La fin de la guerre du Péloponnèse marque la fin de l’hégémonie athénienne et le début de l’hégémonie spartiate.
Es-ce à dire que Sparte à simplement remplacé Athènes ? C’est plus compliqué car d’autres cités voulaient devenir la puissance dominante du monde grec, Sparte n’avaient pas forcément envie de devenir une puissance impérialiste (ce qui aurait imposé des changements législatifs importants) sans compter qu’Athènes va renouer avec une certaine puissance mais qui ne sera qu’un ersatz de la gloire passée.
Les perses vont jouer les athéniens contre les spartiates. De -395 à -387 à lieu la Guerre de Corinthe entre d’un côté Sparte et ses alliés contre Athènes, Argos, Corinthe, Thèbes et les perses, les subsides de ces derniers permettant à Athènes de reconstituer sa flotte.
Cette guerre à pour origine les incursions des spartiates d’Agesilas II en Asie mineure. Les perses incapables d’y mettre fin (le satrape Tissaphène est exécutés), le roi perse Artaxserses II suscite une nouvelle alliance grecque avec Athènes, Argos, Corinthe et Thèbes.
Les spartiates sont vainqueurs su terre et les athéniens vainqueurs sur mer. Les perses abandonnent leurs alliés grecs craignant une renaissance de la thalassocratie athénienne. Ils soutiennent à nouveau les spartiates mais ce conflit n’aboutit à pas grand chose, se terminant par la Paix d’Antalcidas en 387.
La puissance spartiate est confirmée, les perses montrant qu’ils peuvent mettre le bazar dans le monde grec. Ils conservent la tutelle sur les cités grecques d’Asie mineure et sur Chypre.
Les cités grecques de mer Egée doivent conserver leur indépendance sauf Lemnos, Imbros et Skyros laissées à Athènes. Les différents systèmes défensifs sont dissous et il est interdit d’en reconstituer de nouveaux.
Cela ne fait pas les affaires de Thèbes qui avec la dissolution de la confédération béotienne se voit privée d’un instrument de domination et d’un levier de puissance. Face à la puissance lacédémonienne, Athènes et Thèbes nouent une alliance défensive.
C’est une alliance pleine de sous-entendus et très vite Athènes craint la puissance thébaine. En -375 Thèbes ravage la citée de Platées ce qui entraine un changement d’alliance, Athènes et Sparte vs Thèbes.
Epaminondas
En 371 à Leuctres les troupes spartiates sont écrasées par les thébains d’Epaminondas. Ce dernier utilise l’ordre oblique, une tactique qui sera remise au goût du jour par un certain Frédéric II de Prusse.
Bataille de Leuctres
En 362 les thébains l’emporte à Matinée mais la mort de leur chef militaire Epaminondas provoque la panique chez les thébains. La puissance thébaine est toujours là mais elle n’est plus aussi prégnante qu’auparavant.
Les athéniens semblent avoir tiré les leçons du passé et ne veulent pas revenir à une impérialisme autoritaire qui leur à beaucoup apporté et tant coûté. C’est ainsi que la seconde confédération athénienne est en théorie une véritable alliance librement consentie entre cités qui conservent leur autonomie et leur indépendance. Il n’y à pas de trésors comme pour la Ligue de Delos, pas de tribu mais une contribution décidée dès que le besoin s’en faisait sentir.
Ca c’est sur le papier car en pratique les mêmes critiques surgissent sans que l’on sache si elles sont fondées ou non. Athènes ne fait plus peur, des cités quittent la confédération, d’autres se révoltent, rébellions encouragées par les perses.
C’est le début de la guerre sociale ou guerre des alliés qui se déroule de -357 à -357 et qui se termine par une défaite athénienne.
Ce conflit débute quand Chios,Cos, Byzance et Rhodes passent sous le contrôle du satrape Mausole, les athéniens tentent de riposter en opérant sur mer mais ils sont écrasés à la bataille d’Embata. Ils doivent évacuer l’Asie mineure, la Perse menaçant d’intervenir directement. Cet affaiblissement durable va être exploitée par le roi d’une nouvelle puissance, la Macédoine.
La nouvelle puissance est située au nord, aux confins du monde grec donc du monde civilisé ce qui explique que les macédoniens sont souvent vus comme des barbares par les vieilles cités du sud.
Le roi de Macédoine doit composer avec une aristocratie aussi puissante que remuante. Le royaume est sous influence perse jusqu’aux guerres médiques puis athéniennes. Région riche en bois, elle est donc vitale pour la thalassocratie athénienne qui trouve là du bois de qualité pour ses trières.
Médaillon représentant Philippe II de Macédoine
De 359 à 336 Philippe II de Macédoine va changer la donne. Il parvient à structurer son royaume et à la dotée d’une puissance armée inspirée de la stratégie thébaine avec une unité qui va mettre le monde grec au pas, la phalange macédonienne et ses soldats munies de l’imposante sarisse.
En -357 profitant de la guerre des alliés il s’empare d’Amphipolis, mettant la main sur d’importants stocks d’or, d’argent et de bois, première étape vers la prise de contrôle des mines de Pangée qui vont permettre au père d’Alexandre le Grand de non seulement paufiner son outil militaire mais aussi de batir des cités comparables à celles se trouvant plus au sud.
Il s’empare ensuite du port de Pydna et de Potidée avant d’écraser Olynthe, une cité alliée d’Athènes (-349). Cette dernière dominait la puissance ligue chalcidienne qu’Athènes aurait du soutenir mais au même moment Philippe II à poussé l’île d’Eubée à la révolte ce qui empêcha les compatriotes de Démosthène de soutenir cette cité qui fût écrasée et ses habitants réduits en esclavage. Stagire, la cité natale d’Aristote subit le même sort.
