Benelux (60) Belgique (21)

Artillerie Antichar

Tout comme les autres armées, la Belgique possédait des canons antichars pour lutter contre les Panzer. On trouve un canon français, un canon britannique et un canon belge. Un projet de canon antichar de 60mm n’à pas le temps de voir le jour avant la fin de la Campagne de Belgique.

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24-Armée de l’air (30)

Canons de 75mm

canon de 75mm modèle 1932

canon de 75mm modèle 1932

Pour contrer l’aviation d’assaut allemande, l’armée de terre durant le premier conflit mondial utilisa des mitrailleuses mais également le canon de 75mm modèle 1897 utilisé pour cela avec un nouvel affût.

Les versions antiaériennes dérivées directement du «75» et mises en service dans l’armée de terre française appartenaient à différents modèles qu’il s’agisse du modèle 1913, d’un modèle 1915 et d’un modèle 1917, ce dernier étant une création de la firme Schneider.

Dans les années trente, ces canons commencèrent à être dépassés par les performances des avions qui ne cessaient de gagner en vitesse et en endurance. La modestie des budgets ne permis dans un premier temps que la mise au point d’une version améliorée, le modèle 1917 modifié 1934.

Ces canons étaient toujours en service en septembre 1939 en différents modèles, plus ou moins adaptés à cette mission. Ils étaient en service au sein de la Défense Antiaérienne du Territoire (DAT) et au sein des Régiments d’Artillerie de Défense Contre-Avions (RADCA).

Néanmoins à partir du milieu des années trente, de nouveaux modèles avaient fait leur apparition qu’il s’agisse du modèle 1933 _un nouveau canon installé sur de vieux affûts_ ou des canons entièrement neufs produits par la firme Schneider, les modèle 1932 et 1936 qui ne différaient entre eux que par des points de détail.

Suite à la réorganisation de l’artillerie antiaérienne, les canons de 75mm les plus modernes restent en service mais au sein de la DAT transférée ensuite à l’armée de l’air (juin 1942) avec avant mobilisation un total de vingt-quatre batteries de huit canons de 75mm soit un total de 192 canons de différents modèles.

Peu à peu les plus vieux canons furent retirés du service et feraillés, les modèle 1932 et 1936 étant les seuls maintenus en service en métropole, quelques canons plus anciens notamment les modèle 1917/34 étant maintenus en ligne notamment dans l’Empire.

L’armée de l’air disposait de douze batteries lourdes de huit canons soit un total de 96 canons de 75mm modèle 1936, certains canons étant améliorés et approchant du modèle 1944 utilisé notamment par les GAAC de l’armée de terre.

Au total, l’armée disposait à la mobilisation de 96 canons, le projet de doubler le nombre de batteries n’ayant pas été réalisé mais quatre canons supplémentaires augmentent le chiffre de canon à douze et la flotte de 96 à 144.

Caractéristiques Techniques du canon de 75mm modèle 1932

Calibre : 75mm Poids : en ordre de route 5300kg en batterie 3800kg Poids de l’obus 6.44kg Longueur en ordre de route 6.95m largeur en ordre de route 1.50m longueur du canon : 4.05m longueur du tube : 3.25m (43 calibres) Pointage en site : -5° à +70° Pointage en azimut : 360° Portée pratique 8000m

Canon de 90mm Schneider modèle 1939

canon de 90mm en action

canon de 90mm en action

Ce canon de 90mm était en septembre 1939 la plus puissante des pièces antiaériennes en service dans l’armée de terre à l’époque où elle avait le contrôle de la DAT. Ce canon était un lointain dérivé du modèle 1926, une pièce antiaérienne de marine utilisée en affûts simples ou doubles.

Au printemps 1940, cinq batteries de six canons de 90mm modèle 1939 sont en service et déployés au nord de Paris pour protéger la capitale, batteries semi-fixes puis fixes au sein de la Défense Aérienne du Territoire (DAT) transférée à l’armée de l’air en juin 1942.

En septembre 1948 sur tout le territoire mais principalement aux abord des grandes villes, la Défense Antiaérienne du Territoire dispose de douze batteries de six canons de 90mm soit un total de soixante-douze pièces en ligne, d’autres rejoignant la DAT à la mobilisation, chaque batterie disposant alors de neuf canons faisant passer le nombre de pièces en ligne de 72 à 108.

Sur ces douze batteries, cinq sont fixes autour de Paris et les sept autres sont mobiles avec des tracteurs tout-terrain en attendant la mise en place éventuelle de trains antiaériens pour renforcer un point attaqué par les bombardiers allemands.

Caractéristiques du canon de 90mm Schneider modèle 1939

Calibre : 90mm Longueur du canon : 4.5m (50 calibres) Poids : nc Portée maximale : 11000m Cadence de tir : 15 coups à la minute Pointage en site : -4 à +80° Pointage en azimut : 360°

Les projets de canons antiaériens lourds

Entre 1940 et 1948, face à l’augmentation des performances des bombardiers ennemis (notamment allemands), l’armée de l’air étudia plusieurs projets de canons antiaériens lourds.

Suivant l’exemple de l’Allemagne, elle lança des projets d’études pour des canons de 100, de 130 et même de 155mm antiaériens.

Aucun de ces projets ne dépassa pas le stade de l’étude de faisabilité, le canon de 90mm modèle 1939 étant jugé bon et surtout perfectible avec la mise au point de nouveaux obus plus performants et l’amélioration des mécanismes d’alimentation pour permettre une cadence de tir toujours plus élevée.

18-Bases et arsenaux (12)

P-Base navale de Fort de France

Carte de l'île de la Martinique

Carte de l’île de la Martinique

Avant propos

Fort de France en Martinique est la base qui couvre les Antilles. L’absence de réelle menace fait que cette base devrait être une base de souveraineté. Cependant la possibilité d’envoyer des navires dans le Pacifique nécessite une base bien équipée à proximité du canal de Panama. D’où des travaux importants pour lui permettre de ravitailler et de dépanner des navires de passage en direction du Pacifique sans oublier un soutien efficace aux navires des Forces Navales Françaises aux Antilles (FNFA).

Un mot sur Cayenne. Bien qu’un aviso colonial y soit basé, il n’y à là aucune base navale, l’aviso étant basé dans le port de commerce.

Description du site

Le site de la base navale est située à l’ouest du port de commerce. Un bassin à flot fermé par deux digues artificielles.

Les navires stationnés à demeure ou étant de passage à Fort de France sont amarrés ou mouillés à l’entrée du bassin à flot.

Les installations d’entretien sont installés au fond du dit bassin. En septembre 1948, la base navale de Fort de France dispose d’une forme de radoub de 210m, d’un slipway de 75m et d’une cale de 100m pour la construction d’unités légères destinées à un usage local.

Fortifications

La défense de Fort de France est assurée par deux points d’appui installés au nord et au sud de la baie. Il s’agit d’empêcher une «descente» comme au temps de la marine à voile.

Chaque point d’appui est armé de deux canons de 100mm modèle 1932, de deux canons antiaériens de 75mm et quatre canons antiaériens de 37mm en deux affûts doubles. La défense rapprochée est assurée par quatre casemates armés de deux mitrailleuses de 7.5mm.

Chaque point d’appui est armé par une compagnie d’ouvrage et la défense de la base navale de Fort de France est défendue par une compagnie de fusiliers marins, la 8ème compagnie de fusiliers marins.

Navires stationnés à Fort de France en septembre 1948

-Avisos coloniaux Bougainville et Lapérouse (ce dernier est détaché en permanence à Cayenne)

-Patrouilleur Baliste

-Pétrolier Le Loing

-Remorqueur de 600ch Lamentin

-Remorqueur de 750ch Baobab et Bruyère

Q-Base navale de Dakar

En guise d’introduction

Capitale de l’AOF (Afrique Occidentale Française), Dakar était également le principal port de l’Empire. Son positionement stratégique en faisait également un point d’appui idéal pour opérer dans l’Atlantique Sud.

Seulement voilà en 1939, le port de Dakar serait bien incapable de soutenir des navires de premier plan comme des croiseurs et des cuirassés. Des travaux importants étaient nécessaires pour permettre Dakar de soutenir une escadre et de participer à la sécurisation des convois qu’ils soient ceux reliant l’Afrique du Sud aux îles britanniques où ceux alimentant l’effort de guerre français depuis les Antilles jusqu’à l’Afrique du Nord et la Méditerranée.

Les installations opérationnelles et d’entretien sont remises en état, modernisées, les fortifications sont également modernisées et accrues.

Description du site

La Rade-Abri dispose en 1939 de cinq moles numérotés 1 2 5 6 et 8 plus un Quai des pétroliers et un Quai des Escales. Le premier nommé est relié à un dépôt souterrain de carburant qui alimente en mazout les navires basés à Dakar et ceux y faisant escale.

Pour augmenter la surface abritée disponible, une jetée est construite entre 1939 et 1942 entre le continent et l’île de Gorée et une autre de 2000m entre la batterie de Bel Air et le large sous une forme circulaire, créant un nouveau plan d’eau.

Il est prévu que le plan d’eau entre le continent et l’île de Gorée serve de point de rassemblement pour des convois alors que le second plan d’eau doit servir pour des navires de guerre en escale notamment ceux se rendant au polygone de tir de Rufisque.

Officiellement créé en mai 1940, ce polygone de 50000 ha _toujours utilisé par l’armée française en 2012 _ (bien que sa taille ait été réduite de moitié) va servir pour la marine mais également pour l’aviation. Il ne s’agit pas d’un vaste terrain désertique mais d’un ensemble de cibles _blockhaus, postes de commandement, batteries d’artillerie, chars…….. _ régulièrement renouvelées.

En ce qui concerne les installations d’entretien, elles sont également modernisées. La forme unique installée dans le port est allongée à 220m et élargie à 24m ce qui permet le carénage d’un croiseur lourd de type Saint Louis.

Pour assurer des travaux sur un cuirassé de type Alsace, une forme de 260m de long sur 40m de large est creusée entre 1942 et 1945 de l’autre côté de la digue est de la Rade-Abri. Les ateliers sont modernisés et les capacités de levage augmentées.

Fortifications

En septembre 1940, le site de Dakar est défendu par les moyens suivants :

-A Mamelles à l’ouest de la base aérienne de Ouakam on trouve 3 canons de 240mm modèle 1902 modifié 1906.

-A Pointe Fann, on trouve 4 canons antiaériens de 90mm

-A Madeleines sont installés 4 canons de 138mm qui couvrent à l’ouest, la batterie du Cap Manuel qui dispose de 2 canons de 240mm modèle 1902 modifié 1906 en une tourelle double

-L’Ile de Gorée est sérieusement fortifiée avec 2 canons de 240mm en une tourelle double, 4 canons de 138mm en deux affûts doubles et quatre canons antiaériens de 90mm en deux affûts doubles.

-La batterie de Bel Air dispose de 2 canons de 240mm modèle 1902 modifié 1906 en une tourelle double

-A Rufisque, nous trouvons 2 canons de 95mm

Les canons de 240mm encore efficaces sont maintenus après une modernisation avec des tubes réalésés et une plate-forme tournante.

Les canons de 138mm de la Madeleines et de Gorée usés sont remplacés par six canons de 152mm modèle 1931 neufs montés sur plate-forme tournante et munis d’un bouclier.

Aux canons de 90mm antiaériens déjà en place s’ajoutent huit autres canons de 90mm modèle 1926 en quatre affûts doubles qui assurent la défense antiaérienne et rapprochée du port de Dakar en compagnie d’une batterie mobile de huit canons de 25mm Hotchkiss en quatre affûts doubles montés sur des camions.

Le polygone de Rufisque est défendu non plus par deux canons de 95mm mais par deux points d’appui armés chacun de deux canons de 100mm et de deux canons de 75mm. A l’intérieur des terres, des postes de sécurité empêchent l’intrusion de civils dans le périmètre du champ de tir.

Navires stationnés à Dakar en septembre 1948

-Aviso colonial Dumont d’Urville

-Patrouilleur (ex-torpilleur) La Bombarde

-Aviso-dragueurs coloniaux  La Précieuse L’Amiral Duperré La Rieuse et l’Amiral Gourdon  (10ème DEL)

-Corvettes La Lyonnaise L’Oranaise La Sablaise et La Servannaise (7ème DEL)

-Remorqueur de haute mer Buffle

-Remorqueurs de 600cv L’Efficient et Cap Vert

-Remorqueur de 750cv Romarin

-Gabare La Patiente

18-Bases et arsenaux (11)

N-Station navale de Nouméa

Nouméa, sa station navale et ses fortifications

Nouméa, sa station navale et ses fortifications

Avant propos

La Nouvelle Calédonie est reconnue colonie française le 24 septembre 1853 et le 25 juin 1854 est fondé Port de France rebaptisé Nouméa le 2 juin 1866. Le site est parfaitement adapté à l’installation d’une base militaire destiné à contrôler le Pacifique.

Comme les autres bases de la marine nationale dans l’Empire, elle est largement délaissée sans modernisation réelle jusqu’au milieu des années quarante quand il est décidé d’améliorer ses capacités d’accueil pour en faire une vraie base opérationnelle dans le Pacifique.

La Nouvelle Calédonie est en effet considérée comme une cible potentielle du Japon  si ce dernier voulait couper les lignes de communication entre l’Australie et les Etats-Unis. Les chefs alliés et notamment les australiens ont comme cauchemar un Caillou sous contrôle japonais qui transformé en «porte-avions incoulable» rendrait la mer de Corail inhospitalière pour les navires alliés qu’ils soient civils ou militaires.

Aussi Canberra est soulagée quand Paris annonce sa volonté de construire une véritable base aéronavale à Tantouta au nord de Nouméa et de moderniser la base navale de Nouméa pour lui permettre d’accueillir une escadre composée d’un porte-avions, d’un ou deux cuirassés, de leurs escorteurs sans oublier des croiseurs, des sous-marins et le train d’escadre.

Les travaux concernant la base navale voit la reconstruction des fortifications, l’extension des quais et l’aménagement de mouillages forains.

