Pologne et Pays Neutres (121) Turquie (11)

FORCES ARMEES TURQUES (2) : ARMEE DE L’AIR

Historique

Le 2 décembre 1909 une première démonstration aérien à lieu dans l’empire ottoman, démonstration réalisée par Louis Blériot et par le pilote belge Pierre de Caters.

Cette démonstration réussit à convaincre les autorités ottomanes de la nécessité de disposer d’une capacité aérienne. Cela fait suite à l’envoi à Paris d’une délégation à la Conférence Internationale de l’Aviation.

En juillet 1911 deux officiers ottomans sont envoyés en France pour suivre les cours d’une école d’aviation créé par la société Blériot.

Entre-temps une Commission de l’Aviation (Tayyare Komisyonu)est créée le 1er juin 1911 sous l’autorité de l’inspection des formations techniques et fortifiées (Kıtaât-ı Fenniyye ve Mevâki-i Müstahkeme Müfettişligi).

Le 21 février 1912 le capitaine Fesa est breveté pilote (n°780 en France, n°1 en Turquie) alors que son compère le lieutenant Yusuf Kenan Bay est breveté n°797 en France et donc n°2 en Turquie. Ces deux pionniers effectuent une démonstration au dessus de Constantinople le 27 avril 1912.

Rapidement huit autres pilotes sont envoyés en France, deux appareils sont livrés à Istanbul le 15 mars 1912 en l’occurrence un monoplan et un biplace de la firme Deperdussin.

Blériot XI

On trouve ensuite deux Blériot XI-b en version biplace suivis de trois autres Blériot XI-2 et trois monoplaces Pingouin. On trouve également des avions Robert Esnault-Pelterie (sept exemplaires, cinq monoplaces et deux biplaces mais le dernier fût saisi par les serbes). Ces appareils n’étaient déjà plus en service en 1914.

Le 3 juillet 1912 une Ecole de l’Air (Tayyare Mektebi) est inaugurée à Yesilköy près d’Istanbul, site actuellement occupé par l’aéroport international d’Istanbul, aéroport prenant le nom du fondateur de la Turquie moderne. Fin 1912, l’armée ottomane dispose de quinze avions.

Entre-temps l’empire ottoman est entré dans l’histoire en participant à une guerre où l’aviation est apparue pour la première fois en l’occurrence une guerre pour l’Italie qui va voir Rome occuper la Libye. Si les italiens vont engager des avions ce ne sera pas le cas des ottomans.

Pour voir les avions ottomans combattre il faudra attendre les deux guerres balkaniques (1912-1913). Les débuts sont difficiles, le manque d’expérience entraine la perte de nombreux avions mais comme à chaque fois la sélection naturelle permet aux meilleurs pilotes de survivre et d’obtenir quelques résultats, modestes certes mais des résultats tout de même, résultats insuffisants pour faire basculer la guerre du côté de la Sublime Porte.

Les guerres balkaniques terminées, l’empire ottoman cherche à moderniser son aviation avec de nouveaux avions mais le déclenchement de la première guerre mondiale stoppe brusquement cette politique.

Les unités aériennes ottomanes étaient placées sous l’autorité du Baskomutanlik Vekâleti que l’on peut traduire en français sous le nom d’«office du commandement militaire suprême». Ces unités étaient placées sous le commandement des différentes armées ce qui à pour conséquence une utilisation tactique et non stratégique. De plus les carences logistiques de l’armée ottomane empêche la création de grandes unités d’aviation comme chez les autres belligérants.

En août 1914, l’aviation ottomane dispose de huit appareils de première ligne et de quatre pour l’entrainement et la formation.

En 1915 des officiers allemands sont envoyés sur le territoire ottoman pour améliorer les capacités de l’aviation ottomane. Parallèlement des officiers ottomans sont envoyés en Allemagne pour formation et entrainement aux choses de l’aviation.

En 1915 l’aviation ottomane est engagée au dessus des Dardanelles et de Gallipoli pour surveiller le débarquement allié.

Des missions d’attaque sont également menées contre des cibles navales ennemies en mer Egée.

A la fin de l’année 1915 deux offices sont créés pour gérer l’aviation militaire ottomane à savoir la 13ème branche qui dépendait de l’état-major général et la 9ème branche qui dépendait du ministère de la guerre.

