Le Conflit (12) Norvège (12)

Les plans opérationnels alliés

Comme nous le savons maintenant les alliés après leur défaite en octobre 1948 ne sont pas spécialement pressés de retourner en Scandinavie. Longtemps le théâtre opérationnel scandinave va rester un théâtre très secondaire.

Si on maintien la pression c’est pour intoxiquer les allemands et les pousser à y maintenir des forces conséquentes qui feront défaut d’ailleurs.

Cette pression doit cependant passer uniquement par des raids aériens, navals et aéronavals mais aussi par des raids commandos avec ou sans le concours de la Résistance qu’elle soit danoise ou norvégienne.

Peu à peu pourtant les alliés vont se dire que débarquer en Norvège serait utile dans le cadre d’une stratégie générale. Reste à savoir quand et comment…..

C’est au printemps 1952 que les alliés décident de débarquer en Norvège pour sécuriser le flanc septentrional de la poussée générale qui à lieu logiquement sur le continent. Certains estiment que c’est un gaspillage de moyens pas forcément illimités mais la décision politico-militaire est prise.

Avec une géographie aussi contraignante, il n’y à aucune possibilités de plans élégants et audacieux, c’est débarquer dans des fjords, des lieux fortement protégés par les allemands, des sanctuaires où sont tapis cuirassés, croiseurs, destroyers et sous-marins.

Il faudra donc taper fort sur les lignes fortifiées avant et pendant la mise à terre de troupes essentiellement américaines.

Initialement il était prévu de ne débarquer qu’en Norvège et d’effectuer une démonstration navale au large des côtes du Jutland (NdA tiens cela me rappelle un truc) mais finalement en dépit des difficultés à débarquer sur une côte dénudée balayée par les vents, les alliés décident de débarquer au Danemark.

En attendant que les moyens nécessaires soient réunis, en attendant que la situation stratégique le permette les alliés vont maintenir une pression très importante sur la Norvège en utilisant tous les moyens à leur disposition que ce soit des raids aériens, des raids aéronavals ou encore des opérations commandos en liaison avec la résistance intérieure.

Sur mer on se bat toujours !

En guise de présentation

La fin de la Campagne de Norvège (1948) ne marque pas la fin des affrontements de surface qu’ils soient majeurs ou mineurs. Les alliés veulent maintenir la pression et les allemands sont bien décidés à utiliser la Norvège comme un tremplin pour de futures opérations navales.

Si un débarquement direct dans les îles britanniques n’à pas dépassé l’étape de la réflexion théorique des démonstrations navales sur les côtes britanniques et l’attaque de convois sont du domaine du possible voir même du souhaitable.

Une fois les combats terminés les allemands décident de transformer la Norvège en base opérationnelle avec des implantations pour leurs navires de surface et pour les sous-marins, de solides défenses côtières mais aussi de nouvelles casernes tandis que les aérodromes norvégiens sont agrandis et modernisés (pistes en dur, hangar, dépôts de munitions et de carburant).

Ces travaux entrainent une réaction des alliés qui après un temps d’hésitation bombardent les chantiers ou encouragent la résistance norvégienne à saboter les chantiers.

Des opérations commandos sont également menées. Résultat si les bases ont été construites cela à pris bien plus de temps imposant des choix et l’abandon de certains projets.

Néanmoins quand l’opération BOREALIS sera déclenchée les fortifications allemands défendant les ports norvégiens sont sérieuses avec des pièces d’artillerie lourde, médianes et légères, des tubes lance-torpilles, des champs de mines, le tout protégé par des canons antiaériens en nombre sans compter des barbelés, des tranchées et des champs de mines terrestres.

Sur le plan opérationnel, les navires allemands déployés en Norvège dépendaient d’un commandant naval de Norvège disposant d’une large autonomie pour employer ses moyens comme il l’entend.

De novembre 1948 à juin 1950 les opérations navales concernant surtout l’attaque des lignes de communication de l’adversaire avec peu d’affrontements entre grandes unités.

Le 22 juin 1950 les allemands envahissent l’URSS dans le cadre de l’opération BARBAROSSA. Aussitôt les alliés vont tendre la main aux soviétiques avec une coopération (limitée mais coopération tout de même) avec la Flotte du Nord et surtout l’envoi de matériels, de véhicules, de fournitures sous la forme de convois reliant le Loch Ewe aux ports de Mourmansk et d’Arkangelsk.

Ces convois vont être solidement protégés par des escorteurs, des destroyers, des croiseurs, des cuirassés et des porte-avions, le tout couvert par l’aviation basée à terre.

La puissance de l’escorte s’explique par la diversité des menaces : sous-marins, avions basés à terre, grandes unités de surface.

Les allemands attaqueront directement ces convois ce qui entrainera plusieurs affrontements majeurs, le plus célèbre étant naturellement la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952, bataille fatale à plusieurs unités majeures notamment côté allemand (un croiseur de bataille, un croiseur lourd et un porte-avions léger).

L’effort principal est mené par la marine britannique mais la France maintien des moyens navals importants sur zone, moyens regroupés au sein d’une 7ème Escadre appelée également Escadre du Nord et de l’Arctique car devant opérer en mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique. Cette escadre est placée sous l’autorité de la Home Fleet ce qui ne va pas sans mal même si dans l’ensemble les relations entre marins français et britanniques étaient cordiales.

NdA Dans les parties qui vont suivre je vais aborder l’évolution des flottes alliées et ennemies notamment les constructions liées au programme de guerre. Cela dépassera le cadre des simples opérations au large de la Norvège. Je m’excuse par avance des éventuelles redondances et scories qui pourraient alourdir le récit mais je n’ai pas trouvé de format plus satisfaisant.

La Royale est là

Dans un premier temps la France à d’abord envisagé de ne déployer en mer du Nord que des croiseurs, des contre-torpilleurs et des sous-marins préférant axer son effort sur la Méditerranée où la marine italienne est une noix dure à casser.

Finalement pour des raisons d’orgueil patriotique et de politique des cuirassés et des porte-avions vont opérer dans cette zone.

Le cuirassé Jean Bart à la mer

De février 1951 à novembre 1953 le cuirassé Jean Bart est déployé en mer du Nord pour opérer contre la marine allemande. Il participe notamment à la destruction du Bismarck le 18 juin 1951 dans ce qu’on à appelé la Bataille d’Heligoland, bataille qui sera fatale également à l’ancien cuirassé de poche Admiral Scheer endommagé par les avions de l’Anne de Bretagne et achevé par le sous-marin britannique HMS Safaris.

L’ancien cuirassé de poche à ainsi encaissé deux bombes et une torpille qui rendait sa survie très hypothétique (le miracle de Scharnhorst ne peut pas se reproduire tout le temps), son agonie étant donc achevée par la torpille du Safaris.

Schéma originel du Gascogne

Quelques semaines plus tôt le Gascogne avait rallié la zone, les marines alliées estimant que la menace des raiders de surface ne justifiait plus le maintien de moyens importants pour les traquer.

Il aurait du participer à la bataille du Cap Nord mais ironie de l’histoire ne participe pas à l’affrontement en question car il avait été envoyé vers le détroit du Danemark sur la fausse information du passage d’un nouveau corsaire dans l’Atlantique.

Quand il s’avéra qu’il s’agissait d’une fausse information le cuirassé française à la silhouette reconnaissable entre toutes (une tourelle quadruple à l’avant et une autre à l’arrière) filera pleine vapeur mais trop tard pour participer au combat ce qui lui vaudra des remarques acerbes d’autres équipages, remarques qui déclenchaient parfois pour ne pas dire souvent une bagarre nécessitant l’intervention de la police ou de la prévôté.

En juillet 1952 c’est un cuirassé flambant neuf qui arrive sur zone le Moselle qui n’est autre que le dernier cuirassé construit par la France près d’un siècle après la construction du Gloire. Avec ses neuf canons de 406mm d’origine britannique, ses vingt-quatre canons de 130mm, sa puissante DCA et une suite complète de radars il n’à rien à envier aux plus puissants battleships du monde.

Même les anglais le reconnaissait mais en précisant immédiatement que c’était parce que les canons de l’artillerie principale étaient made in UK.

Il n’aura pas l’occasion d’affronter une grande unité allemande, servant de navire de couverture de convoi et de navire de bombardement, ses obus de 406mm se montrant très efficaces durant l’opération BOREALIS. Il va rester sur zone jusqu’en janvier 1954.

Ralliant alors Brest il est immobilisé pour grand carénage et refonte jusqu’en juillet 1954. A nouveau opérationnel en août, il devient navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée. Après avoir participé à la première guerre du Vietnam où ses canons donnèrent à nouveau de la voix, il rentre en métropole pour être désarmé en octobre 1964 avant d’être démoli en 1970.

Le Moselle à joué comme le Gascogne de malchance car il aurait pu couler le Kaiser Wilhelm II mais il à été relevé la veille de l’affrontement survenu le 12 janvier 1953, le cuirassé allemand étant coulé par le HMS Anson.

Ecole à feux pour le HMS Anson

Comme nous le savons en septembre 1948 en dépit des progrès des «ponts plats» le cuirassé reste le capital ship des principales marines.

Ce n’est que durant le conflit que le porte-avions va devenir le maitre-étalon de la puissance navale, le navire jadis auxiliaire devenant désormais le maitre d’un navire relégué à son tour au rang d’auxiliaire, un auxiliaire de luxe mais un auxiliaire tout de même.

Dans ce domaine la France maintien en permanence deux unités, le Painlevé et un porte-avions léger l’Henriette de France puis l’Anne de Bretagne. Ils vont opérer seuls ou avec des porte-avions britanniques, seuls ou avec des cuirassés français, britanniques et américains.

Ces trois unités vont survivre même si l’Henriette de France va rallier l’Océan Indien dès 1952 pour opérer au dessus de la Birmanie (opérations VAMPYR et GYMNASTIC) en attendant les opérations OVERLORD et ZIPPER au dessus de la Thaïlande, des Indes Néerlandaises, de la Malaisie, de Singapour et bien entendu de l’Indochine.

le croiseur lourd Colbert

La France déploie également des croiseurs lourds et des croiseurs légers en l’occurrence les croiseurs lourds Colbert Foch et Henri IV mais aussi des croiseurs légers en l’occurrence les Montcalm Georges Leygues Waldeck Rousseau Sully Lamotte-Picquet et Duquesne (ces deux derniers ne doivent pas être confondus avec le 8000 tonnes et le 10000 tonnes symbolisant la renaissance navale française dans les années vingt). Commme pour les cuirassés, tous les croiseurs ne sont pas déployés en même temps.

Le croiseur léger Georges Leygues en 1937

C’est ainsi que le Colbert n’arrive en mer du Nord qu’en février 1953 après avoir passé cinq ans à traquer les raiders allemands et leurs auxiliaires dans l’Atlantique, après avoir passé cinq ans à couvrir les convois transatlantiques en liaison avec d’autres unités majeures qu’elles soient françaises, britanniques et américaines.

Si il arrive trop tard pour participer à la bataille du Cap Nord il va pouvoir participer à l’opération BOREALIS en octobre 1953 comme nous le verrons, assurant la couverture du dispositif et l’appui-feu des troupes au sol.

