) ce qui ne laissait que la France, la Grande-Bretagne ou encore l’Allemagne (voir en dernier recours l’Italie).

Ces différents pays sont sondés mais ne répondent pas immédiatement à la demande néerlandaise qui est il est vrai modeste (une poignée de chars pour évaluation). La Haye décide de se lancer dans l’aventure d’un char de conception nationale.

C’est un pari risqué puisqu’il faut tout créer. On rassemble la documentation, des ingénieurs et le projet du futur gevechtstank model 1944 est lancé à l’été 1940. Les difficultés ne tardent pas à surgir, difficultés telles que le projet passe à deux doigts de l’abandon.

Au lieu de cela, le gouvernement néerlandais très pragmatique met un mouchoir sur son orgueil national et passe commande de seize Renault R-40 qui sont étudiés sous toutes les coutures ce qui va permettre de résoudre la majorité des problèmes rencontrés sur le premier et dernier char de conception néerlandaise.

Les deux prototypes du gevechtstank sont ainsi présentés aux autorités officielles en octobre 1942 et les essais sont suffisamment prometteurs pour pousser l’armée néerlandaise à commander ce char en série encore que la commande est modeste avec vingt-quatre exemplaires pour le service et quelques exemplaires pour la réserve, des tests voir soyons fou une possible vente à l’exportation (quelques pays sud-américains seront intéressés mais aucun ne donnera suite).

Tordons une fois pour toute le cou à une légende urbaine : le gevechtstank model 1944 n’est pas une copie du Renault R-40. Ils sont certes d’une taille comparable mais leur armement est différent tout comme le moteur plus puissant. Le blindage est plus épais et l’ergonomie à été soignée. De plus il à reçu dès l’origine une radio même si visiblement des problèmes d’interférence rendaient son utilisation problématique.

Les premiers exemplaires ne vont sortir d’usine qu’en octobre 1944. Ils sont envoyés directement aux Indes Néerlandaises, les vingt-quatre exemplaires prévus y étant tous fin 1945.

Comme nous l’avons vu plus haut, ils vont compléter les 1ère et 2ème compagnie à raison de cinq exemplaires, le reliquat formant une 3ème compagnie déployée à Sumatra.

Au combat, les gevechtstank model 1944 ne vont faire ni pire ni mieux que les Renault R-40. Ils vont assurer l’appui-feu de l’infanterie et contre-attaquer pour boucher des brèches dans le dispositif.

Sur les vingt-quatre exemplaires disponibles au moment de l’offensive japonaise, il n’en restait plus en février 1954 que huit exemplaires qui ont été évacués en Australie où ils furent utilisés pour l’entrainement en attendant la livraison de blindés modernes mieux adaptés au conflit moderne.

Tous ont été feraillés à la fin de la guerre sauf deux exemplaires, un conservé dans un musée australien et un second conservé dans un musée néerlandais.

Le succès du gevechtstank model 1944 donna des idées aux néerlandais qui se mirent alors à phosphorer sur de nombreux projets de blindés dont on ne connait que peu de choses.

On sait simplement qu’il à été question d’un char lourd à armement dual (canon de 75mm en tourelle et canon de 47mm en caisse) alors que cette configuration ne faisait plus recette en Europe, d’un char-croiseur rapide, peu protégé et armé soit d’un canon de 47mm à tir rapide ou d’un canon de 75mm (adaptation du Vickers model 1931) ou encore d’un char dérivé du gevechtstank avec un canon de 57mm antichar remplaçant le canon de 47mm d’origine.

Plus intéressant, on trouve la trace d’un char disposant d’un canon de 75mm en caisse avec une tourelle monoplace disposant d’un canon Bofors de 40mm, un char ressemblant au char strigsvan 103 suédois mis au point dans les années cinquante.

Comme nombre d’archives ont disparu (temporairement espérons le), il est difficile de faire le tri entre vérité et fantasmes.

Ce qui est sur c’est que tous ses projets n’ont pas dépassé le stade de la planche à dessin voir au maximum de la maquette puis-qu’aucun prototype n’à été saisi par les allemands.

Caractéristiques Techniques du gevechtstank model 1944

Poids total : 12.5 tonnes

Dimensions : Longueur totale 4.45m Largeur totale 2.10m Hauteur totale 2.30m

Motorisation : un moteur Dutch MAN 4 cylindres développant 110ch à 2000 tours par minute alimenté par 170l de carburant

Performances : Vitesse maximale : 27 km/h Pente : 75% Autonomie : 135km

Blindage : 45mm maximum

Armement : un canon de 47mm alimenté à 100 obus et une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm approvisionnée à 2400 cartouches

Equipage : un mécanicien pilote et un chef de char, le premier en caisse et le second en tourelle

Hotchkiss H-39

Hotchkiss H-39

Le Hotchkiss H-39

Tout comme le Renault R-40 était dérivé du Renault R-35, le Hotchkiss H-39 (désignation usuelle non officielle) était issu d’un autre char le Hotchkiss H-35 ou officiellement le char léger modèle 1935H.

Autre point commun avec le R-40, le H-39 était dérivé d’un char choisit en 1933/34 dans le cadre d’un concours destiné à remplacer le Renault FT qui était désormais à ranger dans le rayon «antiquités militaires».

Comme je l’ai dit plus haut, le Hotchkiss H-35 à été choisit en même temps que le Renault R-35 et le FCM-36 pour des raisons politiques et industrielles. Par rapport à ces deux compères, il va aussi être choisit par la cavalerie alors qu’il ne s’agit pas d’une Automitrailleuse de Combat (AMC) mais d’un char de soutien d’infanterie. D’ailleurs anecdote savoureuse, l’infanterie va être servir après la cavalerie !

Ce choix à été imposé à la cavalerie qui ne pouvait disposer de suffisamment de Somua S-35. Le petit char de chez Hotchkiss n’était absolument pas adapté aux missions demandées aux DLM (Divisions Légères Mécaniques) mais il n’y avait pas d’autres véhicules disponibles.

400 exemplaires ont été construits mais le char souffre de nombreux problèmes (moteur trop peu puissant, performances médiocres en tout terrain notamment), exemplaires répartis entre l’infanterie (90), la cavalerie (292) et les dépôts et les écoles.

Dès juillet 1942 , la cavalerie est parvenue à se débarrasser de ce «vilain petit canard» qui allait donner naissance à défaut d’un magnifique cygne d’un char nettement mieux adapté à la guerre telle qu’elle s’annonce en l’occurrence le char léger modèle 1935H modifié 1939 ou plus simplement le H-39.

La firme de Levallois en région parisienne à donc remis l’ouvrage sur le métier. Le nouveau char reprenait la ligne générale mais apportait de nombreuses modifications comme un moteur plus puissant, un canon long capable de lutter contre des chars ennemis et une queue passe-tranchée qui lui donnait une aisance en terrain difficile.

