Le Conflit (56) Europe Occidentale (22)

Septembre 1948-Mai 1949 : à l’ouest rien de nouveau (ou presque)

Mobilisation

Dès le mois de juillet, la France commence à préparer une future mobilisation générale qui n’est qu’une question de temps de semaine au pire de moins.

Le comité de démobilisation mis sur pied en 1940 est réactivé, toujours sous la direction du général Doumenc, devenant naturellement le comité de planification de la mobilisation ou CPM même si à l’époque il était connu dans les textes sous le nom de Comité X et son chef sous le nom d’Oscar. Tous les documents concernant le CPM ont été déclassifiés en 2005.

L’expérience de la mobilisation partielle de 1938 et de la mobilisation de 1939 fait qu’il y à peu de problèmes pour regrouper les hommes, les véhicules et le matériel.

Installé au château de Vincennes, il va faire passer ses consignes auprès des gouverneurs militaires des dix-sept régions militaires qui correspondent au tracé des provinces françaises.

Des réservistes sont discrètement rappelés dès le 15 juillet 1948 notamment des spécialistes de la logistique, des transmissions et du train pour mettre sur pied l’infrastructure de la mobilisation.

On fait également le point sur les parcs des véhicules, en préparant la réquisition du matériel de la SNCF.

Dans les usines, la production des véhicules militaires et de soutien qui continuait à cadence réduite pour constituer des stocks (l’équipement des unités ayant été privilégié et les stocks purgés de tout matériel obsolète non sans que certains s’en offusquent !) s’accélère pour réduire au maximum le nombre d’unités mobilisées équipées de matériel ancien ou ayant un déficit de matériel moderne.

En dépit des efforts de tout le monde, au 10 mai 1949 tout les objectifs ne seront pas atteints mais dans l’ensemble c’est confiantes que les unités françaises attendent les allemands, une confiance dans leurs capacités, une confiance dans le sens de la mission, une confiance dans le matériel à leur disposition et une confiance en leur chef.

La mobilisation entre dans sa phase active le 23 août quand les réservistes des classes 1940 à 1944 (conscrits ayant réalisé leur service militaire entre 1940 et 1942 pour la classe 1940, 1941 à 1943 pour la classe 1941, 1942 à 1944 pour la classe 1942, 1943 à 1945 pour la classe 1943 et 1944 à 1946 pour la classe 1944) sont rappelés.

Le 5 septembre 1948 suite à l’attaque allemande contre la Norvège et le Danemark, les réservistes de la classe 1945 sont rappelés (service militaire effectué de 1945 à 1947) tandis que les conscrits de la classe 1946 qui devaient être libérés sont maintenus sous les drapeaux tout comme la classe 1947 qui libérable durant l’année 1949 voit son service prolongé jusqu’à la fin de la guerre sauf exemptions strictement limitées.

«Sus aux planqués !» aurait ainsi dit le général Villeneuve au cours d’une de ses colères légendaires.

Cela n’empêche pas de nombreux volontaires de 18 et 19 ans appelables seulement en 1950 et 1951 de devancer l’appel et de s’engager.

Il faut rappeler qu’à cette époque, la France est baignée _au grand dam des pacifistes et des internationalistes_ dans une ambiance de patriotisme échevelé rappelant 1914 et le départ pour une guerre qu’on imagine fraiche et joyeuse.

Néanmoins, les jeunes soldats partant au front sont conscients des risques. Comme l’écrit un jeune soldat du 65ème RI de Nantes «Père, Mère, nous vous faites pas de soucis pour moi. Je connais les risques que nous allons courir, je sais que comme l’oncle Fernand et l’oncle Achille tombés à Verdun et dans les Dardanelles je risque d’y rester mais cela me stimule plus qu’autre chose. Cette fois pas question de s’arrêter sur le Rhin comme en 1918 c’est Berlin ou rien……..».

Alors que depuis le 1er septembre, les Divisions Cuirassées et les Divisions Légères Mécaniques ont rejoint leurs zones de rassemblement pour faire face à une attaque brusquée de l’Allemagne, les divisions d’infanterie d’active rejoignent la frontière pendant qu’à l’arrière les Centres Mobilisateurs mettent sur pied des unités de réserve de type A (réservistes de 35 à 42 ans) puis des unités de réserve de type B (42 à 48 ans).

Les réservistes agés de plus de 48 ans servent au sein des régments territoriaux (NdA ces régiments vont jouer un rôle clé pour sécuriser les villes au sud de La Seine au moment de l’offensive allemande, soulageant les unités d’active) pour garder les points sensibles, les installations stratégiques en compagnie de jeunes recrues à l’instruction, le début de la guerre ayant entrainé l’appel anticipé de la classe 1949 (conscrits nés en 1929).

L’expérience acquise de 1939, l’ambiance de patriotisme échevelé et un trio Villeneuve-Doumenc-Ganelon huilé fait qu’en à peine plus de quinze jours, on peut considérer que l’armée de terre à été mise sur le pied de guerre et capable de contrer une offensive allemande et surtout de pouvoir si nécessaire passer à l’offensive bien plus rapidement que neuf ans plus tôt.

Un chef à la tête des alliés : Pierre Harcourt de Villeneuve

En septembre 1939 le généralissime des armées alliées est le général Maurice Gamelin qui heureusement pour la France n’eut jamais à mener les armées françaises au combat. En septembre 1948 le général Villeneuve est un chef d’une toute autre trempe.

Comme le dira le colonel Hartelon son aide de camp pour l’armée de terre «Je respectai Gamelin parce qu’il était mon chef mais je respectai et j’admirai le général Villeneuve, je l’aurais suivit sur le terrain sans hésiter sans me poser de question».

Né le 14 septembre 1883 dans une famille d’avocats et de juge, Pierre Harcourt de Villeneuve de petite noblesse normande n’à jamais ressentit d’appétence pour le droit. Initié à l’histoire militaire par un oncle vétéran de la guerre de 1870 et par un grand-père ayant combattu en Crimée, il décida que l’armée serait sa vie.

Sortit de Saint-Cyr en 1909 (promotion du Centenaire), il sert d’abord dans la cavalerie mais dès le début de la première guerre mondiale il demande sa mutation dans l’infanterie, convaincu que la cavalerie à cheval appartenait au passé (sans pour autant que ce constat ne lui fasse vraiment plaisir).

Il est de toutes les offensives, rechignant à obtenir un poste à l’arrière en dépit des efforts de sa famille bien introduite dans les milieux officiels. Il participe aux offensives d’Artois et de Champagne mais aussi à Verdun, au Chemin des Dames et à l’offensive des 100 jours.

Il termine le conflit décoré de la Croix de Guerre, de la Légion d’Honneur et de la Médaille Militaire. Il compte également plusieurs citations à l’ordre du jour.

Protégé du général Estienne (auquel il rendra hommage en baptisant le char lourd ARL-44), il vante l’offensive ce qui lui vaut une réputation de boucher. Lui s’en défend en disant que l’offensive doit être menée de manière méthodique mais sans se priver d’une naturelle agressivité pour exploiter ce qu’on appelle la furia francese.

Suivant son mentor, le futur «Général Tornade» vante l’utilisation combinée du char et de l’aviation pour éviter l’enlisement. Inutile de préciser qu’il est réservé vis à vis de la ligne Maginot estimant que ce n’est pas «en coulant du béton qu’on gagne une guerre».

Il ne néglige pas la fortification mais préférait des fortifications de type tactique et non une «Muraille de Chine» qui endormirait le pays en le berçant d’un faux sentiment de sécurité.

Sa carrière stagne, ne devenant général de brigade qu’en 1934 à l’âge de 51 ans et général de division en 1937. Il songe même après cette ultime promotion à quitter les armes mais enfin le destin se montre généreux en lui offrant en juin 1940 le poste de chef d’état-major de l’Armée et futur généralissime des forces français en temps de guerre.

Ce choix imposé par Paul Reynaud («le seul acte de caractère de toute sa carrière politique» diront ses adversaires) est loin de faire l’unanimité notamment à gauche chez les radicaux qui voit en Pierre Harcourt de Villeneuve un disciple de Boulanger. Il faudra du temps pour que cette peur soit à ranger aux oubliettes.

Une fois aux commandes, il fait souffler un vent que dis-je une tempête, un ouragan sur une armée française qui avait certes commencé à se moderniser mais qui peinait à suivre le rythme imposé par l’Allemagne.

Le contraste est saisissant avec Gamelin, un bon général certes mais prudent et réservé. Tout le contraire avec son successeur, un colosse fort en gueule dont les colères homériques font trembler les murs du château de Vincennes qui en ont pourtant vu en plusieurs siècles d’histoire. Il épuise ses collaborateurs qui pourtant lui restent fidèles car il est aussi exigeant avec eux qu’avec lui même.

Au château de Vincennes il fait réaménager son bureau et ses appartements privés, des locaux confortables mais loin d’être aussi luxueux que l’ont prétendu ses ennemis. De toute façon le général Villeneuve en profite peu tant il veut être partout à la fois.

A la différence de son prédécesseur reclus à Vincennes, le général Villeneuve se démultiplie entre les réunions d’état-major, les réunions interalliés, les rencontres politiques et surtout ce qu’il préférait par dessus tout les visites aux unités où il était extrêmement populaire.

Au début du conflit son emploi du temps était très routinier avec les lundi et mardi consacrés aux réunions à Vincennes, le mercredi consacré aux réunions à Paris (qu’elles soient politiques et militaires), les jeudi, vendredi et samedi aux visites aux corps de troupes avant le dimanche chômé.

Craignant un attentat mené par les allemands, la Sureté demanda au «Général Tornade» d’être plus imprévisible dans son emploi du temps.

Restant à Vincennes jusqu’au 10 mai 1949, le «Général Tornade» va rallier un PC avancé situé à proximité d’Amiens. Baptisé ATLANTIDE, cette zone souterraine à été construite entre 1944 et 1946 avec logements, salles de réunion, terminal téléphonique….. .

Il y restera jusqu’à son évacuation en raison de l’approche allemande, le site étant soigneusement dynamité pour ne pas être réutilisé par les allemands. Le site abandonné est pour ainsi dire oublié sauf dans les souvenirs des gens qui y ont travaillé. Redécouvert dans les années quatre-vingt, il est resté en l’état, trop dangereux pour être ouvert au public, seuls quels amateurs d’Urbex s’y risquant.

Le général Villeneuve se montre à la hauteur des épreuves et si il y eut des moments de doute, il faut faire un sort à la légende d’un Villeneuve s’effondrant nerveusement alors que les allemands s’approchent de Paris.

A plusieurs reprises ses adversaires ont tenté de le remplacer mais sa popularité auprès de la troupe et de l’opinion publique lui servit de bouclier, bouclier encore renforcé en septembre 1952 quand il devient Maréchal de France.

En dépit de menus problèmes de santé, il va rester à la tête des forces armées alliées jusqu’à la fin du conflit et comme il s’y était engagé il est remplacé au lendemain de la capitulation japonaise par le général Juin à la tête des armées françaises et par le général Bradley à la tête des forces alliées.

Il se retire de la vie publique, voyageant à l’étranger où il est accueillit quasiment comme un chef d’état. Il donne des conférences sur les leçons du conflit puis commence à rédiger ses mémoires dont le premier tome est publié dès 1957, trois autres tomes suivront en 1959, 1961 et 1963.

C’est un véritable succès d’édition par l’érudition dont fait preuve le général Villeneuve par sa plume vive et alerte mais surtout parce qu’il n’hésite pas à admettre ses erreurs, trempant le fer dans la plaie ce qui n’est pas toujours le cas, les personnes écrivant leurs mémoires ayant tendance à se donner le beau rôle, à enjoliver les succès et à passer sous licence leurs échecs et leurs erreurs.

Devenu écrivain à succès avec des romans (Prix Nobel en 1966 pour Les Immortels du Rhin) et des livres d’histoire (il devient un spécialiste reconnu des guerres du Second Empire notamment de la guerre de Crimée), il est élu à l’Académie Française en 1968, devenant donc un Immortel.

Le général Villeneuve est décédé le 17 juillet 1981 à l’âge de 97 ans. Il est enterré aux Invalides aux côtés notamment de Foch, de Turenne et de Vauban. En bonne compagnie donc.