Le croiseur lourd Foch

Son sister-ship Foch à moins de chance. Déployé en mer du Nord depuis le début du conflit il participe à des escortes de convois dans l’Océan Glacial Arctique, à des missions de recherche et de destruction et à des affrontements majeurs contre les navires allemands stationnés en Norvège. Il est ainsi coulé durant la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952 par l’action combinée du Prinz Eugen et d’autres unités de surface allemande.

Le Henri IV arrive lui en mer du Nord en janvier 1954 soit bien après les grands affrontements contre la marine allemande. Il va mener des missions de contrôle océanique, des missions d’escorte et d’appui-feu au profit des troupes au sol même si à cette époque la Norvège est quasi-intégralement sous contrôle allié.

En ce qui concerne les croiseurs légers le Montcalm arrive en mer du Nord en octobre 1952 pour renforcer les moyens français sur place. Il va escorter des convois, traquer des navires de surface allemand mais aussi couvrir des opérations commandos.

Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement, participant à l’opération BOREALIS en couvrant le débarquement des troupes françaises à Namsos, assurant la coordination des opérations air-sol et l’appui-feu des troupes mises à terre.

Il est également engagé comme nous le verrons en temps utile contre une unité majeure de la marine allemande en l’occurrence le croiseur lourd Admiral Hipper sorti à la rencontre de la flotte alliée pour une mission que l’on peut qualifier de suicidaire.

Le «7600 tonnes» participe aux combats en mer du Nord jusqu’en février 1954 quand il rallie Brest pour un carénage qui va l’immobiliser jusqu’en juillet 1954, le navire reprenant la mer alors que la guerre en Europe était terminée depuis trois mois. Il rallie ensuite l’Indochine où il va rester déployé jusqu’en 1962 participant donc à la première guerre du Vietnam mais ceci est une autre histoire. Il est ensuite ramené en métropole, désarmé en 1963 et démoli.

Le croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau avait été gravement endommagé durant la Campagne de Norvège. Après dix-huit mois de réparations, il est à nouveau opérationnel en mars 1950 mais va alors rallier la Méditerranée pour deux ans de combat jusqu’au printemps 1952.

Après des travaux de remise en état et de modernisation (nouveaux tubes, tourelle double test annonçant le canon de 130mm modèle 1956, nouveaux radars et moyens de communication) il rallie la mer du Nord en septembre 1952 quasiment quatre ans après la Campagne de Norvège (1948).

Il va couvrir des convois, appuyer des opérations commandos en attendant l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière.

Il termine la guerre en mer du Nord avant de retrouver une ville de Dunkerque ravagée par les combats. Suite à la fermeture de la station navale implantée dans la ville de Jean Bart, le Waldeck-Rousseau et les autres navires de l’ELN vont rallier Cherbourg. L’unique croiseur léger antiaérien de la marine française est désarmé en mars 1962 et démoli.

Des navires neufs sont également envoyés dès l’origine en mer du Nord. C’est le cas du croiseur léger Sully mis en service le 12 décembre 1950. Ce choix ne fait pas l’unanimité certains amiraux français auraient préféré son envoi en Méditerranée.

Comme les autres croiseurs français il va protéger les convois à destination de l’URSS, appuyer des opérations commandos, protéger des porte-avions engagés dans des raids aéronavals mais aussi à des affrontements majeurs de surface comme la bataille d’Heligoland (18 juin 1951).

Il participe ainsi à la bataille du Cap Nord mais aussi à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il participe à la destruction du croiseur lourd allemand Amiral Hipper avec le Montcalm.

Il va y rester jusqu’à la fin de la guerre en Europe, ralliant ensuite Brest avec de réguliers détachements en Méditerranée et en Extrême-Orient et ce jusqu’à son désarmement survenu en décembre 1964. Il est démoli quelques années plus tard.

Le 3 octobre 1950 le croiseur léger Lamotte-Picquet à été mis en service d’abord au sein de la 3ème Escadre légère avec pour base Brest.

Il couvre des convois transatlantiques, traque raiders et autres croiseurs auxiliaires. Ce n’est qu’en janvier 1952 qu’il rallie la mer du Nord et la 7ème Escadre pour des missions semblables à celles du Sully.

Victime d’une avarie mécanique, il manque la bataille du cap Nord mais peut participer à l’opération BOREALIS.

Très sérieusement endommagé le 17 novembre 1953 par l’aviation allemande qui bien que très affaiblie possédait encore un solide coup de griffe _son sauvetage tiens même du miracle_ il est désarmé en janvier 1954 (il sera démoli en 1955/56), sa remise en état étant jugée inutile ce qui est tout de même significatif pour un navire mis en service à peine trois années plus tôt.

En février 1951 le croiseur léger Duquesne arrive à son tour en mer du Nord pour combattre les allemands, pour mener des missions de lutte antisurface, d’appui-feu et de couverture des opérations commandos, d’escorte de convois. Il est endommagé à plusieurs reprises mais va survivre au conflit. Il est transformé en croiseur lance-missiles (missiles surface-air MASURCA et missiles anti-sous-marins MALAFON notamment) et va servir dans la marine nationale jusqu’en 1971 date de son désarmement puis de sa démolition.

Aux cotés des croiseurs on trouve des contre-torpilleurs, des French SuperDestroyer, des navires uniques car n’étant ni des destroyers ni vraiment des croiseurs même si les Bayard, les Bruix, les Mogador et les Hoche pouvaient être considérés comme des «petits croiseurs» avec leurs huit canons de 130mm en quatre tourelles doubles.

Le contre-torpilleur Milan

Les contre-torpilleurs Milan et Epervier effectuent toute leur guerre dans l’Atlantique et en Mer du Nord.

Si le premier survit au conflit mais pour être rapidement désarmé en raison d’une usure prononcée liée à un usage intensif, le second n’à pas cette chance car il est coulé lors d’un affrontement contre des Zerstörer allemands, les Z.62 et Z.64 le 14 février 1953 au large de Narvik.

Il encaisse une torpille et une floppée d’obus qui vont le transformer bientôt en annexe de l’enfer. Il coule rapidement emportant une bonne partie de son équipage.

Le contre-torpilleur Bayard est détaché en mer du Nord d’octobre 1951 au 17 juin 1952 date de sa destruction au cours de la Bataille du Cap Nord, le grand destroyer ou le petit croiseur encaissant deux torpilles et de nombreux obus de moyen calibre.

Le Triomphant à la mer

Le contre-torpilleur Le Triomphant arrive en mer du Nord en juillet 1953. Jusqu’ici ce «lévrier des mers» avait opéré en Méditerranée contre la marine italienne.

Cette remarquable unité participe à plusieurs raids commandos où ses canons de 130mm sont d’un précieux secours pour ces unités de raids. Il ne verra pas la fin du conflit puisqu’il est coulé par une batterie côtière au moment de l’opération BOREALIS. Deux obus de 150mm et deux de 105mm le désemparant. Il coule quelques heures plus tard après avoir été pris un temps en remorque.

A la même époque le Guépratte arrive en mer du Nord après avoir été engagé en Méditerranée depuis sa mise en service en mai 1949.

Il couvre des convois, traque les navires allemands encore à flot avant de participer à l’opération BOREALIS. Il survit au conflit et va poursuivre sa carrière pendant encore quelques années subissant pour cela une modernisation mais c’est une autre histoire.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé (classe Guepratte) est déployé en Méditerranée d’octobre 1949 à octobre 1951 avant de rallier la mer du Nord après un passage par l’Arsenal de Brest pour remise en état. Il va y rester déployé jusqu’à sa destruction par l’aviation allemande en août 1953.

Le contre-torpilleur Ronarc’h mis en service en juin 1949 participe à la Campagne de France en Manche au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation allemande (une bombe qui détruit un affût de 130mm et deux coups à toucher). Réparé il bascule en Méditerranée en janvier 1950 participant notamment aux combats de la Campagne de Grèce s’illustrant notamment dans la défense de l’isthme de Corinthe.

Il opère dans la Mare Nostrum jusqu’en mars 1953 date à laquelle il bascule en mer du Nord, participant à l’opération BOREALIS, couvrant les transports, sécurisant les têtes de pont et muselant d’abord les batteries côtières puis les poches de résistance allemandes.

Il opère en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit avant de retrouver Brest. Il reste affecté dans l’Atlantique jusqu’à son désarmement en mars 1964. Il est coulé comme cible en juin 1965.

Le contre-torpilleur D’Estaing mis en service en juin 1950 est d’abord affecté en Méditerranée et ce jusqu’en octobre 1952, participant à différentes opérations dont plusieurs opérations amphibies comme DRAGON (Sardaigne) HUSKY (Sicile) et SKYLOCK (Italie péninsulaire).

Après un petit carénage à Toulon de novembre 1952 à février 1953 il bascule en mer du Nord où il va rester déployé jusqu’à la fin du conflit en Europe.

Sa présence n’y étend plus nécessaire il rallie ensuite l’Indochine, servant aux antipodes de juin 1954 à juin 1957. Rappelé en métropole, il est transformé en grand navire anti-sous-marin, servant dans son nouveau rôle de 1959 à 1970 date de son désarmement puis de sa démolition.

Après la construction des unités de classe Guépratte, la France commande une nouvelle classe de navires, des Escorteurs d’Escadre, la fusion des termes contre-torpilleur et torpilleur d’escadre, ces EE devant assurer aussi des missions de combat en autonome comme des contre-torpilleurs et protéger les grandes unités de surface comme les torpilleurs d’escadre.

C’est l’acte de naissance de la classe Surcouf. Huit navires sont commandés et mis sur cale mais la guerre éclate et surtout l’invasion du territoire national va sérieusement bousculer les choses.

En effet six des huit unités mises sur cale (Surcouf Kersaint Bouvet Magon D’Estrées La Bourdonnais) devront être sabotés ou sabordés pour ne pas tomber aux mains des allemands. Le Kersaint aura lui le triste privilège de couler lors de son remorquage entre Dunkerque et Brest où il devait être achevé et armé.

Deux unités sont construites à Brest et à Lorient ce qui leur évite une fin prématurée. Le Duperré est mis en service en décembre 1950 et le Forbin en février 1951, ralliant aussitôt la Méditerranée.

Six nouveaux escorteurs d’escadre sont commandés aux chantiers navals nantais (ACL et ACB) et aux ACP (Ateliers et Chantiers de Provence) sis à Port de Bouc.

Le Surcouf est mis en service en mai 1951, le Kersaint en septembre 1951, le Bouvet en juin 1951, ces trois ralliant aussitôt la Méditerranée. Le Magon est mis en service en avril 1952, le D’Estrées deux mois plus tôt en février et enfin le Du Chayla en août 1952. Oui le Du Chayla car entre-temps le premier Du Chayla à été coulé en Manche, son nom repris pour rebaptisé le La Bourdonnais.

Ces trois derniers navires vont eux rallier la Mer du Nord pour renforcer les moyens de la 7ème Escadre, la composante française en mer du Nord et en Arctique.

Le Magon est coulé par l’aviation allemande le 8 novembre 1952 alors qu’il venait de mener un raid contre la navigation allemande dans le nord du pays.

Après avoir coulé un caboteur, un pétrolier-caboteur et un escorteur, il se replie à grande vitesse mais pas assez vite pour échapper à des bombardiers-torpilleurs allemands qui placent quatre bombes ne laissant aucune chance à un navire quasiment neuf. Ses deux sister-ship vont survivre au conflit, étant désarmés en 1966 et 1968.