Il est adopté fin 1938 et comme son devancier va équiper l’infanterie (ce qui était attendu) et la cavalerie (ce qui l’était moins).

En ce qui concerne les infanterie il va équiper des BCC dont certains vont intégrés les nouvelles Divisions Cuirassés.

La cavalerie va l’utiliser au sein de la 3ème DLM en attendant la livraison de suffisamment de Somua S-35 ou S-40 mais surtout au sein des GRDI (Groupement de Reconnaissance Divisionnaire) ainsi que le Groupement Motorisé de Corse.

Le char à été exporté d’abord à dose homéopathique, trois à la Pologne et deux à la Turquie puis de manière plus massive avec deux bataillons pour l’armée polonaise en France (90 chars), trois bataillons à la Grèce (135 chars), deux pour les Pays Bas (90 chars) deux à la Yougoslavie (90 chars) et 32 pour la Grande Bretagne qui les utilisa pour perfectionner ses chars Cruiser.

Au final le Hotchkiss H-39 va être produit à 1640 exemplaires jusqu’en mai 1947 quand la chaîne de montage fermée mais pour peu de temps car dès le mois de septembre 1947, elle va à nouveau fabriquer ce char à faible cadence (huit chars par mois) pour permettre un équipement rapide des GRDI/GRCA de mobilisation, la cadence passant à douze chars par mois dès le mois de juin 1948.

Les néerlandais commandent 90 chars pour leur division légère en Métropole, vraisemblablement pour la transformer en division blindée mais ce projet ne déboucha finalement pas et la division légère resta une division mixte avec pour équipement un véritable inventaire à la Prevers avec des unités montées, des unités d’autos blindées, des unités cyclistes et deux bataillons de chars.

Ces deux bataillons n’alignaient que 42 chars chacun ce qui laissait six véhicules disponibles, véhicules destinés essentiellement à un (petit) volant de fonctionnement. Néanmoins au mois de mai 1949, ces huit véhicules restant vont former une compagnie légère indépendante destinée à soutenir les troupes combattant en Zélande.

Les bataillons de chars de la division légère loin d’être engagés en force constituée tel un bélier pour déstabiliser le dispositif allemand vont être éparpillés en fonction des besoin soit pour soutenir l’infanterie ou pour enrayer un début de panique.

Réarmés avec un canon de 47mm long identique à celui du gevechtstank model 1944, ils ont affronter à plusieurs reprises des chars allemands, ayant des résultats honorables notamment face aux Panzer II de reconnaissance mais aussi aux Panzer III (aucun info sur un affrontement potentiel contre des Panzer IV).

Sur les quatre-vingt dix chars disponibles en mai 1949, les néerlandais n’ont sont parvenus à en sauver qu’une quarantaine qui vont être utilisés pour l’entrainement et la formation en attendant la disponibilité de chars plus modernes. Deux de ces chars sont exposés dans un musée aux Pays-Bas.

Caractéristiques Techniques du char léger modèle 1935 H M. 39

Poids total : 12 tonnes

Dimensions : longueur totale 4.22m largeur totale 1.85m hauteur totale : 2.133m (1.38m sans tourelle)

Motorisation : un moteur Hotchkiss 6 cylindres de 120ch à 2800 tours/minute

Vitesse maximale : 36.5 km/h Pente : 75% sur sol dur Autonomie : environ 150km (réservoir de 207 litres)

Blindage : 40mm maximum

Armement : un canon de 47mm en tourelle avec quatre-vingt quinze obus et une mitrailleuse MAC-31 de 7.5mm alimentées à 2200 cartouches.

Equipage : un chef de char en tourelle, un mécanicien-pilote en caisse

M-2 Light Tank

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M-2A4 Light Tank

Quand la décision est prise de réarmer les néerlandais au sein d’unités autonomes se pose la question de savoir quelques unités les bataves seront capables de mettre sur pied. Initialement on trouve deux divisions d’infanterie mais à l’automne 1951 une division blindée, la division blindée «Princesse Irène» va être mise sur pied.

En attendant la livraison des chars qui seront américains plutôt qu’anglais contrairement à ce qui était initialement prévus, Washington va livrer à celui qui deviendra son allié continental le plus proche des chars déclassés pour l’entrainement.

C’est ainsi qu’en octobre 1951, l’Armée néerlandaise libre reçoit 40 chars légers M-2 (M-2 Light Tank).

Ce char à été mis au point par l’Arsenal de Rock Island. Produit en série à partir de 1936, il n’est d’abord armé que de mitrailleuses qu’il s’agisse des dix M-2A1, des 239 M-2A2 ou encore des 72 M-2A3.

La guerre d’Espagne ayant montré qu’un char armé uniquement de mitrailleuses ne servait à rien dans la guerre moderne, la dernière version baptisée M-2A4 reçoit un canon de 37mm mais si ce canon installé sur 375 exemplaires allait vite être déclassé par les progrès en matière d’artillerie de char et de blindage. La production de ce blindé cesse en juin 1942 avec la sortie du 696ème et dernier exemplaire.

Bien qu’obsolète, le M-2 va être engagé aux Philippines où ils vont être étrillés souvent parce qu’ils ont été utilisés en dépit du bon sens alors que la défense antichar nippone n’était pas connue pour briller de mille feux.

Ailleurs ce char ne sera utilisé que pour la reconnaissance même si en septembre 1944, le M-3 Stuart le remplaçant définitivement, le reléguant à l’instruction, aux essais et aux expérimentations.

En dehors des Etats-Unis, ce char à été utilisé par la Grande-Bretagne, la Belgique et les Pays-Bas mais uniquement pour l’entrainement ce qu’il fit honorablement. Les M-2 survivants à la fin du conflit (vingt exemplaire) vont être déployés sur des champs de tirs et utilisés comme cibles pour l’aviation et l’artillerie.

Caractéristiques Techniques du char léger M-2

Type : char léger

Poids : 11.6 tonnes Dimensions : longueur 4.42m largeur 2.46m hauteur 2.64m

Motorisation : Continental diesel 7 cylindre 250ch

Performances : vitesse maximale 58 km/h distance franchissable 320km

Blindage : 6-25mm

Armement : un canon de 37mm avec 103 coups cinq mitrailleuses Browning M1919A4 avec 8470 coups

Equipage : 4 hommes

M-24 Light Tank Chaffee

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M-24 Chaffee

Comme nous venons de le voir, le char léger M-2 à été vite rendu obsolète nécessitant sont remplacement par le M-3 Stuart. Ce dernier apportait un certain nombre de progrès mais n’était pas non plus char léger idéal.

Tout en développant une variante du M-3 à canon de 57mm baptisée M-5, les ingénieurs américains travaillèrent d’arrache pied sur un char léger qui marquait une nette rupture et serait à même de durer un certain temps. En clair obtenir un char léger qui ne sera pas obsolète à sa mise en service comme cela arrivait parfois.

