Benelux (60) Belgique (21)

Artillerie Antichar

Tout comme les autres armées, la Belgique possédait des canons antichars pour lutter contre les Panzer. On trouve un canon français, un canon britannique et un canon belge. Un projet de canon antichar de 60mm n’à pas le temps de voir le jour avant la fin de la Campagne de Belgique.

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18-Bases et arsenaux (11)

N-Station navale de Nouméa

Nouméa, sa station navale et ses fortifications

Nouméa, sa station navale et ses fortifications

Avant propos

La Nouvelle Calédonie est reconnue colonie française le 24 septembre 1853 et le 25 juin 1854 est fondé Port de France rebaptisé Nouméa le 2 juin 1866. Le site est parfaitement adapté à l’installation d’une base militaire destiné à contrôler le Pacifique.

Comme les autres bases de la marine nationale dans l’Empire, elle est largement délaissée sans modernisation réelle jusqu’au milieu des années quarante quand il est décidé d’améliorer ses capacités d’accueil pour en faire une vraie base opérationnelle dans le Pacifique.

La Nouvelle Calédonie est en effet considérée comme une cible potentielle du Japon  si ce dernier voulait couper les lignes de communication entre l’Australie et les Etats-Unis. Les chefs alliés et notamment les australiens ont comme cauchemar un Caillou sous contrôle japonais qui transformé en «porte-avions incoulable» rendrait la mer de Corail inhospitalière pour les navires alliés qu’ils soient civils ou militaires.

Aussi Canberra est soulagée quand Paris annonce sa volonté de construire une véritable base aéronavale à Tantouta au nord de Nouméa et de moderniser la base navale de Nouméa pour lui permettre d’accueillir une escadre composée d’un porte-avions, d’un ou deux cuirassés, de leurs escorteurs sans oublier des croiseurs, des sous-marins et le train d’escadre.

Les travaux concernant la base navale voit la reconstruction des fortifications, l’extension des quais et l’aménagement de mouillages forains.

Curieusement dans un premier temps, aucune forme, aucun bassin de radoub pouvant recevoir un cuirassé n’est prévue alors que Nouméa est censée pouvoir abriter une escadre avec un ou deux navires de ligne. Cet oubli qui aurait obligé à s’appuyer sur les installations de l’Arsenal de Cockatoo est rapidement corrigé.

Après avoir envisagé la commande d’un dock-flottant, on décide de lancer en 1945 la construction d’une forme de radoub de  282m mais cette forme est loin d’être terminée en septembre 1948 quand éclate le second conflit mondial.

En revanche la base de Tantouta, les fortifications, les ateliers et les dépôts de carburant et de ravitaillement sont pleinement achevés et ne vont pas tarder à jouer un rôle de premier plan quand à son tour le Pacifique s’embrasera.

Description du site

Les travaux menés pour créer une nouvelle base en Nouvelle Calédonie vont de paire avec les travaux de modernisation du port de Nouméa et notamment la réalisation d’une digue reliant l’île de Nou à la «terre ferme». Cette digue est terminée en septembre 1945.

Si les navires basés en permanence à Nouméa sont mouillés dans la «Petite Rade», les installations d’entretien sont installés sur l’Ile Nou au sud, une digue perpendiculaire à la nouvelle digue séparant la «petite rade» et la «grande rade» pour créer un plan d’eau protégé pour une nouvelle forme de 200m qui remplace celle de 150m dans le port. Cette forme est creusée entre 1942 et 1945.

Un slipway de 100m pour construire des unités légères et les caréner est construit entre 1945 et 1946.

En janvier 1946, décision est prise de creuser un bassin de 282m de long sur 40m de large pour pouvoir caréner un cuirassé moins pour un carénage programmé que pour répondre à une réparation d’urgence après une avarie au combat et permettre à l’éclopé de rejoindre un Arsenal parfaitement équipé qu’on ne retrouve guère qu’à Pearl Harbor ou sur la côte ouest des Etats-Unis.

Cette taille importante s’explique aisément. Si les plus grands cuirassés français _la classe Alsace_ mesure 252m sur 35m, les plus grands cuirassés alliés, les Montana de l’US Navy mesurent 280.6m de long sur 36.9m de large.

Les travaux commencent en septembre 1946 mais ne sont achevés qu’à 55% en septembre 1948 quand la guerre éclate en Europe mais le bassin sera achevé et opérationnel quand le Pacifique s’embrasera à l’automne 1950.

Paradoxalement et en dépit du dévellopement des installations, les grands carénages eurent encore lieu en Australie à l’Arsenal de Cockatoo et ce jusqu’en 1947 quand les installations sont opérationnelles et capables de caréner n’importe quel type de navire.

Des ateliers modernes sont construits et des dépôts installés au nord de l’île Nou permettant le ravitaillement des navires au mouillage dans la Grande Rade»

Fortifications

Les défenses de Nouméa notablement délaissées en l’absence de menace subissent une sérieuse cure  de rajeunissement. Il s’agit d’empêcher un coup de main contre les installations opérationnelles du port et de la base navale. Pour cela les travaux suivants sont menés entre 1943 et 1948 :

-La protection de la Grande Rade est assurée au sud par le Fort Montravel (du capitaine de vaisseau Tardy de Montravel qui sélectionna en 1854 le site de Nouméa _à l’époque Fort de France_ pour y implanter un port et une base navale).

Ce fort construit entre 1943 et 1946 dispose d’une tourelle double de 203mm accompagnée par quatre canons de 130mm en affûts simples sous masque et sur plate-forme rotative permettant le tir contre terre et contre la mer. Ces affûts simples sont installés à chaque coin du fort. Cette organisation est identique à celles des forts défendant les accès à la baie de Cam-Ranh.
La DCA  du fort est assurée par douze canons de 37mm Schneider modèle 1941 installés seulement en 1947. La défense rapprochée du fort est assurée par des casemates indépendants, quatre casemates armés chacun de deux mitrailleuses de 7.5mm

Au nord, c’est le Fort Ducos qui assure la défense de la grande rade avec le même armement que le Fort Montravel rendant inexpugnable un magnifique plan d’eau pouvant accueillir selon les calculs une escadre composée d’un porte-avions, de deux à trois cuirassés, de leurs escorteurs et de plusieurs croiseurs.

-La défense du port n’est pas oubliée avec la construction du Fort de l’ilôt Brun sur l’ilôt du même nom. Si les deux forts précédents devaient tenir à distance une escadre ennemie, ce fort était destiné à la défendre rapprochée du port avec pour armement deux canons de 130mm en affûts simples sous masque et sur plate-forme rotative permettant donc le tir contre terre et contre but flottant.

Ils sont relayés quatre canons de 75mm antiaériens et antisurface. La DCA était assurée par six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 et la défense rapprochée assurée par quatre tourelles démontables sur encuvement en béton, chaque tourelle disposant d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm.

Le pendant nord du Fort de l’ilôt Brun est Fort Nouville situé sur l’Ile de Nou. Son armement est identique à celui du fort de l’ilôt Brun.

La défense antiaérienne de la base est assurée par une batterie dédiée équipée de six canons de 90mm modèle 1926 en trois tourelles doubles montés sur plate-forme rotative et huit canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40.

La garnison de la base de Nouméa se compose d’une compagnie de fusiliers marins _la 1ère compagnie de fusiliers marins du Pacifique_ en plus des compagnies d’ouvrage chargés d’armer les fort défendant la base. En temps de guerre, cette compagnie doit être renforcée par les unités de l’armée de terre stationnée sur place.

La défense terrestre de Nouméa n’est pas oubliée et se confond avec celle de Tantouta où est implantée la base aéronavale. De petits casemates d’infanterie et des tourelles démontables sont installés pour protéger la BAN et les approches de Nouméa.

Navires stationnés à Nouméa en septembre 1948

-Aviso colonial Rigault de Genouilly

-Patrouilleur La Poursuivante

-Canonnière L’Audacieuse

-Chasseurs de sous-marins CH-47 et CH-48

Pour faire face à  la montée en puissance inévitable de la base, le commandement local décide de commander à «L’Arsenal de Nouméa» plusieurs unités de soutien, quatre petits patrouilleurs pouvant servir de remorqueur.

La commande de remorqueurs, de pousseurs et même d’un dock flottant pour sous-marins est sérieusement envisagée auprès de chantiers australiens mais aucune commande n’est passée avant septembre 1948.

O-Station navale de Papeete

Avant propos

La colonisation française à commencé en 1842 par la signature d’un traité de protectorat avec les souverains de Tahiti. Cette situation perdure jusqu’en 1880 quand le roi Pomare V fait dont de ses territoires à la France, donnant naissance aux Etablissements Français de l’Océanie.

Une base est établie à Papeete mais cette base n’est pas destinée à servir de véritable point d’appui mais plutôt une base de souverainté. L’attaque de Von Spee en 1914 montre l’utilité de fortifications limitées mais bien réelles.

Rien n’est pourtant réalisé avant 1942 quand la décision est prise de protéger le port de Papeete contre un coup de main. On décide également d’améliorer les capacités d’entretien même si il ne s’agit pas de créer un véritable Arsenal parfaitement équipé dont l’utilité serait des plus douteuses.

Installations

La station navale est installée au sein même du port de Papeete, une zone militaire est établie en septembre 1943 pour pouvoir accueillir les navires des Forces Navales Françaises du Pacifique (FNFP).

Les installations d’entretien sont tout de même importantes avec un dock flottant de 150m commandé aux Etats Unis et livré en 1943. Des ateliers et une fonderie ont également été construites pour soutenir les forces de souveraineté. Une cale de 100m à également été construite, cale construisant des navires civils et militaires.

Les fortifications destinées à défendre Papeete se composent de deux points d’appui armés chacun d’un canon de 130mm modèle 1919 sur plate-forme rotative et sous bouclier, de deux canons de 75mm antiaériens et de mitrailleuses de 7.5mm pour la défense rapprochée.

Une compagnie de fusiliers marins de recrutement local, la 2ème CFMP assure la défense de Papeete.

