24-Armée de l’air (43)

Groupement d’Aviation de la 3ème armée

Couvrant le secteur compris entre Longuyon et Sarreguemines, la 3ème armée et ses quatre corps d’armée (trois français et un britannique) s’appuie sur des ouvrages de la ligne Maginot et dispose également d’un groupement d’aviation pour assurer la couverture, l’appui et l’éclairage.

Le Dewoitine D-520 est au printemps 1940 le chasseur le plus moderne de l'armée de l'air

Le Dewoitine D-520 est au printemps 1940 le chasseur le plus moderne de l’armée de l’air et en septembre 1948, il fait encore bonne figure

Le GRAVIA IIIA dispose de deux escadres de chasse, la 5ème escadre équipée de Curtiss H-81 et de Bréguet Br700C2 stationnée sur la base aérienne 138 de Metz Frescaty et la 7ème escadre équipée de Dewoitine D-520 et de Bréguet Br700C2 soit un total de 216 chasseurs répartis entre 162 monomoteurs et 54 bimoteurs, la 7ème EC étant stationnée à Toul-Ochey sur la base aérienne 159.

L’appui-feu est assuré par le GBA III/40 équipé de Loire-Nieuport LN-430 stationné sur la BA 239 de Chamblay en compagnie d’un groupe de bombardement d’assaut, le GBA III/51 équipé de Bréguet Br695.

L'élégant Amiot 351

L’élégant Amiot 351

Le bombardement horizontal est assuré depuis la base aérienne de Saint Dizier par les GB II/34 et III/34 équipés chacun de 27 Amiot 351.

La reconnaissance est assurée par le GR I/33 équipé de Bloch MB-175 qui décolle depuis la base de Châtel-Cléhery (BA 177) en compagnie du GAO-507.

Le GRAVIA III-A dispose de 216 chasseurs, 27 bombardiers en piqué,27 avions d’assaut, 54 bombardiers moyens et 36 avions de reconnaissance soit 360 appareils.

A ce total appréciable s’ajoute les trois Groupes Aériens d’Observation (GAO), le GAO-507 déployé depuis la base aérienne de Châtem-Cléhery dispose pour éclairer le 7ème Corps d’Armée dispose de huit Bloch MB-175, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Les Mureaux ANF-123.

Le GAO-523 qui opère depuis la base aérienne 238 de Mars-la-Tour dispose pour éclairer le 23ème CA ou Corps d’Armée Colonial dispose de huit Bloch MB-175, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Les Mureaux ANF-123.

Le GAO-524 qui opère depuis la base aérienne 180 de Velaine en Haye près de Nancy éclaire le 24ème CA avec huit Bloch MB-176 de reconnaissance armée, douze Dewoitine D-720 de coopération et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123 d’observation et de réglage de tir.

Le total d’appareils disponibles pour le GRAVIA III-A est de 465 appareils (216 chasseurs, 108 bombardiers et avions d’assaut, 141 avions de reconnaissance et d’observation).

Groupement d’Aviation de la 4ème armée

La 4ème armée qui couvre le secteur Sarreguemines-Selestat dispose pour assurer sa couverture aérienne, son appui au sol et son éclairage d’un groupement d’aviation qui comprend les éléments suivants :

Lockheed P-38 Ligthning de l'USAAF

Lockheed P-38 Ligthning de l’USAAF, l’équivalent du H-322 Eclair de notre armée de l’air

-Deux escadres de chasse : la 6ème EC équipée de Dewoitine D-520 et de Lockheed H-322 basée à Strasbourg-Entziheim (BA 244) et la 19ème EC équipée de Dewoitine D-551, de Bréguet Br700C2 (deux escadrilles) et de Lockheed H-322 (une escadrille) stationnée à Xaffevillers sur la base aérienne 173.

-Une escadre de bombardement d’assaut, la 41ème Escadre de Bombardement d’Assaut (41ème EBA) composée de trois groupes de Bréguet Br696 tous stationnés à Morhange sur la BA 242.

