Le Conflit (26) Norvège (26)

Ordre de Bataille Allemand

De solides fortifications

Un exemple de fortification allemande en Norvège remis en état et faisant le bonheur des touristes du monde entier

Dès la conquête de la Norvège les allemands se sont lancés dans d’imposants travaux de fortifications, travaux qui en dépit de l’action de la résistance norvégienne et des commandos alliés vont transformer le pays en une véritable forteresse, la Festung Norge.

Le pays se transforme en un véritable chantier à ciel ouvert. Face à ce déploiement le gouvernement en exil norvégien est partagé. Ils n’ont aucune envie de favoriser la défense du pays mais ces chantiers offre du travail aux norvégiens qui ne peuvent ou ne veulent quitter leur pays.

Finalement Haakon VII et son gouvernement ordonnera «de ne pas s’y opposer et de ne pas les favoriser». Des sabotages ont lieu mais c’est surtout une grève du zèle qui est menée ce qui poussera les allemands à mobiliser prisonniers de guerre et travailleurs forcés raflés dans toute l’Europe.

La priorité est de sécuriser et de fortifier les ports norvégiens pour permettre de protéger les unités appelées à être stationnées en Norvège pour empêcher un retour offensif des alliés, Berlin craignant une contre-offensive alliée immédiate.

Des batteries côtières de campagne sont aménagées. Dès la prise des quelques batteries côtières norvégiennes, les allemands les aménagent sommairement et installent des pièces médianes (150mm le plus souvent) pour repousser les unités légères alliées voir couler des transports et autres navires de charge.

La Campagne de Norvège (1948) terminée les allemands veulent mettre sur pied une véritable muraille pour rendre inexpugnable la Norvège.

Si les allemands avaient su que les alliés ne voulaient pas intervenir immédiatement en Norvège ils auraient peut être investit l’acier, le béton, les armes et les hommes ailleurs………ou pas.

Canon de 406mm utilisé pour défendre les côtes contre une intervention alliée

Après la sécurisation des ports avec des batteries légères, médianes et lourdes (des canons de 406mm destinés initialement aux cuirassés de type H sont ainsi convoyés en Norvège) complétées par des postes d’observation, des abris, des blockhaus d’infanterie, les allemands aménagent de nombreux aérodromes pour augmenter les moyens aériens déployés en permanence en Norvège.

Contrairement à ce que certains pilotes ont écrit après guerre, cette zone n’à pas été négligé et la légende d’unités sous-équipées et sous-entrainées doit être définitivement battue en brèche.

Quand il devient évident que les alliés voulaient débarquer en Norvège, les allemands décident de transformer le pays en forteresse, de faire de la Norvège le tombeau de la soldatesque alliée.

Des lignes fortifiées vont entourer Kristiansand et Oslo, le Telemark va devenir un véritable gruyère de galeries et de blockhaus. Encore aujourd’hui on redécouvre régulièrement des abris et des tranchées oubliées.

Ce n’est pas une Ligne Maginot nordique mais ce n’est pas une simple ligne de tranchées de campagne. Autant dire que les alliés n’allaient pas traverser le Telemark sans payer le prix du sang.

Comme le contrôle de la totalité du territoire était impossible, les allemands ont aussi pratiqué une sorte de terre brûlée en multipliant tranchées, abattis minés, maisons piégées (ce qui entrainera la mort d’un certain nombre de commandos alliés à la recherche d’un abri) pour rendre encore plus pénible l’avancée des troupes au sol.

Avec un tel dispositif les allemands espèrent tenir le plus longtemps possible, certains enthousiastes espérant faire de la Norvège une zone de repli pour préparer la contre-offensive décisive qui avec les armes miracles devra libérer le Vaterland. On connait la suite……. .

Kriegsmarine

Croiseurs et destroyers

Croiseur lourd Admiral Hipper

-Croiseurs lourds Admiral Hipper et Admiral Reuter, le premier est stationné à Trondheim, le second à Bergen

KMS Z.9 Wolfgang Zenker

-Zerstörer : Z.9 Wolfgang Zenker Z.14 Friedrich Ihn Z.15 Erich Steinbrick Z.19 Z.58 Z.60 Z.62 Z.66 Z.69 Z.71 Z.72.

Ils sont stationnés dans les différents ports, les Z.9 Wolfgang Zenker et Z.14 Friedrich Ihn sont stationnés à Narvik, le Z.15 Erich Steinbrick est stationné à Aalborg, le Z.19 est stationné à Bergen en compagnie du Z.58. Les Z.60 et Z.69 sont stationnés à Oslo, le Z.62 est stationné à Trondheim, le Z.66 est stationné à Namsos en compagnie du Z.71, le Z.72 à Kristiansand.

Torpilleurs et escorteurs

-Unités légères : torpilleurs T.43 T.51 T.52 T.53 T.54 Neue Geleitboote G.27 G.29 G.36 G.39 G.42 G.43 G.49.

Le T.43 est stationné à Trondheim en compagnie du T.51, le T.52 est stationné à Aalborg, le T.53 est stationné à Narvik, le T.54 est stationné à Bergen.

Le G.27 est stationné à Copenhague, le G.29 est stationné à Bergen le G.36 est stationné à Namsos, le G.39 est stationné à Oslo, le G.42 est stationné à Trondheim en compagnie du G.43 alors que le G.49 est stationné à Kristiansand.

Vedettes et «poussière navale»

Chargement d’une torpille G7 à bord d’une S-Boote

-Vedettes lance-torpilles : 10. Schnellboatflottille S.86/88/90/92/94/96/98/100 12. Schnellboatflottille S.102/104/106/108/110/112/114/116, la première flottille est stationnée à Bergen, la seconde à Namsos.

-R-Boote : 10. R-Flottille : R-50/52/54/56/58/60 12. R-Flottille : R-72/74/76/78/80/82 17. R-Flottille R.86/88/90/92/94/96, la première est stationnée à Narvik, la seconde à Trondheim et la dernière se partage entre Aalborg et Copenhague.

-M-Boote : M.63/66/67/68/69/70/71/72/74/76/78/80/82/84/97/99/101/103/105/107. Ces navires sont dispatchés dans les ports de Norvège et de Danemark selon le schéma suivant :

-Copenhague : M.63 M.66 M.107

-Aalborg : M.67 M.68

-Oslo : M.69 M.70 M.105

-Kristiansand : M.71

-Trondheim : M.72 M.74

-Namsos : M.76 M.78 M.103

-Bergen : M.80 M.82 M.99

-Narvik : M.84 M.97 M.101

Sous-marins

Type VII

Les moyens sous-marins sont sur le papier encore non négligeables mais tous les submersibles ne sont pas disponibles et surtout tous ne sont pas menés par des équipages expérimentés. La menace existe mais elle n’est pas aussi importante que jadis. De toute façon les alliés ont engagé de sérieux moyens d’escorte et de lutte anti-sous-marine.

33. U-Flottille stationnée à Trondheim : U-212 U-213 U-214 U-215 U-228 U-247 U-283 U-285

35. U-Flottille stationnée à Bergen : U-217 U-219 U-221 U-223 U-225 U-227 U-284 U-286

37. U-Flottille stationnée à Bodo : U-241 U-242 U-243 U-244 U-245 U-246 U-287 U-288

1. U-Flottile stationnée à Aalborg (depuis septembre 1950 pour désengorger Wilhelmshaven) : U-32 U-34, U-48, U-248 U-250 U-252 U-289 U-290

A ces trois flottilles stationnées en Norvège et à cette flottille stationnée au Danemark vont s’ajouter des sous-marins stationnés dans les bases allemandes encore sous contrôle de la Kriegsmarine notamment sur l’île d’Heligoland mais aussi à Wesermunde, l’estuaire de la Weser et la ville de Brême devenue une véritable Festung.

Sur l’île jadis possession britannique (Londres l’échangea contre Zanzibar en 1890), on trouvait trois flottilles, les 11. U-Flottile 13. U-Flottile et 29. U-Flottile.

La première alignait en septembre 1948 les U-80, U-81,U-82,U-88,U-89,U-90,U-91 et U-92 alors que la seconde alignait les U-37, U-38,U-41 U-110 U-189 et U-190.

Naturellement en octobre 1953, la situation à sacrément évolué puisque nombre de ces loups gris ont fini au fond de la mer du Nord voir au fond de l’Atlantique. Résultat quand les alliés déclenchent l’opération BOREALIS les tois flottilles alignent les moyens suivants :

11. U-Flottile : U-218 U-220 U-222 U-226 U-289 U-290 U-291 U-293 U.296 U.322

13. U-Flottile : U.41 U.189 U.229 U.230 U.231 U.232 U.290 U.292 U.294 U.324

29. U-Flottile : U-193 U-195 U-196 U-198 U-233 U-234 U.297 U.298 U.299 U.300

A Wesermunde, trois flottilles de sous-marins étant encore stationnées même si les alliés bombardaient régulièrement la zone au point que les U-Boat qui ne pouvaient s’abriter dans les U-Bunker plongeaient la journée pour échapper aux attaques aériennes.