Navires basés à Papeete en septembre 1948

-Aviso colonial D’Iberville

-Patrouilleur La Bayonnaise

-Canonnière L’Etourdi

18-Bases et Arsenaux (10)

M-Base navale de Cam-Ranh et les autres implantation de la marine en Indochine

Indochine

Indochine

Un long débat

A la fin des années trente, ressurgit le débat des bases de la marine en Extrême Orient. Si les Etats-Unis bénéficie d’une base parfaitement outillée à Cavite en baie de Manille et d’une autre à Subic Bay, que les britanniques peuvent s’appuyer sur le «Gibraltar de l’Extrême d’Orient» à savoir Singapour, la France ne bénéficie pas d’un tel luxe.

Outre un manque de budget pour une telle base, on est réticent en France à investir dans des infrastructures qui tomberaient immanquablement dans les mains japonaises si Tokyo souhaitait s’emparer de l’Indochine.

Pourtant au début 1940, décision est prise d’implanter une base parfaitement outillée en Indochine pour permettre à une escadre importante (cuirassés et porte-avions) de pouvoir opérer en Mer de Chine Méridionale.

Il faut donc prévoir un espace protégé suffisamment vaste, un espace aisément défendable tant en direction de la terre que de la mer et un espace pouvant accueillir un arsenal bien outillé.

Plusieurs sites sont candidats. Une base à l’embouchure de la rivière Saïgon est vite écartée tout comme une base dans le Golfe de Siam. Cela dissuaderait la Thaïlande mais l’ennemi principal est le Japon et non la Thaïlande.

Haïphong sera idéalement placée pour opérer dans le Golfe du Tonkin mais le site est bien trop vulnérable aux bombardiers japonais venus de Chine continentale et de l’île d’Haïnan.

Un temps le site de Tourane tient la corde mais finalement, en juin 1940, c’est la baie de Cam-Ranh située à 290 km au nord-est de Saigon qui est sélectionné. Cet site n’était pas inconnu pour la marine qui l’utilisait déjà comme mouillage forain et l’avait fortifié partiellement.

Outre cette grande base (dont l’inauguration est prévue pour 1944), d’autres travaux vont être menés pour améliorer les capacités de survie des FNEO qui en 1948 vont atteindre un format plus que respectable avec un porte-avions léger, un croiseur lourd, un croiseur léger, deux torpilleurs d’escadre, quatre torpilleurs légers et deux sous-marins.

Les travaux suivants sont ainsi menés :

-Modernisation de l’Arsenal d’Indochine à Saïgon. La forme est agrandie passant de 152 à 190m, les ateliers sont modernisés avec notamment des machines outils permettant la fabrication d’armes légères et de munitions.

-Aménagement de mouillages protégés à Tourane et Kompong San

-Modernisation du port d’Haïphong pour servir de base de ravitaillement et de base opérationnelle avancée notamment pour les sous-marins.

Base navale de Cam-Ranh

Base navale de Cam-Ranh

Base navale de Cam-Ranh

La ville de Cam-Ranh est située à 290 km au nord-est de Saïgon au fond d’une vaste baie bien abritée qui rappelle par bien des côtés Brest voir Toulon. Petite ville avec un port de pêcheur, la baie sert régulièrement de mouillage pour les navires français déployés dans la région.

La décision prise en juin 1940 d’aménager une base parfaitement outillée dans la baie de Cam-Ranh entraine d’importants travaux et d’importants bouleversements pour la petite ville qui devient une métropole qui certes ne rivalise pas avec Hanoï mais qui est tout de même capable de tenir tête à Saïgon voir Haïphong _principal port de commerce de l’Indochine française_

Les travaux commencent rapidement, profitant d’une étude menée dès 1930 à titre informel sur demande du gouverneur général d’Indochine de l’époque, Pierre Pasquier qui rêvait de mener une politique musclée de dévellopement industriel en Indochine, de faire de la principale colonie française d’Asie pas simplement un territoire exportateur de matières premières mais une vraie puissance industrielle au risque de concurrencer l’industrie de la lointaine métropole.

Dans son projet, Cam-Ranh devait être le principal port d’Indochine, un port capable d’accueillir les plus gros navires du moment et même des navires dont la taille paraissait inimaginable à l’époque.

La base navale de Cam-Ranh va ainsi être composée de trois sous ensembles répartis sur les rives de la baie :

-Au sud-est, la partie opérationnelle de la base où sont amarrés les navires opérationnels et ceux en escale en Indochine. Cette partie regroupe également des dépôts de carburant et de munitions ainsi que des logements.

-Au sud de la baie est aménagée un Arsenal avec les formes de radoub et les ateliers, d’abord concentrés à bord de l’Albert Caquot puis s’étendant à terre dans des installations en théorie démontables ou du moins aisément «détruisibles».

-A l’ouest, en face de la base navale, l’annexe aéronavale avec deux pistes, des ateliers de réparations, des dépôts de carburant et de munitions. Les hydravions amérissaient dans la baie puis regagnaient un plan d’eau protégé par deux digues artificielles avant d’être mis au sec.

Ce choix d’une dispersion des installations ne fit pas l’unanimité en partie parce qu’elle rendait plus difficile la défense de la base qui pouvait être aisément scindés en trois éléments par l’avancée ennemie.

Il fût donc décidé d’établir de solides défenses au niveau du front de mer et de considérer les trois sous-ensembles comme des éléments indépendants qui en cas de menace extérieure se replieraient sur eux mêmes, formant autant de points de fixation.

Installations d’entretien

-L’Arsenal de Cam-Ranh ou Centre d’Entretien et de Soutien (CES) Albert Caquot est donc implanté au sud de la baie. C’est le dernier cri en matière de base de soutien de la marine ce qui est ironique quant on sait que cette base est la plus menacée de toutes les bases navales françaises dans le monde peut être avec Dunkerque.

Les travaux concernant l’Arsenal sont les premiers à être lancés car les plus importants en terme de génie civil. Pas moins de trois bassins de radoub sont prévus, bassins pouvant accueillir tous les navires de la marine nationale y compris les cuirassés de classe Alsace.

D’est à l’ouest, de l’intérieur des terres à la mer, nous trouvons successivement le bassin n°1 (265m de long sur 40m de large), le bassin n°2 et le bassin n°3, ces deux bassins mesurant tous les deux 200m de long sur 20m de large. Ces trois bassins sont inaugurés en 1944.

Dans un premier temps, les installations d’entretien sont embarqués à bord du navire-atelier Albert Caquot arrivé en Indochine le 25 mars 1944 et qui devient ponton atelier en septembre 1946. Il est solidement amarré et des extensions à terre sont aménagés.

Si la majorité des ateliers sont installés à bord du CES Albert Caquot, une fonderie est installée à terre en 1947 ainsi que la majorité des stocks de pièces détachées.

Installations opérationnelles

-Le coeur opérationnel de la base est donc implanté au sud-est, de l’autre côté de la péninsule qui ferme en grande partie la baie. Ce choix est d’une logique cartésienne : c’est l’endroit le plus profond de la baie avec une profondeur naturelle de -20m ce qui permet d’accueillir tous les navires en service dans la marine nationale.

Les travaux commencent en mars 1941 avec le recours à l’explosif et à de puissants engins de terrassement venus des Etats Unis. 10 km de linéaire de quai sont ainsi construits protégés par deux digues artificielles de 200m de long, créant un mouillage semi-protégé.

En arrière des linéaires de quai, nous trouvons une route asphaltée et une voie de chemin de fer à voie étroite (60cm) destiné au ravitaillement des navires et à la manoeuvre de quatre puissantes grues (8 tonnes). Des dépôts souterrains de munitions et de carburant sont aménagés sans oublier les postes de commandement, les logements et les «pieds dans l’eau», les défenses côtières.

-La base aéronavale de Cam-Ranh est située sur la rive opposée à la base navale. Elle dispose de deux longues pistes en dur, de trois pistes courtes de secours (soigneusement camouflées), d’ateliers de réparations, de dépôts de carburant et de munitions.

Des hangars pour hydravions sont aménagés tandis que les avions sont parqués au bord des pistes avec des filets de camouflage pour les dissimuler à l’observation ennemie.

Fortifications

En 1939, la baie de Cam-Ranh dispose déjà de positions fortifiées en l’occurence quatre batteries légères :

-Batterie de l’île de Tagne avec 4 canons de 138mm modèle 1910 sur affût modèle 1919-25

-Batterie de la Vigie avec 3 canons de 138mm modèle 1881 sur affût modèle 1917

-Batterie de Nha Gu avec 4 canons de 75mm modèle 1908 sur affût modèle 1908-18

-Batterie de Batroi avec 4 canons de 75mm modèle 1881 sur affût modèle 1916

Ces batteries sont désactivées et tout est remis à plat pour protéger cette nouvelle base navale car certaines batteries se trouvaient dans l’emprise de la base opérationnelle.

Le plan arrêté en janvier 1942 prévoit deux forts principaux pour verrouiller l’accès à la baie, des positions dites de campagne (à armer en cas de guerre avec des pièces de campagne) pour obtenir un front de mer entièrement protégé.

L’Arsenal doit être protégé par des ouvrages fortifiés de type Maginot tout comme la base aéronavale, formant deux ensembles indépendants mais les champs de feu sont conçus pour se recouper.

Des travaux complémentaires doivent avoir lieu en cas de menace avérée sur l’Indochine, des tranchées doivent être creusées et des ouvrages de campagne construits pour transformer Cam-Ranh en un bastion inexpugnable.

Le dispositif du front de mer s’appuie donc sur deux forts installés de part et d’autre de la passe, les deux forts étant jumeaux par l’équipement et la puissance de feu. Fait qui démontre l’importance de cette position, les pièces d’artillerie sont neuves et non récupérées sur des navires désarmés.

Le cœur de chaque fort est constituée par une tourelle double équipée de deux canons de 203mm modèle 1940 identiques à ceux montés sur les Saint Louis, cette tourelle double étant appuyée par quatre canons de 152mm modèle 1931 en affûts simples sous masque et plate-forme rotative permettant le tir contre terre et contre but flottant.

La DCA n’est pas oubliée et est même plutôt soignée avec six canons de 90mm modèle 1939 en trois tourelles doubles et douze canons de 37mm modèle 1941 en affûts doubles.