Schéma de l'Amiot 354

Schéma de l’Amiot 354

-Une escadre de bombardement moyen la 21ème EBM stationnée à Adelot sur la BA 240 avec trois groupes d’Amiot 354.

-Un groupe de reconnaissance, le GR II/33 équipé de Bloch MB-175 ayant pour base la base aérienne 241 de Delme

Bloch MB-175

Bloch MB-175

Le GRAVIA IVA dispose de 216 chasseurs, 81 avions d’assaut, 81 bombardiers moyens et 36 avions de reconnaissance soit un total de 414 appareils.

A cela s’ajoute les 105 appareils du GAO-508 (Strasbourg-Entziheim), du GAO-525 (Xaffevilliers) et du GAO-526 (Morhange) tous équipés de avec huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123.

Le total d’appareils disponibles pour la 4ème armée et son GRAVIA IV-A s’établit à 519 avions.

24-Armée de l’air (41)

Commandement d’Action Tactique (CAT)

Groupement d’Aviation de la 7ème armée

Zones de responsabilités (approximatives) des différentes armées et de leurs Groupements d'Aviation (GRAVIA)

Zones de responsabilités (approximatives) des différentes armées et de leurs Groupements d’Aviation (GRAVIA)

Comme les neuf autres armées massées aux frontières, la 7ème armée chargée de couvrir les côtes de la mer du Nord et de tendre la main aux néerlandais dispose d’un groupement d’aviation formé d’unités de chasse, d’attaque, de bombardement et de reconnaissance.

Des escadrilles de transport peuvent y être rattachées temporairement tout comme les deux Groupes Aériens d’Observation (GAO) rattachés en temps normal aux corps d’armée mais qui peuvent être placés sous la direction du GRAVIA VIIA.

Ces avions sont déployés dans des aérodromes du Nord et du Pas de Calais. Des accords secrets signés au printemps 1948 permettent à ces unités d’utiliser des aérodromes anglais et belges.

Bloch MB-157

Bloch MB-157

Il dispose ainsi de la 8ème escadre de chasse déployée depuis la Base Aérienne 197 de Dunkerque avec 108 chasseurs, 81 Bloch MB-157 et 27 Lockheed H-322 Eclair répartis en trois groupes de trente-six appareils (27 monomoteurs et 9 bimoteurs).

Avion d'assaut Bréguet Br693

Avion d’assaut Bréguet Br693

Au niveau des unités d’attaque, le GRAVIA VIIA dispose de deux groupes de bombardement d’assaut stationnés sur la BA 143 de Saint Omer, les GBA I/35 et II/35 équipés respectivement de Bréguet Br691 et de Bréguet Br693 et d’un groupe de bombardement en piqué équipé de Loire-Nieuport LN-430, le GB I/40 stationné sur la base aérienne BA 144 Norrent-Fontes.

Ce groupement intégre également un groupe de bombardement moyen, le GB II/12 équipé de Lioré et Olivier Léo 451 stationné en temps de paix sur la BA 139 de Persan-Beaumont avec le reste de la 12ème escadre, le 2ème groupe de la 12ème escadre ralliant à la mobilisation l’aérodrome de Lille-Lesquin.

L'élégant Lioré et Olivier Léo 451

L’élégant Lioré et Olivier Léo 451

Quand à la reconnaissance, elle est assurée par le le GR I/35 équipé de 36 Bloch MB-176 installé à Norrent-Fontes.

Le GRAVIA-VIIA dispose donc de 108 chasseurs (81 monomoteurs Bloch MB-157 et 27 bimoteurs Lockheed H-322 Eclair), de 54 bombardiers d’assaut (27 Bréguet Br691 et 27 Bréguet Br693), de 27 bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-430, 27 bombardiers moyens Lioré et Olivier Léo 451 et 36 Bloch MB-176 soit un total de 252 avions de combat.

Il peut prendre sous son aile, le GAO 501 équipé de huit Bloch MB-175, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Les Mureaux ANF-123 ainsi que le GAO 518 équipé de équipé de huit Bloch MB-176, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Mureaux ANF-123 soit un total de soixante-dix appareils, le premier nommé étant stationné sur la base aérienne de Dunkerque et le second sur la base de Saint Omer.