L’arrivée rapide du M-5 permis aux ingénieurs américains de prendre leur temps. Devait-on privilégier, la vitesse et l’agilité au détriment de la protection ? Un armement puissant était-il nécessaire ?

Très rapidement, l’idée d’armer le nouveau char léger d’un canon de 37mm est abandonné car un autre projet _le futur Locust_ prévoit un tel armement.

Un armement en superstructure est étudié mais rapidement abandonné, le futur light tank doit comme son nom l’indique rester un char léger et doit disposer d’une tourelle.

Le canon de 57mm choisit pour le M5 est un temps envisagé et favori mais au final c’est un canon de 75mm basse pression et court recul qui est choisit pour armer ce nouveau char léger proposé par la firme Cadillac.

Les deux prototypes sont commandés officiellement en septembre 1946 et livrés début 1947 pour subir une batterie complète de tests qui aboutissent à son adoption en en janvier 1948 sous le nom de M24 Light Tank. Pour rendre hommage à un partisan des divisions blindées, il est baptisé Chaffee.

Il va progressivement remplacer le duo M-3/M-5 au sein des divisions blindées, des divisions d’infanterie mais aussi au sein des divisions aéroportées où faute d’avion disponible, les chars étaient convoyés en planeurs.

750 M-24 sont produits suivis par 2500 M-24A1, 1250 M-24A2 et 750 M-24A3 portant la production totale à 5250 exemplaires.

Ce véhicule à été employé au combat sur tous les théâtres d’opération qu’il s’agisse du Pacifique, de l’Asie du Sud-Est, de la Chine, de la Méditerranée, de l’Europe occidentale et de l’Europe du Nord.

Outre la reconnaissance,le Chaffee à été utilisé pour l’appui de l’infanterie, la protection de convois dans des zones peu sures. Comme souvent, un véhicule à été utilisé au delà du périmètre initial ayant présidé à sa conception sans compter la mise au point de nombreuses variantes.

Durant le second conflit mondial, outre les Etats-Unis, le char fût utilisé par la Grande-Bretagne, l’URSS, la Chine, la France, la Belgique et les Pays-Bas.

Les néerlandais choisissent ce char léger pour équiper principalement leur division blindée déployée en Europe (division blindée «Princesse Irène») mais aussi pour des unités déployées en Asie-Pacifique.

La division blindée parrainée par la jeune princesse Irène (née en 1939) mais qui rendit visite à plusieurs reprises à la division en tenue militaire (au point de réclamer de combattre avec les hommes de la division) disposait d’un bataillon de reconnaissance organisé en un état-major, un escadron de commandement et de soutien, deux escadrons d’autos blindées et un escadron de char léger.

Cet escadron alignait notamment trois pelotons de quatre M-24A2 soit douze véhicules auxquels il fallait ajouter un char pour le commandant et un char pour son adjoint soit quinze véhicules.

La nouvelle armée néerlandaise reconstituée non sans mal en Asie-Pacifique disposait de trois bataillons de chars indépendants plus un régiment de cavalerie au sein de la 3. Nederlandische Licht Division composé de deux bataillons de chars et d’un bataillon d’autos blindées.

Sur ces cinq bataillons de chars (42 chars par bataillon soit 210 blindés), deux furent équipés de M-24 Chaffee, un au sein de la 3ème division légère néerlandaise et un indépendant soit en ligne 82 Chaffee qui se trouvèrent à l’aise dans les zones difficiles d’accès de l’Insulinde.

Au final ce sont 220 M-24 qui furent utilisés par les néerlandais. Ce char léger fût ensuite gardé en service aux Indes Néerlandaises jusqu’à l’indépendance de l’Indonésie.

En Europe, la reconnaissance fût surtout assurée par des autos blindées, l’armée néerlandaise comme les autres armées européennes ayant tendance à choisir un char de combat polyvalent au détriment d’un char léger, d’un char moyen ou d’un char lourd.

Le M-24 Chafee à été officiellement retiré du service en septembre 1963. Quelques exemplaires ont été préservés sur des mémoriaux ou dans des musées voir pour certains en état de marche pour des unités de reconstitueurs.

Caractéristiques Techniques du M24 Chaffee

Type : char léger

Poids : 18.37 tonnes

Dimensions : longueur 5.56m largeur 3m hauteur 2.77m

Motorisation : deux moteurs Cadillac 44T24 de 220ch à 3400 tours/minute

Performances : vitesse maximale 65 km/h sur route distance franchissable 160km

Blindage : 15-38mm

Armement : un canon de 75mm M6 avec quarante-huit coups, une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2HB avec 440 coups, deux mitrailleuses Browning de 7.62mm avec 3750 coups

Equipage : cinq hommes (commandant, tireur, pourvoyeur, conducteur, aide-conducteur)

M-4 Sherman

M-4A1 Sherman 4

Si aujourd’hui les américains sont capables de produire un char moderne et puissant cela n’à pas toujours été le cas. Non seulement les premiers chars utilisés par les américains furent britanniques et français mais en plus le développement fût entièrement stoppé ou peu s’en faut durant la période 1919-1939 («Rethondes-Coblence»). Voilà pourquoi l’entrée en guerre des américains en septembre 1939 était non pas impossible mais hautement improbable.

Il va falloir du temps pour qu’un char fiable et performant _tout est relatif_ soit mis sur pied sous la forme du M-4 Medium Tank Sherman, un brave et honnête char qui ne paye pas de mine et qui si il fait partie du camp des vainqueurs n’à jamais eu l’aura d’un Renault G-1, d’un Cromwell, d’un Panther ou même d’un T-34.

Avant le M-4, il y eu le M-3, un char vite déclassé par les progrès techniques et qui souffrait non seulement d’un blindage boulonné potentiellement très dangereux et surtout d’un armement dual avec un canon de 75mm en sabord et un canon de 37mm en tourelle, une configuration en vogue dans les années vingt et trente mais qui était désormais totalement obsolète.

Comme l’ont compris les français et les britanniques, le canon principal devait être en tourelle pour une polyvalence maximale. Les américains s’orientèrent donc vers ce choix. Le projet est lancé au printemps 1943 mais le développement est lent car il n’y à aucune urgence.

Le char mis au point dispose d’un moteur essence, d’un blindage plus important et d’un canon de 75mm en tourelle, canon inspiré de celui utilisé par le M-3. Il est officiellement adopté en février 1945 sous le nom de M-4 Medium Tank avec comme surnom Sherman du nom d’un général nordiste de la guerre de Sécession.