7. U-Flottile : U-83,U-85,U-87,U-249 U-251 U-253 U.301 U.302

15. U-Flottile : U-64 U-124 U-254 U-255 U-256 U-257 U-258 U-259

31. U-Flottile : U-203 U-204 U-263 U-264 U-265 U-266 U.303 U.304

A Wilhelmshaven on trouve encore deux flottilles de sous-marins, les 5. et 17. U-Flottile

5. U-Flottile : U-267 U-268 U-269 U-270 U-271 U-272 U-273 U-274 U.305 U.306 U.307 U.308

17. U-Flottile : U-275 U-276 U-277 U-278 U-279 U-280 U-281 U-282

Miscellanées

-MarineInfanterieSchift (MIS) : MIS-1/3/4/5/6/7/8/12. Les MIS-1 et 3 sont stationnés à Narvik, le MIS-4 à Namsos, le MIS-5 à Trondheim, le MIS-6 à Copenhague, le MIS-7 à Aalborg, les MIS-8 et 12 à Bergen.

-Des patrouilleurs auxiliaires de différents types souvent des remorqueurs ou des chalutiers réquisitionnés

-Flak Panzerschip Nymphe (ex-Peter Tordenskjold) stationné à Oslo pour protéger la capitale norvégienne avec un armement composé de quatre tourelles doubles de 127mm, seize canons de 105mm sous masque, des pièces légères (24 canons de 20mm en douze affûts doubles et de 36 canons de 37mm avec vingt-quatre et trente-six .

-Quatre transports armés et deux forceurs de blocus

Aéronavale

Naturellement le Kriegsmarine FliegerKorps n’est pas oublié, déployant plusieurs unités de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine, d’assaut aéromaritime mais aussi de chasse. La principale unité est la 6. Kriegsmarine Fliegerkorps Geschwader qui après avoir été stationnée sur l’île de Sylt sur la base aéronavale de List à rejoint la Norvège et le Danemark pour opérer en Mer du Nord. Cette escadre comprend les unités suivantes :

-Une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 14. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.

-Deux unités de reconnaissance et d’observation maritime baptisées 15. et 17. KFK-Aufklärungsgruppe regroupant un total de cinquante-quatre Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor.

Junkers Ju-288

-Deux unités de bombardement-torpillage baptisées 16. et 18. KFK-Kampfgruppe regroupant un total de soixante-douze Junkers Ju-288.

Messerschmitt Me-109

-Une unité de chasse, le 20. KFK-Jagdgruppe disposant de vingt-quatre Messerschmit Me-109L répartis en trois staffel de huit appareils. Ils couvrent les bases navales norvégiennes de la Kriegsmarine.

A côté de cette escadre on trouve trois unités indépendantes dispersées sur le territoire norvégien mais aussi sur le territoire danoise :

Blohm & Voss Bv138

12. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée au Danemark avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138M destinés à la patrouille maritime et à la lutte anti-sous-marine au large notamment des côtes du Jutland.

18. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage avec pour équipement seize Heinkel He-117, l’évolution du He-115. Cette unité est stationnée dans les Lofoten

24. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Narvik avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138M

Grande-Bretagne (25) cuirassés et croiseurs de bataille (3)

Cuirassés classe Nelson

Adieu G3 et N3, bonjour Nelson et Rodney

Quand le premier conflit mondial éclate, la Royal Navy est la première marine du monde mais ce statut est contesté par l’Allemagne mais surtout par les Etats Unis et le Japon qui pour pouvoir contrôler le Pacifique se lance dans une nouvelle course au cuirassé et au croiseur de bataille, profitant d’une participation limitée au conflit (Japon) où une entrée tardive (Etats Unis).

Enlisé dans le premier conflit mondial, la Grande-Bretagne ne pouvait suivre le rythme infernal imposé par son allié extrême-oriental et par son ancienne colonie. Quand la première guerre mondiale s’achève, la Royal Navy est encore puissante mais elle est devenue un vrai théâtre d’ombres aux cuirassés en voie de déclassement.

Pour ne pas être totalement lâchée, la Grande-Bretagne planifie la construction de quatre cuirassés type N3 (neuf canons de 460mm en trois tourelles triples) et quatre croiseurs de bataille type G3 armés eux de neuf canons de 406mm en trois tourelles triples.

La construction de ces navires est abandonné en raison du traité de Washington qui limite le tonnage global et particulier des navires de ligne. Ce premier traité de limitation des armements navals autorise cependant la Royal Navy à construire deux cuirassés, les futurs Nelson et Rodney.

Voulant respecter les contraintes, la marine britannique choisit de privilégier la protection et l’armement sur la vitesse, une leçon tirée du Jutland.

Quand à l’armement principal, il est concentré à l’avant avec trois tourelles triples de 406mm pour alléger la protection.

Ces deux navires sont baptisés Nelson et Rodney et vont être les seuls cuirassés britanniques construit jusqu’ au milieu des années trente.

Carrière opérationnelle

Le HMS Nelson

Le HMS Nelson

-Le HMS Nelson est mis sur cale aux chantiers navals Armstrong Whitworth de Newcastle le 28 décembre 1922 lancé le 3 septembre 1925 et admis au service actif le 10 septembre 1930.

Dès sa mise en service, il est mêlé à la Grande Mutinerie de la flotte à Invergordon suite à la volonté du gouvernement d’union nationale de Ramsay MacDonald de réduire les traitements des marins et des officiers.

En septembre 1939, il appartient toujours à la Home Fleet appartenant au sein du 2nd Battle Squadron qu’il forme avec son sister-ship Rodney mais également les cuirassés de type R Royal Oak Ramillies et Royal Sovereign.

A partir de septembre 1945, le Nelson et le Rodney sont redéployés en Méditerranée au sein de la 6th Battleship Division du 1st Battle Squadron, la composante cuirassé de la Mediterranean Fleet.

Ces navires étaient toujours en service en septembre 1948, se préparant depuis Alexandrie à affronter la marine italienne en compagnie de la marine française.

Le HMS Rodney

Le HMS Rodney

-Le HMS Rodney est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird de Birkenhead sur la rivière Mersey le 28 décembre 1922 lancé le 17 décembre 1925 et admis au service actif le 10 novembre 1927.

En septembre 1939, il appartient au 2nd Battle Squadron déployé à Scapa Flow en compagnie du Nelson et de trois cuirassés de classe Revenge (Royal Oak Ramillies Royal Sovereign).

En septembre 1945, il est redéployé en Méditerranée en compagnie du Nelson au sein de la 6ème division de la 2ème escadre de ligne.

Ces navires étaient toujours en service en septembre 1948, se préparant depuis Alexandrie à affronter la marine italienne en compagnie de la marine française.

Caracteristiques Techniques

cuirassé HMS Nelson schéma

Déplacement : standard 33313 tonnes (33730 tonnes pour le Rodney) pleine charge 41250 tonnes

Dimensions : longueur (hors tout) 216.4m (entre perpendiculaires) 201.2m largeur 32.3m tirant d’eau : 8.6m (10.2m en charge maximale)

Propulsion : deux groupes de turbines Brown Curtiss alimentées par huit chaudières Admiralty dévellopant une puissance totale de 45000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 23 noeuds distance franchissable : 16500 miles nautiques à 12 noeuds 5500 miles nautiques à 23 noeuds

Schéma de protection des Nelson

Schéma de protection des Nelson

Protection : ceinture 330 à 356mm bulkheads 102 à 305mm protection des cheminées 178 à 229mm barbettes 305 à 381mm tourelles de 16 pouces 190 à 406mm bloc passerelle 159 à 356mm

Armement : neuf canons de 406mm en trois tourelles triples à l’avant, douze canons de 152mm en six tourelles doubles (trois à tribord, trois bâbord), six canons antiaériens de 120mm en affûts simples et trois affûts octuples Pom-Pom, deux tubes lance-torpilles de 622mm.

Quand le second conflit mondial éclate, les Nelson ont perdu leurs tubes lance-torpilles, les affûts Pom-Pom sont remplacés par quatre affûts quadruples Bofors de 40mm et vingt canons de 20mm Oerlikon en affûts doubles.

Aviation : Le Rodney à reçut sur la tourelle «Q» (n°3) une catapulte en 1936, catapulte débarquée en 1941/42.

Equipage : 1361 officiers et marins

Cuirassés classe King George V

Les premiers 35000 tonnes britanniques

Initiatrice de la conférence de Washington qui allait aboutir au traité du même nom, la Grande-Bretagne chercha durant l’entre-deux-guerre (entre le premier conflit mondial et la guerre de Pologne annonciatrice du second conflit mondial) à apparaître comme le bon élève.

Plusieurs explications peuvent être apportés à cette attitude. Outre le profond pacifisme de l’opinion et des élites politiques britanniques, on trouve des motifs économiques, la Grande-Bretagne n’ayant plus les moyens du passé où elle pouvait se permettre d’avoir une marine égale aux deux marines qui la suive plus 10% (two pounder standard plus ten).

Les Nelson furent ainsi parmi les rares à être en dessous des limitations des traités là où d’autres pays n’hésitaient pas à s’arranger avec les dites limitations qui étaient de toute façon sujettes à interprétation.

La construction des cuirassés était interdite jusqu’à l’expiration du traité de Washington à savoir le 31 décembre 1936, le Japon et la France l’ayant dénoncé avant le 31 décembre 1934.

