Le Conflit (123) Europe Occidentale (88)

Phase I : La Seine ! La Seine !

En dépit de réserves de certains officiers planificateurs, l’état-major à décidé que l’effort principal serait mené entre Paris et La Manche ce qui imposait un perilleux franchissement de la Seine sous le feu ennemi.

De cette opération de précieuses leçons seront tirées pour une autre opération menée dans un contexte similaire (opération ANVIL 21 septembre 1952 avec le franchissement par l’Armée Grecque Libre du Golfe de Patras) notamment en termes d’appui-feu et de coordination air-sol.

L’opération se veut à la fois classique et complexe. Une préparation d’artillerie courte (une heure à peine) mais brutale pour assommer l’ennemi. Le tir de fusées chargées de fumigènes (l’emploi d’émetteurs de fumée fixes à été jugé inefficace) pour masquer le franchissement de la première vague d’assaut sur des embarcations motorisées.

Si les canadiens et les britanniques emploient leurs unités régulières, les français vont préférer employer leurs corps francs (qui sont au final des unités issues de la régulière avec un petit truc en plus). Ces derniers n’ont pas été pérennisés au sein des unités (contrairement à ce que certains avaient espéré) mais les soldats concernés bénéficiaient de certains avantages ce qui n’était pas toujours bien vu par leurs camarades.

Comme le dira l’un d’eux un peu lassé de cette jalousie «On nous dit que nous sommes des salauds parce qu’on à un régime spécial mais au combat notre régime il est très spécial sauf que là les jaloux ne veulent pas y aller curieux non ?».

Aux côtés de ces hommes on trouve des sapeurs pour le déminage et des éclaireurs avancés, les ancêtres de nos Forward Air Controller (FAC) ou en bon français contrôleurs aériens avancés qui doivent guider le tir de l’artillerie et les frappes aériennes pour minimiser les tirs amis et maximiser les tirs ennemis.

Une fois la première vague d’assaut sur la rive, celle-ci doit neutraliser les avant-poste et permetttre l’arrivée très rapide des renforts pour éviter d’être culbutés dans la mer ou plutôt dans la Seine ce qui est tout aussi désagréable.

Selon les plans minutieusement tracés, les deux premières vagues doivent s’emparer de quatre à six têtes de pont pour multiplier les secteurs où doivent être engagés les unités motomécaniques destinées à l’exploitation.

Comme les deux CCB sont placés assez loin de la rive sud de la Seine, les premiers véhicules blindés hors division à passer le fleuve sont les chars britanniques et canadiens. Certains officiers français le déplore mais le général Villeneuve à expliqué que c’était tout aussi politique que militaire.

A son aide de camp qui lui dira «Alors patron vous êtes devenu un politicien ?» le «Général Tornade» aurait répondu en soupirant «J’ai bien peur que oui…..».

Après une période de stabilisation (pour le combat lacunaire ou l’art opératif à la soviétique on repassera), il est prévu une offensive dans la profondeur avec pour fer de lance les deux Corps de Cavalerie Blindée français.

Contrairement à ce qui s’est passé à Fontenoy ce ne sont pas les anglais qui ont tiré les premiers mais les canadiens encore que la 1st Canadian (Infantry) Division était une division de recrutement anglophone.

Soutenus par leur artillerie de corps d’armée mais aussi par des régiments français issus de la Réserve Générale comme le 185ème RALT (cinquante-quatre 155L GPF-T) et le 174ème RALP (24 canons de 220L modèle 1950S), les canucks doivent franchir la Seine dans la partie la plus large de l’estuaire de la Seine autant dire tout sauf une sinécure.

Dès le début rien ne se passe comme prévu. La coordination avec l’artillerie française n’est pas optimale, les frappes aériennes manquent leurs cibles («Nos aviateurs ont tué davantage de vaches que d’allemands» dira un caporal de la division) et le courant disperse une partie des embarcations. A cela s’ajoute la défense ferme, décidée et intelligente de la 262.ID qui rejette les canadiens à la mer ou plutôt dans la Seine.

A cela s’ajoute selon certains officiers de liaison français un manque de discrétion et de mordant de la part d’une division reconstituée après une très honorable Campagne de France mais avec peut être trop de jeunes soldats inexpérimentés et un manque de cadres expérimentés, un manque de «vieilles moustaches» comme on dit dans certaines unités françaises.

Pour une raison qu’on ignore encore aujourd’hui, la 3rd Canadian (Infantry) Division n’est pas immédiatement engagée alors que son envoi aurait probablement été l’envoi de trop pour une division allemande qui était sur la corde raide.

