20-Ordre de bataille et Programme de guerre (3)

B-Programme de guerre du 15 janvier 1949

Avant propos

Le 5 septembre 1948, ce que le monde craignait depuis la fin de la guerre de Pologne se produit : la guerre déchire à nouveau le continent. Deux petits royaumes nordiques, la Norvège et le Danemark sont attaqués par l’Allemagne au mépris de la neutralité de Copenhague et d’Oslo.

De violents bombardements frappent Copenhague, Oslo, Bergen et d’autres villes suivis de raids aéroportés et de débarquements amphibies qui prennent les alliés aux dépourvus en dépit de signaux d’alerte convergents que Paris comme Londres n’ont pas su ou pas voulu voir.

Ce déclenchement de l’opération Weserübung entraine de violents affrontements sur mer, dans les airs, à terre et sous les océans entre l’Allemagne d’un côté et les alliés franco-anglo-polono-norvégiens qui se terminent par l’occupation de la Norvège par l’Allemagne.

Deux mois de violents combats qui ont provoqué des pertes qu’il faut combler. Il faut également envisager l’avenir, anticiper l’après conflit et le visage de la marine dans quinze ou vingt-ans.

D’où le vote d’un programme de guerre le 15 janvier 1949 par la Chambre des Députés destiné à combler les pertes présentes, à si possible anticiper les pertes et besoins futurs et ce qui est encore plus difficile, mettre sur pied les bases d’une marine puissante une fois ce conflit terminé car tout le monde pressent en cet automne 1948 que les allemands ne s’arrêteront pas là……….. .

De longues discussions

Dès le 12 octobre 1948, le commandant en chef de la marine nationale, l’amiral Ollive réclame le vote par le parlement d’un programme de guerre destiné à combler les premières pertes du conflit et ne pas se retrouver au pied du mur.

Les discussions sont paradoxalement assez longues. En dépit de la situation internationale tendue, les parlementaires rechignent à voter de nouveaux crédits pour les constructions navales. Un jeune député PSF, Michel Debré lance cette algarade célèbre «Messieurs auriez vous oublié que c’est la guerre et qu’il n’est pas  temps de mégoter sur les investissements ?».

La situation se débloque à la fin de l’année. Le projet est voté en première lecture le 14 décembre 1948 suivit d’un deuxième vote au Sénat le 19 décembre 1948. Après un amendement accroissant les commandes, le programme de guerre est définitivement voté le 27 décembre 1948 et sanctionné par le pouvoir exécutif le 15 janvier 1949 bien que dans la pratique, des premières commandes ont été passées.

Des navires, toujours plus de navires

Cuirassés et croiseurs de bataille

Le 17 septembre 1948, le porte-avions Painlevé lance un raid dévastateur sur Oslo en compagnie du porte-avions britannique Malta. L’aérodrome de la capitale norvégienne occupée par les allemands est particulièrement visé et la Luftwafe subit de lourdes pertes notamment en avions de transport.

Un raid de représailles est lancé dans l’après midi, coulant un destroyer britannique, le torpilleur d’escadre Le Téméraire  et endommageant le cuirassé Lorraine.

Le surlendemain, alors que le porte-avions français s’apprête à lancer un nouveau raid contre Trondheim au nord de la Norvège, d’inquiétantes gerbes éclatent alors que règne un brouillard à couper au couteau.

Cela signale l’arrivée du cuirassé Hindenburg et du croiseur lourd Tegetthoff bien décidés à chatier la Royale.

Le cuirassé Lorraine va alors se sacrifier en compagnie des torpilleurs d’escadre L’Intrepide et Arquebuse pour couvrir la retraite du Painlevé qui quand il sera en mesure de lancer ses avions contre les navires allemands, constatera qu’ils ont disparu tout comme le Lorraine et l’Arquebuse alors que l’Intrepide légèrement endommagé récupère les survivants au risque d’être torpillé ou victime de la Luftwafe.

La perte du Lorraine suivit quelques jours plus tard par les lourds dommages subis par le cuirassé Normandie pousse la marine à reconsidérer la construction des trois cuirassés type CR3 (Cuirassé Rapide de 3ème génération).

En septembre 1948, seuls les deux premiers baptisés Languedoc et Moselle avaient été mis sur cale respectivement à l’Arsenal de Brest et aux ACL de Saint-Nazaire mais les travaux avaient été menés sans empressement et même suspendus au moment de l’entrée en guerre de la France.

Ces travaux vont reprendre début octobre 1948, financés par le programme de guerre, les deux cuirassés de 47500 tonnes, 28 nœuds avec un armement principal composé de neuf canons de 406mm en trois tourelles triples étant mis en service en 1951 remplaçant numériquement le Lorraine et le Clemenceau coulé en Méditerranée.

-Le Languedoc est mis sur cale à l’Arsenal de Brest (forme n°11) le 14 mai 1948 lancé le 23 mars 1950 et mis en service au printemps 1951.

-Le Moselle est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint-Nazaire-Penhoët le 15 août 1948 lancé le 4 septembre 1950 et mis en service en octobre 1951

Le troisième CR3 qui aurait du être mis sur cale après le lancement du Languedoc (survenu en mars 1950) ne le sera jamais, la marine connaissant des problèmes d’effectifs et ne voulant pas construire des navires qu’elle ne pourrait mettre en œuvre sereinement.
Caractéristiques Techniques de la classe Languedoc

Déplacement : standard 47500 tonnes pleine charge 51000 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 272m largeur 37.50m tirant d’eau 11.50m

Propulsion :  4 turbines à engrenages Parson réparties en une salle des machines avant et une salle des machines arrières, alimentées par six chaudières Sural développant 170000ch et entrainant quatre hélices

Performances :  vitesse maximale : 29.5 noeuds distance franchissable : 8400 miles nautiques à 15 noeuds 2900 miles nautiques à 28 noeuds.

Protection : ceinture principale 390mm bulkhead avant 355mm bulkhead au dessus du pont blindé intermédiaire 235mm

pont blindé supérieur au dessus des soutes à munitions 190mm pont blindé supérieur au dessus des machines 170mm pont blindé intermédiaire 50/70mm (100mm au dessus des hélices et 150mm au dessus des lignes d’arbre)

Bloc passerelle : face avant et latérales 360mm arrière 280mm toit 170mm tube de communication 160mm

Tourelles triples de 406mm : face avant 430mm faces latérales 300mm toit 170 à 195mm face arrière 270mm (T.I) et 260mm (T.II) barbettes au dessus du PBS 405mm barbettes en dessous du PBS 80mm

Tourelles de l’artillerie secondaire : face avant 130mm côtés et toit 70mm face arrière 60mm barbette 100mm

Électronique : un radar de veille aérienne, un radar de veille surface, deux radars de conduite de tir pour l’artillerie principale, deux radars pour la conduite de l’artillerie secondaire
Armement : neuf canons de 406mm Mark IV répartis en trois tourelles triples (deux avant et une arrière), 24 canons de 130mm en douze tourelles doubles installées latéralement, 28 canons de 37mm groupés en quatre affûts quadruples ACAQ modèle 1941  et six  affûts doubles ACAD modèle 1935   et 12 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en six affûts doubles
Aviation : une catapulte et un hangar sous la poupe avec deux à quatre hydravions Dewoitine HD-731

Equipage : 1780 officiers et marins

Porte-avions

Quand éclate le second conflit mondial, la marine nationale dispose de cinq porte-avions dont quatre sont déployés en Europe. Le porte-avions montre son  utilité durant la campagne norvégienne mais le programme de guerre ne prévoit dans sa première version aucune commande.

