Mitteleuropa Balkans (122) Yougoslavie (10)

Navires de surface

Conducteur de flottille Dubrovnik

Le conducteur de flottille (Flottilla Leader) Dubrovnik a été commandé par la marine yougoslave en vue de servir comme navire de commandement au profit de torpilleurs. Il devait être accompagné de deux autres navires identiques mais au final il restera unique.

Belgrade très influencée par la France aurait souhaité commander un navire de ce type auprès de chantiers français mais ce ne fût pas possible et le conducteur de flottille allait être construit en Grande-Bretagne chez les chantiers Yarrow.

Affichant des dimensions comparables à un contre-torpilleur français, le Dubrovnik reprenait une architecture inspirée des derniers conducteurs de flottille produit par les britanniques à la fin du premier conflit mondial.

En ce qui concerne l’armement il était initialement prévu cinq canons de 140mm mais en raison d’un excès de poids dans les hauts la batterie principale fût réduite à quatre pièces. Le poids économisé initialement prévu pour installer une catapulte pour hydravions servit finalement à munir le navire d’une solide DCA.

-Le Dubrovnik est mis sur cale aux chantiers navals Yarrow le 10 juin 1930 lancé le 11 octobre 1931 et mis en service en mai 1932.

Il effectue plusieurs croisières en Méditerranée et en mer Noire. C’est lui qui transporta à Marseille le roi Alexandre 1er lors de cette funeste visite officielle en France.

Modernisé en 1942/43, il est toujours en service en septembre 1948. Il effectue des patrouilles pour faire respecter la neutralité yougoslave non sans mal, plusieurs incidents manquant de dégénérer en guerre ouverte avec l’Italie.

Le 7 juillet 1949 est déclenchée l’opération MARITSA. Le Dubrovnik se trouvait en baie de Kotor. Il se ravitaille en carburant puis appareille dans l’après-midi pour rechercher et détruire tout navire italien ou allemand. Il n’en trouve aucun mais reçoit de rallier la Dalmatie pour appuyer les troupes yougoslaves culbutées par les italiens.

A plusieurs reprises il ouvre le feu avec ses canons de 140mm contre des cibles à terre détruisant par exemple dans la nuit du 8 au 9 juillet un dépôt de munitions et plusieurs citernes à carburant mouillées dans des criques discrètes.

Des tirs contre la terre ont également lieu et le conducteur de flottille revendique la destruction de quatre appareils italiens et deux appareils allemands, destructions non confirmées tant par Rome que par Berlin.

Le 13 juillet 1949 il est endommagé par un chasseur-bombardier allemand, une bombe de 250kg explosant sur l’affût n°3 de 140mm.

Les dégâts sont importants mais pas irréparables. Seulement voilà à Split l’équipage en grande partie croate se mutine et les ouvriers du chantier refusent de réparer.

Le navire va-t-il être saisi intact ? Non puisque quelques officiers et marins parviennent au nez et à la barbe des marins croates ralliés au nouveau régime oustachi parviennent à saborder le navire qui hélas pour eux ne coule qu’en eaux peu profondes.

Les italiens grands spécialistes dans le renflouement des navires parviennent à remettre le navire à flot.

Il est aussitôt réparé par les mêmes ouvriers qui avaient refusé de le remettre en état. Ils ont dû être fort contrits d’apprendre que le conducteur de flottille allait désormais s’appeler Premuda et servir dans la marine italienne.

Utilisé comme patrouilleur et escorteur, il couvre des convois qui appareillaient de Trieste ou de Venise direction Rijeka, Zadar, Split et Kotor, la voie maritime étant plus sure que la voie routière.

Suite au basculement italien dans le camp allié, le Premuda est saisi par les croates qui lui rend son nom d’origine.

Il sert sous son troisième pavillon en quelques années et ce jusqu’au 17 décembre 1953 quand il est surpris par des chasseurs-bombardiers alliés qui placent quatre bombes de 500kg qui transforment l’ancien conducteur de flottille en annexe de l’enfer. L’épave sombre au large de Zadar, l’épave ayant été retrouvée en 1975.

Caractéristiques Techniques

Type : conducteur de flottille

Déplacement : standard 1910 tonnes pleine charge 2439 tonnes

Dimensions : longueur 113.2m largeur 10.67m tirant d’eau 3.58 à 4.1m

Propulsion : deux turbines Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow développant 48000ch et entrainant deux hélices. Une turbine Curtiss de 700ch est utilisée pour la marche à la vitesse de croisière

Performances : vitesse maximale 37 nœuds (15 nœuds en croisière) distance franchissable 7000 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : quatre canons de 140mm en affûts simples sous masque (deux avant deux arrières), deux canons de 83.5mm PL vz.22 six canons de 40mm Skoda deux mitrailleuses de 15mm ZB-60 six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes axiales, 40 mines, deux lanceurs de charges de profondeur avec 10 grenades ASM

Equipage : 20 officiers et 220 marines

Torpilleurs classe Beograd

Comme nous l’avons vu plus haut la marine royale yougoslave (Kraljevska Jugoslavenska Ratna Mornarica) envisageait de s’équiper d’une force de surface composée de trois conducteurs de flottille associés à des torpilleurs.

La crise de 1929 empêcha l’acquisition de deux autres conducteurs de flottille et de torpilleurs légers mais la KRJM avait toujours besoin de navires de combat de 1ère classe. La décision est finalement prise de commander trois torpilleurs pour compléter l’unique conducteur de flottille.