Un nouveau traité signé à Londres limite le déplacement des cuirassés à 35000 tonnes et leur armement principal à des canons de 356mm même si une clause de sauvegarde _rapidement activée_ porte le déplacement autorisé à 45000 tonnes et leur artillerie principale à 406mm.

L’activation de cette clause était trop tardive pour revenir sur les King George V, les canons de 406mm allant équiper les Lion et les Vanguard.

Quand aux cinq “KGV” (on aurait du parler de KGVI mais le roi George V avait voulu rendre hommage à son père qui aurait aimé poursuivre une carrière dans la Royal Navy), ils furent équipés d’un canon de 356mm, un choix politique (tenter de fixer à la baisse l’armement des cuirassés, donner l’exemple) et technique, les amiraux britanniques préférant la cadence de tir à la puissance brute.

Les cinq navires sont baptisés King George V (roi d’Angleterre de 1910 à 1936), Prince of Wales (titre porté par l’héritier du trône d’Angleterre depuis 1301 quand Edouard 1er le donna à son fils le futur Edouard II. A noter que le navire aurait du être baptisé King Edward VIII), Duke of York (titre donné au deuxième fils du roi ou de la reine), Anson (de l’amiral George Anson (1697-1762) qui réalisa un tour du monde entre 1740 et 1744 et qui contribua à la rénovation de la Royal Navy, préparant ainsi le «Britannia rules the waves» du 19ème siècle ) et Howe (de l’amiral Richard Howe (1726-1799) qui s’illustra en particulier durant la guerre d’indépendance américaine et la guerre contre la France révolutionnaire ).

A noter que le Howe fût initialement baptisé Beaty et le Anson Jellicoe mais ils furent débaptisés en raison parait-il de la rancoeur de Churchill à propos des amiraux ayant commandé à la bataille du Jutland.

Carrière opérationnelle

Le HMS King George V en 1940

Le HMS King George V en 1940

-Le HMS King George V (41) est mis sur cale chez Vickers Armstrong à Newcastle-Upon-Tyne le 1er janvier 1937, lancé le 21 février 1939 et admis au service actif le 11 septembre 1940.

Le premier “35000 tonnes” est affecté dès sa mise en service à la Home Fleet, intégrant hors rang le 2nd Battle Squadron avec pour base Rosyth. La mise en service du Anson en janvier 1942 et du Howe en mai de la même année permet l’activation de la 3rd Battleship Division.

Toujours en service en septembre 1948, il était le 5 septembre en fin de carénage, n’étant pas totalement opérationnel même si la guerre va accélérer les essais et la remise en condition.

HMS Prince of Wales en mai 1941

HMS Prince of Wales en mai 1941

Le HMS Prince of Wales (53) est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird de Birkenhead le 1zer janvier 1937 lancé le 3 mai 1939 et admis au service actif le 23 juin 1941.

Déployé hors rang au sein de la Home Fleet, il forme la 7th Battleship Division en compagnie de son sister-ship Duke of York, division qui intègre en septembre 1943 le 1st Battle Squadron, la composante cuirassé de la Mediterranean Fleet, cette division étant stationnée à Alexandrie.

Le 5 septembre 1948, le cuirassé allait appareiller pour un exercice. Cette exercice est annulé et le cuirassé est mis en alerte prêt à appareiller pour affronter la marine italienne.

Le HMS Duke of York en Méditerranée

Le HMS Duke of York en Méditerranée

-Le HMS Duke of York (17) est mis sur cale aux chantiers navals John Brown Company sis à Clydebank le 5 mai 1937 lancé le 28 février 1940 et admis au service actif le 30 septembre 1941.

Sa mise en service permet l’activation de la 7th Battleship Division qu’il forme avec son sister-ship Prince of Wales. Cette division intègre le 1st Battle Squadron de la Mediterranean Fleet en septembre 1943. Cette division est stationnée à Alexandrie.

Le 5 septembre 1948, le cuirassé venait d’achever sa remise en condition après son deuxième grand carénage (premier en 1944 et le second en 1947/48).

Ecole à feux pour le HMS Anson

Ecole à feux pour le HMS Anson en mer du Nord

-Le HMS Anson (79) est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter de Wallsend le 20 juillet 1937 lancé le 24 février 1940 et admis au service actif le 21 janvier 1942.

A sa mise en service, il forme la 3rd Battleship Division, l’une des divisions du 2nd Battle Squadron, la composante cuirassée de la Home Fleet stationnée à Rosyth mais se déployant régulièrement à Scapa Flow. Cette division est composée également de ses sister-ship King George V et Howe.

Au 5 septembre 1948, le cuirassé était immobilisé pour un grand carénage précipité pour permettre au cuirassé d’être rapidement remis en service.

Le HMS Howe en 1943

Le HMS Howe en 1943

-Le HMS Howe (32) est mis sur cale aux chantiers navals Fairfields Shipbuilding and Engineering Company sis à Govan le 1er juin 1937 lancé le 9 avril 1940 et mis en service le 15 mai 1942.

A sa mise en service, il est affecté à la 3rd Battleship Division en compagnie de ses sister-ship King George V et Anson, sa base étant Rosyth avec de réguliers déploiements notamment pour des exercices à Scapa Flow.

Le 5 septembre 1948, il était à la mer dans les Orcades. Accompagné de ses destroyers d’escorte, le cuirassé reçoit l’ordre de s’opposer à toute tentative allemande de contester le contrôle allié de la mer du Nord.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : Standard : 36727 tonnes Pleine Charge : 42076 tonnes

Dimensions: Longueur : 227m Largeur : 31m Tirant d’Eau : 9.9m

Propulsion : Quatre turbines à engrenages Parson alimentées par Huit chaudières Admiralty à surchauffe développant une puissance totale de 125000 ch et actionnant quatre hélices tripales de 4.42m de diamètre.

Performances : Vitesse maximale (aux essais) : 28 nœuds Distance franchissable : 5400 miles nautiques (environ 10800 km) à 18 nœuds, la consommation est de 11.9 tonnes de fuel par heure.

Protection : Ceinture principale de 374mm et ceinture inférieure de 137mm Pont blindé de 136mm
Tourelles de 356mm blindées à 324mm Barbettes blindées à 324mm

Armement : 10 canons de 356mm BL MkVII de 46 calibres répartis en deux tourelles quadruples (une avant et une arrière) et une tourelle double avant 16 canons de 133mm QF Mk1 en 8 tourelles doubles. DCA légère composée de quatre affûts octuples Pom-Pom soit 32 canons de 40mm

Aviation : Les installations aéronautiques débarquées au cours de la guerre comportait une catapulte et quatre hydravions Supermarine Walrus.

Equipage : 1422 à 1511 hommes

Cuirassés classe Lion

Le HMS Temeraire

Le HMS Temeraire

La Grande-Bretagne se rallie à la norme

Comme nous l’avons vu à propos des King George V, les britanniques firent tout pour apparaitre comme les bons élèves respectant les limites des traités qu’elle avait initié notamment celui de Washington mais également les deux traités de Londres, le premier en 1931 et le second en 1936.

En décembre 1934, la France et le Japon avaient dénoncé le traité de Washington qui allait donc cessé d’être actif le 31 décembre 1936.

Une nouvelle conférence se réunit à Londres le 9 décembre 1935 mais le Japon se retire le 15 janvier, limitant la portée du traité signé le 25 mars 1936.

Entré en vigueur le 22 août 1937, le second traité de Londres limite les cuirassés à 35000 tonnes mais une artillerie de 356mm, les porte-avions à 23000 tonnes et 155mm, les sous-marins à 2000 tonnes et 130mm.

Une clause de sauvegarde qui prévoit la modification du traité est activée le 30 juin 1938 par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne pour faire face au Japon qui lui peut construire des bâtiments hors-limites. Ce traité moins d’un après est donc caduc, les signataires pouvant désormais construire des cuirassés de 45000 tonnes à canon de 406mm.

Cette clause intervient trop tard pour modifier les King George V déjà sur cale mais les nouvelles limitations peuvent être appliquées aux nouveaux cuirassés destinés à remplacer les Revenge.

Faute de temps, les successeurs aux King George V Prince of Wales Duke of York Anson et Howe reprennent la même coque mais l’aménage de manière différente pour recevoir trois tourelles triples de 406mm soit neuf canons de 16 pouces, marquant un retour à un calibre apparu avec les Nelson.

Ils reçoivent une puissante DCA (canons de 133mm _qui se révéleront moyennement réussis_ canons de 20mm Oerlikon et de 40mm Bofors) et une suite radar complète. Ils reçoivent une catapulte et deux hydravions bien que ces installations d’hydraviation soient plus une source de gêne qu’autre chose.

Quatre navires sont financés, navires baptisés Lion Temeraire Conqueror et Thunderer

Carrière opérationnelle

-Le HMS Lion est mis sur cale aux chantiers Vickers de Walker le 4 juillet 1939 lancé le 17 mars 1942 et mis en service le 4 avril 1944.

Plus puissant cuirassé de la Royal Navy, il est naturellement affecté à la Home Fleet, d’abord hors rang au sein du 2nd Battle Squadron puis à partir de janvier 1946 au sein d’une 1st Battleship Division qu’il forme avec son sister-ship Conqueror.