Six nouveaux Escorteurs d’Escadre sont construits dans la foulée après quelques hésitations en raisons de la surcharge (relative mais surcharge tout de même) des chantiers navals français qui ont certes bénéficié du repli au sud de La Seine des moyens des chantiers évacués mais qui n’ont pas les capacités des chantiers navals américains.

Ces navires reprennent les noms soit de navires désarmés avant guerre ou de navires coulés durant les premières années du conflit. Ces navires sont baptisés Vautour Cassard Mogador Jaguar Leopard Guépard.

Construits à Nantes (Vautour Mogador), Saint-Nazaire (Cassard Jaguar) et Bordeaux (Léopard Guépard), ces navires sont mis en service en septembre 1952 (Vautour), en octobre 1952 (Cassard), en janvier 1953 (Mogador) en mars 1953 (Jaguar), en juin 1953 (Leopard) et en juillet 1953 (Guépard).

Si le Vautour et le Cassard sont envoyés en mer du Nord, le Mogador et le Jaguar sont envoyés en Méditerranée alors que le Léopard et le Guépard vont rester à Brest pour couvrir les convois contre un éventuel baroud d’honneur d’un corsaire allemand.

Le Vautour et le Cassard vont participer à l’opération BOREALIS, étant légèrement endommagés le premier par l’aviation ennemie, le second par une batterie côtière récalcitrante. Ils sont transformés en navire ASM en 1962 et 1964 étant désarmés au milieu des années soixante-dix.

Le Mogador et le Jaguar vont rester en Méditerranée jusqu’à la fin de la carrière respectivement en 1969 et 1971. Le Léopard et le Guépard vont opérer à Brest jusqu’en mai 1954 avant de rallier l’Indochine où ils vont rester jusqu’à leur désarmement survenu en 1967 peu après la fin de la première guerre du Vietnam.

La naissance du concept d’escorteur d’escadre n’est pas la seule mutation au sein des forces navales de combat. Les torpilleurs légers disparaissent également au profit des escorteurs rapides (ex-navires légers de combat), seize navires qui reprennent les noms des torpilleurs de classe Bourrasque et L’Adroit désarmés avant guerre.

Ces seize navires vont former quatre DER (Divisions d’Escorteurs Rapides), deux déployées en mer du Nord pour des missions d’escorte et de combat, deux autres en Méditerranée pour des missions semblables pour ne pas dire identiques.

La commande supplémentaire d’escorteurs rapides à été envisagée mais finalement abandonnée pour des raisons industrielles, les chantiers navals français étant surchargés par les commandes de navires légers (type «poussière navale») et par la réparation des navires endommagés.

La 1ère DER (Bourrasque Fougueux Frondeur Orage) est déployée en Méditerranée, la 2ème DER (L’Adroit Foudroyant Ouragan Cyclone) est déployée en mer du Nord, la 3ème DER (Siroco La Palme Le Tempête Tramontane) est déployée en mer du Nord, la 4ème DER déployée en Méditerranée comprenant les escorteurs rapides Mistral Le Mars Typhon Tornade.

Ces navires sont mis en service en 1951 et 1952. Sur les huit navires engagés en mer du Nord, trois sont perdus. Il s’agit de l’Adroit victime d’un sous-marin allemand au large de Bergen le 4 janvier 1953, le Cyclone est victime d’une mine au large de Narvik le 8 mars 1953 et le Tramontane est coulé par l’aviation allemande le 15 juillet 1953.

Les autres navires sont retirés du service entre 1965 et 1970 remplacés par des corvettes (le terme corvette remplaçant celui des escorteurs rapides le 8 octobre 1969).

Aux côtés des escorteurs rapides on devrait trouver une série de patrouilleurs de 700 tonnes, des patrouilleurs essentiellement tournés vers la lutte anti-sous-marine notamment en zone côtière.

Ces navires sont simples à construire, à utiliser (des générations d’officiers mariniers et de matelots feront leurs premières armes à bord) avec un armement comparable à des corvettes avec un canon médian (90 ou 100mm), une DCA légère (canons de 25mm et mitrailleuses) et des grenades ASM.

Là encore l’invasion du territoire national par les allemands perturbe la construction. Un certain nombre d’unités sont sabotés sur cale pour ne pas tomber aux mains des allemands avec succès puisqu’aucun navire n’à été achevé par les allemands.

Les patrouilleurs Moustique Coléoptère Criquet Sauterelle sont mis en service en 1951, les autres navires sont mis en service en 1952 et 1953 (Guêpe Mouche Araignée Bourdon Libellule Frelon Scorpion). Ces navires vont opérer en Manche et secondairement en mer du Nord en liaison avec d’autres unités plus hauturières.

Plusieurs unités vont être coulées, le Moustique par une mine magnétique le 8 mars 1952 au large de Douvres, la Mouche par l’aviation allemande le 14 avril 1953 et le Scorpion par une batterie côtière lors de Borealis (11 octobre 1953).

Les autres navires vont survivre au conflit mais leur carrière militaire va être courte, la plupart de ces navires étant transférées à la gendarmerie maritime pour la surveillance des côtes mais ceci est une autre histoire.

Les sous-marins ne sont pas oubliés avec deux classes de «torpilleurs submersibles», le type Y-5 (sous-marin côtier) et le type Z-4 (sous-marin océanique). Ce sont au total quatorze sous-marins qui sont commandés suivis d’une nouvelle commande de huit Z-4 même si au final seulement six unités seront achevées.

Tout comme les autres constructions l’invasion allemande du territoire va entrainer le sabordage sur cale de certaines unités, unités qui pour certaines vont être remises sur cale au delà des menaces allemandes.

Quatre unités type Y-5 sont mis en service en 1951, l’Antiope en janvier, l’Amazone en février, l’Orphée en mars et le Sibylle en mai. En 1952 deux unités sont mises en service, les Calypso et Doris (respectivement en janvier et juin, deux unités étant sabordées au Havre (Circé et Thetis).

Quatre nouvelles unités sont mises en service en 1953 et 1954 en l’occurence le Sirène (septembre 1953), la Naïade (en février 1954), le Galatée (en juin 1954) et l’Argonaute (septembre 1954), les deux derniers ne participant donc pas au second conflit mondial.

Les sous-marins type Z-4 ne sont pas tous mis en service, deux unités sont ainsi sabordées sur cale dans les chantiers navals du Trait (Achille Persée). Les Pascal et Argo sont mis en service respectivement en juin et août 1952 tout comme l’Henri Poincaré et le Pasteur.

Ils sont suivis par l’Achille _qui reprend le nom du sous-marin sabordé sur cale au Trait_ en mai 1953, le Persée en juillet 1953, l’Ajax en décembre 1953, l’Archimède en avril 1954, le Fresnel en juin 1954 et l’Acheron en septembre 1954, la construction du Poncelet et de l’Acteon étant abandonnée fin 1953.

A la différence de l’avant-guerre la Royale décide de ne pas créer de nouvelles divisions de sous-marins, préférant créer le 14 septembre 1948 un Groupement de Sous-Marins du Nord qui prend sous son autorité tous les sous-marins détachés sous l’autorité de la 7ème Escadre.

Tous les sous-marins construits ne vont pas être engagés en mer du Nord. Sur les vingt sous-marins construits huit sont engagés au sein de la 7ème Escadre en l’occurrence l’Antiope, le Calypso, le Sirène, le Galatée, le Pascal, l’Argo, l’Achille et le Persée.

Sur ces huit unités, trois vont être perdues en l’occurrence l’Antiope victime le 12 février 1952 des charges de profondeur d’un hydravion allemand alors qu’il tentait d’attaquer un convoi allemand, le Calypso coulé par un U-Boot le 8 octobre 1953 alors qu’il menait une mission de surveillance en vue de BOREALIS et enfin le Sirène victime d’une mine en baie d’Heligoland le 14 février 1954.

Les autres submersibles survivent au conflit sont modernisés selon le programme AMATATE (Améliorations Tactiques et Techniques) et retirés du service à la fin des années soixante remplacés à la fois par des sous-marins diesels (classe Daphné et Agosta) et par des sous-marins nucléaires (classe Rubis) mais ceci est une autre histoire.

Les sous-marins français ayant survécu à la Campagne de Norvège restent déployés en mer du Nord, la marine française décidant d’éviter des transferts de submersibles d’une mer à l’autre à la fois pour des questions de sécurité mais aussi pour ne pas dilapider une expérience précieuse, les conditions de navigation et de combat en mer du Nord n’étant pas celles de la Méditerranée ou de l’Atlantique.

Il y aura bien des transferts mais uniquement des membres d’équipage qui parfois lassés de la chaleur de la Mare Nostrum voulaient découvrir les frimas de la Mer du Nord et inversément.

Le Casabianca réparé retourne en mer du Nord, assurant missions de surveillance, de combat de soutien à la résistance norvégienne (transport d’armes, infiltration d’agents et de commandos), survivant au conflit. Usé par un service intensif, il est désarmé le 30 mars 1955. Son kiosque est préservé au Musée de la Marine à Brest, le reste étant démoli.

Le Sfax

Le Sfax à moins de chance que son sister-ship. Victime de l’aviation allemande, il est coulé au large de Lofoten le 14 septembre 1951. Après avoir torpillé un cargo, il est surpris par un hydravion allemand qui place deux charges de profondeur. Une large tâche huileuse montre que le sous-marin à coulé avec tout son équipage.

Le Rolland Morillot premier «1800 tonnes» va opérer durant toute la guerre en mer du Nord, dans les détroits danois et même dans l’Océan Glacial Arctique, étant le seul sous-marin français à faire escale à Mourmansk.

Survit-il au conflit ? Oui et non car il est gravement endommagé par un échouage au large de Cherbourg le 7 mars 1954 alors qu’il ralliait son chantier constructeur pour un carénage en vue d’un envoi en Indochine. Une inspection montre des dégâts tels qu’on préfère le désarmer son nom étant récupéré pour rebaptiser un sous-marin italien livré au titre des dommages de guerre.

Le Martinique survit au conflit. Il opère en mer du Nord contre la navigation commerciale et militaire allemande, assurant également un rôle de sonnette pour détecter les sorties des grandes unités allemandes avant d’effectuer des missions de soutien à la résistance norvégienne.

En janvier 1954 décision est prise de l’envoyer en Indochine. Il va pour cela réaliser un tour du monde, partant de Brest, traversant l’Atlantique en surface direction les Antilles. Il fait escale à Fort de France dans une ambiance indescriptible.

Il franchit le canal de Panama, traverse le Pacifique avant de rallier Saigon (libérée à l’automne 1953). Après des travaux, il va mener des opérations contre le Japon même si au printemps 1954 les navires japonais se font rares.

Il est surtout utilisé pour des missions de surveillance, de reconnaissance et de récupération de pilotes abattus. De retour en Métropole en 1960, il est désarmé en septembre 1961 et démoli en 1963.

Le Saint Pierre et Miquelon à moins de chance. Endommagé durant la Campagne de Norvège, il est réparé en Grande-Bretagne avant de reprendre ses patrouilles. Il est sérieusement endommagé par une mine allemande dans le détroit du Skagerrak le 8 octobre 1952.

