Pologne et Pays Neutres (93) Pologne (5)

Les Grandes figures de l’histoire polonaise

Nicolas Copernic

Né à Thorn le 19 février 1473 et mort à Frauenburg le 24 mai 1543 c’est un astronome polonais (ou allemand c’est selon), chanoine, médecin et mathématicien.

Il est issu d’une riche famille hanséatique, son père Nicolas est négociant en cuivre qui doit son nom à son village d’origine (Koperniki). Sa mère Barbara Watzenroode est issue d’une vieille famille de Thorn. Il à trois frères et sœurs plus âgés : Andrzej, Barbara et Katarsyn.

Bien que considéré comme polonais , il est davantage allemand car il parle allemand et latin mais n’aura jamais qu’une connaissance élémentaire du polonais. Il suit des études sans forcément de diplôme à Cracovie, Bologne, Padoue et Ferrare.

Son père meurt en 1483, son oncle futur évêque de Varmie va assurer son éducation. En 1503 il devient à Ferrare docteur en droit canon. Humaniste, c’est également un médecin réputé. A noter qu’il s’intéresse aussi bien à l’astronomie qu’à l’économie.

On à longtemps écrit que la publication posthume de son œuvre majeure De revolutionibus Orbium Coelestium (Des Révolutions des sphères célestes) s’expliquait la crainte d’une réaction violente de l’Eglise.

En réalité il s’agit davantage d’une rigueur scientifique, Nicola Copernic peinant à confirmer ses théories et ses intuitions. Cela s’explique par le fait que le mouvement des planètes n’est pas circulaire et uniforme mais légèrement elliptique c’est Keppler qui le découvrira en 1609. De plus le temps sur la Vistule est souvent mauvais et Copernic doit s’appuyer sur des sources pas toujours fiables.

Le texte circule avant même sa publication et y compris dans les milieux écclesiastiques. Ce n’est qu’en 1616 dans la foulée des démélés de Galilée que l’oeuvre de Copernic sera mise à l’index et ce jusqu’en 1835.

On à longtemps ignoré le lieu de sa sépulture. En 2005 des ossements sont retrouvés près de l’autel de la cathédrale de Frombrok. Un test ADN confirme en 2008 que ses ossements appartiennent bien à l’astronome polonais. Il est enterré dans une nouvelle tombe le 22 mai 2010.

Jean III Sobieski

Né au château d’Olesko près de Lviv le 17 août 1629 et décédé à Varsovie le 17 juin 1696, il est roi de Pologne et grand-duc de Lituanie (21 mai 1674 ay 17 juin 1696).

Fils de Jakub Sobieski et de Zofia Teofila Danilowiczovna, marié à Marie-Casimire Louise de la Grande d’Arquie, il eut cinq enfants (Jacques Louis Henri, Louise-Adelaïde, Thérèse-Cunégonde, Alexandre-Benoit et Constantin-Philippe).

Son père est voïvode de Ruthénie et Kaszetlan de Cracovie. Il l’envoie effectuer des études de philosophie à Cracovie puis un voyage en Europe avant d’entamer une carrière militaire. En 1668 Jean III Casimir le nomme Grand Hetman soit le poste de commandant en chef des armées polonaises. Il est élu roi le 21 juin 1674 et couronné le 2 février 1676.

Il veut chasser les ottomans d’Europe et rejoint pour cela la Ligue Catholique organisée par le pape Innocent XI. Il bat les ottomans à Zunawno en 1676 et surtout à Kalenberg en 1683, son armée de 80000 hommes chassant Kara Mustafa des murs de Vienne. Il devient le héros de la chrétienté. C’est le dernier roi de Pologne à avoir voulu imposer l’autorité monarchique sur une noblesse particulièrement indocile et turbulente ce qui allait conduire le pays à sa perte.

Auguste II

Frédéric-Auguste 1er de Saxe est né à Dresde le 12 mai 1670 et mort à Varsovie le 1er février 1733. Si son corps est enterré à Cracovie, son cœur à été placé dans un cénotaphe à Dresde.

Prince de la Maison de Wettin, il est prince-électeur de Saxe (27 avril 1694 au 1er février 1733) et surtout roi de Pologne grand-duc de Lituanie du 27 juin 1697 au 1er septembre 1704 et du 8 juillet 1709 au 1er février 1733.

Sous son règne la Saxe connait un véritable âge d’or, sa capitale Dresde devient la «Florence de l’Elbe».

Il perd temporairement sa couronne au cours de la Grande Guerre du Nord (1700-1721) par son alliance avec la Russie et suite à l’invasion du flamboyant roi de Suède Charles XII. Né luthérien, il se convertit au catholicisme pour devenir roi de Pologne et grand-duc de Lituanie.

C’est le deuxième fils de l’électeur Jean-Georges III et de la princesse Anne-Sophie de Danemark. A la mort de son frère ainé Jean-George IV, il devient prince-électeur de Saxe, comte palatin de Saxe et Margrave de Misnie.

Elu roi de Pologne et grand-duc de Lituanie avec le soutien de Pierre le Grand il bat le candidat de Louis XV, le prince de Conti.

Marié à Christiane-Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth, il n’à qu’un fils le futur Auguste III de Pologne. Il à plusieurs enfants naturels comme un certain Maurice de Saxe le vainqueur de Fontenoy fruit de sa liaison avec Marie-Aurore de Koenigsmark qui lui donna également une fille Anna-Karolina Orzelska. De sa liaison avec Ursule-Catherine de Tesche est né un fils, Jean-Georges chevalier de Saxe.

Stanislas Leszczynski

Né à Lwow (Lviv) le 20 octobre 1677 et mort à Luneville le 23 février 1766, c’est un aristocrate polonais, roi de Pologne sous le nom de Stanislas 1er de 1704 à 1709 et de 1733 à 1736. Beau-père de Louis XV il est ensuite duc de Lorraine et de Bar de 1737 à sa mort.

Issu d’une grande famille de Pologne aux lointaines (Xème siècle) origines bohémiennes. Il est l’héritier du Palatinat de Grande Pologne. Il bénéficie d’une éducation soignée avec des cours de littérature et de sciences, maitrisant le polonais, l’allemand, l’Italien, le français et le latin. Il effectue son Grand Tour.

Marié à Katarzyna Opalinska (1682-1747), il eut deux filles, Anna et surtout une certaine Marie Leszczynska, reine de France et épouse de Louis XV.

Elu roi de Pologne le 12 juillet 1704 grâce au soutien de Charles XII de Suède, il est chassé de Pologne en 1709. En 1714 il reçoit la jouissance de la Principauté de Deux-Ponts près de la Lorraine.

En 1718 à la mort de son protecteur suédois il se réfugie auprès de Léopold 1er de Lorraine, beau frère du Régent. En 1719 il s’installe à Wissembourg.

Le mariage de sa fille avec Louis XV doit beaucoup aux manœuvres du duc de Bourbon, rival du Régent. En revanche les relations avec Louis XV furent toujours très froides, le Bien Aimé cachant mal son mépris pour son beau-père.

En Lorraine il doit faire face à une grande impopularité, les lorrains étant très attachés à la famille ducale, le dernier duc de Lorraine étant un certain François-Etienne futur François 1er du Saint-Empire et accessoirement époux de Marie-Thérèse d’Autriche.

Cette impopularité à aussi pour origine le fait qu’à sa mort les territoires qu’ils contrôlent intégreront à terme la France, Stanislas n’étant qu’un outil destiné à préparer cette annexion, cette absorption.

Prince philosophe et mécène des Lumières, il se rend chaque automne à Versailles pour revoir sa fille et ses nombreux petits enfants logeant à l’occasion au Trianon.

N’ayant aucun pouvoir réel, il mène une active politique de culturelle avec la création de la Bibliothèque Royale de Nancy, la Société Royale des Sciences et Belles Lettres future Académie de Nancy. Il s’illustre par sa politique architecturale avec le château de Luneville ou la place royale future place Stanislas.

Il meurt à 88 ans des suites de graves brûlures.

Auguste III

Né à Dresde le 17 octobre 1696 et mort dans la même ville le 5 octobre 1763, il est le fils unique d’Auguste II et de Christiane-Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth.

Marié à Marie-Joséphe d’Autriche, il aura quatorze enfants, sept fils (Frédéric, Joseph, Frédéric IV, François-Xavier, Charles-Christian, Albert et Clément) et sept filles (Marie-Amélie, Marguerite, Marie-Anne, Marie-Joséphe, Christine, Marie-Elizabeth et Cunégonde).

L’un d’elle Marie-Josèphe allait épouser le Dauphin, donnant trois des quatre derniers rois de France à savoir Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, elle même ne régnant jamais puisqu’elle est morte en compagnie de son mari avant son beau-père.

L’avant-dernier roi de Pologne effectue son grand tour en Autriche, en Italie où il se convertit au catholicisme, en France où il est présenté à la truculente Elisabeth d’Orléans plus connu sous le nom de la Princesse Palatine, belle sœur de Louis XIV (Marié à Philippe d’Orléans dont l’homosexualité n’était un secret pour personne, c’était selon certains «le mariage d’une libellule et d’un marcassin»).

Il doit s’imposer pour être élu roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, étant soutenu par la Russie et l’Autriche pour contrer le retour du beau-père de Louis XV Stanislas Leczynski soutenu par son gendre.

Stanislas est élu dans un premier temps ce qui déclenche la Guerre de Succession de Pologne (1733-1738).

Il est élu et couronné roi le 17 janvier 1734. Après des négociations entre la France et l’Autriche, Stanislas renonce à la couronne de Pologne (mais pas au titre) en échange du duché de Lorraine qui reviendra à la France à sa mort. En 1736 les partisans de Stanislas reconnaissent Auguste comme roi de Pologne et grand-duc de Lituanie.

Avec la Saxe il participe brièvement à la guerre de Succession d’Autriche puis à la Guerre de Sept Ans au cours de laquelle le territoire saxon est ravagé par les armées prussiennes, la famille royale est même prise en otage ce qui scandalise toutes les cours d’Europe. Pas certains que cela ait beaucoup chagriné le roi de Prusse.

A sa mort, le trône de Pologne passe à Stanislas Antoine Poniatowski le 7 septembre 1764 sous le nom de Stanislas II Auguste.

Marie Leszczynska

Née à Trzebnica le 23 juin 1703 et morte à Versailles le 24 juin 1768, elle est la fille de Stanislas Leszczynski et de Catherine Opalinska. Elle épouse Louis XV en 1725 et lui donna dix enfants en dix ans. Elle est reine de France et de Navarre du 5 septembre 1725 au 24 juin 1768.

Née en 1703, elle n’à qu’un an quand elle doit suivre son père en exil d’abord dans la Principauté des Deux-Ponts appartenant au roi de Suède puis à Wissembourg en Alsace. Elle est mariée par procuration le 15 août 1725 à Strasbourg puis avec Louis XV le 5 septembre 1725.

Cette union à été prolifique car dix enfants sont nés en dix ans, deux fils dont un seul survit à l’enfance et huit filles dont des jumelles.

Successivement sont nées Louise-Elisabeth et Anne-Henriette nées le 14 août 1727 (décédées respectivement le 6 décembre 1759 et le 10 février 1752), Marie-Louise (28 juillet 1728 19 février 1733), Louis (4 septembre 1729-20 décembre 1765), Louis (4 septembre 1729-20 décembre 1765), Philippe (30 août 1730-7 avril 1733), Marie-Adelaïde (23 mars 1732 27 février 1800), Victoire Louise Marie Thérèse (11 mai 1733 7 juin 1799), Sophie Phillipine Elisabeth Justine (27 juillet 1734 2 mars 1782), Thérèse-Félicité (16 mai 1736 28 septembre 1744) et Louise Marie (15 février 1737 23 décembre 1787).

A propos de ces grossesses multiples, elle aurait dit «Eh quoi ! Toujours couchée, toujours grosse, toujours accouchée». Elle souffre de la mort de deux enfants en bas âge. Avertie par les médecins qu’une nouvelle grossesse pourrait lui être fatale, elle n’accueille plus dans sa chambre son mari mais sans lui expliquer la raison de ce choix. Après quelques années d’entente, le couple royal est entré dans une forme de cohabitation, Louis XV multipliant les aventures et les maitresses.

