Pologne et Pays Neutres (19) Espagne (19)

Marine

Histoire

Dans cette partie je vais aborder brièvement l’histoire de la marine espagnole qui participa directement à la puissance esspagnole au 16ème et au 17ème siècle.

La marine espagnole apparaît avant même la naissance de l’état espagnole avec notamment une marine aragonaise (troisième plus grande flotte de Méditerranée) et une marine castillane qui participa à la guerre de Cent Ans aux côtés des français tout en menant la Reconquista.

En 1232 la flotte castillane joue un rôle clé dans la reprise de Cadix. En 1375 elle bat une flotte anglaise à Bourgneuf et mènent des raids sur les côtes de la Perfide Albion.

La puissance navale espagnole participe aux Grandes Découvertes puis à la colonisation d’un nouveau continent. Auparavant en 1402 les castillans ont conquis les Canaries. En 1419, les castillans chassent la ligue Hanséatique du golfe de Gascogne.

Fresque vaticane représentant la bataille de Lepante

Elle s’illustre en Méditerranée à Lépante en 1571 où la marine coalisée (espagnols, vénitiens, états pontificaux) était dirigée par le demi-frère adulterin de Philippe II, Don Juan de Austria.

L’attaque des brulots anglais lors de l’épisode de l’Invincible Armada

En 1588 l’échec de l’Invincible Armada dans sa conquête de l’Angleterre marque le début du déclin de la puissance navale espagnole au profit des Provinces Unies et de la Grande-Bretagne.

A la fin du 17ème siècle, les Habsbourgs délaissent la marine de guerre, estimant que l’investissement n’est pas rentable. Un relatif redressement à lieu sous les Bourbons, la France contant sur l’Espagne pour contrer la puissance navale britannique avec plus ou moins de réussite.

Elle subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar (1805) perdant onze navires de ligne et un quart du reste de sa flotte.

Dans les années 1820 l’empire colonial espagnol essentiellement concentré en Amérique du Sud tombe. La marine perd de son importance, le déclin de l’Armada Espanola étant à l’image d’une Espagne figée dans la recherche d’un Siècle d’Or mythifié, d’une Espagne manquant le virage de la Révolution Industrielle à l’exception de quelques régions périphériques (Catalogne, Pays Basque).

Signe qui ne trompe pas, les premiers bâteaux à vapeur sont acquis en 1846….au Mexique, des bâteaux certes construits en Grande-Bretagne mais c’est quand même révélateur.

Dans les années 1850 et 1860 des investissements non négligeables sont réalisés pour les forces navales espagnoles déployées dans le Pacifique.

Dans les années 1890 des croiseurs cuirassés sont acquis par la marine espagnole. En 1896, la marine espagnole comprend trois divisions basées à Cadix, au Ferrol et à Carthagène. Chaque division dispose également de monitors alors que les côtes sont défendues par des navires spécifiques.

Blason de l’infanterie de Marine espagnole

A cette époque on trouve un cuirassé, huit croiseurs de première classe, six croiseurs de deuxième classe, neuf croiseurs de troisième classe et 38 torpilleurs. Dix navires sont également en construction, les effectifs étant de 1002 officiers, 725 mécaniciens, 14000 marins et 9000 marines, l’Infanteria de Marina étant créée le 27 février 1537 ce qui en fait le corps d’infanterie de marine le plus ancien du monde.

En dépit d’un effort de modernisation, elle affronte une marine américaine plus moderne et qui rentre en 1898 dans la cour des grands. La marine espagnole subit de lourdes pertes à Cuba et aux Philippines.

L’Espagne reste neutre durant la première guerre mondiale et sa première opération réelle depuis 1898 est la Guerre du Rif, la révolte d’Abd-El-Krim écrasée par les français et les espagnols qui débarquent en baie d’Alhucemas le 8 septembre 1925.

L’aéronavale espagnole voit le jour en 1920 quatre jours après un décret royal qui approuvait sa création. Son berceau est situé à El Prat sur le site de l’actuel aéroport de Barcelone. En septembre 1936 elle fusionne avec l’armée de l’air républicaine après la réorganisation des forces armées suite au coup d’Etat. L’équipement est obsolète.

A noter également que sans le déclenchement de la guerre d’Espagne, l’infanterie de marine aurait été également dissoute par le gouvernement républicain.

En 1931 la marine royale devient la marine républicaine. Au moment du coup d’état de juillet 1936, la marine se divise entre républicains et nationalistes.

Sur les trois bases de la marine espagnole (Ferrol, Cadix et Carthagène), deux d’entre-eux tombent aux mains des rebelles (Ferrol, Cadix) mais la majorité des navires vont restés dans le camp républicain. Cette supériorité numérique va être obérée par le fait que nombre d’officiers vont emprisonnés voir tués par des équipages mutinés.

La marine nationaliste va disposer d’un cuirassé l’Espana (ex-Alfonso XIII), les croiseurs légers Navarra et Almirante Cervera, les croiseurs lourds Canarias et Baleares, un destroyer et différents navires légers. Très vite d’autres navires vont être acquis auprès de l’Italie en l’occurence quatre destroyers et deux sous-marins.

Croiseur lourd Canarias

Les républicains vont aligner le cuirassé Jaime I, trois croiseurs légers, quatorze destroyers et cinq sous-marins.

Le 5 août 1936 c’est un affrontement que l’histoire à retenu sous le nom de Convoy de la Victoria. Si dès le début du soulèvement des troupes de l’Armée d’Afrique ont pu rallier la péninsule ibérique c’est uniquement par voie aérienne. Or si la voie aérienne est plus rapide, elle est limitée en terme de volume et surtout ne permet pas de transférer du matériel lourd.

Si les nationalistes veulent amener dans la péninsule l’Armée d’Afrique, ses armes et son matériel il faut donc contrôler le détroit de Gibraltar.

Franco veut briser le blocus républicain avec un convoi transportant 2500 à 3000 hommes à bord de quatre transports venus de Ceuta avec pour escorte la canonnière Dato, le garde-côtes Uad Kert et le vieux torpilleur T-19. Ils doivent être couverts par cinq Savoia-Marchetti SM.81, des Fokker F.VII, des DC-2, des chasseurs Nieuport Nid-52 et un escadron de Bréguet 19.

le convoi nationaliste attaqué par le destroyer Alcala Galiara parviendra sans encombre à Algeciras et par la suite la marine républicaine harcelée par les avions italiens et allemands va quitter la zone. De toute façon la présence du Deutschland et de l’Admiral Scheer rend illusoire toute tentative de couper la liaison avec l’Afrique du Nord.

Du 16 août au 12 septembre 1936 les républicains et les nationalistes se disputent le contrôle de l’île de Majorque, les italiens l’occupant jusqu’à la fin de la guerre civile.

Le 29 septembre 1936 à lieu la Bataille du Cap Spartel près de Tanger. Les destroyers républicains Gravina et Almirante Ferrandiz vont affronter le croiseur léger Almirante Cervera et le croiseur lourd Canarias.

L’Almirante Ferrandiz est coulé par le Canarias (touché à six reprises, explose et coule, trente et un survivants récupérés par le Canarias et 28 par le cargo français Kotoubia). Cette bataille marque la fin définitive des tentatives républicaines de couper le Maroc Espagnol de la péninsule ibérique.