A la même époque les unités aériennes ottomanes sont déployées à Gallipoli, en Mesopotamie, en Thrace occidentale, dans la région d’Istanbul et sur le front du Caucase.

En 1916 l’aviation ottomane comprend 81 pilotes et observateurs et environ 90 avions. Faute d’industrie aéronautique nationale l’empire ottoman dépend de l’Allemagne pour la fourniture d’avions. 460 appareils ont été envoyés sur le territoire ottoman, 260 pour les unités ottomanes et le reste pour les unités aériennes allemandes stationnées sur le territoire de la Sublime Porte. 400 allemands servaient au sein des unités ottomanes.

A la fin de la guerre la flotte ottomane comprend environ 200 appareils d’origine allemande, française, russe et britannique avec sept modèles Albatros, quatre modèles de la firme Fokker, trois modèles de la firme Gotha, deux modèles des firmes Rumplerr et Caudron, des modèles des firmes LVG, Halberstadts, Pfazes, Voisin, De Havilland, Nieuport, un Bristol Scout, un Farman, un Morane-Saulnier L, un Grigorovitch G.5.

A la fin du conflit les squadrons aériens ottomans sont réorganisés sous l’autorité du Kuya-yi Havaiye Müfettis-i (Inspectorat Général des Forces Aériennes) (29 juillet 1918).

A cette époque la pression alliée est forte sur le front moyen-oriental, la brigade palestinienne (qui regroupe des unités aériennes britanniques et australiennes) dominent le ciel empêchant les avions de reconnaissance ottomans de repérer les mouvements de l’offensive menée par Allenby.

L’armistice de Moudros signé le 30 octobre 1918 entraine la fin de l’aviation ottomane qui à cette époque disposait d’environ 100 pilotes, 17 compagnies d’avions terrestres de quatre avions chacune et trois compagnies d’hydravions de quatre appareils soit un total de 80 avions.

Très vite l’aviation va renaitre dans le contexte d’une guerre civile entre le sultan ottoman et les nationalistes organisés autour de Mustapha Kemal. C’est ensuite la guerre contre la Grèce qui allait aboutir au triomphe du futur Ataturk et à une catastrophe pour la Grèce.

L’inspectorat général des forces aériennes est supprimé le 25 juin 1920 et le personnel rattaché directement au Ministère de la Guerre.

Du côté de Mustapha Kemal une nouvelle branche des forces aériennes est créée le 13 juin 1920 mais faute d’hommes et de matériel seulement quelques missions sont réalisées. Le 1er février 1921 un directorat général des forces aériennes est créé, directorat qui prend le nom d’inspectorat des forces aériennes le 5 juillet 1922.

En 1923 l’aviation turque comprend trois compagnies d’aviation terrestre, une compagnie d’aviation navale et une école de formation.

En 1924 du personnel est envoyé en formation à l’étranger. En 1925 l’Ecole de l’Air fermée depuis 1918 (l’école de formation citée plus haut n’avait pas son envergure et sa place) est recrée à Eskisehir. Les premiers élèves sont gradés en octobre 1925.

En 1928 le directorat des forces aériennes (ex-inspectorat des forces aériennes) est supprimé et un sous-secrétariat à l’Air est établit sous l’autorité du ministère de la Défense, les bataillons remplaçant les groupes, ces derniers étant supprimés tout comme le commandement des bases aériennes.

En 1930 du personnel est envoyé en formation en Italie et aux Etats-Unis. En 1932 des régiments sont créés, l’aviation formant alors une branche autonome de l’armée de terre, autonomisation symbolisée par un uniforme distinctif de couleur bleue.

En 1937 une Académie de l’Air est créée pour former les cadres nécessaires à la montée en puissance de l’aviation militaire turque. Des turcs sont également envoyés en Grande-Bretagne pour être formés comme pilotes, navigateurs et mitrailleurs.

Le 22 mai 1939 peu avant le déclenchement de la guerre de Pologne des brigades aériennes sont créées.

Si en 1937 l’aviation militaire turque aligne 131 appareils et 300 pilotes, en 1940 on passe à 370 appareils et 450 pilotes.

Durant la Pax Armada les aviateurs turcs cherchent à augmenter la capacité de leurs forces mais se heurtent à un manque de moyens financiers, à la concurrence de la marine et de l’armée de terre mais aussi à la politique neutraliste d’Ankara qui en choisissant de ne pas choisir un fournisseur dominant multiplie les micro-parcs de chasseurs, d’avions de reconnaissance et de bombardiers ce qui génère des dépenses supplémentaires en terme d’emploi, de maintenance et de formation.