Sa mémoire est célébrée par une promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint Cyr (promotion 1981-83) et surtout par un char de combat, l’AMX-90 Villeneuve, un char de 55 tonnes à canon de 120mm automatique et un équipage de trois hommes, char toujours en service trente-deux ans après sa mise en service (1990) car régulièrement modernisé.

Des rues et des places sont également présents sur tout le territoire national mais aussi en Belgique et aux Pays-Bas. Une statue en pied est présente sur les Champs Elysées et une autre dans la cour du château de Vincennes le représentant à cheval, l’épée pointée vers l’avant.

Pologne et Pays Neutres (2) Espagne (2)

HISTOIRE DE L’ESPAGNE

Cronologia (Chronologie)

Les grandes dates qui ont fait l’histoire de l’Espagne

Dans cette partie j’ai décidé de choisir les grandes dates qui à mon sens à fait l’histoire de l’Espagne. Ce choix est totalement arbitraire mais je l’espère cohérent. Bien entendu chers amis lecteurs, chers amis uchronautes si jamais vous avez une date qui vous semble important n’hésitez pas à faire péter les commentaires.

Buste de l’empereur Auguste

-29 à 19 avant notre ère : l’empereur Auguste achève la conquête de la péninsule ibérique

-74 : les hispaniques sont faits citoyens romains par l’empereur Vespasien

-98 : Trajan issue d’une famille romaine installée en Espagne devient empereur

-409 des peuplages germaniques arrivent dans la péninsule ibérique

-416 les Wisigoths tentent de reconquérir la péninsule ibérique au nom de Rome

-429 les Vandales quittent la Péninsule Ibérique pour l’Afrique du Nord

-475 Euric rompt le foedus avec l’empire romain d’Occident. Début de l’occupation wisigothique de la Péninsule

-476 fin de l’Empire Romain d’Occident

-554 à 664 : tentative de reconquête de la part de l’empire byzantin

-585 : le royaume wisigothique absorbe le royaume suève (créé vers 411)

-589 le troisième concile de Tolède fait du catholicisme la religion officielle du royaume wisigothique au détriment de l’arianisme

-711 : trente-deux ans après une première tentative, les musulmans berbères dirigés par Tarik franchissent le détroit qui ne va pas tarder à porter son nom (Djebel-Al-Tarik «le détroit de Tarik» le détroit de Gibraltar).

-718 Pelage bat les troupes musulmanes à Covadanga. Cette victoire est considérée comme le début de la Reconquista

-745 Suite la révolte des Berbères de la Péninsule ibérique, les chrétiens parviennent à reconquérir la Galice.

-754 le roi des Asturies Alphonse 1er reconquiert le Leon

-778 bataille du col de Roncevaux

-1031 le califat de Cordoue se morcelle en de multiples petits royaumes appelés taïfas. Cela facilite la Reconquista

-1037 première union des royaumes de Galice, de Leon et de Castille sous l’autorité de Ferdinand 1er le Grand

-1072 : deuxième union des royaumes de Galice, de Leon et de Castille sous l’autorité d’Alphonse VI le Vaillant

-1085 : Alphonse VI de Castille reprend Tolède qui va être la capitale de la Castille jusqu’au 16ème siècle

-1086 à 1147 domination des Almoravides

statue du Cid à Burgos

-1096 : Rodrigo Diaz de Bivar plus connu sous le nom du Cid reprend Valence

-1137 : union de l’Aragon et de la Catalogne

-1147 à 1212 domination des Almohades

-16 juillet 1212 : les armées chrétiennes coalisées défont les troupes musulmanes à Las Navas de Tolosa

-1213 : Pierre II d’Aragon meurt à la bataille de Muret contre les troupes de Simon de Monfort venus réprimer l’hérésie cathare. L’Aragon renonce à toutes ses prétentions au nord des Pyrenées

-1230 : Union de la Castille et du Leon

-1236 : Cordoue est reprise

-1238 : conquête de Valence et création du royaume du même nom par les aragonais

-1248 : Après dix-huit mois de siège, Ferdinand III de Castille reprend la ville de Seville musulmane depuis 711

-1261 : Reprise de Cadix par les chrétiens

-1352-1361 : première guerre civile de Castille entre Pierre 1er dit le Cruel et son demi-frère Henri de Trastamare. Ce dernier l’emporte.

Isabelle et Ferdinand les rois catholiques

-1469 : mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon

-1474 : Isabelle devient reine de Castille, défaisant en 1476 les partisans de sa nièce Jeanne («la Beltraneja»). Cette deuxième guerre civile de Castille ou guerre de Succession de Castille ne se termine qu’en 1479.

-1478 à 1480 : mise en place de l’Inquisition Espagnole

-2 janvier 1492 : prise de Grenade. Fin de la Reconquista après sept siècles d’efforts des différents royaumes chrétiens

-31 mars 1492 : Décret expulsant les juifs de la Péninsule Ibérique

Christophe Colomb

-1492 : Christophe Colomb découvre le continent américain ce qui traditionnellement marque la fin du Moyen-Age et le début de la Renaissance

-7 juillet 1494 : Traité de Tordesillas «partage du monde» entre l’Espagne et le Portugal

-1499 Révolte des habitants musulmans de l’Albacine de Grenade. Fin du régime de tolérance

-Février 1502 : les rois catholiques décident l’expulsion des musulmans du Royaume de Castille. De nombreux musulmans se convertissent. Appelés morisques ils seront toujours considérés avec beaucoup de suspicion ce qui explique leur expulsion entre 1609 et 1614 par Philippe III.

-1515 : la Navarre intègre les possessions de la Couronne

-1516 : mort de Ferdinand d’Aragon son petit fils Charles devient le premier vrai roi d’Espagne

-1520/21 Révoltes des Comuneros

-1521 Conquête de l’empire aztèque par Hernan Cortès

-1555 Charles Quint abdique au profit de son fils Philippe II

-1559 : traité du Cateau-Cambrésis fin des guerres d’Italie, la domination espagnole dans la péninsule italique est consacrée

-1560 : Madrid devient la capitale de l’Espagne

-1571 : victoire de Lepante, coup d’arrêt à l’expansion ottomane en Méditerranée

-1581 : le Portugal et ses possessions coloniales sont intégrées à l’Empire espagnol

-1588 : désastre de l’Invincible Armada

-1601 : Valladolid redevient capitale de l’Espagne et ce jusqu’en 1606 (elle l’avait déjà été de 1517 à 1561)

-1618 à 1648 guerre de Trente Ans

-1635 : la France rentre officiellement en guerre pour contrer la puissance espagnole au grand dam du parti dévot. La guerre franco-espagnole ne s’achèvera qu’en 1659 avec le Traité des Pyrenées.

-1640 : soulèvement de la Catalogne et du Portugal, ce dernier retrouvant son indépendance

-1643 : bataille de Rocroi, le duc d’Enghien futur Grand Condé met fin au mythe de l’invincibilité du Tercio. La France récupère le Roussillon et l’Artois

-1700 : mort de Charles II, dernier des habsbourgs d’Espagne. Sa mort déclenche la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714)

-1704 : l’Angleterre occupe Gibraltar

-1714 : traité d’Utrecht l’Espagne perd des territoires en Italie et aux Pays-Bas. Elle perd également Gibraltar et Minorque. Le petit-fils de Louis XIV, Philippe duc d’Anjou devient roi d’Espagne sous le nom de Philippe V mais en renonçant à ses droits à la couronne de France.

Versailles : les ambassadeurs espagnols reconnaissent Philippe duc d’Anjou comme leur roi.

-178-1720 guerre de la Quadruple Alliance. L’Espagne de Philippe V échoue à reconquérir une partie de l’Italie. L’Espagne s’enfonce dans le declin. Tentatives de réformes, les rois espagnols tentent de gouverner en despotes éclairés

-1734 : premier pacte de famille

-1763 : deuxième pacte de famille

-1783 L’Espagne récupère Minorque et la Floride (perdues suite à la guerre de Sept Ans)

-1790 rupture du pacte de famille

-1793 : après l’exécution de Louis XVI l’Espagne entre en guerre contre la République française. Le conflit tourne très vite à l’avantage de la France. Par le traité de Bâle de 1795 l’Espagne perd la partie orientale de l’île de Saint Domingue

-1796 : traité franco-espagnol de San Ildefonso

-1800 : deuxième traité de San Ildefonso la Louisiane espagnole depuis 1763 (pour compenser la perte de la Floride) redevient française

-21 octobre 1805 : défaite de la flotte franco-espagnole de l’amiral Villeneuve contre la flotte anglaise de l’amiral Nelson à Trafalgar.

Ferdinand VII

-19 mars 1808 : Charles IV est renversé par son fils Ferdinand VII. Intervention de Napoléon 1er

-2 mai 1808 : soulèvement de Madrid (Dos de Mayo) répression française brutale

-12 mai 1808 : A Bayonne Charles IV et Ferdinand VII sont forcés à abdiquer. Joseph Bonaparte roi de Naples devient roi d’Espagne le 7 juillet suivant. Les libéraux qui soutiennent le nouveau roi sont appelés afrancesados

-Du 5 février 1810 au 24 août 1812 : siège de Cadiz par les français

-19 mars 1812 promulgation de la Constitution Libérale par les Cortès de Cadix

-1813 : José 1er d’Espagne (Joseph Bonaparte) est chassé, Napoléon renonce à se maintenir en Espagne

-1814 : retour des Bourbons en Espagne

-24 mars 1814 : six semaines après son retour en Espagne, Ferdinand VII abolit la constitution de 1812

-1815 : envoi de troupes aux Amériques pour réprimer les soulèvements indépendantistes

-1815/1816 : reconquête de la Nouvelle-Grenade par l’armée espagnole

-1818 : indépendance du Chili garantie

Simon Bolivar

-1819 : Libération de la Nouvelle-Grenade par Simon Bolivar. Création de la Grande Colombie dont Bolivar devient le premier président

-1820 : Soulèvement libéral contre le très absolutiste Ferdinand VII qui doit accepter la Constitution de 1812. C’est le début du Trienno Liberal qui s’achève le 28 septembre 1823 quand les «100000 fils de Saint Louis» s’emparent de Cadix. Fin de la période constitutionnelle de F.VII.

-1822 : les Etats-Unis reconnaissent l’indépendance des anciennes colonies espagnoles

-1824 : défaite des troupes espagnoles à la bataille d’Ayacucho les espagnols sont chassés du Pérou

-1829 : Dernière tentative de Ferdinand VII de reconquérir les colonies espagnoles. Il espère s’appuyer sur la France mais la Révolution de Juillet de 1830 fait capoter le projet.

Isabelle II.

-1833 : mort de Ferdinand VII, sa fille Isabelle devient reine ce que ne peuvent accepter les partisans de son oncle, Don Carlos qui selon la loi salique doit devenir roi. C’est la première guerre carliste (1833-1840).

-1837 : nouvelle constitution

-1845 : nouvelle constitution

-1846-1849 Deuxième guerre carliste

-1868 (19 au 27 septembre) Une révolution (Glorieuse Révolution) expulse Isabelle II d’Espagne

-30/09/1868 au 29/12/1874 : Sexenio Democratico période agitée de l’histoire espagnole avec un gouvernement provisoire jusqu’en janvier 1871, le règle d’Amédée 1er de janvier 1871 à février 1873 et la Première République de février 1873 à décembre 1874

-1872-1876 : Troisième guerre carliste

Alphonse XII

-29 décembre 1874 : Coup d’Etat (Pronunciamento) du général Martinez Campos. Restauration des Bourbons avec Alphonse XII, fils d’Isabelle II.

-30 juin 1876 : nouvelle constitution qui entérine la Restauration des Bourbons

Alphonse XIII

-1885 : mort d’Alphonse XII. Son épouse Marie-Christine enceinte donne naissance le 17 mai 1886 à Alphonse XIII qui est donc roi avant même sa naissance sous la régence de sa mère Marie-Christine.

-21 avril au 13 août 1898 : guerre hispano-américaine. L’Espagne perd ses principales colonies comme Guam, les Philippines et Cuba.

-26 juillet au 2 août 1909 : Semaine Tragique à Barcelone, des manifestations protestant contre l’envoi de réservistes au Maroc provoque une semaine d’émeutes et de violents combats provoquant la mort de 112 personnes.

-22 juillet au 9 août 1921 : désastre d’Annual. Le rifains d’Abd-El-Krim mettent en déroute les troupes espagnoles du général Silvestre.