En octobre 1936 un affrontement naval à lieu en Guinée espagnole (aujourd’hui Guinée Equatoriale) entre un croiseur auxiliaire nationaliste le Ciudad de Mahon (un canon de 76mm et un canon de 101mm) et le navire prison aux mains des républicains, le Fernando Poo.

Le croiseur auxiliaire transportant des troupes marocaines venues des Canaris pour prendre le contrôle de la colonie. Un échange de coups de feu entraine le naufrage du navire prison. Les troupes débarquées permettent aux nationalistes de s’emparer de la future Guinée Equatoriale.

Le 5 mars 1937 à lieu en Biscaye la Bataille du cap Machichaco entre un convoi républicain (un transport le Galdames et quatre chalutiers armés de la section basque de la marine républicaine (Bizacaya Gipuzkoa Donostia Nabarra) fait face au croiseur lourd Canarias.

En dépit du soutien de batteries côtières, les républicains doivent constater la capture du transport et la destruction du Nabarra.

Le croiseur lourd Baleares

Du 7 au 9 septembre 1937 c’est la Bataille du Cap Cherchel avec côté nationaliste le croiseur lourd Baléares et côté républicain les croiseurs légers Libertad et Menez Nunez accompagnés par sept destroyers. Le croiseur lourd repère un convoi républicain et si il est gravement endommagé, les deux cargos sont perdus (un échoué et l’autre interne).

Les 5 et 6 mars 1938 à lieu la Bataille du cap Palos près de Carthagène. Elle oppose le camp républicain avec les croiseurs légers Libertad et Mendez Nunez associés à cinq destroyers et le camp nationaliste avec les croiseurs lourds Baleares et Canarias, le croiseur léger Almirante Cerverra et trois destroyers.

Dans la nuit les croiseurs lourds se heurtent aux républicains. Le Baleares se sacrifie et est coulé mais la mission d’empêcher les républicains d’interdire le passage d’un convoi de renforts est réussie. Sur les 1206 marins du croiseur lourd, seuls 441 vont survivre.

Quand la guerre d’Espagne se termine la marine espagnole affiche le visage suivant :

-Croiseur lourd Canarias

-Croiseurs légers Navarra Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes

-Destroyers classe Alsedo (Alsedo Lazaga Velasco)

L’Almirante Antequera

-Destroyers classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa)

-Les destroyers Ceuta et Melilla transférés par les italiens vont être rapidement utilisés pour l’entrainement avant d’être désarmés durant la Pax Armada.

-Sous-marins B-1 B-2 B-3 B-4 C-1 C-2 C-4

-Sous-marins ex-italiens General Moja et General Sanjurjo

En dépit d’une situation économique très difficile la marine espagnole à de grandes ambitions et avec un régime autoritaire qui magnifie l’histoire espagnole et notamment celle des Rois Catholiques, des grandes découvertes et de la naissance de l’empire espagnole.

De nombreux projets sont étudiés tous plus irréalistes les uns que les autres. Le projet le plus aboutit comprenait trois cuirassés (l’Espagne à cherché à obtenir les plans des Vittorio Veneto), un porte-avions inspiré du Graf Zeppelin, quatre croiseurs légers modernes, de nouveaux destroyers, de nouveaux sous-marins et un train d’escadre.

Très vite pour ne pas dire immédiatement l’Armada Espanola doit limiter drastiquement ses ambitions. Exit les porte-avions et les cuirassés et place à des unités plus légères type destroyers et escorteurs.

C’est au milieu de la Pax Armada que les constructions navales reprennent pour reconstituer une marine digne de ce nom. Certains navires anciens sont désarmés ou relégués à des tâches secondaires comme l’entrainement.

En ce qui concerne les croiseurs, le Canarias devient en l’absence de cuirassé le navire-amiral de la marine espagnole. C’est aussi un ambassadeur flottant et il accueille souvent le Caudillo en tenue d’amiral pour une tournée des ports d’Espagne et du Maroc espagnol non sans que cela provoque quelques tensions et quelques crispations avec le voisin français. Il subit une modernisation a minima en 1946/47.

Croiseur léger Navarra

En ce qui concerne les croiseurs légers, le Navarra va être relégué au statut de navire-école pour entrainement et formation des nouveaux officiers de marine. Il reste cependant un navire de guerre et pourra assurer en cas de besoin de véritables missions de combat.

Les quatre autres croiseurs restent en service comme unités de première ligne (Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes) avec des travaux de modernisation menés dans des conditions difficiles.

Cela n’empêche pas la marine espagnole de mettre sur cale en septembre 1947 et en mai 1948 deux croiseurs légers baptisés Majorque et Ferrol, des navires de 8000 tonnes, 30 nœuds armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm, des tubes lance-torpilles et une DCA légère.

La construction va être menée à un train de sénateur et ils vont être achevés seulement en 1953. Opérationnels seulement en 1956, ils vont rester en service aux côtés du croiseur léger Baleares (ex-USS Flint [CL-64]) jusqu’en 1984 et 1986 respectivement après avoir été transformés en croiseurs lance-missiles.

En ce qui concerne les destroyers, la marine espagnole va tenter de renouveler une flotte qui sans être obsolète commençait déjà à accuser le poids des ans sans compter son utilisation intensive durant la guerre d’Espagne avec tout ce que cela engendre en terme de vieillissement prématuré car l’entretien est parfois difficile à réaliser.

Les destroyers les plus anciens étaient les trois unités de la Classe Alsedo mises en service en 1924/25 (Alsedo Lozaga Velasco). Ces unités vont être remplacées au cours de la Pax Armada par quatre destroyers de la Classe Oquendo (voir ci-après).

L’épine dorsale de la force de destroyers ibérique est formée par les quinze unités de la classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa, Alava et Liniers), des navires mis en service dans les années trente entre 1929 et 1937. A noter qu’une unité à été coulée durant la guerre d’Espagne (Almirante Ferrandiz).

Ces destroyers vont restés en service jusqu’au second conflit mondial, subissant une modification de l’armement et une remise en état pour leur permettre de rester tant bien que mal en état de combattre un adversaire de premier plan.

Pour remplacer les trois unités de classe Alsedo, les espagnols décident de construire une nouvelle classe de destroyers, la Classe Oquendo.

Dans les plans de modernisation de la flotte espagnole, les Oquendo doivent opérer en soutien du Canarias alors que les destroyers légers de classe Audaz doivent opérer en compagnie des croiseurs légers et des escorteurs de classe Ariete acquis auprès de l’Italie.

Les espagnols ont prévu la construction de douze destroyers de classe Oquendo et de vingt-quatre destroyers de classe Audaz mais ces plans totalement irréalistes sont rapidement amendés.

Finalement seulement neuf destroyers de Classe Oquendo sont mis sur cale, trois étant achevés avant le second conflit mondial (Oquendo Roger de Lauria Marques de La Ensenada) et trois autres dans l’immédiat après guerre (Blas de Lezo Gelmirez Langara), les trois derniers étant annulés (Bonifaz Recalde Blasco de Garay).

Pour constituer/reconstituer une force légère de combat les espagnols vont commander quatre destroyers légers type Ariete auprès des italiens et neuf destroyers légers de Classe Audaz.

Les unités de classe Ariete construites en Italie sont livrées et mises en service en 1944/45, ces quatre navires étant baptisés Teruel Alcazar de Toledo Cape Machichaco et Cape Spartel.

