Pologne et Pays Neutres (58) Suisse (8)

Organisation des grandes unités

Division d’infanterie

Reconstitution d’une unité d’infanterie suisse du 20ème siècle

Les Divisions d’Infanterie de l’armée suisse ont une organisation classique avec un état-major, des unités de soutien, trois régiments d’infanterie et un régiment d’artillerie. Sur le plan opérationnel elles peuvent prendre sous leur autorité les brigades frontalières.

-La 1ère Division d’Infanterie (1ère DI) comprend les 2ème et 3ème régiments d’infanterie de ligne, le 7ème régiment d’infanterie de montagne et le 1er Régiment d’Artillerie. La 1ère brigade frontalière peut passer sous son autorité en cas de combat.

-La 2ème Division d’Infanterie (2ème DI) comprend un état-major, des unités de soutien, de trois régiments d’infanterie (1er, 8ème et 13ème régiments d’infanterie de ligne) et un régiment d’artillerie, le 2ème RA. Sur le plan opérationnel il peut prendre sous son aile les 2ème et 3ème brigades frontalières.

-La 4ème Division d’Infanterie (4ème DI) comprend un état-major, trois régiments d’infanterie de ligne (11ème, 21ème et 22ème régiments) et le 4ème régiment d’artillerie.

-La 5ème Division d’Infanterie (5ème DI) comprend un état-major, des unités de soutien, de trois régiments d’infanterie (4ème, 23ème et 24ème RI) et du 5ème régiment d’artillerie.

-La 6ème Division d’Infanterie (6ème DI) comprend un état-major, des unités de soutien, de quatre régiments d’infanterie (25ème, 26ème, 27ème et 28ème RI) et du 6ème régiment d’artillerie.

-La 7ème Division d’Infanterie (7ème DI) comprend un état-major, des unités de soutien, trois régiments d’infanterie (4ème RI, 23ème RI et 31ème RI) et du 7ème régiment d’artillerie.

Division de montagne

Troupes de montagne suisse

-La 3ème Division d’Infanterie de Montagne comprend un état-major, des unités de soutien, les 14ème 15ème et 16ème régiments d’infanterie de montagne et le 3ème régiment d’artillerie.

-La 8ème Division d’Infanterie de Montagne comprend un état-major, des unités de soutien, le 9ème régiment d’infanterie de ligne, les 20ème et 37ème régiments d’infanterie de montagne ainsi que le 8ème régiment d’artillerie.

-La 9ème Division d’Infanterie de Montagne comprend un état-major, des unités de soutien, deux régiments d’infanterie (12ème et 29ème régiments d’infanterie de montagne), le 11ème régiment d’artillerie lourde motorisée et le 12ème régiment d’obusiers motorisés.

Brigade légère

Cavalier suisse début 20ème siècle

Ces brigades montées comprennent deux régiments à trois compagnies de cavalerie et un bataillon cycliste, une compagnie de mitrailleuses motorisée, une compagnie motorisée de canons d’infanterie et une compagnie motorisée du génie. Durant la Pax Armada des chars légers intègrent ces brigades sous la forme d’une compagnie de douze chars par brigade.

LT vzor.38

-La 1ère brigade légère comprend le 1er régiment léger (1ère, 3ème et 4ème compagnies de cavalerie, 1er bataillon cycliste), le 2ème régiment léger (5ème, 6ème et 7ème compagnies de cavalerie, 2ème bataillon cycliste), la 1ère compagnie motorisée de mitrailleuses, la 31ème compagnie motorisée de canons d’infanterie et la 1ère compagnie motorisée du génie.

-La 2ème brigade légère comprend le 3ème régiment léger (8ème, 10ème et 13ème compagnies de cavalerie et 3ème bataillon cycliste), le 4ème régiment léger (9ème 11ème 12ème compagnies de cavalerie et 4ème bataillon cycliste), la 2ème compagnie motorisée de mitrailleuses, la 32ème compagnie motorisée de canons d’infanterie et la 2ème compagnie motorisée du génie.