Il fait brièvement surface, se cassant en deux, l’avant coulant rapidement l’arrière flottant entre deux eaux. Vingt-quatre survivants embarquent à bord d’un chalutier danois qui va les ramener en Grande-Bretagne !

Les marins seront affectés à d’autres sous-marins, les marins danois ralliant le Danish Naval Group (DNG) pour continuer la lutte, les six jeunes marins étant trop jeunes pour combattre en 1948.

Le Kerguelen va survivre au conflit. Il effectue pas moins de vingt-quatre patrouilles durant le conflit sans être sérieusement endommagé. Baptisé «the lucky one» (le chanceux) par les anglais, il est modernisé après guerre, servant de sous-marin d’entrainement de 1963 à 1967 avant d’être démoli en dépit d’un projet de conservation comme sous-marin musée.

Le Mayotte est aussi un survivant du conflit. Il va opérer en mer du Nord, dans les détroits danois, dans le Skagerrak, faisant même escale en Islande. Il est endommagé à plusieurs reprises, toujours légèrement sauf durant l’opération BOREALIS où il est sérieusement secoué par une mine explosant à proximité de lui.

Sérieusement endommagé, la guerre est finie pour lui. Il est cependant réparé et remis en état, servant de sous-marin d’entrainement et d’essais jusqu’à son désarmement en 1959, le sous-marin sabordé au large de Toulon servant de but sonar.

Le Pluviose opère en mer du Nord de septembre 1948 à sa destruction survenue le 19 août 1952, le «800 tonnes» étant victime d’une mine alors qu’il patrouillait dans le Skagerrak. Comme souvent quand un sous-marin fait naufrage aucun membre d’équipage ne survit.

Le La Praya va lui survivre au conflit. Il mène des patrouilles en mer du Nord, dans les détroits danois, opérant même brièvement en Baltique après la libération de la Norvège et du Danemark.

Il est un temps prévu de l’envoyer en Indochine mais victime d’une avarie il est finalement désarmé en décembre 1954 et démoli deux ans plus tard.

L’Ile de Re opère d’abord dans l’Atlantique pour traquer croiseurs auxiliaires et autres raiders allemands. Il se rend même à Gibraltar, Casablanca et même Dakar où opère la 8ème DSM avec quatre vénérables 1500 tonnes (Agosta Ouessant Bévéziers et Sidi-Ferruch).

Redéployé en mer du Nord en septembre 1952 il participe à plusieurs opérations commandos, plusieurs opérations de soutien à la résistance norvégienne avant d’être engagé dans l’opération BOREALIS pour déposer des commandos préparant la mise à terre des troupes puis pour contrer l’arrivée de renforts allemands. Rentré à Brest en juin 1954, il est remis en état en juillet et août 1954 avant d’être envoyé en Indochine où il va rester jusqu’en 1957.

Rentré en métropole, il est refondu dans le cadre du programme AMTATE puis renvoyé en Extrême-Orient pour participer à la première guerre du Vietnam. Désarmé en septembre 1967 à Saigon il est démoli sur place en raison d’un état rendant son remorquage jusqu’en métropole trop aléatoire.

Le sous-marin Guadeloupe connait une carrière similaire à son sister-ship Ile de Ré. Il effectue cependant un crochet en Méditerranée de février 1954 à octobre 1955. Modernisé dans le cadre du programme AMTATE, il est lui aussi envoyé en Extrême-Orient pour participer à la première guerre du Vietnam.

A la différence du précédent il peut rentrer en métropole en décembre 1966 pour être démantelé. Son kiosque à été préservé et envoyé à Pointe à Pitre pour orner le monument aux morts dédié aux «enfants de la Guadeloupe morts pour la France», un monument hélas régulièrement tagué et dégradé par des imbéciles et des ignorants.

Des navires de soutien sont également construits en l’occurrence les navires-ateliers Vulcain et Hephaïstos mis en service respectivement en septembre 1950 et février 1951, le premier étant déployé en mer du Nord, le second d’abord en Méditerranée puis dans l’Océan Indien. Ces deux navires survivent au conflit et sont désarmés en 1970 pour le premier, en 1980 pour le second.

Deux pétroliers-ravitailleurs d’escadre (PRE) sont également construits, des navires baptisés Dordogne et Durance mis en service respectivement en janvier et mars 1951, le premier ralliant la mer du Nord et le second la Méditerranée.

Si le premier survit au conflit (étant désarmé en 1970), le second est victime d’une attaque aérienne allemande en mer Egée lors de l’opération SWORD le 21 novembre 1953. deux bombes vont l’envoyer par le fond alors qu’il ravitaillait des navires britanniques.

Des navires légers sont également construits durant le conflit que ce soit des navires fluviaux pour patrouiller sur la Seine, des dragueurs de mines auxiliaires sur des coques de chalutiers (seize unités), des caboteurs……… . La plupart de ces navires vont opérer en France

16-Navires auxiliaires (8)

Les remorqueurs du programme naval

Avant le programme naval du 14 mai 1941, la marine nationale dispose de 39 remorqueurs de 2000, de 1000 et de 600cv. En dépit de ce nombre confortable, la marine estime la carence à 18 remorqueurs médians : un pour Cherbourg, deux pour Brest, trois pour Toulon, un pour Mers-El-Kébir, deux pour Bizerte,  un pour Djibouti, trois pour l’Indochine (Saïgon en attendant Cam-Ranh), deux pour Fort de France, un pour Dakar et deux pour Dunkerque.

Le STCN décide de dessiner un remorqueur médian plus puissant qu’un 600ch mais incapable de réaliser ce que font un 2000ch. Ces navires sont également destinés à servir éventuellement de patrouilleur côtier et de dragueur, une façon de maximiser l’investissement.

Quatre navires sont financés à la tranche 1941, quatre navires sont financés à la tranche 1942, quatre à la tranche 1943, quatre à la tranche 1944 et enfin deux à la tranche 1945. Ils reçoivent des noms de plantes, d’arbres et d’arbustes.

La construction est repartie entre six chantiers français. Les Ateliers et Chantiers de France (ACF) reçoivent la construction des remorqueurs Crocus Tulipe et Edelweis; les Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) doivent construire les remorqueurs Narcisse Lotus Aconit et Amarante; les Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) doivent construire sur leur site du Havre les remorqueurs Garance et Genièvre.

Les Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) de Bordeaux doivent construire les remorqueurs Glaieul Jasmin et Lavande; les Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) à Port de Bouc doivent construire les remorqueurs Lys et Myositis. Enfin les Anciens Chantiers Dubigeon de Nantes ont la charge de la construction des remorqueurs Pivoine Romarin Baobab et Bruyère.

-Le Crocus est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) à Dunkerque le 4 juillet 1941 lancé le 12 août 1942 et mis en service le 4 mars 1943. Il est affecté à Cherbourg.

-Le Narcisse est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) au Havre le 12 juillet 1941 lancé le 5 août 1942 et mis en service le 17 mars 1943. Il est affecté à Brest.

-Le Tulipe est mis sur cale aux  Ateliers et Chantiers de France (ACF) à Dunkerque le 10 avril 1942 lancé le 15 mai 1943 et mis en service le 21 novembre 1943. Il est affecté à Toulon.

-Le Lotus est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) au Havre le 5 mars 1942 lancé le 19 avril 1943 et mis en service 12 octobre 1943. Il est affecté à Brest.

-L’Aconit est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) au Havre le 5 mars 1942 lancé le 19 avril 1943 et mis en service le 12 octobre 1943. Il est affecté à Toulon.

-L’Amarante est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) au Havre le 13 août 194é lancé le 4 septembre 1943 et mis en service le 20 février 1944. Il est affecté à Mers-El-Kébir.

-L’Edelweiss  est mis sur cale aux  Ateliers et Chantiers de France (ACF) à Dunkerque le 5 octobre 1942 lancé le 14 novembre 1943 et mis en service le 12 mai 1944. Il est affecté à Toulon.

-Le Garance est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) sur leur site du Havre le 12 novembre 1942 lancé le 20 décembre 1943 et mis en service le 5 juin 1944. Il est affecté à Bizerte.

-Le Genièvre est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) sur leur site du Havre le 12 novembre 1942 lancé le 20 décembre 1943 et mis en service le 5 juin 1944. Il est affecté à Bizerte

-Le Glaieul est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) à Bordeaux le 5 avril 1943 lancé le 17 mai 1944 et mis en service le 21 novembre 1944. Il est affecté à Djibouti.

-Le Jasmin est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) à Bordeaux le 5 avril 1943 lancé le 17 mai 1944 et mis en service le 21 novembre 1944. Il est affecté à Cam-Ranh

-Le Lavande  est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) à Bordeaux le 10 avril 1943 lancé le 20 mai 1944 et mis en service le 2 décembre 1944. Il est affecté à Dunkerque.

-Le Lys est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) à Port de Bouc le 12 juin 1943 lancé le 21 juillet 1944 et mis en service le 12 janvier 1945. Il est affecté à Cam-Ranh.

-Le Myosotis  est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) à Port de Bouc le 12 juin 1943 lancé le 21 juillet 1944 et mis en service le 12 janvier 1945. Il est affecté à Dunkerque.

-Le Pivoine est mis sur cale aux Anciens Chantiers Dubigeon de Nantes le 15 mars 1944 lancé le 24 avril 1945 et mis en service le 3 novembre 1945. Il est affecté à Cam-Ranh.

-Le Romarin  est mis sur cale aux Anciens Chantiers Dubigeon de Nantes le 15 mars 1944 lancé le 24 avril 1945 et mis en service le 3 novembre 1945. Il est affecté à Dakar.

-Le Baobab  est mis sur cale aux Anciens Chantiers Dubigeon de Nantes le 8 décembre 1945 lancé le 20 décembre 1946 et mis en service le 7 juillet 1947. Il est affecté à Fort de France

-Le Bruyère  est mis sur cale aux Anciens Chantiers Dubigeon de Nantes le 8 décembre 1945 lancé le 20 décembre 1946 et mis en service le 7 juillet 1947. Il est affecté à Fort de France.

Caractéristiques Techniques des remorqueurs de classe Crocus

Déplacement : standard 400 tonnes pleine charge 530 tonnes

Dimensions : longueur hors tout : 37,50 longueur entre perpendiculaires 34,30m largeur :8,55m  Tirant d’eau : 4,15m  

Propulsion : une machine alternative à triple expansion SPCN alimentée par une chaudière Prudhon Capus développant 750 CV et entrainant une hélice.

Vitesse maximale : 12 noeuds Autonomie : 900 miles à 10 noeuds

Equipements : – 2 mâts – H : 14,00 AV -11,00 AR – écartement : 10,00 m – 1 corne de charge de 3 t – 2 ancres Marell de 450 kg – 1 ancre à jas de 175 kg – 2 youyous de 5 m – 1 drague type DC –  1 pompe d’épuisement de 200 t/h – 1 pompe incendie de 20 t/h. et 1 de 400 t/h

Armement : en temps de guerre, il pourront recevoir une DCA légère et des mitrailleuses

Equipage : 14 hommes

14-Navires légers (18) avisos-coloniaux classe Chamois (3)

L’Enseigne Ballande

-L’Enseigne Ballande est mis sur cale le 20 décembre 1939 aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) de Port de Bouc lancé le 7 mars 1941 et mis en service le 13 juin 1942 à Toulon.