Alphonse XIII et le général Primo de Rivera. Au lieu de sauver la monarchie, la dictature militaire accéléra probablement sa chute

-13 septembre 1923 : coup d’état du général Miguel Primo de Rivera avec l’accord du roi. Il démissione en janvier 1930

-12 avril 1931 : élections municipales remportées par les républicains

-14 avril 1931 : proclamation de la Deuxième République Alphonse XIII part en exil

-Juin 1931 : Elections des Cortes constituantes

-Décembre 1931 : approbation de la nouvelle constitution

-10/12 août 1932 : échec du coup d’Etat du général Sanjurjo (Sanjurjada)

-6 octobre 1934 : suite à l’entrée au gouvernement de trois ministres de droite, Lluis Companys proclame un «Etat catalan au sein de la République fédérale espagnole» L’armée espagnole intervient dès le lendemain et met fin à cet éphémère expérience

-4 au 19 octobre 1934 : révolte des mineurs asturiens. Intervient de l’Armée et notamment des unités de l’armée d’Afrique commandées par le général Franco. Féroce répression.

-16 février 1936 : Elections générales victoire du Frente Popular dans un contexte tendu avec de nombreuses fraudes

-17 juillet 1936 : Coup d’Etat militaire. Son échec marque le début de la Guerre d’Espagne

-21 juillet au 27 septembre 1936 : siège de l’Alcazar de Tolède

-24 juillet 1936 : Création de la Junte de Défense Nationale

-13 septembre 1936 : San Sebastian tombe aux mains des nationalistes

-27 septembre 1936 : Tolède tombe aux mains des nationalistes

-29 septembre 1936 : Franco proclamé Generalisimo, approbation de la création des Brigades Internationales

-10 octobre 1936 : Le généralissime Franco est proclamé à Burgos chef du gouvernement de l’Espagne soulevée

-1er au 23 novembre 1936 : échec des nationalistes devant Madrid. Le gouvernement républicain s’est replié sur Valence dès le 6 novembre.

-8 février 1937 : prise de Malaga par les nationalistes

-26 avril 1937 : Bombardement de Guernica

-19 juin 1937 : prise de Bilbao par les nationalistes

-6 au 26 juillet 1937 : offensive républicaine à Brunete

-21 octobre 1937 : chute de Gijon

-30 octobre 1937 : le gouvernement républicain abandonne Valence pour Barcelone

-15 avril 1938 : les nationalistes atteignent la Méditerranée à Vinaros coupant la zone républicaine en deux

-24 juillet au 16 novembre 1938 : Bataille de l’Ebre, dernière offensive majeure du camp républicain

-23 décembre 1938 : début de la Bataille de Barcelone. Le gouvernement se replie à Girone

-26 janvier 1939 : Chute de Barcelone

-27 février 1939 : la France et la Grande-Bretagne reconnaissent le gouvernement nationaliste comme le gouvernement espagnol légitime

-5 mars 1939 : dans l’espoir de sauver ce qui peut l’être, le colonel Casado prend le pouvoir à Madrid

-6 mars 1939 : le gouvernement républicain s’exile en France

-7 au 11 mars 1939 : combats fratricides à Madrid entre factions républicaines

-12 au 25 mars 1939 : le colonel Casado échoue dans ces tentatives de négociation avec Franco

-28 mars 1939 : Madrid tombe sans combats

-30 mars 1939 : chute de Valence et d’Alicante

-31 mars 1939 : Almeria, Murcie et Carthagène sont occupés

-1er avril 1939 : Franco annonce la fin de la guerre. Les Etats-Unis reconnaissent son gouvernement.

Mitteleuropa Balkans (43) Bulgarie (7)

La Bulgarie dans le premier conflit mondial

Du 14 octobre 1915 au 30 septembre 1918 la Bulgarie va participer au premier conflit mondial du côté des Empires Centraux. Clairement Sofia veut prendre sa revanche sur les deux guerres balkaniques qui l’avait vue passer du statut de puissance vainqueur à celui de puissance défaite.

Clairement quand le premier conflit mondial éclate à l’été 1914 la Bulgarie est isolée et entourée de voisins hostiles. Pour ne rien arranger, Sofia ne peut compter sur le soutien d’une ou plusieurs grandes puissances.

C’est le cas notamment de la France et de la Russie qui la blâme pour avoir provoqué la dissolution de la Ligue Balkanique.

Pas étonnant que la politique étrangère bulgare soit marquée par des sentiments profondément revanchards.

Néanmoins à l’été 1914 la Bulgarie préfère rester neutre à la fois pour susciter le désir des deux camps en position mais aussi pour récupérer des conséquences des deux guerres balkaniques, la Bulgarie ayant perdu plusieurs dizaines de milliers de soldats dans ces deux conflits qui annonçaient les horreurs du premier conflit mondial. De plus 120000 réfugiés doivent être intégrés à la vie économique et sociale bulgare.

Neutralité ne veut pas dire inaction. Une loi permet l’établissement de la loi martiale sur le territoire bulgare et une autre loi permet l’organisation d’un prêt national de 50 millions de leva pour les besoins de l’armée.

Un traité secret est signé entre la Bulgarie et l’Empire ottoman le 6 août 1914. C’est un pacte mutuel de défense si jamais un état balkanique attaquait l’un des deux signataires. La Bulgarie s’engage à informer Constantinople de tout processus de mobilisation. Les allemands ne sont informés qu’en décembre 1914. En octobre 1914 l’empire ottoman entre en guerre mais la Bulgarie décide de rester neutre.

Cela n’empêche pas les Empires Centraux de travailler la Bulgarie au corps pour un accord militaire voir une entrée en guerre pleine et entière. L’Entente tente également une approche mais semble ne pas mettre la même énergie et le même enthousiasme.

La guerre devant durer l’opinion publique bulgare est moins encline à soutenir l’entrée en guerre du pays tant aux côtés des alliés que du côté des empires centraux.

Il semble acquis que début 1915 la Bulgarie n’à pas définitivement choisit dans quel camp entrer en guerre. En mai 1915 après l’entrée en guerre de l’Italie, l’Entente tente d’attirer la Bulgarie de son côté pour soutenir la Serbie et faire peser une nouvelle menace sur l’empire ottoman.

Des propositions alléchantes sont faites à Sofia mais comme la Serbie et la Grèce sont tenues à l’écart, Sofia se méfie des réelles intentions alliées. Les Empires Centraux reviennent alors à la charge alors que militairement ils sont en meilleur position que l’Entente.

Pour ne rien arranger les membres de l’Entente peinent à faire une proposition commune en raison d’intérêts divergents. Clairement à l’été 1915 l’Entente à laissé passer sa chance.

Carte postale célébrant l’alliance bulgaro-allemande avec le tsar Ferdinand 1er

Le 6 septembre 1915 la Bulgarie formalise son adhésion aux Empires Centraux en signant un traité d’amitié avec l’Allemagne, un traité valable cinq ans.

Une annexe secrète spécifie les futures acquisitions bulgares en l’occurence le Vardar macédonien et une partie de la Serbie à l’est de la rivière Morava.

Si la Grèce et la Roumanie attaquent sans provocation bulgare, Sofia récupérera les territoires perdus au traité de Bucarest en 1913 plus la rectification de la frontière bulgaro-roumaine selon celle prévue par le traité de Berlin de 1878.

L’Allemagne et l’Autriche-Hongrie garantissent à la Bulgarie un prêt de 200 millions de francs et dans le cas où la guerre durerait plus de quatre mois, Berlin et Vienne se porteront garant d’un prêt supplémentaire.

Un troisième texte est également signé en l’occurence une convention militaire planifiant la défaite de la Serbie.

Toujours le 6 septembre 1915 une convention militaire est signée entre la Bulgarie et l’empire ottoman.

Le 22 septembre 1915 les bulgares décrètent la mobilisation générale et le 5 octobre 1915 les alliés renoncent à attirer la Bulgarie dans leur camp.

Le premier ministre britannique Asquith fait porter le chapeau de l’échec sur la Russie et la Serbie qui auraient fait preuve d’un manque de volonté (NdA c’est sûrement ça le fair-play britannique).

NdA Je ne vais pas rentrer dans les détails de l’organisation de l’armée de terre bulgare que j’aborderai dans la partie idoine. Je vais me contenter de parler de l’engagement militaire de la Bulgarie dans le premier conflit mondial.

A l’époque le Royaume de Bulgarie couvre 144 424 km² pour 4.9 millions d’habitants dont 2.4 millions d’hommes mais tous ne sont naturellement pas mobilisables.

La mobilisation se fait dans des conditions difficiles avec un manque d’enthousiasme, un manque d’armement et un manque d’équipements. Néanmoins au début du mois d’octobre 616680 hommes sont sous les drapeaux soit 12% de la population et de 25% des hommes.

La convention militaire demandait aux bulgares cinq divisions mais Sofia parvient à mobiliser onze divisions d’infanterie et une division de cavalerie sans compter des unités auxiliaires, des unités de soutien et des unités de Milice. Ces moyens doivent être répartis en trois armées, deux sur le front serbe et une sur la frontière roumaine.

La 1ère armée bulgare dépend du Groupe d’Armées Mackensen (du fedlmarshall Mackensen, le commandant en chef allemand de ce groupe) en compagnie de la 11ème armée allemande et de la 3ème armée austro-hongroise. Cette première armée bulgare comprend quatre divisions d’infanterie et d’une brigade de cavalerie.

En revanche la 2ème armée qui doit être engagée dans le Vardar Macédonien reste sous le contrôle direct du haut-commandement bulgare.

La mobilisation bulgare ne passe naturellement pas inaperçue du côté serbe. Belgrade déploie sur la frontière serbo-bulgare 145 bataillons d’infanterie, 25 escadrons de cavalerie et 316 canons soit la moitée de l’armée serbe qui comprend 288 bataillons, 40 escadrons de cavalerie et 678 canons.

Belgrade espère le renfort de 150000 soldats alliés pour défendre le Vardar Macédonien mais l’Entente n’en à ni les moyens ni visiblement la volonté de renforcer le dispositif serbe.

Les futurs « jardiniers de Salonique » (troupes françaises à Thessalonique en 1915)

Les Empires Centraux continuent leurs préparatifs en vue d’une offensive décisive en Serbie, l’Autriche-Hongrie ne pouvant fournir les six divisions demandées, l’Allemagne est obligée d’engager des unités supplémentaires.

On trouve donc la 11ème armée allemande avec sept divisions allemandes, la 3ème armée austro-hongroise avec quatre divisions austro-hongroises et trois allemandes et la 1ère armée bulgare.

Le 6 octobre 1915 les allemands et les austro-hongrois passent à l’attaque. Un barrage d’artillerie frappe les positions serbes le long de la Sava et du Danube. Le franchissement à lieu le lendemain.

Les bulgares doivent normalement attaquer cinq jours plus tard mais suite à des retards les serbes prélèvent des troupes faisant face aux bulgares pour renforcer le front nord. Cela permet aux bulgares de terminer leur processus de mobilisation avec deux armées soit 300000 hommes, 195820 pour la 1ère armée et le reliquat pour la 2ème armée qui ne comprend que deux divisions d’infanterie et une division de cavalerie, ces moyens devant être engagés sur un front de 300km.

Le 14 octobre 1915 le Royaume de Bulgarie déclare la guerre au Royaume de Serbie. L’engagement de la Българска армия (Bŭlgarska armiya) permet de débloquer la situation sur le front serbe. Cela va permettre également aux allemands de sécuriser les approvisionnements en direction de la Sublime Porte.

Le jour même de la déclaration les troupes bulgares franchissent la frontière sur un front de 140km de long et 15km de profondeur. La 1ère Armée bulgare doit envahir la vallée de la Morava et prendre les villes de Nis et de Aleksinac pour faire la jonction avec la 11ème armée allemande.

L’avancée initiale est d’abord rapide mais très vite elle est contrariée par le mauvais temps qui endommage les routes. La résistance serbe et le relief montagneux de la région n’arrangent rien.

Résultat la 1ère armée bulgare doit stopper son avance avant les forteresses de Pirot et de Zapecar situées à seulement quinze kilomètres de la frontière. Une brèche au centre force les serbes à évacuer et les deux villes susnommées le 26 octobre 1915.

Paradoxalement la 2ème armée bulgare moins forte remporte de plus grands succès. Le 16 octobre 1915 elle s’empare de Vranje dans le sud de la Serbie et coupent les lignes de communication entre la Serbie et le Vardar macédonien.