1050 M-4A1 sont produits suivis de 3500 M-4A2, 9000 M-4A3 à canon de 76mm, 7500 M-4A4, 550 M-4A5, 250 M-4A6 et 150 M-4A7. Aux 22000 exemplaires produits aux Etats-Unis s’ajoutent 1200 exemplaires produits au Canada, 750 en Australie et 600 en Inde sans oublier les variantes spécialisées. On arrive au chiffre impressionnant de 27500 exemplaires.

Sur les 22000 Sherman produits aux Etats-Unis, 18500 ont été utilisés par l’US Army, 1500 par l’USMC et 2000 cédés à des pays étrangers au titre du prêt-bail.

Outre les Etats-Unis, le M4 Sherman à donc été utilisé par le Canada, l’Australie, la Grande-Bretagne (à titre de test), la Pologne, la Tchécoslovaquie (unités en exil), la Belgique, les Pays-Bas, Argentine, Brésil, Autriche (après guerre), Chili, Cuba, Danemark, Egypte, Ethiopie, Grèce, Inde,Iran,Italie (après guerre), Japon (après guerre), Mexique, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pakistan,Oman, Paraguay, Uruguay, Pérou, Ceylan, Vietnam, Yougoslavie, Portugal, Afrique du Sud et Turquie.

Ces pays ont utilisé soit des chars neufs ou des chars ex-américains, la réduction de la force blindée une fois le conflit terminé permettant à de nombreux pays de récupérer des chars à vil prix. Côté américain, le Sherman à été retiré du service en 1962.

En ce qui concerne les néerlandais, le Sherman à équipé la division «Princesse Irène» à raison de quatre bataillons de chars (164 exemplaires) mais aussi la 3. Nederlandische Licht Division (un bataillon soit 42 exemplaires) et deux bataillons indépendants (84 chars) soit un total de 290 chars même si au total les néerlandais ont reçu 350 M-4 en ce qui concerne uniquement les chars de combat (les variantes spécialisées les chiffres sont incertains).

Ces Sherman vont être engagés au combat en Asie-Pacifique mais aussi et surtout en Europe où ils ne se montreront pas toujours à leur avantage notamment les M-4 armés de canons de 75mm, ceux disposant du canon de 76mm M-1 s’en sortant mieux.

Le M-4 Sherman va rester en service dans l’armée néerlandaise jusqu’en 1965 même si dès 1958, le M-26 Pershing ex-char lourd et nouveau char moyen avait commencé à le remplacer en attendant des chars mieux adaptés notamment le Centurion britannique.

Caractéristiques Techniques du M4 Medium Tank «Sherman»

Type : char moyen

Poids : 30.3 tonnes

Dimensions : longueur 5.84m largeur 2.62m hauteur 2.74m

Motorisation : un moteur Continental R975 9 cylindres 400ch à 2400 t/minute ou pour le M4A4, un Chrysler A57 multibank développant 470ch à 2700 t/min

Performances : vitesse maximale 40 à 48 km/h distance franchissable 193km

Blindage : 93/118mm

Armement : un canon de 75mm M3 de 40 calibres avec 90 coups ou un canon de 76mm M1 avec 55 puis 71 coups; une mitrailleuse Browning M2 de 12.7mm avec 300 coups et deux Browning M1919A4 avec 4750 coups

Equipage : 5 hommes (chef de char, tireur, chargeur, conducteur et aide-conducteur)

Benelux (24) Pays-Bas (24)

Défenses côtières et Korps Mariniers

Défenses côtières

Coastal Fortress Maasmond

Tourelle de la forteresse côtière de Maasmond

En septembre 1939, les défenses côtières néerlandaises sont comme partout en Europe antédiluviennes. Logique pour un pays qui investissait peu dans ses forces armées, logique pour un pays qui n’avait plus participé à un conflit militaire majeur depuis 1832.

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Benelux (19) Pays-Bas (19)

Sous-marins

Onderzeedienst

Avant de parler des différents sous-marins néerlandais, un mot rapide sur l’entité chargé de les mettre en œuvre à savoir le Onderzeedienst soit en français «service sous la mer» ou service sous-marin.

Ce service sous-marin est créé le 21 décembre 1906 par détachement des sous-marins du service des torpilleurs duquel il dépendait initialement. Il à disparu le 15 juillet 2005 quand il fusionne avec le service de guerre des mines.

Toujours en 1906, la Koninklijke Marine met en service son premier sous-marin, le O-1 qui restera en service jusqu’en 1920.

A l’époque de la construction du O-1, le sous-marin ou plutôt le torpilleur submersible suscitait davantage de scepticisme que de certitudes. Il faudra attendre le premier conflit mondiale pour que plus aucune marine n’ait de doutes sur les capacités du sous-marin.

Pays neutre, les Pays-Bas peuvent donc construire des sous-marins en nombre important (tout est relatif).

Entre 1919 et 1935, les Pays-Bas vont bénéficier de l’aide des ingénieurs allemands qui ne pouvant travailler au pays s’étaient réfugiés au Japon, en Finlande, en Suède ou aux Pays-Bas pour faire fructifier leur expérience et surtout ne pas perdre un savoir-faire qui sera précieux le jour où l’Allemagne réarmera.

Hr.Ms. O 8 (1915)

Le sous-marin O-8

Quand éclate la guerre de Pologne, la marine batave dispose de vingt-deux sous-marins, onze type O (O-8 O-9 O-10 O-11 O-12 O-13 O-14 O-15 O-16 O-19 et O-20) et onze type K (K-VIII K-IX K-X K-XI K-XII K-XIII K-XIV K-XV K-XVI K-XVII et K-XVIII).

Si les sous-marins «européens» ont reçu la lettre O suivit d’un chiffre ou d’un nombre, les sous-marins destinés à opérer en Insulinde ont reçu la lettre K suivit d’un chiffre romain. Cette distinction disparaît à la fin des années trente, tous les sous-marins néerlandais recevant la lettre O avec un chiffre ou un nombre.

Cette flotte est assez ancienne avec seulement la moitié des navires mis en service dans les années trente. Elle va cependant être renouvelée durant la Pax Armada.

Quand éclate la guerre de Pologne, sept sous-marins type O-21 sont en construction. Baptisés O-21 à O-27 ils sont mis en service entre 1940 et 1942 ce qui permet le désarmement du O-8 (démoli), des O-9, O-10, O-11 (le premier est coulé comme cible, le second démoli, le troisième sert de sous-marin d’entrainement) ainsi que des K-VIII, K-IX et K-X qui sont coulés comme cibles ou démolis sur place aux Indes Néerlandaises.

Hr.Ms. K X (1923)

Le sous-marin K-X

D’autres sous-marins auraient du être construits mais les budgets n’ont pas suivis tout comme la surcharge des chantiers navals néerlandais. Il semble qu’une construction à l’étranger à été étudiée mais n’à pas débouché sur du concret.

Résultat en septembre 1948, la Koninklijke Marine dispose de seize sous-marins, six déployés en Europe et dix déployés aux Indes Néerlandaises.