Le nouvel aviso-dragueur colonial est rattaché à la Flotte de l’Atlantique, plus précisément le groupement de surveillance avec Casablanca pour port d’attache.

En cas de conflit, il devra assurer l’escorte de convois entre l’Afrique du Nord et la Métropole mais également traquer les mines et les sous-marins ennemis. Il quitte Toulon le 14 juin 1942 et rallie directement Casablanca où il arrive le 19 juin 1942 à l’aube.

La mise en service de son sister-ship La Trompeuse le 15 décembre 1943 permet l’activation de la 7ème DEL qui n’atteindra son format définitif qu’avec la mise en service de L’Ambitieuse et de La Sérieuse respectivement en juillet 1943 et juillet 1944.

Le 25 juin 1945, il quitte Casablanca pour rallier Brest le 29 juin dans la soirée afin de subir son premier grand carénage. Il est ainsi échoué dans le bassin Tourville du 1er juin au 12 juillet 1945 pour remise en état complète et modernisation de sa DCA (canons de 37mm en remplacement des mitrailleuses de 13.2mm).

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 23 juillet, effectuant ses essais officiels du 24 au 26  puis sa remise en condition du 28 juillet au 7 août 1945, date à laquelle il rentre à Casablanca pour reprendre son service opérationnel.

Le 15 juillet 1948, il quitte à nouveau Casablanca pour Brest afin de subir son deuxième grand carénage. Il est échoué au bassin Tourville du 21 juillet au 30 août, subissant une remise en état complète.

Armé pour essais le 9 septembre, sa remise en condition et ses essais sont précipités en raison de la guerre et c’est en escorte d’un convoi Brest-Casablanca que l’Enseigne Ballande quitte Brest le 16 septembre pour rallier le Maroc.

La Joyeuse

-La Joyeuse est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) sis à Port de Bouc le 5 mars 1941 (en même temps que La Trompeuse) lancé le 13 septembre 1942 et mis en service le 15 décembre 1943.

Affecté à Bizerte, il quitte Toulon le 16 décembre 1943 et rallie notre grand port militaire de Tunisie le 21 décembre à l’aube.

Il y retrouve La Malicieuse sur place depuis juillet ce qui permet l’activation de la 8ème DEL qui atteindra son format définitif avec la mise en service de La Furieuse prévue en septembre 1944 et celle de l’Enseigne Bisson prévue pour juin ou juillet 1945.

Comme ses compères de la 5ème DEL, les aviso-dragueurs de la 8ème DEL vont assurer des missions de patrouille, d’escorte et de dragage des mines.

Du 5 janvier au 21 février 1947, il est immobilisé au bassin n°2 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour son premier grand carénage. Armé pour essais le 3 mars, il sort pour essais du 4 au 6 mars puis pour remise en condition du 8 au 20 mars 1947.

Quand éclate la guerre le 5 septembre 1948, les aviso-dragueurs de la 8ème DEL sont à la mer pour exercice. Ils rentrent à Bizerte pour se préparer à leurs missions de guerre : escorte et dragage de mines.

La Trompeuse

-La Trompeuse est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) sis à Port de Bouc le 5 mars 1941 (en même temps que La Joyeuse) lancé le 13 septembre 1942 et mis en service le 15 décembre 1943.

Il est affecté à la 7ème DEL en compagnie de L’Enseigne Ballande et de L’Ambitieuse qui n’atteindra son format définitif qu’avec la mise en service de La Sérieuse en juillet 1944.

En cas de conflit, il devra assurer l’escorte de convois entre l’Afrique du Nord et la métropole mais également traquer les mines et les sous-marins ennemis.
Du 2 août au 10 septembre 1946, il est échoué au bassin Tourville à Brest pour son premier grand carénage.

Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 25 septembre 1946, sortant pour ses essais officiels du 26 au 28 septembre puis pour remise en condition du 30 septembre au 14 octobre, date à laquelle il rallie Casablanca.

Le 5 septembre 1948, il venait d’appareiller de Casablanca en escorte d’un convoi de transport de troupes entre Casablanca et Brest.

La Furieuse

-La Furieuse est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) de La Seyne sur Mer le 2 octobre 1942 lancé le 12 décembre 1943 et mis en service le 12 septembre 1944.

Il quitte Toulon le 14 septembre 1944 et rallie Bizerte le 18 septembre où il intègre la 8ème DEL déjà composée des avisos La Malicieuse et La Joyeuse (en attendant l’Enseigne Bisson dont la mise en service est prévue pour juin ou juillet 1945).

Comme ses compères de la 5ème DEL, les aviso-dragueurs de la 8ème DEL vont assurer des missions de patrouille, d’escorte et de dragage des mines.

Du 19 octobre au 25 novembre 1947, il est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 7 décembre 1947, sortant pour ses essais du 8 au 10 décembre puis pour remise en condition du 12 au 22 décembre 1947.

Quand éclate la guerre le 5 septembre 1948, les aviso-dragueurs de la 8ème DEL sont à la mer pour exercice. Ils rentrent à Bizerte pour se préparer à leurs missions de guerre : escorte et dragage de mines.

14-Navires légers (17) avisos-dragueurs coloniaux classe Chamois (2)

La Surprise

-La Surprise est mise sur cale à l’Arsenal de Lorient le 19 avril 1938 lancé le 17 juin 1939 et mis en service le 3 mars 1940.

L’aviso-dragueur colonial quitte Lorient le 4 mars, se ravitaille à Casablanca le 8 mars puis rallie Bizerte le 14 mars 1940 où il intègre la 5ème DEL également composée de ses sister-ships Chamois et Gazelle.

Du 16 juillet au 30 août 1943, il est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour son premier grand carénage.

Totalement remis en état, il reçoit à flot du 31 août au 10 septembre une DCA moderne avec six canons de 37mm Schneider en trois affûts doubles en remplacement des mitrailleuses de 13.2mm. Il sort pour essais du 11 au 13 septembre puis pour remise en condition du 15 au 26 septembre 1943.

Avec ses compères de la 5ème DEL, il va assurer des missions de patrouille au large de la Tunisie, des escortes de navires sensibles mais également un intense entrainement au dragage en profitant du fait que la navire-amiral de la 6ème Escadre Légère était un croiseur léger mouilleur de mines en l’occurence l’Emile Bertin.

Du 22 octobre au 1er décembre 1946, l’aviso-dragueur colonial La Surprise est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour une remise en état complète. Armé pour essais le 12 décembre, il sort pour essais les 13 et 14 décembre puis pour remise en condition du 16 au 30 décembre 1946.

Le 5 septembre 1948, La Surprise comme les trois autres navires de la 5ème DEL escortaient un convoi de transport de troupes entre Bizerte et Beyrouth.

Le Matelot Leblanc

-Le Matelot Leblanc est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) de Port de Bouc le 10 novembre 1939 lancé le 12 janvier 1941 et mis en service le 10 mars 1942.

Devant être affecté en Indochine au sein de la 6ème DEL, il est temporairement rattaché au groupement de surveillance de la 2ème Escadre.

Le 20 avril 1942, l’Amiral Sénès est mis en service à son tour. Les deux aviso-dragueurs quittent Toulon le 24 avril, se ravitaillent à Bizerte le 27 avril puis font escale à Alexandrie du 2 au 7 mai, franchissant le canal de Suez les 8 et 9 mai 1942.

Pénétrant en mer Rouge, les deux avisos font escale à Djibouti du 13 au 16 mai puis pénètrent dans l’Océan Indien, faisant escale à Colombo (Ceylan) du 24 au 27 mai, à Singapour du 5 au 10 juin avant de rallier Saïgon le 19 juin 1942.

Le Matelot Leblanc passe au bassin à Saïgon du 20 au 28 juin 1942 pour inspection et réparations après une telle traversée.

Basé à Cam-Ranh à partir de septembre 1944, Le Matelot Blanc sert de patrouilleur de souveraineté, d’escorteur et de dragueur de mines.

Du 5 avril au 25 mai 1945, les aviso-dragueurs Matelot Leblanc et Amiral Sénès sont échoués dans la forme n°3 de l’Arsenal de Cam-Ranh pour leur premier grand carénage.

Outre une remise en état complète, ils reçoivent une DCA moderne avec six canons de 37mm Schneider modèle 1941 en trois affûts doubles. Armés pour essais le 10 juin 1945, ils réalisent leurs essais officiels du 11 au 13 juin puis leur remise en condition du 15 au 27 juin 1945.

Du 15 juin au 5 août 1948, les Matelot Leblanc et Amiral Sénès sont échoués dans la forme n°3 de l’Arsenal de Cam-Ranh pour un nouveau grand carénage. Armé pour essais le 18 juin, il sort pour essais les 19 et 20 juin puis pour remise en condition du 22 juin au 4 juillet 1948.

Le 5 septembre 1948, il était à la mer pour un exercice de combat antisurface en compagnie des autres unités de la 6ème DEL.

Le Rageot de la Touche

-Le Rageot de la Touche est mis sur cale le 18 novembre 1939 aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) sis à Port de Bouc lancé le 12 janvier 1941 et mis en service le 21 mars 1942.

Il quitte Toulon le 22 mars et rallie Bizerte le 26 mars 1942 à l’aube, intégrant la 5ème DEL dont les autres membres sont ses sister-ships Chamois Gazelle et Surprise.

Du 1er avril au 20 mai 1945, il est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour son premier grand carénage. Outre une remise en état complète, il reçoit une DCA plus moderne avec six canons de 37mm en trois affûts doubles.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 1er juin, réaliant ses essais officiels du 2 au 4 juin puis sa remise en condition du 6 au 21 juin 1945.

Avec ses compères de la 5ème DEL, il va assurer des missions de patrouille au large de la Tunisie, des escortes de navires sensibles mais également un intense entrainement au dragage en profitant du fait que la navire-amiral de la 6ème Escadre Légère était un croiseur léger mouilleur de mines en l’occurence l’Emile Bertin.

Du 13 avril au 17 mai 1948, il est à nouveau échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un deuxième grand carénage. Remis totalement en état, il est armé pour essais le 27 mai, effectuant ses essais officiels du 28 au 30 mai puis sa remise en condition du 2 au 15 juin 1948.

Le 5 septembre 1948, Le Rageot de La Touche comme les trois autres navires de la 5ème DEL escortaient un convoi de transport de troupes entre Bizerte et Beyrouth.

L’Amiral Sénès

-L’Amiral Sénès est mis sur cale le 10 décembre 1939 aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) de Port de Bouc lancé le 5 février 1941 et mis en service le 20 avril 1942.

L’Amiral Sénès et le Matelot Leblanc quittent Toulon le 24 avril, se ravitaillent à Bizerte le 27 avril puis font escale à Alexandrie du 2 au 7 mai, franchissant le canal de Suez les 8 et 9 mai 1942.

Pénétrant en mer Rouge, les deux avisos font escale à Djibouti du 13 au 16 mai puis pénètrent dans l’Océan Indien, faisant escale à Colombo (Ceylan) du 24 au 27 mai, à Singapour du 5 au 10 juin avant de rallier Saïgon le 19 juin 1942.