Quand le second conflit mondial éclate le 5 septembre 1948, le Lion est à Rosyth près à appareiller dès que l’ordre lui sera donné.

-Le HMS Temeraire est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird de Birkenhead le 1er juin 1939 lancé le 2 septembre 1942 et mis en service le 13 décembre 1944.

Affecté à la Home Fleet 2nd Battle Squadron, il forme avec le Thunderer la 2nd Battleship Division chargée comme les autres d’affronter la Kriegsmarine pour le contrôle de la mer du Nord.

En septembre 1948, il est immobilisé pour un petit carénage, promptement accéléré pour lui permettre d’être opérationnel le plus rapidement possible.

-Le HMS Thunderer est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield de Govan le 12 novembre 1939 lancé le 29 janvier 1943 et mis en service le 2 mai 1945.

Il forme la 2nd Battleship Division (2nd BatDiv), l’une des divisions du 2nd Battle Squadron, la force de ligne de la Home Fleet.

Le 5 septembre 1948, il était à la mer au large de l’Ecosse et reçoit des consignes de vigilance face une possible rencontre ennemi. Moins une escadre de la Hochseeflot qu’un raider tentant de passer dans l’Atlantique pour s’attaquer au trafic commercial allié.

-Le HMS Conqueror est mis sur cale aux chantiers navals John Brown de Clydebank le 12 octobre 1939 lancé le 4 février 1943 et mis en service le 23 janvier 1946.

Il forme la 1st Battleship Division 2nd Battle Squadron de la Home Fleet en compagnie du Lion et le 5 septembre 1948, il était à quai à Rosyth. Mis en alerte, il se prépare à appareiller si besoin.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 42500 tonnes pleine charge 46500 tonnes

Dimensions : longueur : 239m largeur : 32m tirant d’eau : 9m

Propulsion : Turbines à engrenages Parson alimentées par 8 turbines à trois tubes Admiralty dévellopant 130000ch et actionnant 4 hélices.

Performances : vitesse maximale : 30 noeuds distance franchissable : 5400 miles nautiques à 18 noeuds

Protection : ceinture : 140 à 381mm pont principal 152mm barbettes : 305 à 381mm

tourelles 152 à 381mm Tour : 51 à 115mm

Tourelle double de 133mm à bord du HMS King George V

Tourelle double de 133mm à bord du HMS King George V

Armement : 9 canons de 406mm (16 inch) Mark II en 3 tourelles triples Mk II, 16 canons de 133mm (5.25 inch) MK1 en 8 tourelles doubles Mk1 et 32 canons de 40mm en huit affûts quadruples

Aviation : catapulte et hangar pour trois hydravions Supermarine Walrus d’observation

Equipage : 1600 hommes plus un état major de 80 hommes.

Cuirassés classe Vanguard

King George V, Lion et après ?

Théoriquement, les Lion devaient remplacer les Revenge arrivés en fin de carrière et dont la modernisation n’avait pas été aussi complète que les Queen Elizabeth.

En réalité, ils ont permis le renforcement de la Home Fleet qui pouvait ainsi affronter sereinement les cuirassés type H de la Kriegsmarine.

Comme le cuirassé était encore vu comme le capital ship des marines majeures, le renouvellement du corps de bataille se poursuit, les nouveaux cuirassés devant remplacer à terme les Queen Elizabeth.

Le temps étant compté, les futurs cuirassés de classe Vanguard sont quasiment identiques aux Lion avec cependant des différences :

-Des machines plus puissantes pour anticiper sur une prise de poids inévitable

-L’installation dès l’origine de radars. A la différence des cuirassés précédents, l’installation à été prise en compte à une étape précoce de la conception ce qui va limiter (sans les supprimer) les interférences génératrices de parasites.

-Le remplacement des Pom-Pom par des Bofors de 40mm complétés par des Oerlikon de 20mm

On le voit les différences sont minimes mais jugées suffisantes pour permettre à ces huit navires commandés de former une classe différente, la classe Vanguard, la Royal Navy reprenant le nom d’un cuirassé victime d’une explosion accidentelle le 9 juillet 1917 à Scapa Flow.

Les sept autres navires sont baptisés Royal Oak (en hommage au cuirassé coulé lui aussi à Scapa Flow dans la nuit du 13 au 14 octobre 1939 par le U-47 mais également au chêne dans lequel se cacha le roi Charles II alors qu’il était traqué par Cromwell), Iron Duke (Duc de Fer, surnom de Arthur Wellesley, duc de Wellington), Centurion (le grade majeur de la légion romaine et synonyme de soldat d’élite).

Les quatre derniers sont baptisés Saint Andrew (saint-patron de l’Ecosse) Saint David (saint-patron du Pays de Galles), Saint George (saint-patron de l’Angleterre) et Saint Patrick (saint-patron de l’Irlande). Ces quatre noms furent envisagés pour les puissants cuirassés type N3 abandonnés suite au traité de Washington.

Quand le second conflit mondial éclate le 5 septembre 1939, seuls les quatre premiers sont en service, deux sont en achèvement à flot (Saint Andrew Saint David) et deux sont encore sur cale (Saint Patrick Saint George).

Carrière opérationnelle

-Le HMS Vanguard est mis sur cale aux chantiers navals Vickers de Walker le 14 avril 1942 lancé le 21 juillet 1944 et mis en service le 8 mai 1946.

Affecté à la Home Fleet, il forme au sein du 2nd Battle Squadron, la 4th Battleship Division (4th Bdiv) en compagnie de son sister-ship Iron Duke.

Le 5 septembre 1948, le cuirassé achève une période d’entretien à flot.

-Le HMS Royal Oak est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird de Birkenhead le 5 mai 1942 lancé le 12 août 1944 et mis en service le 1er septembre 1946.

Affecté comme ses sister-ships à la Home Fleet, il forme la 5th Battleship Division en compagnie de son sister-ship Centurion et le 5 septembre 1948, il est mouillé à Scapa Flow, prêt à appareiller pour intercepter la flotte allemande ou un raider cherchant à passer dans l’Atlantique.

-Le HMS Iron Duke est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield de Govan le 23 mars 1943 lancé le 8 juin 1945 et mis en service le 18 septembre 1948.

Intégré à la Home Fleet, il permet l’activation de la 4th Bdiv qu’il forme avec le Vanguard. Le 5 septembre, le nouveau cuirassé était à la mer pour entrainement.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège, il se ravitaille à Scapa Flow avant de reprendre la mer pour maintenir une garde vigilante en mer du Nord.

-Le HMS Centurion est mis sur cale aux chantiers navals John Brown de Clydebank le 12 septembre 1943 lancé le 8 octobre 1945 et mis en service le 21 mars 1948.

Son admission au service actif permet l’activation de la 5th Bdiv qu’il forme avec son sister-ship Royal Oak. Le 5 septembre 1948, les deux cuirassés étaient mouillés à Scapa Flow, placés en alerte pour intervenir en mer du Nord.

-Le HMS Saint Andrew est mis sur cale aux chantiers navals Vickers de Walker le 4 mars 1945 et lancé le 8 juin 1947. Au 5 septembre 1948, il est achevé à 64%. Les travaux sont suspendus le temps d’y voir plus clair mais il semble évident que l’achèvement du navire va être poursuivit jusqu’à son terme.

-Le HMS Saint David est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird de Birkenhead le 8 mai 1945 et lancé le 12 septembre 1947. Au 5 septembre 1948, le cuirassé est achevé à 52% et comme le Saint Andrew, les travaux sont suspendus juste le temps d’y voir mais l’achèvement ne fait guère de doute.

-Le HMS Saint George est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield de Govan le 8 octobre 1946. Il est toujours sur cale le 5 septembre 1948. Les travaux sont suspendus et son achèvement est jugé comme peu probable sauf pertes importantes dans les rangs de la Royal Navy.

-Le HMS Saint Patrick est mis sur cale aux chantiers navals John Brown de Clydebank le 2 décembre 1946. Il est toujours sur cale le 5 septembre 1948. Les travaux sont suspendus et son achèvement est jugé comme peu probable sauf pertes importantes dans les rangs de la Royal Navy.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 42800 tonnes pleine charge 47000 tonnes

Dimensions : longueur : 239m largeur : 32m tirant d’eau : 9m

Propulsion : Turbines à engrenages Parson alimentées par 8 turbines à trois tubes Admiralty dévellopant 135000ch et actionnant 4 hélices.

Performances : vitesse maximale : 31.5 noeuds distance franchissable : 5200 miles nautiques à 18 noeuds

Protection : ceinture : 140 à 381mm pont principal 152mm barbettes : 305 à 381mm

tourelles 152 à 381mm Tour : 51 à 115mm

Armement : 9 canons de 406mm (16 inch) Mark II en 3 tourelles triples Mk II, 16 canons de 133mm (5.25 inch) MK1 en 8 tourelles doubles Mk1, 32 canons de 40mm en huit affûts quadruples et 24 canons de 20mm en douze affûts doubles.

Supermarine Walrus hissé à bord du HMS Warspite

Supermarine Walrus hissé à bord du HMS Warspite

Aviation : catapulte et hangar pour trois hydravions Supermarine Walrus d’observation

Equipage : 1650 hommes plus un état major de 80 hommes.