C’est donc une diminution du nombre d’unités mais ces unités sont plus modernes donc on espère compenser la quantité par la qualité.

En Europe, on trouve les O-12, O-13,O-14,O-15, O-19 et O-20 tandis qu’outre-mer sont déployés les K-XVI, K-XVII,K-XVIII mais aussi les O-21, O-22,O-23,O-24,O-25,O-26 et O-27.

Sous-marin O-8

Hr.Ms. O 8 (1915)

Ce sous-marin à une histoire mouvementée puisqu’il à été construit pour la Royal Navy dans un chantier naval canadien (Canadian Vickers,Montréal) avant de finir dans la marine néerlandaise.

Un achat de seconde main après un désarmement ? Non messire mais une vente après l’échouage du H-6 sur les côtes néerlandaises. Le sous-marin est vendu le 7 mai 1917, renfloué par leur nouveau propriétaire, remis en état et remis en service.

Modernisé dans les années vingt, l’ex-sous marin de la marine britannique était toujours en service en septembre 1939. Il est désarmé en septembre 1943 alors une ultime avarie et démoli.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : surface 364 tonnes plongée 434 tonnes

Dimensions : longueur 45.8m largeur 4.70m tirant d’eau 3.80m

Propulsion : deux moteurs diesels de 480ch, deux moteurs électriques de 620ch deux hélices

Performances : vitesse maximale 13 nœuds en surface 11 nœuds en plongée, distance franchissable 1600 miles nautiques à 10 nœuds en surface, 24 miles nautiques à 8 nœuds en plongée

Armement (O-8) : 1 canon de 37mm, 1 mitrailleuse de 7.92mm, quatre tubes lance-torpilles de 450mm avec huit projectiles.

Sous-marins classe O-9

Hr.Ms. O 9 (1926)

Le sous-marin néerlandais O-9

Cette classe est composée de trois sous-marins logiquement désignés O-9, O-10 et O-11. Ce sont des sous-marins comparables à nos «600 tonnes» ou aux sous-marins type S que la marine néerlandaise va utiliser durant le second conflit mondial.

-Le HMNLS O-9 est mis sur cale aux chantiers navals Koninklijke Maatschappij De Schelde de Vlissingen le 1er décembre 1923 (d’autres sources donnent 23 septembre 1922) lancé le 7 avril 1925 et mis en service le 18 janvier 1926.

-Le HMNLS O-10 est mis sur cale aux chantiers navals Nederlandische Dok en Scheepsbow Maatschappij le 24 décembre 1923 lancé le 30 juillet 1925 et mis en service le 1er septembre 1926.

-Le HMNLS O-11 est mis sur cale aux chantiers navals Fijenoord de Rotterdam le 24 décembre 1922 lancé le 19 mars 1925 et mis en service le 18 janvier 1926.

Ces sous-marins sont désarmés en 1944, le O-9 en mai, le O-10 en juillet et le O-11 en décembre.

Si le premier est coulé comme cible en mai 1946, le second est démoli en 1947 et le troisième après une courte période de réserve est réarmé en octobre 1947 pour servir de sous-marin d’entrainement et éviter ainsi d’immobiliser un sous-marin opérationnel dans des tâches d’instruction.

En septembre 1948, il aurait du être réarmé comme sous-marin opérationnel mais après inspection son état matériel est trop dégradé, ses capacités insuffisantes pour servir en premier ligne. Définitivement désarmé le 5 octobre 1948, il sera sabordé pour bloquer le port de Flessingue. Renfloué par les allemands, il sera promptement ferraillé.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : surface 526 tonnes plongée 656 tonnes

Dimensions : longueur 54.66m largeur 5.7m tirant d’eau 3.53m

Propulsion : deux moteurs diesels de 450ch, deux moteurs électriques de 250ch

Performances : vitesse maximale 12 nœuds en surface 8 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 8 nœuds en surface, 25 miles nautiques à 8 nœuds en plongée

Armement : deux tubes lance-torpilles de 533mm et deux de 450mm à la proue, un tube lance-torpilles de 450mm à la poupe, un canon de 88mm et une mitrailleuse de 12.7mm

Equipage : 29 officiers et marins

Sous-marins classe O-12

Hr.Ms. O 12 (1931)

Cette classe comprend quatre unités logiquement baptisées O-12, O-13,O-14 et O-15. Ce sont des sous-marins semblables aux précédents quoi qu’un peu plus gros et plus longs, ces sous-marins destinés comme leur nom l’indique à opérer en Europe pouvant plonger jusqu’à 60m ce qui constituait au début des années trente de bonnes performances.

-Le O-12 est mis sur cale aux chantiers navals Koninklijke Maatschappij De Schelde de Vlissingen le 20 octobre 1928 lancé le 8 novembre 1930 et mis en service le 20 juillet 1931.

-Le O-13 est mis sur cale aux chantiers navals Koninklijke Maatschappij De Schelde de Vlissingen le 1er décembre 1928 lancé le 18 avril 1931 et mis en service le 1er octobre 1931.

-Le O-14 est mis sur cale aux chantiers navals Koningklijke Maatschappij De Schelde de Vlissingen le 29 décembre 1928 lancé le 3 octobre 1941 et mis en service le 4 mars 1932.

-Le O-15 est mis sur cale aux chantiers navals Fijenoord de Rotterdam le 3 mars 1930 lancé le 27 mai 1931 et mis en service le 28 juillet 1932.

En dépit de leur âge avancé, ces quatre sous-marins étaient encore en service en septembre 1948 et tous déployés en Europe.

Ils participent à la campagne des Pays-Bas au cours de laquelle le O-12 succombe. Le 12 mai 1949, il surprend un sous-marin allemand en surface. Tels deux chevaliers égarés en pleine second conflit mondial, ils se lancent dans un duel au canon, le sous-marin allemand disposant d’un canon de 88mm, le sous-marin néerlandais un canon de 75mm Bofors. Les deux submersibles sont sévèrement endommagés, l’O-12 finissant par couler sur place alors que le U-Boot coulera alors qu’il était remorqué par l’un de ses congénères.

Les trois autres sous-marins finissent la campagne des Pays-Bas quasiment intacts, ralliant la Nederland Task Force (Royal Navy) opérant principalement en mer du Nord.

Suite au transfert de quatre sous-marins type S en décembre 1950, ces trois sous-marins sont envoyés aux Indes Néerlandaises.

Stationnés initialement à Darwin au sein d’une 1ère flottille de sous-marins, ils vont opérer ensuite depuis Port-Moresby de septembre 1952 à octobre 1953 puis enfin de Cam-Ranh (octobre 1953-septembre 1954).