Les neuf destroyers légers de classe Audaz sont mis en service entre 1943 et 1947, des unités baptisées Ariete Audaz Furor Intrepido Meteoro Osado Rayo Relampago et Temerario.

En ce qui concerne les sous-marins les unités héritées de la guerre civile restent en service. Si on envisage la construction d’unités neuves inspirées de plans allemands, les contraintes budgétaires, économiques et industrielles font capoter le projet. La flotte sous-marine espagnole se composait donc de neuf unités, les sous-marins de classe Archimede ex-italiens (General Moja General Sanjurjo), quatre unités Type B (B-1 B-2 B-3 B-4) et Type C (C-1 C-2 C-4).

La marine espagnole dispose également de navires auxiliaires comme le ravitailleur d’hydravions Dedalo, des pétroliers, de la «poussière navale». (NdA plus de détails dans la partie navires)

En ce qui concerne les batteries côtières, elles sont modernisées dans le cadre d’une stratégie anti-blocus.

L’aéronavale est reconstituée avec le transfert par l’armée de l’air des hydravions en septembre 1942.

La marine espagnole dispose également d’une unité d’infanterie, l’Infanteria de Marina, la plus ancienne unité de ce type puisque créée dès 1537 sous le règne de Charles Quint. Elle est rebaptisée en 1941 Tercio de Armada.

Organisation

La marine espagnole dispose d’un état-major installé à Madrid et deux état-majors d’escadre, l’Escadre du Nord (état-major implanté au Ferrol) et une Escadre du Sud (état-major implanté à Carthagène).

Ces état-majors prennent en charge les moyens qui dépendent des régions navales, la 1ère implantée au Ferrol, la 2ème à Carthagène et la 3ème à Cadix. Généralement les unités légères et les auxiliaires dépendent des régions navales, les unités de combat des escadres.

En 1945 un commandement de la logistique et de l’école est créé pour soulager et coordonner l’action des régions.

Les batteries côtières dépendent des régions navales alors que les hydravions sont placés sous le commandement de l’état-major général de Madrid tout comme le Tercio de Armada.

URSS (27) Croiseurs lourds et légers (1)

CROISEURS LOURDS ET LEGERS

Avant-propos

En guise d’amuse-bouche

Le croiseur lourd est une «créature» du traité de Washington (1922) sans lequel ce type de navire soit ne serait jamais apparu ou alors aurait eu une forme différente puisque le heavy cruiser, le thinclad battleship déplaçait 10000 tonnes avec le canon de 203mm soit la limite basse du cuirassé dont la construction était interdite jusqu’en 1931 (puis 1936).

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Italie (24) Croiseurs lourds (1)

CROISEURS LOURDS

Avant-propos

Si le navire de ligne à 74 canons est le symbole même de la marine moderne il n’est pas le seul élément des marines du XVIIIème siècle. En effet il existait également des navires plus petits, des frégates, des bricks, des flûtes, des avisos qui menaient les missions où la présence d’un «74 canons» n’était pas nécessaire.

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Japon (24) Croiseurs lourds (1)

CROISEURS LOURDS

Avant-propos

Héritier de la frégate de la marine à voile, le croiseur à été conçu comme un vecteur de combat indépendant, un navire rapide, bien armé et endurant destiné à attaquer les lignes de communication ennemies, à protéger ses lignes de communication, à mener des missions de reconnaissance, d’escorte de convois…… .

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Japon (10) Marine Impériale (3)

Croiseurs lourds

Héritier de la frégate de la marine à voile, le croiseur à été conçu comme un vecteur de combat indépendant, un navire rapide (tout est relatif), bien armé (idem) et endurant (tout est relatif) destiné à attaquer les lignes de communication ennemies, à protéger ses lignes de communication, à mener des missions de reconnaissance, d’escorte de convois…… .

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Japon (8) Marine Impériale (1)

HISTOIRE ET EVOLUTION DE LA MARINE JAPONAISE

Avant-Propos

La Dai-Nippon Teikoku Kaigun ou Nihon Kaigun voit le jour en 1869, trois ans après la renaissance impériale et le début de l’ère Meiji. Cette marine connait une rapide évolution tant qualitative que quantitative.

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Etats-Unis (33) croiseurs légers (1)

CROISEURS LEGERS

Avant-propos

Si les croiseurs lourds de type Washington sont issus d’une «génération spontanée» provoquée par le traité de Washington, on ne peut pas dire la même chose des croiseurs légers à l’ascendance plus ancienne et plus régulière.

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Etats Unis (7) US Navy (3)

La montée en puissance dans les années trente

Paradoxalement c’est la crise économique consécutive au choc boursier d’octobre 1929 qui va être à l’origine de la modernisation de l’US Navy via notamment le National Industry Recovery Act qui injecte 3.3 milliards de dollars au profit des forces armées US.

Carl Vinson

C’est aussi l’action d’élus particulièrement concernés par la chose navale comme Carl Vinson qui avec son collège du sénat Park Trammell, le Vinson-Trammell Act voté en 1934 est considéré comme le texte décisif qui va permettre à l’US Navy d’entrer en guerre relativement bien préparée.

Dans l’impossibilité de construire des cuirassés, l’US Navy concentre ses efforts sur le dévellopement du porte-avions. Après avoir fait ses gammes en transformant le charbonnier Jupiter en porte-avions sous le nom de Langley, la marine américaine transforme deux croiseurs de bataille en porte-avions, les Lexington et Saratoga plus grands porte-avions du monde jusqu’à l’apparition des United States.

Ces deux porte-avions sont vus comme trop grands mais à l’usage, ce surdimensionnement se révélera bénéfique puisqu’il pourront acceuillir des avions toujours plus gros et toujours plus puissants.

Elle passe ensuite à l’étape de la construction neuve, hésitant entre quelques grosses unités et beaucoup (tout est relatif) de petites.

USS Ranger (CV-4), une demi-réussite

Le premier porte-avions construit dès l’origine comme tel se révélant un semi-échec ou une demi-réussite (le USS Ranger CV-4), les américains réalisent des navires plus gros, les deux premiers Yorktown (Yorktown CV-5 Enterprise CV-6) qui impose l’architecture américaine du porte-avions où le hangar est un supplément au navire et non une part du tout comme pour les anglais.

USS Essex (CV-9)

Ces deux porte-avions sont suivis _respect des traités oblige_ par une version plus petite, le USS Wasp (CV-7) qui se révèle là encore une demi-réussite à la différence du troisième Yorktown baptisé Hornet et frappé de la marque de coque CV-8.

Les Essex qui ne sont pas en service quand éclate la guerre de Pologne sont une évolution des Yorktown mais il serait réducteur d’imaginer les Essex comme des Yorktown plus gros.

Dans le domaine des cuirassés, les américains hésitent et tâtonnent. La course au cuirassé rapide, la course au «35000 tonnes» à été lancée par la réponse italienne aux Dunkerque et Strasbourg sous la forme de la construction des Littorio et des Vittorio Veneto.

Les français qui doivent contrôler la Méditerranée riposte en mettant également en chantier deux 35000 tonnes, les futurs Richelieu et Jean Bart entrainant l’Italie dans la construction de deux nouveaux cuirassés baptisés Impero et Roma.

Les autres pays majeurs ne tardent pas à suivre, la Grande-Bretagne commençant la construction de cinq King George V, l’Allemagne de deux Bismarck et le Japon de deux Yamato qui se révéleront bien plus gros que les autres 35000 tonnes puisqu’à pleine charge ils en déplacent le double avec un armement bien plus puissant à savoir neuf canons de 460mm en trois tourelles triples.