Ces trois navires baptisés Beograd Zagreb Lubjana sont de conception française, le premier étant construit à Nantes aux ACL (Ateliers et Chantiers de la Loire), les deux derniers aux chantiers navals Brodosplit situés comme son nom l’indique à Split.

Ces navires étaient inspirés de nos torpilleurs d’escadre de première génération (classe Bourrasque et L’Adroit). Leur armement principal était cependant différent, la marine yougoslave choisissant le canon de 120mm Skoda plutôt que le 130mm des torpilleurs d’escadre français. Le reste de l’armement est classique avec de la DCA, six tubes lance-torpilles de 533mm et des mines.

-Le Beograd est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) sis à Nantes en 1936 lancé le 23 décembre 1937 et mis en service le 28 avril 1939.

-Le Zagreb est mis sur cale aux chantiers navals Brodosplit sis à Split en 1936 lancé le 30 mars 1938 et mis en service en avril 1939.

-Le Lubjana est mis sur cale aux chantiers navals Brodosplit sis à Split en 1936 lancé le 28 juin 1936 et mis en service en décembre 1939.

En mai 1939 le Beograd transporte une partie de l’or de la Banque de Yougoslavie en Grande-Bretagne et le 24 janvier 1940 le Lubjana s’échoue. Il coule en eaux peu profondes mais peu être renfloué et remis en état.

Ces trois navires sont naturellement toujours en service en septembre 1948 et a fortiori en juillet 1949 quand l’Axe déclenche l’opération MARITSA. Ces trois navires vont connaître un sort différent.

Le Beograd est légèrement endommagé à plusieurs reprises lors de l’opération MARITSA mais jamais sérieusement.

Il rallie la marine royale libre non sans que son commandant ait du étouffer dans l’oeuf une tentative de mutinerie et ce par la manière forte puisque quatre meneurs furent exécutés après un procès que certains qualifieront d’expéditif.

Réfugié à La Sude, il participe à la campagne de Grèce puis subit des travaux à Alexandrie pour reprendre ensuite la lutte. Il reçoit des radars, un Asdic, sa DCA est renforcée mais il perd un canon de 120mm réduisant sa batterie principale à seulement trois canons de 120mm, canons qui tirent des obus anglais faute d’avoir pu emporter les stocks d’origine.

Il opère en Méditerranée orientale comme patrouilleur et escorteur, assurant parfois le soutien des opérations commandos en ouvrant le feu pour appuyer et couvrir ces unités d’un nouveau genre.

Il à également mené des missions de mouillage de mines pour perturber le trafic maritime de l’Axe entre les différentes iles grecques que l’ennemi occupait et la Grèce continentale.

Survivant au second conflit mondial, le vétéran reste en service dans une marine yougoslave reconstituée mais usé il est désarmé en novembre 1956. Transformé en ponton-école à Kotor, il est finalement démoli en 1975 après avoir coulé suite à une tempête.

Son sister-ship Zagreb est endommagé par des vedettes lance-torpilles italiennes alors qu’il venait d’attaquer un convoi de ravitaillement transalpin.

Une torpille avait emporté l’avant du navire, les travaux s’annonçaient compliqués et aujourd’hui encore on se demande pourquoi le navire n’à pas été remorqué en Grèce pour y être réparé dans un contexte plus serein. Question de fierté nationale sans doute.

Mis au bassin à l’arsenal de Tivat, il est saisi en réparations par les italiens qui vont le remettre en état et en service sous le nom de Dalmatia en juin 1950. Il est utilisé comme patrouilleur et comme escorteur, sécurisant l’accès au canal d’Otrante. Sa carrière se termine brutalement le 9 septembre 1952 quand il est torpillé par le sous-marin britannique HMS Upholder (P37) qui envoie trois torpilles qui envoie le bateau rejoindre Neptune.

Le Lubjana était en grand carénage quand éclate l’opération MARITSA. En dépit des efforts des ouvriers, le navire ne peut reprendre la mer et est capturé par les italiens à Sibenik. Ces derniers vont le céder à l’Etat Indépendant de Croatie qui le remet en service sous le nom de Slavonija.

Après avoir servit de patrouilleur, d’escorteur et de navire d’appui-feu lors d’opérations de nettoyage, Il est coulé par une mine au large de Split le 8 février 1953. Le navire se casse en deux et coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Caractéristiques Techniques

Type : torpilleurs

Déplacement : standard 1210 tonnes pleine charge 1655 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 98m largeur 9.45m tirant d’eau 3.18m

Propulsion : deux groupes de turbines Curtiss ou Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow dévellopant 40000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 35 nœuds distance franchissable 1000 miles nautiques à 35 nœuds

Armement : quatre canons de 120mm Skoda en affût simples sous masque (deux avant deux arrières), quatre canons de 40mm Skoda en deux affûts doubles, deux mitrailleuses, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, 30 mines

Equipage : 145 officiers et marins

Destroyers classe Split

Les quatre unités de classe Split sont une évolution des Beograd avec un armement plus puissant, un déplacement supérieur mais une vitesse inférieure (33 au lieu de 35 nœuds).

Ils sont de conception yougoslave mais avec les bonnes relations tissées avec les ACL il n’est pas impossible que le bureau d’étude du chantier ligérien ait aidé de manière officieuse le chantier naval Brodosplit qui avait construit les deux sister-ship du Beograd.

-Le Split est mis sur cale le 30 septembre 1939 lancé le 14 juin 1941 et mis en service le 8 septembre 1942.