Une partie de cette armée met cap sur Nis pour aider la 1ère armée à couper la retraite des forces serbes, le gros de cette force mettant cap à l’ouest, s’emparant de Vebes et de Kumanovo (dans l’actuelle Macédoine du Nord) le 20 octobre 1915.

Des troupes bulgares situées autour de Krivolak et de Strumitsa rencontrent pour la première fois les troupes françaises qui avançaient vers le nord pour aider les serbes. C’est le début de la bataille de Krivolak qui va durer du 21 octobre au 22 novembre 1915.

Cette bataille oppose la 11ème division bulgare à trois divisions françaises (57ème, 122ème et 156ème DI). L’échec de deux divisions serbes à s’emparer de Skopje oblige les français à se replier.

Cela provoque la Bataille de Kosturino (6 au 12 décembre 1915) qui oppose la 11ème division bulgare à deux divisions alliées, la 10ème division britannique (division de recrutement irlandais) et la 156ème DI.

Les bulgares l’emporte à nouveau et les alliés doivent se replier sur la Grèce. Les Empires centraux peuvent continuer les travaux de la ligne de chemin de fer Berlin-Constantinople. Les serbes décident de résister face à Mackensen tout en retraitant vers le Kosovo pour échapper à l’anhiliation. Le 1er novembre 1915, la ville de Kragujevac tombe aux mains des allemands.

Retraite de l’armée serbe en 1915

Le 5 novembre 1915 la ville de Nis tombe aux mains de la 1ère Armée bulgare, 5000 soldats serbes étant faits prisonniers. Le même jour cette même armée fait sa jonction avec la 11ème armée allemande, évitant par exemple que les serbes n’attaquent dans l’espace laissé entre les deux armées alliées. Les objectifs de guerre de l’armée bulgare sont atteints après moins d’un mois de combat.

Concentrée au Kosovo l’armée serbe envisage de forcer le passage et de retrouver les alliés en Macédoine. D’autres penchent plutôt pour un repli sur la côte adriatique pour échapper à l’encerclement.

L’armée serbe est certes affaiblie mais elle représente encore une menace. Voilà pourquoi les Empires Centraux décident de la détruire totalement. Le premier objectif est d’atteindre Pristina dans le nord du Kosovo.

La 1ère Armée bulgare doit attaquer depuis l’est, le groupe renforcé de la 2ème Armée bulgare doit attaquer depuis le sud, des éléments de la 11ème armée allemande doivent attaquer au nord et la 3ème armée austro-hongroise depuis le nord-ouest.

Ce plan parfait sur le papier est contré par le franchissement trop lent de la rivière Morava. Les serbes concentrent des moyens importants contre la 2ème armée bulgare car c’est le principal obstacle entre l’armée serbe et les alliés mais aussi parce qu’elle menace les routes d’une potentielle retraite vers l’Albanie.

La tentative de percée est un échec et l’armée serbe doit battre en retraite. Les bulgares tentent de couper leur mouvement depuis le sud. Suite à la prise de Pristina le 23 novembre 1915, le haut-commandement serbe ordonne la retraite générale vers l’Albanie pour éviter une totale annihilation.

La poursuite est essentiellement menée par les bulgares et les austro-hongrois. C’est ainsi que la 3ème division bulgare s’empare de la ville de Prizren dans le sud-ouest du Kosovo, accentuant la pression sur les serbes.

D’autres villes tombent aux mains des bulgares comme Debard (sur l’actuelle frontière macédono-albanaise), Struga (sud-ouet de l’actuelle Macédoine du Nord sur les rives du lac Ohrid) et Ohrid.

Le 4 décembre 1915 les bulgares prennent Bitola (actuellement dans le sud de la Macédoine du Nord) ce qui marque la fin de la campagne militaire pour la Serbie.

La retraite serbe tourne à l’anabase digne de Xénophon mais dans un contexte climatique bien plus difficile

Les serbes eux continuent leur éprouvante anabase qui va provoquer la mort de 55000 soldats. 150000 soldats serbes sont évacués par des navires alliés (essentiellement français et italiens) en direction de Corfou mais ils sont dans un tel état qu’il faudra du temps avant d’en refaire une armée cohérente et capable de combattre.

La veille le 3 décembre 1915 la 2ème armée bulgare avait entamé son avance contre les alliés mais trop tard pour empêcher les divisions alliées de se replier sur Salonique.

Le 11 décembre 1915 les troupes bulgares atteignent la frontière grecque mais reçoivent l’ordre de ne surtout pas la franchir. L’année 1915 se termine et pour l’armée bulgare il s’agit de faire les comptes avec 37000 pertes (tués, blessés, malades) sur 424375 engagés soit 8.72% des effectifs.

Clairement en cette fin 1915 le bloc des Empires Centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie, Bulgarie et Empire ottoman) sort renforcé des dernières opérations surtout si on compare la situation de l’Entente qui doit digérer les échecs en Artois, en Champagne, dans les Flandres mais aussi aux Dardanelles.

La conquête de la Serbie à été dure par ses combats mais aussi par l’occupation qui en découle, de nombreux crimes de guerre ont été commis par les troupes bulgares en dépit des dénégations de Sofia.

Des révoltes éclateront, l’une d’elle la Révolte de Toplica (21 février au 25 mars 1917) étant marquée par une répression impitoyable équivalente à celle des turcs face aux bulgares en 1877.

Voilà pourquoi quand les alliés parviendront à percer le front, ils refuseront une offensive en direction de la Bulgarie de crainte que les troupes serbes qui représentaient un élément incontournable du dispositif allié ne se vengent sur la population civile bulgare.

Après des succès initiaux, la guerre devient une guerre d’usure. Ce front est jugé secondaire par les allemands et les moyens engagés seront toujours insuffisant pour débloquer la situation (ce qui sera la même chose côté allié).

Le front de Salonique fin 1915

Le front en question est baptisé le plus souvent front macédonien. Du côté des Empires Centraux, on trouve deux ensembles, l’Army Group Scholz composé de la 11ème armée allemande, des 1ère et 2ème armées bulgares et du 20ème Corps d’Armée ottoman plus l’Army Group Albania qui comme son nom l’indique couvre l’Albanie.

Du côté des alliés nous trouvons l’Armée alliée d’Orient avec l’Armée d’Orient (France), des 1ère,2ème et 3ème Armées serbes (après leur reconstitution), l’Armée britannique de Salonique, l’Armée de Défense Nationale (Grèce), la 35ème DI italienne, une Force Expéditionnaire Russe et le 16ème Corps d’Armée italien.

Appelé également front de Salonique, il s’étend donc de la côte albanaise à la Struma. C’est une éprouvante guerre d’usure où la situation reste longtemps figée ce qui n’est au final pas si différent du front occidental.

Tranchées du front de Salonique

La principale différence c’est que les troupes qui y sont déployées ont le sentiment d’être oubliés au point qu’ils se baptiseront eux-mêmes «les jardiniers de Salonique». Aux combats s’ajoute le climat difficile et les épidémies qui préleveront leur lot de morts et d’invalides.

Le 5 janvier 1916 les austro-hongrois attaquent le Monténégro alliés de la Serbie. La petite armée monténégrine résiste bravement mais le rapport de force est trop déséquilibré ce qui aboutit le 25 janvier à la signature d’un armistice qui fait sortir le Monténégro de la guerre.

A noter que le roi Nicolas 1er réfugié en Italie s’oppose à cet armistice mais le gouvernement passe outre. Un gouvernement militaire est mis en place le 1er mars.

Dans la foulée l’Albanie est envahie, les ports de Scutarri et de Durazzo tombent à la fin février mais heureusement pour alliés l’évacuation sur Corfou de l’armée serbe s’est achevée le 10 février 1916.

A la fin de l’hiver 1915/16, les austro-hongrois contrôlent quasiment toute l’Albanie. A l’époque les britanniques veulent quitter la région mais les français refusent et Londres finit par s’incliner.

Les alliés décident de s’enterrer à Salonique et de s’y maintenir fermement. L’armée serbe reconstituée à Corfou va être transportée par des navires français sur ce front.

Aux problèmes militaires s’ajoute des problèmes politiques avec une Grèce divisée entre un roi pro-allemand et un premier ministre Euletherios Venizelos pro-allié. Comme la Roumanie est sur le point d’entrer en guerre, le général Sarrail, commandant des troupes alliés sur ce front veut lancer une offensive contre les bulgares.

Il n’en aura pas le temps puisque les Empires Centraux attaquent le 17 août 1916. En réalité les bulgares représentent l’immense majorité des troupes engagées, les allemands étant peu présents (une division) et les austro-hongrois sont surtout engagés en Albanie.

A l’est du front les bulgares conquièrent facilement les territoires grecs à l’est de la rivière Struma (17-23 août 1916) et pour cause, le roi de Grèce, le très germanophile Constantin 1er ordonne au 4ème Corps d’Armée de ne pas résister. Il y à cependant des combats de la part d’officiers qui ne peuvent admettre que ces territoires durement acquis durant les deux guerres balkaniques soient abandonnés si facilement.

Cela entraine le 29 août un coup d’état avec l’établissement de l’Etat de Défense Nationale ou gouvernement de Thessalonique sous la direction de Venizelos. A l’ouest même succès du moins initialement car les alliés parviennent après deux semaines de combat à contenir l’offensive bulgare après deux semaines.

Les alliés lancent une contre-attaque le 12 septembre 1916. C’est la Bataille de Kaymakchalan (12 au 30 septembre 1916) menée essentiellement par les serbes. Cela se termine par une victoire tactique des serbes mais les pertes sont lourdes des deux côtés. Les bulgares et les allemands qui ont perdu 60000 hommes évacuent Bitola. Le front à clairement reculé de 40km.

Pour affermir leur position, les alliés et les vénizélistes occupent la Thessalie et l’isthme de Corinthe, coupant les territoires royalistes en deux. Ils échouent à Athènes (1er au 3 décembre 1916). Les alliés reconnaissent officiellement le gouvernement Venizelos et mettent en place le blocus des côtes.

Après un hiver 1916/17 calme, les opérations vont reprendre au printemps 1917. l’Armée alliée d’Orient voit ses effectifs portés à 24 divisions avec six divisions françaises, six divisions serbes, sept divisions britanniques, une division italienne, trois divisions grecques et deux brigades russes.

Tout comme sur le Chemin des Dames, l’offensive alliée lancée au printemps est un échec et après de lourdes pertes pour des gains minimes, le haut-commandement allié décide d’arrêter les frais le 21 mai 1917.

Entre-temps le 14 mai 1917 le roi Constantin 1er s’est exilé remplacé par son fils Alexandre. Venizelos devient premier ministre et aussitôt la Grèce déclare la guerre aux Empires Centraux, une déclaration qui entraine la mise sur pied d’une nouvelle armée grecque capable de tenir son rang aux côtés des alliés.

A l’automne 1918, les Empires Centraux alignent sur le front de Salonique la 11ème armée allemande (deux corps d’armées, sept divisions majoritairement bulgares), la 1ère armée bulgare (trois divisions d’infanterie et une brigade d’infanterie), la 2ème armée bulgare (trois divisions d’infanterie) et la 4ème armée bulgare qui dispose d’une division d’infanterie et d’une division de cavalerie.

De leur côté les alliés alignent une Armée d’Orient composée de cinq divisions d’infanterie françaises, une division d’infanterie italienne et deux divisions grecques, deux Corps d’Armée serbes regroupant huit divisions d’infanterie dont deux françaises plus une division de cavalerie, Un groupe de divisions avec une division coloniale (française), une division grecque et une division britannique, une Armée britannique de Salonique avec deux corps d’armées regroupant trois divisions britanniques et deux divisions grecques et enfin l’Armée Grecque composée de deux corps d’armée soit un total de six divisions d’infanterie dont une à l’entrainement.

Du 29 au 31 mai 1918 à lieu la Bataille de Skra-Di-Leger entre trois divisions grecques plus une brigade française contre une brigade bulgare. Sans surprise les alliés l’emporte et cette défaite bulgare entraine la démission du premier ministre en exercice, Vassil Radoslatov (21 juin 1918).

Il est remplacé par Aleksander Molinar qui entame des négociations secretes avec les alliés mais ces négociations buttent sur la volonté bulgare de conserver sous son autorité l’est de la Macédoine ce que ne peut accepter Athènes et comme Paris et Londres ne veulent pas aller contre les volontés grecques……. .