Quand le second conflit mondial éclate, l’aviation militaire turque n’est pas encore indépendante mais depuis le 31 janvier 1944 elle dispose d’une très forte autonomie.

Curtiss P-40

Sous le nom de Hava Kuvvetleri Komutanligi, elle dispose de cinq brigades aériennes déployées aux frontières en soutien direct des forces armées, deux brigades «stratégiques» dépendant directement de l’état-major tactique des forces aériennes (hava kuvvetleri taktik personeli) _une de chasse et l’autre de reconnaissance et de bombardement_ et une brigade de transport et d’entrainement.

A ces brigades s’ajoute un commandement tactique de la défense antiaérienne (hava savunma taktik komutanlığı) disposant de projecteurs, de ballons de barrage et de canons antiaériens mais aussi un bataillon parachutiste créé en octobre 1945 et entrainé en Africa Septentrionale Italiana (ASI) _actuelle Libye_ par les italiens.

Durant le conflit l’aviation turque va assurer la défense du territoire national et surveiller les côtes et les frontières. Il y à quelques incidents, quelques avions turcs et quelques avions de l’Axe ou des alliés abattus mais cela ne dégénère en guerre ouverte probablement parce que personne n’y à intérêt.

Durant ce conflit la Turquie bénéficie d’une aide militaire venant des deux camps dans l’espoir soit de la faire basculer ou a minima de ne pas mordre la main qui la nourrit. Comme on le sait cela n’aboutira à aucun engagement d’Ankara dans le conflit.

L’aviation militaire turque qui avait déjà reçu des appareils allemands, français, anglais et américains durant la Pax Armada continue à recevoir des appareils durant la guerre, l’Axe et les alliés fournissant d’abord à égalité avant que les alliés ne prennent le dessus par l’évolution générale du conflit et par le fait que les alliés étant présents en Grèce il aurait été difficile pour les allemands de faire passer des appareils aux turcs.

A la fin du conflit la Turquie comme de nombreux pays va bénéficier des surplus de la guerre pour moderniser leur armée de l’air qui devient indépendante en septembre 1956, armée de l’air qui regroupe tout ce qui vole.

Scandinavie (94) Finlande (32)

Hawker Hurricane

Hawker Hurricane Mk IV KZ-321 3

Le Hawker Hurricane est le premier chasseur monoplan monomoteur de la RAF. Il est mis au point suite à l’Air Specification F.6/34 qui demandait un chasseur monoplan armé de huit mitrailleuses.

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Benelux (35) Pays-Bas (35)

«ARMEES DE L’AIR»

Historique

Avant-propos

Certains pourraient s’étonner de la présence de guillemets autour du titre. Je peux l’expliquer très facilement.

La première raison c’est qu’il n’existe pas à proprement parler d’armée de l’air autonome puisque comme le Japon, l’aviation militaire néerlandaise est encore rattachée à l’armée de terre, la Luchtvaartafdeling étant semi-indépendante, l’armée de l’air indépendante ne voyant le jour que sous la forme d’une Koninklijke Luchtmacht qu’en 1955.

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Dominions (104) Nouvelle-Zélande (15)

ROYAL NEW ZEALAND AIR FORCE (RNZAF)

Nouvelle Zélande 33.png

Drapeau de la RNZAF avec le kiwi, un oiseau qui ne se trouve qu’en Nouvelle-Zélande

Histoire

Les origines

L’histoire de l’aviation militaire en Nouvelle-Zélande commence en 1913 quand deux monoplans Blériot venus de Grande-Bretagne effectuent des démonstrations au cours desquels ils sont endommagés. Ils sont réparés mais quand le premier conflit mondial éclate, les deux appareils sont ramenés dans les îles britanniques pour être utilisés par le RFC.

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Dominions (80) Australie (24)

ROYAL AUSTRALIAN AIR FORCE (RAAF)

Historique

Les prémices : l’Australian Flying Corps (AFC)

L’avion apparaît en 1903 après le premier vol des frères Orville et Wilbur Wright à Kitty Hawk (Caroline du Nord) et très vite les militaires se disent que ce drôle d’engin pourrait jouer son rôle et notamment voir de l’autre côté de la colline et dissiper ce que Clausewitz à appelé le «brouillard de guerre».