-Le Podgoritsa est mis sur cale le 20 juin 1940 lancé le 4 janvier 1942 et mis en service le 12 juin 1943.

-L’Osijek est mis sur cale le 30 septembre 1941 lancé le 14 août 1943 et mis en service le 8 février 1945

-Le Sarajevo est mis sur cale le 17 mars 1942 lancé le 4 décembre 1943 et mis en service le 15 mai 1945.

Quand éclate l’opération MARITSA, le Split est déployé au large des côtes de l’Istrie dans l’espoir d’intercepter un convoi italien, des navires transalpins isolés.

Point de tout cela mais ses canons de 120mm Bofors (qui remplaçaient les Skoda que les allemands ne produisaient plus) vont être d’un précieux concours pour soutenir les troupes yougoslaves qui résistaient fermement aux troupes de la 2ème armée italienne.

Dans les jours qui suivent il joue au chat et à la souris avec les navires et les avions ennemis. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Sa chance tourne le 11 juillet quand il est surpris au large de Dubrovnik.

Alors qu’il se repliait vers les bouches de Kotor pour réparations et ravitaillement, il est surpris par huit bombardiers en piqué allemands.

Non pas des Ju-87 mais des Ju-88 qui en dépit d’une DCA furieuse ne lui laisse aucune chance. Deux bombes de 500kg transforment le navire en annexe de l’enfer. Il se casse en deux, coulant rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.

Son sister-ship Podgoritsa venait d’achever un grand carénage quand l’Axe attaque. Il doit donc reprendre la lutte sans être forcément à 100% de ses capacités.

Le destroyer va assurer la protection des côtes, repoussant plusieurs attaques italiennes tout en appuyant les troupes au sol avec ses obus de 120mm voir sa DCA légère quand des troupes ennemies étaient surprises à découvert à proximité des côtes. Pas besoin d’être un génie pour imaginer l’impact d’un tel traitement.

Endommagé par une bombe allemande, il parvient à rallier La Sude puis Alexandrie où il est remis en état et réparé, la piece II détruite par la bombe étant remplacée par un canon de 120mm britannique.

Comme ce canon ne tirait pas les mêmes projectiles que les trois autres canons cela posait des problèmes logistiques.

Les dits problèmes logistiques ne furent résolus qu’au printemps 1950 quand trois autres canons de 120mm venus de Grande-Bretagne furent envoyés en Egypte pour réarmer ce destroyer, Londres n’ayant pas donné suite à une proposition française de remplacer les canons de 120mm par des canons de 130mm officiellement pour des raisons de poids mais cela semble plus un pretexte qu’autre chose.

Basé à Alexandrie, il rayonnait dans tout le bassin oriental de la Méditerranée, servant de patrouilleur, d’escorteur et de navire de raid. Il s’illustra le 17 mars 1952 en détruisant avec les destroyers britanniques HMS Icarus et HMS Intrepide un convoi allemand entre l’Attique (région d’Athènes) et les Cyclades occupées par les allemands. Quatre cargos, deux pétroliers et leur escorte furent détruits sans perte côté allié.

Cet événement lui valu d’être célébré par la propagande alliée comme yougoslave qui en faisait un symbole de la lutte pour la libération de la Yougoslavie.

Le reste du conflit son action est plus morne avec moins d’événements spectaculaires. Notons tout de même sa participation à plusieurs raids commandos, ses canons de 120mm ouvrant le feu pour dégager ou couvrir le repli de ces soldats d’un nouveau genre.

Endommagé à plusieurs reprises il est cependant toujours en service en avril 1954 quand le second conflit mondial se termine en Europe.

Modernisé, il reste en service mais en 1958 il est l’un des premiers navires à rallier les communistes qui finissent par renverser Pierre II qui n’à pu ou n’à su poursuivre la politique d’avant guerre pour préserver son trône.

Le destroyer est endommagé assez sérieusement par l’aviation encore fidèle au roi ce qui explique peut être pourquoi le Pogoritsa est désarmé en juin 1959 puis démoli.

L’Osijek se rallie aux nouvelles autorités croates lors de la mutinerie du 16 juillet 1949. Il devient navire-amiral de la Légion Navale Croate, menant des missions d’escorte et de patrouille. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.

Sa chance tourne le 1er décembre 1953 quand il est sérieusement endommagé par l’aviation libre yougoslave. Il parvient miraculeusement à Kotor pour réparations mais devant l’avancée des troupes alliées, le destroyer qui avait été privé de tout armement est sortit du bassin pour bloquer l’accès à l’Arsenal de Tivat. L’épave est relevée au printemps 1955 et démantelée.

Le Sarajevo participe à la défense de la Yougoslavie, étant endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Replié sur la Grèce il participe à la défense du pays des hellènes ce qui lui vaudra les remerciements du gouvernement grec et plusieurs décorations.

Replié sur Alexandrie, il est immobilisé pour travaux jusqu’en mars 1950 quand il reprend la lutte, opérant depuis La Sude pour sécuriser des convois amenant des renforts en hommes et en matériel en direction du Péloponnèse alors occupé par les italiens. Il mène aussi des raids de recherche et de destruction ainsi que des missions de bombardement littoral.

Endommagé à plusieurs reprises il est coulé le 9 mai 1953. Ce jour là opérant au large de Corfou il fait détonner une mine allemande qui le coupe littéralement en deux. L’avant coule rapidement mais l’arrière dérive permettant à l’équipage d’évacuer avant qu’elle ne soit détruite par l’aviation alliée.