Les américains sont les derniers à partir dans cette course au cuirassé rapide, synthèse entre le cuirassé «classique» lent, bien protégé et bien armé et le croiseur de bataille rapide, bien armé mais peu protégé, concept qui sera encore présent dans l’US Navy sous la forme des Large Cruiser de classe Alaska.

USS North Carolina (BB-55)

L’US Navy va d’abord mettre en œuvre les deux North Carolina et les quatre South Dakota parmi les plus lents des «35000 tonnes». Songeant à combattre les Kongo et surtout à accompagner leurs porte-avions, les américains franchissent un cap avec quatre Iowa qui peuvent filer à 30 nœuds (la rumeur de cuirassés filant à 35 nœuds se révélant infondée).

Aucun de ces cuirassés n’est service en septembre 1939 (d’ailleurs aucun 35000 tonnes n’est en service quand éclate la guerre de Pologne), la Pax Armada voyant un sérieux renouvellement du corps de bataille avec la mise en service des cinq Montana armés de douze canons de 406mm en quatre tourelles triples.

Les quatre premiers Iowa

Deux autres Iowa sont commandés peu avant le début du second conflit mondial mais si leur construction est menée à bien, ils ne seront achevés qu’à la fin de la guerre, manquant les affrontements majeurs.

Un mot sur les Large Cruiser ou croiseurs de bataille de classe Alaska. Ces derniers sont construits pour contrer à la fois les cuirassés de poche allemands et les projets de croiseurs-tueurs japonais qui révéleront bien moins redoutables une fois achevés.

Six navires sont envisagés mais seulement quatre sont construits armés de canons de 356mm britanniques. Ces canons étaient une version produite sous licence du 14 Inch Gun Mk VII conçu pour les King George V pour pouvoir armer le Suleiman, le cuirassé commandé par la Turquie pour remplacer le Yavuz ex-Goeben.

Ces canons qui vont aussi réarmer les cuirassés brésiliens et argentins vont finalement armer les Alaska qui à la place de trois tourelles triples de 305mm vont recevoir trois tourelles doubles de 356mm.

Comme ces navires ne sont pas vraiment des cuirassés mais plus des croiseurs lourds, comme les noms d’Etats sont réservés aux premiers et que les noms de villes le sont pour les seconds, les Alaska vont recevoir des noms de territoires en l’occurence Alaska Guam Hawai Puerto Rico (le nom de Phillipines lui à été d’abord attribué mais comme le pays est devenu indépendant, il à été rebaptisé). Les deux derniers ne seront jamais baptisés ce qui prouve que dès le début leur sort était en suspens.

Dans le domaine des croiseurs, les croiseurs cuirassés sont désarmés au début des années vingt à la fois à cause de l’usure, du déclassement technique et de la nécessité de «faire de la place» pour l’enfant du traité de Washington à savoir le croiseur lourd ironiquement appelé Thinclad Battleship ou cuirassé en papier d’étain.

USS Pensacola (CA-24)

Plus ou moins bien protégés, les classes de croiseurs lourds se succèdent avec les Pensacola, les Northampton, les Portland, les New Orleans et le Wichita en attendant la construction des Baltimore considérés en septembre 1948 comme les meilleurs croiseurs lourds du monde en compagnie des Saint Louis français.

Aux côtés des croiseurs lourds, on trouve les croiseurs légers. Les Omaha construits dans le cadre du programme de guerre de 1916 pour accompagner des cuirassés et des croiseurs de bataille morts nés sont rapidement dépassés et déclassés, étant désarmés au cours des années quarante et rapidement démolis, aucun pays n’ayant montré un intérêt pour leur récupération.

USS Brooklyn

Les premiers croiseurs légers construits sont les Brooklyn, une réponse aux Mogami japonais avec leurs quinze canons de 152mm qui sont suivis par les Saint Louis _étroitement dérivés des Brooklyn_ en attendant les Cleveland qui ne disposent que de douze canons de 152mm sur une coque courte ce qui posera des problèmes de stabilité au cours du conflit à la manière des Crown Colony britanniques. Les classes suivantes reviendront à seulement neuf canons de 152mm sur une coque allongée et élargie avec une DCA plus importante.

La classe Atlanta à inspiré le projet CLAA français

On trouve également dans les croiseurs légers les Atlanta armés de canons de 127mm, des navires destinés à la défense antiaérienne mais également au commandement des flottilles de destroyers.

Dans le domaine des destroyers, l’abondance de biens nuit contrairement à ce que veut la sagesse populaire. Les nombreux flush-decker bloquent études et constructions. Il faut attendre les années trente pour l’US Navy mette en œuvre de nouveaux destroyers avec la classe Farragut.

Ils sont suivis par de nombreuses classes de navires qui apportent des amélioration en terme de puissance de feu, les derniers destroyers construits avant guerre atteignant un tonnage proche des contre-torpilleurs français (2300-2500 tonnes) avec un armement composé de six canons de 127mm en trois tourelles doubles. Des projets de destroyer-leader à huit canons de 127mm n’aboutissent pas.

Même chose dans le domaine des sous-marins où la flotte évolue avec la mise en service de classes successives qui apportent une amélioration par rapport à la précédente. A noter que la différence d’autres marines,l’US Navy ne renouvèle pas l’expérience du croiseur sous-marin ou du sous-marin croiseur préférant une flotte plus standard, plus de navires plutôt qu’une poignée de très grands submersibles dont la perte pourrait être préjudiciable pour la stratégie d’ensemble.

Dans le domaine des navires légers, la géographie rend les besoins de l’US Navy moindre que dans les autres marines. Ainsi pendant longtemps la marine américaine avait préféré la canonnière aux torpilleurs.

La mise en service des torpilleurs légers type Le Fier côté français, des Hunt côté britannique montrent l’utilité de ce type de navires, plus puissant que les escorteurs type PC/PCE mais soulageant les destroyers de missions de secondaire.

Des navires appelés Destroyer Light puis Destroyer Escort vont ainsi être construits, des navires de 1500 tonnes armés de deux ou trois canons de 127mm, de deux plate-formes triples lance-torpilles, d’une DCA légère et de grenades ASM.

Ils sont peu nombreux en septembre 1948 mais leur nombre va augmenter suite aux premières pertes dans l’Atlantique sous les coups des sous-marins allemands, les sous-marins japonais préférant (généralement) les navires de guerre aux navires de transport.

Les canonnières, les dragueurs de mines et les vedettes lance-torpilles ne sont pas oubliées, les premiers et les troisièmes étant surtout destinés à l’Asie du Sud-Est et notamment les Philippines, l’utilisation des vedettes lance-torpilles étant envisagée pour la protection de la baie de Manille où se trouve la base stratégique de Cavite.

La logistique n’est pas oubliée, les immenses distances du Pacifique imposant un solide train d’escadre. Comme le dira un amiral américain «Tu peux plus facilement perdre une bataille dans le Pacifique à cause de la logistique et du climat qu’à cause des coups de l’ennemi».

Outre les navires de soutien strictement militaires, l’US Navy peut s’appuyer sur une marine marchande qui à remonté la pente grâce notamment au travail de la Maritime Commission qui réussit à préserver un tonnage suffisant alors que la crise faisait rage et qui surtout à standardisé un certain nombre de composants et de plans pour faciliter la montée en puissance lorsque la guerre éclatera.

