Pologne et Pays Neutres (127) Turquie (17)

Croiseurs

Croiseur Hamidiyé

Le croiseur protégé Hamidiye est un croiseur de construction britannique. Il est mis sur cale sous le nom d’Abdül Hamid aux chantiers Armstrong Whitworth de Newcastle en avril 1902 lancé le 17 décembre 1903 et mis en service en avril 1904.

Rebaptisé en 1908 suite à la révolution Jeune-Turque, il réprime une révolte de la population grecque de Samos puis stoppe la contre-révolution d’avril 1909. Il participe aux guerres balkaniques puis à la première guerre mondiale en mer Noire.

Endommagé à plusieurs reprises au cours d’affrontements navals et de bombardements du littoral il est interné sous contrôle britannique de 1918 à 1925. Rendu à la marine turque, il est remis en état et modernisé, servant de navire-école à partir de 1940. Désarmé le 7 octobre 1944, il est démoli non avoir eu la satisfaction de voir son nom repris par un croiseur moderne construit aux Etats-Unis.

Caractéristiques Technniques

Déplacement : 3904 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 112m longueur entre perpendiculaires 103.6m largeur 14.5m tirant d’eau 4.8m

Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par seize chaudières Niclause développant 12000ch et entrainant trois hélices

Performances : vitesse maximale 22.2 nœuds vitesse de croisière 16 nœuds

Protection : nc

Armement : (origine) deux canons de 150mm en tourelles simples (une avant et une arrière) huit canons de 120mm en affûts simples latéraux, six canons de 47mm, six canons de 37mm, deux tubes lance-torpilles de 457mm et jusqu’à 70 mines

(après guerre) nombre inconnu de canons de 150mm et de 76.2mm

Equipage : 400 en 1904 355 en 1915

Croiseur Mecidiye

Le Mecidiye est un croiseur protégé de construction américaine. Il est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons de Philadelphie le 7 novembre 1901 lancé le 25 juillet 1903 et commissioned le 19 décembre 1903.

Il participe aux guerres balkaniques puis au premier conflit mondial en mer Noire. Le 3 avril 1915 il heurte une mine au large d’Odessa provoquant la mort de 26 marins. Echoué (ou coulé par petits fonds ?) il est relevé par les russes le 31 mai 1915.

Remis en service le 29 octobre 1915 sous le nom de Prut, il est capturé par les allemands le 1er mai 1918 et rendu le 13 mai aux ottomans. Sous contrôle allié de 1920 à 1925, il est réparé et modernisé de 1925 à 1927.

Navire-école en 1940, il est désarmé en décembre 1944 et démoli en 1947 après avoir cédé son nom à un croiseur lourd nettement plus moderne.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 3485 tonnes pleine charge 3967 tonnes

Dimensions : longueur 102.4m hors tout (100.5m entre perpendiculaires) largeur 12.8m tirant d’eau 4.8m

Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par seize chaudières Bacock & Wilcox développant 12500ch entrainant deux hélices

Vitesse maximale : 22 nœuds

Armement : deux canons de 152mm, huit canons de 120mm, six canons de 47mm, six canons de 37mm, deux tubes lance-torpilles de 457mm

Equipage : 302 hommes en 1903 355 hommes en 1915 et 310 en 1936

Croiseurs-torpilleurs classe Peyk-i Saviet

Le Peyk-i Saviet

Les croiseurs-torpilleurs Peyk-i Saviet et Berk-i Saviet sont des croiseurs-torpilleurs de conception et de fabrication allemande. Construits tous les deux chantiers navals Germaniawerft de Kiel, ils sont mis en service tous les deux en novembre 1907.

Les deux navires ne participent pas à la guerre italo-ottomane de 1911/1912, le premier étant interné à Suez par les autorités britanniques alors que le second n’est pas engagé. Ils participent en revanche tous les deux aux guerres balkaniques puis au premier conflit mondial.

Le Peyk-i Saviet est torpillé par le sous-marin britannique E-11 ce qui l’immobilise jusqu’en 1917 quand il reprend du service en mer Noire, escortant des convois de transport en direction du front caucasien.

Rebaptisé Peyk en 1923, il est modernisé entre 1925 et 1927 puis reconstruit entre 1936 et 1938 : nouvelle proue, superstructures reconstruites, armement modifié…… . Désarmé en 1944, il est démoli en 1947.

Son sister-ship est gravement endommagé en janvier 1915 par une mine ce qui va l’immobiliser jusqu’en avril 1918 date à laquelle il peut enfin reprendre du service.

Rebaptisé Berk en 1923, il est modernisé en 1924/25 puis reconstruit entre 1937 et 1939 subissant des travaux analogues à ceux de son sister-ship.

Il sert de navire-école à partir de 1938, reprennant brièvement du service actif durant la guerre de Pologne. Désarmé en décembre 1943 il est ferraillé à l’automne 1947.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 787 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 80m largeur 8.4m tirant d’eau 2.5m

Propulsion : deux machines verticales à triple expansions alimentées en vapeur par des chaudières entrainant deux hélices

Vitesse maximale : 21 nœuds distance franchissable 3240 miles nautiques (vitesse inconnue)

Armement : deux canons de 105mm, six canons de 57mm, six canons de 37mm, trois tubes lance-torpilles de 450mm

Equipage : 105 officiers et marins

Croiseurs lourds classe Hamidiye

L’Hamidiyé pardon le USS Wichita (CA-45)

A la fin des années trente les croiseurs de la marine turque sont obsolètes. La question de leur remplacement se pose. Après l’étude de plusieurs projets (croiseurs légers, croiseurs lourds, croiseurs légers antiaériens), décision est prise de construire deux croiseurs lourds à canons de 203mm.

Après avoir étudié le type Trento italien, le type Saint Louis français les turcs choisissent le type Wichita américain. L’unique USS Wichita (CA-45) pouvait être considéré comme le «chainon manquant» entre les premiers croiseurs lourds américains et les unités de la classe Baltimore, combinant la coque des Brooklyn avec neuf canons de 203mm en trois tourelles triples.

-Le TCG Hamidiye est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons de Philadelphie le 14 septembre 1941 lancé le 8 juin 1943 et mis en service le 14 octobre 1944.

Opérationnel seulement en 1947, le croiseur lourd va opérer quasi-exclusivement en mer Noire d’abord seul puis en compgnie du Suleiman, les deux navires servant d’instrument de diplomatie et de dissuasion.

Durant le second conflit mondial le croiseur lourd va effectuer des patrouilles, des escortes de convois côtiers et des exercices de tir. Hélas ou heureusement il n’aura pas à participer à des combats durant toute sa carrière qui s’achève le 14 octobre 1975 quand il est désarmé. Il est vendu à la démolition et demantelé en 1977.

-Le TCG Mecidiye est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons de Philadelphie le 12 septembre 1943 lancé le 8 juin 1945 et mis en service le 14 octobre 1946.

A la différence de son sister-ship il est déployé en Méditerranée. Effectuant des patrouilles de dissuasion et des exercices de tir, il est endommagé le 4 mars 1950 par une explosion dont on ignore encore aujourd’hui l’origine, aucune hypothèse satisfaisante ne faisant consensus entre une mine, une torpille, une explosion accidentelle….. .

Réparé il est remis en service le 18 septembre 1951 mais pour être à nouveau endommagé le 27 juin 1952 par une collision avec un ferry alors qu’il traversait le Bosphore pour remplacer son sister-ship immobilisé pour carénage.

Réparé il est remis en service le 17 janvier 1953 et ne va plus faire parler de lui jusqu’à la fin de sa carrière le 14 mars 1972. Ce jour un incendie ravage son appareil propulsif provoquant la mort essentiellement par asphyxie de 74 marins.