Curieusement dans un premier temps, aucune forme, aucun bassin de radoub pouvant recevoir un cuirassé n’est prévue alors que Nouméa est censée pouvoir abriter une escadre avec un ou deux navires de ligne. Cet oubli qui aurait obligé à s’appuyer sur les installations de l’Arsenal de Cockatoo est rapidement corrigé.

Après avoir envisagé la commande d’un dock-flottant, on décide de lancer en 1945 la construction d’une forme de radoub de  282m mais cette forme est loin d’être terminée en septembre 1948 quand éclate le second conflit mondial.

En revanche la base de Tantouta, les fortifications, les ateliers et les dépôts de carburant et de ravitaillement sont pleinement achevés et ne vont pas tarder à jouer un rôle de premier plan quand à son tour le Pacifique s’embrasera.

Description du site

Les travaux menés pour créer une nouvelle base en Nouvelle Calédonie vont de paire avec les travaux de modernisation du port de Nouméa et notamment la réalisation d’une digue reliant l’île de Nou à la «terre ferme». Cette digue est terminée en septembre 1945.

Si les navires basés en permanence à Nouméa sont mouillés dans la «Petite Rade», les installations d’entretien sont installés sur l’Ile Nou au sud, une digue perpendiculaire à la nouvelle digue séparant la «petite rade» et la «grande rade» pour créer un plan d’eau protégé pour une nouvelle forme de 200m qui remplace celle de 150m dans le port. Cette forme est creusée entre 1942 et 1945.

Un slipway de 100m pour construire des unités légères et les caréner est construit entre 1945 et 1946.

En janvier 1946, décision est prise de creuser un bassin de 282m de long sur 40m de large pour pouvoir caréner un cuirassé moins pour un carénage programmé que pour répondre à une réparation d’urgence après une avarie au combat et permettre à l’éclopé de rejoindre un Arsenal parfaitement équipé qu’on ne retrouve guère qu’à Pearl Harbor ou sur la côte ouest des Etats-Unis.

Cette taille importante s’explique aisément. Si les plus grands cuirassés français _la classe Alsace_ mesure 252m sur 35m, les plus grands cuirassés alliés, les Montana de l’US Navy mesurent 280.6m de long sur 36.9m de large.

Les travaux commencent en septembre 1946 mais ne sont achevés qu’à 55% en septembre 1948 quand la guerre éclate en Europe mais le bassin sera achevé et opérationnel quand le Pacifique s’embrasera à l’automne 1950.

Paradoxalement et en dépit du dévellopement des installations, les grands carénages eurent encore lieu en Australie à l’Arsenal de Cockatoo et ce jusqu’en 1947 quand les installations sont opérationnelles et capables de caréner n’importe quel type de navire.

Des ateliers modernes sont construits et des dépôts installés au nord de l’île Nou permettant le ravitaillement des navires au mouillage dans la Grande Rade»

Fortifications

Les défenses de Nouméa notablement délaissées en l’absence de menace subissent une sérieuse cure  de rajeunissement. Il s’agit d’empêcher un coup de main contre les installations opérationnelles du port et de la base navale. Pour cela les travaux suivants sont menés entre 1943 et 1948 :

-La protection de la Grande Rade est assurée au sud par le Fort Montravel (du capitaine de vaisseau Tardy de Montravel qui sélectionna en 1854 le site de Nouméa _à l’époque Fort de France_ pour y implanter un port et une base navale).

Ce fort construit entre 1943 et 1946 dispose d’une tourelle double de 203mm accompagnée par quatre canons de 130mm en affûts simples sous masque et sur plate-forme rotative permettant le tir contre terre et contre la mer. Ces affûts simples sont installés à chaque coin du fort. Cette organisation est identique à celles des forts défendant les accès à la baie de Cam-Ranh.
La DCA  du fort est assurée par douze canons de 37mm Schneider modèle 1941 installés seulement en 1947. La défense rapprochée du fort est assurée par des casemates indépendants, quatre casemates armés chacun de deux mitrailleuses de 7.5mm

Au nord, c’est le Fort Ducos qui assure la défense de la grande rade avec le même armement que le Fort Montravel rendant inexpugnable un magnifique plan d’eau pouvant accueillir selon les calculs une escadre composée d’un porte-avions, de deux à trois cuirassés, de leurs escorteurs et de plusieurs croiseurs.

-La défense du port n’est pas oubliée avec la construction du Fort de l’ilôt Brun sur l’ilôt du même nom. Si les deux forts précédents devaient tenir à distance une escadre ennemie, ce fort était destiné à la défendre rapprochée du port avec pour armement deux canons de 130mm en affûts simples sous masque et sur plate-forme rotative permettant donc le tir contre terre et contre but flottant.

Ils sont relayés quatre canons de 75mm antiaériens et antisurface. La DCA était assurée par six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 et la défense rapprochée assurée par quatre tourelles démontables sur encuvement en béton, chaque tourelle disposant d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm.

Le pendant nord du Fort de l’ilôt Brun est Fort Nouville situé sur l’Ile de Nou. Son armement est identique à celui du fort de l’ilôt Brun.

La défense antiaérienne de la base est assurée par une batterie dédiée équipée de six canons de 90mm modèle 1926 en trois tourelles doubles montés sur plate-forme rotative et huit canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40.

La garnison de la base de Nouméa se compose d’une compagnie de fusiliers marins _la 1ère compagnie de fusiliers marins du Pacifique_ en plus des compagnies d’ouvrage chargés d’armer les fort défendant la base. En temps de guerre, cette compagnie doit être renforcée par les unités de l’armée de terre stationnée sur place.

La défense terrestre de Nouméa n’est pas oubliée et se confond avec celle de Tantouta où est implantée la base aéronavale. De petits casemates d’infanterie et des tourelles démontables sont installés pour protéger la BAN et les approches de Nouméa.

Navires stationnés à Nouméa en septembre 1948

-Aviso colonial Rigault de Genouilly

-Patrouilleur La Poursuivante

-Canonnière L’Audacieuse

-Chasseurs de sous-marins CH-47 et CH-48

Pour faire face à  la montée en puissance inévitable de la base, le commandement local décide de commander à «L’Arsenal de Nouméa» plusieurs unités de soutien, quatre petits patrouilleurs pouvant servir de remorqueur.

La commande de remorqueurs, de pousseurs et même d’un dock flottant pour sous-marins est sérieusement envisagée auprès de chantiers australiens mais aucune commande n’est passée avant septembre 1948.

O-Station navale de Papeete

Avant propos

La colonisation française à commencé en 1842 par la signature d’un traité de protectorat avec les souverains de Tahiti. Cette situation perdure jusqu’en 1880 quand le roi Pomare V fait dont de ses territoires à la France, donnant naissance aux Etablissements Français de l’Océanie.

Une base est établie à Papeete mais cette base n’est pas destinée à servir de véritable point d’appui mais plutôt une base de souverainté. L’attaque de Von Spee en 1914 montre l’utilité de fortifications limitées mais bien réelles.

Rien n’est pourtant réalisé avant 1942 quand la décision est prise de protéger le port de Papeete contre un coup de main. On décide également d’améliorer les capacités d’entretien même si il ne s’agit pas de créer un véritable Arsenal parfaitement équipé dont l’utilité serait des plus douteuses.

Installations

La station navale est installée au sein même du port de Papeete, une zone militaire est établie en septembre 1943 pour pouvoir accueillir les navires des Forces Navales Françaises du Pacifique (FNFP).

Les installations d’entretien sont tout de même importantes avec un dock flottant de 150m commandé aux Etats Unis et livré en 1943. Des ateliers et une fonderie ont également été construites pour soutenir les forces de souveraineté. Une cale de 100m à également été construite, cale construisant des navires civils et militaires.

Les fortifications destinées à défendre Papeete se composent de deux points d’appui armés chacun d’un canon de 130mm modèle 1919 sur plate-forme rotative et sous bouclier, de deux canons de 75mm antiaériens et de mitrailleuses de 7.5mm pour la défense rapprochée.

Une compagnie de fusiliers marins de recrutement local, la 2ème CFMP assure la défense de Papeete.

Navires basés à Papeete en septembre 1948

-Aviso colonial D’Iberville

-Patrouilleur La Bayonnaise

-Canonnière L’Etourdi

18-Bases et Arsenaux (10)

M-Base navale de Cam-Ranh et les autres implantation de la marine en Indochine

Indochine

Indochine

Un long débat

A la fin des années trente, ressurgit le débat des bases de la marine en Extrême Orient. Si les Etats-Unis bénéficie d’une base parfaitement outillée à Cavite en baie de Manille et d’une autre à Subic Bay, que les britanniques peuvent s’appuyer sur le «Gibraltar de l’Extrême d’Orient» à savoir Singapour, la France ne bénéficie pas d’un tel luxe.

Outre un manque de budget pour une telle base, on est réticent en France à investir dans des infrastructures qui tomberaient immanquablement dans les mains japonaises si Tokyo souhaitait s’emparer de l’Indochine.

Pourtant au début 1940, décision est prise d’implanter une base parfaitement outillée en Indochine pour permettre à une escadre importante (cuirassés et porte-avions) de pouvoir opérer en Mer de Chine Méridionale.

Il faut donc prévoir un espace protégé suffisamment vaste, un espace aisément défendable tant en direction de la terre que de la mer et un espace pouvant accueillir un arsenal bien outillé.

Plusieurs sites sont candidats. Une base à l’embouchure de la rivière Saïgon est vite écartée tout comme une base dans le Golfe de Siam. Cela dissuaderait la Thaïlande mais l’ennemi principal est le Japon et non la Thaïlande.

Haïphong sera idéalement placée pour opérer dans le Golfe du Tonkin mais le site est bien trop vulnérable aux bombardiers japonais venus de Chine continentale et de l’île d’Haïnan.

Un temps le site de Tourane tient la corde mais finalement, en juin 1940, c’est la baie de Cam-Ranh située à 290 km au nord-est de Saigon qui est sélectionné. Cet site n’était pas inconnu pour la marine qui l’utilisait déjà comme mouillage forain et l’avait fortifié partiellement.

Outre cette grande base (dont l’inauguration est prévue pour 1944), d’autres travaux vont être menés pour améliorer les capacités de survie des FNEO qui en 1948 vont atteindre un format plus que respectable avec un porte-avions léger, un croiseur lourd, un croiseur léger, deux torpilleurs d’escadre, quatre torpilleurs légers et deux sous-marins.

Les travaux suivants sont ainsi menés :

-Modernisation de l’Arsenal d’Indochine à Saïgon. La forme est agrandie passant de 152 à 190m, les ateliers sont modernisés avec notamment des machines outils permettant la fabrication d’armes légères et de munitions.

-Aménagement de mouillages protégés à Tourane et Kompong San

-Modernisation du port d’Haïphong pour servir de base de ravitaillement et de base opérationnelle avancée notamment pour les sous-marins.

Base navale de Cam-Ranh

Base navale de Cam-Ranh

Base navale de Cam-Ranh

La ville de Cam-Ranh est située à 290 km au nord-est de Saïgon au fond d’une vaste baie bien abritée qui rappelle par bien des côtés Brest voir Toulon. Petite ville avec un port de pêcheur, la baie sert régulièrement de mouillage pour les navires français déployés dans la région.

La décision prise en juin 1940 d’aménager une base parfaitement outillée dans la baie de Cam-Ranh entraine d’importants travaux et d’importants bouleversements pour la petite ville qui devient une métropole qui certes ne rivalise pas avec Hanoï mais qui est tout de même capable de tenir tête à Saïgon voir Haïphong _principal port de commerce de l’Indochine française_

Les travaux commencent rapidement, profitant d’une étude menée dès 1930 à titre informel sur demande du gouverneur général d’Indochine de l’époque, Pierre Pasquier qui rêvait de mener une politique musclée de dévellopement industriel en Indochine, de faire de la principale colonie française d’Asie pas simplement un territoire exportateur de matières premières mais une vraie puissance industrielle au risque de concurrencer l’industrie de la lointaine métropole.

Dans son projet, Cam-Ranh devait être le principal port d’Indochine, un port capable d’accueillir les plus gros navires du moment et même des navires dont la taille paraissait inimaginable à l’époque.

La base navale de Cam-Ranh va ainsi être composée de trois sous ensembles répartis sur les rives de la baie :

-Au sud-est, la partie opérationnelle de la base où sont amarrés les navires opérationnels et ceux en escale en Indochine. Cette partie regroupe également des dépôts de carburant et de munitions ainsi que des logements.

-Au sud de la baie est aménagée un Arsenal avec les formes de radoub et les ateliers, d’abord concentrés à bord de l’Albert Caquot puis s’étendant à terre dans des installations en théorie démontables ou du moins aisément «détruisibles».

-A l’ouest, en face de la base navale, l’annexe aéronavale avec deux pistes, des ateliers de réparations, des dépôts de carburant et de munitions. Les hydravions amérissaient dans la baie puis regagnaient un plan d’eau protégé par deux digues artificielles avant d’être mis au sec.

Ce choix d’une dispersion des installations ne fit pas l’unanimité en partie parce qu’elle rendait plus difficile la défense de la base qui pouvait être aisément scindés en trois éléments par l’avancée ennemie.

Il fût donc décidé d’établir de solides défenses au niveau du front de mer et de considérer les trois sous-ensembles comme des éléments indépendants qui en cas de menace extérieure se replieraient sur eux mêmes, formant autant de points de fixation.

Installations d’entretien

-L’Arsenal de Cam-Ranh ou Centre d’Entretien et de Soutien (CES) Albert Caquot est donc implanté au sud de la baie. C’est le dernier cri en matière de base de soutien de la marine ce qui est ironique quant on sait que cette base est la plus menacée de toutes les bases navales françaises dans le monde peut être avec Dunkerque.

Les travaux concernant l’Arsenal sont les premiers à être lancés car les plus importants en terme de génie civil. Pas moins de trois bassins de radoub sont prévus, bassins pouvant accueillir tous les navires de la marine nationale y compris les cuirassés de classe Alsace.