Dans le domaine de l’Aéronavale, on assiste à une montée en puissance qualitative et quantitative avec la modernisation logique du parc aérien et son augmentation liée notamment à la mise en service de nouveaux porte-avions, chaque porte-avions disposant de son groupe aérien auxquels il faut ajouter deux groupes aériens de réserve composés à 40% d’actifs et 60% de réservistes. Cette augmentation concerne également les unités d’hydravions et les unités de la PatMar.

Enfin dans le domaine des bases, les changements sont peu nombreux, les bases existantes sont modernisées, celles d’outre-mer mieux outillées mais il n’y à pas la construction de nouvelles bases comme pour la France (Mers-El-Kébir, Cam-Ranh) ou la Grande-Bretagne (Alor Setar, Kuching).

Etats-Unis (5) US Navy (1)

UNE HISTOIRE DE LA MARINE AMERICAINE
Les prémices
La marine américaine est paradoxalement plus vieille que l’état dont elle assure la défense. Si les Etats-Unis d’Amérique naissent avec la déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776, la marine américaine connue sous le nom de Continental Navy voit le jour dès le 12 octobre 1775.
Cette marine est destinée à empêcher l’envoi par la Grande-Bretagne de renforts pour mater la rébellion. Il s’agit également de s’en prendre au commerce. En somme de frapper Londres où cela fait très mal.
Cette force est faite de navires britanniques capturés, de navires marchands armés. Point de guerre d’escadre mais une guerre de course.
Quand le conflit se termine, les seuls véritables navires de guerre sont deux frégates, deux bricks, deux sloops et deux goélettes, les autres navires étant des navires corsaires.
Suite au traité de Paris en novembre 1783, les relations entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se normalisent rapidement et le Congrès continental qui à besoin de tous les fonds disponibles estime qu’une marine de guerre est superflue.
Les différents navires sont vendus à des armateurs privés et la Continental Navy disparaît le 1er août 1785 après seulement dix ans d’existence.
Seulement voilà un état possède des pouvoirs régaliens qu’il faut faire respecter. Parmi ces pouvoirs figurent les douanes. Or les américains habitués aux années de contrebande n’étaient guère pressés de respecter les droits de douane.

Pour mettre fin à cette anarchie qui fait désordre, décision est prise (4 août 1790) de créer un service naval qui allait devenir le United States Revenue Marine Service, l’ancêtre en ligne directe du United States Coast Guard. Ce service met en œuvre des cottres ou cutter et ce terme est toujours en usage de nos jours pour désigner les navires de haute-mer du corps des garde-côtes.

Dans ce dix-huitième siècle finissant, l’Afrique du Nord théoriquement sous souveraineté ottomane mais de faite indépendante est le siège de nombreux pirates. Si la France est surtout confrontée aux pirates algérois, les américains doivent ferrailler avec le bey de Tripoli.
Le besoin d’une marine de guerre permanente se fait sentir et le 27 mars 1794, le Congrès autorise l’achat ou la construction de six frégates dont l’USS Constitution toujours en service et pieusement conservée à Boston, trois étant armées de 36 canons et trois autres de 44 pièces.

La frégate USS Constitution en 2010

C’est l’acte de naissance de l’US Navy qui va peu à peu se structurer. En 1800, six arsenaux (Navy Yard) sont établis à Portsmouth, Boston, New-York, Philadelphie, Norfolk et Washington.
Sur ces six arsenaux historiques, seuls ceux de Portsmouth et de Norfolk sont encore actifs, les autres ayant été peu à peu fermés soit pour des raisons de surcapacité soit parce que les infrastructures n’étaient plus adaptées à l’entretien d’une marine moderne. A noter que le Washington Navy Yard à été reconverti comme centre administratif pour l’US Navy mais également pour des agences fédérales.
Si l’établissement d’un arsenal en Floride à Pensacola, le Pensacola Navy Yard en 1826 est important, plus important encore est la création de l’Académie Navale à Annapolis en 1845 où elle siège toujours aujourd’hui.
La jeune US Navy ne tarde pas à connaître l’odeur de la poudre avec la Quasi-Guerre entre les Etats-Unis et la France (1799-1800), les opérations de police contre le bey de Tripoli (1801-1805) et bien évidement la «deuxième guerre d’indépendance» entre 1812 et 1815.
La marine américaine se développe avec la construction de quatre vaisseaux de 74 canons et même d’un vaisseau de 136 canons construit entre 1821 et 1838.
En l’absence de conflits majeurs avec des nations majeures, l’US Navy mène une série d’opérations appartenant à la catégorie de la petite guerre pour reprendre la classification clausewitzienne à savoir la lutte contre la piraterie en Méditerranée et dans les Caraïbes, la lutte contre le trafic d’esclaves (assimilé à de la piraterie) mais également le soutien aux guerres indiennes sur les grands fleuves d’un pays absolument gigantesque aux infrastructures encore limitées, faisant du fluvial un moyen idéal pour le transport longue distance.
La guerre mexicano-américaine de 1846-1848 (13 mai 1846-2 février 1848) augmente significativement le territoire américain avec l’annexion de territoires qui allaient devenir les états de Californie, d’Arizona, du Nouveau-Mexique et du Nevada, le Texas les ayant précédés peu avant le début de ce conflit. Dès 1854, un arsenal est implanté sur la côte ouest, le Mare Island Navy Yard installé à San Pedro en Californie.

Le Commodore Perry

L’année précédente, le 8 juillet 1853, le commodore Perry avait forcé les portes du Japon pour ouvrir aux marchands américains de nouveaux débouchés. Les japonais hésitent entre la résistance et la soumission. L’exemple chinois les poussent à la résistance et une fois les forces réactionnaires écrasées, le nouvel empereur Mutsuhito lance la modernisation du pays à marche forcée, c’est le début de l’ère Meiji.
Parallèlement à ces grosses opérations, l’US Navy est engagée dans une multitude d’opérations pour protéger ses ressortissants des différentes menaces, une petite escadre, quelques Marines permettant généralement de ramener le calme.

La marine américaine et la guerre de Sécession (12 avril 1861-9 avril 1865)
Depuis le début de la décennie 1850, les tensions à propos de l’esclavage sont de plus en plus fortes, les compromis passés antérieurement sont peu à peu remis en question par les extrémistes des deux camps qu’ils soient esclavagistes ou abolitionnistes.
Chaque admission d’un nouvel état est l’objet d’une concurrence féroce pour l’imposer comme état libre ou esclavagiste. L’équilibre devient intenable et débouche sur le plus sanglant conflit de l’histoire des Etats-Unis, un conflit dont les stigmates sont encore présents aujourd’hui plus de 150 ans après la fin de la guerre.
Il n’est pas ici question de parler en détail de l’American Civil War appelée Guerre de Sécession en France mais de se concentrer sur le volet naval qui voit s’opposer l’US Navy et la Confederate State Navy, ces navires portant la marque CSS comme le plus célèbre d’entre-eux, le forceur de blocus CSS Alabama.
Quand le conflit éclate le 12 avril 1861 (bombardement de fort Sumter par la milice de Caroline du Sud), l’US Navy dispose de 44 navires, cinq vaisseaux à voile en réserve, huit frégates à voile, six frégates à hélice, trois corvettes à voile, quatre corvettes à roues (à aube), six corvettes à hélice, douze canonnières, trente unités de petite taille auxquelles il faut ajouter des stationnaires dispersés en Chine ou en Afrique pour protéger les ressortissants et le commerce.
Face à cette puissance, la marine confédérée fait feu de tous bois, mettant en œuvre treize navires aux performances variées ainsi que des forceurs de blocus dont le plus célèbre est bien évidement le CSS Alabama construit en Angleterre et qui sera coulé au large de Cherbourg par l’USS Kearsarge le 9 mars 1964.