Jugé trop ancien pour être réparé à un coût raisonable, le Mecidiye est désarmé le 8 juin 1972 puis après récupération de pièces pour son sister-ship vendu à la démolition et démantelé courant 1975.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 9767 tonnes pleine charge 11074 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 185.42m largeur 18.82m tirant d’eau 6.05m

Appareil propulsif : 4 turbines à engrenages Parson alimentées par 8 chaudières Babcock & Wilcox développant une puissance totale de 100000ch et entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 32.5 noeuds distance franchissable 10000 miles nautiques à 15 noeuds

Protection : ceinture blindée : 140mm pont blindé : 50mm barbettes : 152mm tourelles de 203mm : (toit) 50mm (côtés) 170mm

Armement : 9 canons de 203mm (8inch) Mark 12 en trois tourelles triples (deux avant et une arrière); 8 canons de 127mm Mk12 en huit affûts simples huit canons de 40mm et douze canons de 20mm, nombre porté ultérieurement à seize et vingt-quatre unités.

Après guerre les canons de 20 et de 40mm sont remplacés par huit canons de 76mm en quatre affûts doubles.

Aviation : deux catapultes installés à la poupe avec quatre hydravions. Installlations débarquées en 1958. Plate-forme hélicoptères sans hangar installé à la poupe et aire d’hélitreuillage à la proue

Equipage : 929 officiers et marins

Destroyers

Classe Adatepe

Composé de deux unités (Adatepe Kocatepe), cette classe est composée de deux destroyers de conception et de fabrication italienne inspirés des Folgore mais qui se différenciait par l’armement (artillerie en affûts simples au lieu d’affûts doubles), une coque plus longue et deux cheminées au lieu d’une seule.

Le Kocatepe

Mis en service en octobre 1931 ces deux navires connaissent des sorts différents, le Kocatepe est victime d’une mine le 14 mars 1952, une mine visiblement turque, une mine à orin ayant rompu son cable.

Coupé en deux le navire, le navire coule rapidement emportant une bonne partie de son équipage ne laissant que 62 officiers et marins sur 149.

L’Adatepe survit au second conflit mondial, étant désarmé le 14 mars 1957, utilisé comme ponton-école jusqu’au 27 mars 1960 date à laquelle il est coulé comme cible.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1270 tonnes pleine charge 1676 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 100.2m largeur 9.37m tirant d’eau 2.9m

Propulsion : deux turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par trois chaudières développant 40000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 3500 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque, trois puis huit canons de 40mm Bofors, six tubes lance-torpilles de 533mm

Equipage : 149 officiers et marins

Classe Tinaztepe

Le Tinaztepe

Les TCG Tinaztepe et Zafer sont deux autres destroyers de conception et de fabrication italienne inspirées des Freccia.

Mis en service en juin 1932 ils survivent tous les deux au second conflit mondial, étant désarmés respectivement les 14 février 1954 et 15 octobre 1958. Un temps en réserve, servant de pontons-écoles jusqu’à leur démolition menée respectivement en 1970 et 1972.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1225 tonnes pleine charge 1635 tonnes

Dimensions : longueur 96m largeur 9.3m tirant d’eau 3.28m

Propulsion : deux turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par trois chaudières Thornycroft développant 35000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 3500 miles nautiques à 15 nouds

Armement : quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant deux arrières), deux canons de 40mm et deux canons de 20mm (nombre porté à huit et six ultérieurement), six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples

Equipage : 149 officiers et marins

Classe Demirhisar

Le TCG Demirhisar

Les huit unités de classe Demirhisar ne sont pas italiens mais britanniques. Inspirés du type I ces unités ont été construites en Grande-Bretagne pour les quatre premières et en Turquie pour les quatre dernières non sans mal d’ailleurs en raison de problèmes industriels.

Le TCG Demirhisar est mis en service en mars 1942 (désarmé en 1958), le Sultanhisar est mis en service en septembre 1942 (désarmé en 1958), le TCG Miavenet est mis en service en juin 1943 (désarmé en 1959), le TCG Gayret est mis en service en décembre 1943 (désarmé en 1957).

Les quatre unités construites en Turquie ont été mises en service en décembre 1945 (TCG Giresun), en octobre 1946 (TCG Gelibolu), en juin 1947 (TCG Gaziantep) et en septembre 1948 (TCG Gemlik), ces quatre navires survivant au second conflit mondial étant désarmées respectivement en 1962, 1962, 1961 et 1963.

Caractéristiques opérationnelle

Déplacement : standard 1391 tonnes pleine charge 1918 tonnes

Dimensions : longueur 98m largeur 10m tirant d’eau 3.8m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté développant 34000ch et entrainant deux hélices.

Performances : vitesse maximale 35.6 noeuds distance franchissable 5530 miles nautiques à 15 noeuds

Armement : quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant et deux arrière), deux puis six canons de 40mm en affûts doubles, six canons de 20mm en affûts simples, deux plate-formes quintuples lance-torpilles de 533mm, deux grenadeurs de sillage avec seize projectiles.

Equipage : 145 officiers et marins

Mitteleuropa Balkans (175) Grèce (19)

Destroyers et torpilleurs

Classe Niki

Le Niki

Ces quatre torpilleurs sont des navires de conception et de fabrication allemande, construits par les chantiers navals Vulcan AG sis à Stettin.

Ils ont été commandés en 1905 pour reconstruire la flotte suite à la guerre gréco-ottomane de 1897 qui se termina par une humiliation nationale même si en mer Egée comme on dit la Vasilikon Naftikon à fait le boulot.

Le Niki est mis en service en 1905, le Doxa en 1906, le Velos et l’Aspis en 1907. Ces navires sont saisis par les français, utilisés sous pavillon tricolore en 1917 avant d’être rendu aux grecs en 1918 du moins pour trois d’entre-eux, le Doxa étant torpillé par le sous-marin allemand SMS UB-47 dans le détroit de Messine le 27 juin 1917 (29 tués).

Les trois autres terminent le conflit et sont naturellement conservés par la marine royale grecque qui modernise le Niki et l’Aspis, le Velos lui étant désarmé en 1926 puis démoli.

Ces deux survivants sont modernisés mais en septembre 1939 ils sont totalement obsolètes de véritables antiquités flottantes. Ils sont désarmés en 1943 et 1944.

Ils sont maintenus en réserve mais en septembre 1948 quand on étudie leur réarmement pour servir de patrouilleur et d’escorteur, leur état rend la remise en service impossible.

Ils sont remorqués et mis en place comme leurres pour protéger de véritables navires. Ils vont jouer parfaitement leur rôle puisqu’ils sont coulés par l’aviation de l’Axe. Les épaves sont relevées pendant la guerre et démolies.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 285 tonnes pleine charge 360 tonnes

Dimensions : longueur 67m largeur 6.1m tirant d’eau 2m

Propulsion : type non connu 6800ch et deux hélices

Performances : vitesse maximale 30 nœuds distance franchissable 1250 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : deux canons de 76mm (12 livres), quatre canons de 57mm, deux tubes lance-torpilles de 457mm

Equipage : 58 officiers et marins

Classe Aetos

L’Aetos

Au début des années 1910 une course aux armements opposent les principales puissances sud-américaines notamment le Brésil et l’Argentine.

Comme Rio de Janeiro et Buenos Aires ne possèdent pas de puissants chantiers navals, ils ont besoin de passer des commandes en Europe et aux Etats-Unis.

Les commandes les plus connues concernent les cuirassés avec les Minas Gerais et Sao Paulo brésiliens (mais aussi le Rio de Janeiro qui racheté par la Turquie sera utilisé par les britanniques sous le nom d’Agincourt), les Rivadivia et Moreno argentins ainsi que les cuirassés chiliens Almirante Lattore (ex-Valparaiso) et Almirante Cochrane (le futur porte-avions Eagle).

Qui dit cuirassés dit escorteurs et pour protéger ses nouveaux cuirassés, la marine argentine passe commande aux chantiers navals Cammell Laird de quatre destroyers de classe San Luis, des navires baptisés San Luis Santa Fe Santiago del Estero et Tucuman.