Décision est prise en début d’après midi d’attendre le 19 juin pour retenter un nouveau franchissement. Es-ce à dire que les canadiens vont se tourner les pouces ? Non bien l’artillerie canuck s’en donne à cœur joie tout comme l’aviation.

Dans la nuit des éléments des deux divisions canadiens s’infiltrent sur la rive opposée pour neutraliser la défense allemande.

Ils tombent sur du vide et pour cause la 262.ID s’est repliée sur une nouvelle ligne de défense jugée plus apte à encaisser un nouveau franchissement non sans laisser quelques souvenirs explosifs qui vont produire son lot de perte.

Les deux divisions du 1st Canadian Army Corps passent le fleuve le lendemain à l’aube. Il faudra deux jours pour que les unités de combat, d’appui et de soutien passent l’estuaire de La Seine. Des ponts lourds et des ponts légers sont mis en place même si les courants vont provoquer un certain nombre de ruptures poussant les alliés à conserver une imposante batelerie pour compenser la rupture des ponts, rupture provoquée par les éléments ou par des mines allemandes.

Dans le secteur du 1er CACAN (1er Corps d’Armée Canadien) le nettoyage du secteur et son réaménagement va durer jusqu’au 23 juin mais les premiers raids pour tater le dispositif de la 262ème division d’infanterie allemande sont des échecs ce qui tendraient à donner raison aux français sur le manque de mordant des canucks.

Heureusement pour l’honneur des armes canadiennes, la 2nd Canadian (Infantry) Division enregistre de meilleurs résultats face à la 6.ID allemand mais les mauvaises langues disent que c’est simplement parce que les canadiens n’ont pas été rejetés dans le fleuve.

En clair les allemands n’ont pas pu n’ont pas su ou n’ont pas voulu rayez les mentions inutiles renvoyé les canadiens d’où ils venaient.

L’engagement de la 4th Canadian (Infantry) Division aurait été possible mais la décision n’à pas été prise visiblement par crainte de goulots d’étranglement logistiques. La nuit du 18 au 19 juin, les soldats de la 2ème DI (CAN) vont élargir le périmètre de leur tête de pont par de réguliers coups de boutoir.

Toute la 2ème division canadienne passe La Seine le 20 juin 1951, la 4ème division canadienne franchit elle le fleuve du 22 au 24 juin d’abord sur des embarcations motorisées, des pontons puis des ponts lourds et des ponts légers.

Comment expliquer les résultats si mitigés de l’Armée Canadienne en France (ACF) ? Les canadiens reprochent aux français un soutien d’artillerie médiocre et peu efficace mais Paris estime que les canadiens ont dans l’ensemble fait preuve d’un singulier manque de mordant au moment de franchir La Seine et d’en découdre avec Fritz. Des nuages s’amoncèlent sur les relations franco-canadiennes mais ce désamour ne dure pas.

Les canadiens vont cependant libérer Le Havre (ou ce qu’il en restait) le 21 juin 1951 comme une revanche aux durs combats menés en 1949 par la 2nd Canadian Division qui imposa une sanglante ratkrieg aux allemands.

Les canucks combattent également dans les airs avec la Composante Aérienne Canadienne en France (CACF).

Les Supermarine Spitfire se jettent sur tout ce qui vole et tout ce qui porte une Balkenkreuze pour empêcher les allemands de couvrir, d’éclairer et d’appuyer leurs troupes au sol. Ils sont relayés par des bimoteurs Bristol Beaufighter qui mènent des raids dans la profondeur pour par exemple neutraliser au sol des chasseurs allemands.

Les chasseurs-bombardiers Hawker Typhoon et Hawker Tempest assurent l’appui-feu des troupes au sol. A l’aide de bombes et de roquettes ils neutralisent les points durs ennemies. On ne compte plus les «Achtung Jagbo !» lancés par des soldats allemands combatifs mais sans illusion sur le sort final de la bataille.

Les bombardiers médians Vickers Wellington et Bristol Bolingbroke (une version canadienne du Bristol Blenheim) lancent des raids sur l’arrière du front pour frapper aérodromes, gares de triages, ponts, concentration de troupes.

Les De Havilland Mosquito et les Dewoitine D-720C sont utilisés pour la reconnaisance tactique, la reconnaisance stratégique, l’observation et la coopération. Cela passe par l’utilisation d’appareils photos, de fusées éclairantes et de roquettes fumigènes.

Enfin les Douglas C-47 Skytrain et assurent des missions de transport moins en direction du front que pour accélérer le tempo du ravitaillement. Ce n’est que bien plus tard que les Skytrain se poseront sur la rive nord de la Seine pour évacuer les blessés après avoir amené du matériel.