La défense terrestre est assurée par quatre jumelages équipés d’un canon de 47mm et de deux mitrailleuses de 7.5mm.

Chaque fort est armée par une compagnie d’ouvrage pouvant si besoin est être renforcée par des unités de l’armée de terre.

Le reste du dispositif du front de mer est composé de huit emplacements pour des pièces d’artillerie tractée de 105 et de 155mm qui doivent être mis en place par l’artillerie coloniale en temps de guerre. Des casemates pour l’infanterie sont également prévus pour se défendre contre un éventuel débarquement.

L’Arsenal est défendu par quatre ouvrages «type Maginot» équipés chacun d’une cloche d’observation et de tir avec un canon de 25mm et une mitrailleuse de 7.5mm et quatre jumelages avec un canon de 47mm et deux mitrailleuses de 7.5mm. Deux mortiers de 81mm complètent le dispositif.

La défense antiaérienne de l’Arsenal est assurée par douze canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en affûts doubles.

Une compagnie d’ouvrages est chargée d’armer les ouvrages fortifiés et les pièces de défense antiaérienne.

La défense de la base aéronavale est assurée par des ouvrages plus légers que ceux de l’Arsenal avec six petits casemates équipés de quatre jumelages, le jumelage avant est armé d’un canon de 47mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm alors que les trois autres jumelages sont équipés de deux mitrailleuses de 7.5mm. La défense antiaérienne de la base aéronavale est assurée par douze canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en affûts doubles.

La défense terrestre de la base est assurée par le Régiment de Fusiliers Marins de l’Indochine (RFMI), une unité créée en 1945 pour défendre cette base.

Elle est organisée en une compagnie d’état major, quatre compagnies de fusiliers, une compagnie régimentaire d’engins (canons antichars de 47mm, mortiers de 81mm et mitrailleuses de 13.2mm) et une compagnie de chars de marine équipée de Somua S-40.

Navires stationnés à Cam-Ranh en septembre 1948

-Croiseur lourd Tourville _navire-amiral des FNEO_

-Croiseur léger Duguay Trouin

-Porte-avions  Alienor d’Aquitaine

-Torpilleurs d’escadre Berthier et Tirailleur

-Torpilleurs légers Le Niçois Le Savoyard Le Béarnais et Le Catalan (7ème DT)

-Canonnières La Dédaigneuse et La Lurone

-Aviso-dragueurs Chevreuil Annamite Matelot Leblanc et Amiral Sénès (6ème DEL)

-Pétrolier Niger

-Pétrolier ravitailleur d’Escadre Rhône

-Remorqueur de haute mer Taureau

-Remorqueur de 1000ch Le Valeureux

-Remorqueurs de 750ch Jasmin Lys Pivoine

-Remorqueur de 600ch Padaran

-Remorqueurs de 300ch Nha Dé et Donnaï

-Gabare L’Entreprenante

Arsenal d’Indochine (Saïgon)

Bassin de l'Arsenal d'Indochine à Saïgon

Bassin de l’Arsenal d’Indochine à Saïgon

Cet arsenal à connu une existence mouvementée. Si le premier bassin à été inauguré en 1888 ce n’est qu’après la première guerre mondiale que l’arsenal d’Indochine (son nom officiel) voit le jour plus précisément en 1922 avec des installations réduites. Si réduites qu’il est supprimé en 1936, ses installations étant reprises par le port de commerce de Saïgon.

La marine nationale changea d’avis et le repris en 1940 pour permettre à une force maritime conséquente d’être réparée sur place, augmentant ainsi sa survie opérationnelle. La forme est ainsi agrandie à 190m pour permettre le carénage d’un croiseur.

Les ateliers sont modernisés et prévoyance salvatrice, des machines à outils sont installées pour produire des armes légères jusqu’au mortier de 81mm sans oublier les munitions.

En dépit de l’ouverture de la base de Cam-Ranh, des navires restent basés à Saïgon dans le port de commerce. En septembre 1948, les navires suivants y sont basés :

-Aviso colonial Amiral Charner

-Patrouilleur Branlebas

-Canonnière Marne

-Cannonières My Tho Tourane Francis Garnier et Song Do

-Chasseurs de sous-marins CH-45 et CH-46

Haïphong

Le grand port du nord de l’Indochine aurait pu faire un candidat à la grande navale en Indochine mais au final, ce port ne fût pas retenu en dépit de sa situation idéale dans le Golfe du Tonkin. La menace aérienne du à sa proximité avec la Chine l’élimina.

Il fût cependant décidé d’aménager une partie du port en zone militaire, un poste avancé de ravitaillement solidement protégé. Quelques navires sont cependant basés, notamment des unités légères.

250m de linéaires de quai sont construits avec une digue artificielle, créant un bassin protégé réservé aux navires militaires basés à Haïphong ou en escale pour se ravitailler en carburant, en munitions, vivres et pièces détachées.

Deux batteries côtières légères assurent la défense des accès du port avec pour chacune deux canons de 130mm sur affût tournant sous masque, deux canons de 75mm à tir contre but flottant et une DCA composée d’une tourelle double de 90mm (deux canons de 90mm modèle 1926) et de six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40.

La défense terrestre d’Haïphong partie intégrante de la «Ligne Doumer» est assurée par de petits blockhaus d’infanterie équipés d’un affût jumelé (un canon de 47mm et une mitrailleuse de 7.5mm) et de deux mitrailleuses de 7.5mm.

En septembre 1948, les navires suivants sont basés à Haïphong

-Aviso Nancy stationnaire ne prenant plus la mer depuis juin 1947. Son désarmement à été repoussé par le début du conflit en Europe.

-Patrouilleur La Cordelière. Cet ancien torpilleur de classe La Melpomène devient à son arrivée en Indochine navire-amiral de la Flottille Côtière du Nord (FCN) chargée de missions de souveraineté avec pour équipement six jonques armées, quatre patrouilleurs de construction locale et deux canonnières fluviales, la canonnière Bassac à Hué sur la rivière des Parfums et le Tonle Sap sur le fleuve Rouge

-Aviso Lassigny utilisé comme ravitailleur de sous-marins

-Sous-marins Germinal et Thermidor (23ème DSM)

Tourane

Site un temps envisagé pour la grande base navale en Indochine, le site de Tourane (aujourd’hui connue sous le nom de Da Nang) est transformé en mouillage protégé avec une digue artificielle et des installations de ravitaillement installées sur la rive à proximité de l’embouchure de la rivière Han.

Les défenses sont implantées de part et d’autre de l’embouchure de la rivière Han avec un total de deux canons de 130mm en affûts simples sous masque, quatre canons de 90mm modèle 1926 en deux affûts doubles et six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40.

Kompong San

La montée en puissance de la marine thaïlandaise dans les années trente et son tropisme japonais inquiète Saïgon qui décide d’aménager un mouillage protégé sur le golfe de Siam. Après une campagne de prospection, le site de Kompong Sam au Cambodge est choisit.

La campagne de dragage à lieu en 1943/44. Deux chenaux balisés sont réalisés ainsi que deux mouillages au centre d’une vaste baie pour les escales temporaires. Le point d’appui est réalisé à l’entrée du golfe à l’est.

Une digue empierrée est réalisée et 200m de linéaire de quai établie avec système de ravitaillement protégé et grues mobiles sur rails. A ces installations de ravitaillement s’ajoutent des ateliers de réparations et des locaux vie. Une piste de fortune est également construite pour le ravitaillement même si la baie soit suffisamment vaste pour permettre le ravitaillement par hydravions.

La défense de ce mouillage est assurée par deux points d’appui fortifiés à l’est et à l’ouest pour empêcher une flotte ennemie de mouiller dans ce golfe.

Chaque point d’appui fortifié se compose de deux canons de 130mm en affûts simples sous masque, deux canons de 75mm antiaériens en affûts simples et six canons de 25mm Hotchkiss. La défense terrestre est assurée par quatre tourelles démontables installés sur un trou en maçonnerie, chaque tourelle disposant d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm.

Fortifications : Cap Saint Jacques et estuaire de la rivière Saïgon

Le Cap Saint Jacques n’est pas une base navale mais une forteresse destinée à couvrir les approches de Saïgon. Sa mise en défense avait déjà été réalisée au 19ème siècle mais ces travaux avaient réduits à néant par le renvoi en métropole des pièces d’artillerie lourde.

Un projet de « refortification » de ce point d’appui est assuré en 1946 avec une tourelle double de 152mm montée sur un encuvement en béton. Son action est relayée par huit canons de 90mm modèle 1939 en quatre affûts doubles montés aux quatre coins de la batterie pour le tir antiaérien et contre but surface voir contre terre. La DCA légère est assurée par six canons de 25mm.

La protection rapprochée de l’estuaire de la rivière Saïgon est assurée par deux petits points d’appui équipés pour chacun d’un canon de 130mm, de deux canons antiaériens de 75mm et de quatre canons antiaériens de 25mm. La défense rapprochée terrestre est assurée par quatre petits casemates équipés chacun de deux mitrailleuses de 7.5mm.

18-Bases et arsenaux (4)

D-Base Navale de Lorient

L'Arsenal de Lorient en 1910

L’Arsenal de Lorient en 1910

Un peu d’histoire

Bien que ce site ait été peuplé dès la préhistoire, la ville de Lorient à été fondée officiellement en 1666 sous le nom de L’Orient sous l’impulsion de Colbert qui voulait doter la Compagnie Française pour le commerce des Indes Orientales créée le 27 août 1664 d’une base de départ.

Lors de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697), le chantier naval implanté à L’Orient est réquisitionné par la marine royale, marquant le début de la présence de la marine nationale sur le site bientôt connu sous le nom d’Arsenal Royal de Lorient.

Pendant longtemps cependant, le port vivote, reste chétif. Des travaux sont bien menés avec la création d’un avant port et d’un bassin à flot entre 1839 et 1848 qui suivent les travaux de modernisation menés dans l’enceinte de l’Arsenal avec une forme de radoub et une cale couverte.

Il  était cependant dit que Lorient, 26ème port commercial de France en 1860 ne serait jamais un port majeur en dépit des efforts de la chambre de commerce et l’essentiel (pour ne pas dire la totalité) de l’activité maritime serait celle de l’Arsenal.