En 348 il intervient au secours de ses alliés thessaliens attaqués par les phocidiens et met la main sur le sanctuaire le plus important du monde grec à savoir le sanctuaire de Delphes. Il propose à tous les grecs de s’unirent contre les perses mais l’orateur athénien Démosthène pousse ses concitoyens à lutter contre l’hégémonie macédonienne (discours des Philippiques où il dépeint le roi de Macédoine comme un barbare inculte et ivrogne, image qui colle de manière tenace au roi macédonien).
En -346 la Chalcidique devient macédonienne suivit par la Thrace en -342. En -341 dans sa troisième Philippique Démosthène attaque frontalement le roi de Macédoine qui décide de mettre au pas Athènes où un courant pro-macédonien assez fort pousse à l’union avec le roi de Macédoine pour réaliser le rêve panhellenique et écraser définitivement les perses.
Prenant le prétexte d’une cité cultivant des terres sacrées, le roi de Macédoine déclenche ce qu’on à appelé la quatrième guerre sacrée. La cité en question Amphissa est détruite, l’armée de Philippe II pénétrant ensuite en Phocide et en Béotie soit aux portes de l’Attique.
Athènes et Thèbes vont s’allier mais ne vont pas faire le poids comme nous allons le voir. Jusqu’en -339 les thébains étaient alliés aux macédoniens mais un travail diplomatique d’Athènes avait permis de les en détacher.
Ils bloquent le détroit des Thermopyles mais Philippe II qui connait ses classiques contourne ce bouchon pour pénétrer vers le sud. L’hiver bloque cependant les opérations des belligérants.
Les combats reprennent au printemps, les macédoniens avancent s’emparant notamment de Delphes et de Naupacte. L’armée des coalisés grecs se replie vers le sud.
Le nœud gordien du conflit va être dénoué lors de la Bataille de Chéronée au mois d’août -338. Les macédoniens disposent d’environ 30000 fantassins et 2000 cavaliers alors qu’en face les coalisés grecs disposent de 35000 hommes fournis par Athènes (12000 hommes), Thèbes (10000 hommes), 8000 hommes fournis par Corinthe, Megare, les îles de Corcyre, l’Eubée et Leucate et 5000 peltastes, des mercenaires servant d’infanterie légère.
Au début de la bataille les grecs sont solidement installés au pied de l’acropole de Chéronée et dans les pentes du mont Petrochos, leur flanc droit protégé par le fleuve Céphise.
Les athéniens sont installés à l’aile gauche, le centre est occupée par les contingens eubéens, corinthiens, mégariens alors que l’aile droite est tenue par les thébains avec notamment leur unité d’élite, le Bataillon Sacré.
De leur côté les macédoniens ont adopté l’ordre oblique utilisé avec succès par les thébains par le passé. Philippe II attaque l’aile gauche grecque puise fait mine de se replier pour attirer l’ennemi à lui.
Les athéniens tombent dans le piège, ouvrant une brèche promptement exploitée par la cavalerie macédonienne commandée par Alexandre qui n’est pas encore le Grand. Il perce au centre puis se rabat pour prendre les thébains à revers.
Le reste de l’armée macédonienne notamment les unités d’élite des hypapsites (littéralement «porte-bouclier») attaquent alors mettant les grecs en déroute. Les thebains sont encerclés et détruits.
Les pertes grecques sont très lourdes avec 2000 athéniens et alliés ainsi que 6000 thébains mis hors de combat.
Plus rien ne peut s’opposer à la domination du monde grec par la Macédoine. Philippe II oblige Athènes à intégrer la Ligue de Corinthe sous influence macédonienne, Thèbes doit renoncer à dominer la Béotie. Sparte reste la seule cité indépendante mais la cité lacédémonienne est loin de sa gloire et sa puissance passées.
Alors qu’il préparait la grande expédition contre les perses que les panhellènes réclamaient de leurs vœux, Philippe II est assassiné par Pausanias d’Oredide au moment où il célèbre le mariage de sa fille Cléopatre, (sœur d’Alexandre le Grand et fille d’Olympias ) à Alexandre le Molosse, roi d’Epire et frère d’Olympias (donc son oncle).
Les motifs restent encore obscurs de nos jours. Certains y vont vu la main d’Olympias pour permettre à son fils Alexandre de régner alors que d’autres ont vu la main des perses.
Si ces derniers espéraient ainsi torpiller le projet d’invasion, force est de constater qu’ils se sont trompés puisqu’à peine au pouvoir, Alexandre III de Macédoine s’empresse de reprendre à son profit le projet paternel.
L’histoire de la Grèce étant non seulement riche mais surtout ancienne, il serait insensé et surtout hors de propos de détailler cette histoire ici. D’autres l’ont fait bien mieux que moi et c’est de toute façon pas le sujet.
Je vais me contenter de balayer cette très longue histoire en étant assez sommaire jusqu’à l’indépendance et bien plus détaillé après. Bon en même temps chers amis lecteurs, chers amis uchronautes vous commencez à me connaître, je tiens rarement mes promesses ce qui explique surement pourquoi plus de dix ans après je n’ai toujours pas terminé cette somme.
Des origines à l’indépendance, un panorama historique de la Grèce
Aux temps jadis
Les premières traces de peuplement de l’actuel territoire grec remonte à -700000 mais si on veut parler de traces d’une civilisation il faut attendre -7000 avec ce qu’on à appeler la révolution néolithique, l’apparition de l’agriculture notamment pour la région qui nous concerne celle de la vigne et de l’olivier.