-La 3ème brigade légère comprend le 5ème régiment léger (17ème 18ème et 24ème compagnies de cavalerie et 5ème bataillon cycliste), le 6ème régiment léger (16ème 19ème et 20ème compagnies de cavalerie et 6ème bataillon cycliste), la 3ème compagnie motorisée de mitrailleuses, la 33ème compagnie motorisée de canons d’infanterie et la 3ème compagnie motorisée du génie.

Brigade de montagne

Les brigades de montagne sont organisées en un état-major, des unités d’appui et de soutien et surtout deux régiments d’infanterie de montagne.

-La Brigade de Montagne n°9 est rattachée pour emploi auprès de la 9ème Division d’Infanterie de Montagne.

-La Brigade de Montagne n°10 comprend les 5ème et 6ème régiments d’infanterie de montagne

-Brigade de Montagne n°11

Brigade frontalière

Cette brigade est composée d’un état-major, de deux ou trois régiments d’infanterie frontalières, une compagnie de douze fusils-mitrailleurs, une compagnie de douze canons d’infanterie de 47mm, une compagnie de douze mitrailleuses et une unité sanitaire.

-La 1ère brigade frontalière comprend les 41ème et 42ème régiments d’infanterie frontalière

-La 2ème brigade frontalière comprend les 43ème, 44ème et 45ème régiments d’infanterie frontalière

-La 3ème brigade frontalière comprend les 46ème, 230ème et 231ème régiments d’infanterie frontalière.

-5ème brigade frontalière

-9ème brigade frontalière

-La 10ème brigade frontalière qui partage ses unités de commandement et d’appui avec la brigade de montagne n°10 (NdA ce qui explique son absence de la liste plus haut) comprend les 67ème et 68ème régiments d’infanterie frontalière de montagne.

Régiment d’infanterie

Chaque régiment d’infanterie helvétique se compose d’un état-major, des unités d’appui (une compagnie d’armes lourdes avec quatre mortiers de 81mm et deux canons d’infanterie de 47mm, une compagnie de mitrailleuses avec douze mitrailleuses lourdes et quatre mitrailleuses antiaériennes) et de trois bataillons d’infanterie soit trois bataillons d’active ou deux bataillons d’active et un bataillon issu de la mobilisation (Landwehr Bataillon) sachant que chaque bataillon dispose d’un état-major, de trois compagnies d’infanterie et d’une compagnie de mitrailleuses (9 fusils mitrailleurs et trois mitrailleuses)

En septembre 1948 l’armée suisse comprend les régiments d’infanterie suivants (NdA liste incomplète):

-1er Régiment d’Infanterie (1er RI) : 3ème bataillon de fusiliers, 17ème bataillon d’infanterie de montagne et 101ème bataillon d’infanterie de réserve.

-2ème Régiment d’Infanterie (2ème RI) : 1er bataillon de fusiliers 4ème et 5ème bataillons de fusiliers

-3ème Régiment d’Infanterie (3ème RI) : 3ème bataillon d’infanterie (Landwehr), 10ème, 13ème bataillons d’infanterie

-4ème Régiment d’Infanterie (4ème RI) : 103ème, 104ème et 105ème bataillons d’infanterie (les deux premiers d’active le troisième de réserve)

-8ème Régiment d’Infanterie (8ème RI) : 18ème 19ème et 20ème bataillons d’infanterie (les deux premiers d’active, le troisième de réserve)

-9ème Régiment d’Infanterie (9ème RI) : 21ème, 22ème et 24ème bataillons d’infanterie

-11ème Régiment d’Infanterie (11ème RI) : 49ème, 50ème et 51ème bataillons d’infanterie (les deux premiers d’active le troisième de réserve)

-13ème Régiment d’Infanterie (13ème RI) : 25ème, 26ème et 27ème bataillons d’infanterie ( les deux premiers d’active le troisième de réserve)

-14ème Régiment d’Infanterie (14ème RI)

-15ème Régiment d’Infanterie (15ème RI)