Dans le secteur de la 1ère Armée Française, c’est le 1er Corps d’Armée qui ouvre le bal avec notamment l’engagement de la 68ème DI reconstituée après la Campagne de Belgique où elle avait notamment combattu pour Anvers.

Les différents corps francs des trois régiments d’infanterie de la division (224ème, 225ème et 341ème RI) sont regroupés sous la forme d’un groupement occasionnel franchissent le fleuve sous la couverture de l’artillerie divisionnaire et de l’artillerie du 1er Corps d’Armée.

En compagnie de sapeurs et d’éclaireurs avancés, les corps francs bousculent les sentinelles et sonnettes allemandes. Très vite la division prend à la gorge la 352.ID pourtant réputée pour être une unité d’élite.

Quelques heures plus tard l’infanterie de la division franchit le fleuve pour renforcer et élargir la tête de pont. Les premières armes lourdes arrivent sous la forme de canons antichars et antiaériens qui montrent leur efficacité lors de quelques contre-attaques allemandes mais ces assauts sont assez décousus et assez facilement repoussés.

Dans l’après midi du 18 juin les chasseurs de chars et les canons d’assaut passent le fleuve sur des pontons motorisés. Si les allemands n’avaient pu repousser les français avant, cette fois cela devient mission impossible.

La tête de pont est solide au point qu’on envisage déjà d’y engager le 3ème Corps d’Armée Canadien qui est un corps motomécanique composé de deux divisions blindées.

On y renonce officiellement pour des raisons logistiques mais il semble que des raisons politiques n’y soient pas étrangères ce qui aurait provoqué la colère du «Général Tornade» qui n’était visiblement pas si politicien que cela.

A noter que pour renforcer l’appui-feu de la 68ème Division d’Infanterie, la Réserve Générale à déployé le 351ème RALT (54 canons de 105mm modèle 1936) et le 191ème RALP qui disposait de 24 canons de 220mm modèle 1950S. De quoi «attendrir le fridolin» selon l’expression chère au général Villeneuve. Ces pièces restent sur la rive sud de La Seine et vont y rester jusqu’à ce que leur portée soit insuffisante pour appuyer l’avancée de la 68ème DI.

Les deux autres divisions du corps d’armée ne restent pas inactives. La 4ème DI se charge de fixer les allemands en simulant des franchissements pour semer le doute au sein de l’état-major allemand tandis que la 21ème DI se place en réserve prête à soutenir la 68ème DI si celle-ci rencontrait de sérieuses difficultés ou la 4ème DI si jamais les allemands tentaient un baroud d’honneur sous la forme d’un franchissement ce qui n’aurait probablement pas changé grand chose mais aurait sûrement mis une belle pagaille.

L’artillerie des deux divisions restées sur la rive sud aident leur homologue de la 68ème DI permettant de ménager les pièces de 105 et de 155mm.

Les premiers ponts flottants lourds et ponts mobiles flottants sont lancés dans la matinée du 19 juin 1951 pour permettre d’accélérer le franchissement d’abord de la 68ème DI puis des autres divisions du corps d’armée. En revanche l’ALCA (Artillerie Lourde de Corps d’Armée) doit rester sur la rive sud tout comme les deux régiments détachés par la Réserve Générale.

La 4ème Division d’Infanterie (4ème DI) commence à franchir la Seine le 21 juin 1951. D’abord l’infanterie puis les unités antichars et antiaériennes, l’artillerie divisionnaire, les canons d’assaut et les chasseurs de chars avant que les unités logistiques ne terminent l’interminable procession d’hommes et de véhicules.

La 21ème Division d’Infanterie (21ème DI) doit patienter jusqu’au 23 juin 1951 pour commencer son franchissement, franchissement qui se termine le 27 juin, un retard causé par une dégradation de la météo qui à entrainer la destruction de plusieurs ponts et le naufrage hélas meurtrier de plusieurs embarcations utilisées pour compenser la destruction des ponts.

L’état-major du 1er CA se donne alors cinq jours pour être prêt à repasser à l’assaut ce qui donne alors le 2 juillet comme date probable/possible/potentielle _rayez les mentions inutiles_ d’un nouvel assaut contre ce qui restait de la 352.InfanterieDivision (352.ID).

La 1ère DINA est la deuxième division française à passer à l’action. Elle attaque dans le secteur de la 26.ID. Considérée comme la meilleure division nord-africaine, elle bouscule sérieusement la 26ème division d’infanterie allemande mais cette dernière est sauvée par l’engagement précoce de la 15 S.S Grenadier Division, une division de recrutement hongrois. La tête de pont n’est pas détruite mais elle est sérieusement corsetée.