La France veut lancer une offensive majeure mais il faut un accord politique avant de passer à l’action. Cela prend du temps et ce n’est qu’à l’automne 1918 que tout va se débloquer. A cette époque les effectifs sont équilibrés (291 bataillons côté alliés contre 310 de l’autre côté) mais le conflit à clairement choisit le camp de l’Entente surtout depuis l’échec des offensives allemandes du printemps.

Du 15 au 18 septembre 1918 à lieu la bataille de Dobro Pole. Elle oppose deux divisions bulgares à trois divisions françaises, deux corps d’armées serbes et trois divisions grecques. C’est le début de l’offensive du Vardar qui allait aboutir à la rupture du front.

Le 18 septembre 1918 à lieu la bataille de Dorian entre d’un côté une division britannique et deux divisions grecques contre une division bulgare renforcée des éléments d’une autre Grande Unité de la Bulgarskaya Armiya.

Après la préparation d’artillerie, les britannico-grecs attaquent les positions bulgares situées près du lac Dorian mais c’est un échec en raison d’un manque d’appui-feu, de problèmes de coordination entre britanniques et grecs et en raison visiblement du manque d’entrain des troupes grecques.

Quelques jours plus tard les positions évacuées sont occupées sans combat par les britannico-grecs. Ils donnent la chasse aux troupes bulgares en retraite mais à un train de sénateur ce qui permet aux soldats de Sofia de se replier en bon ordre.

Le 24 septembre 1918 la Bulgarie demande un armistice aux alliés. Ces derniers acceptent cinq jours plus tard soit le 29 septembre 1918.

Le même jour les alliés occupent Skopje mais une vigoureuse contre-attaque germano-bulgare les obligent à abandonner la ville aux troupes des Empires Centraux.

Si la Bulgarie demande un armistice c’est que l’armée bulgare épuisée s’effondre. De nombreuses mutineries ont lieu et certains mutins proclament même la république à Radomir. Ce putsch républicain est un pétard mouillé qui prend fin le 2 octobre 1918.

Entre-temps l’armistice de Thessalonique à été signé le 29 septembre 1918 et entre en vigueur le lendemain à minuit.

Pour sauver ce qui peut l’être, Ferdinand 1er décide d’abdiquer le 3 octobre 1918 en faveur de son fils qui devient le tsar Boris III.

L’armée bulgare à aussi été engagée contre la Roumanie à l’automne 1916 quand celle-ci entre en guerre aux côtés de l’Entente. Son offensive en Dobroudja du Sud oblige les roumains à détacher des troupes ce qui réduit leur potentiel offensif face aux Empires Centraux qui après une vigoureuse contre-offensive vont occuper quasiment tout le pays même si l’aide russe et celle de conseillers militaires français dirigés par le général Berthelot va permettre à Bucarest d’éviter l’occupation de tout le pays.

Le 27 novembre 1919 est signé le Traité de Neuilly sur Seine. On trouve d’un côté la Bulgarie et de l’autre côté les alliés qu’ils soient importants ou secondaires. En effet la France, la Grèce, l’Italie, le Japon, la Roumanie, la Serbie, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Belgique, la Chine, Cuba, le Hejaz, la Pologne, le Portugal, le Siam et la Tchécoslovaquie ont signé ce traité qui peut être résumé ainsi :

-La Thrace occidentale est cédée à l’Entente qui va la rétrocéder à la Grèce (Conférence de San Remo 19 au 26 avril 1920)

-La Bulgarie doit signer une convention d’échange de populations avec la Grèce

-La Bulgarie doit céder 2563 km² sur sa frontière occidentale au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

-Retour à la Roumanie de la Dobrudja du Sud

-Armée de 20000 hommes

-100 millions de livres sterling de dommages de guerre

-Reconnaissance obligatoire du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

Pour la majorité de l’opinion publique bulgare, ce traité est la Deuxième Catastrophe Nationale après celle survenue à peine cinq ans plus tôt à la fin de la deuxième guerre balkanique.

Benelux (72) Luxembourg (2)

Le Luxembourg à l’époque moderne

Un état convoité et occupé

En 1437 suite à l’extinction de la famille régnante, le Luxembourg passe aux mains des Habsbourgs mais pour peu de temps puisqu’en 1443, le puissant duc de Bourgogne, Philippe le Bon conquiert la ville de Luxembourg, l’ancien duché devient une province des Pays-Bas.

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Benelux (40) Belgique (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE
T-9 BENELUX (2) BELGIQUE

Belgique 3

AVANT-PROPOS

Après avoir passé plus de trois mois sur les Pays-Bas, je passe au deuxième volet de ce Tome 9, volet consacré à la Belgique. Comme à chaque fois j’espère passer moins de temps que précédemment mais que cela va sans doute rester un vœux pieu.

La Belgique est longtemps restée une «expression géographique» pour reprendre le bon mot du chancelier autrichien Metternich à propos de l’Italie.

A quand dater la naissance de la Belgique ? A la Gaule Belgique dont les tribus affrontèrent les légions de César ? À l’émergence de la Bourgogne comme puissance majeure ? À la division politico-religieuse du XVIème siècle entre l’Union d’Utrecht et l’Union d’Arras ? Aux révolutions de la fin du 18ème ?

Difficile à dire ce qui est sur c’est qu’il fallut attendre 1830 pour qu’enfin la Belgique devienne un pays indépendant mais une nation c’est moins sur car très vite les relations entre flamands et wallons vont devenir tendues, les seconds plus riches snobant les premiers considérés comme des bouseux avant que la situation ne se renverse bien des décennies plus tard. En 2020, la Belgique est encore un pays uni mais es-ce que ce sera le cas encore dans cinquante ans rien n’est moins sur.

Pays neutre coincé entre des puissances militaires qui n’attendent qu’un prétexte pour se sauter mutuellement à la gorge, la Belgique est forcée de participer à la première guerre mondiale, parvenant sous l’impulsion du Roi-Chevalier Albert 1er à préserver une partie du territoire national.

Tirant les leçons de ce conflit, la Belgique abandonne sa sacro-sainte neutralité en s’alliant avec la France par un traité d’assistance mutuelle signé en 1920. En 1934, Albert 1er meurt accidentellement et son fils Léopold III lui succède.

Ce dernier est inquiet de la montée en puissance de l’Allemagne nazie et refuse d’être entraînée dans ce conflit. En 1936, la Belgique retourne à la neutralité au grand dam des puissances occidentales.

La guerre de Pologne semble valider cette hypothèse mais néanmoins ce conflit impose à la fois un réarmement du pays et un rapprochement mezzo voce avec Paris et Londres, Bruxelles adoptant une position semblable à celle de La Haye.

Le second conflit mondial, le pays se retrouvera divisé entre un gouvernement réfugié à Caen et un roi qui avait décidé de rester à Bruxelles pour dit-il «soulager les souffrances de son peuple».

Léopold III (1934-1951) 11

Léopold III

Son influence sera réelle mais limitée, les allemands imposant un gouvernement militaire qui s’appuyait sur des collaborateurs flamands et wallons. Le territoire libéré, la question du roi se posera, aboutissant à des affrontements et à un référendum qui aboutira en 1959 à l’abdication de Léopold III et à l’avènement de Baudouin 1er.

Tout comme le Tome 9(1), le Tome 9(2) sera organisé en une partie historique avant d’enchaîner par une partie navale consacré à la «marine belge», une marine qui allait connaître des éclipses jusqu’à la création d’un Corps Naval Belge/Belgium Naval Corps/Belgish MarineKorps.

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Pavillon de la marine belge

L’action courageuse et remarquable de cette petite marine allait convaincre le gouvernement belge de pérenniser un outil naval qui aujourd’hui opère de manière quasi-continuelle avec la Koninklijke Marine au point qu’on parle depuis des années de la création d’une marine néerlando-belge ou belgo-néerlandaise.

On passera ensuite à l’armée de terre belge avec son histoire, son organisation et son armement avant de terminer par l’armée de l’air belge, une armée de l’air qui comme son homologue néerlandaise n’était pas indépendante au début du second conflit mondial.

L’armée de terre est puissante et bien équipée même si il y à un certain nombre de lacunes. Elle peut raisonnablement espéré tenir suffisamment longtemps pour permettre l’entrée en Belgique de renforts franco-britanniques capables de repousser les troupes allemandes.

L’armée de l’air belge est en réalité une entité de l’armée de terre appelée Aéronautique Militaire et ne deviendra indépendante qu’après le second conflit mondial. L’équipement est essentiellement étranger, les avions de conception et de fabrication belge étant très peu nombreux, le gouvernement belge n’ayant pas pu ou su encourager l’émergence d’un constructeur national, la SABCA produisant davantage des avions étrangers sous licence qu’autre chose.

HISTOIRE DE LA BELGIQUE

Les prémices

Antiquité et Haut Moyen-Age

Dans cette première partie, quelques informations sur la «Belgique», un territoire qui allait être longtemps disputé et le théâtre de nombreux conflits en raison d’une géographie qui favorisait les envahisseurs : des fleuves qui formaient autant de pénétrantes, pas de montages infranchissables, des vastes plaines.

Le territoire actuel de la Belgique à été peuplé par les Celtes, un peuple indo-européen venu d’Europe centrale. La date d’installation est incertaine entre -1200 et -800 avant J.C.

Jules Cesar

Buste de Jules César repêché dans le Rhône 

Connus sous le nom de gaulois (de gallus coq) par les romains, ces habitants résistent ou s’allient avec la République Romaine et ce jusqu’en -58 quand Jules César pour des raisons politiques engage la conquête de la Gaule. Selon l’auteur des Commentaires sur la Guerre de Gaule, les Belges étaient plus belliqueux et les plus redoutables.

Après six ans de combat et une ultime victoire à Alésia en -52, la Gaule devient une possession romaine, possession divisée en trois provinces, la province de Lyonnaise, la province d’Aquitaine et la province de Belgique.

Cette province est bien plus vaste que l’actuel Royaume de Belgique puisqu’elle s’étend également sur le nord-est de la France (de la mer du Nord à la Franche-Comté) ainsi que sur une partie des Pays-Bas et de l’Allemagne (ex-Nouveaux Pays Allemands).

En l’an 84 de notre ère elle est divisée en deux provinces, la province de Germanie inférieure et la province de Germanie supérieure, cette dernière étant à nouveau divisée sous Dioclétien en Belgica prima et Belgia secunda.

Comme partout dans l’empire, les romains équipent le territoire, traçant des routes, établissant des forts qui sont autant d’embryons de villes. La défense est assurée par des légions romaines et par des auxiliaires barbares dont certains sont appelés à un grand avenir puisqu’il s’agit des Francs et notamment des plus puissants d’entre-eux, les francs saliens.

Le royaume franc à pour capitale Tournai et émerge au Vème siècle. En 496, Clovis se convertit au christianisme marquant le début de l’histoire du royaume de…..France fondé par l’alliance du trône et de l’autel ce qui sort du cadre de notre étude.

Aux Mérovingiens succèdent les Carolingiens et notamment le plus célèbre d’entre-eux, Charles le Grand ou Charlemagne. La future Belgique est au cœur de la puissance carolingienne, le premier empereur romain d’Occident depuis plus de trois siècles faisant d’Aix-La-Chapelle sa capitale.

Certes Aachen n’est pas en Belgique actuelle mais la capitale impériale irrigue les territoires alentours via notamment la vallée de la Meuse.

En 840, Louis le Pieux unique fils survivant de Charlemagne décède à son tour, laissant trois fils qui se partagent l’héritage paternel ou plutôt se querellent pour obtenir la plus grosse part. En 843 est signé le Traité de Verdun.

Traité de Verdun

Carte du traité de Verdun

Ce traité à une importance fondamentale. Pas vraiment pour ses clauses politiques _elles ne tiendront pas longtemps_ mais pour des raisons culturelles _le traité est rédigé en français et en allemand ou du moins dans des formes qui annoncent ces deux langues_ et géographiques puisque les limites sont fixées sur l’Escaut et le Rhin.

On trouve comme nous le savons à l’ouest la Francia Occidentalis confiée à Charles le Chauve et à l’est la Francia Orientalis confiée à Louis le Germanique. Ces deux royaumes annoncent la France et l’Allemagne. En revanche l’état central appelé Lotharingia _en référence à son souverain Lothaire_ n’allait pas survivre jusqu’à l’époque des Etats-Nations.