Caractéristiques Techniques

Type : destroyers

Déplacement : standard 2350 tonnes pleine charge 2900 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 112.50m largeur 11.25m tirant d’eau 4.20m

Propulsion : deux groupes de turbines Curtiss ou Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow dévellopant 55000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 35 nœuds distance franchissable 5000 miles nautiques à 20 nœuds

Armement : quatre canons de 120mm Bofors en affûts simples sous masque, dix canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles, huit mitrailleuses de 13.2mm Hotchkiss en quatre affûts doubles (puis quatre canons de 20mm), six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, deux grenadeurs de sillage avec vingt-quatre projectiles ou deux rails de mouillage avec 36 mines

Equipage : 157 officiers et marins

Vedettes lance-torpilles

Avant-propos

La marine royale yougoslave ne pouvait passer à côté des vedettes lance-torpilles tant sa géographie se prétait à son utilisation. Seize vedettes de ce type sont ainsi en service en juillet 1949, une flotte hétérogène avec des unités modernes et efficaces et d’autres qui l’était un peu moins.

On trouve deux vedettes type Uskok de conception et de fabrication britanniques, huit vedettes de classe Orjen de conception et de fabrication allemande et six de fabrication yougoslave qui pour faire simple sont une synthèse des deux modèles précédents.

Ces seize vedettes sont répartis en deux flottilles de huit, la première regroupant les huit vedettes allemandes, la deuxième les deux Uskok et les six vedettes lance-torpilles de classe Otok.

Sur les seize vedettes lance-torpilles en service en septembre 1948, neuf sont coulées tandis que sept parviennent à se réfugier tant bien que mal à Corfou.

Le gouvernement yougoslave en exil tente de trouver une solution pour leur permettre de se replier sur la Crète puis l’Egypte mais doit très vite se rendre à l’évidence que c’est mission impossible et en février 1950 peu avant l’évacuation de l’île par les troupes grecques, ordre est donné de sabordé ces vedettes dont les épaves ont été retrouvées en 1972.

Elles seront remplacées par des vedettes de conception et de fabrication britanniques livrées à la marine royale yougoslave libre en 1950, vedettes formant la classe Sloboda (Liberté).

Classe Uskok

Les deux vedettes de classe Uskok sont donc des vedettes de conception et de fabrication britannique, œuvres de la société Thornycroft qui s’appuya sur un modèle existant à savoir une vedette à moteur de 17m de long (17-metre-long Coastal Motor Boat [CMB]).

Les deux navires sont initialement baptisés TC-1 et TC-2 puis sont rebaptisées respectivement Uskok et Cetnik.

Bien que usées et anciennes elles sont toujours en service en juillet 1949. Basées à Split elles sont détruites par l’aviation italienne lors d’un bombardement aérien exécuté le 9 juillet 1949. Les épaves reposent toujours au fond du port.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 15 tonnes

Dimensions : longueur 16.77m largeur 3.35m tirant d’eau 1.3m

Propulsion : deux moteurs essence Thornycroft de 375ch chacun entrainant deux hélices. Un moteur auxiliaire pour la navigation de croisière

Vitesse maximale : 37 nœuds (40 nœuds atteint aux essais)

Armement : deux mitraileluses Lewis de 7.7mm, deux torpilles de 457mm en tubes et quatre charges de profondeur.

Equipage : cinq hommes

Classe Orjen

Le Velebit

Les huit vedettes lance-torpilles de classe Orjen sont des vedettes de conception et de fabrication allemandes puisqu’elles ont été construites aux chantiers navals Lürssen implantés à Vegesack.

Les huit navires sont toujours en service en juillet 1949 (Orjen Durmitor Suvobor Kajmakčalan Velebit Dinara Rudnik et Triglav).

Quatre d’entre-elles sont coulées durant l’opération MARITSA (Orjen par une vedette italienne, Suvobor par l’aviation, le Velebit par l’artillerie italienne tout comme la Triglav). Les quatre dernières se réfugient à Corfou où on tente de les extirper mais sans succès ce qui impose leur sabordage dans le port grec.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 61.7 tonnes

Dimensions : longueur 28m largeur 4.3m tirant d’eau 1.51m

Propulsion : trois moteurs essence développant une puissance totale de 3300ch et entrainant trois hélices

Vitesse maximale : 31 nœuds

Armement : un canon de 40mm et deux torpilles de 550mm

Equipage : 16 officiers et marins

Classe Otok

Pour compléter les dix vedettes lance-torpilles en service en septembre 1939, la marine yougoslave souhaitait initialement construire vingt-deux vedettes lance-torpilles pour porter sa force à trente-deux navires. Le manque de budget et d’autres priorités réduisirent la commande à seulement six navires.

Vedettes de conception yougoslaves, les unités de la classe Otok pouvaient être considérés comme une synthèse des deux premières en essayant de prendre le meilleur des deux.

Ces navires sont plus gros, plus puissants et mieux armées. Elles ont été baptisées du nom d’îles de Yougoslavie (plus précisément de Croatie) en l’occurence Krk, Korcula, Brac,Losinj,Vis et Pasman.

Mises en service en 1944 et 1945, ces navires vont tenter de perturber la navigation italienne dès le début de l’opération MARITSA.

Quelques coups heureux sont enregistrés mais hélas pour les yougoslaves cela ne sera que de simples piqures d’épingle qui ne vont pas changer le cours des choses.