Comme elle n’à aucune influence politique, les courtisans intéressés ne viennent pas la voir et ses familliers sont des gens sincèrement attachés à sa personne. Amoureuse des arts elle fait venir à Versailles le castrat Farinelli et un certain Wolfang Amadeux Mozart.

Elle repose à la Basilique de Saint-Denis, son cœur est auprès de ses parents en l’Egise Notre Dame de Bonsecours à Nancy.

Stanislas Antoine Poniatowski (Stanislas II Auguste)

Né à Wowchyn (aujourd’hui en Biélorussie) le 17 janvier 1732 et décédé à Saint Pétersbourg le 12 février 1798, c’est le dernier roi de Pologne de 1764 à 1795. Il est élu grâce au soutien de son ancienne maitresse une certaine Catherine II de Russie. Il tente de faire ce qu’il peut avec les limites imposées par la Russie bien décidé à maintenir la Pologne-Lituanie dans un profond état de faiblesse.

Fils de Stanislas Poniatowski et de Konstancja Czartoryska, il est marié à Elzbieta Szydlowska.

Sur le plan politique il est un temps ambassadeur de Russie en Saxe. Il participe aux diètes de 1758, 1760 et 1762. La même année son père meurt lui laissant un confortable héritage.

Il est élu roi sans réelle opposition le 7 septembre 1764. Il est couronné le 25 novembre 1764.

Il lance des tentatives de réforme mais elles ne vont jamais assez loin entre pressions russes, noblesse turbulente et peut être une situation trop dégradée pour être changée. En clair peut être que la République des Deux-Nations était déjà condamnée avant l’élection du roi.

En 1770/71 il est brièvement emprisonné par la Confédération de Bar qui regroupent les polonais opposés à l’ingérence étrangère. L’Autriche, la Prusse et la Russie interviennent ce qui aboutit au premier partage de la Pologne. Stanislas II Auguste proteste mais ne se révèle impuissant. Varsovie est occupée par la Russie de 1773 à 1775.

Quelques réformes mais toujours à la marge. La Grande Diète (1788-1792) est la dernière tentative pour sauver la Pologne avec la succès que l’on sait. L’insurrection de Koczuisko qu’il soutient du bout des lèvres porte un coup fatal à la République des Deux-Nations.

Stanislas II Auguste part le 7 janvier 1795 escorte par des militaires russes direction Grodno. Le troisième partage de la Pologne se fait le 24 octobre 1795, le dernier roi de Pologne signant son abdication le 25 novembre 1795.

Ce n’est qu’après la mort de Catherine II qu’il peut rejoindre Saint-Pétersbourg (15 février 1797) mais il n’obtiendra jamais l’autorisation de voyager à l’étranger. Il meurt le 12 février 1798, les honneurs royaux lui sont rendus par Paul 1er. Il est enterré à l’Eglise St Catherine de Saint-Pétersbourg. Sa dépouille est transférée en Pologne en 1938 puis à Varsovie en 1990.

Tadeusz Kocsiuszko

Andrej Tadeusz Bonaventura Kosciuszko né à Mereczowszczyzna le 4 février 1746 et mort à Soleure (Suisse) le 15 octobre 1817 est un officier polonais connu pour avoir participé à la guerre d’indépendance américaine et avoir été l’âme de la rébellion qui porta son nom en 1794.

Il peut ainsi se targuer d’être un héros national en Pologne, Biélorussie, en Lituanie et même aux Etats-Unis.

Noble polonais, il est diplômé de l’académie militaire de Varsovie de 1766. Il rejoint la France et ne rentre en Pologne qu’en 1774 mais pour peu de temps. Il repart très vite en France avant de rejoindre le camp des insurgents. Il participe à la guerre d’indépendance américaine au sein de l’Armée du Nord d’août 1776 à août 1780 et d’octobre 1780 à décembre 1782 dans l’Armée du Sud.

Ses talents d’officier du génie sont très appréciés par les américains que ce soit pour les fortifications comme un certain fort de West Point ou pour franchir rapidement les cours d’eau et ainsi échapper aux anglais.

Il est général de brigade en 1783 et rentre en Pologne en 1784 pour s’occuper d’abord du domaine familial avant d’intégrer l’armée polonais en 1790.

Après l’échec de la rébellion de 1794 il est emprisonné mais libéré dès 1797 suite à une grâce de Paul 1er. Il part pour les Etats-Unis puis pour la France mais il se montre déçu par la politique polonaise de Napoléon Bonaparte comme de celle d’Alexandre 1er.

Il meurt en 1817 des suites d’une chute de cheval. Il est inhumé en 1818 dans la cathédrale de Warwel à Cracovie, la nécropole nationale de la Pologne.

Joseph Antoine Poniatowski

Né à Vienne le 7 mai 1763 et mort à Leipzig le 19 octobre 1813 c’est un prince, militaire et homme d’état polonais. Surnommé le «Bayard polonais» il est le fils d’André Poniatowski (1734-1773), frère du roi de Pologne Stanislas II Auguste et de Thérèse-Hérulie Kinsky. Son père à été ambassadeur de Pologne, prince polonais et prince du Saint-Empire grâce à Joseph II.

Il perd son père alors qu’il n’avait que dix ans, sa mère et son oncle assurent son éducation. Il mène une carrière militaire et des missions de représentation. Il participe à la guerre austro-ottomane en 1788.

En 1789 il rejoint l’armée polonaise bien secondée par un certain Tadeusz Kosciuszko. Il participe au conflit avec la Russie, s’illustrant par ses talents de tacticien ce qui compense une inféiorité numérique (90000 russes contre 20000 polonais).

Ulcéré par la capitulation de son oncle, il rompt avec ce dernier. En 1794 il participe au soulèvement polonais mené par Tadeus Kosciuszko. Il se retire sur ses terres mais en 1806 il est nommé gouverneur de Varsovie par Frédéric-Guillaume III de Prusse.

Se ralliant à Napoléon, il devient ministre de la guerre et généralissime des armées du Duché de Varsovie même si Napoléon lui rappelle rapidement les limites de son/ses pouvoirs. Il défend le duché contre les autrichiens en 1809.

Approché par Alexandre 1er il refuse de changer de camp. Il participe à la Campagne de Russie (1812), franchissant le Niémen, s’emparant de Grodno, affrontant le prince Bagration. Il est à Moghilev, à Smolensk puis aux batailles de la Moskova et de la Berezina.

Fait Maréchal d’Empire le 16 octobre 1813, il n’à pas le temps d’en profiter car est tué trois jours plus tard. En effet après la bataille de Leipzig, blessé il doit franchir l’Elster Blanche à la nage mais trop affaiblit il s’y noie.

A ses funérailles de Leipzig les deux camps sont présents. Il est enterré à Cracovie aux côtés de Jean III Sobieski et de Tadeusz Kosciuszko.

Adam Jerzy Czartoryski

Né à Varsovie le 14 janvier 1770 et décédé à Montfermeil le 15 juillet 1861 c’est un aristocrate et homme d’état polonais.

En 1795 il est envoyé à la cour impériale de Russie où il devient l’ami du futur Alexandre 1er. Il lui doit certainement un poste d’ambassadeur auprès du roi de Sardaigne (1798-1801) tout comme celui de curateur de l’université de Wilno (1803-1823). Vice ministre des affaires étrangères le 20 septembre 1802, il est ministre en titre en février 1804 et ce jusqu’en juin 1806.

En disgrâce il reste loyal à Alexandre 1er même après la création du duché de Varsovie par Napoléon en 1807. Au Congrès de Vienne en 1814/15 il obtient que la Pologne soit reconstituée sous la forme d’un royaume confié à Alexandre.

En retrait de 1823 à 1830, il prend la tête du gouvernement provisoire suite à l’insurrection de novembre puis du gouvernement national en janvier 1831. Il est exilé suite à la défaite des polonais.

Résidant à Londres et à Paris, il continue à oeuvrer en faveur de la cause polonaise même si son courant monarchiste et conservateur est contesté par les républicains polonais. A chaque conflit européen, Czartoryski tente de profiter pour faire valoir les droits des polonais avec le succès que l’on sait.

Jozef Dwernicki

Né à Varsovie le 19 mars 1779 et mort à Lopatyn dans l’actuelle Ukraine le 22 septembre 1857 c’est un général polonais qui joue un rôle majeur dans l’insurrection de 1830/31.

Issu d’une famille nobiliaire, il entre dans une école militaire en 1791 mais quitte la Pologne en 1795 après le troisième partage. Il combat ensuite aux côtés de Napoléon au sein de l’Armée du Grand Duché de Varsovie, participant aux campagnes de Russie (1812), d’Allemagne (1813) et de France (1814).

Se ralliant à la Russie à la fin 1814, il participe à l’insurrection de 1830/31, se réfugiant en Autriche le 27 avril 1831. Il est interne et n’est libéré qu’en octobre quand l’insurrection est écrasée par l’armée russe. Il se réfugie à Paris, s’inscrivant dans la mouvance monarchiste et conservatrice comme Adam Czartoryski. Rentré en Pologne en 1848, il ne fait plus parlé de lui jusqu’à sa mort.

Marie Waleska

Née à Kiernozia le 7 décembre 1786 et morte à Paris le 11 décembre 1817 c’est une dame de la noblesse polonaise surtout connue pour avoir été la maitresse de Napoléon. De cette union est née un fils Alexandre Colonna Walewski qui sera ministre des affaires étrangères de son «cousin» Napoléon III.

Issue d’une veille famille de noblesse polonaise très patriote, son père participe par exemple à la révolte de Kosciuszko, les terres de la famille Waleski étant intégrées après les partages au territoire prussien.

Son précepteur est un français venu en Pologne quelques années plus tôt un certain Nicolas Chopin (oui le père de…..). Elle à un frère ainé Teodor et deux sœurs cadettes Antonina et Emilia.

Après des études au couvent Notre Dame de l’Assomption de Varsovie, elle épouse en 1804 un noble quasi-septuagénaire Anastazy Waleswski. Son patriotisme polonais est ardent. Un premier fils Antoni nait en 1805.

Elle rencontre Napoléon à un bal organisé par Talleyrand en 1807. Son mari l’autorise à devenir la maitresse de l’empereur. Le 4 mai 1810 un fils Alexandre nait mais est reconnu par le comte Waleski (même si il est peu probable que des gens aient été dupes).

Elle divorce de son mari pour des raisons financières le 24 août 1812. Elle s’installe à Paris avec son fils. Veuve en 1814, elle rend visite à l’Ile d’Elbe à Napoléon du 1er au 3 septembre 1814. Elle se remarie le 7 septembre 1816 avec Philippe Antoine d’Ornano, un général d’Empire, cousin éloigné de l’Empereur. Elle meurt des suites d’une maladie des reins aggravée par une grossesse.

Frédéric Chopin

Frédéric François Chopin né à Zelazowa Wola (Duché de Varsovie) le 1er mars 1810 et mort à Paris le 17 octobre 1849 est un compositeur virtuose polonais. Fils de Nicolas Chopin et de Justyna Krzyzanowska, il à eu une sœur Ludwika Jedrzepewicz.

Il effectue ses études au conservatoire de Varsovie, travaillant dans la capitale polonaise, à Vienne puis à Paris de 1831 à 1847, travaillant un peu à Londres avant de revenir très malade à Paris.

Considéré comme l’un des plus grands compositeur de musique romantique, Chopin est aussi connu pour sa liaison passionnée avec la romancière George Sand, la fin de cette romance ayant un terrible impact sur une santé fragile.

Ses œuvres qui ont influencé Gabriel Fauré, Claude Debussy, Maurice Ravel,Alexandre Scriabine, Serguei Rachmaninov et Olivien Messionen sont nombreuses. Je citerai les principales à savoir la Sonate pour Piano n°3 (1844), les concertos pour pianos n°1 et n°2 (1830) ainsi que des pièces pour piano seul : Nocturnes, Préludes, Scherzos, Ballades, Valses, Mazurkas, Polonaises et Barcarolle.

De santé fragile, il meurt à Paris des suites d’une péricardite, une complication rare de la tuberculose. Certains historiens ont également parlé de la mucovisidose. Il est enterré au cimetière du père Lachaise mais son cœur à été ramené dans un cénotaphe à Varsovie.