-16ème Régiment d’Infanterie (16ème RI)

-21ème Régiment d’Infanterie (21ème RI) : 52ème bataillon d’infanterie, 53ème et 90ème bataillons d’infanterie de montagne

-22ème Régiment d’Infanterie (22ème RI) : 54ème, 97ème et 99ème bataillons d’infanterie

-23ème Régiment d’Infanterie (23ème RI) : 55ème 56ème et 57ème bataillons d’infanterie

-24ème Régiment d’Infanterie (24ème RI) : 4ème Bataillon de fusiliers, 46ème bataillon d’infanterie et 102ème bataillon d’infanterie de réserve

-25ème Régiment d’Infanterie (25ème RI) : 62ème, 98ème et 106ème bataillons d’infanterie (les deux premiers sont des bataillons d’active et le troisième de réserve)

-26ème Régiment d’Infanterie (26ème RI) : 63ème 65ème et 107ème bataillons d’infanterie (les deux premiers sont des bataillons d’active et le troisième de réserve)

-27ème Régiment d’Infanterie (27ème RI) : 67ème, 68ème et 69ème bataillons d’infanterie

-28ème Régiment d’Infanterie (28ème RI) : 66ème, 70ème et 71ème bataillons d’infanterie

-Le 31ème Régiment d’Infanterie (31ème RI) comprend les 73ème, 74ème et 76ème bataillons d’infanterie sachant que le dernier nommé est un bataillon de réserve.

-Le 33ème Régiment d’Infanterie (33ème RI) comprend les 80ème, 81ème et 82ème bataillons d’infanterie

-le 34ème Régiment d’Infanterie (34ème RI) comprend les 79ème, 83ème et 84ème bataillons d’infanterie sachant que le premier nommé est un bataillon de réserve.

Régiments d’infanterie de montagne

Les régiments d’infanterie de montagne sont organisées comme les régiments de ligne.

-Le 5ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 7ème, 8ème et 9ème bataillons sachant que le premier est un bataillon de réserve et les deux suivants des bataillons d’active.

-Le 6ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 6ème, 11ème et 12ème bataillons

-Le 7ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 14ème, 15ème et 16ème bataillons

-Le 10ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 40ème et 110ème bataillons, deux bataillons de réservistes

-Le 12ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 10ème, 87ème et 109ème bataillons sachant que les deux premiers sont des bataillons d’active et le troisième un bataillon de réserve.

-Le 14ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 28ème, 29ème et 30ème bataillons

-Le 15ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 31ème, 32ème et 33ème bataillons

-Le 16ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 37ème, 38ème et 39ème bataillons

-Le 17ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 34ème, 35ème et 36ème bataillons

-Le 18ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 88ème et 89ème bataillons

-Le 19ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 41ème, 42ème et 43ème bataillons

-Le 20ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 44ème, 45ème et 46ème bataillons

-Le 29ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 72ème, 86ème et 109ème bataillons sachant que si les deux premiers sont des bataillons d’active le suivant un bataillon de réserve.

-Le 30ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 94ème et 95ème bataillons

-Le 32ème régiment d’infanterie de montagne comprend le 9ème bataillon de fusiliers de montagne et le 96ème bataillon

-Le 35ème régiment d’infanterie de montagne comprend le 8ème bataillon de fusiliers, les 85ème et 111ème bataillons d’infanterie de montagne.

-Le 36ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 91ème, 92ème et 93ème bataillons

-Le 37ème régiment d’infanterie de montagne comprend les 6ème et 11ème bataillons de fusiliers ainsi que le 48ème bataillon de fusiliers de montagne.

Régiment de cavalerie

Les régiments de cavalerie des brigades légères sont organisés en un état-major, trois compagnies montées et un bataillon cycliste.