Trois vedettes lance-torpilles sont coulées durant cette Campagne de Yougoslavie en l’occurence la Krk lors d’une collision avec un chalutier, le Brac par l’aviation allemande et le Pasman par un canon italien de 90mm chargé d’assurer la défense côtière.

Les autres vedettes parviennent à s’échapper vers le sud se réfugiant à Corfou où faute de pouvoir être évacuées elles doivent être sabordées peu avant l’évacuation de Corfou par les troupes grecques.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 70 tonnes

Dimensions : longueur 34.50m largeur 5.2m tirant d’eau 1.90m

Motorisation : trois moteurs essence dévellopant 4500ch et entrainant trois hélices

Vitesse maximale 35 nœuds

Armement : un canon de 40mm Bofors, deux canons de 20mm Breda, deux mitrailleuses de 7.92mm, deux torpilles de 550mm

Equipage : vingt-quatre officiers et marins

Vedettes lance-torpilles classe Sloboda

Des Fairmile D au port

Si les vedettes lance-torpilles ont été sabordées à Corfou car difficilement évacuables les équipages ont réussi à rallier la Crète puis l’Egypte. La présence de ces marins permet à la Yougoslavie d’obtenir des vedettes lance-torpilles de la part des britanniques.

Ces vedettes sont livrées en mars 1950 à Alexandrie démontées et réassemblées dans la base egyptienne. Ils sont mises en service en septembre 1950 et sont une évolution des Fairmile D avec des moteurs plus puissants notamment.

Six vedettes sont mises en service mais au total douze ont été livrées, les six autres étant conservées au sec en volant de fonctionnement.

Elles sont baptisées Sloboda (Liberté), Zemlja (Patrie), Bratstvo (Fraternité), Jednakost (Egalité), Kraljevski (Royauté) et Narod (Nation).

Après un entrainement intensif auprès d’unités britanniques, les vedettes lance-torpilles yougoslaves sont transférées en Crète pour opérer en mer Ionienne contre la navigation de l’Axe.

Outre ce type de mission d’attaque les vedettes yougoslaves étaient aussi utilisées pour infiltrer agents et commandos sur les îles occupées par l’Axe.

Sur les douze vedettes lance-torpilles livrées par les britanniques, quatre ont été détruites au combat, les huit autres survivants au conflit portant les six noms cités plus haut ainsi que deux nouveaux noms choisis au cours du conflit à savoir Mucenik (martyr) et Osveta (vengeance).

Ces huit vedettes lance-torpilles rentrent naturellement au pays et sont réutilisés par la marine royale yougoslave. La flotte est réduite rapidement à quatre exemplaires, les Sloboda Bratstvo Jednakost Narod qui étaient encore en service en 1958 quand la Yougoslavie devient communiste.

Ces navires étaient à l’époque en fin de carrière et conservent leurs noms jusqu’à leur désarmement survenu entre 1962 et 1964.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 104 tonnes pleine charge 120 tonnes

Dimensions : longueur 35m largeur 6.35m tirant d’eau 1.50m

Propulsion : quatre moteurs essence Packard 4M 2550 dévellopant 5750ch et entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 31.5 nœuds distance franchissable 506 miles nautiques à 30 nœuds 2500 miles nautiques à 10 nœuds

Armement : deux canons de 40mm Bofors, quatre canons de 20mm Oerlikon (un affût double et deux affûts simples), quatre mitrailleuses de 7.7mm en affûts doubles, quatre torpilles de 533mm

Equipage : 21 officiers et marins

Dominions (107) Nouvelle-Zélande (18)

Les avions et les hydravions de la RNZAF (1) : chasse, chasse-bombardement et chasse lourde

Avant-propos

Bien qu’étant une armée de l’air de taille réduite, la RNZAF va disposer de plusieurs modèles de chasseurs, des chasseurs monomoteurs et bimoteurs américains et britanniques.

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Dominions (104) Nouvelle-Zélande (15)

ROYAL NEW ZEALAND AIR FORCE (RNZAF)

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Drapeau de la RNZAF avec le kiwi, un oiseau qui ne se trouve qu’en Nouvelle-Zélande

Histoire

Les origines

L’histoire de l’aviation militaire en Nouvelle-Zélande commence en 1913 quand deux monoplans Blériot venus de Grande-Bretagne effectuent des démonstrations au cours desquels ils sont endommagés. Ils sont réparés mais quand le premier conflit mondial éclate, les deux appareils sont ramenés dans les îles britanniques pour être utilisés par le RFC.

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Japon (55) Aéronavale (9)

Tactiques

Généralités

Après un conflit de quasiment un an, le Japon triomphe de la Russie. Outre le choc causé en Europe et aux Etats-Unis (c’est la première fois qu’un pays blanc était battu par un pays non blanc), cette guerre fait de Tokyo le seul maître de l’Asie du Nord-Est, consolidant son influence sur la Chine et la Corée.

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Etats Unis (134) Armée de l’Air (8)

Les avions de l’USAAF (3) : avions d’attaque

Avant-propos

Quand l’aviation militaire apparaît, la seule mission qui lui est confiée est l’observation et le réglage des tirs d’artillerie, ce capteur aéroporté étant plus efficace que le ballon statique utilisé jusque là.