Allemagne (55) Armée de terre (12)

Armement (4) : artillerie lourde sur voie ferrée

15cm et 17cm K (E) (Eisenbahn)

15cm Kanone (Eisenbahn)

15cm Kanone (Eisenbahn)

Ces pièces sur voie ferrées sont issues du Sofort-Programm lancé en 1936 et destiné à fournir à la Deutsche Heer une artillerie sur voie ferrée le plus rapidement possible.

Pour se faire, la firme Krupp installa sur de nouveaux affûts d’anciennes pièces de marine récupérées dans les stocks constitués après la démolition des cuirassés et des croiseurs de bataille.

Quatre 15cm K (E) et six 17cm K (E) vont être construits et mis en oeuvre par deux régiments d’artillerie sur voie ferrée. Ce faible nombre s’explique par un prix trop élevé au regard des services attendus et rendus.
Ils furent retirés du service en juin 1944 à une époque où des modèles plus lourds les ont remplacés.

Les pièces usées sont feraillées mais les affûts-trucks sont réutilisés pour former des trains de DCA équipés de canons de 88 et de 128mm chargés de protéger les grandes villes allemandes.

Caractéristiques Techniques du 15cm K (E)

Calibre : 150mm Longueur du tube : 5.571m Poids total : 74000kg Poids des obus : 43 ou 52kg Portée maximale : 22500m

17cm Kanone (E)

17cm Kanone (E)

Caractéristiques Techniques du 17cm K (E)

Calibre : 170mm Longueur du tube : 6.90m Poids total : 80000kg Poids de l’obus : 62.800kg Portée maximale 26100m

21cm Kanone 21 (E)

21cm Kanone (E)

21cm Kanone (E)

Durant le premier conflit mondial, l’artillerie lourde allemande s’illustra avec le Paris Kanone , un super canon qui frappa la capitale française, provoquant la psychose de la population en dépit de pertes faibles.

Ce canon improprement appelé “Gross Bertha” laissa une trace mythique chez les artilleurs allemands qui considéraient comme utile d’avoir une pièce d’artillerie à très longue portée.

Longtemps les études furent théoriques et il fallut attendre plusieurs années avant que le “super-canon” ne voit le jour, un canon de 210mm, un calibre standard pour l’artillerie allemande mais la comparaison avec les Mörser 16 et 18 s’arrêtait là.

Un affût-spécial recevait un canon long de 33m (158 calibres), si long qu’il fallait un système de tendeurs et d’entretoises pour éviter qu’il ne s’effondre sous son propre poids.

Véritable arme d’ingénieur, ce canon produit à deux exemplaires eut un rapport coût/efficacité très faible. Les artilleurs allemands ne sachant qu’en faire, ces canons sont mis en réserve, planqués durant la guerre civile dans les Alpes Bavaroises.

Ressorties régulièrement pour la propagande, les deux pièces furent remises réellement en service en septembre 1948 pour tirer à longue portée en direction de l’ouest.

Caractéristiques Techniques du 21cm Kanone 12 (E)

Calibre : 211mm Longueur du tube : 33.34m Poids total : 309 tonnes Poids de l’obus : 107.500kg Portée maximale estimée : 115km

28cm Kanone 5 (E)

28cm Kanone 5 (E) en action

28cm Kanone 5 (E) en action

Comme nous l’avons vu, les premiers canons sur voie ferrée allemands sont des canons “d’occasion” avec des affûts neufs sur lesquels étaient installés des canons de marine récupérés dans les stocks.
Cette mesure d’urgence qui se révéla décevante (coût trop élevé pour le résultat) devait céder la place à la production de canons sur voie ferrée neufs.

Si le 305mm était le calibre standard pour les cuirassés type prédreadnought, les allemands préféraient le 280mm. Comme souvent les pièces d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée étaient d’anciens pièces de marine, il était logique de retrouver ce calibre dans l’ALVF allemande.

Le projet qui allait aboutir aux 28cm Kanone 5 (E) est lancé en 1934 par la firme Krupp, les premières pièces entrant en service en 1936.

Ce fût une vrai réussite. Le tube à été soigneusement conçu et l’affût à été dessiné pour supporter le canon, encaisser le recul et éviter de perdre les réglages.

Un régiment regroupe vingt-quatre canons de 280mm K5 bien que dans la pratique, seulement seize canons soient opérationnels, les autres étant utilisés pour l’instruction, les essais ou en entretien après une campagne de tir en Baltique.

La production se poursuivit jusqu’en septembre 1948 à cadence réduite même si la production d’une telle pièce n’était pas aussi facile et rapide qu’un obusier de campagne.

Quand le conflit éclate, des canons de 280mm retrouvent des pièces lourdes sur le front occidental et sur le front oriental, se préparant à appuyer une offensive ou à attaquer les arrières d’un ennemi mordant.

Caractéristiques Techniques du 28cm Kanone 5 (E)

Calibre : 280mm Longueur du tube : 21.538m Poids total : 21800kg Poids de l’obus : 255kg Portée maximale : 62400m

28cm Kurze et Lange Bruno

28cm Kurze Bruno

28cm Kurze Bruno

Ces canons étaient issus du Sofort-Programm destiné à fournir une artillerie lourde sur voie ferrée le plus rapidement possible. Comme pour les canons de 150 et de 170mm, ils combinaient un ancien canon de marine modifié avec un nouvel affût.

Au total ce sont huit kurze Bruno et trois lange bruno qui furent produits en 1937/38, une étape avant la mise au point des 28cm Kanone 5 (E) avec lesquels ils cohabitèrent un temps avant d’être relégués à l’instruction ou à l’expérimentation.

En septembre 1948, il ne restait plus que quatre kurze bruno et deux lange bruno en service, ces canons ralliant les côtes allemandes pour renforcer la défense côtière et repousser une potentielle tentative de blocus d’une escadre franco-britannique.

Caractéristiques Techniques du 28 cm Kurze Bruno K (E)

Calibre : 280mm Longueur du fût : 11.20m Poids total : 130000kg Poids de l’obus 240kg Portée maximale : 29500m

Caractéristiques Techniques du 28cm Lange Bruno K (E)

Calibre : 280mm Longueur du fût : 12.735m Poids total : 123000kg Poids de l’obus : 302kg Portée maximale 28500m

40cm Kanone 6 (E)

Le calibre dominant de l’artillerie sur voie ferrée allemande était le 280mm. Des calibres plus importants étant mis en œuvre par les pays ennemis _France et Grande-Bretagne_ , l’Allemagne voulut suivre.

Après avoir étudié des canons de 380mm, de 520mm et même de 800mm (!), l’artillerie sur voie ferrée allemande décida d’adapter à un usage terrestre, le canon de 406mm qui armait les cuirassés type H.

La priorité donné à la marine et la guerre civile provoqua un important retard et sur les seize pièces initialement prévues, seulement huit étaient opérationnelles en septembre 1948 et quatre en construction chez Hanomag à Hanovre, pièces dont l’achèvement est d’ailleurs suspendu, les canons prévus pour les affûts étant remis à la marine pour permettre le remplacement éventuel de canons usés.

Les pièces opérationnelles vont comme leurs homologues de 280mm vont se déployer le long de la frontière occidentale de l’Allemagne.

Caractéristiques Techniques du 40cm Kanone 6 (E)

Calibre : 406mm Longueur du tube : 21.5m Poids total : 145 000kg Poids de l’obus : 255kg Portée maximale : 44550m  

Obusiers automoteurs Karl

Mörser Gerät 040

Mörser Gerät 040

Pour protéger la frontière nord-est d’une invasion allemande, la France avait construit l’une des plus formidables ligne fortifiée de l’histoire, la Ligne Maginot, un ensemble homogène de casemates, d’ouvrages et de blockhaus, formant une barrière quasi-impénétrable jusqu’aux Ardennes même si ça et là, les dépassements de budget obligèrent les français à sacrifier certains ouvrages.

Bien que les premiers plans d’attaque à l’ouest prévoyaient un passage par la Belgique, il fallait envisager le pire des scénarios à savoir une attaque frontale contre la Ligne Maginot ce qui nécessitait le développement d’une « super-artillerie » pour neutraliser les ouvrages dessinés par la CORF.

D’où la mise au point d’obusiers automoteurs, les Mörser Gerät 040  plus connus sous le nom de Karl. Ces obusiers automoteurs de 600mm étaient en réalité peu mobiles, les manœuvres étaient strictement locales, le transport sur de longues distances se faisant par train ou en démontant l’obusier en deux pour les transporter sur des remorques spéciales.

Sept obusiers furent construits mais en septembre 1948, il n’en restait plus que cinq, deux avant été réformés suite à une usure prononcée rendant dangereux le tir .
Caractéristiques Techniques

Calibre : 600mm Poids : 137 tonnes Poids de l’obus : 2170kg Longueur : 11.15m Longueur du tube 4.2m Largeur 3.16m Hauteur : 4.38m Champ de tir horizontal : 8° Champ de vertical : 55° à 70° Cadence de tir : un coup toutes les dix minutes Moteur diesel de 580h Vitesse : 6 à 10 km/h Distance franchissable : 42 à 60km

Trains blindés

Déplacer rapidement des troupes sur de longues distances paru longtemps une gageure. En l’absence de moyens de transports performants, le seul moyen de transport s’était les jambes des soldats ce qui impose de sévères limites en terme de distances parcourues.