D’est à l’ouest, de l’intérieur des terres à la mer, nous trouvons successivement le bassin n°1 (265m de long sur 40m de large), le bassin n°2 et le bassin n°3, ces deux bassins mesurant tous les deux 200m de long sur 20m de large. Ces trois bassins sont inaugurés en 1944.

Dans un premier temps, les installations d’entretien sont embarqués à bord du navire-atelier Albert Caquot arrivé en Indochine le 25 mars 1944 et qui devient ponton atelier en septembre 1946. Il est solidement amarré et des extensions à terre sont aménagés.

Si la majorité des ateliers sont installés à bord du CES Albert Caquot, une fonderie est installée à terre en 1947 ainsi que la majorité des stocks de pièces détachées.

Installations opérationnelles

-Le coeur opérationnel de la base est donc implanté au sud-est, de l’autre côté de la péninsule qui ferme en grande partie la baie. Ce choix est d’une logique cartésienne : c’est l’endroit le plus profond de la baie avec une profondeur naturelle de -20m ce qui permet d’accueillir tous les navires en service dans la marine nationale.

Les travaux commencent en mars 1941 avec le recours à l’explosif et à de puissants engins de terrassement venus des Etats Unis. 10 km de linéaire de quai sont ainsi construits protégés par deux digues artificielles de 200m de long, créant un mouillage semi-protégé.

En arrière des linéaires de quai, nous trouvons une route asphaltée et une voie de chemin de fer à voie étroite (60cm) destiné au ravitaillement des navires et à la manoeuvre de quatre puissantes grues (8 tonnes). Des dépôts souterrains de munitions et de carburant sont aménagés sans oublier les postes de commandement, les logements et les «pieds dans l’eau», les défenses côtières.

-La base aéronavale de Cam-Ranh est située sur la rive opposée à la base navale. Elle dispose de deux longues pistes en dur, de trois pistes courtes de secours (soigneusement camouflées), d’ateliers de réparations, de dépôts de carburant et de munitions.

Des hangars pour hydravions sont aménagés tandis que les avions sont parqués au bord des pistes avec des filets de camouflage pour les dissimuler à l’observation ennemie.

Fortifications

En 1939, la baie de Cam-Ranh dispose déjà de positions fortifiées en l’occurence quatre batteries légères :

-Batterie de l’île de Tagne avec 4 canons de 138mm modèle 1910 sur affût modèle 1919-25

-Batterie de la Vigie avec 3 canons de 138mm modèle 1881 sur affût modèle 1917

-Batterie de Nha Gu avec 4 canons de 75mm modèle 1908 sur affût modèle 1908-18

-Batterie de Batroi avec 4 canons de 75mm modèle 1881 sur affût modèle 1916

Ces batteries sont désactivées et tout est remis à plat pour protéger cette nouvelle base navale car certaines batteries se trouvaient dans l’emprise de la base opérationnelle.

Le plan arrêté en janvier 1942 prévoit deux forts principaux pour verrouiller l’accès à la baie, des positions dites de campagne (à armer en cas de guerre avec des pièces de campagne) pour obtenir un front de mer entièrement protégé.

L’Arsenal doit être protégé par des ouvrages fortifiés de type Maginot tout comme la base aéronavale, formant deux ensembles indépendants mais les champs de feu sont conçus pour se recouper.

Des travaux complémentaires doivent avoir lieu en cas de menace avérée sur l’Indochine, des tranchées doivent être creusées et des ouvrages de campagne construits pour transformer Cam-Ranh en un bastion inexpugnable.

Le dispositif du front de mer s’appuie donc sur deux forts installés de part et d’autre de la passe, les deux forts étant jumeaux par l’équipement et la puissance de feu. Fait qui démontre l’importance de cette position, les pièces d’artillerie sont neuves et non récupérées sur des navires désarmés.

Le cœur de chaque fort est constituée par une tourelle double équipée de deux canons de 203mm modèle 1940 identiques à ceux montés sur les Saint Louis, cette tourelle double étant appuyée par quatre canons de 152mm modèle 1931 en affûts simples sous masque et plate-forme rotative permettant le tir contre terre et contre but flottant.

La DCA n’est pas oubliée et est même plutôt soignée avec six canons de 90mm modèle 1939 en trois tourelles doubles et douze canons de 37mm modèle 1941 en affûts doubles.

La défense terrestre est assurée par quatre jumelages équipés d’un canon de 47mm et de deux mitrailleuses de 7.5mm.

Chaque fort est armée par une compagnie d’ouvrage pouvant si besoin est être renforcée par des unités de l’armée de terre.

Le reste du dispositif du front de mer est composé de huit emplacements pour des pièces d’artillerie tractée de 105 et de 155mm qui doivent être mis en place par l’artillerie coloniale en temps de guerre. Des casemates pour l’infanterie sont également prévus pour se défendre contre un éventuel débarquement.

L’Arsenal est défendu par quatre ouvrages «type Maginot» équipés chacun d’une cloche d’observation et de tir avec un canon de 25mm et une mitrailleuse de 7.5mm et quatre jumelages avec un canon de 47mm et deux mitrailleuses de 7.5mm. Deux mortiers de 81mm complètent le dispositif.

La défense antiaérienne de l’Arsenal est assurée par douze canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en affûts doubles.

Une compagnie d’ouvrages est chargée d’armer les ouvrages fortifiés et les pièces de défense antiaérienne.

La défense de la base aéronavale est assurée par des ouvrages plus légers que ceux de l’Arsenal avec six petits casemates équipés de quatre jumelages, le jumelage avant est armé d’un canon de 47mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm alors que les trois autres jumelages sont équipés de deux mitrailleuses de 7.5mm. La défense antiaérienne de la base aéronavale est assurée par douze canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en affûts doubles.

La défense terrestre de la base est assurée par le Régiment de Fusiliers Marins de l’Indochine (RFMI), une unité créée en 1945 pour défendre cette base.

Elle est organisée en une compagnie d’état major, quatre compagnies de fusiliers, une compagnie régimentaire d’engins (canons antichars de 47mm, mortiers de 81mm et mitrailleuses de 13.2mm) et une compagnie de chars de marine équipée de Somua S-40.

Navires stationnés à Cam-Ranh en septembre 1948

-Croiseur lourd Tourville _navire-amiral des FNEO_

-Croiseur léger Duguay Trouin

-Porte-avions  Alienor d’Aquitaine

-Torpilleurs d’escadre Berthier et Tirailleur

-Torpilleurs légers Le Niçois Le Savoyard Le Béarnais et Le Catalan (7ème DT)

-Canonnières La Dédaigneuse et La Lurone

-Aviso-dragueurs Chevreuil Annamite Matelot Leblanc et Amiral Sénès (6ème DEL)

-Pétrolier Niger

-Pétrolier ravitailleur d’Escadre Rhône

-Remorqueur de haute mer Taureau

-Remorqueur de 1000ch Le Valeureux

-Remorqueurs de 750ch Jasmin Lys Pivoine

-Remorqueur de 600ch Padaran

-Remorqueurs de 300ch Nha Dé et Donnaï

-Gabare L’Entreprenante

Arsenal d’Indochine (Saïgon)

Bassin de l'Arsenal d'Indochine à Saïgon

Bassin de l’Arsenal d’Indochine à Saïgon

Cet arsenal à connu une existence mouvementée. Si le premier bassin à été inauguré en 1888 ce n’est qu’après la première guerre mondiale que l’arsenal d’Indochine (son nom officiel) voit le jour plus précisément en 1922 avec des installations réduites. Si réduites qu’il est supprimé en 1936, ses installations étant reprises par le port de commerce de Saïgon.

La marine nationale changea d’avis et le repris en 1940 pour permettre à une force maritime conséquente d’être réparée sur place, augmentant ainsi sa survie opérationnelle. La forme est ainsi agrandie à 190m pour permettre le carénage d’un croiseur.

Les ateliers sont modernisés et prévoyance salvatrice, des machines à outils sont installées pour produire des armes légères jusqu’au mortier de 81mm sans oublier les munitions.

En dépit de l’ouverture de la base de Cam-Ranh, des navires restent basés à Saïgon dans le port de commerce. En septembre 1948, les navires suivants y sont basés :

-Aviso colonial Amiral Charner

-Patrouilleur Branlebas

-Canonnière Marne

-Cannonières My Tho Tourane Francis Garnier et Song Do

-Chasseurs de sous-marins CH-45 et CH-46

Haïphong

Le grand port du nord de l’Indochine aurait pu faire un candidat à la grande navale en Indochine mais au final, ce port ne fût pas retenu en dépit de sa situation idéale dans le Golfe du Tonkin. La menace aérienne du à sa proximité avec la Chine l’élimina.

Il fût cependant décidé d’aménager une partie du port en zone militaire, un poste avancé de ravitaillement solidement protégé. Quelques navires sont cependant basés, notamment des unités légères.

250m de linéaires de quai sont construits avec une digue artificielle, créant un bassin protégé réservé aux navires militaires basés à Haïphong ou en escale pour se ravitailler en carburant, en munitions, vivres et pièces détachées.

Deux batteries côtières légères assurent la défense des accès du port avec pour chacune deux canons de 130mm sur affût tournant sous masque, deux canons de 75mm à tir contre but flottant et une DCA composée d’une tourelle double de 90mm (deux canons de 90mm modèle 1926) et de six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40.

La défense terrestre d’Haïphong partie intégrante de la «Ligne Doumer» est assurée par de petits blockhaus d’infanterie équipés d’un affût jumelé (un canon de 47mm et une mitrailleuse de 7.5mm) et de deux mitrailleuses de 7.5mm.

En septembre 1948, les navires suivants sont basés à Haïphong

-Aviso Nancy stationnaire ne prenant plus la mer depuis juin 1947. Son désarmement à été repoussé par le début du conflit en Europe.

-Patrouilleur La Cordelière. Cet ancien torpilleur de classe La Melpomène devient à son arrivée en Indochine navire-amiral de la Flottille Côtière du Nord (FCN) chargée de missions de souveraineté avec pour équipement six jonques armées, quatre patrouilleurs de construction locale et deux canonnières fluviales, la canonnière Bassac à Hué sur la rivière des Parfums et le Tonle Sap sur le fleuve Rouge

-Aviso Lassigny utilisé comme ravitailleur de sous-marins

-Sous-marins Germinal et Thermidor (23ème DSM)

Tourane

Site un temps envisagé pour la grande base navale en Indochine, le site de Tourane (aujourd’hui connue sous le nom de Da Nang) est transformé en mouillage protégé avec une digue artificielle et des installations de ravitaillement installées sur la rive à proximité de l’embouchure de la rivière Han.

Les défenses sont implantées de part et d’autre de l’embouchure de la rivière Han avec un total de deux canons de 130mm en affûts simples sous masque, quatre canons de 90mm modèle 1926 en deux affûts doubles et six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40.

Kompong San

La montée en puissance de la marine thaïlandaise dans les années trente et son tropisme japonais inquiète Saïgon qui décide d’aménager un mouillage protégé sur le golfe de Siam. Après une campagne de prospection, le site de Kompong Sam au Cambodge est choisit.

La campagne de dragage à lieu en 1943/44. Deux chenaux balisés sont réalisés ainsi que deux mouillages au centre d’une vaste baie pour les escales temporaires. Le point d’appui est réalisé à l’entrée du golfe à l’est.

Une digue empierrée est réalisée et 200m de linéaire de quai établie avec système de ravitaillement protégé et grues mobiles sur rails. A ces installations de ravitaillement s’ajoutent des ateliers de réparations et des locaux vie. Une piste de fortune est également construite pour le ravitaillement même si la baie soit suffisamment vaste pour permettre le ravitaillement par hydravions.

La défense de ce mouillage est assurée par deux points d’appui fortifiés à l’est et à l’ouest pour empêcher une flotte ennemie de mouiller dans ce golfe.

Chaque point d’appui fortifié se compose de deux canons de 130mm en affûts simples sous masque, deux canons de 75mm antiaériens en affûts simples et six canons de 25mm Hotchkiss. La défense terrestre est assurée par quatre tourelles démontables installés sur un trou en maçonnerie, chaque tourelle disposant d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm.

Fortifications : Cap Saint Jacques et estuaire de la rivière Saïgon

Le Cap Saint Jacques n’est pas une base navale mais une forteresse destinée à couvrir les approches de Saïgon. Sa mise en défense avait déjà été réalisée au 19ème siècle mais ces travaux avaient réduits à néant par le renvoi en métropole des pièces d’artillerie lourde.

Un projet de « refortification » de ce point d’appui est assuré en 1946 avec une tourelle double de 152mm montée sur un encuvement en béton. Son action est relayée par huit canons de 90mm modèle 1939 en quatre affûts doubles montés aux quatre coins de la batterie pour le tir antiaérien et contre but surface voir contre terre. La DCA légère est assurée par six canons de 25mm.

La protection rapprochée de l’estuaire de la rivière Saïgon est assurée par deux petits points d’appui équipés pour chacun d’un canon de 130mm, de deux canons antiaériens de 75mm et de quatre canons antiaériens de 25mm. La défense rapprochée terrestre est assurée par quatre petits casemates équipés chacun de deux mitrailleuses de 7.5mm.

18-Bases et arsenaux (7)

H-Base navale de Mers-El-Kébir

Un besoin ancien enfin satisfait

En surnomant ce lieu «Portus divinus» (port divin), les romains ont été parmis les premiers à se rendre compte du caractère exceptionnel de ce port, bien protégé et bien abrité, probablement le meilleur d’Afrique du Nord avec Bizerte.

Cela n’échappa aux différents belligerants du bassin méditerranéen qui l’occupèrent tour à tour qu’il s’agisse des pirates barbaresques, des ottomans, des espagnols et des portugais jusqu’à la France en 1830.

Les premiers travaux importants eurent lieu à partir de 1868 mais l’investissement dans cette base était bien inférieur à celui engagé à Brest, Toulon ou même Bizerte.