Le O-13 est coulé le 17 janvier 1953 au large de Manille par un sous-marin japonais qui lui lance deux torpilles. L’une tombe au fond mais la deuxième est suffisante pour détruire le submersible néerlandais qui participait à une mission de reconnaissance en vue des futures opérations amphibies prévues aux Philippines.

Ses deux sister-ship O-14 et O-15 sont désarmés à Batavia le 25 septembre 1954. Ils sont tellement usés qu’on préfère les condamner et les ferrailler sur place, les marins néerlandais craignant que ces sous-marins ne sombrent durant leur long transit retour !

Caractéristiques Techniques

Déplacement : surface 610 tonnes plongée 754 tonnes

Dimensions : longueur 60.42m largeur 6.83m tirant d’eau 3.6m

Propulsion : deux moteurs diesels de 900ch deux moteurs électriques de 310ch

Performances : vitesse maximale 16 nœuds en surface 8 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 8 nœuds en surface 26 miles nautiques à 8 nœuds en plongée

Armement : cinq tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue un à la poupe), deux canons de 40mm puis un canon de 75mm et deux mitrailleuses de 12.7mm antiaériennes

Equipage : 29-31 officiers et marins

Sous-marins classe O-19

Hr.Ms. O 19 (1939)

Les deux sous-marins de cette classe sont des sous-marins mouilleurs de mines mis en service peu avant le début de la guerre de Pologne. Initialement conçus pour le service ultra-marin, ils étaient donc connus sous les noms de K-XIX et K-XX.

Comme finalement ils ont financés par le ministère de la Guerre et non celui des Colonies, ils sont devenus les O-19 et O-20. De toute façon à partir de cette époque, la marine néerlandaise à décidé de ne plus distinguer sous-marins européens et coloniaux, tous ses submersibles recevant désormais la lettre O.

Sur le plan technique, ils s’inspirent clairement des Orzel de la marine polonaise et ce sont les premiers à recevoir un schnorkel permettant le rechargement des batteries par les diesels alors que le sous-marin est sous l’eau.

-Le O-19 est mis sur cale aux chantiers navals Wilton-Fijenoord de Rotterdam le 15 juin 1936 lancé le 22 septembre 1938 et mis en service le 3 juillet 1939.

-Le O-20 est mis sur cale aux chantiers navals Wilton-Fijenoord de Rotterdam le 15 juillet 1936 lancé le 31 janvier 1939 et mis en service le 28 août 1939.

Déployés en Europe, ils disparaissent tous les deux durant le second conflit mondial. Le premier à succomber est le O-20 coulé le 17 mai 1949 par les charges de profondeur d’un hydravion Blohm & Voss Bv-138 alors qu’il s’apprêtait à attaquer des Zerstörer allemands en patrouille. Il n’y à aucune survivant comme souvent dans les naufrages de sous-marins.

Blohm & Voss Bv138

Blohm & Voss Bv-138

Son sister-ship O-19 survit à la Campagne des Pays-Bas. Après le transfert de quatre sous-marins type S par la Royal Navy, il rallie le Pacifique pour continuer la guerre et ce jusqu’au 4 février 1954 quand il est coulé par un escorteur japonais au large de l’île d’Haïnan.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : surface 1109 tonnes plongée 1491 tonnes

Dimensions : longueur 80.7m largeur 7.41m tirant d’eau 3.87m

Propulsion : deux moteurs diesels de 2650ch, deux moteurs électriques de 500ch

Performances : vitesse maximale 19.5 nœuds en surface 9 nœuds en plongée distance franchissable 10000 miles nautiques à 12 nœuds 27 miles nautiques à 8.5 nœuds Immersion maximale 100m

Armement : un canon de 75mm Bofors, un canon de 40mm Bofors, huit tubes lance-torpilles de 533mm (quatre proue et quatre poupe), deux tubes de mouillage de mine externe avec 10 mines chacun

Equipage : 40 officiers et marins

Sous-marins Type O-21

Hr.Ms. O 21 (1940) 4

Le ssous-marin O-21

Les sous-marins type O-21 sont les derniers sous-marins construits par les néerlandais avant le second conflit mondial. Ils ont pourtant été mis en service entre 1940 et 1942 et leur construction actée à la fin des années trente. Il y eut bien des projets mais les budgets et les hommes manquèrent pour les concrétiser.

-Le O-21 est mis sur cale aux chantiers navals Koninklijke Maatschappij De Schelde le 20 novembre 1937 lancé le 21 octobre 1939 et mis en service le 21 septembre 1940.

Affecté outre-mer, il s’illustre le 6 avril 1950 en torpillant le destroyer Noshiro au large de Java, le sous-marin lâchant une salve de quatre torpilles, deux étant suffisantes pour envoyer le destroyer par le fond.

Après la fin de la première phase des opérations, le sous-marin est affecté à une 2ème flottille de sous-marins néerlandais, flottille stationnée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Il saute sur une mine le 14 mars 1952 au large de Borneo, sombrant rapidement en ne laissant qu’une poignée de survivants.

-Le O-22 est mis sur cale aux chantiers navals Koninklijke Maatschappij De Schelde le 20 novembre 1937 lancé le 20 mai 1940 et mis en service le 8 août 1941.

Affecté outre-mer, il participe aux opérations de la première phase du théâtre d’opérations Asie-Pacifique puis se réfugie à Nouméa au sein d’une 2ème flottille qui opère à Nouméa jusqu’en septembre 1952 quand elle rallie Guadalcanal. Cette 2ème flottille va ensuite opérer depuis Cam-Ranh de décembre 1953 à la fin du conflit.

Survivant au conflit, le sous-marin subit un solide carénage à Cam-Ranh, rentrant aux Pays-Bas en janvier 1955. Il permet la reconstitution de l’OtzeerDienst en compagnie d’autres survivants et des deux Balao transférés par les américains. Il est désarmé le 17 septembre 1963 et démoli.

-Le O-23 est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 12 octobre 1937 lancé le 5 décembre 1939 et mis en service le 17 septembre 1941.

Affecté outre-mer, il opère en Asie-Pacifique, d’abord depuis les Indes Néerlandaises puis depuis Nouméa au sein de la 2ème flottille avant d’opérer depuis Guadalcanal et de Cam-Ranh. Il survit au conflit, rentrant en métropole en janvier 1955 et servant dans la marine néerlandaise jusqu’à son désarmement survenu le 21 décembre 1964. Il est démoli en 1970.

-Le O-24 est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 12 novembre 1937 lancé le 18 mars 1940 et mis en service le 12 septembre 1941.

Yamakaze

Le Yamakaze fût victime du sous-marin O-24

Lui aussi est affecté outre-mer. Sa guerre est courte puis qu’après avoir coulé le destroyer Yamakaze le 22 décembre 1950 il succombe à un autre destroyer qui le coule au canon après que le O-24 eut fait surface pour recharger ses batteries, son schnorkel étant hors service.