Au Troisième ou au Deuxième millénaire, des peuples indo-européens dont on sait fort peu de choses occupent la région apportant avec eux l’usage du métal, de nouvelles techniques agricoles et de navigations. C’est à cette époque qu’apparaissent les premières fortifications.
Durant cette protohistoire plusieurs civilisations vont se succéder, la civlisation helladique, la civilisation cycladique, la civilisation minoenne qui se développe en Crète entre -2700 et -1200 et la civilisation mycénienne qui émerge dès le 16ème siècle avant notre ère.
De cette civilisation on sait finalement assez peu de choses même si les vestiges retrouvées sont assez importants notamment à Mycène et à Triyunthe. Selon la tradition classique ce sont des guerriers mycéniens qui ont mené la longue (30 ans) guerre de Troie. C’est une puissance maritime qui va implanter des colonies jusqu’en Sicile et en Colchide (royaume sur les rives de la mer Noire, royaume où ce seraient rendus Jason et les Argonautes).
La puissance mycénienne s’effondre vers le 12ème siècle et jusqu’au 9ème siècle les informations sont si peu nombreuses que les historiens ont baptisé cette période Les Temps Obscurs.
A partir du 9ème siècle la civilisation grecque voit le jour avec notamment un processus appelé synoecisme à savoir la naissance de cités-états qui tout en montrant une volonté d’indépendance farouche, qui tout en se montrant bellicistes et querelleuses entre-elles ont le sentiment de partager une identité commune avec des cultes partagés dans des sanctuaires panhelleniques comme Delphes ou Olympie où des jeux en l’honneur de Zeus sont organisés et ce dès l’an 776 avant notre ère.
Cette civilisation étend son influence sur les deux rives de la Méditerranée ce qui va la mettre en contact avec l’empire perse, générant disputes, querelles et guerres qui vont forger la puissance athénienne.
Des guerres médiques à la guerre du Péloponnèse : essor et déclin d’une Thalassocratie
La civilisation grecque antique ne couvre pas uniquement le territoire grec actuel. Non seulement la Grèce n’existe pas en tant que nation mais la civilisation grecque couvre l’ensemble du bassin Méditerranéen ainsi que ses extensions comme la mer Noire.
La civilisation grecque couvre la Grèce actuelle, Chypre, les îles de la mer Egée, la côte égéenne de l’Anatolie (Ionie), la Grande-Grèce (Sicile et Sud de l’Italie) plus les colonies grecques éparpillées sur les côtés de l’Illyrie, de la Thrace, d’Egypte, de la Cyrenaïque, le sud de la Gaule (notamment une certaine Massilia), l’est et le nord-est de la péninsule ibérique, la Colchide (actuelle Géorgie) et la Tauride (Crimée et approches immédiates).
Au sein de la communauté historienne on débat sur les limites de l’Antiquité grecque. Le consensus global fait courir cette riche période du 8ème au 1er siècle avant notre-ère, certains plus précis donnant même des dates à savoir -776 (première édition des jeux olympiques, des jeux en l’honneur de Zeus auxquels participaient toutes les cités grecques) à -31 quand l’empire romain s’empare de l’Egypte qui était dirigée par la dynastie lagide, une dynastie issue d’un des compagnons d’Alexandre le Grand. D’autres historiens font débuter l’antiquité dès l’an 1100 avant notre ère.
La période antique se divise en une période dite archaïque jusqu’au 6ème siècle, une période dite classique de -500 à -323 (entre l’émergence d’Athènes et la mort d’Alexandre le Grand) et une période dite hellenistique (-323 à -31).
Le processus de formation des cités est mal connu. On s’appuie sur quelques sources littéraires mais surtout les traces archéologiques. La polis, la cité se manifeste par des constructions qui transforme un village en une cité avec une division spatiale entre les espaces politiques et les espaces économiques. Sauf rares exceptions (Sparte, Syracuse, Cyrène) l’hinterland de la cité est limité. Les hommes libres sont seuls citoyens, les femmes, les étrangers et les esclaves sont exclus de la vie civique.
Ce processus est symbolisé par de grands hommes. Si Dracon et Solon à Athènes sont des personnages qui ont réellement existés en revanche le spartiate Lycurgue est un personnage légendaire ou semi-légendaire c’est à dire qu’on aurait regroupé sous son nom plusieurs législateurs lacédémoniens.
Chaque cité possède une divinité tutélaire et un calendrier cultuel propre. Les cités s’allient parfois mais se querellent souvent tant elles sont orgueilleusement jalouses de leurs spécifités et de leur indépendance.
Si la division, la fragmentation politique est extrême, en revanche la floraison culturelle et intellectuelle est remarquable. Au delà de la division politique, les différentes cités grecques reconnaissent un patrimoine, un héritage commun au point de désigner les gens qui ne parlent pas grecs comme des Barbares.
En fonction des cités le régime est plus au moins oligarchique. Même à Athènes qui est cité en exemple de cité démocratique (évidemment pas selon nos critères actuels) ce sont les classes les plus aisées qui dominent car malgré une indemnité, la vie politique coûte cher.
Dans la cité de l’Attique, les citoyens sont divisés en différentes classes : les pentacosiomédimnes (qui gagnent plus de 500 mesures), les Hippeis (entre 300 et 500), les Zeugites (200 à 300 mesures) et enfin les Thètes (moins de 200 mesures). Cette division mise en place à l’époque archaïque à perduré à l’époque classique.