Marie Curie

Marie Salomea Sklowoska née à Varsovie le 7 novembre 1867 et morte à Passy (Haute-Savoie) le 4 juillet 1934 est une physicienne et chimiste polonaise naturalisée française par son mariage avec le physicien Pierre Curie en 1895.

En 1903 elle obtient le prix nobel de Physique avec son mari (A un journaliste qui lui demandait ce que cela faisait d’être mariée à un grand savant elle aurait répondu «Demandez à mon mari») et Henri Becquerel pour leurs travaux sur les radiations. La même année elle à obtenu avec son mari la médaille Davy pour des travaux sur le radium. En 1911 elle obtient le prix nobel de Chimie pour sa découverte du polonium et du radium.

Issue d’une famille nobiliaire, la jeune Marie Sklowoska (toute sa vie elle utilisera son nom de jeune fille et celui de son mari) est la fille d’un père professeur de mathématique et de physique alors que sa mère était institutrice. Avant Marie sont nées trois filles et un fils (Zofia, Jozef, Bronislawa et Helena).

Excellente élève, elle est adepte du positivisme d’Auguste Comte et participe aux cours de l’université volante, des cours clandestins en polonais organisés pour contrer la politique de russification.

Elle étudie à Paris de 1891 à 1894, étant première de sa promotion en licence de physique et deuxième pour la licence de mathématiques. Elle rentre brièvement à Varsovie mais rentre à Paris pour épouser Pierre Curie. Irène nait le 12 septembre 1897 suivie de sa sœur Eve le 6 décembre 1903.

Elle soutient sa thèse de doctorat le 25 juin 1903. Le 19 avril 1906 Pierre meurt renversé par une voiture à cheval, Marie aura beaucoup de mal à s’en remettre.

Elle devient la première femme à enseigner à la Sorbonne en reprennant le cours de son mari.

Durant le premier conflit mondial elle construit des ambulances mobiles munis d’appareils de radiologie, des véhicules rétrospectivement baptisées les «Petites Curies». Elle pour cela accompagnée par sa fille Irène pas encore majeure.

Après guerre elle met en place l’Institut du Radium pour étudier l’usage du radium dans le traitement des cancers. Elle meurt à l’âge de 66 ans des suites d’une leucémie causée par les doses massives de radiation absorbées durant ses années de recherche. Enterré au Panthéon avec son mari, les cercueils des époux Curie sont d’ailleurs recouverts de plomb.

Sa fille Irène recevra le prix nobel de Chimie en 1936 avec son époux Frédéric Joliot-Curie, sa cadette Eve recevra le prix novel de la paix en 1965 attribué à l’UNICEF qu’elle dirigeait à l’époque.

Jozef Pilsudski

Né à Zulow près de Vilinius le 5 décembre 1867 et mort à Varsovie le 12 mai 1935, c’est un militaire et homme d’état polonais. Il est chef de l’Etat de la République de Pologne du 14 novembre 1918 au 11 décembre 1922, président du conseil des ministres de Pologne du 2 octobre 1926 au 7 juin 1928 et du 15 août au 15 décembre 1930 et ministre des Forces Armées du 16 mai 1926 au 12 mai 1935.

Issu de la petite aristocratie polonaise, il est le deuxième fils de la famille. Il fait des études au gymnasium russe de Vilna où il à pour camarade un certain Felix Dzerjinski, le fondateur de la Tchéka.

En 1885 il est à la faculté de médecine à l’université de Kharkov. Il est exilé cinq ans en Sibérie, revenant en Pologne en 1892. En 1893 il adhère au parti socialiste polonais, son activisme politique lui valant un nouveau séjour en prison en 1900/01. Il s’exile en Autriche-Hongrie.

En 1904/05 il tente de convaincre le Japon de l’aider à libérer la Pologne mais à part de l’argent et des armes il ne reçoit rien. Il continue son action clandestine et paramilitaire.

Il s’engage aux côtés des Empires Centraux dans l’espoir d’obtenir l’indépendance de la Pologne. Il prévient secrètement la France et la Grande-Bretagne qu’ils ne combattront que la Russie.

En refusant de combattre ailleurs que sur le front oriental, Pilsduski est arrêté en juillet 1917, les légions polonaises sont dissoutes, les effectifs dispersés dans les régiments des Empires Centraux. Il est relâché le 8 novembre 1918.

A la tête de la Pologne, il mène son pays dans une guerre contre les bolcheviks, une guerre où la Pologne est passé tout proche de la catastrophe.

Refusant d’occuper une présidence d’apparat, Pilsudski se met à l’écart mais reprend le pouvoir par un coup d’état du 12 au 14 mai 1926 mais n’occupe pas le poste de président aux pouvoirs trop limités. C’est clairement l’homme fort de la Pologne jusqu’à sa mort.

Ayant perdu toutes ses illusions sur la démocratie, il mène une politique autoritaire, stabilisant le pays. Contrairement à une partie de la classe politique polonaise adepte de la polonisation il refuse tout antisémitisme. Au plan extérieur il reste méfiant vis à vis de l’URSS mais tente de garder des relations équilibrées avec ses voisins comme avec les grandes puissances.

Il meurt en mai 1935 des suites d’un cancer du foie. Son activité est certes critiquable mais encore aujourd’hui il est considéré comme un héros national polonais, l’homme qui à permis la renaissance de la Pologne comme état indépendant.

Il à aussi été considéré comme celui qui à empêché la modernisation de l’armée polonaise mais il semble que le costume était bien trop grand pour lui et que les lacunes de l’armée polonaise en septembre 1939 étaient davantage dues à un manque d’argent et de temps.

Jozef Beck

Né à Varsovie le 4 octobre 1894 et mort à Stanesti (Roumanie) le 5 juin 1944, c’est un militaire et homme d’Etar polonais.

Il passe une partie de sa jeunesse à Riga puis à Lumawowa (Autriche-Hongrie) avant de faire ses études à Cracovie , à Lwow (Ecole polytechnique) puis à l’Exportakademie de Vienne.

Diplômé en 1914, il s’engage dans les légions polonaises de Pilsudski qui sont dissoutes en juillet 1917 quand leur chef refuse de se battre ailleurs qu’en Pologne. Beck muté dans une unité hongroise intègre une unité polonaise clandestine (Organisation Militaire Polonaises POW). Il participe ensuite à la guerre polono-soviétique de 1920-1921.

Pilsudski lui confie des missions diplomatiques à Bucarest, Budapest, Bruxelles puis à Paris où il est attaché militaire de janvier 1922 à l’automne 1923. En 1926 il participe au coup d’état de celui que les polonais ont familièrement appelé «Grand-Père».

De 1926 à 1930 il est le chef de cabinet du ministre des affaires étrangères Auguste Zaleski puis vice premier-ministre et vice ministre des affaires étrangères de 1930 à 1932. Il tente de maintenir des relations stables avec l’Allemagne.

Réfugié en Roumanie il se tient à l’écart du gouvernement en exil et meurt de la tuberculose en 1944. Il est enterré en Roumanie ne rejoignant la Pologne qu’à la chute du communisme.

Son action reste aujourd’hui controversée encore que les historiens contemporains semblent se montrer plus compréhensifs que leurs ainés.

Pologne et Pays Neutres (90) Pologne (2)

HISTOIRE DE LA POLOGNE

Chronologie

Chronologie générale

-737 a.C : Construction du fort lusacien de Biskupin redécouvert en 1933 et préservé jusqu’à nos jours

-450/500 : période d’arrivée des premiers slaves sur le territoire polonais

Mieszko 1er

-960 p.C : Mieszko 1er devient Prince des Polanes (Pologne). Il défait les tribus slaves entre l’Oder et la Vistule. C’est le premier souverain polonais mentionné par les sources

-964 : Le nom Pologne est mentionné pour la première fois

-966 : Mieszko 1er se marie avec Dubravka, sœur du duc de Bohème Boleslav 1er. Il se convertit au christianisme et prend le titre de Prince de Pologne.

-968 : le premier évêché polonais est créé à Poznan. Mieszko y implante sa capitale

-990 : La Silésie est intégrée à la Pologne

-1003 : annexion de la Bohème et de la Moravie, annexions éphémères car la Bohème devient un royaume en 1086 et dès 1019 la Moravie s’unie à la Bohème.

-1079 : Stanislas de Szczepanow est assassiné le 11 avril en plein office. Cannonisé en 1253, il devient le saint patron de la Pologne

-1182 : réunion du premier Sjem (parlement) de l’histoire polonaise

-1300 : Après près de 200 ans de division et d’anarchie, Venceslas II roi de Bohème est couronné roi de Pologne.

-1335: premier congrès de Visegrad, alliance anti-habsbourgeoise entre Jean 1er de Bohème, Charles 1er de Hongrie et Casimir III de Pologne. La souveraineté tchèque sur le duché de Silésie est reconnue.

-1339 : deuxième congrès de Visegrad. Décision est prise sur la succession polonaise. Casimir III n’ayant pas d’héritier direct, c’est son neveu Louis 1er de Hongrie devient roi à sa mort en 1370.

-1370 : Mort de Casimir III le Grand, dernier roi de la dynastie Piast. Roi depuis 1333, il unifie et renforce le royaume de Pologne

-1385 : Union de Krewo entre le Grand-Duché de Lituanie (apparu en 1236) et le Royaume de Pologne par le mariage de l’héritière polonaise Hedwige 1er et le grand duc de Lituanie Ladislas II Jagellon. Ce dernier se convertit au catholicisme ce qui rend caduque les croisades baltes. Cela annonce le début de la guerre entre la Pologne-Lituanie et l’Ordre Teutonique (1308-1521), une guerre à éclipse.

-1505 : Constitution Nihil Novi qui place le roi sous le contrôle de la Diète («Le roi règne mais ne gouverne pas»)

-1525 (10 avril) : le grand maitre de l’Ordre Teutonique Albert de Brandebourg de la Maison Hohenzollern devient duc de Prusse par reconnaissance de son rapport de vasilité avec le roi de Pologne Sigismond 1er le Vieux.

-1569 (1er juillet) : Union de Lublin. La Pologne et la Lituanie se fondent en un seul et unique état, la République des Deux Nations.

-1573 : Henri duc d’Anjou est élu roi de Pologne sous le nom de Henri 1er. Il règne à peine six mois et s’empresse à rentrer en France à la mort de son frère Charles IX. Il devient Henri III.

-1587 : Sigismond Vasa est élu roi de Pologne-Lituanie. Il est également roi de Suède de 1592 à 1599. Avénement de la dynastie Vasa qui va régner sur la Pologne de 1587 à 1668.

-1596 : Varsovie remplace Cracovie comme capitale de la Pologne

-1655-1667 (ou 1648-1667) Déluge (Potop). Période sombre de l’histoire polonaise avec une succession de catastrophes, la République des Deux Nations perdit un tiers de sa population, une grande partie de son territoire et son statut de puissance régionale

Jean III Sobieski

-1674-1696 : règne de Jean III Sobieski l’un si ce n’est le plus célèbre des rois de Pologne.

-1686 : Traité de paix éternelle entre la Pologne et la Russie

Auguste II le Fort

-1697 : Frédéric-Auguste duc de Saxe est élu roi de Pologne sous le nom d’Auguste II

-1704 : Auguste II est déposé. Stanislas Leszczynski lui succède. Déposé à son tour en 1709 il sera de nouveau roi de Pologne de 1733 à 1738.

-1709 : suite au Traité de Thorn Auguste II est rétablit sur le trône de Pologne par Pierre le Grand.

-1733 : Auguste III est élu roi de Pologne. Soutenu par la Russie, le fils d’Auguste II s’oppose à Stanislas 1er dont le gendre est un certain Louis XV bien connu sous nos latitudes.

Stanislas II Auguste

-1764 : Stanislas Auguste Poniatowski, ancien amant de Catherine II est élu roi de Pologne. Il ne le sait pas encore mais Stanislas II sera le dernier roi de Pologne.