Ces navires mis sur cale en 1909 lancés respectivement en février, mars, avril et juillet 1911. Alors qu’ils étaient en achèvement à flot ils sont rachetés par la Grèce en octobre 1912 et mis en service au début de la première guerre balkanique.

Naturellement ils sont abandonnés leurs noms d’origine pour ceux d’Aetos (Aigle) (ex-San Luis), Ierax (Faucon) (ex-Santa Fe), Panthir (Panthère) (ex-Santiago del Estero) et de Leon (Lion) (ex-Tucuma).

L’Aetos, le Ierax et le Leon sont saisis par la France après les violents combats survenus à Athènes en décembre 1916.

Ils sont armés avec des équipages français et utilisés comme escorteurs. Quand la Grèce sous l’impulsion de Venizelos entrent en guerre aux côtés de l’Entente ils sont restitués même si il faudra attendre les derniers mois du conflit pour voir les grecs les reprendrent pleinement en main.

Ces navires sont modernisés dans les années vingt et les années trente. La chauffe au charbon est abandonnée au profit de la chauffe au mazout (ce qui entraine la réduction du nombre de cheminées de cinq à deux), le déplacement d’un canon de 102mm, le remplacement des quatre tubes lance-torpilles simples par deux plate-formes triples de 533mm, l’embarquement de deux canons antiaériens de 2 livres, la modification de deux d’entre-eux (Aetos et Panthir) pour la mise en place de champs de mines, les deux destroyers pouvant embarquer jusqu’à 40 mines.

Cela porte leur déplacement à 1067 tonnes standard et 1321 tonnes à pleine charge mais leur vitesse augmente passant à 34 nœuds.

Ces navires obsolètes en septembre 1939 sont désarmés en 1942 (Aetos), en 1943 (Ierax), en 1944 (Panthir) et en 1946 (Leon). Si les deux premiers sont démolis, les deux autres sont réarmés en septembre 1948 sous la forme d’escorteurs avec de nouveaux noms en l’occurence Evzone pour le Panthir et Hadjuk pour l’ex-Leon puisque leur nom d’origine à été repris pour des destroyers plus modernes.

Ils protègent la navigation commerciale de septembre 1948 à mai 1949 puis protègent des convois une fois les hostilités ouvertes avec l’Italie.

Ils ne survivent pas à la campagne de Grèce, l’ex-Panthir étant victime de l’explosion de ses grenades ASM le 4 janvier 1950 et l’ex-Leon est coulé par des vedettes lance-torpilles italiennes le 16 mars 1950 à la veille de la bataille du golfe de Zanthe.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : (origine) standard 1000 tonnes pleine charge 1194 tonnes (après refonte) standard 1067 tonnes pleine charge 1321 tonnes

Dimensions : longueurs hors tout 89.3m longueur entre perpendiculaires 86.9m largeur 8.4m tirant d’eau 2.6m

Propulsion : deux turbines Parsons alimentées en vapeur par cinq chaudières Parsons développant 22000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 32 nœuds (34 nœuds après refonte)

Armement : (origine) quatre canons de 102mm en affûts simples sous masque, un canon de 76.2mm antiaérien, quatre tubes lance-torpilles de 533mm simples (après refonte) quatre canons de 102mm, deux canons de deux livres antiaériens, deux affûts triples lance-torpilles de 533mm, grenades ASM ou mines (escorteurs) un canon de 102mm, quatre canons antiaériens de 37mm, deux canons de 20mm, quatre mitrailleuses et 64grenades ASM

Equipage : 90 officiers et marins

Classe Thyella

Le Nafkratoussa

En 1905 la marine royale grecque commande quatre torpilleurs à la firme Yarrow, des navires baptisés Lonchi Nafkratoussa Sfendroni et Thyella, des navires mis en service respectivement en 1907, en 1906, en 1907 et en 1907.

Ces navires participent aux guerres balkaniques puis au premier conflit mondial. Saisis par les français à l’automne 1916 les quatre navires sont utilisés par la France en 1917/1918 avant d’être rendus aux grecs qui vont les utiliser pour des missions de patrouille et d’escorte toujours en mer Egée.

Ils connaissent des sorts différents, le premier désarmé en 1926 est démoli en 1931, le second s’échoue sur l’île de Milos en mars 1921, le troisième désarmé en 1945 démoli en 1947 et le quatrième désarmé en 1946 démoli en 1948.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : 350 tonnes

Dimensions : longueur 67.1m largeur 6.2m tirant d’eau 1.8m

Vitesse maximale : 30 nœuds

Armement : deux canons de 76mm, quatre canons de 57mm et deux tubes lance-torpilles de 457mm

Classe Kontouriotis

Le Freccia

Les quatre destroyers de Classe Kontouriotis sont de conception et de fabrication italienne en l’occurence des unités de type Freccia. Ils sont mis au point au moment où les Turbine sont mises en service et alors que les Navigatori sont en construction.

Selon les textes la classe Freccia se compose de huit navires (Dardo Freccia Saetta Strale Baleno Folgore Fulmine Lampo) ou alors de quatre quand certains auteurs regroupent les quatre derniers dans une classe Folgore.

Ces navires sont dérivés des Turbine mais sont plus longs (+2m), déplaçant plus de 2000 tonnes à pleine charge avec pour armement principal quatre canons de 120mm en deux affûts doubles, deux affûts identiques aux Navigatori. L’armement en torpilles est composé de deux plate-formes triples.

Cette classe adopte la cheminée unique, une cheminée massive derrière le bloc-passerelle ce qui libère les champs de tir pour l’artillerie, un détail capital pour la Défense Aérienne à la Mer (DAM).

Ces navires mis en service en 1931 (Freccia) et en 1932 (Dardo Saetta Strale Baleno Folgore Fulmine Lampo) se montrent très rapides aux essais mais instables avec un certain nombre de faiblesses structurelles ce qui impose des mesures pour rendre ces navires militairement utilisables.

Ces navires qui forment les 7ème ( Dardo Freccia Saetta et Strale) et 8ème escadrilles ( Baleno Folgore Fulmine Lampo) (5ème division de cuirassés Conte di Cavour Giulio Cesare) succombent tous au second conflit mondial

Trois sont victimes de l’aviation (Dardo Freccia Baleno), deux sont victimes de sous-marins (Saetta Folgore, le premier par un sous-marin britannique, le second par un sous-marin français) et trois lors d’affrontements avec les contre-torpilleurs français ou les destroyers britanniques (Strale Fulmine Lampo).

Les quatre destroyers commandés par la marine grecque en octobre 1929 aux chantiers navals Odiero sont dérivés des Freccia, la principale différence étant le remplacement des affûts doubles par des affûts simples. Ils forment la 1ère flottille.

Le Kontouriotis est mis en service en novembre 1932 tout comme l’Hydra alors que les Spetsai et Psara sont mis en service en 1933. Toujours en service en septembre 1948 ils connaissent des sorts différents, deux étant coulés et deux survivant.

Endommagé à plusieurs reprises durant le conflit Le Kontouriotis à moins de chance le 14 juin 1952 car il est victime d’une mine au large des Cyclades.

Le navire est endommagé mais on espère pouvoir le remorquer. Il est pris en remorque par un contre-torpilleur français mais suite à une alerte aérienne la remorque doit être larguée et quand la reprise peut être effectuée le navire à disparu même si heureusement l’équipage à pu évacuer sauf une soixantaine de tués et de disparus dont le destroyer est devenu la dernière demeure.

Son sister-ship Hydra s’illustre durant la Campagne de Grèce. Si le Bolzano survit aux torpilles du duo Hydra/Spetsai contrairement aux revendications héllènes, l’Emmanuelle Pessano est clairement coulé par l’Hydra et deux vedettes lance-torpilles, le croiseur léger encaissant cinq torpilles et une floppée d’obus de 120mm.

Il se réfugie en Crète puis en Egypte. Il opère dans le bassin orientale de la Méditerranée assurant des raids, des escortes de convois _il devient un habitué de la ligne Bizerte-Alexandrie-La Sude-Nauplie_ mais aussi des missions d’appui aux commandos.