L’actuel territoire de la Belgique est essentiellement contenu par la Lotharingie (qui par déformation allait donner naissance à la Lorraine) mais des territoires actuellement en Belgique appartenaient par exemple à la Francia occidentalis puisque la frontière de celui-ci était fixé sur un fleuve aujourd’hui belge, l’Escaut.

En 870, le traité de Meersen provoque la disparition de la Lotharingie partagée entre les deux royaumes, la Meuse et l’Ourthe servant de frontière. En 879, tous les territoires de l’actuelle Belgique ont été rattachés à la future Germanie.

Les Carolingiens et les ascendants des Capétiens tout se disputant le trône n’ont pas renoncé à s’emparer de la Lotharingie. En 911, Charles le Simple envahit et va en garder le contrôle jusqu’en 923 quand Henri 1er dit l’Oiseleur récupère le territoire contesté.

Quand se termine le 10ème siècle, le territoire de l’actuelle Belgique est morcelée en de multiples entités territoriales, certaines éphémères et d’autres plus durables.

C’est aussi à cette époque que les villes se développent, tirant leur richesse du commerce maritime mais aussi du travail de la laine, de la laine anglaise ce qui expliquera nombre de positions politiques des villes «belges». Cette expansion sera continue jusqu’au 14ème siècle quand l’Europe est frappée par la Peste Noire provoquant des saignées démographiques qui ne seront effacées qu’au 19ème siècle.

Ces villes sont riches, puissantes et jalouses de leur indépendance. Même le roi le plus puissant peut s’y casser au moins temporairement les dents, Philippe IV le Bel étant bien placé pour le savoir quand son armée est écrasée à la bataille des Eperons d’or à Courtrai le 11 juillet 1302.

Principauté de Liège et Pays-Bas bourguignons

En l’an 985, la principauté de Liège voit le jour. Parti intégrante du Saint Empire Romain Germanique (En l’an 962, le roi de Germanie Othon 1er à rétablit la dignité impériale disparue en 888 à la mort de Charles le Gros), cette principauté ecclésiastique dirigée par un prince-évêque allait durant plus de 800 ans puisqu’elle ne disparaît qu’en 1789 (révolution liégoise).

Les autres territoires «belges» dépendaient plus ou moins directement des ducs de Bourgogne, des vassaux du roi de France mais qui parfois étaient plus puissants que leur suzerain ce qui rarement bon pour la stabilité d’une région surtout avec un personnage aussi charismatique que controversé comme Charles le Téméraire.

Les ducs de Bourgogne tenaient leur puissance de notre Bourgogne mais aussi de la Franche-Comté mais peu à peu ils vont acquérir essentiellement par mariage d’immenses territoires.

Bourgogne

Les possessions bourguignonnes étaient regroupées en deux grandes ensembles, les «pays de par deçà» qui regroupaient des territoires appartenant aujourd’hui à la France, à la Belgique et aux Pays-Bas à savoir la Flandre, l’Artois, le Brabant,le Limbourg,le Hainaut,le Naumurois, la Hollande et la Zélande notamment et les «pays de par delà» (Bourgogne Franche-Comté).

Les différents ducs de Bourgogne (Philippe le Hardi [1342-1404],Jean sans Peur [1371-1419] Philippe le Bon [1396-1467] et Charles le Téméraire [1433–1477]) tentèrent d’unifier leurs états, d’en faire un ensemble unitaire et centralisé mais cela fût impossible faute de temps mais aussi en raison des déjà forts particularismes locaux qui obligeaient les ducs de Bourgogne à multiplier les négociations et les compromis avec les élites locales.

C’était donc écrit qu’il n’y aurait jamais de Bourgogne comme il y eut de France, d’Allemagne ou d’Italie. La mort de Charles le Téméraire en 1477 donne le coup de grâce à cette politique.

Charles Quint 64

Ai-je besoin de le présenter ? 

Cependant tout n’est pas totalement perdu puisque l’unique héritière de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne va épouser Maximilien 1er de Habsbourg. De cette union naît un fils prénommé Philippe le Beau, le père de Charles Quint. Ce dernier nait en 1500 à Gand et se considéra toujours comme flamand et bourguignon avant tout.

Cette union entre Marie et Maximilien empêcha le roi Louis XI de s’emparer de la totalité des possessions bourguignonnes. Il dut se contenter du duché de Bourgogne (qui avait été cédé à Philippe Le Hardi comme apanage) ne pouvant s’emparer du comté de Bourgogne (future Franche-Comté) ni des Pays-Bas qui passèrent dans le camp Habsbourg et ce pour près de quatre siècles.

Charles Quint à un œil particulier sur les possessions de sa famille du côté paternel et réunit par la pragmatique sanction en une seule entité, les dix-sept provinces couvrant l’actuel Benelux. Ce n’est pas un hasard si la cérémonie d’abdication de l’empereur n’à pas lieu à Vienne ou à Madrid mais à Bruxelles. Les territoires formant l’actuelle Belgique reviennent à son fils, Philippe II.

Pays-Bas Espagnols et Autrichiens

Né à Gand, Charles Quint se considérait comme un enfant du pays. Tout le contraire de son fils Philippe II né et élévé en Espagne. Farouche champion de la cause catholique, il s’opposait de toutes ses forces à l’hérésie protestante et rêvait comme son père de centraliser toutes ses possessions en ne montrant guère d’intérêts pour les particularismes locaux.

Les frictions et les querelles sont nombreuses. Les raisons sont multiples entre la volonté centralisatrice de Madrid, les impôts très lourds (les monarchies d’Ancien Régime sont perpétuellement à court d’argent) mais aussi les exactions de la soldatesque qui mal ou pas du tout payée vivait sur le pays, engendrant de terribles nuisances.

En 1568 commence ce qu’on va appeler la Guerre de 80 ans, la guerre qui allait aboutir en 1648 à la reconnaissance définitive de l’indépendance des Provinces Unies, l’union des sept provinces les plus septentrionales, provinces à majorité protestante alors que le sud restait fidèle à la foi catholique.

Cette Union d’Utrecht était la réponse protestante à l’Union D’Arras signée le 6 janvier 1579 et qui était une alliance défensive contre les calvinistes. Cette Union d’Atrecht regroupait les comté d’Artois et du Hainaut, le Cambresis et Douai. Le 17 mai 1579, la Paix Arras est signée, paix à laquelle se joignent également Orchies et Lille. D’autres entités territoriales appuyant cette pais sans la signer (Namur, Luxembourg, Limbourg).

Cette union et cette paix doivent beaucoup à Alessandro Farnese, grande capitaine et grand politique. Par cette union, l’emprise espagnole est renforcée et l’Union d’Arras peut servir de base de reconquête des provinces rebelles du Nord.

A la différence des Provinces-Unies du Nord, les Pays-Bas espagnols vont rester une vague confédération de provinces où chaque entité conservait jalousement ses lois et ses coutumes. Il appartient à ce vaste ensemble qu’est la couronne d’Espagne même si le siècle d’or espagnol est en passe de se terminer.

En 1700, Charles II dernier roi Habsbourg d’Espagne meurt sans héritier. Depuis des années les autres monarchies se préparent à sa mort et au partage des dépouilles.

Deux royaumes sont surtout concernés : la France de Louis XIV et le roi de Bohème et de Hongrie également empereur du Saint-Empire Romain Germanique. L’Angleterre à également son mot à dire au titre de son sacro-saint principe d’équilibre des puissances.

Comme souvent c’est la guerre qui va décidé du vainqueur. C’est la guerre de Succession d’Espagne qui va durer treize ans de 1701 à 1714, aboutissant par les traités de Rastadt et d’Utrecht à un partage des territoires ayant appartenu à Charles II.

C’est ainsi que les Pays-Bas Espagnols deviennent pour à peine un siècle les Pays-Bas autrichiens passant des Habsbourg d’Espagne aux Habsbourg d’Autriche (de la filiale à la maison mère si l’on peut dire).

Détail amusant, à Vienne, le bureau spécial chargé de gérer ces territoires portera le nom de Belgium Austriacum en français Provinces Belgiques et en thiois _dialecte flamand_ Oostenrijkse Nederlanden (Pays-Bas autrichiens).

En succédant au Conseil Suprême des Pays-Bas, ce bureau montrait de manière implicite que tout le monde avait compris qu’un système de communauté régnait au sein des Pays-Bas autrichiens et que tôt ou tard il faudrait en tenir compte.

Ce territoire à un rôle de zone tampon entre la France et les Provinces-Unies. Il s’agit aussi d’éviter la réalisation d’un cauchemar britannique : le drapeau français flottant sur Anvers, le grand port flamand ayant toujours été considéré comme un «potentiel pistolet braqué sur Londres».

Le traité de la Barrière signé en 1715 autorise le stationnement de troupes néerlandaises dans le pays, troupes déployées dans des forteresses, le siège étant encore considéré comme préférable à l’incertaine bataille en terrain libre.

Les débuts avec Vienne sont compliqués mais peu à peu à la situation s’apaise mais en 1744 éclate la guerre de Succession d’Autriche, un conflit qui fait suite à la volonté de Charles VI de défendre les droits de sa fille Marie-Thérèse en matière de succession à la tête de ses possessions patrimoniales, la couronne impériale allant à François-Etienne de Lorraine, le mari de l’ennemie jurée de Fréderic II de Prusse.

Cette guerre éclate d’ailleurs par l’invasion de la Silésie par la Prusse _que Marie-Thérèse considère comme son allié_ en décembre 1740. La situation de Marie-Thérèse est compliquée d’autant que George II et son premier ministre Walpole refusent d’intervenir. La France hésite, louvoie et finit par entrer en guerre contre Marie-Thérèse au nom de la vieille rivalité entre la maison de France et la maison d’Autriche. La France et la Prusse vont s’allier mais on ne peut pas dire que cette alliance soit productive et profitable.

On trouve donc d’un côté la Prusse, la France, l’Espagne et la Bavière et de l’autre l’Autriche, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies, la Sardaigne et la Saxe.

Les combats vont avoir lieu en Allemagne mais aussi dans les Pays-Bas autrichiens, théâtre de nombreuses guerre par le passé (en attendant le futur). Le 15 mars 1744, la France déclare officiellement la guerre à la Grande-Bretagne et à l’Autriche.

A l’époque les Pays-Bas autrichiens sont dérivés par l’archiduchesse Marie-Anne d’Autriche, sœur de Marie-Thérèse et par son mari, le prince Charles-Alexandre de Lorraine, frère de François-Etienne.

Fin mai 1744, les troupes françaises sous la direction du maréchal de Noailles passent la frontière. Ils s’emparent sans difficulté des places de la barrière _aussi mal entretenues que défendues_ puis de villes. Maurice de Saxe parvient de son côté à bloquer l’armée ennemie en associant coups de main et raids de troupes légères. Les victoires s’enchaînent.

Maurice de Saxe

Tableau représentant Maurice de Saxe (photo prise dans le remarquable musée de la ville de Strasbourg dont je vous recommande chaudement la visite)

En trois campagnes, les 120000 hommes dirigés effectivement par Maurice de Saxe s’emparent de tous les territoires ennemis à l’exception de la Gueldre et du Luxembourg. Le 17 mai 1744, la ville de Courtrai est prise, les alliés se repliant pour couvrir Gand, Anvers et Bruxelles.

Après le traditionnel hivernage, les combats reprennent au printemps 1745 avec le siège de Tournai et surtout la bataille de Fontenoy le 11 mai 1745 où Maurice de Saxe remporte une splendide victoire contre les troupes anglo-hollandaises du duc de Cumberland sous le regard de Louis XV et du Dauphin Louis (décédé en 1765, il ne régnera jamais mais donnera trois rois à la France Louis XVI, Louis XVIII et Charles X). Le 22 mai, Tournai est prise suivit de Gand le 15 juillet ou encore d’Ostende le 24 août.

En 1746, ce sont les villes de Bruxelles, Malines, Anvers, Mons et Charleroi qui tombent aux mains des français en attendant Namur. Le 11 octobre 1746, une armée autrichienne dirigée par Charles-Alexandre de Lorraine est battue à Rocourt ce qui ouvre à la France les portes des Provinces-Unies, porte franchie en 1747 avec la prise de Berg-op-Zoom et de Maastricht.