C’est une situation particulièrement inconfortable car elle n’est ni trop faible pour être rapidement éliminée mais ni trop solide pour permettre l’installation des Ponts Mobiles Flottants et des Ponts Flottants Lourds pour faire passer respectivement l’infanterie et les véhicules.

Les allemands contre-attaquent dans la nuit du 19 au 20 juin 1951 pour limiter l’engagement de l’aviation. Malheureusement pour eux l’attaque est mal conçue et mal menée. Très vite l’artillerie bloque l’avancée allemande et sauve les tirailleurs de l’anhiliation.

Le 20 juin 1951 la 5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC) commence à franchir le fleuve avec d’abord son infanterie pour soutenir la 1ère DINA. Ce sont en l’occurence les tirailleurs sénégalais des 11ème, 21ème et 23ème RTS.

Appuyés par des canons antichars, quelques canons d’assaut et quelques chasseurs de chars, les hommes à la chéchia rouge (même si au combat ils portent naturellement le casque Adrian) bousculent les allemands qui doivent se replier.

La tête de pont est peu à peu élargie et consolidée. Dans la soirée du 20 juin, les premiers ponts sont mis en place permettant le franchissement du gros de la 5ème DIC notamment l’artillerie de campagne, les chasseurs de chars et canons d’assaut. Ce franchissement se termine le 22 juin.

Dès le lendemain 23 juin la 9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) commence à passer sur la rive nord de la Seine à temps pour soutenir la 1ère DINA et la 5ème DIC assaillie par une contre-attaque allemande bien mieux pensée et exécutée que celle de la nuit du 19 au 20 juin 1951.

Durement châtiés par l’artillerie, l’infanterie et l’aviation, les allemands doivent se replier en désordre, cessant clairement de représenter une véritable menace, tout juste une nuisance.

Peu à peu le 18ème Corps d’Armée s’installe, aménage ses positions et prépare le potentiel ou plutôt le probable engagement du GBCC-501, les bataillons de ARL-44 indépendants.

La 15ème DIM attaque elle dans le secteur tenu par la 268.ID. Cette dernière est sérieusement bousculée ce qui provoque son quasi-anéantissement. Très vite la tête de pont qui se forme est considérée comme la plus solide de la 1ère Armée.

Dès 12.00 sous la couverture de l’artillerie lourde et la protection de l’aviation, les pontonniers commencent à mettre en place les premiers ponts à savoir deux PFL et quatre PMF. Ces ponts sont achevés pour la majorité à la tombée de la nuit. L’artillerie allemande tente de les détruire mais les tirs sont imprécis et très vite contrebattus. Un des PFL sera détruit mais par une surcharge et sera très vite réparé.

Le lendemain 19 juin 1951, la 3ème Division d’Infanterie Coloniale (3ème DIC) commence à passer sur la rive nord dans un certain confort. Cela s’explique par l’absence de réaction allemande et la solicitude de la 15ème DIM qui lance une série d’attaques aussi brèves que violentes, des coups de main dirions nous pour éviter un sursaut allemand.

Le franchissement de la 3ème DIC est cependant retardé par le mauvais temps et la rupture de quelques ponts.

On découvrira que certains éléments avaient été mal assemblés ce qui fera soupçonner un sabotage mais une enquête rapidement menée prouvera qu’il s’agissait de l’oeuvre de jeunes pontonniers inexpérimentés et/ou stressés. Il ne s’achève que le 21 juin soit 24h de retard sur le planning initial.

Le 22 juin 1951 c’est au tour de la 24ème Division d’Infanterie (24ème DI) de passer le fleuve et de s’insérer entre la 15ème DIM à sa gauche et la 3ème DIC à sa droite alors que pour AVALANCHE le 17ème Corps d’Armée était composée d’ouest en est de la 15ème DIM, de la 3ème DIC et de la 24ème DI.

Dès le 25 juin 1951, le secteur de la 1ère Armée est considéré comme apte à recevoir des unités motomécaniques pour foncer loin dans le dispositif ennemi. Nul doute qu’un engagement aussi précoce (J+7) aurait pu déstabiliser un dispositif allemand entre deux eaux ni totalement volatil ni solidifié car le repli sur la ligne ATTILA n’à pas encore été décidé. Bien entendu on ne pourra jamais le savoir totalement.

Naturellement les soldats français bénéficient du soutien de leur aviation. En ce qui concerne la 1ère Armée la couverture aérienne est assurée par la 2ème Escadre de Chasse «Corse» qui dispose de 108 chasseurs, 81 Arsenal VG-36 et 27 Farman F.275 Frelon, une version francisée du De Havilland Hornet.