Longtemps, l’Arsenal de Lorient va mener des constructions neuves et des entretiens mais la loi du 3 avril 1926 fait de l’établissement morbihanais un établissement consacré aux constructions neuves mais cette situation va de nouveau changer au début de la décennie 1940 en raison de l’augmentation d’unités à caréner et de la saturation régulière de Brest qui ne manque pas de travail entre les navires à armer, ceux à désarmer et ceux à entretenir.

Comme tous les établissements de la marine, l’Arsenal de Lorient va connaître des travaux pour améliorer ses capacités d’entretien et de soutien, le port morbihanais implanté à la confluence Scorff-Blavet et sur la rive orientale du Scorff devant devenir une base majeure en cas de conflit contre l’Espagne et pour nettoyer le Golfe de Gascogne des submersibles ennemis.

Les installations

-Le site original situé donc sur la confluence Scorff-Blavet dispose d’une forme de radoub (utilisée également pour l’armement des navires) de 240m de long sur 28m de large accompagnée de  deux cales, les cales n°4 et n°7 qui mesurent 175m de long sur 20m de large.

-Sur la rive orientale du Scorff nous trouvons la forme dite de Lanester, une forme de 240m de long sur 30m de large. Elle est accompagnée de trois cales.

La cale n°1 (couverte) mesure 230m de long sur 32m de large pouvant donc construire tous les navires jusqu’au croiseur lourd. La cale n°2 mesure 195m de long sur 28m de large et la n°3 de 175m de long sur 25m de large.

Ces cales étaient présentes en 1939 et ne sont pas agrandies mais installations annexes sont modernisées avec des grues plus puissantes et des ateliers totalement repensées pour prendre le virage de la soudure et de la préfabrication de plus en plus utilisée.

Quand la guerre éclate, une base de ravitaillement est inaugurée à Lorient avec des dépôts de carburant souterrains et plusieurs postes de ravitaillement ce qui facilite la mise en oeuvre de navires depuis Lorient.

Les fortifications

Comme toutes les autres positions fortifiées, celles défendant les accès à Lorient étaient dans un état lamentables, la faute à l’absence de menace crédible et un sous-investissement chronique.

Il était cependant hors de question de laisser une base de ravitaillement de premier ordre, une base opérationnelle pour opérer dans le Golfe de Gascogne à la merci d’un coup de main ennemi.

En septembre 1939, les fortifications défendant les approches de Lorient se compose des batteries et des moyens suivants :

-Au Talud sont implantés 4 canons de 240mm

-Au Mène sur l’île de Groix sont implantés 4 canons de 120mm

-Au Gâvres, sont implantés 3 canons de 105mm

-A Port Louis, sont implantés 3 canons de 75mm

-A Loquetas, sont implantés 2 canons de 75mm.

Plusieurs batteries de circonstance sont implantés dans les approches de Lorient avec des canons de 95mm, batteries désactivées à la fin de la guerre de Pologne.

Des travaux importants sont menés à partir de 1944. on fait table rase des fortifications passées pour construire des nouveaux points d’appui intermédiaires entre de véritables forts à l’ancienne et des fortifications de campagne.

Toutes les batteries existantes en septembre 1939 sont démantelés en 1942/43, la marine préférant repartir de zéro.

Les deux points d’appui sont installés respectivement à Port-Louis et à Larmor-Plage, leur construction est semblable à celle des fortifications défendant l’accès au Goulet de Brest avec quatre canons de 152mm modèle 1931 _ayant appartenu au Jean Bart_ montés sur affût circulaire sous masque, quatre canons de 90mm modèle 1939 en affûts doubles sous masque et une DCA légère composée de huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en affûts doubles.

La défense des approches terrestres du point d’appui est assuré par quatre affûts jumelés armés d’un canon de 47mm et de deux mitrailleuses de 7.5mm. En temps de guerre, un fossé est creusé, des mines et des barbelés mis en place.

Sur l’ile de Groix est implantée la Batterie Ronar’ch qui couvre les approches lointaines de Lorient avec quatre canons de 240mm ayant appartenus au cuirassé Voltaire. Ces canons sont montés en affûts simples sur plate-forme circulaire permettant au canon de pointer à 360°.

Leur action est complétée par deux canons de 138mm modèle 1910 ayant appartenu au cuirassé Bretagne et par quatre canons de 90mm modèle 1939 en deux affûts doubles. La DCA de la batterie Ronar’ch est assurée par huit canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en affûts doubles.

La défense des approches terrestres du point d’appui est assuré par quatre affûts jumelés armés d’un canon de 47mm et de deux mitrailleuses de 7.5mm. En temps de guerre, un fossé est creusé, des mines et des barbelés mis en place.
Ces trois positions forment une sorte de «triangle de la mort» rendant inexpugnables les approches de Lorient.

En ce qui concerne les défenses terrestres, rien n’est entrepris mais à la mobilisation, des postes de sécurité sont mis en place par la 3ème compagnie de fusiliers marins (3ème CFM) chargée de la défense de Lorient, compagnie qui à la mobilisation devient bataillon avec le rappel de territoriaux.

Navires stationnés à Lorient au 5 septembre 1948

Lorient est essentiellement une base de ravitaillement au profit des navires opérant dans le Golfe de Gascogne pour une mission ou pour entrainement. Néanmoins, un certain nombre de navires de combat et de soutien sont basés dans le port militaire morbihanais.

-Torpilleurs légers  L’Algérien Le Sénégalais L’Arabe Le Marocain (classe Kabyle) formant la 6ème DT

-Patrouilleurs anti-sous-marins La Havraise et La Nantaise

-Corvettes anti-sous-marines La Nimoise La Calvaise La Rennaise et L’Agenaise de la 3ème DEO

-Chasseurs de sous-marins CH-11 et CH-12

-Vedettes lance-torpilles  VTB-16, VTB-18, VTB-20 et VTB-22 de la 1ère Escadrille Légère de l’Atlantique.

-Remorqueur de 1000cv L’Actif

-Remorqueur de 600cv Morbihan

E-Station navale de Casablanca

Un point de passage obligé

Principal port marocain sur la façade atlantique du royaume chérifien, Casablanca devient au cours de la décennie quarante un point d’appui majeur de la marine nationale.

Elle n’est pas une base de premier plan comme Brest, Toulon ou Bizerte mais est le point de passage  obligé des navires venant de Brest et se rendant à Toulon ou de ceux allant de la Méditerranée à l’Atlantique.

Son rôle augmente avec la création du polygone de Rufisque près de Dakar, voyant ainsi la multiplication des escales des navires revenant d’un entrainement intense sur ce champ de tir quasi unique au monde.

Pour faire face à cet afflux, une base mobile de ravitaillement est construite et si des ateliers sont également mis sur pied, aucune forme de radoub et les capacités d’entretien se limite à la présence de deux petits docks flottants (un de 90m de long et un autre de 120m). Les défenses côtières sont également améliorées.

Les navires en escale à Casablanca mouillent à l’est de la Jetée Delure ou Grande Jetée et les installations de ravitaillement sont installés dans son prolongement avec trois grands réservoirs enterrés.
Les ateliers d’entretien et les autres dépôts sont cependant installés à l’ouest de la Grande Jetée et une digue flottante constituée de pontons est établie, digue qui aurait du être durcie mais le déclenchement de la guerre stoppe les travaux qui avaient à peine commencés.

Fortifications

La défense de Casablanca est assurée par deux batteries, la Batterie d’El Hank à l’ouest et la Batterie d’Oukacha à l’est, chacune disposant de quatre canons de 194mm modèle 1902 et de quatre canons de 138mm modèle 1910.

Ces deux batteries sont modernisées entre 1945 et 1947. Si les canons de 194mm sont maintenus, les canons de 138mm sont remplacés par quatre canons de 130mm provenant des torpilleurs d’escadre de classe Bourrasque et L’Adroit désarmés.

La DCA inexistante est assurée dans chacun des points d’appui par quatre canons de 90mm modèle 1926 en deux affûts doubles et six canons de 25mm Hotchkiss en affûts doubles. Quand à la défense contre un assaut d’infanterie, elle est assurée par deux affûts jumelés, un canon de 47mm et deux mitrailleuses de 7.5mm pour chacun d’entre-eux.

Chaque batterie est armée par une compagnie d’ouvrage et une compagnie de fusiliers marins est chargée de la défense des approches terrestres, les 4ème et 5ème CFM.

Navires basés à Casablanca au 5 septembre 1948

Les navires basés à Casablanca sont amarrés à l’ouest de la Grande Jetée

-Patrouilleur anti-sous-marin L’Incomprise

-Patrouilleur anti-sous-marin Jutland (P-37)

-Corvettes anti-sous-marines La Bastiaise La Paimpolaise La Dunkerquoise et L’Antillaise (2ème DEO)

-Aviso-dragueurs Enseigne Balande La Trompeuse L’Ambitieuse et La Sérieuse (7ème DEL)

-Chasseurs de sous-marins CH-17 CH-18 et CH-19

-Remorqueur de 600cv Lavandou

-Navire-hydrographe Cormoran

16-Navires auxiliaires (10)

Navires hydrographes

En septembre 1939, la marine nationale dispose d’une flotte hétérogène de navires hydrographes, souvent des navires dont ce n’était pas la mission première et qui arrivaient en fin de carrière.

Leur remplacement était cependant prévu par des navires conçus spécifiquement pour cette mission même si comme l’Amiral Mouchez, il pouvait être transformé en cas de guerre en aviso pour mener des missions d’escorte.

Hydrographes classe Mauviette

Anciens patrouilleurs de 1917/18 transformés en hydrographes en 1920. Déplaçant 420 tonnes (460 tonnes pleine charge), ils sont longs de 43.50m, large de 7.30m et un tirant d’eau de 3.40m. Ils filent à dix noeuds avec un équipage de 32 hommes. Ils sont désarmés.

L’Astrolabe (ex-Mauviette) et l’Octant (ex-Pivert) sont basés à Saïgon en Indochine pour réaliser les rélevés hydrographiques des inombrables cours d’eau de l’Indochine française.