Le sloop USS Kearsarge qui coula le CSS Alabama au large de Cherbourg

Dès le début du conflit, l’US Navy, la marine de l’Union assure un blocus des ports confédérés dans le cadre du plan Anaconda destiné à asphyxier la Confédération qui faute d’industrie dépend des exportations pour se procurer des devises (via le coton) et des importations pour les armes.
Les forceurs de blocus font ce qu’ils peuvent mais les mailles sont de plus en plus serrées et le temps va clairement jouer contre les sudistes qui comme jadis les spartiates vont avoir la hantise d’une révolte servile majeure.
Si la majorité des navires sont des voiliers, la vapeur est déjà présente. Ainsi le 8 mars 1862 à lieu au large d’Hampton Roads le premier combat entre cuirassés, le CSS Virginia opposé au USS Monitor, un combat qui restera indécis. Les premiers sous-marins sont également employés mais avec des résultats forts limités.
Les mines et les torpilles sont également employées même si à l’époque, elles se confondent. Ce n’est qu’avec l’apparition de la torpille automobile (Lupis/Whitehead) en 1868 que les deux armes vont prendre des trajectoires différentes.
Le volet naval de la guerre de Sécession c’est aussi la guerre fluviale notamment sur le Mississippi voie de communication royale pour l’Union qui en s’emparant de La Nouvelle-Orléans (avril 1862) puis de Mobile (mars 1864) asphyxie encore un peu plus la Confédération.
Quand le conflit se termine, l’US Navy à perdu 2260 hommes dont 148 marines mais aligne 671 navires dont une quarantaine de monitors, une quinzaine de frégates ou d’avisos à hélice et une bonne soixantaine de canonnières.
La New Navy
Bien évidement le conflit terminé, les effectifs et les moyens de l’US Navy chutent de manière importante. En dépit d’une volonté d’expansion commerciale, l’US Navy sombre dans une période de sous-investissement appelée par contraste avec la New Navy la Old Navy.
Chose impensable aujourd’hui mais en 1881, l’US Navy n’est que la douzième marine mondiale derrière la Chine, le Chili et le Danemark ! Si le premier cité dispose d’une marine plus que respectable, les deux derniers sont redevenus sur le plan naval en particulier et militaire en général des nains.
Un premier signal d’alerte avait été lancé en 1873 quand un incident avec l’Espagne avait montré l’inadaptation de l’US Navy à un conflit moderne. En dépit de cet incident qui faillit entraîner une guerre avec Madrid, la marine américaine ne sortit pas encore de sa léthargie.
Il faut attendre 1881 pour qu’un comité ne constate officiellement la décrépitude de la flotte. Deux ans plus tard, le 3 mars 1883 un Naval Act fait rentrer la marine américaine dans l’ère de la New Navy avec la commande de trois croiseurs, d’un aviso ainsi que l’abandon de l’entretien de quarante-six navires en bois.
La modernisation d’une flotte passant également par les infrastructures, un neuvième arsenal est implanté en 1891 à Bremerton (Etat de Washington) sous le nom de Puget Sound Navy Yard. Sept ans plus tôt, une base navale est implantée à Pearl Harbor aux îles Hawai, îles indépendantes mais pour encore peu de temps.
Les Etats-Unis commençant à rivaliser sur le plan économique avec l’Europe, l’US Navy commence à batir une flotte capable sinon de battre les puissances navales européennes du moins de faire peser une menace sur cette suprématie bien qu’on peut se demander si jusqu’en 1898, cette menace est vraiment prise au sérieux.
Il n’y à qu’à se rappeler les propos méprisants de Von Moltke sur la guerre de Sécession vue comme une bagarre d’amateurs alors qu’il annonçait les terribles guerres industrielles du 20ème siècle (cuirassés, sous-marins, rail, télégraphe….).

Epave du USS Maine. Son explosion (visiblement accidentelle) sert de prétexte à une guerre contre l’Espagne

Les cuirassés étant les maîtres étalons de la puissance navale, l’US Navy construit patiemment sa flotte, disposant en 1901 de onze cuirassés, un douzième, le Maine ayant sauté dans le port de La Havanne le 15 février 1898, le prétexte pour une guerre contre l’Espagne accusée d’avoir fait sauter le cuirassé alors qu’il semble que l’explosion soit interne et d’origine accidentelle.
La guerre hispano-américaine de 1898 est une véritable promenade de santé militaire pour les américains face à une Espagne qui s’enfonce dans le déclin et la décadence depuis la fin du 17ème siècle.
Les intellectuels de la «Génération 98» peuvent bien émettre un méprisant «Que inventen Ellos» (qu’ils inventent eux), force est de constater que l’Espagne est devenue une puissance secondaire, une puissance mineure dans le monde, Madrid perdant son empire colonial, ne conservant que des miettes en Afrique.

Théodore Roosevelt, Big Stick et Big Ships

Suite à l’assassinat de William McKinley en 1901,son vice-président Théodore Roosevelt accède à la présidence des Etats-Unis. Convaincu qu’une puissante marine est nécessaire pour accroître la puissance et le rayonnement des Etats-Unis, il va investir massivement dans les navires et les infrastructures, établissant deux nouveaux arsenaux à Charleston en Caroline du Sud et à Pearl Harbor.
C’est ainsi qu’entre 1902 et 1908, cinq classes de cuirassés sont construites : la classe Maine (Maine Missouri et Ohio) entrée en service entre 1902 et 1904, la classe Virginia (Virginia Nebraska Georgia New Jersey) entrée en service en 1906/07, la classe Connecticut (Connecticut, Lousiana Vermont Kansas Minnesota et New Hampshire) entrée en service entre 1906 et 1908 et la classe Mississippi (Mississippi et Idaho) entrée en service en 1908.
Ces cuirassés sont accompagnés de croiseurs (cuirassés et protégés) ainsi que de canonnières. Il est à noté la rareté des torpilleurs et des destroyers, leur taille réduite les rendant peu adaptés aux océans dans lesquels opèrent l’US Navy qui estime avoir besoin de navires plus gros.

Il faut néanmoins prouver au monde que la marine américaine est une marine puissante et efficace et pour cela, le président Roosevelt va impulser le premier tour du monde de l’US Navy connu sous le nom de «Grande Flotte Blanche» ou The Great White Fleet.
The Great White Fleet (1907-1909)
Cette opération d’une ampleur inédite à l’époque à un double rôle. Montrer la puissance nouvelle de l’US Navy mais également entrainer les équipages.
Du 16 décembre 1907 au 22 février 1909, la marine américaine impressionne les esprits en effectuant un tour du monde, exploit connu dans l’histoire sous le nom de «Great White Fleet» (la grande flotte blanche) en référence à la peinture employée à l’époque par l’US Navy : coque blanche et superstructure chamois .