Le 2 décembre 1953 alors qu’il participait à l’opération SWORD, il est surpris par Junkers Ju-188 qui profitant d’une troupée dans la couche nuageuse plaça deux bombes de 500kg malgré une DCA rageuse. Le navire est coulé en deux, coulant rapidement en ne laissant qu’une poignée de survivants.

Le Spetsai et Psara survivent au conflit sans grands dommages. Mis en réserve en 1956 après leur remplacement par des destroyers transférés par les américains, ils sont démolis au milieu des années soixante. A ma connaissance aucun projet de préservation n’à été sérieusement étudié.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1411 tonnes pleine charge 2080 tonnes

Dimensions : longueur 95.9m (92m entre perpendiculaires) largeur 9.5m tirant d’eau 3.65m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par trois chaudières dévellopant 44000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 30 nœuds en service courant (des pointes à 38/39 enregistrées aux essais) distance franchissable 5800 miles nautiques à 12 nœuds 680 miles nautiques à 32 nœuds

Armement : (origine) quatre canons de 120mm en quatre affûts simples, trois Pom-Pom simples, quatre mitrailleuses de 13.2mm, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples jusqu’à cinquante-quatre mines

(WWII) trois canons de 120mm en affûts simples sous masque, huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles (dont un en remplacement de la pièce III _supérieure arrière_ de 120mm), six canons de 20mm Oerlikon, deux plate-formes triples lance-torpilles de 533mm et deux grenadeurs de sillage avec un total de 48 grenades. La capacité de mouillage à été supprimée au profit des grenadeurs.

Equipage : 165 hommes dont 16 officiers

Classe Vasilefs Georgios

Le Vasilissa Olga

Les quatre destroyers de classe Vasilefs Georgios sont semblables au Type G britannique. Ce modèle de destroyers est issu des 1933 Naval Estimates (programme naval de 1933) qui comprend huit destroyers et un leader de flottille portant un cinquième canon avec des installations de commandement.

Ils sont similaires aux type F mais un appareil propulsif plus compact permet une légère réduction des dimensions.

Les canons de 4.7 pouces qui peuvent pointer à 40° en site positif sont plus efficaces pour la lutte contre-avions.

Le Glowworm marque l’introduction d’une plate-forme lance-torpilles quintuple mais ses sister-ships vont conserver les affûts quadruples. Ces destroyers sont mis en service en 1936.

Ce modèle à connu un vrai succès à l’exportation, sept navires formant la classe Buenos Aires (Buenos Aires, Corrientes, Entre Rios,Missiones, San Juan, San Luiz et Santa Cruz) ont été vendus à la marine argentine alors que quatre ont été construits en Grèce avec un armement d’origine allemande.

Ces navires sont baptisés Vasilefs Georgios Vasilissa Olga Vasilefs Konstantinos et Vasilissa Sofia, des navires mis en service respectivement en 1939, 1939, 1942 et 1944, ces quatre navires formant la 2ème flottille.

Ils se diférencient des destroyers britanniques par leur armement qui se compose notamment de quatre canons de 127mm allemands au lieu des 120mm britanniques.

Le Vasilefs Georgios participe à la Campagne de Grèce au cours de laquelle il coule le cacciatorpidiniere Alpino qu’il surprend au large de l’île de Céphalonie le 8 janvier 1950 alors que le destroyer italien bombardait l’île encore occupé par les alliés. Le destroyer grec lance six torpilles puis ouvre le feu.

L’Alpino qui n’à rien vu venir est touché par trois torpilles et par une volée d’obus de 127mm ne lui laissant aucune chance.

Il survit à la Campagne de Grèce étant endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement et une fois replié sur la Crète il continue ses missions d’escorte, d’attaque et d’appui aux opérations commandos.

Le 15 septembre 1952 il participe au raid sur Thessalonique en préparation/diversion de l’opération ANVIL.

Il est gravement endommagé par une batterie côtière non repérée et parvient cahin caha à se replier sur la Crète.

«C’était une horreur, le destroyer était par endroit ouvert comme une boite de conserve, des câbles pendaient, des tuyaux éventrés d’où s’échappaient de la vapeur résiduelle, partout du sang, des petits foyers, cette image est restée gravée dans ma mémoire».

Des réparations d’urgence sont menées mais uniquement pour maintenir le destroyer à flot. Une inspection montre qu’il faudrait deux ans pour remettre en état le destroyer ce que les grecs contestent. Comme seuls les britanniques ou les français peuvent réparer, les grecs n’ont pas le choix d’accepter la décision des alliés de ne pas remettre en état un navire qui est désarmé le 17 décembre 1952 et qui sera démoli après guerre.

Le Vasilissa Olga coule le sous-marin Agostino Barrbarigo en février 1950. Il n’à guère l’occasion d’en profiter car le 13 mars 1950 des chasseur-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 l’envoient par le fond, deux bombes de 250kg entrainent l’explosion des munitions (torpilles, grenades ASM) embarquées ne laissant que fort peu de survivants.

Les Vasilefs Konstantinos et Vasilissa Sofia survivent au conflit même si ils sont endommagés à plusieurs reprises. Ils participent à la guerre civile grecque, étant désarmés respectivement en 1960 et 1962 et démoli respectivement en 1960 et 1970.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1371 tonnes pleine charge 1879 tonnes

Dimensions : longueur 97.5m largeur 9.7m tirant d’eau 2.7m

Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté développant 34000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 3760 miles nautiques à 20 nœuds

Electronique : durant le second conflit mondial les trois destroyers ayant survécu à la campagne de Grèce ont reçu un Asdic, un radar de veille air et un radar de veille navigation tous de conception et de fabrication britannique

Armement : (origine) Quatre canons de 127mm SK/C-38 en quatre affûts simples sous masque (deux avant et deux arrières), quatre canons de 37mm en affûts simples, deux affûts quadruples de 12.7mm, deux plateformes quadruples lance-torpilles de 533mm et deux grenadeurs

(WWII) Les trois destroyers ayant survécu à la campagne de Grèce ont vu leur armement être modifié avec des canons de 120mm britanniques en remplacement des canons de 127mm d’origine (la raison étant un manque de munitions adaptées), un canon antiaérien de 76.2mm en remplacement de la plateforme quadruple lance-torpilles arrière et huit canons de 20mm en remplacement des canons de 37mm et des mitrailleuses de 12.7mm.

A la fin du conflit la DCA se composait de deux affûts quadruples de 40mm (qui remplaçaient le canon de 76.2mm initialement embarqué ainsi que le canon III de 120mm) et de douze canons de 20mm en affûts simples

Equipage : 168 officiers et marins

Destroyers classe Aetos

Les destroyers de classe Aetos au nombre de six ont été construits en Grèce, trois à l’Arsenal de Salamis et trois à Thessalonique.

Baptisés Aetos Ierax Leon Panthir Keravnos et Nea Genea, ces navires sont de conception grecque et sont souvent présentés comme une synthèse entre les Freccia italiens et les type G britanniques.

Ce sont des navires élancés et élégants avec un long gaillard d’avant mais un bloc-passerelle ramassé avec une cheminée unique ce qui permet de dégager au maximum les champs de tir de l’artillerie principale.

En ce qui concerne l’armement, les grecs espéraient acheter des canons de 127mm allemands supplémentaires mais cela se révéla impossible et ils se sont rabattus sur les canons de 120mm britanniques.

A ces quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant et deux arrières) s’ajoute une DCA légère composée de canons de 37mm Schneider et de canons de 20mm Oerlikon, huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plateformes quadruples et deux grenadeurs avec trente-deux projectiles.

Ces six navires sont mis en service en 1943 (Aetos Ierax), en 1945 (Leon Keravnas) et en 1947 (Panthir Nea Genea). Ils forment la 3ème flottille.