Le traité de paix est signé à Aix-La-Chapelle le 18 octobre 1748, traité très impopulaire en France puisque Louis XV rend ses conquêtes. La future Belgique allait donc rester sous souveraineté autrichienne. On peut cependant se poser la question de savoir ce qu’aurait fait l’Angleterre si les Pays-Bas autrichiens étaient devenus français….. .

Benelux (3) Pays-Bas (3)

Des Habsbourg à l’indépendance : que les Pays-Bas soient et les Pays-Bas furent ! (1500-1648)

Des Pays-Bas à la sauce autrichienne

Charles le Téméraire

Charles Le Teméraire

En apparence la mort de Charles le Téméraire est un triomphe pour le Louis XI. Il ne laisse qu’une fille et on sait qu’à l’époque l’absence d’un héritier mâle ou d’un héritier trop jeune était une catastrophe pour une monarchie («malheur au royaume dont le prince est un enfant»).

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Benelux (2) Pays-Bas (2)

Les «Pays-Bas» et le Moyen-Age

Barbares et Carolingiens

Les «invasions barbares» sont le déplacement de peuples entiers d’Europe Centrale voir des plaines d’Asie centrale, souvent sous la pression de peuples plus belliqueux et plus agressifs.

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Dominions (5) Canada (5)

Le XIXème Siècle Canadien (1867-1914)

Dominion Canada

Dominion et expansion : «la frontière» canadienne

En 1861, l’Amérique du Nord Britannique compte 3.2 millions d’habitants. L’idée d’autonomie fait son chemin alors que l’idée d’une nation canadienne émerge peu à peu peut être en raison de la guerre de Sécession qui vient d’éclater aux Etats-Unis.

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Japon (67) Armée de Terre (7)

Armes collectives de l’infanterie (4) : grenades, canons et armes antichars

Avant-Propos

Fin 1914, le front occidental se stabilisa après l’échec de la course à la mer. Les alliés et les allemands se faisaient face dans un gigantesque réseau de 700km de tranchées allant de la mer d Nord à la frontière suisse.

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Grande Bretagne (76) Armée de terre (1)

ARMEE DE TERRE (BRITISH ARMY)

Avant-Propos

L’armée de terre britannique ou British Army est la composante terre des forces armées britanniques placée sous le commandement du War Office remplacé en 1964 par le Ministry of Defence.

Longtemps connu sous le simple nom d’Army, l’armée de terre se dote d’une force de réserve en 1908 appelée Territorial Army ce qui fait que l’armée d’active sera désormais connu sous le nom de Regular Army.

Armée d’un territoire insulaire, l’armée de terre britannique à été rarement l’armée dominante en terme d’effectifs par rapport à la toute puissante Royal Navy.

Il fallait une menace continentale pour que l’armée de terre britannique devienne une armée importante en termes d’effectifs. Ce fût le cas au début du 18ème pour lutter contre Louis XIV, au 19ème siècle contre Napoléon et au 20ème siècle pour les deux guerres mondiales.

Depuis 1954 et la fin du second conflit mondial, les effectifs sont plus importants avec notamment le déploiement permanent de troupes sur le Continent.

Une brève histoire

Prémices

C’est seulement en 1660 que l’armée de terre britannique devient une armée permanente. Jusque là on utilisait des systèmes de milices. A chaque menace le Parlement devait voter des crédits pour lever des troupes ce qui était l’occasion de négociations interminables entre le roi et le parlement.

A cela s’ajoutait la crainte que la monarchie devienne absolutiste, crainte qui fût à l’origine d’une guerre civile qui permis à la Grande Bretagne de connaître sa première et seule expérience républicaine.

Elle fût déployée sur le continent au cours du 18ème siècle pour s’opposer à l’expansionisme français et pour maintenir l’équilibre des puissances sur le continent, l’alpha et l’omega de la politique étrangère britannique. Cet engagement sur le continent répondait au fait que les monarques anglais jusqu’à Victoria étaient prince de Hanovre.

Au 19ème siècle, elle va participer à la lutte contre Napoléon même si l’apport de Londres à été bien davantage financier qu’humain.

Armée de volontaires, la British Army participe également à la conquête du premier Empire colonial du monde.

A noter que si dans l’armée française la cavalerie est considérée comme l’arme la plus prestigieuse attirant les meilleurs officiers, dans l’armée britannique c’est l’infanterie qui attire les meilleurs officiers. Si elle participe à la guerre de Crimée, l’armée de terre britannique va rester une armée de taille réduite jusqu’au premier conflit mondial.

La British Army dans le premier conflit mondial

La Grande-Bretagne est entrainée dans le premier conflit mondial par le jeu des alliances mais surtout pas l’invasion de la Belgique neutre par les troupes allemandes.

Non seulement Londres est garante de cette neutralité depuis 1839 mais en plus la prise d’Anvers par les allemands serait un coup terrible pour la Grande-Bretagne un pistolet pointé sur la poitrine de l’Angleterre (ce qui explique le refus farouche de voir le drapeau français flotter à Anvers).

Quand le premier conflit mondial éclate, la British Army est un corps de volontaires destiné principalement aux guerres coloniales. De 1899 à 1902 elle avait affronté les Boers, montrant les déficiences en matière d’équipement, de commandement et d’entrainement.

En 1907/08, un état-major est créé et les unités de combat sont regroupées au sein de sept divisions à but expéditionnaire alors que la défense du territoire doit être assurée par une force territoriale, une Territorial Army composée de quatorze brigades de cavalerie et de quatorze divisions, ces unités qui remplacent la milice devant si besoin renforcer les unités régulières.

Fantassin britannique du Worcestershire Regiment en 1916

Fantassin britannique du Worcestershire Regiment en 1916

En août 1914, l’armée de terre britannique aligne 247432 hommes répartis en soixante-douze régiments d’infanterie (quatre de Garde et soixante-huit de «ligne»), trente et un régiments de cavalerie, d’artillerie et de soutien. La moitié est stationnée outre-mer.

Six divisions d’infanterie et une division de cavalerie sont envoyées sur le continent en soutien de l’armée française aux moyens nettement plus importants.

Au cours du conflit, six divisions régulières, quatorze divisions territoriales, trente-six divisions de la «Kitchener’s Army» et six divisions diverses dont la Naval Division formée de Royal Marines, division déployée très rapidement à Anvers pour empêcher les troupes de Von Kluck de s’emparer de ce port.

Durant le conflit les structures évoluent ainsi que la part des différentes armes, la part de l’infanterie et de la cavalerie se réduisant au profit notamment du génie dont la part double en quatre ans.

L’enthousiasme patriotique explique que l’armée britannique n’eut aucun mal à lever de nouvelles unités retardant une conscription qui devint nécessaire après que les lourdes pertes sur la Somme n’aient douché l’enthousiasme des volontaires.

Mitrailleuse Vickers servie en atmosphère toxique lors de la bataille de la Somme (1916)

Mitrailleuse Vickers servie en atmosphère toxique lors de la bataille de la Somme (1916)

La conscription est imposée aux hommes célibataires en janvier 1916 et quatre mois plus tard, tous les hommes âgés de 18 à 41 ans y sont astreints.

A noter que l’Irlande n’ait pas concernée, l’île frondeuse étant un véritable chaudron prêt à bouillir et que de nombreux volontaires venant de la verte Erin se sont engagés pour combattre dans l’armée britannique ce qui explique en partie pourquoi les révoltés de Paques 1916 furent d’abord vus comme des traitres plutôt que comme des héros.

Comme dans tous les pays belligérants, les femmes jouèrent un rôle important à l’arrière, remplaçant dans de nombreux métiers les hommes partis au front.

Durant les premiers mois du conflit, le BEF sur le Front de l’Ouest joua un rôle modeste mais à la auteur des moyens engagés. Si son rôle fût anecdotique dans l’arrêt de la progression allemande, il fût plus important dans la course à la mer qui le vit engager dans les Flandres. Les pertes furent importantes au point qu’on peut considérer que l’armée de volontaires pré-premier conflit mondial est morte à Ypres.

Après une série d’offensives limitées au printemps 1915, l’automne voit le lancement d’une offensive en Artois avec l’utilisation de gaz de combat en réponse à la première utilisation allemande le 22 avril 1915 à Ypres (d’où le nom d’ypérite donné au gaz moutarde). L’échec de cette offensive entraine le remplacement du Field Marshal French par le Général Haig.

En 1916 alors que les combats font rage à Verdun où l’armée allemande cherche à attirer l’armée française dans une bataille d’attrition, les britanniques s’attaquent à la Somme en lançant une offensive majeure le 1er juillet.

Ce jour est resté dans les mémoires comme le jour le plus sanglant de l’histoire de l’armée britannique avec 19000 morts et 40000 blessés pour des gains insignifiant. Ce fût le début de cinq mois de combats qui causèrent la perte de 420000 hommes (tués et blessés).

L’année 1917 marquée par des offensives à Arras (côté britannique) et en Champagne (Chemin des Dames) pour les français ne voient pas l’offensive décisive capable d’achever un conflit qui entrait dans sa quatrième année.

En 1916 sont engagés les premiers tank, les premiers chars de combat qui en petits paquets montrent leur efficacité mais il est certain qu’un engagement massif aurait été nettement plus efficace.

L’année 1918 commence mal pour l’armée britannique quand Ludendorff lance l’opération Michel, son offensive de la dernière chance. Elle tombe sur la 5ème armée britannique et le corps expéditionnaire portugais provoquant une brèche comblée par l’envoi de quarante divisions françaises. L’offensive allemande est finalement stoppée sur la Marne en juin et permet aux français d’imposer Foch comme généralissime des forces armées alliées.

Le 8 août 1918, la 4ème armée britannique attaque dans la région d’Amiens. C’est le début de l’offensive de 100 jours, une série d’offensives échelonnées pour empêcher les allemands de déplacer facilement les réserves jusqu’à un point menacé du front.

Le conflit s’achève par la signature le 8 novembre 1918 de l’armistice qui entre en vigueur le 11 novembre à 11.00.

Prisonniers de l'IRA escortés par des soldats britanniques après l'échec du soulèvement de Pâques déclenché le 24 avril 1916.

Prisonniers de l’IRA escortés par des soldats britanniques après l’échec du soulèvement de Pâques déclenché le 24 avril 1916.

Le Front Occidental ne fût pas le seul front sur lequel fût engagée l’armée britannique. On trouve également l’Irlande secoué par des troubles entamées à Paques 1916, les 1600 rebelles de l’IRA devant faire face à 18/20000 hommes, chiffre brièvement porté à 50000 hommes.

Après l’échec de l’opération aux Dardanelles et à Gallipoli en 1915, les alliés décident de s’engager dans les Balkans. Si l’Armée d’Orient fût composée essentiellement de troupes françaises, serbes, russes et grecques, les britanniques furent également engagées contre la Bulgarie qui signa l’armistice le 30 septembre 1918.

Des divisions britanniques sont également engagées en Italie pour soutenir en compagnie de troupes françaises l’armée italienne durement éprouvée par la bataille de Caporetto le 24 octobre 1917. L’arrivée de troupes alliées permet de stabiliser le front sur la Piave puis de participer à l’offensive décisive lancée contre la ville de Veneto (ultérieurement Vittorio Veneto). Un armistice est signé dès le 3 novembre 1918.

Soldats britanniques à Tsingtao en 1914, le comptoir allemand pris par les anglais et les japonais

Soldats britanniques à Tsingtao en 1914, le comptoir allemand pris par les anglais et les japonais

Hors d’Europe,les britanniques participèrent à la prise du port allemand de Tsingtao en soutien des troupes japonaises mais également aux opérations contre l’Afrique orientale allemande dont les dernières troupes ne se rendirent que le 25 novembre 1918 !

Un mot également sur la terrible campagne de Gallipoli, une opération stratégiquement bien pensée mais menée de manière désastreuse.

Après des opérations navales infructueuses en octobre 1914 et en mars 1915, les alliés débarquent dans la péninsule de Gallipoli sur un terrain favorable à la défense où s’illustre un certain Mustapha Kemal, le futur Attaturk. Après neuf mois de lutte, les alliés évacuent la région en janvier 1916.

mortier Stokes mis en oeuvre au Moyen-Orient par l'armée de terre britannique

mortier Stokes mis en oeuvre au Moyen-Orient par l’armée de terre britannique

L’armée britannique (essentiellement composée de troupes indiennes) fût également engagée en Mésopotamie dans l’actuel Irak, un territoire sous contrôle de l’Empire Ottoman et si Bagdad fût prise en mars 1917 ce ne fût pas sans difficultés avec notamment la défaite de Kut-al-Amara où 13000 britanniques et indiens durent se rendrent après un siège de cinq mois (décembre 1915-avril 1916). Citons également des campagnes menées dans le Sinai et dans le Caucase sans oublier les opérations de police coloniale.