Comme leurs homologues canadiens, les chasseurs français assurent la protection de la délicate étape du franchissement en veillant à ce qu’aucun avion allemand ne vienne perturber le processus.

Outre les missions classiques de supériorité aérienne les VG-36 vont mener des missions de mitraillage (strafing) et de chasse-bombardement avec des bombes et des roquettes. Les Frelon vont mener des missions de chasse loin sur les arrières de l’ennemi.

Pour l’appui-feu, la 1ère Armée va bénéficier de la 51ème Escadre de Bombardement d’Assaut (51ème EBA) équipée pour deux groupes de Bréguet Br697 et pour le troisième de Bréguet Br695 un poil moins performant mais qui pouvaient encore faire le boulot.

Tirant les leçons de la Campagne de France, les Bréguet menaient des assauts non pas en vol horizontal mais en semi-piqué. Outre des bombes de 125 et de 250kg, les Bréguet vont utiliser également des roquettes.

La 31ème Escadre de Bombardement Médian (31ème EBM) va opérer elle aussi en soutien de la 1ère Armée mais pas directement, menant avec ses Lioré et Olivier Léo 458 des missions d’interdiction.

Rappelons que le troisième groupe était faute de pilotes, de navigants et d’appareils inactif même si sa réactivation était prévue à défaut d’avoir été lancée.

La 33ème Escadre de Reconnaissance Tactique (33ème ERT) offre ses services à la 1ère Armée moins sous la forme des groupes la composant mais de détachements sachant que trois groupes simplement étaient opérationnels, le GR II/33 étant inactif. Ses Bloch MB-175, MB-176 et MB-176bis menant des missions dans un rayon de 100 à 300km en arrière du front.

En revanche la 19ème ERT va fournir aux différents EACA (Elements Aériens de Corps d’Armée) des bimoteurs Bloch MB-175 et MB-176, des bimoteurs légers Dewoitine D-720 et des monomoteurs ANF-Les Mureaux ANF-123.


Sur le plan du soutien logistique la 1ère ETM va assurer des missions de transport et de ravitaillement y compris des largages pour les troupes de première ligne. Si les Douglas DC-3 mènent les largages les autres transports sont menés par les MB-161 et MB-165. Les D-720 se posent sur des terrains improvisés sous le feu ennemi pour évacuer des blessés graves, des missions dangereuses menées selon les pilotes de la 1ère Escadre de Transport Militaire par les plus dingues.

C’est cette armée qui va libérer Rouen ou plutôt les ruines de la ville normande qui avait été cependant moins endommagée que sa consœur havraise. La ville où à été brûlée sainte Jeanne d’Arc est officiellement libérée le 21 juin 1951 quand les derniers soldats se rendent ou se replient vers le nord.

Le Conflit (47) Europe Occidentale (13)

Réserve Générale

Dans cette partie je vais parler des régiments d’artillerie et des unités du génie qui ne sont pas affectés à des corps d’armée mais à la disposition du général Ganelon, chef d’état-major de l’armée de terre et vu par certains comme une simple «créature» du général Villeneuve.

Ces régiments forment donc une «réserve de feu» destinée soit à renforcer les unités d’artillerie de corps d’armée (Artillerie Lourde de Corps d’Armée ALCA) ou de former le poing d’une offensive majeure contre l’Allemagne ou l’Italie (voir scénario catastrophe l’Espagne).

Après la mobilisation, la Réserve Générale comprend les régiments suivants :

-364ème Régiment d’Artillerie Lourde Coloniale (364ème RALC) disposant de deux groupes de canons de 105L modèle 1936S et deux groupes de canons de 155mm GPF-T.

-17ème Régiment Léger d’Artillerie (17ème RLA) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939

-34ème Régiment Léger d’Artillerie (34ème RLA) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939

-43ème Régiment Léger d’Artillerie (43ème RLA) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939

-184ème régiment d’artillerie lourde tractée : il dispose de trois groupes de deux batteries de 194GPF montés sur affût chenillé Rimailho.

-185ème régiment d’artillerie lourde tractée : quatre groupes de canons de 155 GPF/GPF-T

-188ème régiment d’artillerie lourde tractée : quatre groupes de canons de 155 GPF.

-190ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-191ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 16

-Le 192ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-Le 194ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-Le 195ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-196ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-Le 197ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée : quatre groupes de 220C modèle 1916

-Le 171ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance : deux groupes équipés de mortiers de 280mm Schneider TR.

-Le 172ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance : deux groupes équipés de mortiers de 280mm Schneider TR.