Bloch MB-175

Bloch MB-175

Au final, dans une configuration extensive, le GRAVIA-VIIA peut aligner 322 chasseurs, avions d’assaut, bombardiers et avions de reconnaissance.

Groupement d’Aviation de la 1ère armée

La 1ère armée chargée de couvrir la trouée de Gembloux au sud-sud est de Bruxelles dispose d’un groupement d’aviation important avec pas moins de deux escadres de chasse, de deux groupes de bombardement d’assaut, de deux groupes de bombardement en piqué, d’un groupe de bombardement moyen, d’un groupe de reconnaissance sans oublier le renfort éventuel d’escadrilles de transport et la mise sous le commandement du GRAVIA IA des GAO-502, GAO-519 et GAO-520.

Arsenal VG-33

Arsenal VG-33

La 2ème escadre de chasse stationnée sur la BA 142 Cambrai dispose de trois groupes de trente-six appareils, vingt-sept Arsenal VG-33 et neuf Lockheed H-322 Eclair. Elle est chargée de la couverture de la 1ère armée en liaison avec la 3ème escadre stationnée sur la BA 188 de Beauvais qui dispose de trois groupes de trente-six appareils répartis entre vingt-sept Dewoitine D-520 et neuf Bréguet Br700C2.

Bréguet Br700C2, l'un des chasseurs biplaces de l'armée de l'air

Bréguet Br700C2, l’un des chasseurs biplaces de l’armée de l’air

Au niveau des unités d’attaque, le GRAVIA I-A dispose du GBA III/35 équipé de Bréguet Br695 stationné sur la base aérienne BA 198 de Denain tout comme le GBA II/51 équipé lui de Bréguet Br693.

Le GB I/42 et le GB II/42 équipés de bombardiers en piqué bimoteurs Bréguet Br698 sont stationnés sur la BA 200 du Quesnoy en compagnie du GB II/12 équipé de Lioré et Olivier Léo 451, groupe stationné en temps de paix sur la base BA 139 de Persant-Beaumont en région parisienne.

Le GB II/35 équipé de Bloch MB-176 est stationné sur la BA 176 de Clastres-Saint-Simon en compagnie du GAO-520.
Outre les 216 chasseurs (162 monomoteurs _81 Arsenal VG-33 et 81 Dewoitine D-520_et 54 bimoteurs _27 Bréguet Br700C2 et 27 Lockheed H-322_), le GRAVIA IA dispose de 54 avions d’assaut (27 Bréguet 693 et 27 Bréguet 695), 54 bombardiers en piqué Bréguet 698, 27 bombardiers moyens Lioré et Olivier Léo 451 et 36 Bloch MB-176 soit un total de 387 avions.

Outre cette force importante, le Groupement d’Aviation de la 1ère Armée peut bénéficier du concours des trois Groupes Aériens d’Observation (GAO).

Le GAO-502 est stationné à sur la BA 199 de Valenciennes et dispose de huit Bloch MB-176, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Mureaux ANF-123, le GAO 519 stationné sur la base aérienne 198 de Denain et qui dispose pour mener à bien sa missions de huit Bloch MB-175, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Mureaux ANF-123 alors que le GAO 520 stationné sur la base aérienne 176 de Clastres-Saint-Simon dispose de huit Bloch MB-176, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Mureaux AN-123.

Dewoitine D-720

Dewoitine D-720

Cela porte le nombre total d’avions disponibles pour le GRAVIA IA à 492 chasseurs, avions d’attaque, bombardiers et avions de reconnaissance.

24-Armée de l’air (40)

Ordre de bataille (2) : organisation de l’armée de l’air après mobilisation

Comme nous venons de le voir, l’armée de l’air dispose en septembre 1948 d’un grand nombre de bases aériennes. La majorité existaient en septembre 1939, certaines étant des plate-formes opérationnelles pérennisées après la démobilisation et d’autres des créations nouvelles.