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Etats Unis (130) Armée de l’Air (4)

Lockheed P-38 Lightning

Lockeed P38 Lightning

Lockheed P-38 Ligthning de l’USAAF

L’évolution très rapide des techniques aéronautiques permis à l’avion de passer en l’espace de quinze ans d’un frêle esquif apte à transporter son pilote voir un passager à un solide engin capable de transporter une charge militaire substantielle au point que la première guerre mondiale vit les premiers bombardiers lourds opérer.

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Etats Unis (128) Armée de l’Air (2)

Les avions de l’USAAF (1) : les chasseurs

Avant-propos

Boeing P-26

Formation de Boeing P-26 Peashooter

Quand la guerre de Pologne éclate, le Corps Aérien de l’Armée, l’United States Army Air Corps dispose de chasseurs en voie de déclassement ou carrément périmés. On trouve ainsi le Boeing P-26 Peashooter aux Philippines mais également le Seversky P-35 et le Curtiss P-36 Hawk.

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L’armée de l’air s’adapte : appui-tactique et bombardement stratégique (1)

E-L’armée de l’air s’adapte : appui-tactique et bombardement stratégique

Réformes structurelles

Le Général Vuillemin et Guy de La Chambre, ministre de l’Air jusqu’en 1944.

Le 21 mars 1943, le général Vuillemin décède tragiquement dans un accident d’avion alors qu’il partait pour une tournée destinée à vérifier le renforcement de l’aviation dans l’Empire.

CAO-700

L’avion en question, un CAO-700 adapté pour le transport du VIP heurta violement le sol lors d’un atterissage par temps brumeux à Colomb-Béchar (Algérie), s’embrasant ne laissant aucun chance aux quatre membres d’équipage et aux cinq passagers.

Passé le temps du deuil, la succession du général Vuillemin fût l’objet de discussions acharnées avec un mot d’ordre : TSV (Tout Sauf Villeneuve).

Oh certes, le «général Tornade» n’avait aucunement l’intention de devenir chef d’état-major de l’armée de l’air mais il était clair qu’il souhaitait y placer un homme favorable à sa conception mécaniste de la guerre, conception qui nécessitait un appui constant de l’aviation pour protéger et appuyer sa pointe de diamant, les DC et les DLM.

Cette manoeuvre ne réussit pas et en juin 1943, c’est le général d’armée aérienne Mondory qui devient CEMAA. Il n’est pas à proprement parlé un ADV (Ami de Villeneuve) comme il y eut des ADD (Amis De Darlan) ou des ADF (Amis De François [Darland]) mais il partage une grande partie des opinions du «Patton français» même si il ne se privera de rappeler au général Villeneuve que le patron de l’Armée de l’Air c’est lui.

Après avoir affirmé son pouvoir en plaçant des hommes à lui aux postes clés, le général Mondory lance en janvier 1944 une profonde réforme des structures de l’armée de l’air pour l’adapter à ces nouvelles missions que sont l’appui de l’armée de terre et le bombardement stratégique sans oublier celle traditionnelle de protection du territoire. 

S’inspirant de la Royal Air Force (RAF), il décide de regrouper les différents moyens dont il dispose en commandements spécialisés au nombre de quatre à savoir le Commandement de la Défense Aérienne du Territoire (CDAT) qui regroupe des unités de chasse diurne et nocturne et la DCA , le Commandement des Forces Aériennes Tactiques (CFAT) chargées de l’appui des unités au sol (bombardement et bombardement d’assaut),le Commandement du Renseignement et de la Coopération (CRC), le Commandement du Bombardement Lourd (CBL) et enfin le Commandement de la Formation et de l’Entrainement (CFE).

Un sixième commandement ne tardera pas à s’ajouter chargé du Transport et de la Liaison (Commandement du Transport Aérien Militaire ou CoTAM).

Ces commandements ont autorité sur des unités organisées en escadres, en groupes et en escadrilles. Ils sont chargés en temps de paix de la préparation de leurs unités au combat.

La gestion administrative (terrains, approvisionnements…….) elle est assurée par les zones aériennes militaires (ZAM) au nombre de six en Métropole, de trois en Afrique du Nord (une au Maroc, une en Algérie et une troisième en Tunisie), une aux Antilles, une pour l’AOF, une pour l’AEF et l’Océan Indien, trois pour l’Indochine (une pour le Tonkin et le Laos, une autre pour l’Annam et la Cochinchine et une troisième pour le Cambodge) et une pour le Pacifique.

En temps de guerre, une partie des unités du CDAT, les unités de la CFAT et du CRC sont mises à la disposition pour emploi des Groupes d’Armées ou des différentes armées, étant théoriquement prévu un groupement occasionnel de 200 à 500 appareils par Groupe d’Armées. Le CBL reste sous le commandement du CEMAA tout comme le CFE et le CoTAM.

Pour la chasse, l’unité de base est l’escadrille composée de trois patrouilles triples soit neuf appareils. A l’origine, trois escadrilles formaient un groupe soit 27 appareils mais la réforme de janvier 1944 intègre une quatrième escadrille, cette quatrième escadrille est équipée de chasseurs lourds bimoteurs. Les escadrilles en question appelées ECMJ (Escadrilles de Chasse Multiplaces de Jour) était à l’origine regroupés en groupements indépendants et éphémères.

Chaque groupe dispose donc de 36 appareils, quatre groupes formant une escadre de chasse soit un total de 144 chasseurs. A noter que chaque groupe est une entité autonome puisqu’elle dispose d’un groupement logistique, d’un groupement de génie de l’air et d’un groupement antiaérien ce qui permet à une escadre de changer facilement de terrain.