L’Aetos participe le 7 février 1950 à la destruction du Muzzio Atendolo en compagnie de navires français et britanniques alors qu’il couvrait un débarquement tactique sur la côte occidentale grecque pour tenter de déborder le dispositif ennemi.

Le Leon lui coule le torpilleur Giuseppe Le Farina qui escortait un convoi entre Valona et l’île de Céphalonie. Une fois l’escorteur envoyé par le fond, les caboteurs ne tardent pas à suivre.

Deux sont coulés durant le second conflit mondial, l’Aetos victime d’un sous-marin italien le 7 février 1953 en Adriatique et le Nea Genea victime de chasseurs-bombardiers allemands le 8 octobre 1952 alors qu’il venait d’attaquer un convoi ravitaillant l’Eubée depuis le port d’Athènes.

Le Ierax gravement endommagé lors d’une collision avec un paquebot transformé en transport de troupes le 14 février 1954 finit par couler alors qu’il était en cours de remorquage vers Alexandrie.

Les Leon Panthir Keravnos survivent à la terrible ordalie que constitue du second conflit mondial. Ils sont modernisés par les britanniques entre 1955 et 1958 et désarmés respectivement en 1965, 1967 et 1970 avant d’être démolis.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1450 tonnes pleine charge 1950 tonnes

Dimensions : longueur 99m largeur 11m tirant d’eau 3m

Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté développant 34000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 34.5 nœuds distance franchissable 3760 miles nautiques à 20 nœuds

Electronique : durant le second conflit mondial les destroyers ont reçu un Asdic, un radar de veille air et un radar de veille navigation tous de conception et de fabrication britannique

Armement : (origine) Quatre canons de 120mm en quatre affûts simples sous masque (deux avant et deux arrières), quatre canons de 37mm Schneider en affûts simples, huit canons de 20mm, deux plateformes quadruples lance-torpilles de 533mm et deux grenadeurs

(WWII) Trois canons de 120mm, deux affûts quadruples de 37mm Schneider et douze canons de 20mm Oerlikon, une plate-forme quadruple lance-torpilles de 533mm et deux grenadeurs avec quarante-huit grenades Equipage : 168 officiers et marins

Equipage : 177 officiers et marins

Mitteleuropa Balkans (172) Grèce (16)

De la Grande Catastrophe à la Guerre de Pologne : des tentatives de modernisation

La Grande Catastrophe est une catastrophe idéologique (fin de la Grande Idée comme objectif jugé atteignable), politique (fin de la monarchie), économique (besoin d’intégrer des centaines de milliers de grecs d’Asie Mineure qui ont tout perdu) et militaire, la marine grecque peinant à renouveler sa flotte.

Avant la guerre de Pologne on ne trouve que comme acquisition que six sous-marins français en 1927 et quatre destroyers italiens en 1929.

En clair si la guerre de Pologne s’était poursuivie la marine royale grecque aurait été bien en peine d’agir efficacement contre la Regia Marina, son adversaire principal pour ne pas dire exclusif, la marine turque malgré une remarquable modernisation ne semblant pas vouloir s’engager dans un conflit à part peut être une guerre limitée contre la Grèce pour le contrôle de quelques îles en mer Egée. En septembre 1939, la marine grecque affiche le visage suivant :

Le cuirassé Kilkis est l’ancien USS Mississippi (BB-23)

-Les cuirassés Kilkis et Lemnos ont été désarmés, le premier servant de batterie flottante et d’école de canonnage alors que le second à été transformé en ponton flottant.

La marine grecque souhaite le remplacer par un cuirassé moderne mais cela coûte cher et c’est surtout une denrée rare à une époque où les pays pouvant construire ce type de navire se préoccupent surtout de moderniser/accroitre leur flotte. Des projets seront étudiés mais ils vont mettre du temps à se concrétiser comme nous allons le voir ensuite.

Le croiseur cuirassé Georgios Averoff

Le croiseur cuirassé Georgios Averoff est toujours en service en septembre 1939 bien que clairement dépassé mais son statut de héros des guerres balkaniques le préserve d’un désarmement et pire d’une démolition.

En revanche le croiseur léger Elli, un croiseur initialement construit aux Etats-Unis pour la marine impériale chinoise (!) doit être remplacé par un croiseur plus moderne portant le même nom.

Des projets de construction de nouveaux croiseurs sont étudiés mais ils ne connaitront qu’une réalisation partielle avec un sister-ship de l’Elli baptisé Lemnos alors que les projets étaient nettement plus ambitieux voir irréalistes avec pas moins de huit croiseurs légers !

En ce qui concerne les destroyers, la force se compose de quatre destroyers italiens acquis en 1929 et quatre destroyers construits en Grande-Bretagne, destroyers dont la livraison allait être suspendue durant la guerre de Pologne.

Des unités anciennes héritées du premier conflit mondial sont encore en service mais elles doivent être remplacées par des unités plus modernes fabriquées en Grèce.

La force sous-marine est considérée comme relativement moderne même si les sous-marins français acquis à la fin des années vingt commencent à avoir l’âge de leurs artères. Là encore la construction d’unités modernes est étudiée mais très incertaine.

L’aéronavale grecque est considérée comme le parent pauvre de la marine royale grecque alors que les défenses côtières sont plutôt bonnes. On parle également de créer des unités d’infanterie de marine pour mener des raids sur les îles turques.

La guerre de Pologne se termine en décembre 1939. C’est le début d’une période de paix armée entrée dans l’histoire sous le nom de Pax Armada en référence à la Pax Romana.

Pour la marine grecque c’est le moment où jamais de devenir non pas une marine de premier plan en Méditerranée mais une marine capable de défendre seule les eaux nationales et servir d’allié utile aux occidentaux et donner quelques migraines supplémentaires aux amiraux italiens.

La marine grecque dans la Pax Armada : une modernisation en trompe l’œil ?

Pourquoi diable en trompe l’oeil ? Tout simplement parce que si de nouveaux navires sont acquis il n’est pas certain que la Vasilikón Naftikón en ait tiré la quintessence avec la formation du personnel compétent et l’établissement d’une stratégie adaptée.

La question majeure à la fin des années trente c’est la question du cuirassé. Quelques officiers pilotes militent en faveur d’un porte-avions mais ils sont ultra-minoritaires. Comme la majorité des officiers surfaciers, les officiers grecs ne jurent que par le cuirassé.

Ne pas oublier que la marine grecque avait commandé deux cuirassés modernes en 1914 et que leur non livraison avait causé un vrai traumatisme chez les officiers grecs.

Dans un premier temps les grecs envisagent d’acquérir un cuirassé de seconde main mais c’est une denrée rare et surtout face à la commande du Suleiman par les ottomans il fallait un cuirassé moderne.

L’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont sondés et ce sont les derniers qui acceptent ironie de l’histoire de livrer à la Grèce un cuirassé rapide inspiré des Alaska, c’est donc un cousin du Suleiman.

Baptisé Salamis, il est mis en service en juin 1946 devenant le navire-amiral de la Vasilikón Naftikón et devenant un atout majeur dans la politique étrangère grecque, les italiens devant tenir compte de la présence d’un puissant cuirassé ou plutôt d’un croiseur de bataille puisqu’il était armé de six canons de 356mm en trois tourelles doubles.

Le nouveau croiseur Elli et son sister-ship Lemnos sont mis en service respectivement en 1945 et 1947. Ils sont de conception grecque avec l’assistance technique des chantiers navals de La Ciotat.

Le HMS Grafto,n (type G)

Ils doivent opérer avec les destroyers acquis avant 1939 et avec six destroyers plus légers inspirés des Freccia et des type G et construits en Grèce, ces navires remplaçant les destroyers issus du premier conflit mondial.

En revanche le remplacement des sous-marins ne peut se réaliser et les grecs doivent se contenter de moderniser leurs submersibles.

Des vedettes lance-torpilles sont acquises auprès de l’Allemagne (ce qui irritera l’Italie) et l’aéronavale reçoit quelques avions et quelques hydravions.