L’apparition du chemin de fer permis d’envisager de transporter vite et loin des troupes qui arrivaient sur le champ de bataille fraiches et dispos. Ce moyen de communication reposait sur des infrastructures imposantes et vulnérables qui fallait protéger.

D’où l’apparition rapide de trains blindés pour protéger les voies de communication des coups de l’ennemi.

L’Allemagne n’échappe pas à la règle et dispose de quarante-huit trains blindés en septembre 1939, des trains composés d’une locomotive _souvent précédée d’un tender pour faire exploser les obstacles ou les mines_, de wagons blindés armés de canons et de mitrailleuses, de wagons de marchandise pour le transport de troupes…… . On trouve également des wagons plats pouvant porter un char qui pouvait descendre du train pour opérer à proximité.

On trouve également des trains de commandement à destination des grands chefs de l’armée, leur permettant de commander au plus près du front. Ils sont protégés comme les trains blindés mais les locaux-vie et les locaux de travail sont nettement plus luxueux.

Enfin ajoutons les Panzerdraisine, de petits véhicules ferroviaires chargées de patrouiller sur les voies pour les protéger des sabotages et des coups de main.

Différents modèles existent, certains armés d’une simple mitrailleuse (notamment pour ces véhicules récupérés en Pologne et en Tchécoslovaquie) mais d’autres plus lourdement armées, les plus puissantes disposant d’une tourelle de Panzer IV avec un canon de 75mm long et une mitrailleuse de 7.92mm.

Allemagne (8) cuirassés et croiseurs de bataille

CUIRASSES ET CROISEURS DE BATAILLE

Avant-Propos

Quand elle nait, la marine impériale allemande, la Kaiserliche Marine était chétive, une petite marine destinée à la défense côtière, bien incapable d’inquiéter l’impérieuse Marine de Sa Gracieuse Majesté.

Sous l’impulsion de Guillaume II et de l’amiral Tirpitz, la marine impériale allemande connu une prodigieuse croissante qui lui permis non pas de surclasser la Royal Navy mais de poser des problèmes majeurs pour le contrôle de la mer du Nord.

Durant ce premier conflit mondial, les combats furent limités, la bataille du Jutland aux résultats indécis rendant les amiraux allemands prudents voir même pusillanimes.

Résultat, les cuirassés et les croiseurs de bataille allemands eurent bientôt des aussières en béton. Les équipages mutinés à Kiel accélérant la chute de Guillaume II.

Les navires de ligne allemands survivants rallièrent Scapa Flow dans les Orcades, restant plusieurs mois avant de se saborder le 21 juin 1919 pour ne pas être livrés aux alliés.

Miséricordieusement, les alliés accordèrent huit prédreadnought dont seulement six pouvaient être mis en œuvre simultanément. Autant préciser de suite que ces navires n’avaient aucune valeur militaire.

Cuirassé de poche Deutschland

Cuirassé de poche Deutschland

Il faut attendre le début des années trente pour assister au renouvellement du corps de bataille allemand avec la mise en service du Deutschland,un cuirassé de poche trop faible pour affronter les cuirassés orthodoxes mais qui surclassait les croiseurs lourds type Washington censés être les rois des mers en absence des cuirassés.

Ayant généré par ricochet la course aux cuirassés rapides (dit de 35000 tonnes), les Deutschland n’auront pas de descendance, les deux survivants de la guerre de la Pologne étant d’ailleurs reclassés schwere kreuzer (croiseurs lourds).

Croiseur de bataille KMS Scharnhorst

Croiseur de bataille KMS Scharnhorst

Avec les Scharnhorst et Gneiseneau, les allemands renouent avec des conceptions plus orthodoxe, des navires de 26000 tonnes armés de neuf canons de 280mm en trois tourelles triples, canons ultérieurement remplacés par des canons de 380mm en trois tourelles doubles.

Représentation du KMS Bismarck

Représentation du KMS Bismarck

Avec les deux Bismarck (Bismarck et Tirpitz), les allemands se rallient à l’orthodoxie mondiale avec deux 35000 tonnes rapides, bien protégés et bien armés (huit canons de 380mm en quatre tourelles doubles), faisant ensuite mieux que leurs ennemis français puisque les type H et les type H améliorés sont armés de huit canons de 406mm en quatre tourelles doubles.

Le Corps de Bataille allemand en septembre 1939

Cuirassés Schlesien et Schleswig-Holstein classe Deutschland en 1934

Cuirassés Schlesien et Schleswig-Holstein classe Deutschland en 1934

-Deux cuirassés type prédreadnought, le Schlesien et le Schleswig Holstein (1908,13120 tonnes,127.6×22.2×8.21,18 noeuds,4 canons de 280mm en deux tourelles doubles et 10 canons de 150mm)

KMS Admiral Scheer

KMS Admiral Scheer

-Trois cuirassés de poche classe Deutschland, le KMS Deutschland (1933,), le KMS Admiral Scheer (1934) et le KMS Graf Spee (1936) (10600 tonnes,186×20.69×5.81,26 noeuds,6 canons de 280mm en deux tourelles triples et 8 canons de 150mm en affûts simples).

Le KMS Gneiseneau se ravitaillant auprès du Westerwald (avril 1939)

Le KMS Gneiseneau se ravitaillant auprès du Westerwald (avril 1939)

-Deux croiseurs de bataille classe Scharnhorst, le KMS Scharnhorst (1939) et le KMS Gneisenau (1938) (31500 tonnes, 235x30x9.69, 32 noeuds, 9 canons de 280mm en trois tourelles triples et 12 canons de 150mm en affûts simples)

Par rapport à l’historique aucun changement puis qu’avant le point de divergence fixé au 9 novembre 1939

Evolution du Corps de Bataille allemand et sa situation en septembre 1948

-Les cuirassés prédreadnought Schlesien et Schleswig-Holstein sont désarmés respectivement en mars 1941 et juin 1942. L’artillerie est récupérée pour la défense côtière et le flotteur démoli, l’acier récupéré alimentant l’effort de guerre.

Le cuirassé de poche Admiral Graf Spee se saborde à Montevideo le 17 décembre 1939

Le cuirassé de poche Admiral Graf Spee se saborde à Montevideo le 17 décembre 1939

-Le cuirassé de poche Admiral Graf Spee interné à Montevideo après une bataille contre trois croiseurs britanniques est sabordé le 17 décembre 1939 faute de sauf conduit accordé par les alliés qui réclamaient son internement en Argentine ou en Uruguay.

-Le Deutschland est rebaptisé Lutzow le 25 novembre 1939 et reclassé croiseur lourd (schwere kreuzer) en juin 1941. Son sister-ship Admiral Scheer est lui aussi reclassé croiseur lourd

Schéma de refonte des Scharnhorst, les tourelles triples de 280mm ont cédé la place à des tourelles doubles de 380mm

Schéma de refonte des Scharnhorst, les tourelles triples de 280mm ont cédé la place à des tourelles doubles de 380mm

-Les croiseurs de bataille KMS Scharnhorst et Gneiseneau sont réarmés avec trois tourelles doubles de 380mm (NdA travaux prévus OTL mais jamais réalisés) en remplacement des tourelles triples de 280mm revendues aux néerlandais pour armer leurs croiseurs de bataille destinés aux Indes Néerlandaises. Travaux réalisés du 15 octobre 1940 au 2 novembre 1942 (Scharnhorst) et du 5 décembre 1942 au 20 janvier 1944 (Gneisenau).

-Comme je l’ai précisé dans l’introduction, l’Allemagne se rallie au concept du cuirassé rapide, du 35000 tonnes, un croisement alliant la protection des cuirassés lents avec la rapidité des croiseurs de bataille, un concept que certains considèrent comme remontant aux Queen Elizabeth britanniques.

Le KMS Tirpitz peu après sa mise en service

Le KMS Tirpitz peu après sa mise en service

-Les deux premiers « 35000 tonnes » germaniques sont les KMS Bismarck (1940,45451 tonnes,250.50x36x8.71m,30.8 noeuds,huit canons de 380mm en quatre tourelles doubles et douze canons de 150mm en six affûts doubles) et KMS Tirpitz (1941,45474 tonnes,253.60x36x8.92m,30.8 noeuds,huit canons de 380mm en quatre tourelles doubles et douze canons de 150mm en six affûts doubles).

-A l’origine, il était prévu un troisième Bismarck mais au final la Kriegsmarine préfère investir dans la classe H, une classe de cuirassés mieux armés avec des canons de 406mm en remplacement des pièces de 380mm.

-Six type H furent initialement envisagés mais au final, seulement quatre furent construits.

-Ces navires sont baptisés KMS Hidenburg Friedrich der Gross Ludendorff et Kaiser Wilhelm II et sont mis en service en 1943 pour le premier, en 1944 pour le second, en 1945 pour le troisième et en 1944 pour le dernier.

-A la différence de la clase Bismarck, ils sont identiques pour les caractéristiques générales (55453 tonnes, 277.80×37.10×10.20m,29 noeuds,8 canons de 406mm en quatre tourelles doubles, 12 canons de 150mm en six affûts doubles).