A Athènes un certain Pisistrate tente de prendre le pouvoir pour son seul profit c’est le modèle même du Tyran (détenteur d’un pouvoir injuste). Il tente de prendre le pouvoir en -561, en -558 et en -546 où il parvient à ses fins.
L’Acropole d’Athènes aujourd’hui
Il va tenir les rennes du pouvoir jusqu’en -528 avant que ces deux fils ne lui succède. Bien qu’étant un tyran, Pisistrate à une bonne réputation car il gouverne avec une forme de soutien populaire et surtout ménage les susceptibilités de l’aristocratie, chose que ne serons faire ces fils. C’est le créateur des Panathénées. En -510 ses fils Hippias et Hipparque sont chassés par les athéniens soutenus par des troupes spartiates. C’est à cette date que la tyrannie dévient négativement connotée.
Suite à la chute des pisistritides, Athènes choisit la voie de la démocratie avec toutes les limites que nous avons pu voir. Ce choix n’à pas été totalement immédiat puisque le roi Cléomène avait mis en place une oligarchie dirigée par Isagoras et favorable à Sparte.
Ce dernier est renversé par un autre grande législateur athénien, Clisthène. Ce dernier va s’appuyer sur ce qu’on pourrait appeler la classe moyenne de la cité. Cléomène intervient en -508 et en -506 mais sans succès. Clisthène peut mettre en place une série de réformes qui vont consolider la démocratie athénienne, une démocratie de type directe avec toutes les limites que cela suppose.
Tous les citoyens quelque soit leur richesse sont égaux devant la loi (isonomie), les magistrats peuvent être exilés en cas de tyrannie (procédure d’ostracisme), les 10000 citoyens se réunissent à l’Ecclesia dont l’action est encadrée par un conseil de 500 citoyens tirés au sort (Boulé).
En -500/-499 une révolte éclate en Ionie, révolte écrasée par les perses en -494. Athènes soutien un temps ces cités-états situées en Turquie actuelle mais doit très vite renoncer. Les perses n’ont pas oublié ce soutien et sont bien décidés à régler son compte à une cité qu’ils voient comme une menace.
Athènes et Eretrie doivent être punies. De plus les perses veulent conserver leur domination en mer Egée. Le roi perse Darius charge son gendre Madonios de reprendre le contrôle de la Macédoine et de la Thrace, des régions situées aux frontières du monde grec sous influence perse mais dont les garnisons de l’empire perse avaient été retirées pour que les troupes immobilisées en garnison répriment la révolte ionienne.
Au printemps de l’an 492 avant notre ère, l’armée et la flotte perse se regroupent en Cilicie (Anatolie méridionale soit le sud-ouest de la Turquie actuelle), franchissent l’Hellespont sur un pont de bateau, traversant la Thrace et la Macédoine. La flotte qui servait à protéger et à ravitailler la flotte doit se replier après avoir été dévastée par une tempête au large du cap Athos.
En 491 les perses multiplient les préparatifs pour une offensive décisive. Les envoyés du roi des rois obtiennent la soumission de la majorité des cités sauf Athènes et Sparte qui décident de résister et pour montrer leur détermination, ils font comme Cortès en brulant leurs vaisseaux en mettant à mort les envoyés perses.
L’armée perse traverse la mer Egée droit sur l’Eubée et l’Attique. Naxos et Delos sont prises avec l’aide de navires pheniciens. Les effectifs sont importants mais bien entendu impossible de connaître exactement les effectifs engagés. Si les chiffres des auteurs antiques doivent être rejetés, les hauteurs modernes s’accordent sur des effectifs proche de 25000 hommes avec 200 trières.
Eretrie est prise et dévastée tout comme Carystos. L’armée perse est conseillée dans ses mouvements par Hippias, le tyran athénien renversé en -510 et qui espère reprendre le pouvoir sur la cité de l’Attique.
Le 12 septembre 490 les perses débarquent à Marathon. Environ 10000 hoplites athéniens et platéens attaquent les perses le 17. Le corps à corps est favorable aux grecs qui possèdent davantage d’infanterie lourde que les perses davantage connus pour leurs archers et leur infanterie légère. A cela s’ajoute un manque de cohésion au sein d’une armée aux origines ethniques diverses.
Les hoplites grecs retournent à marche forcée vers Athènes pour empêcher les perses de débarquer et de s’emparer d’une ville laissée sans défense. Les perses décident de battre en retraite.
La victoire grecque à Marathon va sans conteste pousser les grecs à résister contre Xerxès car ils se savent désormais capable de défaire les perses sur le champ de bataille.
En -485, un an après avoir succédé à son père Darius, Xerxès décide de venger la défaite de Marathon. Il ne laisse rien au hasard puisqu’il va passer quatre années à tout préparer. Le monde grec est divisé et de toute façon en infériorité numérique.
Les chiffres antiques totalement fantaisistes et biaisées par la propagande ont été sérieusement révisés par les historiens modernes même si ces chiffres sont du domaine de l’estimation faute de sources.
Si certains parlent de 75000 perses, la plupart des spécialistes de la question s’accordent sur des effectifs compris entre 300 et 500000 fantassins et archers auxquels il faut ajouter 20 à 60000 cavaliers et 600 vaisseaux fournis essentiellement par les phéniciens, les égyptiens et les ioniens.
En face les grecs auraient mobilisé entre 7000 et 35000 hoplites, 40000 fantassins légers, aucune cavalerie et environ 370 trières.
Xerxès semble avoir pensé à tout. Conscient que le tyran de Syracuse pourrait aider les grecs, il pousse son allié carthaginois à attaquer la Sicile pour fixer les troupes de Syracuse et éviter leur envoi en Attique. Les carthaginois vont être battus mais les syracusains ne vont pouvoir aider leurs cousins grecs.