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24-Armée de l’air (12)

Dewoitine D-551

Dewoitine D-551 encore non peint

Dewoitine D-551 encore non peint

Le 23 juin 1939, le Dewoitine D-550 effectua son premier vol. Cet appareil était destiné à remporter le record de vitesse mais entre-temps, le Messerchmitt Me-209 avait porté le record à une vitesse hors de portée du Dewoitine D-550.

Cet effort ne fût pas perdu pour l’armée de l’air puisque de cet appareil de record, la firme Dewoitine en ressorti le D-551, un chasseur moderne et racé aux performances bien supérieures aux D-520 et capable de rendre la monnaie de są pièce aux nouvelles versions du Me109,  »Friedrich” et  »Gustav”. Les trois prototypes effectuent leur premier vol respectivement le 15 octobre, le 5 novembre et le 13 novembre 1940.

Les essais furent suffisamment prometteur pour pousser l’armée de l’air à passer commande de ce nouvel appareil produit au sein de la SNCAM à Marseille-Marignane ce qui facilitait la prise en charge des appareils par les unités de convoyage voir les unités opérationnelles.

Cependant en raison d’une (relative) pénurie de pilotes et d’une croissance importante, l’acquisition de cet appareil fût repoussée sine die le temps que l’armée de l’air absorbe les autres appareils. Une petite série de seize appareils est commandée pour permettre d’approfondir les tests et d’accélérer la future mise en service.

C’est en janvier 1943 que l’armée de l’air passe commande de 81 appareils pour équiper les trois groupes de la 19ème Escadre de Chasse. Les appareils sont livrés entre juin 1943 et mars 1944.

Cette première commande est suivie d’une seconde passée en janvier 1944 pour constituer un volant de réserve, les soixante-cinq appareils en question étant livrés entre mai et décembre 1944.

Alors que la flotte en ligne est de 158 appareils (quatre appareils perdus et non remplacés), la ligne est suspendue jusqu’au printemps 1946 quand il est décidé de rééquiper trois ERC avec des D-551 en l’occurence les ERC 500, 502 et 504 qui reçurent leurs appareils respectivement en juin, septembre et décembre 1946.

La flotte de D-551 à donc été portée à 212 appareils (117 en ligne et 95 en réserve) auxquels il faut ajouter les D-551 commandés par la marine pour assurer la protection de ses bases en l’occurence soixante-douze appareils sans compter są version embarquée, la D-795 commandée elle à 112 exemplaires portant la production totale à 396 exemplaires.

Suite au déclenchement du second conflit mondial, en septembre 1948, décision est prise de relancer la production du D-551 pour remplacer à terme le D-520. 500 exemplaires sont ainsi commandés, une version améliorée du D-551 sans qu’une nouvelle dénomination soit adoptée pour cet appareil qui doit être le nouveau chasseur standard de l’armée de l’air en compagnie du VG-40.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-551

Type : chasseur monomoteur monoplace

Poids : A vide 2150kg en charge 2980kg

Dimensions : envergure 9.33m longueur 8.20m hauteur 2.81m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-suiza 12Y-51 de 1000ch (prototype) puis 12Y-55 de 1300ch (série) entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 675 km/h Autonomie : 1150km plafond opérationnel 12500m

Armement : un canon de 20mm Hispano-Suiza HS-404 dans le noyeu de l’hélice alimentée à soixante obus tirant dans l’axe de l’hélice et trois mitrailleuses de 7.5mm MAC34 dans chaque aile avec 750 coups chacune.

Dewoitine D-555

Tous les chasseurs de l’armée de l’air en service en septembre 1948 équipent plusieurs groupes, de trois pour l’Arsenal VG-33 à neuf pour le Dewoitine D-520. Il existe pourtant un groupe de chasse qui dispose d’un appareil mis en oeuvre par aucune autre unité.

Ce groupe c’est le GC I/20 créé en juin 1946 avec une seule et unique mission : abattre les monstrueux Focke-Wulf Ta-400, un bombardier hexamoteur capable d’atteindre le continent américain depuis l’Allemagne.

Pour cela, il lui fallait un avion spécialement adapté qui ne devait pas forcément être rapide mais disposer d’un bon taux de montée et surtout d’un puissant armement pour affronter des bombardiers bien protégés.