Le Gaston Rivier (ex Ortolan) est lui basé à Cherbourg et opère en Manche. Il est désarmé le 7 juin 1944 après la mise en service du Goéland.

L’Estafette (ex-Pie II) est basé à Bizerte et opère donc en Méditerranée notamment dans son bassin oriental jusqu’au 14 juin 1944 quand il est désarmé après la mise en service du Pelican.

Le Sentinelle (ex Perruche) est basé à Casablanca, opérant au large de Maroc et parfois au large du Sénégal. Il est désarmé le 1er septembre 1944 et remplacé par le Cormoran.

Le La Perouse

En 1918 sont mis sur cale à Brest, Lorient et Nantes, 13 patrouilleurs de 700 tonnes du type Jacques Coeur.

Après l’armistice, 9 d’entre eux seront terminés, mais sur des plans modifiés : 3 deviendront des petits transports frigorifiques, 4 des petits transports côtiers, enfin deux auront leur coque allongée de 12 m et leur tonnage porté à 781 tonnes et seront aménagés en navires hydrographes.

Tous seront terminés en 1919/1920. Au début de la seconde guerre mondiale ne subsistaient que 5 de ces navires dont le La Perouse qui à été affecté en Indochine, s’occupant plus particulièrement du port d’Haïphong.

La Chimère

La Chimére était l’ex-Obcott construit en 1901, acheté aux Etats-Unis en 1917. Rebaptisé le Huron en 1924 puis la Zelée en 1931, il est renomé La Chimère en septembre 1939 et utilisé à Toulon pour des travaux hydrographiques dans le bassin occidental de la Méditerranée.

Le President Théodore Tissier

Construit pour le Département des Pêches en 1934 comme navire océanographique, il est cédé à la marine nationale en 1938 qui l’utilise comme annexe de l’Ecole Navale. Il également utilisé comme navire hydrographe.

Déplacement : standard 965 tonnes pleine charge 1307 tonnes Longueur : 57m largeur 8.90m tirant d’eau 4.96m Propulsion : un diesel MAN 7 cylindres dévellopant 800ch et entrainant une hélice Vitesse maximale : 11 noeuds Rayon d’action : 24000 miles nautiques à 10 noeuds
Armement : un canon de 75mm et quatre mitrailleuses de 7.5mm

Les Austral et Boréal

L’Austral ex Léon Poret et le Boréal ex Rémy Chuinard étaient deux transports frigoriques construits en 1927,achetés en 1937 par la Marine Nationale. Ces navires sont désarmés le 2 septembre 1944 et remplacés par les aviso-hydrographes Mouette et Ibis.

Déplacement : 2270 t Longueur : 63,40 m largeur : 10,20 m tirant d’eau : 4, 57m Puissance propulsive 1 200 cv Vitesse maximale 11 noeuds Armement : aucun

Hydrographes classe Goéland

Ces six navires (Goéland Pélican Cormoran Mouette Ibis Bengali) sont prévus à la tranche 1938bis et sont destinés à remplacer les vieux navires de classe Mauviette du moins ceux basés en métropole. La saturation des chantiers français à retardé l’exécution de ce programme.

Envisagés à l’origine comme des chalutiers de 535 tonnes, ils prennent du muscle et du poids pour s’apparenter à des aviso-dragueurs de classe Chamois, ayant une double-mission comme l’Amiral Mouchez : navire hydrographe en temps de paix, aviso en temps de guerre.

-Le Goéland est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) du Havre le 15 mars 1942 lancé le 27 septembre 1943 et mis en service le 14 mai 1944. Il remplace le Gaston Rivier à Cherbourg.

-Le Pélican est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) du Havre  le 7 avril 1942 lancé le 10 octobre 1943 et mis en service le 14 juin 1944. Il remplace l’Estafette à Bizerte.

-Le Cormoran est mis sur cale aux Chantiers Navals de France (CNF) de Caen  le 7 juin 1942 lancé le 10 décembre 1943 et mis en service le 7 septembre 1944. Il remplace le Sentinelle à Casablanca.

-La Mouette est mis sur cale aux Chantiers Navals de France (CNF) de Caen le 5 août 1942 lancé le 12 février 1944 et mis en service le 21 novembre 1944. Il remplace l’Austral à Toulon.

-l’Ibis est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint Nazaire  le 17 août 1942 lancé le 5 février 1944 et mis en service le 2 septembre 1944. Il remplace le Boréal à Toulon

-Le Bengali est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint Nazaire le 12 février 1944 lancé le 20 août 1945 et mis en service le 17 février 1946. Il est affecté à Dunkerque.

Caractéristiques Techniques des aviso-hydrographes classe Goéland

Déplacement : standard 647 tW aux essais 777 tonnes pleine charge 840 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 78.30m entre perpendiculaires 73.80m largeur au fort 8.68m tirant d’eau : 2,959m à l’arrière aux essais

Propulsion : deux moteurs diesel Sulzer de 2000ch chacun entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 20 noeuds autonomie 10000 miles nautiques à 4 noeuds 4000 miles nautiques à 9 noeuds

Electronique : un Asdic, un radar de navigation , un radar de veille combinée et des équipements hydrographiques

Armement : en temps de guerre, ils doivent recevoir un ou deux canons de 100mm en affûts simples, huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles, deux grenadeurs de sillage et deux mortiers

Equipage : 8 officiers, 17 officiers mariniers et 76 quartiers maitres et matelots soit 101 personnes.

Les gabares

En septembre 1939, la marine nationale dispose de plusieurs gabares, des navires de l’ombre mais indispensables pour les travaux portuaires. On peut les classer en trois catégories :

Les gabares antérieures à 1914 :

-La Girafe opère au profit de la Direction du Port de  Cherbourg

A noter que son sister-ship le Chameau à été condamné en 1937 sert de ponton d’amarrage à Brest

-Le Titan (classe Polyphème) est déployé à Brest, son sister-ship l’Antée (ex-Vulcain) est à Bizerte alors que leur sister-ship Polyphème est à Port Cros comme gardien de barrage non automoteur  chargé de la manœuvre de la porte du barrage de filets.

Classe Endurante

-L’Endurante et la Persévérante sont à Toulon

-La Fidèle est à Cherbourg

-La Résistante est à Brest

-La Patiente est à Dakar

-La Cam Ranh est à Saïgon

Classe Puissante

-La Puissante et la Servante sont à Bizerte

-La Prévoyante et la Victorieuse est à Brest

-La Prudente et la Persistante à Toulon

-La Vaillante à Beyrouth

-L’Agissante est livrée pour Cherbourg 1941.

Les nouvelles gabares

-L’Entrainante est à Cherbourg

-La Mordante est à Bizerte

-L’Ardente est à Mers-El-Kébir

-L’Entreprenante est à Cam-Ranh

-L’Epuisante est à Toulon

-La Performante est à Mers-El-Kébir

16-Navires auxilaires (9)

G-Les inclassables : bâtiment-cible, voiliers-école et navires hydrographiques

Goelettes-écoles Etoile et Belle Poule

Bien que la voile appartient désormais à l’histoire de la marine de guerre, l’école de la voile pour la formation des marins est jugée indispensable ce qui explique la commande dans un lot complémentaire à la tranche 1930 de deux goélettes.

-L’Etoile est mise sur cale aux Chantiers navals de Normandie à Fecamp lancée le 7 juillet 1932 et mise en service en 1932

-La Belle Poule est mise sur cale  aux Chantiers navals de Normandie à Fecamp lancée le 8 février 1932 et mise en service en 1932.

Ces deux goelettes sont basées à Brest pour les élèves officiers de l’école navale.

Caractéristiques Techniques des goélettes-écoles

Déplacement : 225 tonnes Longueur hors tout 37.50m largeur 7.20m tirant d’eau 3.50m

Propulsion : 425 m² de voilure et un moteur Sulzer de 125ch

Performances : vitesse sur moteur 6 noeuds rayon d’action 1500 miles nautiques à 8 noeuds autonomie : 10 jours

Armement : aucun

Equipage : 20 membres d’équipage et 30 élèves

Ces deux goélettes sont complétés par le cotre Mutin basé à Saint Servan près de Saint Malo au sein de l’école de pilotage.

-Le Mutin est commandé aux chantiers Florimond Guignardeau des Sables d’Olonnes le 10 novembre 1926. Il est mis en service le 19 mars 1927 et toujours en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : lège 40 tonnes standard 57 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 33m longueur à la flottaison 21m maitre bau 6.35m tirant d’eau 3.40m tirant d’air 21m

Propulsion : 240 m² de voilure et un moteur diesel Baudoin de 112ch

Performances : vitesse maximale 6 noeuds distance franchissable 585 nautiques

Equipage : 12 hommes

Transport de littoral Golo

Pour remplacer le vieux transport Loiret, la marine nationale fait financer à la tranche 1931 un petit cargo officiellement appelé transport de littoral.

-Le Golo est mis sur cale aux Forges et Chantiers de Gironde (FCG) à Bordeaux en 1932 lancé le 8 juillet 1933 et mis en service en 1934.

Basé Toulon jusqu’en décembre 1939, il est redéployé en janvier 1940 à Bizerte pour soutenir la 6ème Escadre Légère effectuant du cabotage entre Tunis, Bizerte, Gabès et Sfax.

Du 5 février au 15 mars 1941, il est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un grand carénage destiné à une remise en état complète. Après des travaux complémentaires, il est armé pour essais le 26 mars, sortant pour essais le 27 mars puis pour remise en condition du 29 mars au 5 avril 1941.

Du du 3 mai au 15 juin 1944, le Golo subit un nouveau grand carénage en étant échoué dans le bassin n°2 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 1er juillet, sortant pour essais le 2 juillet puis pour remise en condition du 4 au 12 juillet 1944.

Le 24 septembre 1946, le Golo appareille en compagnie du croiseur léger Emile Bertin, des torpilleurs légers de la 3ème DT ( L’Alsacien Le Breton Le Corse et Le Tunisien), des contre-torpilleurs de la 11ème DCT (Mogador Volta Hoche) et du pétrolier Mékong pour une série une longue série d’exercice du 24 septembre au 2 octobre 1946.