-Le 173ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance : trois groupes à deux batteries de quatre canons de 220L modèle 1917

-Le 174ème Régiment d’Artillerie Lourde à Grande Puissance : trois groupes à deux batteries de quatre canons de 220L modèle 1917

-351ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (351ème RALP) :trois groupes équipés de canons de 105L modèle 1936S

-355ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (355ème RALP) : trois groupes de trois batteries de quatre canons de 105L modèle 1941T

-356ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (356ème RALP) : deux groupes de canons de 105L modèle 1941T et un groupe de 155 Grande Puissance Filloux-Touzard

-357ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (357ème RALP) : trois groupes de canons de 105L modèle 1941T

-364ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (364ème RALP) : trois groupes de canons de 155 Grande Puissance Filloux-Touzard.

-370ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (370ème RAVLF) : entretien et aménagement des voies nécessaires.

-371ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (371ème RALVF : 1er groupe avec huit obusiers de 400mm modèle 1915 en deux batteries de quatre pièces, 2ème groupe disposant de huit canons de 340mm modèle 1912 en deux batteries de quatre pièces et un 3ème groupe avec huit canons de 320mm répartis en deux batteries de quatre pièces.

-372ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (372ème RALVF) : 1er groupe équipé de huit obusiers de 400mm modèle 1915 répartis en deux batteries, 2ème groupe équipé de sept canons de 340mm modèle 1912 répartis en deux batteries de deux pièces et une batterie de trois pièces, 3ème groupe avec huit canons de 320mm répartis en deux batteries de quatre pièces.

-373ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (373ème RALVF) : deux groupes de trois batteries de deux canons de 240mm modèle 1944

-374ème Régiment d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (374ème RALVF) : deux groupes de trois batteries de deux canons de 240mm modèle 1944

-401ème Régiment Autonome Antichar (401ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

-402ème Régiment Autonome Antichar (402ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

-403ème Régiment Autonome Antichar (403ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

-404ème Régiment Autonome Antichar (404ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

-405ème Régiment Autonome Antichar (405ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

-406ème Régiment Autonome Antichar (406ème RAAC) : trois groupes à quatre batteries (deux de 47mm et deux de 75mm)

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La Réserve Générale comprend également huit bataillons de chars de combat équipés de B-1ter, ultime évolution de la famille B-1.

Ces bataillons ont été créé pour offrir au commandant en chef de l’armée de terre, une réserve de puissance utilisable selon sa seule volonté pour par exemple soutenir une division d’infanterie en phase défensive, renforcer une DLM ou obtenir la percée tant recherchée durant le premier conflit mondial.

Le 70ème BCC est créé en juin 1941, le 71ème BCC en septembre 1941, le 72ème BCC en janvier 1942, le 73ème BCC en avril 1942, le 74ème BCC en juillet 1942, le 75ème BCC en octobre 1942, le 76ème BCC en janvier 1943 et le 77ème BCC en juin 1943.

Ces bataillons vont chacun disposer de 34 B1ter, répartis selon le même modèle que les BCC équipés de chars lourds. On arrive un total de 272 chars en ligne auxquels s’ajoutent 136 chars de réserve dont certains seront ultérieurement détourellés pour remplacer des B1bis utilisés sans tourelle pour le dépannage.

Les huit bataillons de quartier général étaient encore équipés de B1ter en septembre 1948 bien que leur rééquipement en ARL-44 avait été sérieusement envisagé puis repoussé ultérieurement jusqu’à ce que la guerre paralyse provisoirement tout rééquipement majeur sauf après engagement au combat.

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La Réserve Générale comprend également des unités du génie, des unités qui complètent les unités endivisionnées :

-La Brigade des chemins de fer de Versailles dispose du 5ème régiment de sapeurs de chemin de fer de Versailles et le 15ème régiment de sapeurs de chemin de fer de Toul.

-La Brigade des télégraphistes de Paris dispose du 8ème régiment de sapeurs-télégraphistes à Versailles, le 18ème à Nancy, le 28ème à Montpellier et le 38ème à Montargis.

On trouve également sept régiments de réserve générale, des régiments de sapeurs-mineurs, le 1er stationné à Strasbourg, le 2ème à Metz, le 3ème à Arras, le 4ème à Grenoble, le 6ème à Angers, le 7ème à Avignon et le 10ème à Besançon.

En ce qui concerne les unités de soutien outre les unités endivisionnées on trouve dans chaque région militaire (au nombre de 17) un groupement de transport du train pouvant en quatre ou cinq rotations transporter une DI à l’aide camions routiers et de camions tout-chemin. Ces groupements qui portent le numéro de leur région militaire se dédoublent à la mobilisation, les nouveaux groupes créés portant le numéro de leur corps d’origine augmenté de cent.