Longtemps le combat naval était davantage un combat d’infanterie sur l’eau qu »autre chose. Toutes les marines disposaient d’unités d’infanterie pour l’abordage mais aussi pour la protection des officiers face à des marins pas toujours très disciplinés et très respectueux de l’autorité.

La marine grecque en septembre 1939 ne possédait pas d’unités d’infanterie de marine, les simples fusiliers étant intégrés aux compagnies de débarquement des navires soit peu de chose car un homme armé d’un fusil n’est pas forcément un fusilier.

En septembre 1945 un bataillon d’hoplites de la mer est créé soit en version originale Tagma thalasso opliti.

Un deuxième bataillon est mis sur pied mais il s’agit d’un bataillon-cadre activable en temps de guerre. Ce ne sera finalement pas le cas faute de temps et de moyens.

Ce bataillon est organisé en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de fusiliers et une compagnie d’armes lourdes (mitrailleuses et mortiers).

Initialement ce bataillon doit assurer la défense de la base de Salamis mais très vite on envisage pour lui des missions plus offensives ce qui lui permettra d’entrer dans la légende.

La marine royale grecque dans le second conflit mondial

Situation globale de la Vasilikón Naftikón en septembre 1948

Le navire-amiral de la marine grecque est le cuirassé ou plutôt le croiseur de bataille Salamis, une évolution des Alaska américains et donc le cousin germain du Suleiman. Mis en service en juin 1946 il est pas totalement opérationnel en septembre 1948, la montée en puissance ayant été plus longue que prévue.

Avec ses six canons de 356mm en trois tourelles doubles et ses canons de 127mm, il représente une menace importante pour la marine italienne qui va chercher à la neutraliser dès que possible et ce avant même le début de la guerre ! Sans succès puisque le cuirassé était encore quand le second conflit mondial éclate.

Les croiseurs légers Elli et Lemnos doivent protéger les lignes de communication grecques et attaquer celles de l’ennemi avec les huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, les canons de 100mm français et des tubes lance-torpilles de 533mm.

Ils doivent opérer avec une flotte de destroyers qui s’est singulièrement étoffée. On trouve ainsi pas moins de quatorze destroyers modernes.

Le Freccia

On trouve les quatre destroyers de Classe Kontouriotis (type Freccia) italien, quatre destroyers type G britannique formant la classe Vasilef Georgios et six destroyers que l’ont peut considérer comme une synthèse des deux classes précédentes, ces navires formant la classe Aetos ( Aetos Ierax Leon Panthir Keravnos et Nea Genea).

Malgré une volonté partagée par le gouvernement comme par les opérationnels, le remplacement des six sous-marins en service en septembre 1939 (Katsonis Papanikolis Protefs Nirefs Triton Glafkos) ne peut se faire, le projet de les remplacer par des 800 tonnes français ou des type S britanniques ne dépassant pas l’étape de la demande d’information. Ils ont certes été modernisés entre 1942 et 1944 mais ils sont clairement obsolètes.

En revanche les seize vedettes lance-torpilles sont modernes, efficaces, leurs équipages étant considérés comme les meilleurs de la marine grecque.

Elles doivent attaquer la navigation ennemie et harceler les grosses unités pour réduire le différentiel entre une marine de première ordre comme la marine italienne et une marine de deuxième classe comme la marine grecque.

L’aéronavale grecque qui avait fusionné avec l’aviation de l’armée en 1929 renait en 1942 avec deux escadrilles d’hydravions de patrouille maritime et deux escadrilles d’hydravions-torpilleurs. Peu après une escadrille d’avions avec des chasseurs et des bombardiers voit également le jour.

Ces cinq escadrilles totalisent une cinquantaine d’appareils auxquels il faut ajouter quelques appareils anciens essentiellement utilisés pour l’entraînement, les liaisons et la servitude. Des projets de modernisation ambitieux ont comme souvent été envisagés mais pas concrétisés faute de temps et surtout de moyens financiers et humains.

On trouve également un bataillon d’infanterie de marine, le 1. Tagma Thalasso Opliti organisé en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de fusiliers et une compagnie d’armes lourdes.

Combat !

Quand la seconde guerre mondiale éclate en septembre 1948 l’Italie est neutre mais Athènes est persuadée que cela ne va pas durer et que ce soit avec ou sans provocation extérieure, Rome allait un jour ou l’autre attaquer.

L’attitude très agressive des franco-britanniques va pousser l’Italie à entrer en guerre le 7 octobre 1948. Entre-temps la Grèce courtisée par Paris et Londres se montre nettement plus réceptive qu’en 1914 mais sans s’engager ouvertement. Néanmoins la simple présence d’une puissante marine neutre à un impact sur la stratégie générale des italiens.

Dès l’annonce des bombardements allemands sur la Scandinavie, la Grèce annonce aux différents bélligérants qu’elle fera respecter si besoin est par la force la neutralité de son espace aérien et de son espace maritime.

Des champs de mines sont mouillés, les batteries côtières mises en alerte, les sous-marins patrouillent tout comme les hydravions.

La flotte de surface _croiseurs et destroyers_ multiplient les raids agressifs pour montrer la détermination de la marine royale héllène. Des incidents opposent la marine grecque à la marine italienne mais comme officiellement les deux pays ne sont pas (encore) en guerre rien ne se produit.

Le 5 mai 1949 les italiens déclenchent l’opération CAESAR. Les grecs ne sont pas surpris tant les tensions ne cessaient de monter entre Athènes et Rome.

De plus des missions de reconnaissance, des rapports issus d’agents hellénophones en Epire ainsi que des messages radios transmis par les sous-marins en patrouille en Adriatique avaient fait remonter suffisamment d’information pour convaincre le gouvernement grec qu’une attaque italienne était imminente.

Dès le lancement de l’invasion italienne, la marine grecque adopte une posture agressive, ses sous-marins déployés en mer Ionienne et en mer Adriatique reçoivent l’ordre de torpiller tout navire italien sans sommation mais les vénérables (pour ne pas dire obsolètes) sous-marins héllènes jouent de malchance et ne remportent aucun succès.

Pire deux sont coulés, les Katsonis et Protefs étant victime pour le premier d’un hydravion itailien en maraude le 12 mai alors que le second qui devait rentrer de patrouille le 7 juin est présumé avoir été coulé par une mine (l’épave n’à jamais été retrouvée malgré plusieurs campagnes de recherche).

Les navires de surface vont être un peu plus en réussite même si à la fin de la campagne de Grèce certains marins grecs auront un sentiment amer, ayant l’impression d’encaisser les coups sans jamais pouvoir vraiment riposter. Seul réconfort, les franco-britanniques salueront le courage des marins hellènes face à la marine italienne et aux aviations de l’Axe.

Plusieurs navires italiens vont tout de même être envoyé chez Poseidon par les grecs que ce soit seuls ou avec le concours des marines alliées. C’est par exemple le cas du Gorizia qui disparaît au cours de la bataille du Golfe de Zanthe le 17 mars 1950, le croiseur léger Elli jouant un rôle non négligeable dans sa destruction aux côtés de ses homologues franco-britanniques mais aussi des différentes aviations embarquées.

En revanche le Bolzano attaqué par les destroyers grecs Hydra et Spetsai à survécu aux obus et aux torpilles grecques en dépit des revendications triomphales des navires héllènes. En ce qui concerne le croiseur Napoli c’est une querelle insouluble vieille de 71 ans qui oppose les britanniques et les grecs, les deux marines revendiquant sa destruction par les torpilles d’un sous-marin. Aucun pays ne veut lâcher question de fierté nationale.

En revanche pour le croiseur léger Muzzio Atendolo personne ne peut en retirer le mérite aux grecs même si l’Aetos était accompagné de navires britanniques et français le 7 février 1950 alors que cette unité de classe Navigatori couvrait un débarquement tactique sur la côte occidentale de la Grèce.