Ce sont pas moins de 16 navires qui appareillent d’Hampton Roads le 16 décembre 1907 sous le commandement du contre-amiral Robert Evans repartis entre une première escadre (1ère division : Connecticut, Kansas, Vermont et Lousiana 2ème division : Georgia New Jersey, Rhode Island et Virginia) et une seconde escadre (3ème division : Minnesota, Maine, Missouri et Ohio 4ème division : Alabama, Illinois, Kearsarge et Kentucky) et accompagnés de six destroyers avec un ravitailleur et cinq autres auxiliaires. A part les Wisconsin et le Nebraska ce sont tous les cuirassés récents qui sont engagés dans cette opération.

Peu importe qu’à l’époque l’apparition du HMS Dreadnought ait rendu obsolètes ces navires, l’impact politique est fort. Le message est reçut fort et clair : L’US Navy n’est plus une marine secondaire que l’on peut regarder avec mépris et condescendance.

La flotte Blanche effectue une escale à Trinidad, à Rio de Janeiro, Punta Arenas (Chili), Callao (Pérou), Magdalena Bay (Mexique), la flotte arrivant à San Francisco le 6 mai 1908 où le Wisconsin va remplacer l’Alabama (problèmes de machines) et le Nebraska le Maine qui consomme beaucoup trop de charbon (la consommation atteint 1500 tonnes par jour !). Le contre-amiral Evans malade est remplacé par le contre-amiral Sperry qui commandait la 4ème division.

Les deux cuirassés remplacés vont rallier la côte est par leurs propres moyens passant par Honolulu, Manille,Singapour,Colombo,Suez,Naples et Gibraltar.

Quand au reste de la flotte après avoir multiplié sur les escales sur la côte ouest, elle appareille de San Francisco le 7 juillet sans les torpilleurs. Elle fait escale à Auckland, Sydney, Melbourne, Albany. Après une escale à Manille et à Yokohama, la 2ème escadre mouille à Amoy en Chine, le reste de la flotte retournant à Manille.

Quittant les Phillipines le 1er décembre 1908, la flotte fait escale à Colombo du 13 au 20 avant de mettre cap à l’est, franchissant le canal de Suez du 4 au 6 janvier 1909 avant de se disperser dans les différents ports de la Méditerranée (Athènes, Salonique, Smyrne, Naples, Messine, Tripoli, Alger), quelques navires participant aux secours suite au tremblement de terre de Messine survenu le 28 décembre 1908, les autres ralliant Marseille et Villefranche.

La flotte se rassemble à Gibraltar le 31 janvier 1909 pour se ravitailler, quittant le Rocher le 6 février pour rallier Hampton Roads le 22 février 1909, accueillis par le Maine, le New Hampshire, le Mississipi et l’Idaho peints en gris, couleur qui va remplacer le blanc et le chamois.

Grande-Bretagne (13) Royal Navy (5)

Croiseurs lourds

Comme il existe parfois dans la nature des générations spontanées, dans le domaine militaire, un contexte particulier peut donner naissance à un type d’armement particulier.

C’est le cas du croiseur lourd, du Heavy Cruiser ironiquement connu comme Thinclad Battleship ou cuirassé en fer blanc à cause d’une protection symbolique en raison de la priorité donné à l’armement et à la vitesse.

Le traité de Washington limitant la construction des cuirassés vu comme des navires de plus de 10000 tonnes armés de canons d’un calibre supérieur à 203mm. Toutes les marines majeures ont donc construit des navires de 10000 tonnes armés de six à dix canons de 8 pouces.

La Grande-Bretagne ne fût jamais “fan” de ce type de navire qu’elle trouva toujours trop gros qu’il s’agisse des chanceliers de l’Echiquier _les ministres des Finances_ ou même des amiraux.

La réponse tiens aux besoins énormes de la Royal Navy pour pouvoir protéger ses lignes de communication mondiales. Le besoin était estimé à cinquante et un croiseurs ! Il est facile d’imaginer le coût de 51 croiseurs lourds.

De leur côté, les américains et les japonais avaient besoin de navires puissants et endurants pour combattre dans le Pacifique, les croiseurs lourds devant éclairer la flotte voir engager les premières unités du corps de bataille ennemi ce qui imposait des navires bien armés.

Les York devaient être comme on l’à vu les derniers croiseurs lourds de la marine britannique mais au final huit autres navires de classe Admiral furent construits.

Si les quatre premiers qui remplacent les quatre Kent les plus anciens sont en service, sur les quatre seuls les deux premiers sont en service, les deux autres étant en armement à flot.

En septembre 1939, les croiseurs lourds suivants sont en service au sein de la Royal Navy :

HMS Kent

HMS Kent

-La classe County compte treize navires mais seulement onze sont en service dans la marine britannique, les deux restants étant des navires de la Royal Australian Navy (RAN), des navires souvent déployés sous commandement de l’ancienne puissance coloniale.

Ces treize navires se répartissent en trois sous-classe, le type Kent avec sept navires ( Kent Suffolk Cornwall Cumberland Berwick Australia et Canberra, ces deux derniers appartenant à la marine australienne), le type London avec quatre navires (London Devonshire Shropshire Sussex) et le type Norfolk avec deux navires (Norfolk Dorsetshire), deux autres ayant été abandonnés pour des raisons budgétaires.

HMS York

HMS York

-La classe York comporte seulement deux navires sur les cinq prévus à l’origine, les HMS York et Exeter. Ils auraient pu être les derniers croiseurs lourds de la marine britannique si les autres pays n’avaient pas poursuivit la construction de ces navires que la Royal Navy trouvait toujours trop gros.

En septembre 1948, les croiseurs lourds de classe Hawkins sont en réserve avec un réarmement très hypothétique. Les quatre premiers Kent (Kent Cornwall Suffolk Cumberland) ont été désarmés remplacés par quatre croiseurs lourds de classe Admiral.

Quatre autres navires de cette classe ont par la suite été commandés mais seulement deux ont été mis en service avant le début du second conflit mondial.

Croiseurs légers

A l’apogée de la marine à voile à savoir le 18ème siècle, les combats se décidaient par l’affrontement entre deux escadres combattant en ligne d’où le nom de “navires de ligne”. Ces cathédrales flottantes, ces monstres de bois et de toile, armés de 74 à 110 canons ne pouvaient cependant pas exécuter toutes les missions d’une marine de guerre.

Pour protéger le commerce contre la piraterie, pour effectuer les liaisons avec la terre ou attaquer le commerce ennemi, il fallait des navires plus manœuvrables et moins coûteux à mettre en œuvre.

Le navire type est la frégate (dont l’étymologie est nappée d’un épais brouillard), un vaisseau armé d’un nombre variable de canons (généralement entre 10 et 50 canons, les frégates américaines de 44 canons causeront bien des soucis aux navires britanniques), rapide et manœuvrant.

Cette frégate muta en croiseur qui devint sous différentes formes (croiseur-éclaireur, croiseur protégé, croiseur cuirassé, croiseur léger) le navire type pour l’éclairage des escadres, le commandement des flottilles de torpilleurs, la police coloniale, l’attaque au commerce….. .

Durant le premier conflit mondial, la Royal Navy utilisa des croiseurs cuirassés et des croiseurs légers, les premiers obsolescents subissant de lourdes pertes sous les coups des sous-marins et des croiseurs de bataille qui peuvent être considérés comme leurs successeurs.

Le premier conflit mondial terminé, la construction de croiseurs légers se poursuivit pour répondre aux besoins du corps de bataille mais également aux besoins de défense de l’Empire et notamment des lignes commerciales.