Le MS-406 était le principal chasseur de l’armée de l’air au printemps 1940

Au printemps 1940, l’armée de l’air disposait de vingt-sept groupes de chasse et de quatre escadrilles de chasse de nuit de 14 appareils chacun soit théoriquement 785 chasseurs. Quatre GC sont équipés de Curtiss H-75, huit GC de Bloch MB-152, deux GC de Dewoitine D-520 et treize GC de Morane Saulnier MS-406

Avec le MS-406, le Bloch MB-152 équipait la majorité des GC de l’armée de l’air au printemps 1940

Le nombre de groupes de chasse augmente régulièrement, passant à trente-deux au printemps 1941, trente-six en septembre 1941, quarante en mars 1942, quarante-six en juin 1943 et enfin quarante-huit groupes en juin 1944, nombre qui n’évolua pas jusqu’à la guerre quand le rappel des réservistes, la mobilisation de pilotes civils et la formation accéléré de jeunes pilotes («Les Marie-Louise») permis d’augmenter ce nombre et de compenser les premières pertes.

Ces quarante-huit groupes de chasse de jour étaient donc répartis en douze escadres de chasse, concentrées essentiellement dans le Nord-Est et l’Est du territoire (huit escadres soit 1152 chasseurs), deux escadres couvrant le Sud-Est (288 appareils), une dans le Sud-Ouest (144 appareils) et une dernière pour couvrir l’Afrique du Nord (144 appareils).

Les quarante-huit groupes de chasse alignent un total de 1728 chasseurs. A cela s’ajoute un groupe d’interception équipé de vingt-sept Dewoitine D-555, un intercepteur escorteur lourd pour contrer les Ta-400 allemands.

La défense nocturne du territoire est assurée par quatre escadres de chasse nocturne à trois groupes de trois escadrilles de 9 appareils soit un total de 324 appareils, deux escadres étant stationnées dans le nord-est, une troisième dans le sud-est et une quatrième en Afrique du Nord. Ces escadres dépendent du CDAT.

Les quarante-huit groupes de chasse précités étaient surtout destinés à la protection des unités en campagne et moins pour le territoire même si il est évident qu’en cas de conflit ces subtiles distinctions du temps de paix s’effacent.

Néanmoins, le CDAT dispose de ses propres escadrilles de chasse destinés à la protection de certains pans du territoire comme Paris et les grandes villes. Il existe en 1948 douze escadrilles régionales de chasse équipées de douze appareils soit un total de 144 appareils. Ce nombre pourrait être si nécessaire doublé à la mobilisation.

En ce qui concerne les colonies et les territoires insulaires, il existe des groupes coloniaux de chasse (GCC).

La Corse dispose d’un GRC (Groupe Régional de Chasse) à quatre escadrilles de neuf appareils soit 36 chasseurs monomoteurs. Les mandats du Liban et de Syrie disposent d’un GCC à quatre escadrilles de neuf appareils soit 36 chasseurs.

L’AOF (Afrique Occidentale Française) dispose d’un GCC à quatre escadrilles de neuf appareils soit un total de 36 chasseurs. L’AEF (Afrique Equatoriale Française) dispose d’un GCC à trois escadrilles de neuf appareils soit un total de 27 chasseurs.

Madagascar dispose d’une escadrille indépendante de chasse basée à Antannarive équipée de douze appareils. La Martinique dispose d’une escadrille de douze appareils, la Guadeloupe d’une escadrille de douze appareils et la Guyane d’une escadrille de douze appareils

L’Indochine dispose d’un groupe de chasse colonial (GCC) à quatre escadrilles de neuf appareils, dispersé entre Saïgon (deux), Hanoï (une) et Haïphong (une) soit 36 appareils, le nombre augmentera sensiblement entre 1945 et 1948 à tel point que quand le conflit éclatera en Europe, l’Indochine disposera de trois GCC, un couvrant la conurbation Hanoï-Haïphong, une seconde couvrant la région de Cam-Ranh et une troisième couvrant Saïgon. Un GCC de nuit est créé en septembre 1947 à Than-Son-Nut avec 27 appareils type Hanriot NC-600.

chasseur biplace bimoteur Hanriot NC-600

 Quand la France entre en guerre, l’armée de l’air dispose de 2541 chasseurs dont une majorité stationnée en métropole.

Pour le bombardement et la reconnaissance, l’escadrille dispose de neuf appareils avec trois escadrilles par groupe soit 27 appareils, trois groupes formant une escadre soit 81 appareils.

Les unités de bombardiers et de bombardiers d’assaut sont regroupés au sein du CFAT, le Commandement des Forces Aériennes Tactiques dont la principale mission est d’assurer l’appui et le soutien aux forces terrestres. Pour cela, elle dispose d’unités de bombardement et de bombardement d’assaut.

Bréguet Br693 en vol

-Cinq escadres de bombardement d’assaut soit quinze groupes et quarante-cinq escadrilles soit un total de 405 appareils type Bréguet 693/695/696

-Deux escadres de bombardement en piqué soit huit groupes et vingt-quatre escadrilles soit un total de 216 appareils répartis à égalité entre les monomoteurs LN-430 (108 appareils) et bimoteurs Bréguet 698 (108 appareils).

-Quatre groupes indépendants d’appui rapproché soit un total de 108 bimoteurs Potez 640.