Le croiseur léger Emmanuele Pessamo est coulé durant la campagne de Grèce par deux vedettes lance-torpilles grecques accompagnées par le destroyer Hydra qui ironie de l’histoire et de conception et de fabrication italienne.

Un autre cacciatorpediniere est coulé par la marine grecque en l’occurrence l’Alpino victime du Vasilefs Giorgios, un destroyer de conception et de fabrication britannique avec néanmoins des canons de 127mm. Le destroyer grec en patrouille près de l’île de Céphalonie surprend le destroyer italien en bombardement littoral. Il lance ses torpilles puis ouvre le feu, désemparant le destroyer italien qui coule en seulement quelques minutes.

Autre victime de la marine grecque le vénérable torpilleur Giuseppe Le Farina qui stationné à Valona en Albanie est chargé d’escorter un convoi de deux caboteurs entre Valona et l’île de Céphalonie.

Surpris par le destroyer grec Leos, il est coulé par l’artillerie de ce dernier avant que les caboteurs ne soient littéralement exécuté par l’artillerie du destroyer grec.

L’escorteur Canopo est coulé en janvier 1950 par des vedettes lance-torpilles grecques alors que le sous-marin Agostino Barbarigo est victime des charges de profondeur du destroyer Vasilissa Olga alors qu’il tentait d’attaquer un transport de troupes évacuant les dernières troupes alliées encore présentes à Céphalonie.

Deux autres sous-marins seront coulés bien après la fin de la campagne de Grèce en l’occurence l’Argento en septembre 1952 et le Murena en juin 1951.

L’infanterie de marine grecque déployée à Patras reste d’abord en mode défensif puis en l’absence de débarquement amphibie italien, les hoplites de la mer vont montrer aux italiens de quel bois ils se chauffent.

Ils vont pratiquer ce qu’on appelait jadis les descentes à savoir débarquer dans une zone, tout détruire et rembarquer. Ils vont utiliser des caïques, des vedettes voir des pontons motorisés. Les italiens sont d’abord surpris avant de muscler leur dispositif et de rendre les raids grecs plus compliqués.

Avec la dégradation de la situation le bataillon va opérer en défensive/offensive à savoir ralentir, freiner l’adversaire, permettre le repli des autres unités, éviter les paniques voir récupérer des soldats isolés et les ramener au bercail.

Les alliés comme les ennemis saluent leur bravoure, leur agressivité. Comme le dira un capitaine italien qui connu les Balkans et le front russe «Tout le monde nous parle des Houraaaaaaaaaaaaaaah des frontoviki, des frissons que vous ressentez en l’entendant, de la peur qui vous tenaille cela se voit que nous avez jamais entendu le Pros ta empros Oplitis ! (en avant hoplites !) qui annonçait l’assaut de ces diables de grecs».

Replié sur le Péloponnèse, le bataillon repousse plusieurs raids commandos menés par les italiens et par les allemands. En septembre 1951 le bataillon est transféré en Egypte pour être réorganisé et régénéré.

Aux côtés des vétérans de la Campagne de Grèce on trouve de jeunes marins certains venant de navires de surface qui veulent mener une forme de guerre différente.

A nouveau opérationnel en juin 1952, il va mener des opérations commandos aux côtés du bataillon sacré avec lequel se noue une sympathique et amicale rivalité. Il ne participe pas au raids sur Thessalonique mais prépare l’opération ANVIL par des raids de combat de renseignement.

Il va ensuite opérer davantage dans des raids sur la côte grecque, en Albanie et voir même en Dalmatie parfois seuls ou en lien avec des opérations terrestres voir en soutien de la résistance qu’elle soit grecque, albanaise ou yougoslave.

A la fin du conflit le bataillon va participer aux opérations de la guerre civile grecque. En 2021, le bataillon est devenu brigade avec de l’infanterie, de la cavalerie, de l’artillerie et du génie pour permettre des opérations de haute intensité mais ceci est une autre histoire.

Naturellement ces victoires ont provoqué un certain nombre de pertes parmi la flotte de surface grecque.

Le cuirassé Salamis, navire-amiral et orgueil de la marine héllène est endommagé à trois reprises mais jamais sérieusement. La première fois c’est par un bombardier italien le 17 septembre 1949, la deuxième fois par une torpille tirée par un sous-marin italien le 12 décembre 1949 et la troisième fois par des bombardiers allemands le 4 mars 1950. Sérieusement endommagé il est replié péniblement vers la Crète puis vers l’Egypte.

Réparé, il va être réutilisé mais loin de ses capacités, la marine grecque manquant de bras et les alliés ne manquant pas de cuirassés pour prendre le contrôle de la Méditerranée. Loin de participer à des batailles navales, le cuirassé grec va participer à des missions de bombardement au profit des troupes au sol qui apprécièrent le poids de ses obus de 356mm.

Il termine la guerre sans gros dommages mais est victime d’un sabotage le 17 janvier 1955 provoquant son échouage. Il est réparé, participe à la guerre civile grecque puis ce conflit terminé, il est utilisé comme navire-école de 1962 à 1970. Désarmé le 17 juin 1971, il est finalement démoli en 1975 après l’échec d’un projet de préservation.

Les vétérans Kilkis et Lemnos qui n’étaient plus opérationnels depuis des années sont coulés durant la campagne de Grèce, le premier torpillé par un sous-marin italien alors qu’il était remorqué en direction de la Crète pour continuer son rôle de batterie flottante alors que le second qui n’était plus qu’un simple ponton (il avait perdu son nom au profit du nouveau croiseur léger) dans le port de Thessalonique est coulé par des bombardiers allemands.

Le vénérable cuirassé Giorgios Averoff est endommagé par un bombardement allemand alors qu’il couvre avec ses puissants canons de 254mm et de 190mm l’évacuation du port de Thessalonique (la ville tombe le 30 novembre 1949). Il parvient à s’échapper à et se réfugier non sans mal à Alexandrie.

Réparé, il opère en Méditerranée mais surtout dans l’Océan Indien pour des escortes de convois ce qui frustre un peu son équipage. De retour en Méditerranée en septembre 1953, il va participer à l’appui des troupes au sol jusqu’à la fin du conflit. Rentré en Grèce il est désarmé en 1956 pour ainsi dire abandonné au Pirée jusqu’en 1980 quand on décide de le restaurer et de l’exposer comme musée à Phalère ce qui est chose faite en 1986.

En ce qui concerne les croiseurs légers Elli et Lemnos, le premier est coulé par un sous-marin italien le 21 octobre 1950 alors qu’il venait d’attaquer un convoi de l’Axe entre Le Pirée et les Cyclades. Deux torpilles envoient le croiseur par le fond qui coule en ne laissant que fort peu de survivants.

Son sister-ship Lemnos va survivre au conflit participant à des raids en Méditerranée, à l’appui d’opérations commandos en couvrant leur repli ou en lançant des obus éclairants.

Il est endommagé à plusieurs reprises mais à chaque fois réparé. Il est sérieusement endommagé durant la guerre civile grecque ce qui impose son désarmement en octobre 1957 puis sa démolition après son remplacement par un croiseur italien, le Gabriele d’Annunzio qui devient l’Elli.

En ce qui concerne les destroyers, la flotte subit des pertes non négligeables. L’Hydra qui s’était illustré durant la campagne de Grèce est coulé par l’aviation allemande durant l’opération SWORD le 2 décembre 1953, un bimoteur Junkers Ju-188 le surprend à l’aube, larguant deux bombes de 500kg. Le destroyer coupé en deux coule rapidement.

Son sister-ship Kontouriotis l’à précédé puisqu’il est victime d’une mine au large des Cyclades le 14 juin 1952. Le navire est endommagé mais on espère pouvoir le remorquer. Il est pris en remorque par un contre-torpilleur français mais suite à une alerte aérienne la remorque doit être larguée et quand la reprise peut être effectuée le navire à disparu même si heureusement l’équipage à pu évacuer.