Tout change avec l’arrivée de Mussolini au pouvoir et l’instabilité chronique de l’Espagne. En 1936, un plan d’équipement est voté pour créer une base complète à Mers-el-Kebir, base qui doit être capable d’accueillir et d’entretenir des cuirassés.
Le projet permet la création d’une véritable base opérationnelle même si au niveau de l’entretien, les unités de la 4ème Escadre devaient se rendre à Toulon ou à Bizerte notamment pour les grands carénages.

Les travaux ne commencent réellement qu’en 1939 mais sont accélérés à partir de 1941. Les importants budgets débloqués permettent à l’essentiel des travaux d’être terminés en 1946 même si depuis longtemps, les navires de la 4ème Escadre s’y abritaient.

Description générale du site

Le site était naturellement à l’abri des éléments mais le projet voté en 1936 voit la construction de deux jetées, une Jetée Nord et une Jetée Est d’une longueur cumulée de deux kilomètres, créant une vaste étendue d’eau bien protégée appelée Grande Rade.

De nouveaux quais sont construits au pied du fort de Mers-El-Kébir et entre le village de Mers-El-Kébir et celui de Saint André, des quais baptisés Quai du Viaduc Quai du Santon et Quai Saint André et qui abritaient les torpilleurs d’escadre, les contre-torpilleurs,les sous-marins, les pétroliers et les navires légers.

Trois môles baptisés Môle Nord Grand Môle et Môle triangulaire permettent la création d’une Darse Pétrolière et d’une Darse des Subsistances destinées comme son nom l’indique au ravitaillement des navires de la 4ème escadre. Les pétroliers et les cargos chargés de compléter les stocks et les réservoirs de mazout s’y amarrent pour débarquer leur chargement.

Les travaux intègrent un port de pêche à l’enceinte de la base ce qui inquiètent certains officiers qui souhaiteraient avoir une base totalement sous son contrôle. Quand éclate la guerre en septembre 1948, le port de pêche est placé sous contrôle militaire ce qui engendre un certain nombre de servitudes militaires pour les pêcheurs.

A l’est est aménagé un Port des Travaux destiné comme son nom l’indique à l’entretien des navires de la 4ème Escadre. Donnant sur une Grande Darse, on trouve un slipway de 120m inauguré en mars 1942. On trouve également un dock-flottant de 90m livré en septembre 1940, un ponton de 120m et un dock-flottant de 210m livré en février 1943. C’est là que stationnent les remorqueurs.

Entre la digue de la Grande Darse et la Jetée Est, on trouve un espace où mouillent les navires désarmés avant qu’ils ne retrouvent le cimetière naval du Bregaillon.

A terre, les fortifications sont modernisées et des installations de commandement sont construites sous-terre.

Fortifications

En septembre 1939, la défense du secteur Oran/Mers-El-Kébir/Arzew est assurée par les installations suivantes :

-A l’ouest de Mers-El-Kébir, on trouve la batterie du Cap Falcon avec deux canons de 95mm appuyés par des batteries antiaériennes à Aïh-el-Turk et Murjadjo (4 canons de 75mm chacun)

-Sur la pointe nord fermant la baie de Mers-El-Kébir on trouve deux canons de 75mm qui appuient la batterie du Santon équipée de 4 canons de 194mm.

-Dans la région d’Oran, nous trouvons la batterie antiaérienne du Marabout avec quatre canons de 75mm, la batterie Gambetta avec quatre canons de 120mm, la batterie de l’Espagnole avec ses deux canons de 75mm, la batterie du Cap Canastel équipée de trois canons de 240mm, la batterie du Cap de l’Aiguille armée de 2 canons de 95mm et enfin la batterie défendant le petit port d’Arzew avec 2 canons de 75mm.

L’importance de la position de Mers-El-Kébir explique les importants travaux menés entre 1944 et 1948 pour rendre cette position inexpugnable depuis la mer, la menace d’une attaque terrestre étant assez limitée pour ne pas dire iréaliste.

-Les batteries du cap Canastel et du Santon restent armées de canons de 194mm et de 240mm encore en bon état. Les positions sont améliorées avec une reprise des positions et une amélioration de la protection.

-Les batteries du Cap Falcon, Kébir,Gambetta,Espagnole et Cap de l’Aiguille armés d’un assortissement de canons de divers calibres reçoivent chacun deux canons de 152mm (des pièces neuves et d’autres récupérées sur les cuirassés Richelieu et Jean Bart) montés sur plate-forme rotative et sous masque.

-Les batteries antiaériennes équipées de canons de 75mm sont réarmés avec quatre canons de 90mm modèle 1939 en deux affûts doubles.

La défense antiaérienne de la base de Mers-El-Kébir est assurée par huit canons de 90mm modèle 1939 en quatre affûts doubles et seize canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en affûts doubles montés sur camions, permettant une défense mobile.

La défense terrestre est assurée par une compagnie de fusiliers marins, la 6ème Compagnie de Fusiliers Marins (6ème CFM) qui disposent de postes de contrôle semblables à des blockaus de campagne.

Navires basés à Mers-El-Kébir au 5 septembre 1948

Jetée Nord

Cette zone étant la plus profonde de la rade, c’est naturellement là que sont mouillés les «gros» de la 4ème Escadre en l’occurence les navires suivants :

-Cuirassé Bretagne

-Porte-avions Commandant Teste

-Croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg

-Cuirassé Jean Bart

-Cuirassé Bourgogne

-Croiseur léger Latouche-Treville

-Croiseur léger Condé

-Croiseur léger Gambetta
Quai du Viaduc

C’est l’antre des torpilleurs d’escadre de la 4ème Escadre en l’occurence douze navires en septembre 1948 :

-Torpilleurs d’escadre Le Hardi et L’Epée chargés de la protection du Dunkerque

-Torpilleurs d’escadre Le Lansquenet et Le Fleuret chargés de la protection du Strasbourg

-Torpilleurs d’escadre L’Eveillé et L’Alerte chargés de la protection du Bretagne

-Torpilleurs d’escadre Hussard et Spahi chargés de la protection du Commandant Teste

-Torpilleurs d’escadre L’Opiniâtre et L’Aventurier chargés de la protection du Jean Bart

-Torpilleurs d’escadre Lannes et Augereau chargés de la protection du cuirassé Bourgogne

Quai du Santon

Si le quai du Viaduc est l’antre des torpilleurs d’escadre, son voisin du Santon est le cadre où s’amarrent les contre-torpilleurs et les sous-marins de la 4ème Escadre.

-Contre-torpilleur Magon (4ème DCT)

-Conre-torpilleur Dunois (4ème DCT)

-Contre-torpilleur La Hire (4ème DCT)

-Contre-torpilleur Le Terrible (10ème DCT)

-Contre-torpilleur Le Triomphant (10ème DCT)

-Contre-torpilleur L’Indomptable (10ème DCT)

-Sous-marin Minerve (12ème DSM)

-Sous-marin Junon (12ème DSM)

-Sous-marin Cerès (12ème DSM)

-Sous-marin L’Hermione (14ème DSM)

-Sous-marin Clorinde (14ème DSM)

-Sous-marin L’Andromède (14ème DSM)

-Sous-marin L’Andromaque (18ème DSM)

-Sous-marin L’Amirde (18ème DSM)

-Sous-marin L’Artemis (18ème DSM)

-Sous-marin La Cornélie (18ème DSM)

-Sous-marin Emeraude (7ème DSM)

-Sous-marin Corail (7ème DSM)

-Sous-marin Escarboucle (7ème DSM)

-Sous-marin Agate (7ème DSM)

Quai Saint André

C’est à cet endroit que sont amarrés hors missions de déchargement les pétroliers et les cargos. Des navires légers de combat sont également amarrés à ce quai.

-Pétrolier-caboteur Aube

-Ravitailleur rapide Tarn

-Ravitailleur rapide La Baïse

-Pétrolier-ravitailleur d’escadre La Medjerda

-Ravitailleur d’hydravions Sans Reproche

-Aviso mouilleur de mines Les Eparges

-Aviso-dragueurs Commandant Bory, du Commandant Delage, du Commandant Duboc et du Commandant Rivière (2ème DEL)

-Chalutiers armés La Toulonnaise et La Sétoise

-Chasseurs de sous-marins CH-13 et CH-14

Port des Travaux

-Remorqueur de haute-mer L’Ours

-Remorqueur de 1000ch Cotentin

-Remorqueur de 600ch Esterel Palmier Tatihou

-Remorqueur de 750ch Amarante

-Gabares L’Ardente et La Performante

18-Bases et arsenaux (3)

C-Base navale de Brest

Plan général de la rade de Brest

Plan général de la rade de Brest

Avant propos

Les bases navales en particulier et les ports en général ne sont pas installés n’importe où mais généralement dans des lieux accessibles et aisément défendables. Dans ce cas, le site de Brest est remarquable.

C’est comme si la nature avait tout fait que pour l’homme y implante une base ou un port important avec un vaste plan d’eau protégé des vents, un fleuve côtier pénétrant assez loin dans les terres ce qui facilite les communications avec son hinterland et surtout un accès très facile à défendre car le Goulet est non seulement étroit mais en plus, un haut fond oblige l’assaillant à serrer au nord ou au sud ce qui facilite l’action des batteries côtières.

Les premiers travaux commencent au milieu du 17ème siècle sous l’impulsion de Richelieu dont l’oeuvre pour la marine est souvent éclipsée par celle de Colbert et ne cesseront jamais jusqu’au 20ème siècle.

La Rade-Abri

C’est le cœur de la base navale de Brest, un cœur opérationnel et de soutien avec des installations d’entretien importantes.

Elle commence à voir le jour au 19ème avec la construction d’une jetée Sud de 1500m entre 1889 et 1896 suivit d’une jetée Ouest de 200m entre 1895 et 1900m. Entre 1900 et 1905, la jetée Sud est allongée sur 750m portant sa longueur à 2050m.

A cette époque, la Rade Abri est protégée par trois jetées : Ouest, Sud et Est avec trois accès mais cette situation change au début des années trente avec la fermeture de la passe Ouest, ne laissant plus que deux accès : la Passe de l’Est entre le Château et la Jetée Est et la Passe du Sud entre la Jetée Est et la Jetée Sud.

Le long de sa jetée on trouve le groupe-école Armorique jusqu’en 1943 et c’est là que s’amarre les cuirassés de la 1ère Escadre ainsi que les deux porte-avions. Un projet d’épis perpendiculaires pour faciliter l’amarrage des grandes unités n’à pas le temps de voir le jour avant le début du second conflit mondial.

Cette vaste étendue d’eau artificielle intègre plusieurs zones géographiques comme le Quai des Flottilles où s’amarrent les contre-torpilleurs et les croiseurs, le Bassin des Torpilleurs qui comme son nom l’indique abrite les torpilleurs d’escadre (et les corvettes) et qui intègre également le Quai d’Armement.

Ce Quai d’Armement fait partie intégrante de la zone technique du Laninon, une zone importante pour les travaux notamment des plus grandes unités de la Royale.

Elle dispose en 1939 de deux bassins de radoub, les formes n°8 et n°9 creusées entre 1910 et 1916 et mesurant 250m de long sur 36m de large.

Ces deux formes pouvaient accueillir un Dunkerque ou un Richelieu mais pas une unité de classe Alsace ce qui nécessite la construction d’une nouvelle forme. En 1938, sont lancés les travaux pour deux formes, une forme n°10 installée à l’est du bassin n°8 et une forme n°11 installée à l’ouest du bassin n°9.
La forme n°10 destinée à la construction de grandes unités est la priorité de la marine et cette forme est inaugurée en mars 1942 alors qu’elle affichait 275m de long, 58m de large et un tirant d’eau de 13m, largement suffisant pour accueillir un cuirassé de classe Alsace. Prolongée à 300m, elle devait atteindre 360m de long mais la guerre interrompit les travaux.

La forme n°11 est inaugurée en janvier 1945 et aligne des dimensions différentes avec 320m de long (360m initialement prévus), 48m de large à l’entrée (58m à la fin du bassin) et un tirant d’eau de 13m.

A l’est de la zone du Laninon, La Pointe était une zone jusque là déserte mais à la fin des années trente, décision est prise de la transformer en zone technique.

Deux cales sont construites, des cales capables de construire et de caréner des unités légères, la cale Penfeld n°1 de 220m de long et la cale Penfeld n°2 de 175m de long, ces deux cales remplaçant à partir de 1947 la Cale du Point du Jour.

Cette zone technique de la pointe dispose également d’un atelier dédié au travail du métal, des magasins de stockage et une zone dédiée à l’artillerie navale.

Le Château

Cet emplacement est situé sur la rive gauche de la Penfeld. C’est le lieu de mouillage des remorqueurs, gabares et autres navires auxiliaires.

La Penfeld

La Penfeld est un fleuve côtier de 16km sur lequel s’est développé la ville et le port de Brest et jusqu’en 1865, elle était ouverte aux navires de commerce. A partir de cette date, c’est un site réservé à la Marine.

Ces rives abrite des ateliers, l’hôpital militaire et surtout pas moins de cinq formes de radoub qui comme leurs homologues du Laninon connaissent d’importantes modifications.

Le bassin n°1 dit Bassin Tourville est le seul bassin situé sur la rive gauche de la Penfeld. Il à été inauguré en 1683 modifié en 1745 puis en 1864. Long de 115m et large de 25m, il est modernisé en 1937 mais il est impossible de l’agrandir et le bassin 1 n’est  plus utilisé que pour les navires légers comme les torpilleurs, les torpilleurs légers, les corvettes et les sous-marins.

La construction du bassin n°12 à l’emplacement de la Cale du Point du Jour doit entrainer son déclassement effectif en pleine guerre en 1950. Le conflit terminé, il est abandonné jusqu’en 1960 quand il est transformé en musée avec l’installation au sec du sous-marin Casabianca encore aujourd’hui préservé comme musée.

Au lieu dit du Pontaniou se trouve les bassins n°2 et n°3. Ils ont pour origine quatre formes construites au 18ème siècle, les formes 1 et 2 étant construites entre 1752 et 1756, la forme n°3 entre 1755 et 1757 et la forme n°4 entre 1803 et 1820.