-Le O-25 est mis sur cale aux chantiers navals Fijenoord de Rotterdam le 10 avril 1939 lancé le 1er mai 1940 et mis en service le 4 janvier 1942. Il est affecté outre-mer, opérant depuis les Indes Néerlandaises, Nouméa, Guadalcanal et Cam-Ranh. Rentré en métropole en janvier 1955, il est désarmé le 14 mars 1967 et démoli en 1971.

-Le O-26 est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 20 avril 1939 lancé le 23 novembre 1940 et mis en service le 8 octobre 1942.

Affecté aux Indes Néerlandaises, il coule le 8 décembre 1950 le destroyer Makinami, survivant à cette première phase du conflit. Redéployé à Nouméa au sein d’une 2ème flottille, il opère ensuite depuis Guadalcanal.

Participant à l’opération OVERLORD, il est victime d’un hydravion japonais dans ke Golfe de Thaïlande le 8 mai 1953. Son épave retrouvée en 2015 repose à seulement 1500m du croiseur de bataille Nieuw Nederland coulé lors de la bataille du Golfe de Thailande en mars 1950.

-Le O-27 est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 3 août 1939 lancé le 14 décembre 1941 et mis en service le 8 décembre 1942.

Affecté outre-mer, il est perdu à une date inconnue au printemps 1950, l’hypothèse étant une destruction par un destroyer japonais alors que le submersible néerlandais avait tenté d’attaquer la flotte japonaise lors de sa phase d’approche pour la bataille du golfe de Thaïlande.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : surface 990 tonnes pleine charge 1205 tonnes

Dimensions : longueur 77.7m largeur 6.8m tirant d’eau 3.95m

Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer de 2500ch, deux moteurs électriques de 500ch

Performances : vitesse maximale 19.5 nœuds en surface 9 nœuds en plongée distance franchissable 10000 miles nautiques à 12 nœuds en surface 28 miles nautiques à 8.5 nœuds en plongée Immersion 100m
Armement : un canon de 75mm Bofors, un canon de 40mm Bofors, huit tubes lance-torpilles de 533mm (quatre avant, deux médians et deux arrières)

Equipage : 39 officiers et marins

Sous-marins type K-VIII

Hr.Ms. K IX (1923)

Le sous-marin K-IX

Les sous-marins type K-VIII au nombre de trois sont destinés comme leur nom l’indique à opérer outre-mer. Dérivés des K-V, ils se distinguent par l’absence de tubes lance-torpilles externes pour améliorer leur résistance au grenadage. Ils sont construits par les chantiers navals Koninklijke Maatschappij De Schlede de Vlissingen.

-Le K-VIII est mis sur cale le 31 octobre 1917 lancé le 28 mars 1922 et mis en service le 15 septembre 1922.

-Le K-IX est mis sur cale le 1er mars 1919 lancé le 23 décembre 1922 et mis en service le 21 juin 1923.

-Le K-X est mis sur cale le 1er novembre 1919 lancé le 2 mai 1923 et mis en service le 24 septembre 1923.

Ces navires sont retirés du service respectivement en septembre 1944, mars 1945 et janvier 1946, étant coulés comme cibles lors d’exercices de tir de la marine néerlandaise.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : surface 528 tonnes (592 tonnes à pleine charge) plongée 726 tonnes (823 tonnes à pleine charge)

Dimensions : longueur 64.41m largeur 5.6m tirant d’eau 3.55m

Propulsion : (K-VIII) deux moteurs diesels MAN de 900ch, deux moteurs électriques de 200ch deux hélices (K-IX et X) deux moteurs diesels de 775ch Sulzer deux moteurs électriques de 200ch deux hélices

Performances : (K-VIII) vitesse maximale 16 nœuds en surface 8 nœuds en plongée (K-IX et X) vitesse maximale 15 nœuds en surface 8 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 11 nœuds en surface 25 miles nautiques à 8 nœuds en plongée Immersion : 50m

Armement : un canon de 88mm puis de 75mm Bofors, une mitrailleuse de 12.7mm, quatre tubes lance-torpilles de 450mm (deux avant deux arrières) avec dix torpilles type III

Equipage : 31 officiers et marins

Sous-marins type K-XI

Hr.Ms. K XIII (1926) 2

Le sous-marin K-XIII

Les trois sous-marins type K-XI ont été construits dans les années vingt par les chantiers navals Fijenoord sis à Rotterdam.

-Le K-XI est mis sur cale le 9 décembre 1922 lancé le 24 avril 1924 et mis en service le 24 mars 1925.

-Le K-XII est mis sur cale le 9 janvier 1923 lancé le 15 juillet 1924 et mis en service le 19 mai 1925

-Le K-XIII est mis sur cale le 15 octobre 1923 lancé le 23 décembre 1924 et mis en service le 29 mars 1926.

Ces sous-marins employés outre-mer sont désarmés respectivement en mars 1946, septembre 1946 et novembre 1946. Ils sont mouillés à Soerabaja.

En janvier 1950, on les inspecte dans l’espoir de les remettre en service mais leur état matériel est tel qu’on décide de les utiliser comme blockships pour protéger le port de Batavia contre un raid de sous-marins de poche nippons.

Ils jouent parfaitement leur rôle, étant même encore en position quand la future Djakarta est reprise dans le cadre de l’opération ZIPPER. Ils sont relevés en mars 1955 et rassemblés en attendant la démolition.

Ils font parler d’eux le 4 septembre 1957 quand des nationalistes indonésiens hissent le drapeau national sur le K-XI en faisant symboliquement le premier navire de la Tentara Nasional Indonésia Angkatan Lauf. Les Korps Mariniers donnent l’assaut, tuant sept des neuf nationalistes pour la mort de deux marines néerlandais.

Les trois submersibles sont finalement démantelés sur place au printemps 1958, son acier refondu pour construire de nouveaux sous-marins et de nouveaux navires militaires.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : surface 688 tonnes plongée 828 tonnes

Dimensions : longueur 66.7m largeur 6.15m tirant d’eau 3.78m

Propulsion : deux moteurs diesels de 1200ch, deux moteurs électriques de 327ch

Performances : vitesse maximale 17 nœuds en surface 8 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 8 nœuds en surface 25 miles nautiquees à 8 nœuds en plongée

Armement : un canon de 88mm puis de 75mm Bofors, deux tubes de 533mm et deux tubes de 450mm à la proue, deux tubes lance-torpilles de 450mm à la poupe

Equipage : 31 officiers et marins

Sous-marins type X-XIV

Hr.Ms. K IV (1921)

Le sous-marin K-XIV

Le type K-XIV est le dernier type de sous-marins pleinement conçus pour l’outre-mer. Il est composé de cinq navires dérivés des K-XI, des navires plus lourds car construit dans un acier plus lourd.