En effet, outre le maintien en état de terrains de réquisition et leur aménagement en bases pérénnes, de nouvelles bases sont aménagées, quatre bases majeures avec une dans l’est (Strasbourg-Entzheim BA 244) et trois dans l’ouest (BA 245 de Caen-Carpiquet, BA 246 de Rennes-Saint Jacques et BA 161 de Montoir de Bretagne). A noter qu’un projet de base aérienne à Chambery ne s’est pas concrétisé, faute de crédits.

Sur le plan opérationnel, les différentes armées vont disposer d’un groupement d’aviation composé d’éléments de chasse, d’attaque au sol, de bombardement et de reconnaissance, les GAO des corps d’armée engagés sur le front sont placés sous le commandement du corps d’armée dont ils portent le numéro, devant dès l’engagement opérationnel du Corps d’Armée effectuer des missions de reconnaissance pour ouvrir le chemin et pister l’ennemi en liaison avec le GRCA (Groupe de Reconnaissance de Corps d’Armée).

Les Escadrilles Régionales de Chasse vont assurer la défense locale notamment des grandes villes, étant en première ligne pour contrer les vols de reconnaissance et les raids de bombardement sur les grandes villes françaises.

Les Groupes de Chasse non engagés dans la couverture des armées forment une «réserve générale» en compagnie des autres unités de combat dans la même situation en particulier la majorité des unités de reconnaissance et de bombardement horizontal.

Quand aux bombardiers lourds, ils peuvent participer à la manœuvre terrestre générale mais leur rôle majeur est une campagne de bombardements stratégiques contre l’industrie allemande, l’attaque des villes étant interdite par le pouvoir politique français du moins tant que l’Allemagne ne fera pas de même.

En cas d’offensive ennemie, la «réserve générale» doit renforcer un point menacé et en cas d’offensive alliée, ils doivent servir à appuyer là où ça fait mal en l’occurence le Schwerpunkt pour obtenir la percée ou déstabiliser de manière irrémédiable le dispositif ennemi pour favoriser ailleurs la percée.

Après plusieurs semaines d’emploi, le retour d’expérience permet au général Mondory de réorganiser la chaîne de commandement pour la rendre plus efficace et plus réactive même si il n’y eut pas encore d’attaque à l’Ouest.

Sous l’autorité de l’EMGAA qu’il continue de diriger, il organise un Commandement d’Action Tactique ou CAT qui dirige les groupements d’aviation affectés aux armées qui restent sous le contrôle de l’armée de l’air mais qui mènent des missions de couverture, de reconnaissance et d’appui au profit des forces de manoeuvre de l’armée de terre.

Le Commandement Stratégique d’Action (CSA préféré à CAS pour éviter une confusion avec le terme anglais de Close Air Support) regroupe sous son autorité la «Réserve générale» soit les unités de chasse non engagées en soutien des armées, les unités de bombardement moyen et de bombardement lourd chargées de paralyser l’effort de guerre allemand et italien et les unités de reconnaissance.

Le Commandement Territorial (CTer) garde précieusement sous son autorité la Défense Antiaérienne du Territoire et les Escadrilles Régionales de Chasse.

Le Commandement de Soutien et de Logistique (CSL) à sous son autorité les unités de transport et d’entrainement.

Les commandements thématiques sont mis en sommeil et sur le plan administratif, les districts aériens militaires sont dissous ne laissant plus que les échelons ZAM et BA moins à cause d’une inefficacité criante que pour libérer le maximum de personnel pour des unités de combat.

Enfin les unités d’infanterie de l’air, les quatre GIA sont placés sous le contrôle opérationnel de l’armée de terre au grand dam des fantassins de l’air qui ne sont pas au bout de leurs surprises.

En effet à l’issue des opérations Merkur (attaque germano-italienne contre la Corse et Malte) et Bayard (attaque franco-britannique contre l’ASI), les quatre GIA sont fusionnés en deux régiments de chasseurs parachutistes (RCP) formant la base d’une division aéroportée en compagnie d’un régiment de fusiliers parachutistes (RFP) recruté par l’armée de terre et d’un régiment étranger de parachutiste créé par la Légion Etrangère mais ceci est une toute autre histoire.