-Le plan Z planifie également la construction de quatre croiseurs de bataille (Schlachtkreuzer) destinés initialement à la guerre de course mais qui vont en réalité participer à la guerre d’Escadre.

-Le KMS Oldenburg est mis en service en 1943 en compagnie du KMS Nassau, le KMS Sachsen est mis en service en 1945 et le KMS Bayern en 1946.

-Caractéristiques Techniques identiques pour les quatre (28900 tonnes,256.50x30x8.02m,33.8noeuds,six canons de 380mm en trois tourelles doubles, huit canons de 105mm en quatre tourelles doubles).

Allemagne (5) Artillerie et systèmes d’armes (2)

Artillerie médiane

Tourelles doubles de 203mm du Prinz Eugen. Notez la présence d'un affût quadruple de 20mm à titre de test

Tourelles doubles de 203mm du Prinz Eugen. Notez la présence d’un affût quadruple de 20mm à titre de test

-Bien que non concernée par le traité de Washington, la marine allemande à choisit le canon de 203mm pour ses Schwere Kreuzer en l’occurrence les quatre croiseurs de classe Admiral Hipper et les quatre croiseurs de classe Admiral Graf Spee.

L’unique modèle utilisé est le SK C/34, un canon de 60 calibres tirant des obus de 122kg à une distance comprise entre 5000m (site : +1.9) et 33500m (site : +37°) à raison de 4 à 5 coups par minute.

La tourelle double pèse 249 tonnes (tourelles A et D) et 263 tonnes (tourelles B et C) et peut pointer en site de -10° à +37° à raison de 8° par seconde et en azimut sur 145° à raison de 6 à 8°. L’angle de chargement est de 3°. La dotation en munitions est de 140 obus par canon soit un total de 1120 obus de 203mm.

La tourelle triple pèse 255 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -10° à +40° à raison de 6° par seconde et en azimut sur 150° à raison de 3.5° degré par seconde. Le rechargement se fait à +5°. La dotation en munitions est de 150 obus par canon soit 1350 obus pour l’ensemble du navire.

D’autres pièces vont être fabriquées pour la défense côtière notamment en Norvège.

Tourelle double de 150mm sur le croiseur de bataille Scharnhorst

Tourelle double de 150mm sur le croiseur de bataille Scharnhorst

-A la différence du calibre précédent, plusieurs modèles de canons de 150mm sont en service dans la Kriegsmarine.

-Un mot rapide sur le 15CM SK L/45, une pièce du premier conflit mondial encore utilisé sur les croiseurs auxiliaires allemands et pour la défense côtière. Ce canon de 45 calibres tire des obus de 45kg à une distance maximale de 13500m à raison de 5 à 7 coups par minute.

-Des pièces de ce calibre plus modernes ont été mises au point, constituant l’armement principal des destroyers et des croiseurs légers ainsi que l’armement secondaire des cuirassés et croiseurs de bataille.

-Le SK C/28 est utilisé sur les croiseurs lourds ex-cuirassés de poche et les Scharnhorst en affûts simples et en tourelles doubles sur les autres navires de ligne ainsi que les porte-avions.

Ce canon de 55 calibres tire des obus de 45kg à une distance maximale de 22000m (site : +35°) à raison de 10 coups par minute, l’espérance de vie du tube étant de 1100 coups.

L’affût simple MPL35 pèse 24 tonnes en ordre de combat et peut pointer en site de -10° à +35° à raison de 8° par seconde et en azimut sur 360° à raison de 9° par seconde. La dotation en munitions est de 150 obus par tube.

L’affût double C28 pèse 116 tonnes et peut pointer en site de -10° à +40° et en azimut sur 360°. La dotation est de 105 coups par canon.

Les ex-cuirassés de poche disposaient de huit affûts simples, les Scharnhorst de douze affûts simples alors que les Bismarck possédaient six tourelles doubles équipées de ce canon.

Les cuirassés type H disposent de six tourelles doubles tandis que le Graf Zeppelin et le Peter Strasser disposaient de seize canons de 150mm en huit casemates doubles.

Ce dernier modèle d’affût baptisé MPL36 pèse 47.6 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -10 à +37° à raison de 8° par seconde.

Ce canon va aussi équiper les croiseurs légers de classe Berlin avec une nouvelle tourelle triple inspirée de celle des Leipzig, Nürnberg et des trois navires de classe K.

La tourelle triple Drh Tr C/31 pèse 150 tonnes et permet aux canons de pointer en azimut sur 360° et en site de -10 à +40° à raison de 8° par seconde. La dotation en munitions est de 160 coups par canon soit un total de 1440 obus de 150mm.

Le canon de 150mm SKC/25 mis en service en 1929 équipe les croiseurs légers en service en septembre 1939 en l’occurrence le Leipzig, le Nürmberg, le Koln, le Karlsruhe et Königsberg).

C’est un canon de 60 calibres tirant des obus explosifs ou perforants de 45.5kg à une distance maximale de 25700m (à +40°) à raison de 6 à 8 pour le Leipzig et les trois navires de classe K alors que le Nurnberg pouvait tirer dix à douze coups par minute.

La tourelle triple TrC/25 équipant le Leipzig et les trois K pèse 136 tonnes et permet aux canons de pointer en azimut sur 360° et en site de -10° à +40° à raison de 6 à 8° par seconde. La tourelle TrC/26 du Nürnberg pèse 147 tonnes et dispose de performances similaires. La dotation en munitions est de 120 coups par canon soit un total de 1080 projectiles.

Enfin, le dernier canon de 150mm utilisé par la Kriegsmarine est le canon Tbts KC/36. Ce canon de 48 calibres tire des obus de 45.3kg à une distance maximale de 21950m pour les affûts simples (+30°) et de 23500m pour les tourelles doubles (+47°) à raison de 7 à 8 coups par minute.

L’affût simple Tbts LC/36 pèse 16 tonnes et permet au canon de pointer de -10° à 30° en site et sur 360° en azimut à la vitesse de 3° par seconde.

La tourelle double Ldrh LC/38 pèse 60 tonnes et permet au canon de pointer en site de -10° à +65° et en azimut sur 145° de part et d’autre de l’axe à la vitesse de 8° par seconde.

La dotation en munitions est de 120 coups par canon. Il est utilisé par les destroyers type 1936A où il y est employé à raison d’une tourelle double à l’avant et de trois affûts simples à l’arrière.

Il équipe également les croiseurs de bataille type O à raison de trois tourelles doubles, le croiseur-école Postdam à raison de trois tourelles doubles également et des croiseurs légers de classe Berlin à raison de trois tourelles triples déjà décrites au dessus.

destroyer allemand KMS Leberecht Maas (Z-1) armé de canons de 127mm sous masque

destroyer allemand KMS Leberecht Maas (Z-1) armé de canons de 127mm sous masque

-La marine allemande utilise également un canon de 127mm (en réalité 128mm) pour équiper des destroyers (Zerstörer dans la langue de Goethe) mais également des croiseurs sous-marins et des croiseurs légers antiaériens.

Le premier canon utilisé est le SK C/34, une pièce de 45 calibres dessinée en 1930 et mise en service quatre ans plus tard en 1934. Il tire des obus de 28kg à une distance maximale de 17400m (+30°) à raison de quinze à dix-huit coups par minute.

-Les Zersöster type 1934, 1936 et 1942 disposent de cinq canons de ce type en affûts simples avec deux affûts à l’avant, un au milieu et deux à l’arrière alors que les croiseurs sous-marins type XI disposent de quatre canons en deux tourelles doubles.

-L’affût simple MPLC/28 semblable à ceux utilisés pour les canons de 105mm pèsent 10.22 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -10° à +30° et en azimut sur 360°. La dotation en munitions est de 120 coups par pièce soit un total théorique de 600 pour les destroyers.

-La tourelle double Drh LC/38 utilisée par les croiseurs sous-marins type XI pèse 42.2 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -10° à +40° et en azimut sur 360°. La doation en munitions est de 270 obus par pièce soit un total de 1080 coups.

Le deuxième modèle baptisé SK C/41 est une version nettement améliorée du précédent modèle avec une différence de taille : il est à double emploi pouvant attaquer des cibles en surface et dans les airs.

Il va équiper les croiseurs antiaériens de classe Dantzig à raison de huit tourelles doubles soit seize canons, les destroyers type 1942 et 1946 à raison de trois tourelles doubles soit six pièces ainsi que les cuirassés type H amélioré où il remplace à la fois les canons de 105 et de 150mm à raison de douze tourelles doubles.

Il va également être utilisé en défense côtière, les pièces étant montées sur des plate-formes rotatives protégées par des parapets en béton, les servant étant protégés par un bouclier.

Ce canon de 45 calibres tire des obus de 49kg à une cadence de 15 à 18 coups par minute à une distance maximale de 22000m en tir antisurface (+40°) et de 12200m en tir antiaérien (+70°).

La tourelle double Drh LC/42 pèse 43 tonnes et permet au canon de pointer en site de -10° à +80° et en azimut sur 170° de part et d’autre de l’axe.