-1er régiment léger (1ère, 3ème et 4ème compagnies de cavalerie, 1er bataillon cycliste)

-Le 2ème régiment léger (5ème, 6ème et 7ème compagnies de cavalerie, 2ème bataillon cycliste),

-Le 3ème régiment léger (8ème, 10ème et 13ème compagnies de cavalerie et 3ème bataillon cycliste)

-Le 4ème régiment léger (9ème 11ème 12ème compagnies de cavalerie et 4ème bataillon cycliste),

-Le 5ème régiment léger (17ème 18ème et 24ème compagnies de cavalerie et 5ème bataillon cycliste)

-Le 6ème régiment léger (16ème 19ème et 20ème compagnies de cavalerie et 6ème bataillon cycliste)

Régiment d’Artillerie de Campagne

Les régiments d’artillerie de campagne intégrés aux divisions d’infanterie sont organisés en un état-major régimentaire, trois compagnies de parc (maintenance et ravitaillement) et trois bataillons à trois batteries de quatre pièces soit trente-six bouches à feu auxquelles il faut ajouter au niveau du bataillon un état-major et une compagnie de ravitaillement.

-Le 1er Régiment d’Artillerie (1er RA) comprend les compagnies de parc 1 2 et 3 ainsi que les 1er, 2ème et 3ème bataillons d’artillerie

-Le 2ème Régiment d’Artillerie (2ème RA) comprend les compagnies de parc 4 5 et 6 ainsi que les 4ème, 5ème et 6ème bataillons d’artillerie

-Le 3ème Régiment d’Artillerie (3ème RA) comprend les compagnies de parc 7 8 et 9 ainsi que les 7ème, 8ème et 9ème bataillons d’artillerie.

-Le 4ème Régiment d’Artillerie (4ème RA) comprend les compagnies de parc 10 11 et 12 ainsi que les 10ème, 11ème et 12ème bataillons d’artillerie.

-Le 5ème Régiment d’Artillerie (5ème RA) comprend les compagnies de parc 13 14 et 15 ainsi que les 13ème, 14ème et 15ème bataillons d’artillerie.

-Le 6ème Régiment d’Artillerie (6ème RA) comprend les compagnies de parc 16 17 et 18 ainsi que les 16ème, 17ème et 18ème bataillons d’artillerie.

-Le 7ème Régiment d’Artillerie (7ème RA) comprend les compagnies de parc 19 20 et 21 ainsi que les 19ème, 20ème et 21ème bataillons d’artillerie.

-Le 8ème Régiment d’Artillerie (8ème RA) comprend les compagnies 22 23 et 24 ainsi que les 22ème, 23ème et 24ème bataillons d’artillerie.

Régiment d’Artillerie Lourde

Les régiments d’artillerie lourde motorisés sont organisés en un état-major, une compagnie de ravitaillement en munitions et deux bataillons à deux batteries de quatre canons de 120mm soit un total de seize bouches à feu.

-Le 12ème régiment d’artillerie lourde motorisée comprend la 26ème compagnie de ravitaillement en munitions, les 13ème et 14ème bataillons d’artillerie lourde motorisée.

-Le 13ème régiment d’artillerie lourde motorisée comprend la 27ème compagnie de ravitaillement en munitions, les 15ème et 16ème bataillons d’artillerie lourde motorisée.

-Le 14ème régiment d’artillerie lourde motorisée comprend la 28ème compagnie de ravitaillement en munitions, les 17ème et 18ème bataillons d’artillerie lourde motorisée.

Régiment d’obusiers de campagne

Les régiments d’obusiers de campagne comprennent une compagnie de ravitaillement en munitions, deux compagnies de parc et deux bataillons à trois batteries de quatre obusiers de 120mm soit vingt quatre bouches à feu par régiment.

Mitteleuropa Balkans (88) Roumanie (18)

L’Armée roumaine dans le premier conflit mondial

Soldats roumains portant une tenue d’inspiration française durant le premier conflit mondial.

En 1914 comme nous l’avons vu la Roumanie décide de rester neutre essentiellement pour des raisons de politique intérieure, une querelle opposant partisans de l’entrée en guerre aux côtés des Empires Centraux (c’est le cas du roi Carol 1er même si celui-ci à évolué sur la fin) et partisans d’une entrée en guerre aux côtés de l’Entente (cas du gouvernement).