Tout juste prévoit-il que la marine nationale ne peut disposer de moins de trois porte-avions pour en avoir un toujours opérationnel, un en entretien courant ou entrainement de son groupe aérien et un troisième immobilisé pour un grand carénage ou une modernisation. Ce n’est qu’en mai 1952 que les trois porte-avions type PA23 ou classe Clemenceau (Clemenceau Foch Joffre) sont commandés, des navires qui seront mis en service après la fin du conflit.

Caractéristiques Techniques de la classe Clemenceau

Déplacement : standard 32500 tonnes pleine charge 41000 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 275m longueur du pont d’envol 270m largeur à la flottaison 30m largeur du pont d’envol 47m tirant d’eau à pleine charge 9.80m

Propulsion : 4 turbines à vapeur Rateau-Bretagne alimentées en vapeur par 8 chaudières Penhoët dévellopant 170000ch et entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale en service courant 32 noeuds distance franchissable 16000 miles nautiques à 15 noeuds

Protection : ceinture de 130mm pont d’envol 75mm pont du hangar 50mm

Armement : huit canons de 130mm en quatre tourelles doubles, quarante-huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 ou ADAC/ADAQ et trente-six canons de 25mm en affûts simples et doubles
Installations aéronautiques : pont d’envol de 270m de long sur 47m de large équipé de deux catapultes hydrauliques axiales à l’avant

Hangar de 204m de long sur 24m de large et 5.40m de haut relié au pont d’envol par trois ascenseurs  (deux axiaux de 14.7 sur 13.5m et un latéral du 18.3 sur 10.4m) onze brins d’arrêts et une grue de 15 tonnes derrière l’ilôt

Groupe aérien : 90 appareils (chasseurs MB-159M, bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420,Latécoère Laté 299-5, SNCAO CAO-610 en attendant des avions plus modernes)

Equipage : 2500 à 3000 hommes

La raison finit cependant par l’emporter et la version définitive du programme de guerre voit la commande de deux porte-avions légers, version agrandie des Alienor d’Aquitaine, des porte-avions baptisés Guillaume le Conquérant et Henri Plantagenêt.

Il faut dire que les «ponts plats» payent leur part de pertes avec la destruction du Joffre en Méditerranée et de l’Alienor d’Aquitaine en Indochine par les japonais.

Caractéristiques des porte-avions classe Guillaume Le Conquérant

Déplacement : standard 16000 tonnes pleine charge 19000 tonnes

Dimensions : longueur 215.30m largeur (flottaison) 24.50m tirant d’eau (en charge) 8.25m

Propulsion : turbines à engrenages Parson alimentées par quatre chaudières type Amirauté dévellopant une puissance totale de 43000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 25 noeuds distance franchissable 12000 miles nautiques à 14 noeuds

Armement : 32 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en seize affûts doubles et 16 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1940 en huit affûts doubles.

Installations aéronautiques et Groupe aérien :

-Une catapulte à l’avant

-Deux ascenseurs axiaux

-Hangar de 138mx15.84×5.33m

-Dix brins d’arrêt.
Groupe aérien : encore non arrêté à l’époque mais devrait tourner entre 30 et 40 appareils

Equipage : encore inconnu à l’époque

Croiseurs lourds

En septembre 1948, la marine nationale dispose de neufs croiseurs lourds plus un dixième _le Charles Martel_ en construction à Lorient. Tous sont déployés en Europe à l’exception du Tourville déployé en Indochine comme navire-amiral des FNEO.

Jugeant ce type de croiseur inadapté aux missions à venir, la marine nationale décide de ne commander aucun croiseur lourd ou croiseur de 1ère classe.

Croiseurs légers

Quand le second conflit mondial éclate, la marine nationale dispose de dix sept-croiseurs légers plus  trois autres en construction (un en achèvement à flot et deux sur cale) soit un potentiel de vingt-croiseurs légers.

Il ne faut cependant pas s’arrêter sur un bilan strictement comptable. La flotte est en effet hétérogène avec les vénérables Duguay Trouin et Primauguet, le croiseur-école Jeanne d’Arc juste capable de traquer les raiders allemands, les modernes La Galissonnière et De Grasse (six de chaque côté) et l’étonnant Waldeck-Rousseau, un croiseur léger antiaérien.

Les tranches 1946 et 1948 avaient financé la construction de trois croiseurs légers baptisés  Dupuy de Lôme Sully et Louvois destinés à remplacer le Lamotte-Picquet (désarmé prématurément en 1946), le Duguay-Trouin et Le Primauguet.

La campagne de Norvège à prélevé sa part de la «note du boucher» comme dise les anglo-saxons puisque le Gloire est coulé au large d’Oslo par une attaque combinée de la Luftwafe et des sous-marins qui ne laisse aucun chance au croiseur léger. Le Waldeck-Rousseau est sévèrement endommagé et nécessitera de longues réparations avant de redevenir opérationnel.

Prévoyant des pertes sévères dans cette catégorie de croiseurs, la marine parvint à arracher aux députés la commande de neuf croiseurs légers type Dupuy de Lôme même si les retours d’expérience de la guerre se chargeront de modifier éventuellement l’armement et les capacités de ces navires.

13-Sous-marins (33) sous-marins classe Aurore (1)

M-Sous-marins de moyenne patrouille classe Aurore

De nouveaux sous-marins pour la marine nationale (bis)

Pour renouveler une flotte sous-marine qui vieillissait rapidement, l’amirauté décide de poursuivre sur le modèle choisit après le premier conflit mondial à savoir des sous-marins de grande patrouille plus proches désormais des 2000 que des 1000 tonnes et des sous-marins de moyenne patrouille qui de 600 passaient à 800 tonnes.

Partant des Argonaute, l’ingénieur du Génie Maritime Paoli dessina des submersibles de 800 tonnes qui par rapport à leurs devanciers affichaient les améliorations suivantes :

-Immersion opérationnelle plus importante passant de 80 à 100m

-Armement offensif plus important (canon de 100mm et 9 tubes lance-torpilles)

-Appareil d’écoute et optiques améliorées.

Un premier sous-marin baptisé Aurore est financé à la tranche 1934. Il est suivi par quatre autres submersibles financés à la tranche 1937 (La Créole La Bayadère La Favorite L’Africaine), quatre autres submersibles sont financés à la tranche 1938 (L’Astrée L’Andromède L’Antigone L’Andromaque).

Deux submersibles sont financés par la tranche 1938bis (L’Artemis L’Armirde) et ces deux sous-marins sont suivis par quatre autres sous-marins financés à la tranche 1938ter (Hermione Gorgone Clorinde Cornelie)

Le 24 juin 1939, un décret autorise la construction d’un sous-marins pour remplacer le Phenix perdu en Indochine. Le modèle choisit est le Y4, une version tropicalisée du Y3. Il reprend le nom du sous-marin perdu au large de Cam-Ranh Le 29 décembre 1939, un nouveau décret finance la construction de douze submersibles qui seront du type Y4.

L’Aurore

L'Aurore

L’Aurore

-L’Aurore est mis sur cale à l’Arsenal de Toulon le 1er septembre 1936 lancé le 26 juillet 1939 et mis en service le 20 juin 1940.

Il est d’abord affecté hors rang au sein de la 5ème escadrille qui regroupe tous les sous-marins de moyenne patrouille de la 1ère flottille de sous-marins (1ère FSM).

La mise en service du sous-marin Créole en mars 1942 permet l’activation de la 26ème DSM qui est bientôt rejointe par La Bayadère (mai 1942) et  L’Antigone (janvier 1943).

Le 12 juillet 1943, la 26ème DSM est renuméroté 13ème DSM.

Du 7 juillet au 24 août 1943, le sous-marin L’Aurore est échoué au bassin n°4 du Castigneau pour son premier grand carénage, le premier «800 tonnes» subissant une remise en état complète.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 7 septembre 1943, exécutant ses essais réglémentaires du 8 au 10  puis sa remise en condition du 12 au 26 septembre 1943.