En août 480 à lieu la Bataille de l’Artémison, une série d’affrontements navals entre environ 800 navires perses contre 271 navires grecs. Après deux jours d’escarmouches aux résultats indécis, les grecs doivent se replier sur Salamine à l’annonce de la défaite des Thermopyles et de la mort de Leonidas.
Cette Bataille des Thermopyles est probablement la bataille la plus célèbre de l’Antiquité. 7000 hoplites tentent de bloquer dans les portes chaudes _traduction littérale de Thermopyles_ une armée perse bien plus nombreuse qui après avoir subit de lourdes pertes en septembre 480 parvient à contourner l’ennemi grâce à un traitre célèbre Ephialtès.
C’est la débandade chez les grecs, seuls 300 spartiates et 700 béotiens dirigés par Leonidas décident de résister en se faisant massacrer jusqu’au dernier pour donner du temps à la flotte athénienne de se replier sur l’Attique. Cette bataille devient le symbole de la résistance grecque avec la célébre inscription :
Étranger, va dire à Lacédémone
Que nous gisons ici par obéissance à ses lois.
La bataille de Salamine à lieu quelques jours après celle des Thermopyles. La supériorité navale perse est écrasante mais le site encaissé impose un combat frontal. Après de lourdes pertes, la flotte perse doit se replier.
Si les perses sont vaincus sur mer il reste à les battre sur terre. Le 27 août de l’an 479 avant notre ère à lieu la Bataille de Platées en Béotie, la dernière bataille terrestre des guerres médiques. Environ 40000 hommes fournis par une alliance des cités grecques va affronter une armée de perse dont les effectifs sont évalués entre 70 et 120000 hommes (perses et alliés grecs).
Les grecs avancent vers le nord mais refusent d’attaquer sur un terrain trop favorable à la cavalerie perse (la mauvaise utilisation de leurs unités montées par les perses est considérée comme une cause majeure de la défaite dans les guerres médiques).
Pendant plusieurs jours les deux belligérants se regardent en chien de faïence. Les grecs sont gênés par le harcèlement de leurs lignes de communication par les perses et finissent par se débander. Les perses pensant leurs ennemis en pleine retraite attaquent mais sont bousculés par une partie de l’armée grecque qui avait décidé de tenir le terrain. Ils doivent battre à leur tout en retraite, retraite qui se transforme en déroute, Mardonios est tué, les perses repliés dans le camp sont massacrés.
L’ultime chapitre des guerres médiques est une bataille que je qualifierai d’amphibie, la Bataille du Cap Mycale en août ou septembre 479. 110 à 250 vaisseaux grecs armés par 40000 marins vont affronter 300 navires perses armés par 60000 marins.
Les grecs en apparaissant au large obligent les perses à quitter Samos précipitement. Ils se replient sur le cap Mycale et pour éviter la destruction de leur flotte ils décident de la tirer au sec sur la plage comme c’était la coutume à l’époque.
Les grecs décident de faire pareil et ce qui devrait être une bataille navale se transforme en bataille terrestre (d’où la désignation d’amphibie). Le choc est une nouvelle fois favorable aux grecs, le camp perse est saccagé, les navires détruits.
Les perses n’ont désormais plus les moyens de leurs ambitions. Si les navires spartiates sont rentrés chez eux, les autres navires grecs (essentiellement athéniens) vont nettoyer le monde grec de la présence perse (Macédoine, Thrace, Ile de la mer Egée et Ionie). La paix est définitivement signée en 449 (Paix de Callias) mettant fin à un demi-siècle de guerre.
Pour ne pas être à nouveau surpris par une invasion perse, les grecs du moins une partie d’entre-eux mettent sur pied la Ligue de Délos. Censée être une ligue de défense contre les perses, elle devient très vite pour ne pas dire tout de suite un instrument au service des seuls intérêts athéniens.
La preuve c’est Naxos qui en 470 quitte la Ligue l’estimant sans objet. Athènes l’assiège et après l’avoir vaincue l’oblige à assurer sa participation à la Ligue à la fois par des troupes mais aussi par un impôt.
Dès 466 la menace perse devient imperceptible, la ligue de Délos aurait du disparaître mais l’exemple de Naxos montre que la Thalassocratie athénienne n’était aucunement décidée à abandonner si facilement le pouvoir.
En 464 un tremblement de terre ravage Sparte et le Péloponnèse. Les hilotes en profite pour se révolter. Les spartiates seuls ne peuvent rétablir l’ordre et doivent demander l’aide des athéniens qui envoient 4000 hoplites commandés par Cimon, chef du parti aristocratique et admirateur de la cité lacédémonienne.
Son rival démocrate Ephialte fait passer une série de réformes démocratiques : élargissement du corps civique, réduction des pouvoir de l’Aéropage (conseil composé de 150 archontes dont le domaine de compétence très large va se réduire désormais au domaine judiciaire). Selon Hérodote l’équilibre entre démocrates et aristocrates est rompu favorisant le travail des démagogues.
De son côté Cimon est renvoyé à Athènes, les spartiates s’inquiétant de la sympathie des hoplites pour les hilotes.
L’impérialisme athénien continue dans les années suivantes avec une expédition en Egypte qui commence en -460 et se termine par une défaite en -454.