Cela nous donne la situation suivante :

-La 1ère région militaire correspond à la Province d’Ile de France (Paris) et met sur pied les 1er et 101ème groupements de transport du train

-La 2ème région militaire correspond à la Province de Flandre-Picardie (Lille) et met sur pied les 2ème et 102ème groupements de transport du train

-La 3ème région militaire correspond à la Province de Normandie (Rouen) et met sur pied les 3ème et 103ème groupements de transport du train

-La 4ème région militaire correspond à la Province de Bretagne (Nantes) et met sur pied les 4ème et 104ème groupements de transport du train

-La 5ème région militaire correspond à la Province du Poitou (Poitiers) et met sur pied les 5ème et 105ème groupements de transport du train

-La 6ème région militaire correspond à la Province d’Aquitaine (Bordeaux) et met sur pied les 6ème et 106ème groupements de transport du train

-La 7ème région militaire correspond à la Province d’Occitanie (Toulouse) et met sur pied les 7ème et 107ème groupements de transport du train

-La 8ème région militaire correspond à la Province du Languedoc (Montpelier) et met sur pied les 8ème et 108ème groupements de transport du train

-La 9ème région militaire correspond à la Province de Provence (Marseille) et met sur pied les 9ème et 109ème groupements de transport du train

-La 10ème région militaire correspond à la Province Alpine (Grenoble) et met sur pied les 10ème et 110ème groupements de transport du train

-La 11ème région militaire correspond à la Province du Val de Rhône (Lyon) et met sur pied les 11ème et 111ème groupements de transport du train

-La 12ème région militaire correspond à la Province de Bourgogne (Dijon) et met sur pied les 12ème et 112ème groupements de transport du train

-La 13ème région militaire correspond à la Province d’Auvergne (Clermont-Ferrand) et met sur pied les 13ème et 113ème groupements de transport du train

-La 14ème région militaire correspond à la Province du Val de Loire (Tours) et met sur pied les 14ème et 114ème groupements de transport du train

-La 15ème région militaire correspond à la Province de Champagne (Chalons en Champagne) et met sur pied les 15ème et 115ème groupements de transport du train

-La 16ème région militaire correspond à la Province d’Alsace (Strasbourg) et met sur pied les 16ème et 116ème groupements de transport du train

-La 17ème région militaire correspond à la Province de Lorraine (Metz) et met sur pied les 17ème et 117ème groupements de transport du train

Mitteleuropa Balkans (140) Yougoslavie (28)

Artillerie

Artillerie de campagne

7.5cm M.1912

Le 7.5cm M.1912 était le canon de 75mm Schneider modèle 1912, un canon léger destiné à la cavalerie, une pièce livrée à la Serbie avant le premier conflit mondial, pièce également utilisée par la France et la Pologne.

La Yougoslavie à reçu au total 100 exemplaires de cette pièce pour équiper l’artillerie de sa puis de ses divisions de cavalerie. Une partie du parc fût modernisée ce qui explique que des canons de ce type ont fait le coup de feu contre les allemands et les italiens lors de l’opération MARITSA.

Aucun canon de ce type n’à été évacué vers la Grèce ou l’Egypte. Les allemands ont capturé douze pièces qu’ils ont rétrocédé à l’Etat indépendant de Croatie, les hongrois six et les italiens vingt, Budapest ne les réutilisant visiblement pas faute de munitions alors que les italliens les ont utilisé depuis des positions fixes. Aucun canon de ce type n’à survécu au second conflit mondial.

Le 7.5cm M.1912 était un canon de conception et de fabrication française pesant 960kg en batterie et 1550kg en configuration transportant, disposant d’un tube de 1.905m soit 25.4 calibres tirant un projectile explosif de 5.5kg (75x350R) à une distance maximale de 7500m à raison de 15 coups par minute. Protégé par un bouclier de 3.5mm d’épaisseur, l’équipe de pièce de sept hommes peut pointer le canon en site de -8° à +17° et en azimut sur 9°.

7.5cm Gebirgskanone M.15

Connu en version originale sous le nom de Skoda 7.5cm Gebirgskanone M.15, le canon de 75mm Skoda modèle 1915 est comme son nom l’indique un canon de montagne dont le caractère démontable entraina un fragilité préjudiciable lors des remorquages en terrain difficile.

Utilisé durant le premier conflit mondial par les austro-hongrois et par les allemands (ces derniers comme canon d’infanterie), il à été utilisé une fois le conflit terminé par l’Italie qui à reçu ces canons au titre des dommages de guerre.