-1768 : Confédération de Bar. Soulèvement de la Noblesse polonaise contre l’ingérence russe. Le soulèvement échoue ce qui à pour conséquence le premier partage de la Pologne

-1772 : premier partage de la Pologne entre la Prusse, l’Autriche et la Russie. Le traité signé le 5 août voit la Pologne passer de 733 à 522000km² et de 6.9 millions d’habitants.

La Russie annexe les territoires biélorusses à l’est de la ligne formée par les rivières Dvina et Dniepr ce qui comprend les villes de Polock, de Vitebsk, d’Orcha, de Moguilev et de Gomel.

La Prusse annexe la Prusse Royale et la partie nord de la Grande Pologne alors que l’Autriche s’empare de la Petite Pologne, du sud du bassin de la Vistule et l’Ouest de la Podolie.

-1788 (6 octobre)-1792 (29 mai) : Grande Diète (Sejm Wielki) dominée par les réformateurs voulant mettre fin à l’anarchie régnant dans la République des Deux Nations et à l’ingérence étrangère. Les opposants regroupés au sein de la confédération de Targovice (née le 4 mai 1792) demandent l’intervention de la Russie ce qui aboutira après un court conflit au deuxième partage de la Pologne.

-1791 (3 mai) : constitution polonaise C’est le deuxième texte européen du genre après celle de Corse du 18 novembre 1755 et le troisième du monde après la constitution corse et la constitution américaine de 1789.

-1792 : Deuxième partage de la Pologne qui ne concernent que la Russie et la Prusse. La Russie annexe l’essentiel de la Biélorussie et l’ouest de l’Ukraine, la Prusse s’empare de Gdansk, de Torun, du reste de la Grande Pologne et d’une partie de la Mazovie.

-1794 : insurrection de Tadeusz Kosciuszko

-1795 (24 octobre) : Troisième partage de la Pologne. Le pays est rayé de la carte pour 123 ans.

L’Autriche récupère l’ouest de la Galicie, la Petite Pologne et la Mazovie à l’est de la Vistule mais aussi les villes de Cracovie, de Lublin et de Siedlce. La Prusse récupère la Podlachie, le reste de la Mazovie, les villes de Suwalki, d’Ostrolenka et de Varsovie. La Russie récupère la Courlande, la Lituanie, le reste de la Volhynie avec Wilno, Nowogradek, Brest, Luck et Krzeneniec.

-1795 (25 novembre) : Abdication de Stanislas II, dernier roi d Pologne

-1798 (12 février) : mort de Stanislas II

-1807 : création du Duché de Varsovie confié par Napoléon Bonaparte à Frédéric-Auguste de Saxe, petit-fils d’Auguste III. Ce proto-état polonais disparaît avec la chute de Napoléon Bonaparte

-1815 : Le Congrès de Vienne créé un Royaume du Congrès dont le titulaire est le tsar de toutes les Russies. Sa constitution est promulguée le 18 octobre 1815. Il disparaît en 1867

-1815 (18 octobre) : proclamation de la ville libre de Cracovie, une liberté corsetée par la supervision de la Prusse, de la Russie et de l’Autriche.

-1830-1831 Grande insurrection polonaise dite Insurrection de Novembre suivie d’une guerre polono-russe. Le Royaume de Congrès perd son parlement, son armée et son université qui est fermée.

-1861 : Insurrection de Janvier

-1864 (2 mars) : Abolition du servage dans le Royaume de Pologne

-1916 (5 novembre) Acte germano-autrichien mettant en place un Royaume de Pologne sous tutelle des empires centraux.

-1917 (juillet) : Crise du Serment. Les légions polonaises de Pilsudski se rallient à l’Entente dans l’espoir d’obtenir la renaissance d’une Pologne indépendante.

Jozef Pilsduski

-1918 (11 novembre) : Jozef Pilsudski prend le pouvoir à Varsovie

-1919 : début de la guerre soviéto-polonaise

-1919 (28 juin) : Petit Traité de Versailles appelé officiellement Traité concernant la reconnaissance de l’indépendance de la Pologne et de la protection des minorités. Ce traité est ratifié par le Sjem le 31 juillet 1919 et entre en vigueur le 10 janvier 1920.

-1920 : Les polonais occupent Kiev. Contre-attaque de la RKKA qui ne sera arrêté que devant Varsovie.

-1920 (15 novembre) : La ville libre de Dantzig proclame son indépendance mais le corridor de Dantzig reste sous contrôle de la Pologne qui bénéficie d’un accès à la mer.

-1921 : Paix de Riga avec la Russie soviétique

-1921 (2 mars) : Alliance polono-roumaine

-1921 (17 mars) : Adoption de la Constitution de la Deuxième République Polonaise

-1922 : Wilno (Vilnius) est rattaché à la Pologne

-1923 : Politique de polonisation de la fonction publique et de l’économie. Cette politique est ouvertement tournée contre les juifs.

-1925 (16 octobre) : Accords de Locarno. La France et la Grande-Bretagne garantissent les frontières entre l’Allemagne et ses voisins. Le même jour un accord franco-polonais est signé garantissant un soutien mutuel en cas d’agression.

-1926 (12 au 14 mai) : Coup d’Etat du maréchal Pilsudski. Il met fin au programme de polonisation et appelle à la concorde entre les différents groupes ethniques et religieux

-1932 (25 juillet) pacte soviéto-polonais de non-agression.

-1934 (26 janvier) : Pacte de non-agression germano-polonais valable dix ans (sic)

-1935 (26 avril) : Adoption d’une nouvelle constitution

-1935 (12 mai) : mort de Pilsudski. Nouvelle poussée d’antisémitisme et reprise de la politique de polonisation

-1938 (1er octobre) : suite à la conférence de Munich la Pologne occupe et annexe la région de Teschen

-1939 (5 janvier) : Hitler annonce au ministre des affaires étrangères polonais Jozef Beck que Dantzig devra tôt ou tard être restitué au Reich

-1939 (21 mars) : L’Allemagne renouvèle ses exigences à la Pologne : restitution de la ville libre de Dantzig et la permission de construire à travers le corridor de Dantzig une autoroute et une voie ferrée

-1939 (26 mars) : La Pologne rejette les exigences de l’Allemagne

-1939 (28 mars) : La Pologne prévient que toute action hostile contre Dantzig entrainera un conflit armé.

-1939 (31 mars) : La Grande-Bretagne et la France s’engagent à défendre l’indépendance et l’intégrité du territoire polonais

-1939 (28 avril) : Hitler dénonce le pacte de non-agression germano-polonais

-1939 (24 mai) : La Grande-Bretagne et la France acceptent le principe d’un pacte d’assistance mutuelle en cas d’agression contre la Pologne

-1939 (23 août) : Pacte de non-agression germano-soviétique. Un protocole secret prévoit le partage de la Pologne

-1939 (25 août) : Signature à Londres d’un accord d’assistance militaire de cinq ans entre la Pologne et la Grande-Bretagne.

Pologne et Pays Neutres (54) Suisse (4)

Charles Pictet de Rochemont

Charles Pictet de Rochemont (Genève 21 septembre 1755 Genève 28 décembre 1824) est un agronome, diplôme et homme d’état suisse originaire du canton de Genève. C’est lui qui à négocié les frontières du canton de Genève et la reconnaissance du statut de neutralité permanente de la Suisse.

Il est le deuxième fils de Charles Pictet (1713-1792) dit de Cartigny et de Marine née Dunant. Il reçoit une solide formation humaniste au séminaire de Haldenstein, apprenant l’anglais, l’allemand et l’italien.

Son père ancien soldat au service des Provinces-Unies le destine à une carrière militaire et pour cela il rentre à l’âge de 20 ans avec le grade de sous-lieutenant, servant au sein du régiment de Diesbach et de la Compagnie Lullin de Châteauvieux.

Il prend son congé en 1785, rentre à Genève. Il épouse Adelaïde Sara de Rochemont l’année suivante, cette union donnant naissance à sept enfants [ Charles-René (1787-1856), Amédée (1789-1817), Amélie (1791-1872), Adolphe (1796-1797), Anne (1798-morte en bas âge), Adolphe (1799-1875), et Anna (1801-1882)].

En 1788 il entre au Conseil des Deux-Cents et en 1789 il reçoit le commandement d’un des quatre bataillons de la Milice bourgeoise. Il est élu auditeur de Justice en 1790 puis commande la Legion Genevoise ex-régiment des Volontaires en 1792. Il est élu la même année à l’Assemblée nationale genevoise. Il démissionne rapidement excédé des excès jacobins et se retire de la vie politique. Il s’initie à l’agronomie et à l’élevage de moutons mérinos en Suisse mais aussi en Russie. Avec ses frères Marc-Auguste et Frédéric-Guillaume il lance le période littéraire et scientifique Bibliothèque britannique.

La chute de Napoléon et la libération de Genève en 1813 par les autrichiens le remet sur le devant de la scène politique. Il rencontre le tsar, l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse, les trois monarques convainquant Genève redevenue indépendante de rejoindre la Suisse. Rappelé à Genève en mars 1814 ill en devient le diplomate en chef. Il obtient le rattachement de Genève et de territoires supplémentaires ainsi que le statut de neutralité.

Après ces succès diplomatiques, il reprend ses activités agricoles à Lancy tout en continuant une carrière politique et de journaliste.

Frederic César De La Harpe

Frederic Cesar De La Harpe (Rolle 6 avril 1754 Lausanne 30 mars 1838) est un homme politique vaudois qui fût également précepteur du tsar Alexandre 1er de Russie.

Docteur en droit à l’université de Tübingen en 1774, il exerce comme avocat dans le pays de Vaud mais en 1782 il accepte le poste de précepteur de deux jeunes russes réalisant ce qu’on appelle le Grand Tour.

En 1784 Catherine II lui confie l’éducation de ses petits-fils Alexandre et Constantin. Il s’enthousiasme pour la révolution française. Il quitte la cour de Russie en 1795. Il espère le soutien de la France et est donc sidéré par l’invasion française de 1797.

Il reste à Paris et ne participe pas au gouvernement helvétique imposé par la France. Il quitte la Suisse en 1800 passe quelques mois en Russie puis s’établit en France et ne participe plus à la vie politique jusqu’à la chute de Napoléon 1er. Il s’établit à Lausanne, étant élu au Grand Conseil jusqu’en 1828 où il reste un libéral convaincu. Il meurt à Lausanne le 30 mars 1838.

Henri Dunant

Henri Dunant (Genève 8 mai 1828 Heiden 30 octobre 1910) est un homme d’affaire humaniste suisse considéré comme le fondateur du mouvement de la Croix-Rouge Internationale. Il est naturalisé français en avril 1859.

En juin 1859 il est aux premières loges de la bataille de Solferino. Le spectacle de milliers de blessés agonisant le choque profondément. Il publie en 1862 Un Souvenir de Solferino qui aboutira à la création du Comité international de secours aux militaires blessés qui devient en 1876 le comité international de la Croix-Rouge. La première convention de Genève est ratifiée en 1864 et en 1901 alors qu’il est âgé de 73 ans il reçoit le premier prix Nobel de la Paix en compagnie de Frédéric Passy.

Fils d’une famille de la petite bourgeoisie genevoise, il hérite de ses parents le goût pour l’aide aux plus pauvres, aux plus démunis et aux déclassés. Ces valeurs sont également inculquées à ses deux sœurs et ses deux frères cadets.

Sensible et profondément religieux, il fonde en 1852 le noyau de la Young Men’s Christian Association (YMCA). Après l’échec d’études au Collège de Genève, il travaille dans la banque tout en restant profondément attaché au social.

Il se lance dans les affaires et notamment dans plusieurs projets en Algérie et en Tunisie, deux possessions françaises. Il se heurte à l’inertie des autorités françaises ce qui explique surement pourquoi il prend la nationalité française en 1859.

C’est d’ailleurs pour cela qu’il se rend du côté de Solferino alors que l’empereur Napoléon III à pris la tête de ses armées et de celles du Piémont pour combattre les autrichiens et favoriser l’unité italienne. Il organise de son propre chef un service d’assistance aux blessés et aux morts laissés sur le champ de bataille.

Tout manque que ce soit le personnel ou les fournitures. Il aide aussi bien les français, les piémontais que les autrichiens et aux villageois qui s’en étonnent il dit simplement Tutti fratelli (Tous frères). Il obtient par exemple que les médecins autrichiens faits prisonniers puissent aider, il met en place des hôpitaux fait venir du matériel de Paris.