Devenues inadaptées aux navires modernes, elles sont fusionnées entre 1899 et 1902 et deviennent deux bassins, le bassin n°2 (regroupant les formes 1 et 4) et le bassin n°3 (regroupant les formes 2 et 3) longs de 178m et larges de 28m.

Ces deux bassins sont allongés à 190m et élargis à 30m, des travaux menés sans interrompre l’utilisation des bassins ce qui est une véritable gageure surtout que le terrain n’était pas facile.

Au delà du pont transbordeur (installé à l’origine à Bizerte), on trouve la zone dite du Salou avec trois bassins et la cale du Point au Jour.

A l’origine se trouvait une montagne de 25m de schiste qui fût arasée pour pouvoir construire le bassin n°6. Ce bassin construit entre 1822 et 1827 est un bassin à gravité, se remplissant en fonction des marées. Son utilisation est arrêtée à partir de 1940 pour permettre l’extension du bassin n°7.

Le bassin n°7 situé au nord du bassin n°6 est creusé en 1864-65. Mesurant à l’origine 118m de long sur 26m de large, il est étendu à 130m ce qui lui permet de caréner tous les navires jusqu’au contre-torpilleur.

Le bassin n°4 est creusé entre 1856 et 1865, la durée des travaux s’expliquant par la dureté du sol (du schiste). Ce bassin de 200m de long sur 35m de large sert aux carénages et aux constructions, ce bassin construisant partiellement les cuirassés Dunkerque Richelieu et Clemenceau. Il va ensuite être utilisé pour les carénages de toutes les unités jusqu’aux croiseurs lourds.

En face de ces trois (puis deux bassins) nous trouvons la Cale du Point du Jour qui à construit un grand nombre de navires dont tous les croiseurs lourds français (sauf le Tourville et les Saint Louis construits à Lorient).

Cette cale est désaffectée en 1947 quand sont inaugurées les cales installées à La Pointe. Un temps, on envisage d’y installer un atelier de préfabrication mais finalement, on décide de lancer les travaux pour une forme de radoub de 150m de long sur 25m de large, une forme qui porte le n°12 mais en septembre 1948, les travaux sont loin d’être achevés. Ce n’est qu’en septembre 1950 que ce bassin couvert (tirant d’air 30m) est inauguré.

L’Ile Longue

L'Ile Longue (date inconnue)

L’Ile Longue (date inconnue)

Cette presqu’ile (uniquement à marée basse, le cordon sablonneux n’étant franchissable qu’à marée basse) à été fortifiée dès le 17ème siècle par Vauban pour renforcer la protection de la base de Brest.

Ces fortifications sont peu à peu abandonnées au 19ème siècle. Ainsi durant la première guerre mondiale, un camp de prisonnier allemand est installé de 1914 à 1919. Après guerre, cette zone de la rade de Brest est abandonnée.

En 1943, le groupe-école Armorique y est mouillé pour libérer de la place dans une rade-abri et en 1945, on envisage d’y établir une véritable base-sous-marine pour y regrouper les sous-marins alors dispersés entre la rade-abri et la Penfeld.

L’isthme reliant l’Ile Longue à  la presqu’ile de Crozon est rendu insubmersible par des digues de béton et d’acier. Une route permet de relier la base de Lanvéoc-Poulmic à l’Ile-Longue.

Un mouillage protégé est dessiné par deux digues empierrées qui permet au groupe-école Armorique d’être mieux protégé lors des tempêtes tout comme les sous-marins qui entre deux exercices prennent l’habitude d’y mouiller.

La guerre approchant, les travaux ambitieux initialement prévus _bassins à flot pour le stationnement des sous-marins pouvant servir de formes de radoub protégés par des blockhaus, ouvrages de défense_ sont reportés sine die.
Une version austère de la base est construite avec des ateliers, des dépôts de carburant et de munitions (obus, torpilles, mines), des logements pour l’équipage et une batterie de défense antiaérienne avec huit canons de 25mm Hotchkiss.

Ce n’est que bien après guerre que le projet initial ira jusqu’à son terme mais ceci est une autre histoire qui sort de ce cadre.

Le Dépôt Naval de l’Atlantique (DNA) (cimetière marin de Landevennec)

En septembre 1941 est officiellement créé le Dépôt Naval de l’Atlantique (DNA) destiné à prendre en main et à gérer les navires désarmés en attendant qu’une décision soit prise : remise en service après modernisation ou modifications, démolition ou utilisation comme cibles.

Ce DNA à un lieu : Landevennec, une commune située sur une boucle de l’Aulne où depuis le milieu du 19ème siècle sont rassemblés les navires désarmés de la marine nationale.

Les années quarante voient un grand nombre de navires désarmés à tel point qu’à plusieurs reprises, il fallut faire de la place pour les nouveaux.

A partir du 15 mai 1943, le DNA dispose d’une base et quelle base puisqu’il s’agit rien de moins que l’ancien porte-avions Béarn qui servait de ponton. Il abritait des ateliers et des logements pour les ouvriers du DNA chargés de veiller au bon état des navires désarmés en évitant qu’une voie d’eau n’entraine le naufrage du navire.

Successivement, les navires suivants sont confiés aux bons soins du DNA :

-Le pétrolier Rhône remorqué à Landevennec le 7 octobre 1941 et toujours présent le 5 septembre 1948.

-Le chalutier armé La Sablaise remorqué à Landevennec le 12 août 1942 et toujours présent le 5 septembre 1948.

-Le torpilleur d’escadre Orage remorqué à Landevennec en septembre 1942 (date exacte inconnue) et est toujours présent le 5 septembre 1948.

-Le chalutier armé La Quimperoise est présent à Landevennec du 2 avril 1943 au 21 septembre 1945.

-Le torpilleur d’escadre Mistral est remorqué à Landevennec le 15 avril 1943 y est toujours présent le 5 septembre 1948.

-Le torpilleur d’escadre Siroco est présent à Landevennec du 21 avril 1943 au 12 avril 1946

-Le torpilleur d’escadre Cyclone est remorqué à Landevennec le 27 juin 1943 et y est toujours présent le 5 septembre 1948

-Le sous-marin Pascal est remorqué à Landevennec le 15 octobre 1943 et y est toujours présent le 5 septembre 1948

-Le sous-marin Henri Poincaré est remorqué à Landevennec le 31 janvier 1944 et y est toujours présent le 5 septembre 1948

-Le torpilleur d’escadre Brestois est présent à Landevennec du 18 avril 1944 au 17 juin 1947

-Le sous-marin Poncelet est présent à Landevennec du 21 juillet 1944 au 5 septembre 1946

-Le contre-torpilleur Chacal est remorqué à Landevennec le 7 septembre 1944 et y est toujours quatre ans plus tard

-Le contre-torpilleur Jaguar est remorqué au Dépôt Naval de l’Atlantique le 15 septembre 1944 et coulé comme cible le 14 mars 1946

-Le contre-torpilleur Léopard est remorqué au DNA de Landevennec le 5 octobre 1944 et y est toujours présent le 5 septembre 1948

-Le sous-marin Archimède est présente à Landevennec du 15 septembre 1944 au 18 mars 1947

-Le torpilleur d’escadre L’Adroit est présent à Landevennec du 8 janvier 1945 au 14 mars 1946, date à laquelle il est coulé comme cible en même temps que le Jaguar.

-Le torpilleur d’escadre Le Boulonnais est remorqué à Landevennec à partir du 10 janvier 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948.

-Le contre-torpilleur Panthère est remorqué à Landevennec le 13 juin 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948.

-Le sous-marin Achille est remorqué à Landevennec le 15 juin 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948

-Le contre-torpilleur Lynx est remorqué à Landevennec le 27 août 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948

-Le sous-marin Argo est remorqué à Landevennec le 5 septembre 1945 et y est toujours trois ans plus tard

-Le contre-torpilleur Bison est présent à Landevennec à partir du 8 novembre 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948

-Le contre-torpilleur Guépard est présent à Landevennec à partir du 30 novembre 1945 et y était toujours le 5 septembre 1948

-Le torpilleur d’escadre Le Fougueux est présent à Landevennec du 7 décembre 1945 au 12 septembre 1946

-Le contre-torpilleur Lion est présent à Landevennec à partir du 10 décembre 1945 et y est toujours le 5 septembre 1948

-Le torpilleur d’escadre Le Foudroyant est présent à Landevennec du 18 décembre 1945 au 14 juin 1947

-Le sous-marin Ajax est présent à Landevennec du 4 janvier 1946 au 5 septembre 1948 quand il est réarmé comme sous-marin école

-Le sous-marin Persée est présent à Landevennec du 8 juillet 1946 au 15 septembre 1947

-Le sous-marin Pasteur est présent à Landevennec du 12 octobre 1946 au 14 décembre 1947

-Le torpilleur d’escadre Le Frondeur est présent à Landevennec à partir du 22 décembre 1946.

Quand le conflit éclate, le DNA de Landevennec est loin d’être vide puisqu’il regroupe dans ce mouillage, serrés au chausse pied pas moins de huit contre-torpilleurs (Léopard Chacal Tigre Lynx Panthère Guépard Bison Lion), de cinq torpilleurs d’escadre (Cyclone Mistral Orage Boulonnais Frondeur), de cinq sous-marins (Pascal Henri Poincaré Achille Ajax Argo), de l’ancien chalutier armé La Sablaise et de l’ancien pétrolier Le Rhône.

Les fortifications

En vert, les principales positions fortifiées et en rouge, la base aéronavale du Lanvéoc-Poulmic et avec l'étoile, le DNA

En vert, les principales positions fortifiées et en rouge, la base aéronavale du Lanvéoc-Poulmic et avec l’étoile, le DNA

Comme nombre de bases de la marine nationale, les défenses de la place de Brest sont en 1939 dans un état lamentable, la faute à un sous-investissement et à dire vrai l’absence d’une menace réelle sur la principale base de la Flotte de l’Atlantique.

Quand éclate la guerre de Pologne, les fortifications de la place de Brest sont les suivantes :

-Aux Capucins, on trouve 3 canons de 240mm qui équipent également la batterie de Toulbroch qui dispose en sus de quatre canons de 105mm modèle 1893

-La batterie des Rospects dispose de quatre canons de 164mm modèle 1893 modifié 96 ainsi que deux canons de 75mm.

-Au Kerbonn et au lieu-dit La Chèvre sont implantés quatre canons de 164mm modèle 1893 modifié 1896.

-Au Minou, on trouve quatre canons de 105mm modèle 1893 alors qu’au Mengorn, se trouvent trois canons de 100mm et deux canons de 75mm.

-Au Portzic sont installés trois canons de 105mm, deux canons de 75mm pour la défense des passes et de quatre canons de 47mm modèle 1885.

-A la Pointe des Espagnols sont installés trois canons de 105mm modèle 1897 et quatre canons de 47mm modèle 1885

-A la Pointe de Cornouaille (entre les Capucins et les Espagnols) sont implantés trois canons de 105mm modèle 1897

-Aux lieu-dit Robert et Deliée sont installés respectivement quatre et deux canons de 75mm.

-Enfin sur l’île d’Ouessant, sont implantés quatre canons de 75mm, deux à Ouessant-Stiff et deux à Ouessant-Creach.

Néanmoins, au début de la décennie 1940, décision est prise de reconstruire les défenses de Brest en priorité côté mer et si le temps et les moyens suivent côté terre pour en faire une forteresse inexpugnable au cas où les choses tourneraient très mal.

Plutôt que de poser une emplâtre sur une jambe de bois, on préfère repartir de zéro en aménageant de toutes nouvelles positions à la pointe des Espagnols et au Portzic dont la prise couperait la rade de Brest de la mer.

Un temps, on envisage de réutiliser les tourelles de 305mm des Courbet après leur désarmement mais on préfère des travaux moins coûteux et plus raisonnables avec un fort de forme parallélépipédique.

Chaque fort dispose de quatre canons de 152mm modèle 1931 ayant appartenus au cuirassé Richelieu montés sur affût circulaire et sous masque, un à chaque angle pour battre par le feu sur 360°. Leur action peut être complétée par les deux affûts doubles de 90mm dont la mission première est le tir contre avions mais qui peut aussi assurer le tir contre terre et le tir contre but flottant.

La défense contre terre et contre une éventuelle attaque d’infanterie ennemie (on imagine plus se battre contre une compagnie de débarquement de la Kriegsmarine que contre la Werhmacht) est assurée par six affûts combinant un canon de 47mm modèle 1934 et deux mitrailleuses de 7.5mm.

La défense contre-avions n’est pas oubliée avec en plus des quatre canons de 90mm et un total de six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40.

Chaque fort, celui du Portzic comme celui de la pointe des Espagnols est armé par une compagnie d’ouvrages semblables à celles armant les ouvrages de la ligne Maginot.

Pour protéger l’Anse du Poulmic et plus généralement le sud de la rade de Brest, deux positions sont implantées, l’une à la Pointe de l’Armorique et l’autre à la pointe de Lanvéoc.

Les ouvrages sont identiques pour protéger la base-aéronavale de Lanvéoc-Poulmic qui en 1948 avant la mobilisation et la déconcentration accueille pas moins de 162 appareils sur plusieurs dizaines d’hectares pour l’une des plus grandes implantations militaires de France.

On trouve une tourelle double de 130mm modèle 1936 _identique à celle des Intrépide, des Joffre et des cuirassés_ , quatre canons de 75mm modèle 1897 sous masque et sur plate-forme rotative aux quatre coins du fort et quatre affûts jumelant un canon de 47mm et une mitrailleuse de 7.5mm. La défense antiaérienne est assurée par six canons de 25mm en affûts simples.

Les autres défenses de la base doivent être mises en place à la mobilisation, des ouvrages de campagne avec tranchées, champs de mines et barbelés.