Il passe au bassin de l’Arsenal d’Indochine du 11 au 18 juillet 1942 pour inspection des oeuvres vivres et réparations après une aussi longue traversée. Il sort pour essais les 19 et 20 juillet puis pour remise en condition du 22 au 31 juillet 1942.

Relocalisé à Cam-Ranh à partir de septembre 1944, l’Amiral Sénès sert au sein des FNFEO de patrouilleur de souveraineté, d’escorteur et de dragueur de mines.

Du 5 avril au 25 mai 1945, il est échoué dans la forme n°3 de l’Arsenal de Cam-Ranh en compagnie du Matelot LeBlanc pour subir son premier grand carénage, une remise en état complète doublée d’une modernisation de la DCA avec comme tous ses sister-ships six canons de 37mm en trois affûts doubles. Armés pour essais le 10 juin 1945, ils réalisent leurs essais officiels du 11 au 13 juin puis leur remise en condition du 15 au 27 juin 1945.

Du 15 juin au 5 août 1948, les Amiral Sénès et Matelot Leblanc sont échoués dans la forme n°3 de l’Arsenal de Cam-Ranh pour un nouveau grand carénage. Armé pour essais le 18 juin, il sort pour essais les 19 et 20 juin puis pour remise en condition du 22 juin au 4 juillet 1948.

Le 5 septembre 1948, il était à la mer pour un exercice de combat antisurface en compagnie des autres unités de la 6ème DEL.

14-Navires légers (15) avisos-dragueurs classe Elan (4)

La Gracieuse

-La Gracieuse est mise sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) de Port de Bouc le 14 février 1938 lancé en octobre 1939 et mise en service le 7 juillet 1940.

Dès le lendemain 8 juillet, il quitte Toulon pour rallier Ajaccio où il va former avec son sister-ship La Moqueuse la 4ème DEL, les deux navires servant moins d’escorteur que de patrouilleur.

Du 21 mai au 21 juin 1943, il est échoué au bassin Vauban n°6 pour son premier grand carénage subissant une remise en état complète, la modernisation de la DCA étant réalisée en octobre 1943.

Armé pour essais le 7 juillet 1943, il sort pour essais les 8 et 9 juillet puis pour remise en condition du 11 au 23 juillet 1943, date à laquelle il reprit son service normal.

Du 22 février au 31 mars 1946, il est de nouveau échoué au bassin Vauban n°6 pour un nouveau grand carénage.

Totalement remis en état, il est armé pour essais le 14 avril, effectuant ses essais réglémentaires les 15 et 16 avril puis sa remise en condition du 18 au 30 avril 1946, date à laquelle l’aviso-dragueur rentre à Ajaccio.

Le 5 septembre 1948, il était à la mer en patrouille dans les bouches de Bonifaccio.

La Moqueuse

-La Moqueuse est mise sur cale à l’Arsenal de Lorient le 26 septembre 1938 lancé le 25 janvier 1940 et mis en service le 12 septembre 1940.

Il quitte Toulon le 13 septembre 1940 au matin pour rallier en milieu d’après midi Ajaccio, son novueau port d’attache où il va former la 4ème DEL en compagnie de son sister-ship La Gracieuse.

Du 13 novembre au 19 décembre 1943, il est échoué au bassin Vauban n°6 pour son premier grand carénage qui combine remise en état général et modernisation de la DCA. Armé pour essais le 2 janvier 1944, il réalise ses essais officiels les 3 et 4 janvier et sa remise en condition du 6 au 18 janvier 1944, date de son retour à Ajaccio.

Il subit un deuxième grand carénage en étant échoué du 21 avril au 30 mai 1947 au bassin Vauban n°6. Armé pour essais le 15 juin, il réalise ses essais officiels les 16 et 17 juin puis sa remise en condition du 19 au 30 juin 1947. Le 5 septembre 1948, il est à quai à Ajaccio, se préparant à relever son compère La Gracieuse.

La Capricieuse

-La Capricieuse est mis sur cale aux Anciens Chantiers Dubigeon de Nantes le 20 janvier 1938 lancé le 19 avril 1939 et mis en service le 20 janvier 1940.

Le 18 février 1942, l’aviso-dragueur La Capricieuse arrive à Cherbourg. Il va assurer l’escorte en surface du Rolland Morillot en direction de Brest son port d’attache. Les deux navires quittent Cherbourg le 19 février au matin et arrivent à Brest dans la soirée.

Du 5 septembre au 19 octobre 1943, il est échoué au bassin Tourville pour son premier grand carénage qui combine remise en état et modernisation de la DCA.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 30 octobre, effectuant ses essais officiels les 31 octobre et 1er novembre puis sa remise en condition du 3 au 15 novembre 1943.

Le 13 septembre 1944, l’aviso-dragueur La Capricieuse arrive de Brest pour escorter l’Ile d’Yeu à Brest. Ils quittent Cherbourg le 14 septembre à l’aube et arrivent en début de soirée à l’aube.

Le 15 octobre 1945, le torpilleur Frondeur et les aviso-dragueurs  L’Impétueuse, La Capricieuse, La Batailleuse et La Boudeuse arrivent à Dakar pour un exercice commun avec l’aviso colonial Dumont d’Urville et le patrouilleur La Bombarde.

L’exercice à lieu du 15 octobre au 13 novembre, la 3ème DEL et le Frondeur quittant Dakar le 17 novembre, se ravitaillant à Casablanca le 22 novembre avant de rentrer à Brest le 27 novembre 1945 à l’aube.

Du 21 octobre au 5 décembre 1946, l’aviso-dragueur La Capricieuse subit un nouveau grand carénage en étant échoué au bassin Tourville pour une remise en état complète.

Armé pour essais le 16 décembre, il réalise ses essais officiels les 17 et 18 décembre puis sa remise en condition du 20 au 31 décembre 1946.

Le 5 décembre 1948, l’aviso-dragueur La Capricieuse était à quai à Brest.

Le Commandant Dominé

Le Commandant Dominé

Le Commandant Dominé

-Le Commandant Dominé est mis sur cale sous le nom de La Rieuse le 1er février 1938 lancé le 2 mai 1939 et mise en service le 5 août 1940.

Le 30 avril 1942, l’aviso-dragueur Commandant Dominé quitte Toulon, se ravitaille à Casablanca le 4 mai puis rallie Cherbourg le 10 mai 1942.

Il repart dès le lendemain en compagnie du sous-marin La Bayadère qu’il doit escorter jusqu’à Toulon,  les deux navires faisant escale à Casablanca du 18 au 21 mai avant d’arriver dans le Var le 25 mai 1942.

Le 29 juillet 1943, le Commandant Dominé quitte Toulon, se ravitaille à Casablanca le 3 août avant d’arriver à Cherbourg le 8 août 1943. Il repart du port bas-normand le 13 août en compagnie des sous-marins La Favorite et Gorgone dont l’affectation est Toulon.  Les trois navires font escale à Casablanca du 18 au 21 août avant de rallier Toulon le 25 août 1943.

Du 13 octobre au 30 novembre 1943, il est échoué au bassin n°3 du Missiessy pour son premier grand carénage, une remise en état complète doublée d’une modernisation de la DCA. Armé pour essais, il réalise ses essais les 12 et 13 décembre et sa remise en condition du 14 au 30 décembre.

Le 10 février 1946, le Commandant Dominé quitte Toulon, se ravitaille à Casablanca le 15 février puis rallie Cherbourg le 21 février. Il repart de Cherbourg le 25 février en compagnie de l’Ile d’Oléron, les deux navires se ravitaillant le 1er mars à Casablanca avant de rallier Toulon le 4 mars 1946.

Du 5 janvier au 21 février 1947, il est échoué au bassin n°1 du Missiessy pour subir un nouveau grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 3 mars, réalisant ses essais officiels les 4 et 5 mars et sa remise en condition du 7 au 17 mars 1947.

Le 5 septembre 1948, il était en mer en escorte d’un convoi de transport de troupes entre Alger et Marseille en compagnie de ses compères de la 1ère DEL.

classe Elan

Caractéristiques Techniques de la classe Elan

Déplacement : standard 640 tW pleine charge 895 tonnes

Dimensions : longueur 78.30m largeur 8.70m tirant d’eau moyen 2.38m

Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer développant 4000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 28 noeuds Rayon d’action : 10000 miles nautiques à 9 noeuds

Armement : deux canons de 100mm modèle 1927 en une pseudo-tourelle double modèle 1937, huit mitrailleuses de 13.2mm (un affût quadruple et deux doubles) remplacés ensuite par six canons de 25mm en trois affûts doubles (un à l’avant et deux latéraux), quatre mortiers et un grenadeur de sillage

Equipage : 106 officiers et marins

14-Navires légers (14) avisos-dragueurs classe Elan (3)

La Curieuse

-La Curieuse est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 1er août 1938 lancé le 11 novembre 1939 et mis en service le 5 juin 1940.

L’aviso-dragueur quitte Lorient le 6 juin 1940, se ravitaille à Casablanca le 10 juin pour rallier Toulon le 14 juin, retrouvant ses sister-ships  Elan et Commandant Dominé avec qui il forme une 1ère DEL.

Du 21 octobre au 30 novembre 1942, il est échoué au bassin Vauban n°6 pour son premier grand carénage limité à une remise en état complète, la modernisation de la DCA n’étant réalisée qu’en septembre 1943.

Armé pour essais le 12 décembre 1942, il réalise ses essais réglementaires les 13 et 14 décembre et sa remise en condition du 16 au 24 décembre 1942, date à laquelle il est de nouveau disponible pour ses missions de patrouille, d’escorte, de dragage et de soutien aux écoles.

Du 1er janvier au 21 février 1946, il est à nouveau échoué au bassin Vauban n°6 pour un nouveau grand carénage.

Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 4 mars 1946, sortant pour ses essais réglementaires du 5 au 7 mars puis pour sa remise en condition du 9 au 20 mars 1946 date à laquelle il reprend le cours normal de sa carrière opérationnelle.
Le 5 septembre 1948, il était en mer en escorte d’un convoi de transport de troupes entre Alger et Marseille en compagnie de ses compères de la 1ère DEL.

La Batailleuse

Aviso-dragueur La Batailleuse

Aviso-dragueur La Batailleuse

-La Batailleuse est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) de Port de Bouc le 8 décembre 1937 lancé le 22 août 1939 et mis en service le 16 mars 1940.

Du 11 avril au 15 mai 1943, l’aviso-dragueur La Batailleuse est échoué au bassin Tourville pour son premier grand carénage.

Il subit une véritable remise en état et une modernisation de sa DCA à flot jusqu’à son armement pour essais le 1er juin 1943. Les essais à la mer ont lieu les 2 et 3 juin et la remise en condition est réalisée du 5 au 16 juin 1943.

Le 12 janvier 1945, il est rejoint en grande rade par le sous-marins Kerguelen. Les deux navires quittent Cherbourg le lendemain 13 janvier et arrivent à Brest le 14 janvier à l’aube.

Le 15 octobre 1945, les aviso-dragueurs  L’Impétueuse, La Capricieuse, La Batailleuse et La Boudeuse (3ème DEL) et le torpilleur Frondeur arrivent à Dakar pour un exercice commun avec l’aviso colonial Dumont d’Urville et le patrouilleur La Bombarde exécuté du 15 octobre au 13 novembre, les navires brestois quittant Dakar le 17 novembre, se ravitaillant à Casablanca le 22 novembre avant de rentrer à Brest le 27 novembre 1945 à l’aube.