De Rethondes à Coblence (1918-1939)

Comme toutes les armées, les effectifs de la British Army sont sensiblement réduits. Les pertes du premier conflit mondial (période 4 août 1914-30 septembre 1919) s’élèvent 573507 tués (au combat, des suites de leurs blessures ou de causes diverses), 254176 prisonniers et disparus sans oublier les blessés (1643469).

Comme pour les troupes françaises, l’armistice du 11 novembre 1918 ne marque pas la fin de la guerre pour les troupes britanniques qui vont être engagées dans la guerre civile russe en soutien des forces Blanches, en Afghanistan en mai 1919, dans le Somaliland en 1920 sans oublier la guerre anglo-irlandaise (21 janvier 1919-11 juillet 1921). De 1920 à 1929, une British Army on the Rhine (BAOR) marque le retour de troupes britanniques en Allemagne.

En dépit de tentatives de digérer l’expérience du premier conflit mondial (avec notamment l’Experimental Mechanized Force en 1927/28), l’armée britannique connait des temps difficiles, le budget de la défense passant de 766 millions de livres en 1919/20 à seulement 102 millions en 1932.

L’absence de réelle menace extérieure explique en grande partie l’absence d’investissements massifs dans la Défense. A cela s’ajoute un contexte économique compliqué.

Faible budget, répugnance à investir, voilà pourquoi face à la montée de l’Allemagne nazie, les autorités britanniques préféraient une politiquement d’apaisement (apeasment policy), espérant que les concessions allaient calmer Hitler.

Néanmoins à partir du milieu des années trente, les investissements militaires reprennent pour permettre à l’armée britannique de faire face à un conflit que certains considèrent comme inévitable à court terme.

Depuis 1929, un processus de mécanisation était en cours au sein de l’armée britannique, processus qui s’acheva au cours de la guerre de Pologne, les seuls régiments montés restant étant ceux de la Garde.

Le déclenchement de la guerre de Pologne voit l’engagement sur le continent d’un corps expéditionnaire britannique, la British Expeditionary Force (BEF). Placé sous le commandement de Lord Gort, il dépend du Groupe d’Armées n°1.

Il est déployé dans la région de Lille entre la 7ème armée placée à l’ouest et la 1ère armée à l’est avec une force de combat qui aurait du à terme être composée de treize divisions, cinq d’active (1st Infantry Division 2nd Infantry Division 3rd Infantry Division 4th Infantry Division et 5th Infantry Division), cinq issues de la mobilisation (42nd « East Lancashire Division », 44th «Home Counties Division», 48th « South Midland Division » 50th «Northumbrian Division» et 51th «Highland Division» ) et trois divisions de travailleurs, les 12th «Eastern Division» , 23rd «Northern Division» et 46th «North Midland Division ». Seules les divisions d’active ont été à temps déployées sur le continent.

A ces divisions d’infanterie ou assimilées s’ajoute une division blindée, la 1st Armoured Division qui dispose de deux brigades blindées à trois régiments de chars plus des unités de soutien.

On trouve également la 1st Armoured Brigade à trois régiments de chars ainsi que les 1st et 2nd Cavalry Brigade qui sont des unités mécanisées et non des unités montées sans oublier cinq régiments de reconnaissance.

-L’artillerie britannique déploie en France sept régiments d’artillerie légère, neuf régiments d’artillerie moyenne, trois régiments d’artillerie lourde, trois régiments d’artillerie super lourde et enfin deux régiments et deux batteries antichars.

-La défense antiaérienne est assurée par cinq brigade dont une fournie par la RAF auxquelles s’ajoute une brigade de projecteurs.

-Le génie royal déploie plusieurs compagnies notamment des unités comparables aux unités Z françaises (guerre chimiques)

-On trouve également sept bataillons de pionniers et six bataillons de mitrailleurs

Cette force de combat non négligeable n’aura pas à s’employer durant le court conflit qui s’ouvre le 1er septembre 1939. L’assassinat d’Hitler le 9 novembre 1939 ouvre une période d’incertitude qui inquiète Londres. Le retour de Guillaume II pour donner une façade présentable au triumvirat Borman-Goering-Himmler rassure un peu les autorités britanniques.

Le conflit est suspendu le 15 décembre 1939 mais il faut attendre l’échec de la conférence de Coblence (27-30 décembre 1939) pour que le BEF commence à rentrer de France.

Rentre-t-il au complet ? Non car la 1st Infantry Division va rester déployée dans la région de Lille pour permettre notamment une montée en puissance plus rapide des forces britanniques sur le continent.

Elle va s’entrainer régulièrement avec des unités françaises, permettant un fructueux échange d’informations et va apporter sa contribution aux travaux de fortifications de la frontière.

La British Army et la Pax Armada

Comme pour l’armée de terre française, la British Army réduit considérablement la voilure avec la démobilisation.

En Métropole, les différents commandements regroupent neuf divisions d’infanterie d’active, les divisions de mobilisation étant dissoutes. A cela s’ajoute huit divisions de réserve de la Territorial Army même si ces divisions sont loin d’être sur le pied de guerre.

A cela s’ajoute des unités de cavalerie et de chars, une division blindée, quatre brigades de cavalerie et sept brigades blindées sans oublier des unités d’artillerie et du génie.

Au Moyen-Orient, les moyens sont plus modestes avec deux divisions d’infanterie et une division blindée, les autres territoires disposant de moyens limités à des bataillons ou des régiments indépendants.

Dans l’Empire des Indes, il n’y à pas à proprement parlé d’unités britanniques. La défense repose sur l’Indian Army de recrutement local, les unités britanniques n’étant là que pour un déploiement temporaire.

Sur le plan des structures comme sur le plan matériel, les choses évoluent de manière importante, tout le monde prennant conscience que l’ogre allemand n’est pas totalement rassasié.

Des réformes de structures sont mises en place. Si les divisions d’infanterie évoluent peu, les unités de cavalerie et de chars subissent des modifications importantes, le Royal Tank Corps disposant en septembre 1948 de quatre divisions blindées et de six brigades blindées indépendantes, ces dernières étant plus destinées au soutien de l’infanterie que les premières.

L’artillerie et le génie restent composées de régiment tout comme les unités de transmission et de transport.

En ce qui concerne l’armement, l’infanterie voit sa puissance de feu augmenter avec l’introduction de pistolets mitrailleurs en grand nombre (même si le fusil reste l’arme de base). La grenade à fusil d’origine française fait également son apparition au sein de l’infanterie de sa Majesté.

Comme pour les structures ce sont les unités de chars qui connaissent le plus grand renouvellement en terme de matériel, les chars (trop) légers et (trop) faiblement armés sont remplacés par des chars mieux armés, mieux protégés et plus rapides.

La British Expeditionary Force (BEF) repart en guerre (septembre 1948)

A partir de l’été 1948 les tensions en Europe deviennent telles que l’ouverture du conflit est imminente, une question de semaines et de mois plutôt que d’années.

Dès le mois de juillet, discrètement, les autorités militaires britanniques et françaises mettent en place des équipes de liaison pour faciliter le transfert sur le continent d’un BEF musclé sans compter que d’autres divisions vont être intégrées à des Corps d’Armée français.

La 1st Infantry Division installée à Lille reçoit l’ordre de préparer les futurs cantonements des troupes britanniques, de préparer l’accès aux cantonements avec des panneaux indicateurs anglais et également d’écrire des guides pour éviter les problèmes avec la population locale.

Char médian A-27M Cromwell

Char médian A-27M Cromwell

Grace à la mobilisation, de nouvelles divisions sont mises sur pied. Le nouveau BEF destiné à être déployé au sein du Groupe d’Armées n°1 va se composer de douze divisions, dix divisions d’infanterie motorisées et deux divisions blindées, ces derniers disposant de chars lourds Churchill, de chars moyens Cromwell et de chars légers de reconnaissance.

Ces divisions sont regroupées en trois corps d’armée (1st 2nd 3rd British Corps), les deux divisions blindées formant un corps d’armée blindé (1st British Armoured Corps).

Cette puissante force occupe un secteur situé entre la 7ème et la 1ère armée française entre Armentières et Condé sur l’Escaut.

A ces douze divisions formant un corps autonome au sein du GA n°1 s’ajoute quatre divisions en deux corps d’armée destinées à renforcer les 3ème et 4ème armée déployées au sein du GA n°2 face à l’Allemagne.

Le 4th British Corps déployé au sein de la 3ème Armée est encadré par les 23ème et 24ème Corps d’Armée. Il se compose de deux divisions de mobilisation, les 51th Highland Division et 48th Northumberland Division.

Le 5th British Corps déployé au sein de la 4ème Armée dispose d’une division d’active, la 5th Infantry Division et une division de mobilisation, la 42th East Lancashire Division.

-L’Etat-major du BEF est installé à Lille et dispose d’unités qui lui sont directement rattachées en l’occurence une réserve conséquente d’artillerie (représentée par les 1st & 2nd RASG), des unités antiaériennes et antichar (quatre brigades AA et trois régiments antichars), deux régiments de cavalerie pour la reconnaissance et diverses unités de soutien.

1st British Corps : trois divisions d’infanterie : 1st Infantry Division 1st Canadian Infantry Division et 44th «Home Counties Division»

2nd British Corps : trois divisions d’infanterie : 2nd Infantry Division 3rd Infantry Division et 49th South Midland Division

3rd British Corps : trois divisions d’infanterie : 4th Infantry Division 6th Infantry Division et 50th «Northumbrian Division

-La 46th Nort Midland Division est une division de travailleurs mais aussitôt transformée en division d’infanterie ce qui explique qu’elle est en réserve, ne devant rejoindre le front qu’une fois bien entrainée.

1st British Armoured Corps avec la 1st Armoured Division et la 2nd Armoured Division

4th British Corps (3ème armée) : deux divisions d’infanterie, les 51th Highland Division et la 48th Northumberland Division

5th British Corps (4ème armée) : deux divisions d’infanterie, les 5th Infantry Division et d’une division territoriale, la 42nd East Lancashire Division.

Seize divisions britanniques sont donc déployées en Europe continentale auxquelles il faut ajouter six divisions déployées dans le Sud-Est de l’Angleterre à la fois pour défendre le territoire national mais également renforcer le dispositif allié sur le continent (43rd [Wessex] Infantry Division 47th [London] Infantry Division 49th (West Riding) Infantry Division 54th [East Anglian] Infantry Division 59th [Straffordshire] Infantry Division et 61st Infantry Division).

Cela porte le chiffre à vingt-deux divisions auxquelles il faut ajouter six divisions déployées en Ecosse, quatre divisions de mobilisation (15th [Scotish] Infantry Division 12th (Eastern) Infantry Division 38th [Welsh] Infantry Division 45th Infantry Division) plus deux divisions destinées à être engagées en Norvège (52nd Lowland Infantry Division 53rd [Welsh] Infantry Division)

-Le dispositif à été renforcé en Méditerranée avec le déploiement de deux divisions d’infanterie sur l’île de Malte (18th Infantry Divison 56th Infantry Division) plus trois divisions en Egypte et en Moyen-Orient (7th Infantry Division 8th Infantry Divison 66th Infantry Division), des divisions des Dominions devant les renforcer à moyen terme (deux ou trois divisions australiennes, une division néo-zélandaise).

-Enfin en Asie du Sud-Est, des troupes sont déployées à la fin de 1948, poursuivant une amélioration du dispositif allié dans la région.

En Inde, deux divisions britanniques sont déployées en novembre 1948 (76th et 77th) mais début 1949, la 76th Infantry Division est redéployée en Malaisie où elle retrouve deux divisions déployées depuis 1945 (70th & 71st Infantry Division).

L’essentiel de la défense est assurée par la Royal Indian Army qui dispose en septembre 1939 de deux divisions d’infanterie, de cinq brigades de cavalerie et de régiments d’artillerie, cette force connaissant une certaine croissance avec la levée de deux nouvelles divisions d’infanterie, la mécanisation des unités de cavalerie pour former des Independent Armoured Brigade.

-Ailleurs dans les autres territoires sous souveraineté britannique, les effectifs sont modestes dépassant rarement le bataillon ou le régiment.