Les destroyers Spetsai et Psara survivent au conflit sans grands dommages. Mis en réserve en 1956 après leur remplacement par des destroyers transférés par les américains, ils sont démolis au milieu des années soixante.

Le Vasilefs Georgios est gravement endommagé lors du raid sur Thessalonique le 15 septembre 1952 qui précéde l’opération ANVIL. Il est remorqué tant bien que mal jusqu’en Crète où une inspection plus poussée montre un état tel que la remise en état nécessiterait trop de temps et trop de ressources. Il est désarmé officiellement le 17 décembre 1952 et cannibalisé pour ses sister-ship.

Le destroyer Vasilissa Olga

Si le Vasilissa Olga est coulé par l’aviation allemande lors de la campagne de Grèce en mars 1950, les deux autres navires baptisés Vasilefs Konstantinos et Vasilissa Sofia survivent au conflit, le premier étant désarmé et démoli en 1960 alors que le second désarmé en 1962 est lui aussi démoli après l’échec d’un projet de préservation.

Sur les six destroyers de classe Aetos (Aetos Ierax Leon Panthir Keravnos et Nea Genea), deux sont coulés durant le second conflit mondial, l’Aetos victime d’un sous-marin italien le 7 février 1953 en Adriatique et le Nea Genea victime de chasseurs-bombardiers allemands le 8 octobre 1952 alors qu’il venait d’attaquer un convoi ravitaillant l’Eubée depuis le port d’Athènes.

Le Ierax gravement endommagé lors d’une collision avec un paquebot transformé en transport de troupes le 14 février 1954 finit par couler alors qu’il était en cours de remorquage vers Alexandrie.

Les Leon Panthir Keravnos survivent à la terrible ordalie que constitue du second conflit mondial. Ils sont modernisés par les britanniques entre 1955 et 1958 et désarmés respectivement en 1965, 1967 et 1970 avant d’être démolis.

En ce qui concerne les sous-marins nous avons vu que les Katsonis et Protefs ont été coulés durant la Campagne de Grèce. Les quatre autres ont survécu à cette ordalie et se sont réfugiés à Alexandrie où le gouvernement grec espérait une remise en état ou une vrai modernisation.

Suite à une inspection menée par une mission de sous-mariniers français et britanniques, les gouvernements proposent au gouvernement grec la cession de deux sous-marins modernes. Les grecs qui n’espéraient pas temps acceptent avec joie.

Les quatre sous-marins grecs sont utilisés pour l’entrainement au profit de nouveaux sous-mariniers mais aussi pour les opérateurs sonars même si très vite seul le Triton va rester en service, les autres étant désarmés (ils seront démolis après guerre).

Les deux sous-marins cédés sont deux sous-marins type Phenix, les Ventôse et Messidor qui sont rebaptisés Katsonis et Protefs en mémoire des sous-marins perdus durant la campagne de Grèce. Ils sont officiellement transférés en septembre 1951 et juillet 1952.

Ces deux sous-marins vont opérer essentiellement en mer Egée et en Adriatique. Si le Katsonis ex-Ventôse à survécu au conflit, son sister-ship, le Protefs ex-Messidor à été coulé par un escorteur italien le 4 janvier 1953 alors qu’il attaquait un convoi reliant Bari à Tarente.

Le Katsonis à été profondément modernisé à Toulon entre juin 1956 et mars 1957 dans le cadre du programme AMTATE (AMéliorations TActiques et TEchniques) puis utilisé aux côtés de sous-marins américains jusqu’à son désarmement en 1975. Il à été préservé comme musée à flot au Pirée.

Les seize vedettes lance-torpilles grecques vont être considérées à tort ou à raison par les alliés comme par l’ennemi comme les unités les plus efficaces de la marine grecque. Elles subissent des pertes sérieuses mais remportent comme nous l’avons vu plus haut de belles victoires.

A la fin de la Campagne de Grèce, il ne reste que neuf vedettes mais elles sont toutes passablement usées. En attendant la livraison de vedettes neuves par la Grande-Bretagne des équipages vont intégrer des flottilles britanniques et françaises pour relever des équipages de la Royale et de la Royal Navy.

Seize vedettes Fairmile D sont livrées entre juin et septembre 1951 permettant la recréation de deux flottilles de huit navires qui sont stationnées dans le Péloponnèse, une à Patras et la seconde à Epidaure.

Ces vedettes associées à des unités françaises et britanniques vont harceler la navigation germano-italienne notamment les convois nocturnes entre Le Pirée et les Cyclades et entre l’Epire et l’île de Céphalonie.

Les combats sont violents et les pertes lourdes puisque les grecs vont recevoir un total de trente-six vedettes lance-torpilles. Certaines furent modifiées en transport rapides de commandos ou en vedettes d’appui-feu avec un mortier ou mêle un canon de montagne en remplacement des torpilles.

Des caïques (bateaux de pêche traditionnels grecs) sont utilisés depuis la Crète comme patrouilleurs , dragueurs, comme embarcations de sauvetage en mer et comme embarcations d’infiltrations pour les agents de renseignement.

Pour le soutien logistique la marine grecque bénéficia du concours de quelques navires rescapés et surtout de sa flotte marchande qui rallia sauf rares exceptions le gouvernement en exil. Ce dernier pu ainsi facilement monayer sa capacité de fret contre le ravitaillement de ses unités de combat.

Il y eut des projets de transfert de navires légers d’escorte (Flower ou Hunt) à la marine grecque mais les propositions furent déclinées par le gouvernement d’Heraklion en raison du manque de personnel, la marine royale grecque étant très limitée en terme de ressources humaines en dépit de l’évasion de jeunes grecs de la partie occupée du pays et de la mobilisation de la diaspora héllène.

A la fin du conflit, la marine royale grecque dispose encore de beaux restes et peut être fière du travail accomplit. En attendant l’acquisition de navires neufs des navires de seconde main vont être transférés notamment par les américains.

Italie (46) Bases Navales (1)

BASES NAVALES

Avant-propos

Qui dit marine de guerre dit bases navales et la Regia Marina possède un certain nombre d’installations plus ou moins développées. Possédant 7400 km de côtes, l’Italie est particulièrement vulnérable aux offensives ennemies.

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Italie (31) Contre-Torpilleurs (2)

Contre-torpileurs classe Maestrale et Oriani

Maestrale

Le Maestrale

Avant-propos

Les huit unités de classe Freccia/Folgore marquent la fin de l’évolution des contre-torpilleurs italiens entamée depuis la fin du premier conflit mondial.

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Italie (30) Contre-Torpilleurs (1)

CONTRE-TORPILLEURS

Avant-Propos

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle est apparue la torpille automobile, une invention d’un officier austro-hongrois Giovanni Lupis, invention perfectionnée par l’anglais Robert Whitehead.

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Italie (18) Artillerie et systèmes d’armes (2)

Canons de 135mm

Tourelles triples de 135mm cuirassé Andrea Doria.jpg

Tourelles triples de 135mm à bord du cuirassé Andrea  Doria

Dans l’immédiat après guerre les italiens construisirent des cacciatorpidiniere, des contre-torpilleurs armés de canons de 120mm, un calibre proche de celui utilisé par les autres pays qu’il s’agisse de la France (130mm), de la Grande-Bretagne (114 et 120mm), des Etats-Unis (127mm).

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Italie (15) Regia Marina (5)

La Regia Marina dans le second conflit mondial

Avant-propos

En septembre 1948, la Regia Marina est une puissante marine qu’il ne faut pas négliger sous peine de graves déconvenues. Quasi-totalement concentrée en Méditerranée, la marine italienne doit faire face aux forces navales alliées supérieures en terme de tonnage et de capacité.

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Italie (14) Regia Marina (4)

Contre-torpilleurs

Appelé Cacciatorpidiniere dans la langue de Dante, le contre-torpilleur est un domaine où les marines françaises et italiennes rivalisent pour obtenir le navire le plus puissant, le plus rapide et le plus efficace.

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