En 1915 la Bulgarie courtisée par les deux camps (mais avec plus d’insistance par les Empires Centraux) entre en guerre. Ce n’était donc qu’une question de temps pour que Bucarest se joigne à un conflit passé du stade «frais et joyeux» au stade «immonde boucherie».

La Roumanie franchit le pas en 1916 et choisit d’entrer en guerre aux côtés de l’Entente en août 1916. Problème l’armée roumaine est totalement inapte à la guerre moderne. Son seul conflit véritable remonte à la guerre d’indépendance il y à plus de quarante ans (sa participation aux guerres balkaniques à été symbolique) et l’entrée en guerre va être précipitée.

A cela s’ajoute la crainte de combats fratricides contre les roumanophones de l’armée austro-hongroise. Ces derniers sont d’abord loyaux à la Double-Monarchie (peut être dans l’espoir d’avoir un meilleur sort une fois la guerre terminée) mais peu à peu la désillusion l’emporte. Les désertions vont se multiplier au fur et à mesure que la Roumanie s’approche de l’entrée en guerre.

150000 roumanophones vont mourir sous l’uniforme gris de l’armée austro-hongroise. De nombreux prisonniers reprendront la guerre au sein de légions de volontaires levées dans les camp de prisonniers italiens et russes.

Quand éclate le premier conflit mondial l’armée de terre roumaine dispose de cinq corps d’armée ce qui correspond à une force de combat de quinze divisions d’infanterie, sept brigades de cavalerie, vingt-cinq régiments d’artillerie et deux régiments du génie. A cela s’ajoute naturellement des unités de transmissions et de soutien logistique. A noter que l’échelon armée n’apparait qu’au moment de l’entrée en guerre de la Roumanie en août 1916.

Initialement l’armée roumaine mobilise 658088 hommes répartis en vingt-trois divisions ce qui est tout sauf négligeable. Les premiers combats se passent bien mais tout simplement parce qu’en face il n’y à rien ou presque. Dès que les Empires Centraux vont envoyer des troupes, l’armée roumaine va être sérieusement mise en difficulté.

Sur le plan tactique la guerre sans être une suite de combats echevelés n’est pas aussi figée que sur le front occidental. La manœuvre, le mouvement restent possibles probablement parce que le terrain est vaste et les effectifs ne permettent pas forcément de tenir solidement tout un front surtout pour les pauvres roumains qui doivent combattre sur deux fronts de 1600 km !

La cavalerie par exemple assure l’éclairage, le flanquement et le freinage de l’ennemi pour éviter que la retraite ne tourne à la déroute.

C’est ainsi qu’à la bataille de Robanesti, la cavalerie roumaine charge sabre au clair mais avec moins succès que les cavaliers de Ney à Eylau (NdA qui rappelons le est la plus grande charge de cavalerie de l’histoire avec 11000 hussards, chevaux-légers, lanciers et autres cuirassiers ce qui est déjà énorme ce qui n’empêche pas certains auteurs de parler de 70 à 80000 cavaliers) et les survivants devaient se sentir plus proches de la brigade légère à Baklhava.

La Roumanie aurait pu s’appuyer sur le terrains et les fortifications mais soit l’ennemi allait trop vite ou alors les fortifications étaient tournées vers le mauvais adversaire.

Le général Henri Bethelot

Très vite sur la défensive, l’armée roumaine ne va pas s’effondrer totalement grâce à la présence de troupes russes et surtout de la Mission Berthelot, une mission d’assistance militaire dirigée par le général français Henri Berthelot. On peut y ajouter l’action de la marine roumaine qui en défendait les fleuves et les côtes permettait à l’armée de terre de tenir fermement le terrain.

Après la stabilisation du front l’armée roumaine est totalement réorganisée, une véritable économie de guerre est mise sur pied pour reconstituer une armée digne de ce nom.