Bloch, Amiot, Caudron et Dewoitine proposèrent des projets mais seule cette dernière alla au bout en réalisant deux prototypes dont le premier décolla le 17 juin 1944 suivit d’un second le 2 septembre……. 1945.

Pourquoi un tel délai ? Deux raisons s’imposent à nous : la première ce sont les informations contradictoires sur le nouvel appareil (certains n’hésitant pas à parler d’un bluff orchestré par la propagande allemande) et la seconde plus prosaïque c’est la question du moteur.

Faute de moteur en ligne suffisamment puissant pour propulser l’avion, la firme installée à Marignane choisit pour le D-555 n°1 un Rolls-Royce Merlin 130 de 2100ch suscitant de nombreuses critiques sur «l’atteinte à l’indépendance nationale».

Emile Dewoitine compris qu’un moteur étranger pouvait bloquer l’acquisition de cet appareil (bien que des appareils américains et des moteurs made in USA étaient largement utilisées par l’armée de l’air) chercha un moteur français puissant.

Après avoir essayé deux moteurs Hispano-Suiza 89ter (un à l’avant et un derrière le pilote relié à une même hélice), il trouva dans le SNM Diamant de 2500ch, 12 cylindres en V inversé, le moteur idéal.

Le D-555 n°2 équipé d’un moteur français effectua son premier vol le 2 septembre 1945 et les tests continuèrent y compris avec le prototype n°1 remotorisé avec le moteur créé par Hans Pieltstick ,un ingénieur allemand de confession juive, chassé d’Allemagne par l’arrivée des nazis au pouvoir.

Entre temps, les informations concernant le Ta-400 ayant été confirmées, l’armée de l’air débloqua des crédits pour équiper un Groupe Spécial d’Interception de Dewoitine D-555.

Quatre appareils de pré-série sont commandés en septembre 1945 et livrés entre novembre 1945 et janvier 1946, ce delai s’expliquant par la surcharge des usines Dewoitine.

Une commande de série est finalement passée en juin 1946 pour quarante appareils dont vingt-sept pour un groupe de chasse, le seul à être équipé de cet appareil. Les livraisons sont assurés entre septembre 1946 et juin 1947.

La version de série de l’appareil était quasiment identique au prototype avec néanmoins un système d’injection eau-methanol pour augmenter les performances du moteur (système qui endommageait le moteur ce qui limitait son utilisation aux interceptions en temps de guerre), un blindage du cockpit amélioré, une verrière bulle et un armement renforcé.

Aux deux canons de 20mm et quatre mitrailleuses des prototypes, les appareils de série préférant trois canons de 20mm (un dans le capot-moteur, deux dans les ailes) et six mitrailleuses (trois dans chaque aile) ce qui n’était pas de trop face aux dix canons de 20mm MG-151 du bombardier allemand.

Le D-555 évoluant durant la guerre avec une version bis à l’armement composé de trois canons Hispano-Suiza de 30mm et quatre mitrailleuses de 13.2mm dans les ailes puis d’une version ter avec quatre canons de 30mm dans les ailes.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-555

Type : intercepteur/escorteur lourd

Poids à vide : 2700kg en charge 4000kg

Dimensions : envergure 10.80m longueur 9.55m hauteur 3m

Motorisation : moteur en ligne SNM (Société Nazairienne de Moteurs) Diamant 12 cylindres en V inversé dévellopant 2500ch à 10000m (2700ch avec le système eau-methanol)

Armement : trois canons de 20mm à 70 coups chacun et six mitrailleuses de 7.5mm Mac modèle 1934 M.39 alimentées à 950 coups chacune

Bloch MB-700

Bloch MB-700. Faute de carrière sous les couleurs  françaises, il fût utilisé par la Pologne et la Tchécoslovaquie

Bloch MB-700. Faute de carrière sous les couleurs françaises, il fût utilisé par la Pologne et la Tchécoslovaquie

Le Bloch MB-700 était l’un des candidats du programme de 1936 de chasseur léger construit en matériaux non stratégiques comme le VG-30 (qui allait donner naissance au VG-33) et le Caudron C.713 (qui allait donner naissance C.714).

Le prototype du MB-700 effectua son premier vol le 30 avril 1940 à une époque où l’armée de l’air avait décidé de rationnaliser son parc en limitant le nombre d’appareils à construire.