Du 6 mai au 15 juin 1946, il subit un nouveau grand carénage, étant échoué au bassin Tourville pour une remise en état complète. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 27 juin, sortant pour essais les 28 et 29 juin puis pour remise en condition du 1er au 13 juillet 1948.

Le 5 septembre 1948, il est à quai en entretien. Il accélère ses travaux pour pouvoir appareiller dès qu’il en recevra l’ordre.

La Boudeuse

-La Boudeuse est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) à Dunkerque le 28 mars 1938 lancé en septembre 1939 et mis en service le 15 février 1940.

Armé à Cherbourg, il rallie Brest le lendemain 16 février et est affecté à la 3ème DEL en compagnie de ses compères  L’Impétueuse, La Capricieuse et La Batailleuse.

Le 15 mai 1943,La Boudeuse venue de Brest arrive à Cherbourg pour escorter le sous-marin La Praya jusqu’à Brest où les deux navires arrivent le lendemain à l’aube, le mauvais temps ayant retardé la traversée.

Du 28 juillet au 4 septembre 1943, il est échoué au bassin Tourville pour son premier grand carénage où il subit une remise en état complète et la modernisation de la DCA.

Armé pour essais le 19 septembre, il réalise ses essais officiels les 20 et 21 septembre puis sa remise en condition du 23 septembre au 3 octobre 1943.

Le 15 octobre 1945, les aviso-dragueurs  L’Impétueuse, La Capricieuse, La Batailleuse et La Boudeuse (3ème DEL) et le torpilleur Frondeur arrivent à Dakar pour un exercice commun avec l’aviso colonial Dumont d’Urville et le patrouilleur La Bombarde .
La série d’exercices à lieu du 15 octobre au 13 novembre, les navires venus de Brest  quittant Dakar le 17 novembre, se ravitaillant à Casablanca le 22 novembre avant de rentrer à Brest le 27 novembre 1945 à l’aube.

Du 16 juin au 31 juillet 1946, l’aviso-dragueur La Boudeuse est à nouveau échoué dans le bassin Tourville pour un grand carénage. Armé pour essais le 14 août, il sort pour essais les 15 et 16 août avant un stage de remise en condition dans le Golfe de Gascogne du 18 au 28 août 1946.

Le 5 septembre 1948, l’aviso-dragueur La Boudeuse est à la mer pour un exercice au large de l’estuaire de la Gironde. Il rallie Brest pour se ravitailler en carburant et en munitions pour mener une véritable mission de guerre.

14-Navires légers (13) avisos-dragueurs classe Elan (2)

Le Commandant Duboc

-Le Commandant Duboc est mis sur cale aux Anciens Chantiers Dubigeon en décembre 1936 lancé le 16 janvier 1939 et mis en service le 20 octobre 1939.

Affecté à la 2ème DEL de Mers-El-Kébir, il quitte Lorient _son port d’armement_ le 21 octobre 1939, se ravitaille à Casablanca le 25 octobre avant de rallier Mers-El-Kébir le 29 octobre 1939.

Intégré à la 2ème DEL, il va effectuer comme ses compères Commandant Bory,Commandant Delage et Commandant Rivière des missions de patrouille, d’escorte et de dragage plus des exercices nombreux et variés.

Du 27 juillet au 30 août 1942, il subit son premier grand carénage sur le dock-flottant de Mers-El-Kébir pour une remise en état complète, la modernisation de sa DCA n’intervenant qu’à l’été 1943.

Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 15 septembre, sortant pour essais les 16 et 17 septembre puis pour remise en condition du 19 au 30 septembre 1942.

Il subira un nouveau grand carénage en étant échoué sur le dock-flottant du 12 novembre au 30 décembre 1945.

Armé pour essais le 13 janvier 1946, il sort pour essais les 14 et 15 janvier et pour remise en condition du 17 au 30 janvier 1946, date à laquelle il est de nouveau considéré comme disponible.

Le 5 septembre 1948, le Commandant Duboc était à quai à Mers-El-Kébir. Il est mis en alerte, devant se tenir prêt à appareiller en cas de besoin.

Le Commandant Rivière

Le Commandant Rivière

Le Commandant Rivière

-Le Commandant Rivière est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence (ACP) à Port de Bouc en novembre 1936 lancé le 16 février 1939 et mis en service le 15 décembre 1939.

Intégré à la 2ème DEL, il va effectuer comme ses compères Commandant Bory,Commandant Delage et Commandant Duboc des missions de patrouille, d’escorte et de dragage plus des exercices nombreux et variés.

Du 2 septembre au 12 octobre 1942, il est échoué sur le dock-flottant de Mers-El-Kébir pour subir son premier grand carénage.

Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 22 octobre, sortant pour essais les 23 et 24 octobre puis pour remise en condition du 26 octobre au 7 novembre 1942, date à laquelle il est à nouveau disponible.

Suite à une avarie de turbine qui le rend indisponible du 4 au 26 décembre 1943, le Commandant Rivière reçoit une nouvelle DCA, les huit mitrailleuses de 13.2mm étant remplacés par six canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en trois affûts doubles.

Le 1er mars 1944, le Commandant Rivière quitte Mers-el-Kébir fait escale à Casablanca le 5 mars avant de rallier Cherbourg le 11 mars 1944. Il va prendre en charge les sous-marins Artemis et Cornélie avec qui il quitte Cherbourg le 13 mars 1944,  les trois navires faisant escale à Casablanca du 20 au 23 mars 1944 avant de rallier Mers-El-Kébir le 27 mars 1944.

Le Commandant Rivière est échoué à nouveau sur le dock-flottant du 2 janvier au 14 février 1946 pour son deuxième grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 26 février, sortant pour essais les 27 et 28 février puis pour remise en condition du 1er au 12 mars date à laquelle il est de nouveau disponible.

Le 5 septembre 1948, le Commandant Rivière était à la mer pour un exercice de dragage. Il reçoit l’ordre d’interrompre l’exercice et de rallier Mers-El-Kébir pour retrouver ses compères de la 2ème DEL.

L’Impétueuse

-L’Impétueuse est mise sur cale aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) à Dunkerque le 28 avril 1938 lancé le 17 août 1939 et mis en service le 15 avril 1940.

Armé à Cherbourg, l’aviso-dragueur est affecté à Brest où il doit former la 3ème DEL en compagnie de ses compères  La Capricieuse, La Batailleuse et La Boudeuse.

Du 21 juin au 27 juillet 1943, il est échoué au bassin Tourville de l’Arsenal de Brest pour son premier grand carénage qui voit le navire être remis en état et recevoir une DCA moderne (canons de 25mm en lieu et place des huit mitrailleuses de 13.2mm).

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 7 août 1943, effectuant ses essais les 8 et 9 août puis sa remise en condition du 11 au 22 août, date à laquelle il est de nouveau disponible.

Le 2 mai 1945, l’aviso-dragueur L’Impétueuse arrive à Cherbourg pour escorter à Brest le sous-marin La Guadeloupe qui venait d’être mis en service. Les deux navires arrivent à Brest en fin de soirée.

Le 15 octobre 1945, les aviso-dragueurs  L’Impétueuse, La Capricieuse, La Batailleuse et La Boudeuse et le torpilleur Frondeur arrivent à Dakar pour un exercice commun avec l’aviso colonial Dumont d’Urville et le patrouilleur La Bombarde.

Après une école à feux du 15 au 22 octobre, les quatre aviso-dragueurs protègent le Dumont d’Urville qui simule un cargo rapide contre le Frondeur et la Bombarde du 24 au 30 octobre, les différents navires font relâchent à Dakar du 1er au 5 novembre avant un entrainement à la défense aérienne à la mer du 6 au 13 novembre, le Frondeur et la 3ème DEL quittant Dakar le 17 novembre, se ravitaillent à Casablanca le 22 novembre avant de rentrer à Brest le 27 novembre 1945 à l’aube.

Alternant entre patrouilles, escortes et mission de dragages, entrainement et mission de soutien au profit de la 2ème région maritime, l’Impétueuse subit un nouveau grand carénage en étant échoué au bassin Tourville du 15 mars au 5 mai 1946.

Armé pour essais le 16 mai 1946, il sort pour ses essais réglementaires les 17 et 18 mai puis pour sa remise en condition du 20 mai au 4 juin 1946, date à laquelle il est à nouveau disponible.

Le 5 septembre 1948, l’Impétueuse était à la mer pour une école à feux et un tir sur cible aérienne remorquée. A l’annonce de l’attaque allemande, il interrompt son exercice pour rentrer à Brest afin de compléter ses soutes en carburant, vivres et munitions pour pouvoir faire face à toute éventualité.

14-Navires légers (9) avisos coloniaux classe Bougainville (8)

Le La Grandière

L'aviso-colonial La Grandière

L’aviso-colonial La Grandière

-Le La Grandière est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence de Port de Bouc sous le nom de Ville d’Ys le 23 février 1938 lancé le 20 juin 1939, rebaptisé La Grandière en mars  et admis au service actif le 20 juin 1940.

Il quitte Toulon le 27 juin 1940 pour rallier Beyrouth le 1er juillet suivant. Affecté à la DNL, il doublonne le D’Iberville même si cette situation est temporaire, le dernier nommé devant rallier à l’automne 1940 le Pacifique.

En dépit de la présence de formes de radoub à Beyrouth, c’est à Haïfa en Palestine mandataire que le La Grandière va se faire caréner.  Nous pouvons y voir un geste politique pour plaire à nos alliés britanniques.

Arrivé à destination le 5 septembre 1940, il est échoué au bassin du 6 septembre au 5 novembre 1940. Armé pour essais le 20 novembre, il sort pour essais du 21 au 23 puis pour remise en condition du 25 novembre au 10 décembre 1940, date de son retour à Beyrouth.

Il reprend alors ses missions de patrouille en Méditerranée avec des incursions en mer Adriatique mais également en mer Noire. Comme ses sister-ships, il montre le pavillon tricolore dans les ports étrangers et fait respecter les mandats attribués à la France sur le Liban et la Syrie.

Le 7 décembre 1942, le croiseur léger Lamotte-Picquet quitte Beyrouth sans être relevé, transférant le pavillon de navire-amiral de la DNL à l’aviso-colonial La Grandière.

Il effectue également des exercices avec les navires de passage dans la région comme du 12 au 19 février 1943 quand il manoeuvre avec les torpilleurs légers de la 1ère DT venus de Toulon.

Les cinq navires font escale à Haïfa du 20 au 23 février avant un entrainement à la défense aérienne à la mer commun du 24 février au 4 mars, les cinq navires rentrant à Beyrouth le 5 mars 1943 et la 1ère DT quitte le Levant trois jours plus tard.

Du 5 au 12 avril, l’aviso La Grandière manoeuvre avec les contre-torpilleurs Vauquelin Tartu et Chevalier Paul de la 7ème DCT venus de Bizerte. Les quatre navires font escale à Lattaquié du 13 au 18 avril avant que les contre-torpilleurs ne rentrent en Afrique du Nord.

Décidément fort demandé, le La Grandière manoeuvre avec les contre-torpilleurs Mogador Volta Hoche de la 11ème DCT et ce du 30 juin au 4 juillet avant une escale commune à Beyrouth du 5 au 8 juillet 1943.