Entre-temps en -458 les Longs Murs sont construits pour relier la cité au port du Pirée et ainsi offrir un abri à la population rurale de l’Attique en cas d’invasion ennemie. Le trésor de la ligue de Delos transféré à Athènes est rapidement confondu avec les caisses de la cité, permettant le financement de somptueux monuments comme le Parthenon sur la colline de l’Acropole, monument qui émerveille encore le monde aujourd’hui.
Des combats ont lieu avec Sparte en -455, la paix jurée étant signée en -451. en -450 les grecs l’emportent à Chypre, grecs et perses acceptant leurs zones d’influence respectives.
En -447 Thèbes défait Athènes à la bataille de Coronée ce qui permet la création de la confédération béotienne. C’est le signal de la révolte pour l’ile d’Eubée mais cette révolte est écrasée.
Athènes et Sparte, Sparte et Athènes continuent à se regarder en chiens de faïence. De multiples accrochages qui aboutissent à une nouvelle paix proclamée en -446/-445. Rien n’est réglé car Athènes continue d’implanter des colonies en Italie, en Thrace, en mer Noire et plus grave pour Sparte des iles entourant la presqu’ile péloponnèsienne intègrent la ligue de Délos.
Ces tensions vont aboutir à la Guerre du Péloponnèse, un conflit qui va durer près de trente ans (-431 à -404), conflit qui allait marquer la fin de la puissance athénienne au profit d’une cité lacédémonienne qu’on imaginait mal en puissance impérialiste.
Ce conflit nous est connu par la relation qu’en à fait Thucycidide considéré comme le premier historien de l’histoire car il tente de chercher les causes et les conséquences du conflit et non simplement de le relater.
Les causes lointaines du conflit sont la rivalité entre Sparte et Athènes mais il y à des causes plus directes, des éléments déclencheurs comme l’alliance d’Athènes avec Corcyre alors que la cité de l’Attique grignote le territoire de Corinthe, cité alliée de Sparte. A cela s’ajoute le siège de Pottidée qui s’est révoltée depuis qu’Athènes à exigé que ses citoyens abattent leurs murs et le blocus commercial de Mégare, un autre allié de la cité lacédémonienne.
La Ligue du Péloponnèse (NdA expression contemporaine) déclare la guerre à Athènes. Si les cités de la Ligue de Délos deviennent autonomes, la paix pourrait être à nouveau possible mais c’est clairement un non-choix car Athènes ne peut perdre son empire.
En -431, les béotiens et les péloponnèsiens assiègent Platées et envahissent l’Attique. Les athéniens s’enferment derrière les Longs Murs en comptant sur leur flotte pour se ravitailler et ravager les côtes péloponnèsiennes.
Cette stratégie indirecte imposée par Périclès est dictée probablement par la crainte qu’inspire les hoplites spartiates considérés comme invincibles. Il à cependant pour inconvénient majeur de faire passer Athènes pour une puissance faible dans une civlisation où le courage et la bravoure au combat occupent une place centrale.
De son côté Sparte ne peut se permettre un conflit prolongé. Non seulement ils n’ont ni les moyens ni les capacités pour assiéger Athènes mais en plus ils ne peuvent éloigner trop longtemps leurs redoutables hoplites de craite d’une révolte des hilotes et/ou d’une invasion d’Argos, son ennemi traditionnel.
Buste de Périclès
On peut décement parler de cette époque sans parler de celui qui comme plus tard Louis XIV allait donner son nom à son siècle. Périclés est un homme politique athénien né vers -495.
Fils de Xanthippe et d’Agaristé (de la famille des Alcméonide, c’est la nièce de Clisthène), il devient en -461 le chef du parti démocratique et à partir de -444 le chef incontesté d’Athènes encore que ces ennemis n’hésitent pas à se moquer de son physique et s’offusque de sa relation avec une étrangère Aspasie.
Les sources à son sujet sont nombreuses et contradictoires, rarement neutres et souvent engagées.
Ses performances militaires sont inconnues mais il ne semble pas avoir été un stratège militaire mais plutôt une sorte de ministre de la Défense qui utilisait prudement les ressources militaires de la cité dont il avait la charge. Il est aussi connu pour une politique artistique brillante, initiant les travaux du Parthenon sur la colline de l’Acropole.
En -430 une épidémie (on à parlé de peste mais il semble que ce ne soit pas le cas) ravage une cité surpeuplée. Un tiers de la population athénienne succombe dont Périclès. Qui peut savoir ce qui se serait passé si Périclès avait vécu quelques années de plus…. . Aurait-il changé de stratégie ? Aurait-il été ostracisé ? Nul le sait…… .
La Guerre du Péloponnèse peut être divisée en trois grandes phases avec d’abord une période dite archidomique (en référence à Archidamos II, roi de Sparte) de 431 à 421, une guerre indirecte de 421 à 413 et la guerre de Décélie et d’Ionie de 413 à 404. Ce conflit est considéré comme la première guerre totale de l’histoire.
Durant la première décennie les spartiates vont annuellement envahir l’Attique pour ravager les cultures, réduire les athéniens à la famille ou provoquer une bataille qu’ils sont convaincus de remporter, leurs hoplites étaient considérés comme les meilleurs du monde grec, étant craints et redoutés par l’ensemble du monde grec.
En mars 431 les oligarques de Platées appellent les thébains à l’aide, Thèbes étant alliée à Sparte. Un coup de main puis un deuxième échoue et si les troupes thébaines peuvent se retirer sans dommages, les platéens rénégats sont mis à mort, une garnison athénienne est mise en place.
Ce n’est que partie remise car la cité est assiégée de mai 429 à août 427. les défenseurs sont massacrés et les murs abattus.