Profondément traumatisé, il publie Un souvenir de Solferino en 1862. Alors qu’on idéalise encore la guerre et les combats, Henri Dunnant montre la guerre dans toute son horreur, dans toute sa cruauté avec des soldats battus à mort, des blessés agonisant des heures.

Le livre est bien accueillit tout comme sa campagne de lobbying menée dans toute l’Europe pour convaincre les différents états de mettre sur pied un système neutre de soins de guerre.

Il s’agit également d’offrir l’immunité aux hôpitaux de campagne et aux infirmiers. Cette vision est très vite critiquée car vue comme irréalisable.

A l’issue d’une conférence diplomatique du 8 au 22 août, la première convention de Genève est signée par douze états le 22 août 1864. Au printemps 1865 l’empereur Napoléon III le décore de la légion d’honneur et en 1866 il participe aux cérémonies célébrant la victoire prussienne dans la guerre contre l’Autriche. Au cours de la parade, le drapeau blanc à croix rouge flotte aux côtés du drapeau prussien.

En 1867 suite à des déboires financiers il doit démissioner de son poste de secrétaire du comité avant d’en être exclu. On peut aussi y ajouter le fait que son rival Moynier à tout fait pour l’en exclure. Ayant la rancune tenace, l’ami Moynier fera tout pour empêcher une aide financière à l’initiateur de la croix rouge. L’année suivante en 1868 sa mère meurt.

Installé à Paris, il vit très modestement mais continue à croire en ses idées. Il milite ainsi pour le désarmement et l’installation d’une cour de justice internationale censée régler les conflits et ainsi aboutir à la fin des conflits. Inutile de préciser que cela restera un vœu pieux. Il milite également pour les droits des femmes et sème les graines qui aboutiront après le second conflit mondial à la création de l’UNESCO.

De 1874 à 1886 il vit misérablement seul errant en Europe entre Stuttgart, Rome, Corfou, Bâle et Karlsruhe. Il bénéficie de l’aide de quelques amis et de connaissances qui lui évite de sombrer totalement.

A partir de 1892 il s’installe à Heiden et encouragé par des amis (les Sonderegger) il commence à rédiger ses mémoires tout en devenant président d’honneur de la section de la Croix-Rouge d’Heiden. Un article publié en 1895 le fait redécouvrir par le monde et en 1901 comme nous l’avons vu il reçoit le premier prix Nobel de la Paix avec Frederic Passy.

Il meurt dans la soirée du 30 octobre 1910 deux mois après son ennemi Moynier. Il est enterré au cimetière de Sihlfeld de Zurich.

L’histoire à cependant rééquilibré les choses en estimant que l’idéalisme de Dunnant et le pragmatisme de Moynier ont été nécessaires pour mettre sur pied la Croix-Rouge et permettre son développement.

Ulrich Wille

Conrad Ulrich Sigmund Wille (Hambourg 5 avril 1848 Meilen 31 janvier 1925) est un militaire suisse d’origine allemande connu pour avoir été général de l’Armée Suisse durant le premier conflit mondial.

Très influencé par la culture martiale prussienne, il essaya de la faire infuser dans l’armée helvétique non sans mal.

Marié à Clara Grafin von Bismarck, nièce du chancelier de fer il eut une fille Renée et un fils prénommé Ulrich (1877-1959) et qui fût également militaire, terminant sa carrière comme commandant de corps, son orientation pro-nazie le disqualifiant au moment de choisir le général de l’armée suisse en septembre 1948.

Le 1er août 1914 la mobilisation générale de l’armée suisse est ordonnée et le 3 août il est élu par l’Assemblée fédérale général de l’Armée suisse (122 voix contre 63).

Son action fût particulièrement critiquée notamment par les romands qui lui reprochait son tropisme pro-allemand. Ce n’était pas une vue de l’esprit puisque le 20 juillet 1915 il proposa tout simplement que la Suisse entre en guerre aux côtés des Empires Centraux. Nul doute que si le Conseil Fédéral avait accepté le cours de la guerre en aurait été bouleversé à défaut peut être d’être totalement et complètement changé.

A cela s’ajoute l’affaire des colonels, une affaire qui avait vu deux colonels suisses transmettre à des diplomates allemands et austro-hongrois non seulement un journal confidentiel appelé la Gazette de l’état-major mais aussi des messages russes décodés par les cryptanalystes suisses. Wille ne prit qu’une sanction symbolique ce qui aggrava le fossé entre romands et alémaniques.

A la fin du conflit il dut gérer la pandémie de grippe espagnole et l’instabilité sociale qui fit craindre au général de l’armée suisse une potentielle révolte bolchévique.

Giuseppe Motta

FN Jost P 368, Bundesrat Giuseppe Motta, ca. 1930, Artist:

Giuseppe Motta (Airolo 29 décembre 1871 Berne 23 janvier 1940) est un avocat, notaire et homme politique suisse. Personnalité éminente du partici populaire catholique (parti conservateur populaire en 1912) il est conseiller national de 1899 à 1911, conseiller fédéral de 1912 à 1940, président de la Confédération en 1915, 1920, 1927, 1932 et 1937, président de l’Assemblée générale de la Société des Nations entre 1924 et 1925 mais aussi président d’honneur de la Conférence mondiale pour le désarmement en 1932.

Il occupe pendant sept ans (1er janvier 1912 au 31 janvier 1919) le département des finances et des douanes et surtout il est pendant vingt ans à la tête de la diplomatie helvétique, occupant la tête du département politique du 1er janvier 1920 à sa mort au début de l’année 1940 à tel point que certains on parlé d’ère Motta.

Henri Guisan

Henri Guisan (Mézières 21 octobre 1874 Pully 7 avril 1960) est un militaire suisse, général de l’armée suisse pendant la guerre de Pologne où son action durant le court conflit qui aurait dégénérer en guerre mondiale est unanimement saluée.

En septembre 1948 il est à nouveau solicité pour reprendre son rôle mais il décline en raison de son âge. Il reste cependant un conseiller écouté par le gouvernement et par son successeur le général d’armée suisse Welksdorf.

Fils d’un médecin, il obtient une maturité en lettres après avoir fréquenté le collège classique cantonal et le gymnase à Lausanne. À l’Université de Lausanne il s’inscrit d’abord en théologie puis en droit avant de choisir l’agronomie qu’il va étudier à Hohenheim et à Lyon.

Il fait son école de recrues (équivalent du service militaire) d’artillerie à Bière, devenant lieutenant en 1894. Il gravit les différents échelons jusqu’à devenir commandant de corps en 1932.

Désigné général de l’Armée Suisse le 30 août 1939 par 204 voix contre 21 il se met aussitôt au travail pour assurer la mobilisation, l’entrainement et l’équipement des unités sous son commandement. Il est déchargé de sa fonction de commandant en chef le 15 mars 1940 mais reste dans l’armée.

Conseiller écouté il propose le concept de réduit national à savoir un bastion dans l’arc alpin pour préserve l’indépendance suisse. Une convention militaire secrète est passée avec la France, convention rendue publique en 1949 ce qui suscitera les protestations de Berlin.

Cette convention prévoyait l’assistance de la France à la Suisse en cas d’invasion allemande ou italienne. Elle ne prévoyait pas en revanche l’aide suisse à la France ce qui explique qu’aucune unité hélvète ne s’est déployée pour aider la France à contrer l’invasion ennemie.

A la différence du général Wille il est apprécié et respecté par les différentes communautés de la Suisse. Voilà pourquoi Welksdorf va montrer ostensiblement qu’il rencontre régulièrement Guisant pour assurer les romands alors que ces derniers sont toujours méfiants dès qu’un alémanique devient commandant de l’armée suisse.

Il quitte le service actif le 5 mai 1954 et se retiré sur son domaine de Verte-Rive à Pully aux portes de Lausanne. C’est là qu’il meurt le 7 avril 1960. Il bénéficie d’obsèques nationales.

Il était marié à Mary Doelker (1875-1964) dont il eut deux enfants, Henri né le 13 février 1899, et Myriam née le 2 décembre 1900.

Mitteleuropa Balkans (163) Grèce (7)

La guerre d’indépendance

Declin ottoman et réveil culturel grec

En 1683 les turcs échouent à s’emparer de Vienne. Cela marque non seulement l’apogée de la progression ottomane mais aussi le début du déclin de celui qui va devenir «l’homme malade de l’Europe».

Néanmoins en 1715 le Péloponnèse est conquis par les turcs qui ironiquement réalise l’unité politique de la Grèce.

Une paix relative favorise l’activité économique et la renaissance culturelle grecque soit en version originale Diafotsimos («lumières néohelleniques»), la vision héllène des Lumières.

Cela concerne la Grèce stricto sensu mais aussi les régions hellénisées ou peuplées de populations grécophones.

A la fin 18ème siècle le projet grec de Catherine II de Russie favorise cette renaissance. Si ce projet avait aboutit, la Grèce aurait intégré un nouvel empire byzantin dirigé par Constantin, petit-fils de la Grande Catherine exception faite de la Morée et de la Crète qui auraient été rendues à Venise.

A l’origine de cette renaissance la puissance économique des élites grecques. Ces derniers ont pu revivifier leur culture et envoyer leurs enfants dans des écoles prestigieuses. Pas étonnant que les écoles et les universités les plus prestigieuses se trouvaient à Ioannina, Chios, Smyrne et Kyrtonies se trouvaient dans des centres commerciaux grecs prépondérant.

Parmi ces élites grecques on trouve les Phanariotes , des familles aristocratiques de confession chrétienne orthodoxe pour la plupart d’origine grecque, familles initialement installées dans le quartier du Phanar à Constantinople.

La transmission des idées des Lumières en langue grecque influença aussi le développement d’une conscience nationale grecque. Les sciences ne sont pas oubliées.

Une longue guerre d’indépendance

Montage de tableaux représentant différents événements de la Guerre d’Indépendance Grecque

Le réveil culturel et linguistique des grecs va favoriser la course vers l’indépendance. Celle-ci va se faire au prix d’un long et terrible conflit qui verra les leaders de la cause indépendantiste se déchirer avant même l’indépendance acquise (NdA normalement ça se passe après non ?), des troupes égyptiennes intervenir au nord du sultan ottoman, des grandes puissances hostiles et embarrassées qui non sans contradiction finiront par intervenir sur mer et sur terre.

Officiellement la révolte à commencé le 25 mars 1821 mais il semble que cette date soit plus symbolique qu’autre chose, les historiens s’accordant sur le fait que les combats ont en réalité commencé un peu plus tard entre le 27 mars et le 2 avril 1821.

Dans un premier temps les grecs l’emporte dominant rapidement la Morée (Péloponnèse) alors que dans des régions moins favorables à la cause indépendantiste (faible population, peu d’infrastructure, présence ottomane militairement plus importante) les combats sont moins favorables aux grecs.

A cela s’ajoute l’indiscipline des unités qui ne sont que des bandes qui obéissent à leur chef et qui font preuve d’une grande indiscipline ainsi que d’une prompention au pillage et au massacre.

Pour ne rien arranger comme je l’ai dit un peu plus haut les chefs indépendantistes se divisent alors que la cause est loin d’être entendue, division entre politiques et militaires, division qui se double de divisions sociales et géographiques.

A partir de 1824 les troupes egyptiennes de Mehmet Ali dirigées par Salim Pacha,équipées et entrainées à l’européenne interviennent d’abord en Crète puis au Péloponnèse remportant une série de victoires.

La répression est terrible provoquant l’indignation des opinions éclairés occidentales notamment le mouvement philhellène qui conjure les grandes puissances d’intervenir mais tant la France que l’Autriche, la Russie ou la Grande-Bretagne jugent urgent d’attendre et ce comme nous le verrons pour des motifs différents.

En octobre 1827 une escadre franco-anglo-russe écrase une flotte turco-égyptienne en rade de Navarin ce qui marque le début d’une intervention réelle des grandes puissances dans le conflit. En 1828 un corps expéditionnaire débarque en Morée et va jouer un rôle clé dans la libération du territoire même si les combats seront limités.