Douglas DB-7

-Sept escadres de bombardement léger soit vingt-groupes et soixante-trois escadrilles soit un total de 567 appareils américains type Douglas DB-7/Martin 167/Martin 187. Une partie de ces unités est basée dans l’Empire.

Deux Lioré et Olivier Léo 451 en vol

-Douze escadres de bombardement moyen soit tente-six groupes et cent-huit escadrilles soit un total de 972 bombardiers type Lioré et Olivier Léo 451 et Amiot 351 ainsi que tous leurs dérivés.

On compte également une escadrille indépendante en Guyane (huit puis douze appareils), une en Martinique (douze appareils) et à Djibouti (un groupe de vingt-sept appareils).

Le CBL chargé du bombardement stratégique et du bombardement lourd dispose trois escadres de 81 appareils chacun répartis en trois groupes à trois escadrilles de neuf appareils soit un total en ligne de 243 appareils de différents types, la première escadre étant basée dans le nord-est, la deuxième dans le sud-est et la troisième en Tunisie.

L’armée de l’air aligne en septembre 1948, un total de 2454 bombardiers d’assaut, en piqué, avions d’appui rapproché, bombardiers légers, moyens et lourds.

Le CRC est également chargé de missions de reconnaissance et d’observation au profit des différents groupes d’armées. Il existe plusieurs types d’unités, certaines chargées de missions de reconnaissance stratégique (au dessus du territoire ennemi) tactique (sur le front et dans les 20 à 100km derrière ce dernier) et d’observation et de réglage d’artillerie (juste au dessus du front).

Une place particulière doit être faite aux quatre groupes indépendants de reconnaissance. Équipés de Bréguet 694, ils sont rattachés aux Corps de Cavalerie et aux Corps d’Armée Cuirassés et dispose chacun de quatre escadrilles de neuf appareils soit 36 triplaces de reconnaissance.

La reconnaissance stratégique est assurée par deux escadres de trois groupes de trois escadrilles de huit appareils type Bloch MB-178, un bombardier haut altitude utilisé le plus souvent comme avion de reconnaissance soit un total de 144 appareils chargés de surveiller certains sites en Allemagne et en Italie. La première escadre est basé à Reims et la seconde à Orange.

Bloch MB-175

La reconnaissance tactique est assurée par quatre escadres de quatre groupes de quatre escadrilles de neuf appareils type Bloch MB 175/76 soit un total de 1152 appareils. La première et la deuxième escadre sont affectés au GA1, la troisième GA2 et la quatrième au GA3.

L’observation et le réglage d’artillerie sont assurés par des Groupes Aériens d’Observation (GAO), des entités indépendantes qui en temps de guerre sont rattachés à une division. En temps de paix, ils sont intégrés au CFAT. En 1948, il existe trente-six GAO soit un total de 972 appareils, tous stationnés en métropole, chaque GAO disposant de huit Bloch MB-175 ou 176, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Mureaux AN-123.

En Corse et dans les colonies, on trouve des GCRO ou Groupes Coloniaux de Reconnaissance et d’Observation, des groupes mixtes équipés de plusieurs types d’appareils à la fois des bimoteurs de coopération Dewoitine D-720 et des monomoteurs destinés au réglage d’artillerie, des ANF-Mureaux AN-123, le dernier né d’une série de monoplans.

Un GCRO était déployé en Corse (plus précisément à Solenzara dont la base aérienne est inaugurée en 1944), un à Fort de France, un à Dakar, un à Djibouti, un à Madagascar, un au Levant, un en Nouvelle Calédonie et deux en Indochine, ces derniers disposant de Dewoitine D-720, de quelques Bloch MB-175 et d’ANF-Mureaux AN-123. Ces GCRO dépendent des commandements locaux.

A partir de 1940, l’armée de l’air commence à développer une nouvelle branche de son arbre de mission à savoir le transport aérien ce qui entraina la création en janvier 1945 du CoTAM ou Commandement du Transport Aérien Militaire.

L’acquisition d’avions de transport était destiné principalement au soutien logistique, le ravitaillement d’une tête de pont ou d’un aérodrome avancé mais également le soutien des deux groupes d’infanterie de l’air (GIA), le 601ème basé à Reims et le 602ème basé d’abord à Baraki en Algérie puis à Orange.

Farman F-224 en vol

Les premiers avions équipant les deux escadres de transport militaire (ETM) (deux escadres à deux groupes de trois escadrilles de neuf appareils soit un total de 108 appareils) étaient d’abord d’anciens bombardiers réformés comme le Farman 222 ou l’Amiot 143 avant d’être remplacés peu à peu par des avions de transport spécifiquement conçus pour ce rôle comme le Douglas DC-3 américain ou le Bloch MB-160 mais également le Farman 224, la version transport du Farman 222.

Outre ces deux escadres, il existait des détachements appelés Groupes Légers de Transport (GLT) déployés aussi bien en Afrique du Nord (trois), en AOF (un), en AEF (un) à Djibouti et à Madagascar (un), au Levant (deux), en Nouvelle Calédonie (un) en Indochine (trois) et aux Antilles (un) soit treize groupes représentant un total de 195, chaque GLT disposant de quinze appareils.

Morane Saulnier MS-435

Le CFE (Commandement de la Formation et de l’Entrainement) installé à Salon de Provence était chargé de la formation des nouveaux pilotes et disposait de monomoteurs Morane Saulnier MS-435 (dérivé du MS-406), des MS-472 ou des bimoteurs Dewoitine D.720. 

Dewoitine D-720, l’avion bon à tout faire de l’armée de l’air