C’est donc une banale histoire de logistique qui stoppa net le dévellopement du MB-700 qui aurait du donner naissance au MB-720, version embarquée du précédent.

Il aurait du donc finir comme le CR.760 ou le CAO-200 sans l’intervention du gouvernement polonais qui cherchait un chasseur pour équiper ses deux escadres de chasse.

Ces deux escadres de chasse disposaient chacune de quatre groupes à quatre escadrilles de neuf appareils soit un total de trente-deux escadrilles et de 288 chasseurs.

Elle décida d’équiper une escadre de chasse (144 appareils) de ce chasseur testé à l’automne 1940 par des pilotes polonais qui donnèrent leur satsifecit à son acquisition, l’avion bénéficiant de bonnes performances et qui plus est avait l’avantage de ne pas être commandé par l’armée de l’air.

Le 4 février 1942, la Force Aérienne Polonaise Libre (FAPL) (Darmowe Polskie Sily Powietrzne) commanda 250 exemplaires de cet appareil pour équiper są 1ère Escadre de Chasse (la 2ème devant être équipée de Supermarine Spitfire ou Szabla [Sabre]).

Les premiers appareils de série baptisés MB-700P Blysk (Eclair) furent livrés au Dépôt d’Instruction de l’Aviation Polonaise (DIAP) de Lyon-Bron en juin 1942, les appareils étant convoyés depuis Chateauroux-Déols par des pilotes de la SNCASO, les derniers avions de la commande étant livrés en septembre 1943.

Un premier groupe, le GC ” Varsovie” (GC I/21 pour l’armée de l’air) fût déclaré opérationnel en septembre 1942 suivit du GC ”Cracovie” (GC II/21) en janvier 1943, du GC ”Poznan” (GC III/21) en septembre 1943 et enfin du GC ”Lublin” (GC IV/21) en juin 1944.

Bon appareil de chasse, le Bloch MB-700 était cependant amené à être remplacé par un avion plus moderne au printemps 1949 mais la guerre provoqua le gel des rééquipements et c’est sur cet agile petit chasseur que les pilotes polonais allaient en découdre contre leurs homologues allemands.
L’aviation polonaise libre ne fût pas la seule force aérienne alliée à le mettre en oeuvre. La 22ème Escadre de Chasse entièrement composée de pilotes tchèques et placée pour emploi sous la direction de l’armée de l’air. Cette 22ème Escadre disposait de trois groupes à quatre escadrilles de neuf appareils soit un total de 108 chasseurs MB-700CS Blesk (Foudre) plus 54 appareils de réserve.

Les appareils sont commandés en juin 1943 et livrés entre octobre 1943 et juillet 1944 pour équiper le GC «Cechy» (Bohème) (GC I/22 pour l’armée de l’air), le GC «Rus» (Ruthènie) (GC II/22 pour l’armée de l’air), le GC «Karpathy» (Carpathes) (GC III/22 pour l’armée de l’air) et le GC «Tatras» (Monts Tatras) (GC IV/22).

Comme pour leurs homologues polonais, le Bloch MB-700 aurait remplacé si le conflit n’avait pas éclaté en septembre 1948.

Le prototype du MB-700 eut une destinée singulière puisqu’il fût transformée en version embarquée concrétisant le projet MB-720 conçu pour la marine dans le cadre du programme A-80. Il va participer à l’évaluation lancée par la marine néerlandaise pour le futur chasseur embarqué sur son porte-avions Willem van Oranje (Guillaume d’Orange).

Opposé au Supermarine Seafire et au Grumman Hellcat, le MB-720 se comporte honorablement mais la Koningklijke Marine préfère le chasseur américain.

Le MB-720 à été ramené en France, stocké sur la BAN d’Orly et retrouvé miraculeusement dans un hangar abandonné de tous en 1973, restauré et exposé depuis au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.

Caractéristiques du Bloch MB-700

Type : chasseur monomoteur monoplace

Poids en charge : 1850kg

Dimensions : envergure 8.90m longueur 7.34m hauteur 3.40m

Motorisation : un moteur Gnôme-Rhône 14 M-8 14 cylindres en étoile refroidit par air dévellopant 800ch

Performances : vitesse maximale 575 km/h Autonomie : 900km Plafond opérationnel : 9500m

Armement : deux canons de 20mm Hispano-Suiza HS-404 avec 60 obus et deux mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm avec 500 cartouches chacune, armement concentré dans les ailes.