Entre-temps en mai 431 les lacédémoniens vont laisser leur premier raid en Attique. Ils vont le faire chaque année selon des durées variables à l’exception de 429 et de 426 en raison de l’épidémie qui frappe Athènes (les auteurs parlent de peste mais il faut le comprendre au sens d’épidémie, les historiens contemporains penchant pour le typhus).
Les athéniens eux ravagent la région de Mégare (Mégaride) deux fois par an jusqu’en 424 mais à chaque fois aucun résultat décisif n’en sort, c’est clairement une guerre d’usure, une guerre totale.
Athènes mènent deux expéditions navales en 431 et 430 pour ravager les côtes contrôlées par l’ennemi. Sparte souhaiterait bien posséder une marine mais manquant d’expérience et surtout de fonds ils décident de soliciter l’ancien ennemi perse. Des émissaires sont envoyés mais ils sont interceptés par des agents athéniens en Thrace et mis à mort sans autre forme de procès. Vous avez dit guerre totale.
Les opérations militaires sont perturbées par l’épidémie qui frappe la Grèce entre -430 et -425. Les conséquences sont terrifiantes avec la mort d’un tiers des athéniens dont 4400 hoplites et 300 cavaliers auxquels il faut ajouter la mort de Périclès en septembre.
Ce dernier affaiblit par le stress et le chagrin causé par la mort de ses deux fils légitimes finit par succomber ouvrant la voie à une opposition entre Nicéas démocrate modéré représentant des propriétaires terriens qui souhaitent la paix pour mettre fin aux ravages spartiates et Cléon le démagogue, commerçant représentant de l’Athènes urbaine partisan d’une guerre totale contre Sparte.
Des villes tombent dans l’escarcelle de l’un et de l’autre. Sur terre les combats sont indécis mais en mer Athènes montre que même en infériorité numérique la patronne c’est celle (victoires de Patras et de Naupacte) au point que Sparte et leurs alliés éviteront tout affrontement naval avec Athènes jusqu’en 413.
En juillet 427 Athènes empêche Mytilène de quitter la ligue de Délos et de basculer du côté lacédémonien. Si Nicéas était partisan de la modération dans la sanction, Cléon était partisan de la fermeté totale et absolue.
Fort heureusement pour les habitants de Mytilène c’est Nicéas qui obtient gain de cause. Si les meneurs de la sédition sont mis à mort, les autres habitants sont épargnés, la ville perdant ses murs et sa flotte.
En -425, les spartiates échouent à s’emparer de Pylos tenu par Démosthène. Des négociations sont ouvertes mais le démagogue Cléon refuse tout compromis. Les spartiates échouent également à Sphacterie.
Le prestige militaire des spartiates est clairement atteint surtout que les hoplites lacédémoniens ont préféré la réddition à la mort, jettant aux orties leur célèbre devise «Reviens avec ton bouclier ou dessus».
292 hoplites spartiates servent d’otages aux athéniens qui menacent de les éxecuter en cas d’invasion de l’Attique ce qui explique la région va être épargnée jusqu’en -413.
Cléon va diriger Athènes jusqu’à sa mort. Athènes se sent en position de force et pense pouvoir l’emporter rapidement mais c’est une impression mensongère, aucun belligérant ne pouvant l’emporter. A chaque fois c’est le même scénario : une offensive athénienne ou spartiate suivit d’une contre-attaque ennemie. La situation est clairement bloquée.
Aucun adversaire n’est en mesure de prendre le dessus sur l’autre. En -422 Sparte l’emporte dans la bataille d’Amphipolis mais Cléon l’athénien et Brasidas le spartiate meurent ce qui ouvre la voie à la paix, paix d’autant plus évidente que les deux adversaires sont épuisés, Athènes ayant perdu 1/3 de sa population et les 5/6 de son trésor alors que de son côté Sparte n’est plus crédible tant militairement que politiquement.
Cette Paix de Nicias va durer huit ans (-421 à -413) mais cette paix est une paix armée, chaque belligérant se préparant à une reprise des hostilités en se cherchant des alliés. Des combats limités ont lieu, Sparte l’emportant en -418.
Cette paix permet à Athènes de reconstituer ses finances mais sa stratégie globale est parasitée par l’opposition entre Nicias et Alcibiade.
En -414 Sparte envahit l’Attique soutenu par les perses qui veulent affaiblir durablement Athènes et récupérer les cités d’Asie mineure. L’année suivante en -413 les spartiates s’emparent de la forteresse de Décélie ce qui leur permet de ravager méthodiquement l’Attique et maintenir Athènes sous pression.
De nombreux massacres de civils ont lieu ce qui confirme le caractère de guerre totale que les historiens contemporains attribue à la guerre du Péloponnèse.
Comme le «front grec» apparaît bloqué, Athènes décide d’ouvrir un nouveau front en s’attaquant à Syracuse, une cité de Sicile alliée de Sparte. La prise de cette cité permettra de relancer un processus de colonisation, de conforter l’empire athénien et d’alimenter l’Attique en or et en blé.
En juin 415 cette tristement célèbre Expédition de Sicile est lancée avec 134 navires et 27000 hommes dirigé par un triumvirat composé d’Alcibiade, de Nicias et de Lamachos. Trois chefs qui s’entendent c’est déjà deux de trop mais quand ces trois chefs ne sont pas d’accord comme on dit le ver et dans le fruit.
Pour ne rien arranger peu avant l’appareillage éclate l’affaire des Hermocopides, Alcibiade est accusé d’avoir mutilé des statues du dieu Hermès et d’avoir participé à une parodie des mystères d’Eleusis.