Tout s’accélère alors avec une nouvelle guerre russo-ottomane en 1829 qui pousse la Sublime Porte à accepter des choses qu’elle jugeait encore il y à peu inacceptables.

La conférence de Londres de 1830 reconnaît l’indépendance de la Grèce mais comme il avait été dit à propos de l’Italie «L’Italie à été faite il reste à faire des italiens». Cette phrase de Massimo d’Azzeglio résume bien la problématique d’Othon 1er qui devient le premier roi de Grèce après le refus du futur Léopold 1er de Belgique.

***

Dès le début deux régions sont motrices dans la lutte indépendantiste, deux régions du Péloponnèse à savoir l’Achaïe et la Magne.

Theodoros Kolokotronis réorganise les troupes grecques en appliquant l’expérience qu’il avait acquise dans l’armée britannique où il avait atteint le grade de major. Il impose un commandement centralisé, une certaine discipline, une certaine coordination. Cela n’empêche ni les massacres ni les pillages mais nul doute que cela va rendre les insurgés grecs plus efficaces contre les troupes ottomanes.

Parallèlement les flottes marchandes des îles de l’Egée (Hydra, Spetsas et Psara) sont transformées en flottes de guerre. Les travaux sont minimaux puisque ces navires étaient déjà armés, la Méditerranée n’étant pas encore débarrassée de la piraterie. Ces navires ravitaillent les insurgés, bloquent le ravitaillement des garnisons ottomanes isolées. Des brûlots sont également utilisés pour détruire les navires ottomans.

Les autres régions sont en retrait faute de population, faute d’infrastructures ou parce que les troupes ottomanes sont bien trop puissantes pour être chassées. Des succès sont certes remportés mais comme souvent quand une guerilla affronte des unités régulières il s’agit de coups d’épingle, de succès éphémères.

A la fin du mois de juin la Crète entre en rebellion ce qui poussera la Turquie à demander l’aide de l’Egypte, royaume en théorie vassal de la Sublime Porte mais dont les liens de subordination étaient plutôt lâches.

Le 12 janvier 1822 à l’Assemblée Nationale d’Epidaure, l’indépendance est officiellement proclamée même si personne de la reconnaît au niveau international.

Cette assemblée regroupée vingt représentants issus de la Morée, vingt-six venant de la Grèce du Levant, huit ou neuf représentants de la Grèce de l’occident et des îles d’armateurs (Hydra, Psara et Spetsas). En revanche on ne trouve aucun représentant des îles de l’Egée mais quelques phanariotes étaient présents tout comme des délégues de l’Aéropage (une assemblée représentant la Grèce continentale de l’est).

Très vite les «politiques» et les «militaires» se divisent sur la conduite à tenir et bien entendu sur les postes de pouvoir.

Le 25 janvier 1822 une constitution provisoire est promulguée. Cette assemblée vote l’abolition de l’esclavage et de la torture, ordonne la rédaction d’un code civil, vote l’indemnisation des veuves, orphelins et blessés de la guerre d’indépendance et plus symbolique abandonne le drapeau de l’Hetairie (une sorte franco-maçonnerie philhéllène) au profit des couleurs blanc et bleu (le dessin du drapeau est cependant différent avec une croix blanche sur fond bleu).

La constitution rédigée par un italien V. Gallina s’inspire de la constitution américaine (souvent citée en exemple par tous les libéraux de l’époque) et plus surprennant par celle du Directoire français de 1795 !

Le texte est divisé en six titres avec les deux premiers titres consacrés aux grandes valeurs et à la définition de la citoyenneté. Le christianisme orthodoxe est religion officielle de l’Etat mais les autres religions bénéficient de la liberté de culte. Les citoyens sont égaux devant la loi et l’impôt.

Les chapitres III à VI concernent les institutions de l’Etat avec un chapitre III, un chapitre IV concernant le pouvoir législatif, un chapitre V concernant le pouvoir exécutif et un chapitre VI concernant le pouvoir judiciaire. L’initiative des lois est divisée entre le législatif et l’exécutif.

Le pouvoir législatif est assuré par un sénat législatif appelé Bouleutiko élu chaque année par les grecs de plus de 30 ans. Il votait avec droit d’amendement les lois proposées par le Conseil Executif composé de cinq hommes choisis hors du Bouleutiko.

Le conseil nommait huit ministres : relations extérieures, relations intérieures, finances, justice, guerre, marine, culte et police (NdA au sens ancien de la polis de la cité ce qui est plus un département économique). Il nommait également à tous les autres postes gouvernementaux nécessaires.

L’Assemblée se sépare après l’entrée en fonction des nouvelles institutions qui gagnent rapidement Corinthe.

C’est un texte de compromis pour ne pas désespérer les libéraux et surtout pour ne pas effrayer les grandes puissances de la Saint Alliance.

La division entre «politiques» et «militaires» tourne à la guerre civile dans la guerre d’indépendance ce qui va faciliter la contre-attaque et la répression ottomane.

C’est ainsi que la Chalcidique est soumise fin 1821 tandis qu’une troupe grecque descendue d’Olympie échoue à s’emparer de Thessalonique et est écrasée en avril 1822. La Thessalie est reconquise en août 1822, l’Epire pacifiée à l’automne. La majorité des combats vont alors se concentrer sur le Péloponnèse.

Dès l’annonce du soulèvement, des grecs sont massacrés à Constantinople, à Salonique, à Andrinople, à Smyrne ou Kydonies. Le patriarche de Constantinople Grégoire V est condamné et pendu dès le 18 avril 1821. Son corps est exposé trois jours puis livré à la foule qui le jette dans le Bosphore.

En mars 1822 une troupe grecque avait tenté de rallier l’île de Chios à la cause indépendaniste. Les marchands qui avaient beaucoup à perdre avaient refusé sans compter qu’une forte garnison ottomane tenait l’île.

La contre-attaque ottomane pousse la troupe grecque à évacuer, laissant les habitants à la merci de la fureur ottomane. La répression est terrible avec plusieurs milliers de morts, des habitants réduits en esclavage tandis que 10 à 20000 personnes ont fuit.

Ce massacre indigne l’opinion publique européenne et notamment le mouvement philhéllène. Pour les libéraux de l’époque c’est un peu lors guerre d’Espagne, la cause à aller défendre les armes à la main. Le plus célèbre d’entre-eux est le poète britannique lord Byron qui meurt en avril 1824.

Comme nous l’avons vu plus haut les grandes puissances sont bien embarassées. L’opinion éclairée est favorables aux grecs mais les gouvernements ne veulent pas mettre un terme à l’ordre du Congrès de Vienne.

N’oublions pas que nous sommes à peine cinq ans après la fin des guerres napoléoniennes et plus généralement d’une période quasi-ininterrompue de guerre qui à duré vingt-trois ans (1792-1815).

Qui nous dit qu’une intervention dans les affaires intérieures d’un empire ottoman très affaiblit n’allait pas déclencher une nouvelle guerre européenne ? Le souvenir d’un Vieux Continent ravagé par les combats est dans toutes les têtes.

La Russie par sympathie culturelle et religieuse est plus inccline à intervenir que les autres puissances. A cela s’ajoute la possibilité pour Saint-Pétersbourg de se rapprocher des mers chaudes, obssession des Romanov depuis Pierre le Grand.

La France de Louis XVIII puis de Charles X fait profil bas voulant faire oublier son statut de trublion et de perturbateur de l’ordre monarchique. Si elle est intervenue en Espagne c’est pour restaurer un roi légitime avec les «100000 fils de Saint Louis» (NdA ce qui à bien du faire rigoler certains vétérans de la Grande Armée encore présents dans l’armée de la Restauration) contre les libéraux et en accord avec la Saint-Alliance qui ont donné leur blanc-seing.

La Grande-Bretagne elle est obsédée par l’équilibre des puissances sur le continent mais s’inquiète tout de même de la poussée russe dans les Balkans. L’Autriche du chancelier Metternich est la plus hostile à toute intervention dans le conflit grec.

Naturellement la division des insurgés qui se déchirent entre politiques et militaires ne fait rien pour pousser une ou toutes les grandes puissances à intervenir que ce soit diplomatiquement ou militairement. Deux guerres civiles vont ainsi avoir lieu, une première opposant politiques et militaires et la seconde le continent aux îles.

Entre 1824 et 1827 les insurgés grecs connaissent une accumulation de défaites. Des prisonniers grecs sont déportés en Egypte ce qui lui alliène le soutien français.

En février 1825 Ibrahim Pacha, commandant des troupes egyptiennes débarque dans le Péloponnèse avec une armée entrainée et équipée à l’européenne bien plus efficace que les troupes ottomanes.

Avec son corps expéditionnaire de 20000 hommes il défait les grecs à Sphacterie le 8 mai 1825, Navarin est reprise tout comme une bonne partie de la Morée. Ils échouent devant la capitale grecque Nauplie en juin. Le 25 avril 1826 Missolonghi est reprise par les turcs suivie de l’Acropole d’Athènes le 5 juin 1827.

Les grandes puissances sont bien décidées à intervenir. Nicolas 1er, moins timoré que son frère Alexandre 1er fait pression sur l’Empire ottoman. Il obtient des avancées qui inquiètent les britanniques qui propose à la France et à la Russie une médiation entre insurgés grecs et les autorités ottomanes.

Les grecs aux abois acceptent mais le Sultan refuse. Une escadre franco-anglo-russe présente en Méditerranée intervient alors et remporte une brillante victoire le 20 octobre 1827 à Navarin contre une flotte turco-egyptienne.

Un corps expéditionnaire français va être engagé en Morée. Comme en Egypte cette expédition militaire se double d’une expédition scientifique, de nombreuses recherches et fouilles archéologiques sont menées, apportant de nouvelles connaissances sur l’histoire de la Grèce antique.

Le corps expéditionnaire français dirigé par le général Nicolas-Joseph Maison devait obtenir l’évacuation des troupes egyptiennes d’Ibrahim Pacha suite à la signature d’une convention à Alexandrie le 6 août 1828.

A noter que si la Grande-Bretagne digne oui à cette expédition c’est parce qu’elle s’inquiète de la poussée russe dans les Balkans et non suite à une brusque poussée de francophilie.

Ce corps expéditionnaire comprend trois brigades, la 1ère disposant des 8ème, 27ème et 35ème régiment d’infanterie de ligne, la 2ème des 16ème, 46ème et 58ème alors que la 3ème regroupe les 29ème, 42ème et 54ème de ligne. Le tout est accompagné du 3ème régiment de chasseurs à cheval, de quatre compagnies d’artillerie fournies par les 3ème et 8ème régiments ainsi que deux compagnies du génie. Le tout est transporté et protégé par soixante navires de la Royale.

Les troupes françaises débarquent à partir du 28 août non pas à Navarin où se trouve l’escadre franco-anglo-russe mais plus au sud dans le golfe de Messenie.

Le débarquement s’effectue sans opposition et l’accueil des populations locales est bon. Les différents convois arrivent en Grèce jusqu’à la fin du mois de septembre.

Les egyptiens acceptent d’évacuer à partir du 9 septembre 1828 et l’évacuation se termine le 5 octobre suivant. Des 40000 hommes venus avec lui en 1825 Ibrahim Pacha n’en rembarque que 21000 hommes. 2500 ottomans restent pour tenir les forteresses qui doivent à terme revenir à la Grèce indépendante.

Le 6 octobre 1828 la forteresse de Navarin est occupée suivit de celle de Modon le lendemain. A chaque fois les français doivent s’employer car les turcs refusent de rendre les forteresses mais la résistance est du domaine du symbolique. Il suffit que les sapeurs français percent une brèche dans les murs pour que la place se rende. Faut-il probablement y voir de la part des ottomans une forme d’honneur à ne pas rendre une place forte sans combats fussent-ils symboliques.

La forteresse de Coron tombe le 8 octobre après des combats plus importants qu’ailleurs et contrairement aux deux premières la forteresse est remise immédiatement aux grecs.

Patras est prise sans résistance trois jours plus tôt le 5 octobre 1828. Cela se passe plus difficilement pour la château de Morée car les troupes turques se rebelles contre leur chef vu comme un lâche et un couard. La place est bombardée le 30 octobre et se rend rapidement.