Du 1er au 13 juillet 1945, l’Aurore participe à l’exercice «Némo» en compagnie de son compère L’Antigone mais également des sous-marins Le Glorieux et Le Tonnant (1ère DSM) La Réunion et Crozet (3ème DSM).

Du 18 au 23 février 1946, l’amiral Ollive, grand-amiral de la Flotte et commandant chef de la marine nationale passe une inspection des capacités du cuirassé Richelieu et du porte-avions Joffre, les sous-marins L’Aurore et La Bayadère servant de plastron pour l’entrainement ASM des torpilleurs d’escadre et du porte-avions.

Du 15 août au 1er octobre 1946, le sous-marin Aurore subit son deuxième grand carénage sur le slipway du Mourillon. Armé pour essais le 8 octobre, il exécute ses essais réglementaires les 9 et 10 octobre avant sa remise en condition du 12 au 22 octobre. Il participe ensuite avec l’Antigone à un entrainement anti-sous-marin des contre-torpilleurs Marceau et Kléber (12ème DCT).

Du 3 au 12 octobre 1947, le sous-marin Aurore sert de plastron aux torpilleurs d’escadre Rapière et Hallebarde, les trois navires ralliant Toulon le lendemain 13 octobre 1947. Il enchaine ensuite par un entrainement ASM au profit des contre-torpilleurs Marceau Desaix et Kléber de la 12ème DCT.

Quand éclate le second conflit mondial, l’Aurore est à la mer depuis une semaine pour une patrouille. Informé des bombardements allemands, il reçoit l’ordre de se tenir prêt à attaquer les lignes de communications italiennes.

La Favorite
-La Favorite est mise sur cale aux Ateliers et Chantiers de Seine-Maritime du Trait le 29 juillet 1938 lancé le 3 septembre 1941 et mis en service le 12 août 1943 à Cherbourg.

Il quitte Cherbourg le 13 août 1943 en compagnie de La Gorgone et de l’aviso-dragueur Commandant Dominé pour rallier Toulon. Les trois navires font escale à Casablanca du 18 au 21 août avant de rallier Toulon le 25 août 1943.

L’arrivée de ces deux sous-marins permet l’activation de la 19ème DSM qu’ils forment avec leur sister-ship L’Astrée. Cette division est complétée en octobre 1943 par la mise en service du sous-marin L’Africaine.

Du 12 au 20 janvier 1944, le sous-marin La Favorite accompagné de L’Astrée participe à l’entrainement anti-sous-marin du croiseur léger Chateaurenault et notamment de ses hydravions Dewoitine HD-731.

Du 13 au 21 mars 1945, les sous-marins La Favorite et L’Astrée participent à l’entrainement anti-sous-marine des contre-torpilleurs Turenne et Du Guesclin.

Du 5 au 15 janvier 1946, il participe toujours avec l’Astrée à l’entrainement anti-sous-marin du cuirassé Alsace et de ses deux torpilleurs d’escadre.

Du 5 septembre au 20 octobre 1946, le sous-marin La Favorite est échoué sur le dock-flottant de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour son premier grand carénage destiné à lui offrir une remise en état complète.

Armé pour essais le 2 novembre 1946, il sort pour essais du 3 au 5 novembre et pour remise en condition du 7 au 21 novembre, ralliant Toulon le 24 novembre 1946. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 1er au 20 décembre 1946.

Du 1er au 9 juillet 1948, il participe à un exercice ASM avec le cuirassé Bourgogne et ses torpilleurs d’escadre.

Le 5 septembre 1948, le sous-marin est à la mer pour une patrouille au large de la côte orientale de la Corse et reçoit l’ordre de pister les navires de la Regia Marina.

La Créole
-La Créole est mis sur cale aux chantiers Auguste Normand du Havre le 29 août 1938 lancée le 8 juin 1940 et mise en service le 5 mars 1942 à Cherbourg.

Il quitte le port bas-normand le 6 mars 1942 en compagnie de l’aviso Somme, les deux navires faisant escale à Casablanca du 13 au 18 mars 1942 avant de rallier Toulon le 22 mars dans la soirée.

Son arrivée permet l’activation de la 26ème DSM qu’il forme avec son sister-ship L’Aurore en attendant l’arrivée de L’Antigone et de la Bayadère. Le 12 juillet 1943, la 26ème DSM est renumérotée 13ème DSM alors qu’elle à atteint son format définitif à quatre submersibles.
Du 8 au 15 septembre 1943, le sous-marin La Créole participe à l’entrainement du croiseur lourd Suffren et plus précisément de ses hydravions embarqués.

Du 10 avril au 30 mai 1945, le sous-marin La Créole est échoué dans le bassin n°4 du Castigneau pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 12 juin, sortant pour essais du 13 au 15 juin puis pour remise en condition du 17 au 30 juin 1945.

Du 14 au 21 mai 1947, il participe à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Marceau Desaix et Kléber de la 12ème DCT en compagnie de son compère La Bayadère mais également d’avions et d’hydravions basés à terre.

Du 21 au 21 août 1947, il participe à l’entrainement anti-sous-marin du contre-torpilleur Gerfaut servant de plastron indocile alors que le contre-torpilleur servait de cible rapide aux torpilleurs du sous-marin.

Du 1er juin au 15 août 1948, le sous-marin La Créole est échoué au bassin Vauban n°6 pour son deuxième grand carénage. Armé pour essais le 20 août, il exécute ses essais officiels les 21 et 22 août puis sa remise en condition du 24 août au 4 septembre.

A peine rentré à Toulon, il se ravitaille aussitôt en carburant, vivres et munitions pour pouvoir appareiller pour sa première patrouille de guerre ce qu’il fait dans la nuit du 5 au 6 septembre 1948.

La Bayadère

-La Bayadère est mise sur cale aux chantiers Auguste Normand le 29 août 1938 lancée le 4 juillet 1940 et mise en service le 10 mai 1942.

Affecté à la 26ème DSM, il quitte Cherbourg le 11 mai 1942 en compagnie de l’aviso-dragueur Commandant Dominé pour rallier Toulon, les deux navires faisant escale à Casablanca du 18 au 21 mai avant d’arriver dans le Var le 25 mai 1942.

La Bayadère désormais sous-marin de la 13ème DSM sort en compagnie de l’Antigone du 29 septembre au 6 octobre 1943 pour l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Guépard Lion et Bison de la 2ème DCT.

Du 1er juin au 17 juillet 1945, le sous-marin La Bayadère est échoué au bassin n°4 du Castigneau pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 27 juillet, effectuant ses essais officiels du 28 au 30 juillet puis sa remise en condition du 1er au 15 août 1945.

Du 7 au 11 octobre 1945, La Bayadère relaie le croiseur lourd Henri IV dans une mission de surveillance des Baléares où la présence de nombreux navires italiens laissait craindre la possible installation d’une base navale italienne.

Du 18 au 23 février 1946, l’amiral Ollive, grand-amiral de la Flotte et commandant chef de la marine nationale passe une inspection des capacités du cuirassé Richelieu et du porte-avions Joffre, les sous-marins L’Aurore et La Bayadère servant de plastron pour l’entrainement ASM des torpilleurs d’escadre et du porte-avions.

Du 14 au 21 mai 1947, il participe à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Marceau Desaix et Kléber de la 12ème DCT en compagnie de son compère L’Aurore mais également d’avions et d’hydravions basés à terre.
Le 16 août 1948, La Bayadère est échoué au bassin Vauban n°6 pour le deuxième grand carénage de sa carrière. Ce grand carénage censé duré jusqu’au 7 octobre est accéléré par le déclenchement du second conflit mondial. Armé pour essais le 8 octobre, il effectue essais et remise en condition jusqu’au 17 octobre date à laquelle il est déclaré disponible.