Alcibiade demande à être jugé avant l’appareillage mais cela ne peut pas se faire et c’est dans ce contexte délétère que l’expédition s’ébranle.
Les chefs se divise sur la stratégie à suivre : Nicias veut une simple démonstration de force, Lamachos veut attaquer immédiatement Syracuse alors qu’Alcibiade veut créer une ligue des cités de Sicile pour attaquer ensemble Syracuse.
Alcibiade l’emporte mais Athènes exige de le juger, envoyant une trière pour le ramener en Attique mais le chef athénien file à l’anglaise ou plutôt à la spartiate en se réfugiant dans le Péloponnèse. C’est à Sparte à l’hiver -415/414 qu’il apprend sa condamnation à mort par contumace.
Nicias devient le chef mais il est indécis et comment des erreurs. La mort de l’énergique Lamachos prive les athéniens d’un chef charismatique et audacieux. Pour ne rien arranger, Alcibiade convainct Sparte d’envoyer des secours à Syracuse.
Au printemps 413 deux expéditions sont envoyées, Athènes envoyant sous le commandement de Démosthène 73 trières et 15000 hommes.
Cela tourne à la déroute pour les athéniens en raison des bourdes et de l’indécision de Nicias. Pas moins de 40000 athéniens dont Nicias et Démosthène sont faits prisonniers. Ils sont tous mis à mort ! (Vous avez dit guerre totale ?).
Un blocus terrestre étrangle Athènes en -412. 20000 esclaves athéniens sont capturés, les mines d’Argent du Laurion sont inaccessibles pour la cité de Périclès qui à perdu deux tiers de sa flotte et est clairement en crise financière.
Les spartiates aidés par les perses concurrencent Athènes sur mer. Alcibiade se réfugie auprès du satrape Tissaphène. Il pousse à une politique de bascule entre Athènes et Sparte, l’aide finacière étant diminuée et l’aide navale supprimée. Des combats navals limités ont lieu.
En juin 411 à lieu le Coup d’Etat des 400 qui met en place un régime oligarchique qui tourne le dos à près d’un siècle de démocratie. Ce régime incapable de renverse le court de la guerre est rapidement discrédité, chutant suite à la perte de l’île d’Eubée qui provoque une panique à Athènes.
Les 400 sont renversés par les 5000 soit les citoyens athéniens capables de payer l’équipement de l’hoplite. Une politique modérée est menée permettant de rétablir la démocratie en juillet 410.
Entre-temps les athéniens remportent deux victoires navales à Cynossène et Cyzique dans la région de l’Helespont sauvant la cité de la famine. Sparte propose une paix par l’échange de Décélie contre Pylos mais Athènes refuse s’estimant capable de gagner la guerre.
Sparte victorieuse mais fatiguée demande ou plutôt propose la paix mais Athènes persuadée que le pire est derrière elle refuse, la guerre continue et la décision va se faire non pas sur terre mais sur mer.
En mai 407 l’ancien paria Alcibiade est élu stratége, recevant les pleins pouvoirs militaires. En face Lysandre devient le chef de la marine spartiate (navarque) et va attaquer Athènes sur un terrain où la cité de l’Attique est persuadée d’avoir la maitrise.
Pour cela il bénéficie de l’aide perse, l’argent lui permettant de débaucher des mercenaires athéniens. Depuis sa base d’Ephése il entraine intensivement sa flotte. Une flotte bien équipée, bien entrainée, motivée, bien dirigée par un stratège de première ordre, on imagine bien que les résultats ne peuvent qu’être bénéfiques.
Il remporte une bataille à Novion, les athéniens perdant 22 navires ce qui entraine la destitution d’Alcibiade qui préfère s’exiler. Lysandre ayant terminé son mandat se retire mais son successeur Callicratitas continue sur sa lancée.
En août -406 155 trières athéniennes défont les 120 trières de Callicratitas à la Bataille d’Arginuse surtout connu pour l’après. Callicratitas est tué dans cette bataille qui eut lieu au sud de l’île de Lesbos. 77 navires spartiates sont coulés, 25 pour les athéniens avec surtout 2000 marins dont les corps ne purent être récupérés en raison du mauvais temps, un véritable sacrilège, une véritable offense pour les athéniens.
Six stratèges qui avaient choisir de se défendre sont condamnés à mort et exécutés ce que le demos échauffé par les démagogues regrettera amèrement. Parmi ces stratèges condamnés à mort figure Périclès le Jeune, le fils de Péricles et d’Aspasie.
Sparte propose à nouveau la paix mais Athènes dirigée par le démagogue Cléophon refuse. Du côté Sparte, Lysandre revient mais au poste d’adjoint pour des raisons légales (impossible d’être deux fois navarque).
En septembre 405 la Bataille d’Aigos-Potamos fait enfin basculer le conflit dans un camp en l’occurence les spartiates. La flotte athénienne surprise est anéantie avec 170 navires détruits ou capturés. 3000 prisonniers sont exécutés.
Dans la foulée Lysandre occupe toutes les positions athéniennes sauf Samos avant de venir mouiller devant le port du Pirée. Assiégée et affamée, la ville d’Athènes capitule en avril 404.
Le traité de paix est plutôt modéré (volonté de Sparte alors qu’Argos et Corinthe étaient plus vindicatifs), les Longs Murs sont démantelés, la ligue de Délos est dissoute, un régime oligarchique (Tyrannie des 30) s’installe à Athènes soutenu par une garnison spartiate. Le rappel de Lysandre à Sparte permet à Athènes de rétablir la démocratie. Les Longs Murs seront reconstruits en 393 et une seconde confédération athénienne est mise en place en 378.