La dotation en munitions est de 120 coups par canon pour les Zerstörer soit un total de 720 obus, de 180 obus par canon pour les croiseurs antiaériens (total : 2160 coups) et de 240 pour les type H améliorés soit un total de 3840 projectiles.

-La Kriegsmarine utilise également des canons de 105mm embarqués aussi bien sur des navires de combat que sur des navires de soutien.

Canons de 105mm sur le croiseur de bataille Scharnhorst

Canons de 105mm sur le croiseur de bataille Scharnhorst

Il existait tout d’abord un certain nombre de canons de 105mm issus du premier conflit mondial et encore utilisé trente-ans plus tard à bord de navires auxiliaires voir certains croiseurs auxiliaires réarmés avec des pièces de récupération.

Parmi ces différentes pièces présentes en nombre infime en 1948, citons le canon de 105mm SK L/45, un canon de 45 calibres tirant des obus de 25.5kg à une distance maximale de 12700m à raison de quinze coups à la minute.

La première pièce moderne de 105mm de la marine allemande est le SK C/28. Utilisé principalement par les torpilleurs type 23 et 24, ce canon de 54 calibres tire des obus de 14.7kg à une distance maximale de 17250m à raison de quinze coups à la minute.

Ce canon n’est pas antiaérien, l’affût sur lequel il est installé ne pouvant pointer qu’à +30°. Les torpilleurs type 23 et 24 embarquent trois canons de ce type avec une pièce à l’avant et deux à l’arrière.

La deuxième pièce «moderne» est le canon de 105mm SK C/32, une version améliorée du précédent et conçue comme pièce antisurface et sur le tard antiaérienne.

Ce canon de 45 calibres tire des obus de 15.10kg à une distance maximale en tir antisurface de 15175m (+44°)et en tir antiaérien de 10300m (+80°) à raison de 15 coups par minute.

Elle équipe les torpilleurs type 35 et 37 à raison d’un seul canon, les type 39 ou classe Elbing à raison de quatre canons, les sous-marins type IX à raison d’un canon et les dragueurs type M à raison là aussi d’une pièce.

Le canon de 105mm SK C/33 est le canon antiaérien standard de la marine allemande. Conçue dès l’origine comme une pièce duale antisurface/antiaérienne, elle équipe les cuirassés et croiseurs de bataille allemands mais également les deux porte-avions de classe Graf Zeppelin et certains croiseurs.

Ce canon de 65 calibres tire des obus de 23.5kg (explosif incendiaire) 26.5 ou 27.35 (explosifs) à une distance de 17700 en tir à but surface(site : +45°) et à 12500m en tir antiaérien (site : +80°) à raison de 15 à 18 coups par minute.

L’affût double Dop. L. C31 ou 37 pèse 27 tonnes et peut pointer de -10° à +80° en site et sur 360° en azimut.

Les Scharnhorst disposent de sept affûts doubles, les Lutzow de trois affûts doubles et les croiseurs lourds de six affûts doubles. Les Bismarck et Tirpitz disposent de huit affûts et les Graf Zeppelin de quatre affûts doubles.

La dotation en munitions par canon est de 400 coups pour les cuirassés, les croiseurs de bataille et les porte-avions et de 420 coups pour les croiseurs lourds.

Pour les cuirassés type H et les croiseurs de bataille type O, une véritable tourelle double, la Dop. L. C38 est prévue et réalisée raison de huit exemplaires pour les premiers et quatre pour les seconds.

Cette tourelle double pèse 44 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -10 à +80° à raison de 12° par seconde et en azimut sur 360° à raison de 10° par seconde.

Une version allégée est mise au point pour les torpilleurs type 43 et type 46.

Allemagne (4) : Artillerie et systèmes d’armes (1)

ARTILLERIE ET SYSTEMES D’ARMES

-Comme pour les autres puissances belligérantes, la Kriegsmarine dispose d’une large varieté de canons de marine, des pièces lourdes (plus de 203mm), des pièces médianes (105 à 203mm) et des pièces légères.

-Cette catégorie me verra également aborder les autres systèmes d’armes utilisés par la marine guerre allemande.

Artillerie lourde

-La pièce la plus lourde de l’arsenal allemand est le canon de 406mm SK C/34, un canon de 52 calibres tirant des obus de 1030kg (pour le modèle perforant) à une distance maximale de 36800m pour une cadence de tir de deux coups/minute.

Il équipe les cuirassés type H ou classe Hindenburg à raison de huit canons répartis en quatre tourelles doubles. Deux canons sont utilisés à Penenmünde pour expérimentation mais le projet de canons pour la défens côtière n’est pas poursuivit, les allemands préférant des canons de 280mm.

La tourelle double pèse 1452 tonnes pouvant pointer en site de -5° à +33° et en azimut sur 150°. Chaque canon est alimenté à 120 coups soit un total de 960 coups pour l’ensemble du navire.

Maquette du KMS Bismarck avec bien visible les tourelles doubles de 380mm "Anton" et "Bruno"

Maquette du KMS Bismarck avec bien visible les tourelles doubles de 380mm « Anton » et « Bruno »

-Deux modèles de canons de 380mm sont en service, le SK C/34 équipant les Bismarck et les Scharnhorst réarmés et le SK C/39 qui équipe les quatre croiseurs de bataille de classe Oldenburg ou type O

Le SKC/34 est un canon de 52 calibres tire des obus de 800kg à une distance maximale comprise entre 5000m (+2.2° d’élévation) à 36520m (30° d’élévation) à raison de 2.3 à 3 coups par minute.

La tourelle double Drh LC/38 pèse 1052 tonnes et peut pointer en site de -5.5° à +30° et en azimut sur 145°. La dotation en munitions est de 130 obus par canon soit un total de 1040 projectiles pour les Bismarck et de 780 pour les deux Scharnhorst qui à la différence du Bismarck et du Tirpitz ne disposent que de trois tourelles doubles (deux avant et une arrière).

Le SKC/39 de 52 calibres tire des obus de 800kg à une distance maximale comprise entre 5000m (2.2° d’élévation) à 36520m (30° d’élévation) à raison de 2.3 à 3 coups par minute. Par rapport au SK C/34, les améliorations sont minimes.

La tourelle double identiques à celle du Bismarch ou du Scharnhorst pèse 1052 tonnes et peut pointer en site de -5.5° à +30° et en azimut sur 145°. La dotation en munitions est de 130 obus par canon soit un total de 780 projectiles.

-Le calibre 280mm soit 11 pouces à longtemps été le calibre standard des cuirassés de la marine allemande, là où d’autres marines préféraient le 305mm, calibre que la Kaiserliche Marine adopta ultérieurement. Plusieurs modèles de canons de ce calibre existent.

-Le premier c’est le SK L/40, un canon de 40 calibres équipant les pré-dreadnought Schliesen et Schleswig-Holstein qui participèrent à la guerre de Pologne avant d’être désarmés en mars 1941 et juin 1942 et démolis. Leurs canons sont réutilisés pour la défense côtière à Kiel, Wilhelmshaven et Rügen.

Ce canon tire un projectile de 240kg, un projectile unitaire d’une portée maximale de 25640m sur cuirassé et de 27750m pour la défense côtière à raison de deux coups par minute.

La tourelle double permet aux canons de pointer en site de -4° à +30° et en azimut sur 150° de part et d’autre de l’axe. La dotation en munitions est de 85 obus par canon soit un total de 340 par navires.

Tourelle triple avant de 280mm de l'Admiral Graf Spee

Tourelle triple avant de 280mm de l’Admiral Graf Spee

-Le canon de 280mm SK C/28 équipe les croiseurs lourds ex-cuirassés de poche Lützow et Admiral Scheer, l’Admiral Graf Spee ayant été sabordé à Montevideo.

Ce canon de 52 calibres tire des obus de 300kg à une distance maximale de 36475 (+40°) à raison de 2 coups par minute, l’espérance de vie du tube étant de 340 coups à charge de combat.

La tourelle triple DrH LC/28 pèse 600 tonnes en ordre de combat et peut pointer en site de -10° à +40° à raison de 8° par seconde et en azimut sur 150° à raison de 6° par seconde sachant que le chargement se fait à +2°. La dotation globale en munitions est de 720 obus soit 120 obus par canon.

-Le canon de 280mm SK C/34 à équipé un temps les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneiseneau avant leur réarmement avec des tourelles doubles de 380mm qui remplacèrent un nombre équivalent de tourelles triples de 280mm.

Ce canon de 54.5 calibres tire des obus perforants de 330kg à une distance maximale comprise entre 5000 (+2°) et 40930m (+40°) à raison de 3.5 coups par minute.

La tourelle triple Drh LC/34 pèse 750 tonnes en ordre de combat et permet aux canons de 280mm de pointer en site de -8° à +40° (tourelles Anton et Cesar) et de -9° à +40° (tourelles Bruno) à raison de 8° par seconde et en azimut sur 150° à raison de 7.2° par seconde. La dotation en munitions est de 105 à 150 obus par canon soit un total de 945 à 1350 obus.

Les tourelles débarquées de « Salmon » et « Gluckstein » ont été revendues aux Pays-Bas pour équiper leurs croiseurs de bataille.

-Il existe également des prototypes de pièces lourdes, un canon de 530mm et un canon de 280mm modèle 1945