6-Cuirassés et croiseurs de bataille (7)

D-Cuirassés classe Richelieu

Des «35000 tonnes» pour la marine nationale

Comme je l’ai mentionné dans l’introduction, la marine nationale à été reconstruite dans l’optique d’un conflit méditerranéen contre l’Italie de Mussolini qui revendiquait la Savoie, le comté de Nice, la Corse, la Tunisie et Djibouti.

Les deux pays se marquèrent à la culotte, construisant une flotte réglée sur l’autre, l’apparition d’un navire chez l’un délenchant aussitôt la riposte chez l’autre. Les deux pays se dôtèrent ainsi d’unités légères très rapides et peu endurantes, bien armées mais peu protégées.

Comme la France, l’Italie fût autorisée à construire deux cuirassés durant la «battleship holiday» pour remplacer notament le Leonardo da Vinci qui avait explosé en 1916 et qui relevé n’avait jamais été réparé. Elle fût autorisé également à reconstruire ses cuirassés de type Cavour, travaux qui seront réalisés dans les années trente.

La Regia Marina fût comme la Royale soucieuse de ne pas gâcher ce contingent de 70000 tonnes et de nombreux projets se succédèrent. Le projet le plus abouti fût un cuirassé rapide de 23000 tonnes filant à 28/29 noeuds armé de six canons de 381mm en trois tourelles doubles.

Rapidement, les demandes supplémentaires des amiraux italiens (vitesse plus importante, protection renforcée, armement principal de six canons jugé trop faible) rendit ce projet intenable. L’apparition du Dunkerque _réponse française au Deutschland_ poussa les italiens à réagir.

Le cuirassé Littorio fût à l’origine de la construction des trois Richelieu

Après la reconstruction des Conte di Cavour en octobre 1933, les italiens décidèrent de voir les choses en grand et le 11 juin 1934, l’agence de presse Stefani annonça la construction de deux cuirassés de 35000 tonnes.

Ces navires baptisés Littorio et Vittorio Veneto furent mis sur cale le 28 octobre 1934 respectivement aux chantiers Ansaldo de Gênes et aux Chantiers Réunis de l’Adriatique de Trieste lancés respectivement le 22 août et le 25 juillet 1937 et admis au service actif  respectivement le 6 mai et le 28 avril 1940.

C’était d’élégants navires déplaçant 35000 tonnes, mesurant 237m de long sur 32.9m de large plus un tirant d’eau de 10.5m, une vitesse maximale de 30 noeuds et un armement composé de 9 canons de 381mm en trois tourelles triples (deux avant et une arrière), 12 canons de 152mm en quatre tourelles triples, 12 canons de 90mm antiaériens en affûts simples et 20 canons de 37mm (8 affûts doubles et 4 affûts simples).

La réponse française fût immédiate. Le 26 juillet 1934 soit deux semaines après que les caractéristiques des cuirassés italiens fussent rendues publiques et seulement huit jours après la mise en chantier du Strasbourg (qui sera mis sur cale en novembre), le Conseil Supérieur de la Marine démandèrent que le STCN étudie un nouveau modèle de cuirassé suivant quelques lignes directrices :

-Déplacement de 35000 tonnes

-Un armement principal composé de huit ou neuf canons d’un calibre de 380 à 406mm

-Un armement secondaire polyvalent

-Une protection composée d’une ceinture blindée de 360mm, d’un pont blindé supérieur 160mm, d’un pont blindé intermédiaire de 40mm et d’une protection sous marin semblable à celle des Dunkerque

-Vitesse de 29.5/30 noeuds

Le design original des cuirassés de classe Richelieu

Le 27 novembre 1934, le STCN présenta au Conseil Supérieur de la Marine six projets qui avaient pour point commun leur déplacement standard (35000 tonnes), leurs dimensions (247m de long sur 33m de large), une ceinture blindée de 360mm et des ponts blindés de 160 et 40mm d’épaisseur et le calibre de l’armement principal : 380mm et celui de l’armement secondaire : 130mm.

Le Conseil Supérieur de la Marine sélectionna le projet 1 le 14 avril 1935 mais à peine sélectionné ce projet fût modifié non pas au niveau de l’armement principal mais au niveau de l’armement secondaire, l’artillerie de 130mm étant jugée trop faible pour un cuirassé de ce tonnage.

Après une configuration mixte (canons de 130mm plus dédiés au combat antisurface et canons de 75mm antiaériens), on poursuivit sur la voie de l’armement secondaire polyvalent avec cinq tourelles triples de 152mm et une DCA légère qui devait être composée de 12 canons de 37mm en six affûts doubles ACAD modèle 1935 (Affût Contre-Avions Double).

Les plans définitifs furent soumis et acceptés par le ministre de la Marine François Pietri le 14 août 1935, le parlement ayant voté le 30 mars 1935 une nouvelle tranche du statut naval de 1924 (non voté mais servant de cadre directeur) prévoyant la construction de deux cuirassés de 35000 tonnes baptisés Richelieu et Jean Bart et de deux torpilleurs d’escadre de type Le Hardi, les Fleuret et Epée.

A la suite de l’annonce de la construction des Richelieu et des Jean Bart (construction attribuée respectivement à l’Arsenal de Brest et aux ACL de Saint Nazaire), l’Italie riposta par la commande en 1938 de deux nouveaux Littorio, des navires baptisés Roma et Impero. La réponse française ne se fit par attendre, la Royale obtenant la commande de deux autres cuirassés rapides à la tranche 1938 bis mais seul le premier baptisé Clemenceau sera un Richelieu, le quatrième baptisé Gascogne sera d’un modèle différent et au final unique.

Le Richelieu

Le cuirassé Richelieu à Dakar en 1940 lors de ses premiers tirs d’artillerie à Rufisque

-Le Richelieu connu à l’origine sous le numéro de PN196 est mis en chantier dans le bassin n°4 au Salou le 22 octobre 1935 à peine trois semaines après que la coque du Dunkerque eut été mise à l’eau depuis cette forme.

Les travaux sont menés sans priorité jusqu’au début 1937 en raison de problèmes sociaux (grèves) et de la mauvaise volonté britannique, nos amis d’outre-manche ne «sachant toujours pas que Napoléon est mort» (Paul Cambon). Les travaux s’accélèrent alors.

Le 17 janvier 1939 au matin, l’élément de coque principal quitte le bassin du Salou après avoir pris contact avec l’élément liquide la veille. La cérémonie terminée, le bassin est vidé et les tains nettoyés pour permettre la mise sur cale du troisième cuirassé de la classe (financé à la tranche 1938bis) et baptisé Clémenceau.

Le Richelieu est rééchoué dans le bassin n°8 et les éléments de coque avant et arrière sont soudés à la partie principale de la coque. Le navire est mis à flot le 15 janvier 1940 et armé pour essais le 25 mars 1940.

Les essais à la mer ont lieu du 30 mars au 15 avril 1940 avant un passage au bassin pour démontages et modifications jusqu’au 4 mai 1940 quand il reprend la mer pour un deuxième phase d’essais à la mer jusqu’au 25 mai 1940.

Le 8 juin 1940, le cuirassé appareille pour le polygone de Rufisque, jettant l’ancre à l’extérieur du port de Dakar (en travaux mais encore trop étroit pour accueillir un tel mastodonte).

Il effectue une importante école à feu jusqu’au 15 juillet, tirant 160 obus de 380mm contre la terre et en mer et 450 obus de 152mm contre la mer et la terre, le tir antiaérien se révéla impossible.

A noter qu’à l’époque, le polygone de Rufisque (toujours utilisé par la France en 2011 même si son emprise à été largement réduite) est loin d’être prêt. Tout juste a-t-on aménagé des cibles de tirs ainsi que des postes de sécurité pour empêcher des civils de s’installer. Ce n’est qu’en 1944 que ce complexe de tir unique sera pleinement opérationnel.