Comme les croiseurs lourds ne pouvaient être construits en nombre suffisants, les croiseurs légers furent privilégiés pour cette mission, les cibles probables (croiseurs auxiliaires) ne nécessitant des navires surpuissants mais plutôt des navires endurants équipés d’une artillerie dissuasive, les croiseurs auxiliaires et les corsaire rompant facilement le combat en cas de rencontre inopportune.

HMS Concord, un croiseur type C

HMS Concord, un croiseur type C

Durant le premier conflit mondial, la Royal Navy avait fait construire pas moins de vingt-huit croiseurs légers de type C. Treize d’entre-eux étaient toujours en service en septembre 1939 dont certains furent convertis en croiseurs légers antiaériens.

Aucun n’était encore en service en septembre 1948 en raison de leur usure et de leur age, les type C convertis en croiseurs antiaériens étant ainsi remplacés par les Dido.

HMS Danae, un croiseur type D

HMS Danae, un croiseur type D

Ils sont suivis par huit croiseurs type D sur douze prévus. Ces navires bien qu’anciens sont toujours en service en septembre 1948, deux hissant la White Ensign, trois ayant été transférés à la New Zealand Division of the Royal Navy _future Royal New Zealand Navy_ et deux à la marine polonaise libre.

Le HMS Emerald

Le HMS Emerald

Les croiseurs de type E Emerald et Enterprise étaient toujours en service en septembre 1939 mais en 1948 seul l’Emerald était encore actif comme croiseur-école en compagnie du Vindictive _un Hawkins modifié_ , l’Enterprise ayant été perdu par échouage au large de Banthurst (Gambie aujourd’hui Banjul) en septembre 1945.

Les type E sont les derniers croiseurs légers conçus durant le premier conflit mondial, les suivants ont été conçus en tenant compte des limitations imposés par les traités internationaux notamment celui de Londres.

Après la construction des croiseurs lourds, les britannique revinrent à des navires d’une taille plus modeste, tous aussi efficaces et surtout moins onéreux ce qui permettrait en théorie d’en disposer en plus grand nombre.

Le HMS Achilles

Le HMS Achilles

Les premiers de ces croiseurs modernes sont les cuirassés de classe Leander, huit navires construits mais seulement cinq sont finalement mis en oeuvre par la Royal Navy, les trois derniers étant cédés à la marine australienne. Le Leander et l’Achilles sont ensuite déployés au sein de la division néo-zélandaise de la Royal Navy, embryon de la future marine néo-zélandaise.

HMS Arethusa

HMS Arethusa

Aux Leander succède les petits croiseurs légers de classe Arethusa, quatre navires armés de six canons de 152mm en trois tourelles doubles. Deux autres étaient prévus mais au final ils furent construits sous un modèle différent, la future classe Town.

Au milieu des années trente, les japonais arrivent en limite de leur contingent de croiseurs imposé par le traité de Washington.

Pour ne pas encore violer ouvertement les traités de limitation des armements navals, le Japon décide de construire de grands croiseurs légers capable de devenir en temps voulu des croiseurs lourds.

Ces puissants croiseurs de classe Mogami à quinze canons de 155mm en cinq tourelles triples entrainent une réponse américaine (la classe Brooklyn) et une réponse britannique, la classe Town, une reprise des Leander mais avec douze canons de six pouces en quatre tourelles triples.

HMS Glasgow, l'un des dix croiseurs de classe Town

HMS Glasgow, l’un des dix croiseurs de classe Town

Dix croiseurs légers de classe Town sont construits, ces navires pouvant être repartis en trois sous-classes. Le type I ou classe Southampton (Southampton Newcastle Birmingham Glasgow et Sheffield), le type II ou classe Liverpool (Liverpool Manchester Gloucester) et le type III ou classe Belfast (Belfast Edinburgh). Si les deux premières classes étaient semblables, le type Belfast se distinguait par une coque plus longue de sept mètres.

CLAA HMS Dido

CLAA HMS Dido

-Dix neufs croiseurs légers modernes sont donc en service en septembre 1939. Le renouvellement de la flotte se poursuit avec la construction de croiseurs antiaériens de classe Dido et de nouveaux croiseurs à canons de six pouces.

Onze croiseurs légers de classe Crown Colony sont ainsi construits pour remplacer les croiseurs type C, des croiseurs dépassés. Ces navires sont mis en service entre 1940 et 1944.

Le HMS Uganda, classe Crown Colony

Le HMS Uganda, classe Crown Colony

Ces nouveaux croiseurs sont les derniers à être limités par les traités internationaux en l’occurrence le deuxième traité de Londres signé en 1936. Ce sont des dérivés à la baisse des Town. Ils se révéleront comme un design très limite en terme de surcharge.

HMS Minotaur

HMS Minotaur

Voilà pourquoi les huit croiseurs suivants de classe Minotaur commandés en 1944 disposeront d’une coque plus longue, plus large et seulement neuf canons de 152mm en trois tourelles triples, les Crown Colony perdant d’ailleurs au cours du conflit leur tourelle X (tourelle supérieure arrière) pour gagner du poids au profit de la DCA légère et des radars.

Seuls les quatre premiers (Minotaur Swiftsure Superb et Undaunted) sont en service en septembre 1948, les quatre autres étant encore en construction quand les allemands déclenchent l’opération Weserübung, les Bellerophon Eagle Defence et Tiger étant mis en service seulement en 1949.

En septembre 1948, la flotte de croiseurs légers “standards” de la Royal Navy affiche le visage suivant :

-Deux vieux croiseurs de type D qui auraient été sûrement désarmés si le conflit n’avait pas éclaté le 5 septembre 1948. Redéployés hors d’Europe, ils sont chargés de traquer les raiders allemands en compagnie de l’Emerald qui redevient un croiseur léger opérationnel.

-Trois croiseurs légers classe Leander déployés en Extrême-Orient en compagnie de deux sister-ships utilisés par la marine néo-zélandaise et de trois utilisés par la Royal Australian Navy (RAN). L’Extrême-Orient restant calme, certains de ces navires furent redéployés en Europe

-Quatre croiseurs légers classe Arethusa déployés en Méditerranée

-Dix croiseurs légers classe Town, tous déployés en Europe

-Onze croiseurs légers classe Crown Colony (deux déployés dans l’Océan Indien, deux dans la China Station future British Eastern Fleet, deux en Méditerranée et cinq au sein de la Home Fleet)

-Quatre croiseurs légers classe Minotaur déployés en Europe + quatre autres en construction

Cela nous donne un total de 36 croiseurs légers standards armés de canons de 152mm. Qui dit standard dit “non-standard” à savoir les croiseurs légers de classe Dido.

Seize de ces croiseurs légers sont construits. Armés de canons de 133mm, ils vont être mis en service entre 1940 et 1944, remplaçant notamment les type C transformés dans les années trente en croiseurs antiaériens.

Ce modèle va inspirer la France pour son croiseur-éclaireur Waldeck-Rousseau _navire-amiral de l’Escadre Légère du Nord_ qui va d’ailleurs opérer avec ses “cousins” britanniques.

Ce type de croiseur ne sera pas poursuivit, la Royal Navy préférant développer une tourelle double de six pouces polyvalente, tourelle qui va équiper les croiseurs en gestation quand le conflit éclate, des croiseurs provisoirement connus comme des type F.