C’est ainsi qu’au début de 1917 l’armée de terre de Ferdinand 1er aligne deux armées et cinq corps d’armée ce qui représente quinze divisions d’infanterie disposant de deux brigades d’infanterie, une brigade d’artillerie, un bataillon de cavalerie et un bataillon de pionniers. Les DI numérotées un à dix disposent également d’un régiment d’infanterie de montagne.

A ces divisions s’ajoute deux divisions et deux brigades indépendantes de cavalerie sans oublier l’artillerie qui hors artillerie divisionnnaire dispose de deux régiments d’artillerie de montagne, quatre régiments d’artillerie lourde ainsi que des régiments d’artillerie antiaérienne.

Cela représente 700000 hommes répartis en 207 bataillons d’infanterie, soixante bataillons de marche (Nda infanterie ?), 110 escadrons de cavalerie et 245 batteries d’artillerie.

Les moyens déployés par les belligérants sur le front roumain sont colossaux avec neuf armées, quatre-vingt divisions (974 bataillons), dix-neuf divisions de cavalerie (550 escadrons) et 923 batteries d’artillerie soit des effectifs dépassant 1 million d’hommes.

En dépit de colossales efforts, Bucarest est fragilisé par la défection russe. L’armée roumaine est épuisée et le gouvernement de Ferdinand 1er replié à Iasi n’à d’autres choix que de choisir la voix de l’armistice puis du traité de paix.

A cette époque l’armée roumaine possédait quinze divisions d’infanterie. Les divisions n°11, n°12,n°13,n°14 et n°15 sont immédiatement démobilisées. Sur les divisions d’infanterie restantes, les empires centraux autorisent deux divisions déployées en Bessarabie (ainsi que les deux divisions de cavalerie) sont autorisées à rester à effectifs de guerre.

Les autres divisions d’infanterie doivent revenir à un format du temps de paix avec quatre régiments d’infanterie à trois bataillons, deux régiments de cavalerie à deux escadrons, deux régiments d’artillerie à sept batteries, un bataillon de pionniers et un socle logistique. L’armement en surplus est livré aux austro-hongrois.

Le conflit terminé le bilan est lourd pour l’armée de terre roumaine avec 535 700 militaires hors de combat (335706 tués, 120000 blessés et 80000 prisonniers).

D’une guerre à l’autre

Dans l’immédiat après guerre l’armée de terre roumaine va participer à plusieurs conflits notamment contre la Hongrie avec laquelle elle va partager un long et douloureux contentieux concernant notamment la Transylvanie.

Ce conflit qui éclate à la mi-avril 1919 après plusieurs mois de tension entre la Roumanie et la Hongrie voit l’engagement côté roumain de soixante quatre bataillons d’infanterie, de vingt-huit escadrons de cavalerie, de 160 canons, de 32 obusiers, d’un train blindé, de deux bataillons de pionniers et de deux escadrons d’aviation. Le conflit se termine le 3 août 1919 par l’occupation de Budapest par les roumains ce qui favorise l’arrivée au pouvoir du régent Horthy. La Roumanie va occuper la partie orientale de la Hongrie jusqu’au 28 mars 1920.

L’armée tente de se moderniser mais en ces temps de vache maigre difficile de faire beaucoup surtout pour un pays assez pauvre, disposant de peu de moyens industriels.

Tout juste notons l’acquisition de chars de combat pour équiper notamment une première division blindée, division qui cohabite avec cinq divisions de cavalerie. Certes le terrain roumain peu se montrer ouvert à l’utilisation de la cavalerie mais ce n’est pas vraiment un signe de modernité, le premier conflit mondial ayant montré les limites des unités montées dans la guerre moderne.

Renault FT alias le « petit machin » selon son créateur Louis Renault

Les premiers chars roumains seront 76 Renault FT qui sont livrés en 1919, le «Char de la victoire» formant un premier régiment blindé. Ces chars vont rester en service en 1941, les véhicules encore en état étant réutilisés pour l’entretien et le maintien de l’ordre.