Ils font escale à La Valette du 3 au 6 octobre pour se ravitailler en munitions et en vivres auprès du Golo qui les soutes vides regagna Bizerte pour un nouveau chargement. Le croiseur léger, les torpilleurs légers et les contre-torpilleurs reprennent la mer le lendemain pour un exercice de défense aérienne à la mer du 7 au 12 octobre au large de la Tunisie.

L’Emile Bertin fait ensuite escale à Patras du 13 au 16 octobre pendant que les torpilleurs légers et les contre-torpilleurs sont à Zanthe. Le 17 octobre, l’escadre française se réunit à la mer pour se ravitailler en carburant auprès du Mékong avant de gagner Le Pirée où ils font escale du 21 au 25 octobre avant un exercice avec la marine grecque jusqu’au 30 octobre quand les navires français sont à Thessalonique jusqu’au 5 novembre.

La compagnie de débarquement de l’Emile Bertin et des détachements des différents navires rendent hommage à l’Armée d’Orient en déposant une gerbe devant le monument aux morts. Il reprend la mer pour une escale à Istanbul du 6 au 10 novembre puis à Iskenderun du 13 au 17 novembre et à Beyrouth du 20 au 24 novembre. Après un exercice avec la DNL, la petite escadre fait escale à Haïfa en Palestine mandataire du 30 novembre au 3 décembre avant de rentrer à Bizerte le 7 décembre 1946.

Le Golo subit un nouveau grand carénage en étant échoué dans le bassin n°3 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah du 5 février au 14 mars 1947 pour une remise en état complète. Il est armé pour essais le 24 mars, sortant pour essais le 25 mars et pour remise en condition du 27 mars au 2 avril 1947.

Il était toujours en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du transport de littoral Golo

Déplacement standard : 2239 tW

Dimensions : longueur hors tout 89.75m largeur 13.50m tirant d’eau 4.76m

Propulsion : deux moteurs diesels dévellopant 1850ch et entrainant deux hélices

Vitesse maximale 12.5 noeuds

Armement : deux canons de 75mm modèle 1897, deux canons de 37mm et deux mitrailleuses de 8mm, ces deux dernières armes étant remplacées par six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en trois affûts doubles.

Equipage : 80 officiers et marins

Transports côtiers

En septembre 1939, la marine nationale dispose encore de quatre navires de type Jacques Coeur mais aucun n’est utilisé comme patrouilleur. Le Champlain est un transport frigorifique, les Coetlogon et Forfait sont des transports côtiers et le Hamelin est un ravitailleur d’aviation.

Le Champlain est désarmé le 17 septembre 1942 puis vendu à la démolition, les Coetlogon et Forfait sont désarmés en juin 1941 et cédés à la marine marchande. Le Hamelin est désarmé le 5 janvier 1943 puis vendu à la démolition.

Aviso hydrographe Amiral Mouchez

Navire hydrographe financé la tranche 1932, l’Amiral Mouchez est également conçu pour servir d’aviso en cas de conflit. Sa construction est attribuée à l’Arsenal de Cherbourg plus habitué à construire des sous-marins que des navires de surface.

-L’Amiral Mouchez est mis sur cale à l’Arsenal de Cherbourg en 1934 lancé le 3 août 1936 et mis en service en 1937.

Basé à Cherbourg, il sert durant la guerre de Pologne d’aviso en recevant deux canons de 100mm et des grenades ASM. A l’issue du conflit, il redevient au printemps 1940 aviso en perdant son armement.

A l’été 1948 alors que le conflit est plus une question de temps qu’autre chose, l’Amiral Mouchez est de nouveau armé, recevant un canon de 100mm modèle 1932 à l’avant, quatre canons de 37mm Schneider modèle 1941 en affûts simples et des grenades ASM pour mener des missions d’escorte au profit du trafic littoral Cherbourg-Le Havre-Boulogne-Calais et Dunkerque.

Caractéristiques Techniques de l’amiral Mouchez

Déplacement : standard 719 tW

Dimensions : longueur 62m largeur 10,30m tirant d’eau 3,35m

Propulsion : un moteur diesel Sulzer de 800ch

Vitesse maximale : 12 noeuds

Armement : (1939) deux canons de 100mm et des grenades ASM (1948) un canon de 100mm, quatre canons de 37mm en affûts simples et douze grenades ASM

Equipage : 81 officiers et marins

Bâtiment cible L’impassible

Si la flotte de l’Atlantique bénéficie du cuirassé Voltaire échoué sur la presqu’ile de Rhuys pour servir de cible de tir, la flotte de la Méditerranée ne bénéficie pas de ce luxe. On envisagea bien de faire de même avec l’Océan (ex-Jean Bart) mais l’ancien cuirassé coula à quai avant même qu’une décision définitive soit prise.

A la tranche 1936 est cependant financé la construction d’un bâtiment cible baptisé L’Impassible. Il va certes servir pour quelques écoles à feux de «routine» mais va surtout être utilisé depuis Toulon pour tester les nouveaux obus et les nouvelles torpilles soit comme cible mobile soit au mouillage pour tester l’impact militaire de certains charges.

-L’Impassible est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient en 1938 lancé le 17 juin 1939 et mis en service le 4 juillet 1940. Il est basé à Toulon.

Déplacement standard : 2410 tonnes Dimensions : longueur hors tout 100m largeur 12m tirant d’eau 4m Puissance propulsive : 10000ch Vitesse maximale : 20 noeuds

16-Navires auxiliaires (4)

D-Cargos rapides type Oranie

Avant-propos

Voulant améliorer ses capacités de transport logistique, la marine étudie à partir du printemps 1940 l’achat de cargos appartenant à des armateurs français et étrangers.

Ne trouvant pas son bonheur parmi les navires existants, elle décide de faire dessiner un modèle de cargo rapide (20 noeuds) par le STCN et sous-traiter sa construction à des chantiers privés.

Le STCN dessine un navire de 8000 tonnes, filant à 20 noeuds maximum (18 noeuds en pratique) disposant d’importantes capacités de levage, de cales bien conçus.

Détail intéressant, on prévoit déjà la possibilité de les transformer en navires spécialisés pour le soutien logistique voir pour d’hypothétiques opérations amphibies.

Deux navires sont financés à la tranche 1944 et deux autres à la tranche 1945 dans le cadre du programme naval du 14 mai 1941 et enfin deux autres à la tranche 1947. Ces navires sont baptisés du nom de villes de l’Oranie : Mers-El-Kébir, Oran, Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen, Mostaganem et Chelif.

La construction est attribuée à trois chantiers privés, les deux premiers doivent voir le jour aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) installés à Port-Bouc, les deux suivants aux Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest & Bacalan réunis de Bordeaux et les deux derniers aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët de Saint Nazaire.

Le Mers-El-Kébir

-Le Mers-El-Kébir est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) de Port-Bouc le 12 septembre 1943 lancé le 12 mai 1944 et admis au service actif le 25 novembre 1944.

Il quitte son chantier constructeur le 25 novembre pour rallier Toulon le lendemain 26 novembre pour recevoir son armement en l’occurence deux canons de 90mm et six canons de 37mm en trois affûts doubles.

Affecté à Brest, il quitte le Var le 5 décembre 1944, fait escale à Casablanca du 9 au 12 décembre où il décharge du matériel avant de rallier Brest le 17 décembre 1944.

Il va assurer des missions de transport de matériel militaire entre les ports de la façade atlantique et Brest mais également entre les ports anglais et les ports de la côte est des Etats Unis. Il va également assurer au mouillage des missions de ravitaillement au profit de la 1ère et de la 3ème escadre.

Du 3 décembre 1947 au 16 janvier 1948, il est échoué dans le bassin n°3 pour son premier grand carénage destiné à le remettre totalement en état. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 26 janvier 1948, sortant pour essais le 27 janvier avant remise en condition du 28 janvier au 3 février 1948.

Le 5 septembre 1948, le Mers-El-Kébir rentrait de New-York avec un chargement de munitions produites par des usines françaises installées aux Etats Unis. Il débarque ce chargement dans le port de commerce de Brest puis prépare aussitôt à assurer le ravitaillement du CEFAN en chargeant plusieurs tonnes de munitions pour les troupes françaises.
L’Oran

-L’Oran  est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) de Port-Bouc le 12 septembre 1943 lancé le 4 juin 1944 et mis en service le 7 janvier 1945.

Il quitte son chantier constructeur le 8 janvier 1945 pour rallier Toulon où il reçoit son armement et quelques travaux non réalisés par les ACP. Affecté à Bizerte, il quitte le Var le 19 janvier pour rallier la Tunisie le 22 janvier.

Il va assurer des missions de ravitaillement au cours des exercices en transférant à couple et à flot du matériel et des munitions. Il va aussi effectuer des missions de transport de matériel entre la métropole et la Tunisie.

Du 21 février au 23 mars 1948, il est échoué dans le bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour son premier grand carénage. Il succède ainsi au Joffre et précède le cuirassé Bourgogne. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 4 avril 1948, sortant pour essais le 5 avril puis pour remise en condition du 7 au 17 avril 1948.

Le 3 septembre 1948, il quitte Bizerte pour rallier Toulon sans escorte afin de charger des munitions et du matériel au profit des Forces Armées de Tunisie (FAT).

Arrivé à Toulon le 5 septembre dans la journée, il est retenu à Toulon, chargeant obus de 105 et de 155mm, moteurs de chars et équipements militaires mais son appareillage est retardé, le cargo rapide devant être escorté pour rallier Bizerte.

Le Sidi-Bel-Abbès

-Le Sidi-Bel-Abbès est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest & Bacalan réunis sis à Bordeaux le 24 juin 1944 lancé le 12 mars 1945 et mis en service le 4 novembre 1945.

Il quitte son chantier constructeur, rallie Brest le 7 novembre pour recevoir son armement puis quitte le port breton avec un chargement de munitions direction Toulon où il doit être  basé. Il fait escale à Casablanca du 13 au 17 novembre puis rallie Toulon le 22 novembre 1945.

Comme ses cinq sister-ships, il va être utilisé comme transport de munitions et de matériel militaire sensible entre Toulon, l’Afrique du Nord voir le Levant. Il va également servir au mouillage de ravitailleur au profit des unités de combat de la 2ème Escadre.