Il repart de Dakar le 18 juillet 1940 et arrive à Brest le 27 juillet. Devant l’impossibilité de modifier rapidement les canons de 152mm, l’Amirauté décide de prendre des décisions radicales en débarquant les tourelles latérales de 152mm pour les remplacer par six affûts doubles de 100mm en provenant du cuirassé Lorraine (quatre) et de la batterie du Niolon à Marseille (deux) en attendant que suffisamment de canons de 130mm soient disponible pour remplacer les canons de 100 et de 152mm.

Le Richelieu est au bassin n°8 pour travaux du 4 août au 18 novembre 1940 pour démontages, modifications, peinture ainsi que l’installation du nouvel armement secondaire redevenu mixte par la force des choses. Il effectue ensuite ses essais à la mer jusqu’à la fin de l’année.

Le 4 janvier 1941, il appareille pour sa traversée de longue durée, faisant escale à Cherbourg du 7 au 9 janvier, au Havre du 11 au 13, à Dunkerque du 15 au 17, à Anvers du 19 au 21, à Rotterdam du 23 au 25 janvier, à Bergen du 28 janvier au 2 février, à Aberdeeen du 5 au 8 février, à Douvres du 13 au 15 février, à Southampton du 19 au 21 février avant un retour à Brest le 23 février 1941.

Après quelques menus travaux, l’avitaillement en carburant et en munitions, le Richelieu quitte Brest le 1er mars 1941 pour rejoindre son port d’attache : Toulon. Il fait escale à Bordeaux du 2 au 4 mars, à Lisbonne du 5 au 7 mars, Casablanca du 9 au 11 mars avant d’arriver à Toulon le 14 mars.

Le 15 mars 1941, le Richelieu est admis au service actif, affecté à la Flotte de la Méditerranée avec Toulon pour port-base.

En attendant l’admission au service actif du Clemenceau (avec lequel il formera la 3ème DL), le Richelieu intègre le Groupement de Ligne de la 2ème escadre de la Flotte de la Méditerranée, groupement qui se compose également à l’époque de la 1ère DL (croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg) et de la 5ème DL (cuirassés Provence et Lorraine).

La première sortie du nouveau fleuron de la flotte de ligne française à lieu du 21 au 28 mars pour un entrainement au combat antisurface, le Richelieu effectuant une spectaculaire école à feu dont les photos et le film sont souvent utilisées pour montrer la puissance de notre marine d’avant guerre. Il fait escale à Bastia du 29 mars au 5 avril, à Ajaccio du 6 au 10 avril avant de rentrer à Toulon le lendemain 11 avril 1941.

Le Richelieu sort à nouveau pour un entrainement de son détachement aviation du 20 au 27 avril, mouillant aux salins d’Hyères du 28 avril au 3 mai avant d’enchainer par un entrainement de défense aérienne à la mer du 4 au 11 mai. Il rentre à Toulon le 17 mai après une escale à Marseille du 12 au 16 mai 1941.

Après une période d’entretien à flot du 17 mai au 12 juin, le cuirassé sort pour essais du 13 au 18 juin avant un stage de remise en condition du 20 juin au 2 juillet, le cuirassé faisant escale à Bastia du 3 au 7 juillet et à Nice du 8 au 11 juillet, rentrant au port le lendemain 12 juillet

Le 14 juillet 1941, il participe à une revue navale au large de Toulon, le président Tardieu passant en revue les unités de la 2ème Escadre en rade des Vignettes à bord du cuirassé.

Le 20 juillet 1941, le Richelieu quitte Toulon en compagnie de ses torpilleurs d’escadre Corsaire et Flibustier pour une école à feux au large de Rufisque. Les trois navires font escale à Casablanca du 20 au 23 juillet avant d’arriver à Dakar le 27 juillet, l’école à feux occupant les trois navires du 28 juillet au 12 août avant que le cuirassé et les deux torpilleurs ne quittent Dakar le 14 août, se ravitaillant à Casablanca le 18 août avant de rentrer à Toulon le 22 août.

Le Richelieu est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 23 août au 5 octobre,sortant pour essais du 6 au 9 octobre avant remise en condition du 11 au 25 octobre, le cuirassé et ses deux torpilleurs d’escadre faisant escale à Nice du 26 au 30 octobre puis à Marseille du 1er au 4 novembre, rentrant à Toulon le lendemain 5 novembre 1941.

Le Richelieu sort en compagnie de ses torpilleurs d’escadre pour une école à feux du 12 au 19 novembre, ses canons de 380mm donnant de la voix tout comme les canons de 152mm et les canons de 100mm.

Après une escale à Marseille du 20 au 24 novembre, le cuirassé cingle vers l’Afrique du Nord, faisant escale à Alger du 25 au 28 novembre, à Bône du 29 novembre au 2 décembre, à Tunis du 4 au 7 décembre, à La Valette du 9 au 12 décembre, à Bastia du 14 au 17 décembre avant de rentrer à Toulon le lendemain 18 décembre et de préparer une longue croisière en Amérique Latine.

Le 7 janvier 1942, il appareille pour une mission de représentation en Amérique du Sud, territoire où l’influence française était présente mais était également rudemment concurrencée par celles de l’Italie et de l’Allemagne, Paris craignant que Rio de Janeiro, Buenos Aires ou Santiago ne basculent dans le camp de l’Allemagne ou de l’Italie.

Pour montrer le pavillon de façon convainquante, la France rassemble un groupe occasionel composé du cuirassé Richelieu, du croiseur léger Jean de Vienne (venu pour l’occasion de Bizerte), des torpilleurs d’escadre Corsaire et Flibustier et du pétrolier Elorn, chargé de ravitailler les navires de combat.

La Division Navale Française (DNF) quitte Toulon le 7 janvier 1942 sous le commandement du contre-amiral François de Penvers, faisant escale à Casablanca le 13 janvier avant de traverser l’Atlantique, arrivant à Rio de Janeiro le 21 janvier. Ouverts au public, les cinq navires remportent un très grand succès auprès des brésiliens qu’il s’agisse de simples visites ou de réceptions.

La DNF repart le 28 janvier direction Montevideo où elle fait escale du 29 janvier au 5 février 1942 avant de gagner le même jour Buenos Aires où la division reste mouillée jusqu’au 17 février 1942 quand elle appareille pour Valparaiso au Chili, arrivant à destination le 1er mars après une escale de deux jours les 20 et 21 février à Port Stanley, l’Elorn connaissant quelques ennuis mécaniques.

La DNF fait escale dans la principale base chilienne du 17 au 29 mars 1942 avant une brève escale à Callao au Pérou du 30 mars au 2 avril puis à Guyaquil (Equateur) du 5 au 7 avril.

Elle franchit le canal de Panama le 9 avril et après une escale de ravitaillement à Fort de France les 14 et 15 avril, elle rentre à Toulon le 25 avril, le Jean de Vienne rentrant ensuite à Bizerte le 28 avril 1942. La DNF est dissoute le lendemain. Le Richelieu passe au bassin du 5 mai au 22 juin pour se remettre d’un tel périple.

Néanmoins, les ingénieurs du STCN sont satisfaits que le cuirassé n’à connu aucune grave avarie durant cette circumnavigation autour du sous-continent sud-américain surtout que durant plusieurs périodes assez longues, le contre-amiral De Penvers à lâché les chevaux pour voir ce que le cuirassé avait dans le ventre, des pointes à 33 noeuds sont ainsi enregistrées au large de Valparaiso..

Il sort pour essais du 23 juin au 2 juillet avant un stage de remise en condition du 3 au 21 juillet. Il est indisponible pour permissions d’été jusqu’au 17 août. Il reprend la mer pour entrainement du 18 au 30 août et du 2 au 12 septembre 1942.