Le AH-IV tchèque à été produit sous licence en Suède

Il faut ensuite attendre les années trente pour que de nouveaux chars soient livrés en l’occurrence trente-six chars légers AH-IV (R-1) qui sont maintenus en service jusqu’en 1945 avant d’être stockés pour être réutilisés en cas de besoin.

Skoda LT vz.35

Ils sont complétés par 126 chars légers Skoda LT vz.35 (S-II) connus sous la désignation de R-2 mais plus connus sous leur nom allemand (Panzer 35(t)), ces chars auraient pu être bien plus nombreux dans les armées roumaines mais la commande de 382 exemplaires est annulée suite au démantèlement de la Tchécoslovaquie.

Renault R-35

En décembre 1937 200 exemplaires du Renault R-35 sont commandés mais en septembre 1939 seulement 41 exemplaires ont été livrés par la France auxquels il faut ajouter 34 chars ayant appartenus à la Pologne. Cela porte le total à 75 exemplaires, la commande restante étant annulée, la Roumanie préférant acquérir des chars plus modernes venant notamment d’Allemagne mais ceci est une autre histoire.

Une loi du 28 avril 1932 précise l’organisation de l’armée roumaine composée de sept corps d’armée, vingt et une division d’infanterie, un corps de montagne représentant soixante-douze régiments d’infanterie auxquels il faut ajouter un corps d’autos blindées, un bataillon de la garde, deux bataillons de garde-frontières, quatre bataillons d’infanterie légère, vingt-deux compagnies divisionnnaires de mitrailleuses. A cela s’ajoute des unités de cavalerie, d’artillerie, du génie et de soutien.

En 1940 peu après la fin de la guerre de Pologne, la Roumanie possède un potentiel mobilisable de 1.1 millions d’hommes (1170000 exactement) soit 8.5% de la population du pays. Ce potentiel va se réduire un peu avec les annexions de territoires qui prive l’armée de recrues.

Sur le plan des unités l’infanterie dispose de dix-neuf divisions à trois régiments d’infanterie et deux régiments d’artillerie regroupés respectivement en une brigade d’infanterie et une brigade d’artillerie. A cela s’ajoute différentes éléments d’appui et de soutien (génie, transmissions, logistiques).

L’infanterie de montagne (Vânători de munte) apparue durant le premier conflit mondial comme entité indépendante aligne quatre divisions ce qui représente vingt-quatre bataillons, quatre groupes d’artillerie et huit batteries d’obusiers de montagne. On peut ajouter également un commandement de montagne à huit bataillons.

Comme dans de nombreux pays ces unités sont devenues très vite l’élite de l’armée roumaine et dont l’efficacité durant le second conflit mondial leur vaudra une dissolution au temps de la période d’occupation soviétique (1953-1960).

La cavalerie dispose de cinq divisions montées et d’une division blindée. Il y eut le projet de créer d’autres unités motocénaniques mais hélas pour les biffins roumains ces projets étaient encore dans l’enfance quand la seconde guerre mondiale éclate.

L’artillerie comprend des unités endivisionnés mais aussi des régiments indépendants au niveau des corps d’armée et des armées à savoir huit régiments d’artillerie lourde, deux régiments d’artillerie antichar et dix régiments antiaériens.

Durant la période de la Pax Armada l’armée de terre roumaine connait une certaine modernisation pour notamment faire face à des phénomènes similaires en Bulgarie et en Hongrie. Toutes les lacunes ne sont pas éliminées loin de là mais Bucarest peut espérer faire bonne figure en cas de conflit.

De nouvelles armes légères dont certaines roumaines sont mises en service, les pièces d’artillerie sont plus nombreuses et plus modernes (les pièces les plus anciennes sont souvent stockées pour être réutilisées en cas de besoin), de nouveaux blindés mis en service qu’il s’agisse de chars, de chasseurs de chars ou canons d’assaut.

En dépit de cet effort cela n’empêchera pas l’Armata Regala Romana de devoir réutiliser des véhicules de prise essentiellement des véhicules soviétiques mais aussi des véhicules occidentaux livrés au titre du Prêt-Bail.