Les dernières troupes turco-egyptiennes quittent la Morée le 5 novembre 1828, des vaisseaux français se chargeant de les convoyer à Smyrne.

Pour l’ensemble de son œuvre, le général Maison est fait Maréchal de France le 22 février 1829.

La plus grande partie du corps expéditionnaire rentre alors en France ne laissant sur place qu’une Brigade d’occupation d’environ 5000 hommes (27ème, 42ème, 54ème et 58ème de ligne) sous le commandement du général Schneider.

Faute de combats le soldat français comme plus tard le Légionnaire pose le fusil pour la pelle et la pioche, construisant des casernes et des forteresses, des routes et des ponts, des écoles, des hôpitaux, bref toutes les infrastructures dont à besoin le jeune état grec.

Parallèlement des conseillers militaires français se chargent de mettre sur pied l’armée du nouvel état. Les derniers soldats français quittent la Grèce en août 1833 et la coopération militaire franco-grecque est mise sous l’éteignoir, le nouveau roi de Grèce Othon 1er préférant faire appel à des spécialistes venus de sa région natale à savoir la Bavière.

Le Sultan préoccupé par l’avancée russe vers Constantinople cède avec le Traité d’Andrinople (14 septembre 1829). Ce traité signé avec la Russie sera complété par la Convention de Londres (février 1830) qui reconnaît l’indépendance grecque, indépendance garantie par les grandes puissances.

Le nouvel état comprend le Péloponnèse, le sud de la Roumélie (la frontière allait d’Arta à Volos) et des îles. Cet accord est rattifié par l’empire ottoman avec le Traité de Constantinople (février 1832).

Entre-temps en mai 1827 l’Assemblée Nationale avait rédigé une troisième constitution ! Kapodistrias est élu président, gouvernant de janvier 1828 jusqu’à son assassinat à Nauplie le 9 octobre 1831.

Comme de coutume à l’époque le nouvel état ne peut être qu’une monarchie et faute de famille royale grecque, on se tourne vers les maisons royales d’Europe. Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha futur Léopold 1er de Belgique est approché mais il finit par renoncer. Ce sera finalement Othon de Wittelsbach, deuxième fils du roi de Bavière Louis 1er qui allait devenir le premier roi de Grèce.

Mitteleuropa Balkans (74) Roumanie (4)

Réveil et marche vers l’indépendance

Le reveil roumain

Au 17ème et 18ème siècle à lieu un véritable réveil culturel roumain (Renastera culturala Romana) qui va préparer les cœurs et les esprits à l’unification politique qui n’aura lieu qu’au 19ème siècle dans ce siècle où la question des nationalités devient prégnante.

Difficile de dire pourquoi ce réveil à lieu maintenant et pas plus tôt ou plus tard. Nul doute que les facteurs sont multiples et je serais bien présomptueux de répondre de manière définitive à la question.

Ce contexte est d’abord politico-militaro-diplomatique avec le recul ottoman. En 1683 ils assiègent Vienne pour la deuxième fois (1529, 1683 mais échouent dans leur prise de leur ville en raison notamment de l’intervention d’une armée de secours dirigée par Jean III Sobieski, le roi de Pologne.

Cela marquant le début du reflux ottoman, la Sublime Porte s’enfonçant dans un déclin qui semble sans fin au point que l’empire ottoman deviendra «l’homme malade de l’Europe», le pendant européen de la Chine.

De 1685 à 1690 c’est la Hongrie qui est reconquise tout comme la Transylvanie. En 1718 c’est au tour du Banat, un territoire peuplé de roumains et serbes (aujourd’hui à cheval sur les territoires de la Serbie, de la Hongrie et de la Roumanie. Sur le plan de la géographie physique il couvre le sud-est de la plaine de Tisza délimitée par le Danube au sud, la rivière Tisza à l’ouest, la rivière Mures au nord et les Carpathes Méridionales à l’est) de tomber dans l’escarcelle hasbourgeoise.

En 1775 la Bucovine (partie nord de la Moldavie) est annexée par les Habsbourgs. Signe que cette conquête doit être durable et pérenne, une politique de colonisation de peuplement est menée avec des slaves, des allemands et des ukrainiens greco-catholiques ou uniates rite orthodoxe mais suivant les consignes de Rome .

Au 18ème siècle alors que les élites se piquent de philosophie (au point que par snobisme une partie de la noblesse se complaira dans une ignorance crasse) le gros de la population roumaine est non seulement pauvre mais soumise à un servage très strict.

De son côté les ottomans lassés de l’autonomie des voïvodes locaux recrutent de plus en plus chez les Phanariotes, des familles aristrocrates greco-orthodoxes vivant dans le quartier du Phanar à Constantinople.

Si ces hospodars sont fidèles à la Sublime Porte ils ne mènent pas tous la même politique, certains menant une politique inspirée par les Lumières, s’imaginant en despotes éclairés.

La renaissance culturelle roumaine voit donc l’introduction des idées les plus avancées en pays roumanophone.

Cette renaissance passe par l’envoi à l’étranger d’étudiants roumanophones grâce aux efforts des élites grecques et phanariotes. Clairement l’unité roumaine va répondre à la même philosophie que les unités allemandes et italiennes.

Des écoles s’ouvrent notamment les académies de Jassy et de Bucarest. Nul doute que les premiers événements de la Révolution Française ont influencé les partisans de la renaissance culturelle roumaine. Un gros travail sur la géographie, l’histoire et la langue est également mené.

Cette renaissance est aussi favorisée par le projet byzantin. Il s’agissait d’un projet chimérique de Catherine II visant à reconstituer quatre siècles après sa disparition de l’empire romain d’Orient et sa descendance. Cet empire aurait été confié à son petit-fils Constantin, fils du futur Paul 1er.

Ce néo-empire byzantin aurait englobé la Grèce, la Thrace, la Macédoine et la Bulgarie mais pas les principautés roumaines qui auraient formées un Royaume de Dacie confié à l’amant et favori de la Grande Catherine, Gregori Potemkine.

Pour calmer les inquiétudes de l’Autriche, Saint-Pétersbourg lui aurait cédé la Bosnie, la Serbie et l’Albanie alors que Venise aurait récupété la Morée, la Crète et Chypre.

Révoltes et répression

Le 2 novembre 1784 éclate la Révolution Transylvaine. Cette révolte à pour origine des revendications politiques et sociales notamment contre le servage, pratique qui semble appartenir à un autre temps.

La révolte éclate dans la région de Zarand et s’entend très vite dans les monts du Bihors (Carpathes occidentales roumaines). Les insurgés réclament l’abolition du servage, l’égalité politique des différents groupes ethniques.

C’est la révolte de la paysannerie, de la bourgeoisie et de la petite noblesse contre la grande aristocratie. Les insurgés affrontent les hussards des aristocrates magyars. Des châteaux sont pris.

Joseph II

L’élément déclencheur de la révolte c’est la non application d’une révolte de l’empereur Joseph II qui permettait aux paysans s’engageant dans les troupes impériales d’échapper aux corvées et de devenir propriétaires de leur lopin de terre.

Ce premier objectif est vite dépassé. Clairement il s’agit d’une émancipation pleine et entière. Les aristocrates sont chassés de Transylvanie jusqu’à la frontière avec la Valachie. On proclame la République du peuple de Transylvanie.

On abolit le servage et les privilèges, on proclame l’égalité de tous devant l’impôt, le retour des franchises paroissiales et la libération des insurgés prisonniers.

Elle promet la vie sauve et le respect des propriétés à ceux hissant le pavillon blanc alors que les autres c’est la mort et la confiscation.

La révolte s’étend également en Crisana (à l’ouest de la Roumanie à la frontière hongroise) et la Marmatie (au pied des Carpathes, haut-bassin de la rivière Tsiza aujourd’hui à cheval sur la Roumanie et l’Ukraine).

Les 27 et 29 novembre 1794 les insurgés et les garde-frontières ralliés battent les troupes impériales à Lupsa et Râmet mais sont défaits à Mihaileni. On décide de reprendre la stratégique de la guerilla.

Contre-offensive de la noblesse, la tête des chefs est mise à prix, les cols de Moldavie et de Valachie sont surveillés. L’Autriche demande à l’empire ottoman de ne pas accorder l’asile aux chefs insurgés.

Horea et Closca sont pris le 27 décembre 1794, Crisa le 30 janvier 1785. Ils sont condamnés à être roués mais Crisa parvient à se pendre dans la nuit précédent l’exécution qui à lieu le 28 février 1785. Ce mode d’exécution ainsi que la coutume médievale de partager le corps en plusieurs morceaux exposés dans toute la Transylvanie choque et révulse une Europe des Lumières qui se pensait au dessus de cela.

Joseph II comprend qu’il faut rassurer les possédants mais aussi donner des gages aux opprimés pour éviter une nouvelle révolte encore plus dévastatrice. Un décret déporte dans le Banat et la Bucovine les familles des insurgés et le servage est abolit en août 1785.

Un demi-siècle de lutte

Une guerre russo-ottomane une de plus !

L’union des principautés danubiennes (Moldavie et Valachie) va mettre un demi-siècle à aboutir en profitant d’événements extérieurs notamment plusieurs conflits. Il faut dire que les deux tentatives de révolution de 1821 et de 1848 se sont terminées par de sanglants échecs.

Le premier événement est la guerre russo-ottomane entre 1806 et 1812. Ce conflit à pour origine la révolte des Serbes qui éclate en 1804 et qui allait durer jusqu’en 1813. Après une dure répression les serbes reçoivent l’autonomie en 1817 (indépendance en 1878).

En 1805 le traité de Presbourg permet à Napoléon 1er d’obtenir des ottomans le départ des hospodars trop favorables aux russes. Les ottomans ferment les détroits aux navires russes ce qui entraine la réaction d’Alexandre 1er qui ordonne l’occupation des principautés danubiennes.

Mahmoud II décare la guerre à la Russie en novembre 1806. Les britanniques décident d’aider les russes mais ils échouent aussi bien à forcer les détroits et à pénétrer en Egypte et notamment à Alexandrie.

Les russes et les serbes font leur jonction à Vidin le 17 juin 1807. Les ottomans attaquent simultanément les îles Ioniennes, la Serbie et la Valachie, Bucarest étant assiégée.

Lors de la paix de Tilsit (juillet 1807), Napoléon 1er exige l’évacuation des troupes russes des Balkans et les îles ioniennes sont cédées à la France.

Le 24 août 1807 l’Armistice de Slobozia est signé. En échange de la possibilité de traverser à nouveau les détroits, les russes doivent évacuer les principautés danubiennes mais les russes ne bougent pas et la guerre reprend.

En mars 1809 Napoléon 1er lors de l’entrevue d’Erfurt avait promis à la Russie la cession de la Moldavie et de la Valachie.

Les serbo-monténégrins relancent la guerre en liaison avec les russes. Napoléon 1er refuse de soutenir les insurgés serbes. Ces derniers sont proches de l’anihilation mais sont sauvés par l’offensive menée en Moldavie par le prince Pierre de Bagration. Les russes établissent des garnisons en territoire serbe.

A cette époque Alexandre 1er anticipe la rupture avec la France et offre la paix au sultan. Après de multiples péripéties, le Traité de Bucarest est signé en mai 1812. la Russie évacue les principautés roumaines mais annexe la Moldavie orientale et le Boudjak ottoman (sud de la Moldavie entre les bouches du Danube au sud, le liman du Dniestr et la Mer Noire à l’est. Ces territoires forment la Province de Bessarabie). La Russie obtient également des droits de commerce sur le Danube.

Les serbes refusent de détruire les fortifications ainsi que le retour de la souveraineté ottomane (en échange il devaient obtenir l’amnisite générale et l’autonomie interne) ce qui explique que la révolte va durer jusqu’en 1813.

Débute alors une lutte d’influence entre russes et ottomanes sur les principautés danubiennes.

C’est une révolte ? Non sire c’est une révolution !

Neuf ans après la fin de la guerre russo-ottomane, une révolution éclate en Moldavie et en Valachie. C’est la Révolution de 1821 qui est le premier pas vers l’émancipation du peuple roumain de la souveraineté ottomane.