Durant cette dernière sortie, une délégation de la ville de Luçon sort à bord du navire, la ville vendéenne étant devenue marraine du cuirassé, Armand Jean du Plessis de Richelieu ayant été évêque de Luçon.

Après s’être ravitaillé en carburant à Toulon le 13 septembre, il quitte le Var le lendemain, 14 septembre pour Rufisque et un nouvel entrainement au tir. Il fait escale à Casablanca du 18 au 23 septembre, manquant d’aborder un paquebot espagnol lors de sa manoeuvre de sortie du port.

Arrivé à Dakar le 27 septembre, il mouille dans le bassin principal du port jusqu’au 1er octobre, entamant alors son entrainement au tir, entrainement de près de trois semaines jusqu’au 23 octobre avec le tir de 92 obus de 380mm, de 240 obus de 100mm et de 180 obus de 152mm sans oublier la DCA légère qui s’entraine face aux avions de l’armée de l’air.

Après une nouvelle escale à Dakar du 24 au 31 octobre, le fleuron de la flotte appareille le lendemain 1er novembre pour une nouvelle escale à Casablanca du 5 au 8 novembre puis une seconde escale à Gibraltar du 9 au 12 novembre. Il quitte le Rocher le lendemain 13 novembre pour rentrer à Toulon le 17 novembre 1942.

Il sort à nouveau pour entrainement du 27 novembre au 7 décembre, faisant escale à Nice du 8 au 12 décembre avant un entrainement à la navigation et au combat de nuit jusqu’au 17 décembre quand il arrive à Bastia pour une escale qui s’achève le 22 décembre quand il appareille pour rentrer à Toulon le lendemain 23 décembre et rester à quai jusqu’à la fin de l’année.

Le cuirassé subit un petit carénage du 12 janvier au 18 mai 1943, passant au bassin à Toulon du 20 janvier au 14 avril (bassin Vauban n°8). Il débarque toute son artillerie secondaire (six affûts doubles de 100mm et trois tourelles triples de 152mm) et toute sa DCA légère, recevant en remplacement  des canons de 100 et de 152mm, dix tourelles doubles de 130mm modèle 1936.

Ces tourelles sont installées en trois groupe : un groupe axial de quatre tourelles à l’arrière et deux groupes latéraux de trois tourelles. La DCA légère se compose désormais de douze canons de 37mm en six affûts doubles de 37mm ACAD modèle 1935 et seize canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en huit affûts doubles.

A l’origine, sur les Richelieu, deux affûts devaient été installés latéralement entre les deux tourelles de 380mm tandis que les quatre autres auraient été installées entre les tourelles de 152mm latérales.

L’installation de trois tourelles doubles de 130mm entraine une modification de leur installation sur un passerelle un pont au dessus. Les affûts doubles de 25mm sont installés sur le bloc-passerelle et derrière le pare-lame.   Des radars sont montés et les installations d’hydraviation sont modernisées avec une catapulte plus puissante. Il sort pour essais du 21 au 27 mai au large de Toulon avant une escale à Marseille du 28 mai au 1er juin.

Il est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 2 au 30 juin, sortant pour essais du 1er au 3 juillet et pour remise en condition du 5 au 19 juillet, date de son retour à Toulon. Le Richelieu est à nouveau à la mer pour entrainement du 26 juillet au 4 août, du 11 au 20 août et du 27 août au 12 septembre au large de Toulon alternant écoles à feux, exercices de défense aérienne à la mer et de combat antisurface.

Le cuirassé sort pour entrainement du 21 au 30 septembre 1943 avant une escale à Alger du 1er au 5 octobre. Reprennant la mer, il subit un entrainement à la défense aérienne à la mer du 6 au 15 octobre avant une escale à Tunis du 16 au 21 octobre. Il rentre à Toulon le surlendemain 23 octobre 1943.

Le Richelieu et le Clemenceau sortent pour entrainement le 2 novembre 1943. Il ne sont pas seuls, appareillant avec les torpilleurs Corsaire Flibustier Rapière Hallebarde, le contre-torpilleur Marceau, les contre-torpilleurs  Aigle Albatros Gerfaut de la 5ème DCT et le ravitailleur rapide Adour.

La petite escadre manoeuvre dans le Golfe du Lion jusqu’au 12 novembre quand les cuirassés, leurs torpilleurs d’escorte, les contre-torpilleurs et le ravitailleur font escale à Marseille jusqu’au 18 novembre.

Du 19 au 27 novembre, les contre-torpilleurs tentent d’intercepter le cuirassé qui protégeait le ravitailleur avant un ravitaillement à la mer le 28 novembre. Après un exercice de défense aérienne à la mer du 29 novembre au 4 décembre, le cuirassé fait escale à Ajaccio, le ravitailleur à Calvi et les contre-torpilleurs à l’Ile-Rousse et ce du 5 au 11 décembre. Ils rentrent tous à Toulon le 13 décembre 1943. Il sort à nouveau pour entrainement en solitaire du 20 au 26 décembre 1943 puis du 4 au 9 janvier 1944.

Le 15 janvier 1944, il décharge ses munitions et appareille pour Brest afin de subir son premier grand carénage, marquant ainsi son retour dans son chantier constructeur près de quatre ans après son départ.

Arrivant le 22 janvier, il échoué dans le bassin n°8 du Laninon le 24 janvier et immobilisé jusqu’au 2 octobre 1944 quand il quitte le bassin n°8 pour être remorqué dans la rade-abri pour des travaux complémentaires.

Durant ce premier grand carénage, la coque est grattée, sablée et repeinte, les hélices sont remplacées, les turbines inspectées et remise en état, les chaudières retubées. Les locaux-vie sont entièrement remis en état, des radars installés, les installations d’hydraviation un temps menacées sont maintenues étant vues comme un complément au radar.

Il est armé pour essais le 18 novembre 1944, subissant ses essais à la mer du 21 novembre au 3 décembre avant une période de modification à Brest jusqu’au 12 décembre quand le cuirassé reprend la mer pour sa remise en condition qui à lieu dans le Golfe de Gascogne jusqu’au 24 décembre, passant la fin d’année à Brest.

Il reprend la mer le 2 janvier 1945 pour remise en condition au large de l’Afrique Occidentale Française (AOF).

Arrivé à Dakar le 7 janvier, il est en escale jusqu’au 11 janvier quand commence une très intense remise en condition qui commence par une première école à feu jusqu’au 22 janvier quand il passe au bassin jusqu’au 27 janvier pour inspection et réparations.

Remis à flot, il subit des essais de pure formalité jusqu’au 30 janvier quand il reprend son entrainement par un entrainement aviation du 1er au 12 février, multipliant lancement et récupération de ses Dewoitine HD-731 qui affrontent les avions de l’Aviation Navale et de l’armée de l’air.

Après une deuxième école à feu du 15 au 27 février, le cuirassé quitte l’AOF le 1er mars 1945, fait escale à Casablanca du 4 au 7 mars avant de gagner Toulon le 14 mars 1945.

Le Richelieu sort à nouveau du 24 mars au 8 avril en compagnie de son sister-ship Clemenceau et de la 6ème DC pour un entrainement combiné dans le Golfe du Lion avec entrainement au combat de nuit et exercice de défense aérienne à la mer avant une escale à Marseille du 9 au 12 avril.

Reprennant la mer, elles s’entrainent au combat antisurface du 13 au 22 avril avant de rentrer à Toulon le 27 avril après une escale à Bastia du 23 au 26 avril 1945. Il sort à nouveau pour entrainement en solitaire (même si il est accompagné par ses deux torpilleurs d’escorte) du 30 avril au 7 mai 1945.