La défense antiaérienne de la rade de Brest est assurée par la 3ème Batterie Anti-Aérienne de Marine (3ème BAAM) qui dispose d’un total de vingt-huit canons de 75mm contre-avions répartis par groupe de quatre à Quelern, Lanvéoc-Poulmic, Trinité, Coat y Ogen,Kerguividic, Toralan et Corbeau.

Quand à la défense terrestre, elle est assurée par un bataillon de fusiliers marins, le 1er BFMA (Bataillons de Fusiliers-Marins de l’Atlantique) qui reçoit en juin 1948 le renfort d’une compagnie de chars légers Renault R-35.

A Ouessant, les canons de 75mm restent en position, positions réaménagées avec une amélioration du champ de tir.

Navires basés à Brest au 5 septembre 1948

A la veille du second conflit mondial, les navires suivants sont stationnés à Brest :

Rade-abri

-Cuirassés Lorraine, Gascogne et Normandie sont amarrés sur coffre le long de la Jetée Sud.

-Porte-avions Painlevé et Henriette de France  sont amarrés sur coffre le long de la Jetée Sud.

-Pétrolier Le Var amarré sur coffre le long de la Jetée Sud

-Pétrolier Ravitailleur d’Escadre La Seine amarré sur coffre le long de la Jetée Sud

-Cargo rapide Mostaganem amarré sur coffre le long de la Jetée Sud

Quai des flottilles

-Croiseurs lourds Foch et Colbert

-Croiseurs légers Georges Leygues La Gloire et Montcalm

-Croiseur-école Jeanne d’Arc

-Contre-torpilleurs Bugeaud Du Chayla Dupetit-Thouars (3ème DCT)

-Contre-torpilleurs Vautour Milan Epervier (6ème DCT)

-Ravitailleur rapide Lot

-Ravitailleur rapide La Charente

Bassin des torpilleurs

-Torpilleurs d’escadre L’Intrépide et Le Téméraire chargés de la protection du cuirassé Lorraine

-Torpilleurs d’escadre Durandal et Dague chargés de la protection du cuirassé Gascogne

-Torpilleurs d’escadre Sabre et Claymore chargés de la protection du cuirassé Normandie

-Torpilleurs d’escadre Arquebuse et Cimeterre chargés de la protection du porte-avions Painlevé

-Torpilleurs d’escadre Ney et Murat chargés de la protection du porte-avions léger Henriette de France

-Corvettes anti-sous-marines La Malouine La Dieppoise La Remoise  et La Versaillaise (1ère DEO)

-Corvettes anti-sous-marines La Calaisienne La Troyenne La Rochelaise et La Paloise (4ème DEO)

Jetée Est

-Ravitailleur de sous-marins Jules Verne

-Sous-marins Casabianca Sfax Centaure L’Espoir (2ème DSM)

-Sous-marins Rolland Morillot La Praya La Martinique et Ile de France (4ème DSM)

-Sous-marins Ile de Ré Ile d’Yeu Kerguelen et La Guadeloupe (6ème DSM)

-Sous-marins  Agosta Bévéziers Ouessant et Sidi Ferruch (8ème DSM)

Le château

-Avisos Amiens et Arras utilisés comme auxiliaires

-Aviso hydrographe Beautemps-Beaupré

-Aviso-dragueurs  L’Impétueuse, La Capricieuse, La Batailleuse et La Boudeuse (3ème DEL)

-Patrouilleur ASM/navire-école L’Heureux (P-28)

-Patrouilleur ASM Patrie (P-36)

-Navire école Notre Dame de France (P-95)

-Chasseurs de sous-marins CH-7 et CH-8

-Chasseurs de sous-marins CH-53 et CH-54

-Dragueurs de mines Avranches et Pornic

-Voiliers-école L’Etoile et La Belle Poule

La Penfeld

-Pétrolier-caboteur La Lèze

-Aviso Calais utilisé comme ravitailleur d’hydravions

-Ravitailleur d’hydravions Sans Souci

-Cargo rapide Mers-El-Kébir

-Remorqueur de haute mer Elephant

-Remorqueurs Champion  L’Appliqué L’Attentif et L’Acharné (1000cv)

-Remorqueurs  Penfeld Plougastel Portzic et Provençal (600cv)

-Remorqueurs Narcisse et Lotus (750cv)
-Gabares Le Titan La Résistante La Prévoyante et la Victorieuse

18-Bases et arsenaux (2)

B-Arsenal de Cherbourg

Historique et présentation

Plan général du site de Cherbourg

Plan général du site de Cherbourg

Du 14ème au 19ème siècle, on ne compte plus les affrontements entre la marine française et la marine britannique. Ces affrontements avaient pour cadres principaux l’Atlantique, la Méditerranée et la Manche. Pour permettre à une flotte de combattre, il faut des bases et côté français, c’est là que le bas blesse.

En effet, si dans l’Atlantique et en Méditerranée, la Royale dispose de bases bien équipées, ce n’est pas le cas de la Manche.

La principale explication est d’ordre géographique. Sur la côte Atlantique, le site de Brest à presque été façonné par la nature pour devenir une base avec une rade très vaste fermée par un goulet étroit qui met hors de portée de la flotte ennemie une escadre qui s’y abrite et en Méditerranée, Toulon est une baie certes plus ouverte que Brest mais qui peut abriter une puissante escadre et qui est assez facile à défendre.

Les côtes de la Manche n’offrent pas ce genre d’abris ce qui handicape la marine française alors que de son côté, la Royal Navy bénéficie de bases bien outillées à Plymouth et à Portsmouth.
Le premier véritable projet d’un port militaire à Cherbourg remonte au XVIIème siècle sous la plume de Vauban mais ce projet ne voit finalement pas le jour sous le règne de Louis XIV. Son arrière-petit-fils Louis XV reprend ce projet qui devient urgent. En 1738, une descente anglaise (un raid) à ravagé le port de commerce à peine achevé.

C’est Louis XVI qui va donner l’impulsion décisive en adoptant un projet ambitieux d’une rade artificielle fermée par des digues _elles aussi artificielles_ entre Querqueville et l’île Pelée. Les travaux sont lancés au début de la décennie 1780 mais la Révolution en raison de guerre incessantes retardèrent considérablement les travaux qui ne furent achevés qu’en 1813.

Les travaux portèrent également sur le port en lui même pour y créer un Arsenal à l’abri des attaques anglaises. Un premier bassin à flot est inauguré en 1813 par l’impératrice Marie Louise, un bassin de 292m de long sur 236m de large et 16m de profondeur, communiquant avec l’avant port par une écluse de 20m de long.

Les travaux sont pour ainsi dire continus. En 1814, les travaux pour un nouveau bassin à flot sont entamés par l’Empire. Ce bassin est inauguré en 1825 par Louis, duc d’Angoulême, dauphin de la couronne de France qui le baptise ce nouveau bassin du nom de son père.

Ce bassin Charles X mesure 290m de long sur 228m de large et 18m de profondeur. Il est d’abord équipé de quatre cales mais au début des années trente, elles sont remplacés par deux formes de radoub de 215m de long sur 36m de large.

En 1836 sous la monarchie de Juillet sont lancés les travaux pour un nouveau bassin à flot à l’ouest des deux premiers bassins.

Bien plus grand que les précédents avec ses 420m de long, ses 200m de large et ses 18m de profondeur, il est inauguré en 1858 par le couple impérial et reçoit naturellement le nom de bassin Napoléon III.

Ce bassin dispose de deux cales de 150m de long et d’une forme de radoub de 200m de long sur 24m de large.

Ajoutons à ce panorama la présence dans l’enceinte du port de commerce de la Forme du Hornet longue de 248m, large de 35m et profonde de 8m.

Comme toutes les bases existantes, Cherbourg bénéficie de nombreux travaux au cours de la décennie 1940. Ces travaux sont cependant assez peu visible. Si la Forme du Hornet est allongée (260m) et élargie (38m), le reste des travaux entrepris sont peu spectaculaires.

Les ateliers sont modernisés, les capacités de levage sont augmentées aussi bien dans les formes de radoub et que dans les cales de construction et un dépôt de carburant souterrain est construit sur la rive ouest de la petite rade, étant accessible dans la petite rade mais également dans la grande rade.

Les défenses côtières

En septembre 1939, la place de Cherbourg dispose de défenses impressionnantes quoi que majoritairement assez anciennes.

-la Batterie du Castel-Vendon située à cinq kilomètres de Cherbourg disposait encore de quatre canons de 164mm modèle 1893/96 mais au printemps 1941, les deux tourelles doubles de 340mm semblables à celle du Cap Cépet sont inaugurées, ces deux tourelles formant la batterie Tourville.
La défense rapprochée est assurée côté terre par deux PO (Petits Ouvrages) équipés d’un canon de 47mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm. Le projet d’installer des canons antiaériens et des pièces médianes pour défendre côté mer n’est finalement pas menée à bien.

-La batterie d’Anfreville implantée à 8km à l’ouest dispose de trois canons de 164mm modèle 1893/96. Elle est appuyé par le fort de Querqueville armé de deux canons de 75mm pour éclairer la batterie et de quatre canons de 120mm utilisés pour l’instruction.

-Le Fort de Chavagnac est un ilot détaché couvrant la passe ouest et dispose en septembre 1939 de quatre canons de 100mm modèle 1889 modifié 1897 et de deux canons de 75mm modèle 1897.

-Le Fort de l’ouest à l’extremité occidentale de la Grande Digue dispose de quatre canons de 100mm modèle 1889 modifié 1897.

-Le Fort Central (Grande Digue) dispose de quatre canons de 138mm modèle 1910 alors que ses homologues Fort de l’Est et fort de l’ile Pelée disposent de quatre canons de 100mm modèle 1889 modifié 97.

A l’est, nous trouvons la batterie des Capelains qui dispose de 3 canons de 164mm modèle 1887 modifié 1893 semi-mobiles, la batterie de Breteville haut à l’est de la précédente dispose de quatre canons de 240mm modèle 1884 modifié 1901.

Des bastions assurent la défense rapprochée de l’Arsenal au cas où une flotte ennemie aurait neutralisé les forts de la Grande Rade, un cas de figure qui devient de plus en plus improbable au fur et à mesure des avancées.

Si les installations d’entretien sont peu modifiés, les défenses de Cherbourg sont soigneusement toilettées pour s’adapter aux nouvelles menaces.

La grande rade est fermée par trois digues : la digue de Querqueville, la digue du Large ou grande Digue et la digue de l’Est, le tout protégé par des fortifications qui sont totalement remis à niveau entre 1942 et 1946.

-Le Fort de Querqueville qui disposait de deux canons de 75mm et de quatre canons de 120mm est modernisé avec quatre canons de 130mm modèle 1919 en remplacement des pièces citées plus haut.

-Le Fort de Chavagnac remplace ses canons de 100mm et de 75mm par deux canons de 164mm modèle 1893 modifié 1896 jadis installés au Castel-Vendon. Quatre canons de 90mm modèle 1926 en affûts doubles sous masques sont installés, des pièces aptes au tir antiaérien comme au tir contre terre et en mer. Des pièces d’artillerie antiaériennes légères (six canons de 25mm) et des mitrailleuses sont également installées.

-Le Fort de l’ouest qui disposait en septembre 1939 de quatre canons de 100mm modèle 1889 modifié 1897 reçoit quatre canons de 130mm sur affûts simples sous masque, six canons de 25mm antiaériens et des mitrailleuses de 7.5mm.

Le Fort Central conserve ses quatre canons de 138mm modèle 1910 mais reçoit également deux canons de 90mm modèle 1939 en un unique affût double.

Le Fort de l’Est qui disposait en septembre 1938 de quatre canons de 100mm modèle 1889 modifié 1897 reçoit quatre canons de 138mm issus des Courbet désarmés ou des Bretagne transformés. Il reçoit également deux canons de 90mm modèle 1939 en un affût double.
Le Fort de l’île Pelée reçoit en 1943 quatre canons de 152mm modèle 1931 issus du Richelieu (réarmés avec des canons de 130mm à double usage), quatre canons de 90mm modèle 1939 en deux affûts doubles, des canons de 25mm antiaériens et des mitrailleuses.

Son action est relayée par une batterie annexe implantée sur la digue de l’Est (ou digue de Collignon) qui disposait de quatre canons de 100mm modèle 1889/97 qui sont remplacés en 1945 par quatre canons de 130mm d’un modèle inconnu. Cet ouvrage dispose également de six canons de 25mm antiaériens, de mitrailleuses de 7.5mm et de plusieurs canons antichars de 47mm.

La défense rapprochée de l’Arsenal est assurée par trois bastions armés en septembre 1948 de deux canons de 75mm modèle 1897, de quatre mitrailleuses de 7.5mm et de deux canons de 47mm.

Côté terre, il est prévu la construction d’ouvrages de sécurisation, des blockhaus légers pouvant permettre à une garnison de tenir quelques jours.

La défense antiaérienne de la place de Cherbourg est assurée par la 2ème Batterie Anti-Aérienne de Marine (2ème BAAM) qui dispose de six canons de 90mm modèle 1939 en encuvement en béton et de six canons de 25mm Hotchkiss en affûts simples. Cette défense pourrait si nécessaire être renforcée par la D.A.T.

Navires stationnés en septembre 1948

Peu de navires sont stationnés dans le port haut-normand, Cherbourg restant un port de travaux et de ravitaillement et non une véritable basse opérationnelle. En septembre 1948, les navires suivants sont basés :

-Chasseurs de sous-marins CH-5 et CH-6

-Remorqueur de haute mer Sanglier

-Remorqueur côtier Barfleur  Roule Crocus

-Aviso-hydrographe Amiral Mouchez

-Navire hydrographe Goeland

-Gabares Girafe Fidèle Entrainante

18-Bases et arsenaux (1)

18°) BASES & ARSENAUX

Avant-propos

Complexe Naval de Cam-Ranh, la base française la plus moderne en 1948 mais également la plus menacée

Complexe Naval de Cam-Ranh, la base française la plus moderne en 1948 mais également la plus menacée

Le grand théoricien américain Alfred Mahan disait «une marine sans ailes _c’est à dire sans bases_ appartient au passé». De fait l’apparition de la propulsion vapeur à rendu les marines encore plus dépendantes de leur bases que du temps de la marine à voile.