Il subit un nouveau grand carénage à Haïfa, étant échoué au bassin du 14 janvier au 6 mars 1944, subissant remise en état et modernisation (suppression des installations d’hydraviation, modernisation de la DCA).
Armé pour essais le 16 mars, il sort pour essais les 16 et 17 mars puis pour remise en condition du 19 au 30 mars, date de son retour à Beyrouth.

Victime d’une avarie, le La Grandière est indisponible du 5 au 30 juin 1944, remplacé dans sa mission par les contre-torpilleurs Vauquelin et Tartu. Réparé, il sort pour essais les 1er et 2 juillet puis pour remise en condition du 3 au 10 juillet date à laquelle il peut reprendre ses missions.

Le 7 juillet 1945, le cuirassé Clemenceau accompagné des torpilleurs d’escadre Rapière et Hallebarde et du pétrolier-ravitailleur La Mayenne arrive à Beyrouth.

La petite escadre manoeuvre avec La Grandière avec un entrainement de défense aérienne à la mer du 9 au 15 juillet avant un ravitaillement à la mer.

Les soutes vides, La Mayenne cingle vers Haïfa en compagnie de La Grandière pour recompléter ses soutes.

Le 21 juillet 1945, les deux navires reprennent la mer pour ravitailler à la mer le cuirassé et ses deux torpilleurs avant un entrainement au combat antisurface du 22 au 31 juillet 1945, date à laquelle La Grandière rentre à Beyrouth.

Du 19 au 27 octobre 1945, l’aviso colonial La Grandière effectue un exercice commun avec les contre-torpilleurs Mogador Volta Hoche de la 11ème DCT, les quatre navires faisant escale à Lattaquié du 28 au 30 octobre avant un exercice de synthèse du 2 au 7 novembre, les trois contre-torpilleurs rentrant alors à Bizerte.

Le 17 janvier 1946, les contre-torpilleurs Le Triomphant et L’Indomptable arrivent à Beyrouth dans le cadre d’un entrainement de division. Après des exercices en duo du 19 janvier au 2 février, les deux contre-torpilleurs font escale avec l’aviso colonial à Lattaquié du 3 au 7 février.

Du 8 au 13 février, la 10ème DCT affronte l’aviso colonial qui simule un croiseur auxiliaire avant que du 15 au 22 février, les deux contre-torpilleurs alternent entre protection et attaque du La Grandière. Les trois navires sont à Beyrouth du 23 au 27 février avant que les deux contre-torpilleurs ne prennent le chemin du retour.

Au printemps 1946, La Grandière manoeuvre avec les contre-torpilleurs Aigle Albatros Gerfaut de la 5ème DCT, les torpilleurs légers de la 1ère DT Le Fier L’Entreprenant L’Agile et Le Farouche ainsi que les sous-marins L’Atalante Vestale et Sultane de la 17ème DSM.

Du 17 au 27 mars 1946, La Grandière simule un raider ennemi cherchant à s’en prendre au trafic commercial et traqué par la 1ère DT et la 5ème DCT avant de prendre la tête de la 1ère DT pour contrer un raid artillerie de la 5ème DCT contre Beyrouth.

Du 29 mars au 5 avril, l’aviso La Grandière  protégé par la 1ère DT est attaqué par les sous-marins de la 17ème DSM, la 5ème DCT assurant la traque en solitaire des sous-marins qui tentent aussi de torpiller les cargos sortant et arrivant dans le port de Beyrouth. La petite escadre fait une escale à Beyrouth du 6 au 10 avril avant que la 5ème DCT et la 1ère DT ne rentrent à Toulon et la 17ème DSM à Bizerte.

La Grandière subit un nouveau grand carénage à Haïfa, étant échoué au bassin du 5 mars au 10 juin 1947. Armé pour essais le 22 juin, il sort pour essais du 23 au 25  puis pour remise en condition du 27 juin au 9 juillet date de son retour à Beyrouth.

Le 16 septembre 1947, les contre-torpilleurs Aigle Albatros Gerfaut (5ème DCT) accompagnés par les Bayard Du Guesclin Turenne (2ème DCT) et du PRE Liamone arrivent à Beyrouth. Du 28 septembre au 1er octobre, les deux divisions assurent un exercice d’attaque et de défense de convois, un convoi symbolisé par l’aviso colonial et le pétrolier-caboteur Ardèche.

Quand la Seconde Guerre Mondiale éclate le 5 septembre 1948, l’aviso est à la mer au large de la Palestine mandataire. Il rallie Beyrouth pour recompléter ses soutes avant de rallier la région du Dodécanèse, possession italienne qu’il devait surveiller.

14-Navires légers (8) avisos-coloniaux classe Bougainville (7)

Le D’Iberville

L'aviso colonial D'Iberville en compagnie du torpilleur d'escadre La Trombe à Beyrouth en mai 1936

L’aviso colonial D’Iberville en compagnie du torpilleur d’escadre La Trombe à Beyrouth en mai 1936

-Le D’Iberville est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence de Port de Bouc le 13 juin 1932 lancé le 23 septembre 1934 et admis au service actif le 22 septembre 1935.

A sa mise en service, il est affecté à l    a Division Navale du Levant (DNL) avec Beyrouth comme port d’attache, la zone de responsabilité de l’aviso étant aussi bien le bassin oriental de la Méditerranée que la mer Rouge.

Il reste affecté au Levant jusqu’en septembre 1940 quand il est décidé de l’envoyer aux antipodes et plus précisément en Polynésie à Papeete au sein des Forces Navales Françaises du Pacifique (FNFP).

Il quitte Beyrouth le 17 septembre 1940, franchit le canal de Suez les 19 et 20 septembre, fait escale à Djibouti du 24 au 28 septembre avant de rallier Diego-Suarez le 7 octobre 1940 pour y subir un petit carénage.

Il est ainsi échoué au bassin n°2 du 8 octobre au 21 novembre 1940. Après des travaux complémentaires à flot, il sort pour essais du 1er au 3 décembre puis pour remise en condition du 5 au 15 décembre 1940.

Le D’Iberville quitte la Grande Ile le 17 décembre 1940, traverse l’Océan Indien, faisant escale successivement à Singapour du 26 au 29 décembre, à Darwin du 3 au 7 janvier 1941, à Brisbane du 10 au 12 janvier, à Nouméa du 15 au 18 janvier, à Pago-Pago (Samoa Américaines) du 23 au 25 janvier avant de rallier Papeete le 2 février 1941 après plus de six semaines de mer.

L’aviso colonial va assurer une mission de souveraineté, faisant respecter la domination française sur la Polynésie. Le 24 février 1942, le patrouilleur La Bayonnaise arrive à Papeete, relayant l’action de l’aviso en dépit d’un rayon d’action médiocre.

Du 7 janvier au 27 février 1944, le D’Iberville est échoué sur le dock flottant de Papeete, un dock flottant de 150m et de 7000 tonnes commandé aux Etats-Unis et livré à l’automne 1943.

Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 8 mars 1944, sortant pour essais du 9 au 11  puis pour remise en condition du 13 au 25 mars 1944, étant de nouveau pleinement disponible le 27 mars 1944.

Le 8 mai 1944, il s’échoue à l’entrée du port de Mata’Utu sur l’île de Wallis mais parvient à se dégager tout seul, les dégâts étant très limités.

Il subit un nouveau grand carénage à Papeete, étant échoué sur le dock flottant du 5 mai au 15 août 1947 pour une remise en état doublée d’une modernisation avec la suppression des installations d’hydraviation et le renforcement de la DCA (quatre canons de 37mm et six canons de 25mm en affûts doubles). Armé pour essais le 25 août, il sort pour essais du 26 au 28  puis pour remise en condition du 30 août au 12 septembre 1947.

Ses patrouilles se renforcent à partir de l’automne 1948 avec le soutien des Latécoère Laté 298 basés en Polynésie.

14-Navires légers (5) avisos coloniaux classe Bougainville (4)

Le D’Entrecasteaux

Le D'Entrecasteaux à Beyrouth

Le D’Entrecasteaux à Beyrouth

-Le D’Entrecasteaux est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Provence de Port de Bouc le  29 janvier 1930 lancé le 21 juin 1931 et admis au service actif le 6 mai 1933.

A son admission au service actif, le quatrième aviso colonial construit est affecté à la Division Navale de l’Atlantique (DNA), l’ancêtre des FNFA avec pour base Fort de France même si durant la campagne de pêche sur les grands bancs, il gagnait St Pierre et Miquelon pour assister les chalutiers sur les bancs de Terre Neuve.

Après un carénage à Lorient de mai à octobre 1935, le D’Entrecasteaux est renvoyé aux Antilles avec toujours Fort de France comme port d’attache. Il subit un nouveau carénage à Lorient de juillet à novembre 1937 puis de juillet à septembre 1939.

Durant la guerre de Pologne, il est affecté aux Forces Navales stationnées au Maroc pour des patrouilles entre Casablanca et Dakar ainsi que des escortes de convois.

La réorganisation de septembre 1940 affecte l’aviso colonial à Diego-Suarez au sein des Forces Navales d’Afrique Equatoriale Française (FNAEF) pour des missions de souveraineté dans la grande île mais également dans tout l’océan Indien en liaison avec le Savorgnan de Brazza.

Le 30 mars 1941, le D’Entrecasteaux débarque ses munitions et vidange ses soutes. Il est échoué au bassin n°1 du 1er avril au 5 juillet 1941 pour une remise en état complète. Armé pour essais le 21 juillet 1941, il sort pour essais du 22 au 24  puis pour remise en condition du 26 juillet au 10 août 1941.

Il subit un nouveau grand carénage trois ans plus tard, étant échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Diego-Suarez du 12 avril au 3 juillet 1944 où remise en état coïncide avec une modernisation qui voit le débarquement des installations d’hydraviation et le renforcement de la DCA avec quatre canons de 37mm et six canons de 25mm en trois affûts doubles.

Armé pour essais le 15 juillet 1944, il sort pour essais du 16 au 18  et pour remise en condition du 20 juillet au 3 août 1944.

Du 2 au 12 février 1947, le D’Entrecasteaux sort pour un entrainement commun avec le croiseur léger Primauguet.  les deux navires font escale à La Réunion du 13 au 18 février puis à Port Louis (Ile Maurice) du 19 au 25 février avant de rentrer à Diego-Suarez le 28 février 1947.

Du 6 au 21 septembre 1947, il participe à la remise en condition du croiseur léger Primauguet qui sortait d’une période d’indisponibilité. L’aviso colonial et le croiseur léger ressortent pour un exercice de combat de nuit, exercice mené du 24 au 29 septembre 1947, exercice qui se termine par un abordage sans gravité du croiseur par l’aviso.

Du 18 janvier au 1er août 1948, il est navire amiral des FNAEF en remplacement du Primauguet alors en grand carénage à Diego-Suarez.

Du 2 août au 15 octobre 1948, il est échoué au bassin n°1 pour un nouveau grand carénage. Armé pour essais le 1er novembre, il sort pour essais les 2 et 3 novembre puis pour remise en condition du 5 au 17 novembre 1948.

Il peut alors reprendre ses patrouilles anti-raiders aidé pour cela par les moyens aériens stationnés dans la grande île.