Le Richelieu participe à un exercice de défense aérienne à la mer au large du Cap Corse du 17 au 22 mai 1945 en compagnie du porte-avions Joffre qui simula des raids d’avions torpilleurs Latécoère Laté 299 contre le cuirassé et ses deux torpilleurs d’escadre, appuyés également par des bimoteurs Lioré et Olivier Léo 451 basés à Calvi-Sainte Catherine. Il rentre à Toulon le 23 mai pour se ravitailler.

Il effectue ensuite une tournée de représentation en Afrique du Nord, appareillant de Toulon le 24 mai, direction Casablanca où il arrive le 29 mai. Son escale de trois jours se prolonge jusqu’au 5 juin en raison de problèmes de chaudières. Il repart le lendemain, 6 juin 1945, direction Tanger où sa présence est peu goûtée par les autorités espagnoles.

Tanger est certes une ville internationale mais enclavée dans le Maroc Espagnol. A l’annonce d’une manifestation phalagangiste contre la venue du cuirassé, le commandant du Richelieu menace de mettre à terre sa compagnie de débarquement ce qui à un effet dissuasif à moins que cela ne soit les canons de 380mm pointés sur la base de l’armée de terre espagnole toute proche……… .

Après deux jours dans le port de la ville internationale, le Richelieu reprend la mer le 9 juin, arrivant à Mers-El-Kebir le 13 juin pour trois jours au mouillage. Il est à Alger du 17 au 21 juin, à Philippeville du 23 au 26 juin, Bizerte du 30 juin au 4 juillet avant de rentrer en métropole, faisant une brève escale à Ajaccio le 9 juillet avant de rentrer à Toulon le lendemain, 10 juillet.

Il est indisponible (entretien et permissions d’été de l’équipage) du 15 juillet au 27 août avant de sortir pour essais du 28 au 31 août et pour remise en condition du 2 au 12 septembre en compagnie de ses torpilleurs d’escadre Corsaire et Flibustier.

Après une escale à Bastia du 13 au 17 septembre, il reprend la mer pour un entrainement au combat de nuit du 18 au 23 septembre puis après ravitaillement auprès de l’Adour, un entrainement à la défense aérienne du mer du 24 septembre au 4 octobre, rentrant à Toulon le 10 octobre après une escale à Nice du 5 au 9 octobre.

Le Richelieu quitte Toulon le 15 octobre 1945 pour un nouvel entrainement en Méditerranée occidentale, accompagnée cette fois par le croiseur léger Chateaurenault (classe De Grasse) et la 5ème DCT (Aigle Albatros Gerfaut)

Tout commence par un entrainement DAM (Défense Aérienne à la Mer) jusqu’au 21 octobre, le cuirassé, le croiseur léger et les contre-torpilleurs étant assaillis par l’aviation basée à terre. Après un ravitaillement à Ajaccio-Aspretto les 22 et 23 octobre, les cinq navires effectuent un entrainement au combat de nuit du 24 au 30 octobre avant une escale à Marseille du 31 octobre au 2 novembre.

Reprennant la mer, ils s’entrainent à la lutte ASM, les contre-torpilleurs assurant un ratissage au large du cap Corse contre les sous-marins Venus Iris Pallas de la 15ème DSM qui tentaient du 3 au 10 novembre une embuscade contre le cuirassé et le croiseur léger qui participent à la traque en utilisant leurs hydravions. Après une escale à Nice du 11 au 15 novembre, le Richelieu, le Chateaurenault et la 5ème DCT rentrent à Toulon le 17 novembre 1945.

Le premier «35000 tonnes» de la Royale sort à nouveau pour entrainement du 25 au 30 novembre pour servir de plastron de luxe aux défenses côtières du secteur de Toulon notamment la batterie du cap Cépet récémment modernisée.

Après un rapide passage à Toulon pour ravitailler, le Richelieu repart le 2 décembre 1945 pour un exercice baptisé «Austerlitz» en compagnie du croiseur léger De Grasse.

Le cuirassé et le croiseur s’entrainent d’abord au combat de nuit du 2 au 9 décembre puis après ravitaillement auprès du pétrolier Sèvre (ex-Nivôse), les deux navires vont manoeuvrer au large du Maroc, de part et d’autre des Colonnes d’Hercules et ce du 13 au 21 décembre. Après une escale à Casablanca du 22 au 25 décembre, les deux navires rentrent à Toulon le 27 décembre 1945.

Le Richelieu effectue une sortie d’entrainement avec ses deux torpilleurs d’escadre du 2 au 9 janvier avant de subir un petit carénage du 17 janvier au 8 février 1946.

Après des essais à la mer du 9 au 12 février, le Richelieu embarque à Toulon l’amiral Ollive, nouveau Grand Amiral de la flotte (il à succédé à l’amiral Esteva en poste de 1942 à 1945 mais qui à démissionné pour raison de santé) et son état-major pour une inspection des capacités du porte-avions Joffre.

Le porte-avions manoeuvre accompagné par le cuirassé Richelieu mais également par le cuirassé Provence _le garde du corps du porte-avions_ du 18 au 23 février, l’amiral de la flotte passant à bord du porte-avions les 21 et 22 février avant de remonter à bord du cuirassé pour une conférence au sommet en Grande Bretagne.

Durant ces cinq jours, il à assisté à des exercices de défense aérienne à la mer, de lancement et d’appontage, de simulations de bombardements en piqué, de torpillage et de lutte ASM. Il à même décollé et apponté à bord d’un CAO-600. Le cuirassé après un bref ravitaillement à Toulon, appareille le 24 février, franchit le détroit de Gibraltar le 1er mars, fait escale à Brest le 6 mars avant d’arriver à Southampton le 8 mars puis de prendre le train en direction de Londres afin de converser avec les autorités de la Royal Navy.

Le cuirassé reprend la mer le 9 mars 1946, fait escale sur l’île de Wight le 11, à Douvres le 13 mars, à Chatham le 15 mars où il rembarque l’amiral Ollive et son état-major qu’il débarque au Havre le 19 mars 1946.

Le cuirassé rentre ensuite à Toulon, faisant escale à Cherbourg du 25 au 27 mars, à Saint-Nazaire  du 29 mars au 1er avril 1946, à bordeaux du 2 au 6 avril, à Casablanca du 8 au 13 avril avant d’arriver à Toulon le 15 avril.

Après une période d’indisponibilité jusqu’au 30 avril, le Richelieu sort pour essais du 2 au 7 mai avant remise en condition en compagnie du croiseur léger Guichen du 9 au 23 mai. Ils rentrent tous les deux à Toulon le 27 mai après une escale à Nice du 24 au 26 mai 1946.

Le Richelieu sort pour entrainement aviation du 1er au 12 juin avant une escale à Alger du 13 au 18 juin, enchainant par un exercice de défense aérienne à la mer du 19 au 27 juin, faisant escale à Ajaccio du 28 juin au 2 juillet avant de rentrer à Toulon à l’aube le 4 juillet 1946.

Le Richelieu est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 5 au 26 juillet, sortant pour essais du 27 au 30 juillet et pour remise en condition du 1er au 16 août, en même temps que ses torpilleurs d’escadre, les trois navires rentrant à Toulon le lendemain 17 août.

Après une nouvelle période d’entretien à flot du 22 août au 2 septembre, il sort pour essais à la mer du 3 au 7 septembre avant un stage de remise en condition du 8 au 30 septembre 1946 en compagnie de son sister-ship Clemenceau.

Les deux cuirassés et leurs quatre torpilleurs d’escadre quittent Toulon le 1er octobre, font escale à Casablanca du 4 au 6 octobre avant d’arriver à Dakar le 9 octobre pour  une nouvelle école à feu à Rufisque du 9 au 21 octobre 1946. Après une escale à Dakar jusqu’au 23 octobre, le Richelieu rentre à Toulon le 28 octobre 1946.