La France l’à bien compris et va effectuer un effort important au cours de la décennie quarante, effort qui il est vrai ne fait que rattraper vingt années de négligence, négligence liée plus à un manque de moyens financiers qu’à une réelle de volonté de faire n’importe quoi.

Il s’agit d’augmenter le rayonnement de la marine à travers le monde, d’assurer la défense de l’Empire et de montrer le pavillon sur tous les océans du globe. Plus prosaïquement, il s’agit de permettre à n’importe quel navire de la Royale de pouvoir opérer à distance raisonnable d’une base bien équipée pour le ravitailler et le réparer.

Les bases historiques subissent des travaux plus ou moins importants en fonction de leur été à l’orée de la décennie quarante mais d’autres bases qui n’existaient pas ou peu voient le jour notamment Mers-El-Kébir en Algérie ou Cam-Ranh en Indochine.

Qui dit bases dit défense côtière. Cette dernière qui avait été également négligée durant pratiquement vingt ans sauf à de rares exceptions comme Bizerte bénéficie enfin de crédits pour moderniser les batteries mais comme le dira un officier chargé de superviser les travaux «Vu l’état duquel nous sommes partie, cela revenait presque à construire de nouvelles défenses».

Le 1er mars 1941, est créé le Comité pour l’Organisation de la Défense des Côtes (CODC), une sorte de réminiscence du CORF  ou Comité pour l’Organisation des Régions Fortifiées qui avait été à l’origine de la Ligne Maginot. Il reçoit le mandat suivant :

-Inspection des fortifications présente

-Propositions pour la modernisation et la construction de nouvelles fortifications

Ce comité se réunit la première fois le 7 mars 1941, cette première réunion mettant au jour des divergences entre plusieurs membres du comité. Globalement, trois écoles apparurent.

La première réclamait une sanctuarisation du territoire national et la réalisation de Dunkerque à la frontière italienne d’une véritable «Ligne Maginot».

Le projet absolument dément aurait réclamé tellement de béton, d’acier et de main d’œuvre qu’on à du mal à croire que ses partisans étaient sérieux en défendant cette idée. Peut être fallait-il y voir une tactique habile : réclamer beaucoup pour obtenir au final moins sans avoir l’air de perdre la face.

La deuxième école tout aussi radicale estimait inutiles les fortifications côtières ce qui n’empêchait pas ses partisans de participer au comité pour empêcher tout projet de modernisation, estimant plus utile d’investir dans d’autres secteurs notamment dans l’aéronavale et la lutte anti-sous-marine.

C’est au final la troisième école qui l’emporta, à mi-chemin entre les deux précédentes, estimant nécessaires des fortifications tactiques destinées à assurer la protection rapprochée des bases navales, de certains ports, bref d’endroits sensibles et susceptibles d’être la cible de débarquement ennemis.

Douze réunions eurent lieu de mars à juin 1941 pour envisager différentes hypothèses de travail, hypothèses qui ne pouvaient qu’être vérifiées que par une inspection sur le terrain en vue de la rédaction d’un rapport d’étape.

De juillet à novembre 1941, le CODC se scinda en plusieurs équipes d’inspecteurs pour accélérer les procédures. Si la Métropole fût la principale cible de ces inspecteurs, les défenses d’Afrique du Nord, d’Afrique Noire, du Levant, de l’Océan Indien, du Pacifique et de l’Indochine furent également inspectées.

Le rapport d’étape est ainsi rendu à l’amiral Darlan et au ministre de la marine Jules Belley le 14 mars 1942 suivit d’un rapport définitif en septembre 1942.

Ce rapport de 700 pages énumérait précisément la situation des fortifications côtières et préconisait des remèdes.

L’état général est jugé lamentable. Si les places et autres forts encore sous le contrôle de la marine pourraient être rapidement remises en état et réarmées (trois à neuf mois, un an tout au plus), les places et fortins déclassés sont tout bonnement à raser : les parties béton ou pierre sont souvent sur le point de s’écrouler et les masses de métal ont fait le bonheur des ferrailleurs.

Outre un audit global, le CODC préconise des solutions pour chaque région. Sachant que les budgets bien qu’en extension ne sont pas illimités, le CODC limite largement ses ambitions en recourant largement à la récupération de matériel déclassé notamment les pièces d’artillerie issue de navires désarmés.

Sur un plan général, tous les travaux prévus ne sont pas achevés en septembre 1948 mais la marine entre dans le second conflit mondial avec des bases modernes bien outillées et capables de ravitailler à l’abri une flotte nombreuse.

A-Station Navale de Dunkerque

Schéma approximatif de la Station navale de Dunkerque

Schéma approximatif de la Station navale de Dunkerque

Verrouiller le pas de Calais et agir en mer du Nord

Si La Manche à été le théâtre de nombreuses batailles entre la Royale et la Royal Navy, les ports de la région n’ont jamais été de grands ports militaires. Cherbourg construit pour permettre à notre flotte de disposer d’un point d’appui et d’une rade protégée n’accueillit jamais la majeure partie des unités de notre marine, Brest et surtout Toulon étant les deux principales bases de la Royale.

Il y eut bien des escadres du Nord à intervalles réguliers mais après la fin du premier conflit mondial, les navires de notre marine déployés en Manche étaient peu nombreux, le gros de notre flotte étant basé à Toulon, Brest accueillant des navires anciens ou des navires de seconde main.

Soucieux de crédibiliser le soutien aux Pays Bas et à la Belgique, la marine songe très fortement à redéployé une escadre en Manche et la future Escadre Légère du Nord (ELN) (créée officiellement en mars 1942) à besoin d’un vrai point d’appui.

Il existe bien Cherbourg mais l’Arsenal est déjà fort occupé avec les constructions et l’entretien et est jugé trop éloigné du détroit du Pas de Calais pour être efficace.

Après avoir étudié les sites du Havre, de Boulogne et de Calais, la marine décide d’implanter une station navale à Dunkerque.

Par station navale, il faut entendre que cette base est dépourvue d’installations d’entretien et si le port de Dunkerque dispose de deux formes de radoub, il est prévu que les grands carénages des unités de l’ELN se fassent à Cherbourg.

La future station navale de Dunkerque est donc une base de ravitaillement, disposant de dépôts de carburant et de munitions, d’hangars stockant pièces détachées et vivres pour ravitailler les navires qui y sont basés mais également les navires de passage.

Cette base qui va disposer de solides défenses côtières va bénéficier également de la présence de la base aéronavale de Calais-Marck, base qui abrite la 1ère flottille d’aviation navale.

Description

Le site choisit se situé à l’ouest du port de commerce de Dunkerque, la station navale étant séparé par une zone tampon de 1.5km, zone tampon qui à été absorbé après guerre par la croissance d’un port reconstruit après les lourds dommages de la guerre.

Cette absorption posant d’autant moins de problèmes qu’à l’issue du conflit, la marine abandonna l’idée d’une base autre que Cherbourg sur les côtes de la Manche, les anciennes stations de l’ELN étant reconverties en port pour les passagers de lignes transmanches.

Les premiers travaux sont lancés au printemps 1941. Ils consistent en la construction de 3500m de linéaire de quai et de deux jetés de 200m fermant un plan d’eau artificiel capable d’accueillir au mouillage un groupe occasionnel composé d’un porte-avions, d’un ou deux cuirassés et de leurs torpilleurs d’escorte.

Ces deux jetés sont séparées en leur milieu par en apparence un seul accès mais en réalité cet accès est double, un plot de séparation affleurant à la surface de lot. Il sert en temps de guerre à accrocher les filets anti-sous-marins destinés à protéger cette rade.
A terre, trois réservoirs pétroliers alimentés par un oléoduc depuis le terminal pétrolier de Dunkerque alimentent directement à quai les navires. Un dépôt de munitions souterrain est également construit et des hangars abritent  des stocks de vivres et de pièces détachés.

Des ateliers pour un entretien minimal sont également construits tout comme un poste de commandement souterrain. Des logements pour les équipages et pour les navires de passage voient également le jour.

Défense côtière

Le fort de Zuydcoote en 1914

Le fort de Zuydcoote en 1914

La défense d’une telle position est soignée. Elle l’est d’autant plus que la ville de Dunkerque est appelée à servir de point d’appui fortifié en cas d’invasion de la Belgique par l’Allemagne ou d’un déploiement avancé des troupes alliées dans le «Plat pays» et nous ne parlons même pas d’une invasion du territoire national.

En septembre 1939, la défense de Dunkerque et de ses approches directes est assurée par différents forts et positions fortifiées. Dans cette catégorie, je vais parler à la fois des batteries de Dunkerque même mais également celles de Calais et de Boulogne.

A l’est de Dunkerque, nous trouvons le fort de Bray-Dunes (14km de Dunkerque) qui dispose alors de trois canons de 164mm modèle 1887. Il est assisté par deux positions de Zuydcoote situées à 9km (sémaphore) et à 6.7km (fort) qui dispose de 2 canons de 95mm pour le premier et de quatre canons de 194mm et de trois canons de 95mm pour le second.

La défense des approches de Dunkerque est assurée par des bastions plus légèrement armés avec 4 canons de 105mm pour le bastion 29/31 et deux de 95mm pour le bastion 28. quand à la batterie couvrant la jetée ouest, elle dispose de quatre canons de 75mm modèle 1897.

On trouve également des canons de 37mm destinés à empêcher la mise à terre d’une compagnie de débarquement comme du temps des «descentes» de la marine à voile.

A l’ouest, on trouve la batterie du Mardyck qui dispose de quatre canons de 194mm modèle 1902 ainsi que l’ouvrage de Petit-Fort Philippe qui dispose de quatre canons de 95mm.

Pour les travaux de modernisation, l’effort va être porté sur Zuydcoote et Mardyck, les autres ouvrages étant peu à peu déclassés, l’armement obsolète ferraillé. Cela reste néanmoins des emplacements militaires.

En direction de la mer, les forts de Zuydcoote et du Mardyck sont donc sérieusement modernisés avec de nouvelles pièces d’artillerie, une véritable DCA et des blockhaus d’infanterie.

Le fort de Zuydcoote situé à 6.7km à l’est de Dunkerque et à seulement 1.5km de l’emprise de la station navale dispose en 1940 de quatre canons de 194mm modèle 1902 sur affûts modèle 1934 et de trois canons de 95mm modèle 1888.

Si les canons de 194mm sont maintenus jusqu’en 1948, les trois canons de 95mm modèle 1888 sont remplacés par quatre canons de 90mm modèle 1926 en deux affûts doubles utilisables aussi bien pour le tir contre la mer, contre la terre et contre avions puisque montées sur un affût circulaire permettant un angle de débattement de 360° et un débattement en site de -10° à +90°.

Huit canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 sont installés dans le fort de Zuydcote en quatre affûts doubles.

La défense terrestre de Zuydcoote devient crédible avec la construction de deux blockhaus légers d’infanterie armés par une compagnie de fusiliers marins, la 1ère Compagnie de Fusiliers-Marins, chacun de ces blockhaus disposant d’une cloche d’observation, d’une cloche mitrailleuse avec deux Darne de 7.5mm et deux affûts jumelant un canon antichar de 47mm et une mitrailleuse de 7.5mm.

Le fort de Mardyck pendant occidental de Zuydcoote disposait lui en 1940 de quatre canons de 194mm modèle 1902 et de 4 canons de 95mm modèle 1888.

Les canons de 194mm sont maintenus mais leurs emplacements sont améliorés alors que comme à Zuydcotte, les canons de 95mm ont été remplacés par quatre canons de 90mm modèle 1926 en deux affûts doubles. Une véritable DCA avec huit canons de 25mm en quatre affûts doubles à également été installée.

La défense en direction de la terre est assurée par une compagnie de fusiliers marins, la 2ème CFM  qui arme en particulier deux blockhaus légers d’infanterie dont le format et l’armement est identique à ceux installés à Zuydcoote.

Les autres défenses de la place de Dunkerque ayant été déclassées en 1930, la marine fait construire en 1946/47 deux petits forts à 2km de Dunkerque, permettant une défense totale en direction de la terre à condition que des ouvrages de campagne soient également construits pour accueillir des unités de l’armée de terre par exemple pour pouvoir défendre le port en vue d’une potentielle évacuation vers le sud ou vers l’Angleterre.

Ces deux petits forts inspirés des ouvrages de la ligne Maginot disposent chacun de deux canons de 138mm modèle 1910 _issus des Courbet désarmés ou des Bretagne reconstruits_ en affûts simples sous masque, de quatre canons de 90mm modèle 1939 en deux affûts doubles pour principalement le tir antiaérien et de trois créneaux jumelant un canon de 47mm et deux mitrailleuses de 7.5mm.

La DCA n’est pas oubliée avec quatre canons de 25mm Hotchkiss en affûts simples.  Chaque fort  est armé par une compagnie d’équipage d’ouvrage (CEO)

A la mobilisation, des travaux complémentaires doivent être réalises : tranchées, pose de mines, barbelés, ouvrage de campagnes dont l’armement doit être assuré par l’armée de terre.

Côté mer, des pièces légères de 37 ou de 47mm doivent être installés pour empêcher une compagnie de débarquement de ravager par un raid audacieux les installations de la station navale de Dunkerque.

La défense antiaérienne de la place-forte de Dunkerque est assurée par la 1ère Batterie Anti-Aérienne de Marine (1ère BAAM) qui dispose de huit canons de 90mm implantés sur des encuvements en acier et en béton mais pouvant être tractés et de douze canons de 25mm Hotchkiss en affûts doubles.

Cette défense antiaérienne peut être renforcée en temps de guerre par le déploiement d’unités relevant de la Défense Aérienne du Territoire (D.A.T) ou d’unités en campagne déployées dans la région en l’occurence celle de la 7ème Armée.

Les autres ports de la région qui pourraient relayer l’action de Dunkerque (par exemple en le désengorgeant) sont également protégés.