Cet événement va durer plus de six mois de février à août 1821. Cette révolution est à la fois un mouvement populaire et une véritable campagne militaire menée contre les classes dominantes et l’empire ottomane.

A la manœuvre figure une société secrète la Filiki Eteria et des volontaires armés les pandoures (en roumain Panduri). Cette révolution devait initialement être coordonnée avec la guerre d’indépendance grecque mais dans la pratique les deux mouvements vont vite divérger, la méfiance l’emportant sur la confiance.

Paradoxalement les deux voïvodes en place sont favorables aux idées hétaïriques ce qui contredit peut être l’idée d’une révolte populaire contre les possédants.

Le mouvement commence à Galati qui se révolte. Les Eteiristes pénétrent à Jassy le 6 mars 1821.

Alexandre Ypsilantis

Le 14 mars 1821 Ypsilantis chef de la Filiki Eteria quitte Jassy à la tête de 1600 hommes dont 800 cavaliers avec lesquels il marche sur la Valachie. Vivant sur le pays ils se rendent très vite impopulaires et leur arrivée n’est pas forcément vue d’un très bon œil.

Tudor Vladimirescu

En mai, Tudor Vladimirescu s’empare de Bucarest où il détrône le voïvode conservateur en poste. Il est en désaccord avec l’Eteria qui aurait préféré composer avec le voïvode en poste.

Alexandre 1er condamne le déclenchement de l’insurrection. Il limoge Ypislanti de son armée et lui interdit le territoire russe. Le patriarche de Constantinople jette l’anathème sur l’Eteria. Des troupes abandonnent Ypsilantis, le voïvode de Moldavie est déposé par les boyards.

Ypsilantis se retranche alors à Targoviste avec 3000 hommes. Les ottomans réagissent militairement à la fin du mois d’avril. Après avoir repris Galati le 14 mai, les troupes ottomanes s’avancent vers Jassy et Bucarest. Cette dernière est reprise sans combats le 27 mai 1821.

Le 31 mai Tudor Vladimirescu est arrêté et exécuté après avoir été accusé de trahison. Désormais les insurgés qui n’ont pas fuit vont être écrasés par les ottomans.

La seule bataille rangée de la révolte est la Bataille de Dragasni le 19 juin 1821. Bien que largement supérieurs en effectifs aux ottomans, les insurgés mal commandés, mal instruits et indisciplinés sont écrasés par les troupes ottomanes.

Ypsilantis parvient à s’enfuir en Autriche. Il avait obtenu de l’inamovible chancelier Metternich l’autorisation de traverser le territoire autrichien pour rentrer en Russie. Seulement à peine arrivé il est arrêté et jeté en prison. Le nouveau tsar Nicolas 1er qui à succédé à son frère Alexandre 1er en 1825 obtient sa libération fin 1827. Il n’en profite guère puisqu’il meurt à Vienne le 31 janvier 1828.

Les derniers insurgés sont écrasés en août et jusqu’en 1822 les postes voïvodaux sont vacants, les territoires placés sous administration militaire.

Le Réglement organique

En 1826 une nouvelle convention est signée entre les russes et les ottomans. Les principautés deviennent des protectorats russes tout en restant formellement sous souveraineté de la Sublime Porte.

En 1829 la Valachie récupère les ports danubiens de Turnu, de Giurgiu et de Braïla et le 14 septembre 1829 la Russie et l’Empire ottoman signent le Traité d’Andrinople qui rétablit un protectorat russe sur la Moldavie et la Valachie.

Le 13 juillet 1831 en Valachie et le 13 janvier 1832 en Moldavie, le Regulamentul Organic (Réglement Organique), une loi organique quasi-constitutionnelle imposée par les autorités russes.

On reconnaît la séparation et l’équilibre des pouvoirs. Les hospodars sont désormais élus à vie (et non pour sept ans selon un texte plus ancien la Convention d’Akkerman) par une assemblée extraordinaire qui comprenait représentants des marchands et des guildes. L’hospodar nomme les ministres et les fonctionnaires.

Une assemblée de 35 membres est mise en place en Moldavie et une assemblée de 42 membres en Valachie, ces deux assemblées étant élues au suffrage censitaire. Les prémices de la séparation de l’Eglise et de l’Etat apparaissent tandis qu’une réforme fiscale est mise en place.

Suite au début de la guerre de Crimée, les deux principautés sont placées sous l’autorité militaire russe. De 1854 à 1857 elles seront placées sous une administration neutre, celle des autrichiens. Les hospodars sont rétablis dans leurs fonctions.

C’est une révolte ? Non sire c’est une révolution ! (bis)

Vingt-sept ans après les révolutions de Moldavie et de Valachie, les provinces danubiennes sont à nouveau sécouées par une révolution qui s’inscrit dans le contexte plus général du Printemps des Peuples, une contestation profonde de l’ordre du Congrès de Vienne adoté trente ans plus tôt par les vainqueurs de Napoléon 1er.

Si la contribution moldave fût essentiellement intellectuelle, en Valachie ce fût moins intellectuel et plus violent. Comme souvent dans les révolutions, les modérés furent débordés par les plus radicaux.

Le 7 juin 1848 un comité de salut public s’installe à Craïova. Deux jours plus tard les troupes envoyées reprimer le mouvement à Islaz se rallient à la sédition. La Proclamation d’Islaz du 11 juin 1848 devient la nouvelle constitution en remplacement du Réglément organique imposé par les russes au début des années 1830.

La Valachie se divise entre les révolutionnaires et les conservateurs qui bénéficient du soutien de garnisons russes.

Le 13 juin 1848 les russes et les conservateurs quittent Craïova à l’annonce de l’arrivée de troupes révolutionnaires. Une tentative ultérieure de reprise de la ville par les russes échoue. Le lendemain on adopte le pavillon tricolore bleu-jaune-rouge et la devise «Liberté Egalité et Fraternité».

Le drapeau roumain s’est inspiré de notre drapeau français

Le 15 juin 1848, le gouvernement provisoire et son armée quittent Craïova pour Bucarest. La Russie qui sent alors que la situation lui échappe fait pression sur les ottomans pour intervenir. Le lendemain 16 juin, les révolutionnaires de Craïova et de Bucarest font leur jonction.

Le 19 juin 1848 une tentative de coup d’Etat des légitimistes soutenus par les russes échoue mais le même jour un protocole d’intervention est signé entre la Russie (qui doit s’occuper de la Moldavie et l’Empire ottoman qui doit s’occuper de la Valachie.

Pour éviter cette intervention le gouvernement provisoire et l’Empire ottoman signent un compromis reconnu par tous les gouvernements mais sauf par les russes. Cela n’empêchera par les ottomans d’envahir la Valachie le 11 septembre 1848. Deux jours plus tard l’armée révolutionnaire est massacrée, la répression aussi brutale que féroce. Le 30 novembre 1848 la ville de Craïova est reprise par les ottomans qui se livrent à un épouvantable massacre.

Cette révolte s’étend également en Transylvanie (qui n’est pas une province danubienne au sens strict) où les révolutionnaires se divisent d’emblée.

Laszlo Kossuth

En effet si Laszlo Kossuth veut la libération de la Hongrie de la tutelle habsbourgeoise, il est surtout un patriote et un nationaliste hongrois qui n’à aucunement l’intention de corriger le déséquilibre électoral qui fait que la majorité roumanophone était dirigée par un élite magyar, saxonne et sicule.

Le 15 mai 1848 une Assemblée révolutionnaire se réunit à Blaj. Des combats opposent roumains et hongrois. Le 29 mai 1848 la Diète proclame le rattachement de la Transylvanie à la Hongrie mais cette assemblée n’est absolument pas représentative. On assiste alors à une situation incroyable : une partie des troupes de Kossuth combattait les roumains alors que les troupes russes intervenaient pour rétablir l’ordre ancien.

Paradoxalement l’écrasement de la révolution hongroise permettra à la Transylvanie de conserver son autonomie du moins jusqu’en 1867 et le compromis austro-hongrois.

Une ou plusieurs principautés ?

La Roumanie en 1859

L’échec de la révolution de 1848 n’à pas atteint les ambitions d’union et d’émancipation des principautés de Moldavie et de Valachie. Comme souvent c’est un événement extérieur qui va favoriser un processus d’unification en l’occurence la défaite russe dans la guerre de Crimée.

Suite à cette défaite la Moldavie récupère le Boujak russe depuis 1821 et surtout le processus d’unification avec la Valachie est enclenché. Deux assemblées consultatives se réunissent et suite à deux votes favorables, un acte organique est adopté par la Conférence de Paris le 19 août 1858 (7 août calendrier julien) qui autorise la réunion des deux principautés.

Alexandre Jean Curza

Le 17 janvier 1859 le colonel Alexandre Jean Cuza est élu prince de Moldavie et le 5 février suivant prince de Valachie. L’unité est donc réalisée de facto avant d’être réalisée de jure.

La France et la Grande-Bretagne reconnaissent la double élection à la Conférence de Paris, l’empire ottoman l’accepte par le firman le 4 décembre 1861 suivi par l’empire russe.

Le 5 février 1862 les assemblées fusionnent donnant naissance aux Principautés Unies de Roumanie. Alexandre Jean Cuza devient prince souverain (domnitor) de Roumanie.

En 1866 l’empire ottoman reconnaît cette unité comme un seul état mais cette «Petite Roumaine» reste vassale de l’empire ottoman.

Alexandre Jean Cuza est né à Barlad (Moldavie) le 1er avril 1820. Issu d’une famille de boyards, il appartient donc à l’élite politique et intellectuelle moldave.

Francophone et de mouvance libérale, sa famille participe à la révolution de 1821. Lui même participe à un niveau modeste à la révolution de 1848.

Après un court exil à Paris, Vienne et Constantinople, Cuza devient colonel de l’armée moldave mais aussi fran-maçon. Le 17 janvier 1859 il est élu prince souverain de Moldavie et le 5 février 1859 il est élu prince souverain de Valachie.

Curza qui se veut être un despote éclaire multiplie les réformes : sécularisation des immenses domaines ecclésiastiques, réforme agraire (ce qui lui vaut la haine de boyards), nouveau code civil, nouveau code pénal (qui abolit la peine de mort), mise en place d’un enseignement public primaire gratuit et obligatoire, création d’une université à Iasi (1860) et d’une autre à Bucarest (1864), dévellopement d’une armée roumaine, émancipation des Roms.

En multipliant les réformes, en voulant peut être trop en faire, il s’alienne tout le monde sans pour autant se constituer un socle qui le rendrait intouchable.

Un complot mené par la «coalition monstrueuse» (libéraux le jugeant trop mou, conservateurs effrayés par ses réformes radicales) le contraint à l’abdication le 22 février 1866. Il est rapidement expulsé de Roumanie, terminant sa vie à Paris, Vienne et Wiesbaden.

La classe politique cherche un roi permettant au nouvel état de peser ou du moins pouvant être protégé par une grande puissance. On élit dès le 23 février 1866 le comte de Flandre, Philippe, frère de Léopold II de Belgique mais ce dernier refuse de devenir le nouveau hospodar des principautés roumaines comme il avait refusé auparavant la couronne de Grèce.

Carol 1er de Roumanie

C’est finalement le prince allemand Charles de Hohenzollern-Sigmaringen qui est élu le 20 avril 1866 (couronné le 22 mai), adoptant comme nom de règne celui de Carol 1er même si il ne deviendra roi de Roumanie qu’en 1881.

La principauté de Roumanie participe à la guerre russo-ottomane en 1877/78 aux côtés de la Russie. Elle obtient son indépendance qui est proclamée le 21 mai 1877.

Cette indépendance est reconnue par le traité de Berlin le 13 juillet 1878 (Article 43) sous réserve d’abroger l’Article 7 de la constitution de 1866.

Outre son indépendance la Roumanie reçoit des territoires supplémentaires : les bouches du Danube, l’île des Serpents et les deux tiers de la Dobroudja avec le port de Constansa mais perd le Boujak en Bessarabie.

Le 10 mai 1881 la Principauté de Roumanie devient le Royaume de Roumanie. Jusqu’à l’abolition de la monarchie, le 10 mai sera la fête nationale roumaine.

Scandinavie (64) Finlande (2)

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Frédéric III (1648-1670) 23

Frédéric III

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