Le Sidi-Bel-Abbès va également participer à un exercice d’entrainement à la défense de convois en janvier 1947.

Le 5 janvier 1947, les contre-torpilleurs Aigle et Albatros vont mouiller aux salins d’Hyères où ils sont rejoints trois jours plus tard par le transport-caboteur Golo et les cargos rapides Sidi-Bel-Abbès et Tlemncen.

Ces trois navires  vont simuler un convoi mouillant dans une baie et menacée par les forces navales ennemies. La 5ème DCT va assurer la protection contre les torpilleurs légers de la 1ère DT. Au cours d’une série de douze duels du 9 au 21 janvier, les torpilleurs ne parviendront à atteindre les trois transports qu’à quatre reprises.

Le Golo, le Tlmecen et le Sidi-Bel-Abbès appareillent le 22 janvier de Toulon pour livrer du matériel à  Bizerte. Ils sont escortés par les deux contre-torpilleurs et les quatre torpilleurs légers qui doivent néanmoins recompléter leurs soutes à Ajaccio le 23 janvier, les trois cargos mouillant en baie d’Ajaccio, attendant leurs protecteurs.

Le petit convoi bien protégé arrive à Bizerte le 28 janvier 1947 au matin. Les deux contre-torpilleurs et les quatre torpilleurs se ravitaillent puis mouillent  au centre du lac en attendant que les trois cargos soient vidés de leurs munitions, de leurs moteurs d’avions, de leurs vivres et de matériels divers.

Les trois cargos repartent avec leurs escorteurs le 30 janvier, rentrant directement à Toulon le 2 février 1947.

Le 5 septembre 1948, le Sidi-Bel-Abbès était en entretien à flot à Toulon. Les travaux sont accélérés pour lui permettre de prendre le plus vite un rôle opérationnel notamment le transport en métropole de matériel et de troupes venues d’Afrique du Nord.

Le Tlemcen

-Le Tlemcen est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest & Bacalan réunis sis à Bordeaux  le 4 octobre 1944 lancé le 7 août 1945 et mis en service le 2 mars 1946.

Il quitte son chantier constructeur le lendemain 3 mars 1946 et rallie Brest le 4 mars pour recevoir son armement et subir quelques travaux complémentaires et ce du 5 au 12 mars 1946.

Affecté à Toulon, il quitte la Bretagne le 13 mars, fait escale à Casablanca du 17 au 21 mars avant de rallier le Var le 25 mars 1946.

Comme ses cinq sister-ships, il va être utilisé comme transport de munitions et de matériel militaire sensible entre Toulon, l’Afrique du Nord voir le Levant. Il va également servir au mouillage de ravitailleur au profit des unités de combat de la 2ème Escadre.

Le Tlemcen va également participer à un exercice d’entrainement à la défense de convois en janvier 1947 en compagnie de la 5ème DCT, du transport-caboteur Golo et de son sister-ship Sidi-Bel-Abbès et ce du 9 au 21 janvier 1947

Le Golo, le Tlmecen et le Sidi-Bell Abbès appareillent le 22 janvier de Toulon pour livrer du matériel à  Bizerte. Ils sont escortés par les deux contre-torpilleurs et les quatre torpilleurs légers qui doivent néanmoins recompléter leurs soutes à Ajaccio le 23 janvier, les trois cargos mouillant en baie d’Ajaccio, attendant leurs protecteurs.

Le petit convoi bien protégé arrive à Bizerte le 28 janvier 1947 au matin. Les deux contre-torpilleurs et les quatre torpilleurs se ravitaillent puis mouillent  au centre du lac en attendant que les trois cargos soient vidés de leurs munitions, de leurs moteurs d’avions, de leurs vivres et de matériels divers.

Les trois cargos repartent avec leurs escorteurs le 30 janvier, rentrant directement à Toulon le 2 février 1947.

Le 5 septembre 1948, le Tlemcen était à quai à Toulon. Il va alors charger des munitions de 130, de 100, de 37 et de 25mm et gagner les salins d’Hyères où il doit servir de base avancée de ravitaillement en cas d’opérations de haute intensité contre l’Italie.
Le Mostaganem

-Le Mostaganem est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët sis à Saint Nazaire le 1er mars 1947 lancé le 8 octobre 1947 et mis en service le 5 avril 1948.

Affecté à Brest, il rallie son port d’affectation dès le 6 avril même si il subit des travaux complémentaires du 7 au 14 avril avant d’être pleinement opérationnel.

Il effectue sa première mission opérationnelle en ralliant New York afin de charger des pièces détachées au profit des avions américains en service dans l’armée de l’air et dans la marine. Quittant Brest le 16 avril, il rallie New York le 25 avril, charge les 26 et 27 avril, repartant le 28 avril pour rentrer à Brest le 7 mai 1948.

Le 5 septembre 1948, le Mostaganem était à quai à Brest.

Le Chelif

-Le Chelif  est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët sis à Saint Nazaire le  4 novembre 1947 et lancé le 24 juin 1948.

Encore en armement à flot le 5 septembre 1948, il devait être normalement affecté à Mers-El-Kébir mais avec le début du conflit, ce planning pourrait être chamboulé sachant que sa mise en service n’est prévu que pour la fin de l’année au plus tard printemps 1949.

Caractéristiques Techniques des cargos rapides de classe Oranie

Déplacement : standard 8000 tW pleine charge 21000 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 144.50m longueur entre perpendiculaire 140m largeur 21m tirant d’eau à pleine charge 8.5m

Propulsion : deux groupes diesels SNM développant une puissance totale de 9700ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 20 noeuds (18 noeuds dans la pratique) distance franchissable 7000 miles nautiques à 8 noeuds 3500 miles nautiques à 15 noeuds

Electronique : un radar de navigation

Armement : deux canons de 90mm modèle 1926 en affûts simples (un à la poupe et un à la proue) et  six canons de 37mm Schneider modèle 1941 en trois affûts doubles

Capacités : quatre cales pouvant contenir un total de 13000 tonnes de charge. Manutention assurée par deux mats de charge

Equipage : 62 hommes (marins civils sous contrat de la marine nationale et canonniers pour le service de l’armement)

16-Navires auxiliaires (3)

C- Ravitailleurs d’hydravions classe Sans Souci

La marine nationale dispose encore en 1948 de nombreux hydravions qu’ils soient embarqués sur les croiseurs et les cuirassés mais également qui sont basés à terre. Pour ces derniers, la marine à besoin de navires spécialisés pour les ravitailler, les entretenir et les remorquer.

Après avoir utilisé d’anciens avisos et cannonières transformés pour ce rôle, la Royale finance à la tranche 1937 la construction de quatre ravitailleurs d’hydravions baptisés Sans-Souci Sans Peur Sans Pareil et Sans Reproche, le n°1 et le n°3 vont être construits aux ACL, les n°2 et n°4 aux Ateliers et Chantiers de Saint-Nazaire-Penhoët.

Le Sans Souci

-Le Sans Souci est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint Nazaire le 8 septembre 1940 lancé le 20 novembre 1941 et mis en service le 7 janvier 1943.

Il est affecté à Brest et mouillé dans la Penfeld même si il rallie régulièrement l’Anse de Lanvéoc, l’antre des hydravions de la flotte de l’Atlantique même si le Sans Souci est aussi régulièrement déployé à Lorient voir à Cherbourg.

Du 7 février au 15 mars 1946, il est échoué au bassin n°4 du Salou pour son premier grand carénage destiné à le remettre totalement en état. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 1er avril, sortant pour essais le 2 et le 3 puis pour remise en condition du 5 au 12 avril 1946.

Le 5 septembre 1946, le Sans Souci appareille de Brest et gagne Casablanca le 10 septembre où il est rejoint le lendemain par quatre Bréguet Br790 de l’escadrille 3R puis le 12 par quatre Latécoère Laté 298 de l’escadrille 7T afin de tester sa capacité à soutenir plusieurs hydravions sans assistance extérieure.

Les huit hydravions redécollent le 13 septembre pour rejoindre Dakar via Port Etienne et sont soutenus par le ravitailleur d’hydravion qui leur fournit carburant, munitions pour les exercices, vivres et repos pour l’équipage.

Après une semaine de manoeuvres au large de Dakar du 18 au 25 septembre, le Sans Souci quitte la capitale de l’AOF le 27 septembre, fait escale à Casablanca du 1er au 4 octobre avant de rentrer à Brest le 9 octobre 1946.

Le 5 septembre 1948, le Sans Souci était à Brest. Il est mis en alerte, prêt à servir de base mobile d’aviation aux hydravions du Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN).

Le Sans Peur

-Le Sans Peur est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët en même temps que le Sans Reproche le 8 juin 1940 lancé le 20 septembre 1941 et mis en service le 5 décembre 1942.

Il est affecté à Toulon, quittant Lorient où il avait été armé le 6 décembre 1942, faisant escale à Casablanca du 10 au 13 décembre avant de rallier Toulon le 17 décembre 1942. Il est plus précisément basé à Saint Mandrier, l’antre des hydravions du CNMAN.

Du 5 janvier au 25 février 1946, il est échoué dans le bassin Vauban n°9 pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 17 mars 1946, sortant pour essais les 18 et 19 mars puis pour remise en condition du 21 au 30 mars 1946.

Son activité opérationnelle se résume à soutenir les hydravions du CNMAN (Commandement Nord-Méditerranée de l’Aviation Navale) en mouillant aux salins d’Hyères ou à Villefranche pour soutenir les hydravions basés dans le sud de la France.

Le 5 septembre 1948, il était à quai à Toulon, revenant la veille de Villefranche où il avait soutenu huit Bloch MB-481 de l’escadrille 2B habituellement basée sur l’Etang de Berre.

Il complète ses soutes et ses magasins puis appareille dans la matinée du 6 septembre 1948 pour établir une base avancée aux salins d’Hyères.

Le Sans Pareil

-Le Sans Pareil   est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint Nazaire le 8 septembre 1940 lancé le 20 novembre 1941 et mis en service le 7 janvier 1943.