La défense de la place de Calais est assurée par de petites positions fortifiées comme le bastion II équipées de trois canons de 194mm et de canons de 37mm, le Fort de l’Estran qui dispose de quatre canons de 75mm, le bastion XII qui dispose de quatre canons de 120mm modèle 1878 et de quatre canons de 164mm modèle 1893 modifié 1896, du Fort Lapin équipé de quatre canons de 164mm et du poste de défense du Gris-Nez qui dispose de quatre canons de 100mm.

Ces fortifications sont modernisées entre 1940 et 1948 avec le maintien des canons de 75, de 164 et de 194mm mais la suppression des canons de 120mm et de 100mm obsolètes et aux stocks de munitions réduits. Si les canons de 120mm ne sont pas remplacés, ceux de 100mm sont remplacés par quatre canons de 90mm modèle 1939 en deux affûts doubles.

La défense en direction de la terre est prévue par la construction d’ouvrages de campagne semblables à la ligne CEZF au total quatre petits ouvrages (PO) équipés chacun d’un affût avec un canon de 47mm et une mitrailleuse, une cloche GFM (Guet et Fusil-mitrailleur) et une cloche à mitrailleuses.

La défense antiaérienne du port de Calais est assurée par……les anglais. Calais étant avec Boulogne le principal port de débarquement (puis du ravitaillement du BEF), sa protection antiaérienne est sérieuse avec deux batteries de quatre canons de 94mm et deux batteries de six canons Bofors de 40mm.

Le port de Boulogne est défendu par le Fort de Crèche qui dispose de quatre canons de 194mm et deux canons de 95mm, du Mont de Couple avec 4 canons de 138mm ainsi que de batteries de circonstance, installées durant la guerre de Pologne à savoir une batterie défendant la digue Carnot avec deux canons de 75mm, une batterie défendant le bassin Loubet avec quatre canons de même calibre et enfin une batterie implantée au Sémaphore de Cayeux avec deux canons de 95mm.

Après la fin de la guerre de Pologne, les batteries de circonstance sont démantelés. Le Fort de la Crèche est modernisé avec le maintien des canons de 194mm et le remplacement des canons de 95mm par des canons de 90mm.

Quand éclate la seconde guerre mondiale, le Fort de Crèche et le fort Mont de Couple ont reçut une DCA sous la forme chacun de quatre canons de 25mm ainsi que des mitrailleuses de 7.5mm pour la défense contre les attaques d’infanterie.

Les batteries de circonstance sont réarmés avec des canons de 75mm et des mitrailleuses. Des fortins pour la défense terrestre commencent à être construits, devant être occupés par des territoriaux qui devront mettre en œuvre les canons de 47mm et les mitrailleuses.

La défense antiaérienne du port est assurée par une batterie de la D.A.T déployée début septembre, une batterie équipée de douze canons de 40mm Bofors.

Navires stationnés au 5 septembre 1948

-Croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau, navire-amiral de l’ELN

-Contre-torpilleurs Kersaint et Cassard (classe Vauquelin) formant la 8ème DCT

-Torpilleurs d’escadre Davout Soult Massena (classe Empire) formant la Flottille des Torpilleurs du Nord (FTN)

-Torpilleurs légers Le Normand Le Parisien Le Provençal Le Saintongeais (classe Le Fier) formant la 5ème DT

-Corvettes anti-sous-marines  L’Algeroise L’Aixoise La Quimperoise et La Cherbougeoise formant la 8ème DEO

-Sous-marins Fructidor Brumaire Pluviose (classe Phenix) formant la 16ème DSM

-Chasseurs de sous-marins CH-41 et CH-42

-Une flottille de vedettes lance-torpilles, la 1ère flottille légère du Nord (1ère ELN) avec la 1ère ELM (VTB 50 à 55) et la 2ème ELM (VTB 35 à 40)

-la canonnière L’Yser (classe Aisne) utilisée comme navire de sûreté

-Patrouilleur ASM L’Atlantique (P-33)

-le pétrolier-caboteur Blavet.

-Remorqueurs Lavande et Myosotis

-Navire hydrographe Bengali

16-Navires auxiliaires (6)

F-Remorqueurs et pontons

Une fable de la fontaine dit qu’on à toujours besoin d’un plus petit que soit. C’est le cas dans le domaine naval car sans remorqueurs, les cuirassés, les croiseurs et tous les navires en général seraient bien embarassés pour quitter ou rejoindre le quai. Voilà pourquoi la marine nationale dispose d’un certain nombre de remorqueurs pour faciliter la manoeuvre de ses navires au port.

Au lendemain de l’espèrée mais vaine «Der des Ders», notre marine dispose d’une importante flotte de remorqueurs, certains achetés sur le marché de l’occasion et d’autres construits comme patrouilleurs ou dragueurs et reconvertis en remorqueurs une fois le conflit terminé. Nombre d’entre-eux rapidement usés doivent être remplacés.

Certains vont être remplacés par un certain nombre de navires construits en Allemagne au titre des réparations en l’occurence trente-six remorqueurs (un de 2000cv, un de 1000ch, seize de 600ch, 12 de 300ch et 6 de 110ch),  quatre citernes à eau, une grue flottante et quatre chalands de mer.

Le Laborieux

-Le Laborieux est construit par le chantier  Deutsche Schiffe und Machinenbau A.G. Werk Seebeck à Brême. Connu d’abord sous le numéro R-17, il est rebaptisé Laborieux et affecté à Toulon à partir du 1er décembre 1930. Il est toujours en service en septembre 1948 après avoir été caréné à plusieurs reprises pour suivre la modernisation de la flotte. Il à ainsi été refondu pour la chauffe mazout en 1945.

Déplacement : standard 888 t

Dimensions  : longueur 47,30 largeur 9,10m tirant d’eau 5,80 m

Propulsion :  2 machines alternatives totalisant 2000 CV  alimentées en vapeur par 2 chaudières Schult marchand au charbon (240 t) jusqu’en 1945.

Performances : vitesse maximale  12 nds  Autonomie : 2400 milles à 12 nds

Capacités :  2 mâts – 1 corne de charge de 1,5 t + 1 de 2 t – 1 cale de 123,365 m3 – 1 projecteur de 30 cm et 1 de 60 cm – 2 baleinières de 7 m – 1 youyou de 4 m – 2 installations pour scaphandre rigide avec chambre de recompression 2 pompes d’épuisement de 500 t/h – 1 pompe incendie de 30 t/h

Armement : 1/75 Mle 1897 sur affût Mle 17 (132 coups) et 1 mitrailleuse de 8 mm  rails pour mouillage de mines. La mitrailleuse de 8mm à été remplacée par deux mitrailleuses de 7.5mm Darne en 1945.  

Classe Buffle

-Le Buffle est commandé pour le port de Dakar le 16 septembre 1936. Sa construction est attribuée aux Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) sis à Nantes et mis en service au printemps 1940. Il était toujours en service en septembre 1948. Comme le Laborieux, il était armé d’un canon de 75mm et d’une mitrailleuse de 8mm remplacée ultérieurement par deux mitrailleuses de 7.5mm Darne.

Le Buffle va être suivit par cinq autres navires identiques baptisés Elephant Ours Taureau Sanglier et Belier, navires commandés par le décret-loi du 1er avril 1940. Leur construction est attribuée aux ACB mais les chantiers nantais surchargés sous-traitent la construction aux Chantiers Navals Français de Caen.

-L’Elephant est mis sur cale le 5 septembre 1940 lancé le 12 mars 1941 et mis en service le 6 juin 1941. Armé à Cherbourg, il quitte la Normandie le 8 juin et rallie en fin de journée Brest son port d’affectation. Il était toujours en service en septembre 1948.

-L’Ours est mis sur cale le 10 septembre 1940 lancé le 20 mars 1941 et mis en service le 1er juillet 1941. Armé à Cherbourg, il quitte la Normandie le 3 juillet, fait escale à Brest du 4 au 7 juillet, à Casablanca du 15 au 18 juillet avant de rallier Mers-El-Kébir son port d’affectation le 22 juillet 1941. Il était toujours en service en septembre 1948.

-Le Taureau est mis sur cale le 4 avril 1941 lancé le 10 octobre 1941 et mis en service le 12 février 1941. Affecté à Saïgon, il quitte la métropole et Cherbourg le 15 février, entamant un long périple qui doit le conduire jusqu’en Indochine.

Il fait escale à Casablanca du 22 au 25 février, à Bizerte du 1er au 3 mars, à Alexandrie du 7 au 9 mars, franchit le canal de Suez les 10 et 11 février.

Après une escale à Djibouti du 15 au 18 février, le remorqueur traverse l’Océan Indien, étant à Aden du 21 au 24 février, à Alor Setar du 27 février au 2 mars, à Singapour du 5 au 8 mars avant de rallier Saïgon le 15 mars 1941. Il est basé à Cam-Ranh à partir de septembre 1944 et est toujours en service en septembre 1948.

-Le Sanglier est mis sur cale le 2 avril 1941 lancé le 15 octobre 1941 et mis en service le 22 février 1942 à Cherbourg son port d’armement qui est également son port d’affectation. Il est toujours en service en septembre 1948.

-Le Belier est mis sur cale le 21 octobre 1941 lancé le 5 mai 1942 et mis en service le 12 septembre 1942.

Affecté à Bizerte, il quitte Cherbourg son port d’armement le 15 septembre, fait escale à Casablanca du 22 au 25 septembre et arrive enfin à son port d’affectation le 1er octobre 1942. Il était toujours en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques des remorqueurs de classe Buffle

Déplacement : standard 950 tonnes pleine charge 1300 tonnes

Dimensions  : longueur 52,50m largeur 11,40m tirant d’eau 6,40 m

Propulsion :  2 turbines à engrenages Parson dévellopant 3500 CV  alimentées en vapeur par 2 chaudières Penhöet et entrainant une hélice

Performances : vitesse maximale  14 noeuds  Autonomie : 2700 milles à 12 nds

Capacités :  2 mâts – 1 corne de charge de 3,5 t + 1 de 2 t – 1 cale de 130 mètres cubes  1 projecteur de 30 cm et 1 de 60 cm – 2 baleinières de 7 m – 1 youyou de 4 m – 2 installations pour scaphandre rigide avec chambre de recompression 2 pompes d’épuisement de 500 t/h – 1 pompe incendie de 30 t/h

Armement : un canon de 90mm modèle 1926 à l’avant, quatre canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en deux affûts doubles (1945) et deux mitrailleuses de 7.5mm

Equipage : inconnu

Les remorqueurs de 1000ch

-Le Valeureux : construit en Allemagne (chantiers Jos Meyer de Papenburg) au titre des réparations du premier conflit mondial, il est mis en service le 1er septembre 1930. Affecté en Indochine en compagnie des «300ch» Nha Dé et Donnaï _eux aussi construits en Allemagne au titre des réparations_, il était toujours en service en septembre 1948 quand la guerre éclate à nouveau en Europe.

Déplacement  : 600/672 t

Dimensions : longueur hors tout 37,80m longueur entre perpendiculaires 35,00m largeur : 8,50 tirant d’eau 3,31m à l’avant 4,35m à l’arrière

Propulsion : une machine alternative à triple expansion et deux chaudières dévellopant 1000ch et entrainant une hélice
 
Performances :Vitesse maximale 8.5 noeuds distance franchissable 3000 miles nautiques à 8 noeuds.

Armement : un canon de 65mm et deux mitrailleuses de 8mm

Equipage : 33 hommes

-Le Champion est commandé aux Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest sis à Bordeaux le 22 juin 1935. Destiné à l’origine à être basé à Toulon, il est finalement destiné à Brest. Sa construction connait un retard très important et il n’est mis en service qu’en mars 1938 avec presque deux années de retard ! Ce quasi-sister ship du Valeureux est toujours en service en septembre 1948.
-L’Appliqué est commandé aux Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) à Bordeaux mais comme le Champion il n’est mis en service qu’à la fin 1938 avec plus d’un an de retard. Un temps il devait être basé à Lorient, il est finalement basé à Brest puis à Dakar durant la guerre de Pologne avant de revenir à Brest au printemps 1940. Il est toujours en service en septembre 1948.

-L’Attentif est lui aussi commandé aux Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) et connait lui aussi de sérieux retards de construction. Lancé le 18 janvier 1938, il est mis en service à l’automne 1939 à Brest. Il est toujours en service en septembre 1948.

-Le Cotentin est commandé pour servir à Cherbourg le 6 octobre 1936. Construit aux Anciens Chantiers Dubigeon à Nantes, il est mis en service à la fin 1938 et affecté d’abord à Cherbourg puis finalement à Mers-El-Kébir. Il est toujours en service en septembre 1948.

-Le Cépet est lui aussi construit aux Anciens Chantiers Dubigeon à Nantes. Admis au service actif le 16 mai 1939, il est affecté à Toulon. Il est toujours en service en septembre 1948.

-Le Tébessa est construit aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) à La Seyne sur Mer pour Bizerte. Il est admis au service actif le 23 février 1940 et est toujours en service en septembre 1948.

-L’Actif est commandé le 15 juin 1938 aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) de Saint Nazaire pour servir à Lorient. Il est lancé le 20 juin 1940 et mis en service en janvier 1941. Il est toujours en service en septembre 1948.

-Le Haleur est commandé le 1er mars 1939 pour servir à Toulon. Le Haleur est mis sur cale en même temps que l’Efficient aux chantiers navals de La Ciotat le 7 septembre 1940 lancé le 14 mars 1941 et admis au service actif le 2 juillet 1941. Il est toujours en service en septembre 1948.

-L’Efficient est mis sur cale en même temps que Le Haleur aux chantiers navals de La Ciotat le 7 septembre 1940 lancé le 14 mars 1941 et admis au service actif le 2 juillet 1941. Il est affecté à Dakar. Il est toujours en service en septembre 1948.

-L’Acharné est mis sur cale le 5 juin 1940 lancé le 9 décembre 1940 et mis en service le 17 juin 1941. Il devait être originellement affecté à Oran mais il est finalement basé à Brest. Il est toujours en service en septembre 1948.