Après une période d’indisponibilité jusqu’au 10 novembre, le Richelieu sort pour essais du 12 au 17 novembre avant une remise en condition du 19 novembre au 2 décembre. Le Richelieu sort à nouveau pour entrainement du 7 au 18 décembre et du 21 au 28 décembre, passant la fin de l’année à quai à Toulon.

Il commence l’année 1947 par un entrainement aviation du 5 au 15 janvier avant une escale à Nice du 16 au 20 janvier. Il ressort pour un entrainement à la défense aérienne à la mer du 21 au 31 janvier, rentrant à Toulon le lendemain 1er février.

Le 5 février 1947, des émeutes anti-françaises frappent la ville d’Iskenderun, l’ancienne Alexandretta du temps de la domination française faisant quatre morts. La marine nationale décide d’effectuer une démonstration de force pour mettre la pression sur le gouvernement turc qui se montrera d’abord réticent à réprimer ses émeutes.

Le Richelieu appareille en compagnie du porte-avions Joffre, du cuirassé Provence et de cinq torpilleurs d’escadre le 7 février 1947 (Le Richelieu étant accompagné du seul Flibustier, le Corsaire étant en grand carénage), arrivant sur zone le 12 février et y restant jusqu’au 27 février pour de nombreux exercices. Après une escale à Beyrouth du 28 février au 3 mars 1947, il rentre à Toulon le 7 mars 1947. Après une période d’entretien à flot du 8 mars au 4 avril, le Richelieu sort pour essais du 5 au 9 avril avant un stage de remise en condition en compagnie du croiseur léger Chateaurenault et du torpilleur d’escadre Corsaire du 12 au 30 avril 1947.

Le Richelieu et le Corsaire sont rejoints à Nice le 1er mai par le Flibustier qui «remplace» le Chateaurenault qui est rentré à Toulon dès le 1er mai pour un grand carénage. Après trois jours d’escale jusqu’au 4 mai, le Richelieu, le Corsaire et le Flibustier sortent pour remise en condition du Flibustier du 5 au 21 mai 1947, les trois navires rentrant le lendemain 22 mai à Toulon.

Le Richelieu quitte Toulon le 30 mai pour une Ecole à feu à Rufisque en compagnie de ses deux torpilleurs d’escadre. Les trois navires font escale à Casablanca du 3 au 7 juin avant d’arriver à Dakar le  11 juin 1947.

L’Ecole à feu à lieu du 13 juin au 1er juillet, le cuirassé tirant des obus de 380mm et de 130mm sans parler de sa DCA légère qui se montra efficace aussi dans le tir antisurface, les torpilleurs d’escadre eux tirant des obus de 130mm, des obus de 37mm ainsi que plusieurs torpilles.

Le Richelieu et ses deux torpilleurs d’escadre quittent Dakar le 2 juillet, font escale à Casablanca du 5 au 7 juillet avant de rallier Toulon le 11 juillet 1947.

Il participe le 14 juillet 1947 à une revue navale en présence du président de la République, Paul Reynaud qu’il enmène ensuite en Algérie, appareillant de Toulon le 15 juillet direction Alger où il arrive le 17 juillet. Il est ouvert au public jusqu’au 23 juillet 1947 quand il rembarque le président de la République pour le ramener à Toulon le 25 juillet.

Après une période d’indisponibilité du 2 août au 14 septembre 1947 pour les permissions d’été, le cuirassé appareille pour une école à feu à Rufisque, quittant Toulon le 16 septembre, faisant escale à Casablanca le 20 septembre pour se ravitailler avant d’arriver à Dakar le 23 septembre.

L’Ecole à feu commence le 25 septembre mais le 27 septembre, le canon de 380mm II (tourelle I) explose tuant ou blessant les servants de la demi-tourelle (bilan final : 9 morts et 24 blessés graves).

Le cuirassé regagne Dakar le 29 septembre où les corps sont débarqués et transportés en France. Les restes du canon sont enlevés et la brèche obturée. L’enquête montrera que les gargousses utilisées étaient défectueuses, générant une pression trop importante pour les canons.

Le cuirassé arrive à Brest le 7 octobre 1947 et est en travaux jusqu’au 17 décembre, ce terrible accident étant mis à profit pour un passage au bassin pour changer les hélices, retuber les chaudières, améliorer la conduite de tir et le champ de tir de l’artillerie légère antiaérienne. Le Richelieu est en essais à la mer du 19 au 31 décembre avant d’appareiller pour Toulon le 4 janvier 1948, rentrant dans son port d’attache le 12 janvier 1948.

Le Richelieu quitte Toulon le 21 janvier pour un entrainement au combat de nuit jusqu’au 29 janvier quand le cuirassé jette l’ancre à l’entrée du port de Bastia pour une escale jusqu’au 4 février. Il reprend la mer pour un entrainement à la défense aérienne à la mer au large du cap Corse du 5 au 17 février 1948. Il rentre à Toulon le 23 février après une escale à Nice du 18 au 22 février.

Il sort à nouveau le 2 mars 1948 en compagnie de la 6ème DC (croiseurs légers De Grasse Chateaurenault Guichen), de la 9ème DCT composé des contre-torpilleurs Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin et du pétrolier Elorn.

La petite mais puissante escadre commence par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 12 mars avant une escale à Nice du 13 au 17 mars. Le Richelieu appareille le premier dans la nuit du 17 au 18 mars avec pour mission de rallier Alger en échappant aux croiseurs légers et aux contre-torpilleurs (L’Elorn lui gagne Mers-El-Kébir pour recompléter ses soutes et servir de base mobile de ravitaillement).

Au cours de six joutes successives (18-21 mars, 23-26 mars, 28-30 mars, 1er au 4 avril, 6 au 9 avril et 11 au 15 avril), le Richelieu est intercepté à trois reprises mais coulé une fois sous les coups des torpilles et des obus des croiseurs et contre-torpilleurs.

Après une escale de ravitaillement auprès de l’Elorn à Mers-El-Kébir du 17 au 22 avril, le cuirassé accompagné des contre-torpilleurs appareille pour un exercice à double détente contre les croiseurs légers qui devaient rallier Bizerte. L’exercice qui à lieu du 24 avril au 4 mai et se termine par une escale à Bizerte du 5 au 12 mai 1948. Tous les navires rentrent à Toulon le 15 mai 1948.

Après une période d’entretien à flot du 18 mai au 12 juin, le Richelieu sort pour essais du 13 au 17 juin avant un stage de remise en condition du 18 au 30 juin. Le 3 juillet 1948, il quitte Toulon pour une nouvelle Ecole à feu à Rufisque.

Après une escale à Casablanca du 7 au 10 juillet, le cuirassé arrive à Dakar le 14 juillet. L’Ecole à feu à lieu du 17 au 30 juillet. Après une nouvelle escale à Dakar du 31 juillet au 3 août, il reprend la mer avec ses torpilleurs d’escadre et rentre à Toulon le 12 août 1948.

Le 20 août, le cuirassé Richelieu est armé aux effectifs de guerre, recevant une peinture plus discrète avec des consignes de discrétion lumineuse maximale. Il sort pour amarriner les réservistes et les rappelés du 21 au 30 août, faisant escale à Nice du 31 août au 3 septembre, rentrant à Toulon le 4 septembre 1948.

Alors qu’il devait sortir pour une école à feux destiné notamment à tester de nouveaux obus super-lourds, l’annonce de l’attaque allemande sur le Danemark et la Norvège entraine l’annulation de l’essai, le cuirassé recomplétant ses soutes en carburant, vivres et munitions et se tenant prêt à appareiller en cas de menace italienne, le Richelieu étant en alerte à 6h.