Affecté à Bizerte, il quitte Lorient le 10 janvier 1943, font escale à Casablanca du 15 au 20 janvier avant de rallier la Tunisie le 24 janvier 1943.

Son activité opérationnelle se résume à soutenir les hydravions du CSMAN (Commandement Sud-Méditerranée de l’Aviation Navale) basés à Karouba près de Bizerte mais également à terme à Arzew, le déploiement d’unités d’hydravions prêt d’Oran devant accompagner la montée en puissance de la 4ème Escadre (cette situation est provisoire, le Sans Reproche devant être à terme redéployé en Algérie).

Du 15 janvier au 11 mars 1946, il est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 27 mars, sortant pour essais les 28 et 29 mars puis pour remise en condition du 31 mars au 12 avril 1946.

Le 5 septembre 1948, le Sans Pareil était en entretien à flot à l’Arsenal de Sidi-Abdallah. Il accélère sa remise en condition pour être près le plus rapidement possible.

Le Sans Reproche

-Le Sans Reproche est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët en même temps que le Sans Peur le 8 juin 1940 lancé le 20 septembre 1941 et mis en service le 5 décembre 1942.

Le Sans Reproche est basé à Lorient pour soutenir les hydravions du Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN) à sa mise en service.

Du 2 mars au 22 avril 1945, il est échoué dans le bassin Ouest de l’Arsenal de Lorient pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais 7 mai 1945, sortant pour essais les 8 et 9 mai puis pour remise en condition du 11 au 22 mai 1945.

Le 7 juin 1945, décision est prise de redéployer le ravitailleur d’hydravions à Mers-El-Kébir pour soutenir la 10ème flottille d’hydravions qui dispose alors de trente-quatre hydravions (dix Potez-CAMS 141 de l’escadrille 14E, douze Bloch MB-481 de l’escadrille 12T et douze Consolidated Catalina de l’escadrille 14R).

Il quitte Lorient et la Bretagne le 10 juin 1945, fait escale à Casablanca du 14 au 17 juin avant de rallier Mers-El-Kébir le 21 juin 1945.

Du 1er mai au 15 juin 1948, il est échoué sur le dock-flottant de Mers-El-Kébir pour un nouveau grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 1er juillet, sortant pour essais les 2 et 3 juillet puis pour remise en condition du 5 au 15 juillet.

Le 27 août 1948, il quitte Mers-El-Kébir en direction de Porto-Vecchio pour aménager une hydrobase avancée au profit des hydravions de la 12ème flottille. Arrivé le lendemain en Corse, le ravitailleur se met aussitôt au travail et y était toujours le 5 septembre 1948.

Caractéristiques Techniques des ravitailleurs d’aviation classe Sans Souci

Déplacement : standard 1372 tW pleine charge 2100 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 95m largeur 11.76m tirant d’eau 3.54m

Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer dévellopant 4200ch entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 16 noeuds distance franchissable 7000 miles nautiques à 15 noeuds 12000 miles nautiques à 10 noeuds

Electronique : un radar de navigation installé en 1947/48

Capacités : une grue de 25 tonnes et deux grues de 7.5 tonnes; 1200 tonnes de carburant 120 tonnes de vivress, 30 tonnes de munitions et 25 tonnes de pièces détachées + un atelier d’entretien.

Ils peuvent abriter deux Bréguet Br790 et remorquer tous les types d’hydravions en service

Armement : un canon de 90mm modèle 1926 à l’avant et huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles modèle 1943 (installés en 1945/46)

Equipage : 89 officiers et marins

16-Navires auxiliaires (2)

B-Ravitailleur de sous-marins Atlantide

A l’origine, il était prévu deux ravitailleurs de sous-marins de type Jules Verne, de type R mais les aléas budgétaires limitèrent les ambitions logistiques de la marine à un seul ravitailleur de sous-marins.

Les besoins de la flotte de sous-marins et la volonté d’améliorer la disponibilité des submersibles pousse la marine à commander à la tranche 1947 un nouveau ravitailleur de sous-marins plus spécifiquement destiné au soutien des sous-marins en Méditerranée. Il est commandé à la Société Provençale de Construction Navale (SPCN) dont les chantiers sont installés à La Ciotat. Il est baptisé Atlantide.

-L’Atlantide est mis sur la cale n°1 de la Société Provençale de Construction Navale (SPCN) le 12 septembre 1947 et toujours en construction le 5 septembre 1948. Il est lancé le 8 décembre 1948 et mis en service le 12 mai 1949.

Caracteristiques Techniques de l’Atlantide

Déplacement : standard 7000 tW pleine charge 8150 tonnes

Dimensions : longueur (hors tout) 145m (entre perpendiculaires) 138m largeur 22.20m tirant d’eau 8.95m

Propulsion : quatre moteurs diesels Sulzer dévellopant 14000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 18.5 noeuds distance franchissable 12000 miles nautiques à 15 noeuds 18500 miles nautiques à 11 noeuds

Armement : 4 canons de 90mm modèle 1926 en affûts simples sous masque et douze canons de 37mm Schneider modèle 1941 en six affûts doubles

Installations spécifiques :  L’Atlantide devait pouvoir soutenir huit sous-marins de 800 tonnes mouillés à couple. Il peut embarquer 650 tonnes de gazole, 115 tonnes d’huile, 18 tonnes d’eau de boisson, 35 tonnes d’eau distillée, 9 tonnes d’acide sulfurique, 1600 tonnes de pétrole et 13 tonnes d’alcool.

Il embarque également 350 obus de 100mm, 1800 coups de 37mm, 90 torpilles ou 60 torpilles et 50 mines, 50 jours de vivres pour neuf sous-marins, des consommables pour quatre mois  et 13000 litres de vin

Six ateliers : optique, torpilles, mécanique, forge, charpentage et électricité

Capacité hôtellière : 400 personnes

Equipage : 20 officiers, 62 officiers mariniers et 400 QMM soit 482 hommes

15-Pétroliers et Ravitailleurs Rapides (11)

H-Pétroliers-caboteurs Odet et Suroit

L’Odet

Le Shapur futur Odet

Le Shapur futur Odet

-L’Odet est acquis par la marine nationale le 24 mai 1939 pour à l’origine servir de ponton au profit de la Direction du Port de Lorient. Avant de servir sous pavillon français, il avait été connu sous le nom de British Industry puis de Saint Jerome et enfin de Shapur. Comme pétrolier commercial, il transportait du pétrole raffiné entre le Golfe Persique et l’Europe.

Il sert de ravitailleur notamment pour les navires en exercice au large de Quiberon jusqu’au 12 janvier 1940 quand il est décidé de le redéployer à Beyrouth au sein de la Division Navale du Levant (DNL).

Il quitte Lorient le 13 janvier 1940, fait escale à Casablanca du 16 au 18 janvier, à Bizerte du 22 au 25 janvier avant de rallier Beyrouth le 30 janvier 1940.

Il va assurer à flot et à l’arrêt le ravitaillement des navires de cette force navale mais également recompléter les soutes du port de Beyrouth depuis Haïfa où les britanniques ont aménagé un terminal pétrolier, les champs pétrolifères de Mossoul et de Bassorah alimentant la raffinerie mieux protégée que Fort Knox ou plutôt que la Banque d’Angleterre ce qui n’empêchera pas des attentats menés par la Haganah (la force clandestine de défense juive) ou par des extrémistes arabes.

Il est désarmé le 17 avril 1946, machines à bout et transformé en ponton dans le port de Beyrouth ponton-citerne ravitaillé par son successeur, le pétrolier-caboteur Ardèche mis en service en juin 1946.

Caractéristiques Techniques de L’Odet

Déplacement normal 8568 tonnes

Dimensions : Longueur 110.65m Largeur 15.02m Tirant d’eau 7.02m

Propulsion : machine alternative à triple expansion alimentées en vapeur par deux chaudières devellopant 1720ch et entrainant une hélice

Performances : Vitesse maximale : 11.5 noeuds

Capacité : 7520 mètres cubes avec 7 tanks plus 3 tanks d’été

Armement : deux canons de 90mm modèle 1926 renforcés ultérieurement par six canons de 25mm en trois affûts doubles

Equipage : 34 hommes (marine marchande)

Le Suroit

Le Suroit est un pétrolier-caboteur mis en service en 1938 par la Citerna Maritime pour du cabotage pétrolier. Il est réquisitionné en mai 1940 pour le Maroc et utilisé jusqu’en février 1942 à Casablanca, chargé du pétrole raffiné à Fos sur Mer pour constituer les stocks destinés aux navires déployés au Maroc avec parfois des incursions jusqu’à Dakar.

A noter qu’il est acheté à son armateur en décembre 1940 et devient donc un pétrolier militaire de la marine nationale.

Il est redéployé à Dunkerque en mars 1942 au moment de la création de l’Escadre Légère du Nord, création officialisée par décret le 17 mars 1942. Il va servir de ravitailleur pour les navires de l’ELN (croiseur léger antiaérien, contre-torpilleurs, torpilleurs d’escadre et torpilleurs légers) tout en ravitaillant le dépôt pétrolier, chargeant du pétrole au Verdon ou à Donges.

Il est désarmé le 12 décembre 1947 et condamné le 5 février 1948. Vendu à la démolition, il quitte en remorque le port de Dunkerque le 12 février pour Le Havre où il doit être démoli mais dans la nuit du 13 au 14 février, l’ancien pétrolier est victime d’une voie d’eau fatale, le remorqueur devant couper la remorque pour ne pas couler avec lui.

Reposant à 35m de profondeur au large de Boulogne, il constitue une attraction pour les plongeurs de la région

Caractéristiques techniques du pétrolier Suroit

Déplacement normal 554 tonnes port lourd 700 tonnes

Dimensions : Longueur 62.20m Largeur 8.40m Tirant d’eau 3.05 à l’avant et 3.58m à l’arrière en charge

Propulsion : diésel 6 cylindres développant 505ch et entrainant une hélice

Performances : vitesse maximale 9 noeuds

Capacité : 13 citernes soit 1010 mètres cubes

Armement : un canon de 90mm et quatre canons de 37mm Schneider modèle 1941 en deux affûts doubles

Equipage : 11 hommes