Les K-XIV à K-XVI sont construits par les chantiers RDM (Rotterdamsche Droogdok Maatschappij) et les deux derniers par les chantiers navals Wilton-Fijenoord, ces deux chantiers étant implantés à Rotterdam.

-Le K-XIV est mis sur cale le 31 mai 1930 lancé le 11 juillet 1931 et mis en service le 6 juillet 1933. Il est désarmé le 8 octobre 1944 après une avarie de moteur qui rend les réparations trop coûteuses.

Mouillé à Soerabaja, il est sabordé en mai 1950 pour ne pas tomber aux mains des japonais qui se contentent de le renflouer pour libérer le port. Mouillé sans que ses nouveaux propriétaires ne s’en occupent, il est coulé par l’aviation néerlandaise lors de l’opération ZIPPER. Définitivement renfloué en mars 1955, il est démoli sur place.

-Le K-XV est mis sur cale le 31 mai 1930 lancé le 10 décembre 1933 et mis en service le 30 décembre 1933.

Désarmé le 12 mars 1944 et mis en réserve, son réarmement est étudié à l’automne 1948 mais abandonné en raison d’un mauvais état général. En mars 1950, il est remorqué à Batavia pour servir de blockship. Alors qu’il allait être mouillé, il sombre dans le port. Les néerlandais le relèvent puis l’échouent sur une plage, le laissant sur place, le K-XV étant dépecé sur place par les japonais qui réutilisent l’acier.

-Le K-XVI est mis sur cale le 31 mai 1930 lancé le 8 avril 1933 et mis sur cale le 30 janvier 1934. Il est toujours en service en septembre 1948. Il est coulé à une date inconnue au printemps 1950 probablement durant la bataille du golfe de Thaïlande sans qu’on n’en sache la raison car l’épave n’à toujours pas été retrouvée.

-Le K-XVII est mis sur cale le 1er juin 1931 lancé le 26 juillet 1937 et mis en service le 19 décembre 1933.

Survivant aux premiers combats, le sous-marin intègre la 1ère flottille stationnée à Darwin, flottille également composée du K-XVIII, des O-13,O-14,O-15 et O-19). Il est coulé le 8 mars 1952 par un hydravion japonais alors que le submersible néerlandais venait de déposer des armes et des munitions pour des commandos australiens.

-Le K-XVIII est mis sur cale le 10 juin 1931 lancé le 27 septembre 1932 et mis en service le 23 mars 1934.

Toujours en service en septembre 1948, le sous-marin est toujours «vivant» après la première phase des combats. Intégrant la 1ère flottille, il est donc stationné à Darwin jusqu’en septembre 1952 puis à Port-Moresby (septembre 1952-octobre 1953) et enfin depuis Cam-Ranh d’octobre 1953 à septembre 1954.

En très mauvais état général, il est finalement ramené à Batavia où il est désarmé en février 1955 après plus de vingt ans de carrière. Il est vendu à la démolition en mars 1956 et démoli sur place pour des raisons de sécurité.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : surface 865 tonnes plongée 1045 tonnes

Dimensions : longueur 73.64m largeur 6.51m tirant d’eau 3.94m

Propulsion : deux moteurs diesels de 1600ch, deux moteurs électriques de 430ch

Performances : vitesse maximale 17 nœuds en surface 9 nœuds en plongée distance franchissable 10000 miles nautiques à 12 nœuds en surface 26 miles nautiques à 9.5 nœuds en plongée

Armement : un canon de 88mm puis de 100mm (K-XVI à K-XVIII uniquement), deux canons de 40mm, huit tubes lance-torpilles de 533mm (quatre avant, deux milieux et deux arrières)

Equipage : 38 officiers et marins

Sous-marins type S

HMS Sturgeon (S-73)

Le HMS Sturgeon (S-73), l’un des quatre type S transféré à la marine royale néerlandaise

Les sous-marins type S forment en septembre 1948 la colonne vertébrale de la flotte sous-marine britannique en compagnie des type U. Issus des type O, ces petits sous-marins comparables à nos sous-marins de 2ème classe étaient de conception ancienne (1928) mais suffisamment réussie pour qu’en septembre 1948 ils fassent mieux que se défendrent.

Douze sous-marins sont en service en septembre 1948 (quatre Swordfish et quatre Shark), cinq étant commandés en septembre 1939 suivis de sept un an plus tard. Vingt-quatre sous-marins sont en service en septembre 1948, le dernier type S étant mis en service en septembre 1945.

Ces submersibles forment alors trois flottilles de huit navires, la 7th Submarine Flottilla déployée à Rosyth,la 9th Submarine Flottilla à La Valette (Malte) et la 11th Submarine Flottilla à Chatham.

Seize nouveaux type S sont commandés en septembre 1948 mais seulement huit seront achevés, les huit derniers étant achevés comme des type V, un sous-marin médian qui devait succéder aux type S et aux type U, la Royal Navy ayant décidé de rationaliser sa flotte sous-marine en construisant des sous-marins de grande patrouille de classe Amphion (seize) et des sous-marins médians type V.

Les néerlandais vont récupérer quatre des sous-marins type S en service en septembre 1948. La Haye aurait préféré récupérer des nouveaux type S mais la Royal Navy à refusé. La potion était dure à avaler mais les néerlandais savaient que c’était soit ça soit pas de sous-marins du tout.

Le transfert est acté le 17 décembre 1950 mais les navires sont officiellement mis en service dans la Koninklijke Marine le 2 février 1951, le temps d’entraîner les équipages. C’est ainsi que le HMS Sturgeon devient le O-12, le Syrtis devient le O-20, le Sahib devient le O-24 et enfin le Scythian devient le O-27.

Ces sous-marins vont opérer en mer du Nord notamment au large des côtes norvégiennes pour des missions de renseignement, de surveillance, d’attaque des navires ennemis, de soutien à la Résistance norvégienne.

Le O-20 est coulé par un chasseur de sous-marins allemand au large de Bergen le 14 juin 1951 et le O-27 le 1er octobre 1952 quand il saute sur une mine au large du port de Narvik. Les deux autres navires sont désarmés en mars 1956, rendus aux britanniques qui les envoient immédiatement à la démolition.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : surface 730 tonnes (768 tonnes pour le groupe II) plongée respectivement 927 et 960 tonnes

Dimensions : longueur 61.7m (63.6m pour le groupe II) largeur 7.3m tirant d’eau : nc

Propulsion : deux diesels de 1550ch deux moteurs électriques de 1300ch

Performances : vitesse maximale 13.5 nœuds en surface 10 nœuds en plongée distance franchissable 3700 miles nautiques à 10 nœuds (3800 miles pour le groupe II) en surface

Armement : un canon de 76.2mm à l’avant et un canon de 20mm Oerlikon (installé à partir de 1944) six tubes lance-torpilles de 533mm avant avec six recharges ou douze mines

Equipage : 38 officiers et marins