Il à été naturellement utilisé par les pays ayant succédé à la Double-Monarchie à savoir l’Autriche, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Pologne et la Yougoslavie mais aussi la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie.

La mise au point de ce ce canon à été longue en raison des incertitudes des services techniques qui hésitaient entre un canon démontable en multiples fardeaux ou un canon démontable en ensembles plus gros.

Voilà pourquoi ce canon dont l’étude à été lancé en 1911 n’à été mis en service qu’en avril 1915 soit un an de retard sur le planning initial. Après guerre une version améliorée baptisée modèle 1928 à été mise au point.

Ce canon était toujours en service dans l’armée yougoslave en juillet 1949, étant utilisé principalement par l’artillerie de montagne mais aussi par certaines unités de campagne. Ces canons furent appréciés pour leur discrétion et leur maniabilité ce qui à permis également leur évacuation vers l’Egypte où leur utilisation ne dépassa pas le stade de l’entrainement. Certaines pièces furent réutilisés par les croates ou par les résistants yougoslaves.

Le 7.5cm Gebirgskanone M.15 était un canon de conception et de fabrication austro-hongroise (tchèque) pesant 614kg en position de tir et tirant avec son tube de 15.4 calibres (longueur du tube 1.15m) un projectile de 6.35kg (75x129R) à une distance maximale de 8250m à raison 6 à 8 coups par minute. L’équipe de pièce de six hommes peut pointer le canon en site de -10° à +50° et en azimut sur 7°.

Canon de 75mm Skoda modèle 1928

Le canon de 75mm Skoda modèle 1928 est comme son nom l’indique un canon de conception et de fabrication tchécoslovaque. C’est un canon principalement destiné aux troupes de montagne mais également utilisable comme pièce d’artillerie de campagne légère.

Cette pièce à été utilisée par la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, l’Allemagne, l’Etat indépendant de Croatie, la Roumanie et la Colombie.

La Yougoslavie à reçut 250 pièces suite à une première commande suivit de 450 autres au milieu des années trente soit un total de 700 canons.

Ces pièces furent utilisées par l’artillerie de montagne et par l’artillerie de campagne. Occasionellement durant l’opération MARITSA certains canons furent utilisés pour la lutte antichar.

Quelques canons furent évacués vers la Crète puis vers l’Egypte, canons utilisés pour l’entrainement pour former de nouveaux artilleurs en attendant la livraison de nouveaux canons par les britanniques chargés du rééquipement des yougoslaves dans le domaine de l’artillerie et du génie.

Quelques pièces ont été récupérées par les italiens, les allemands et les croates, pièces souvent utilisées depuis des positions fixes au sein de bases d’appui-feu. Les maquisards et les partisans même si ils préféraient être légers et furtifs ont parfois utilisé ce canon. Quelques pièces ont été préservées après guerre comme canon de salut.

Le Canon de 75mm Skoda modèle 1928 était un canon de conception et de fabrication tchécoslovaque pesant 1816kg en batterie (2977kg en transport en configuration hippomobile, 2086kg en configuration automobile), disposant d’un tube de 40 calibres (3.060m) lui permettant de tirer un obus explosif de 8kg (75x174R) à une distance maximale de 13500m à raison de douze coups par minute. L’équipe de pièce de six hommes protégée par un bouclier de 4.2mm peut pointer en site de -8° à +80° et en azimut sur 8°.

8cm M.05/08

Le 8cm Feldkanone M.5 est un canon de campagne (Feldkanone) mis en service en 1907/08 au sein de l’armée austro-hongroise. Si son aspect extérieur est conventionnel, le tube n’est pas en acier mais en bronze.

Ce choix anachronique s’explique par le fait que l’Autriche-Hongrie peinait à fournir suffisamment d’acier de bonne qualité. La mise au point à été longue ce qui explique que bien que le canon soit de modèle 1905 il à en fait été mis en service en 1907/08. Peu après un modèle amélioré baptisé M.05/08 à été mis en service avec un tube en acier.

Outre l’Autriche-Hongrie, ce canon à été utilisé par l’Autriche, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, l’Italie et la Yougoslavie. Outre le premier et le second conflit mondial, le canon de 76.5mm à été utilisé par les italiens lors de la guerre italo-abyssinienne (1935/36).

Outre les rôles d’artillerie de campagne et d’artillerie de montagne ce canon à été utilisé pour la défense antiaérienne, le canon étant installé sur une plate-forme permettant au canon de pointer sur 360°. Les canons ainsi modifiés étaient baptisés 8 cm Luftfahrzeugabwehr-Kanone M 5/8 MP dans l’armée austro-hongroise et Cannone da 77/28 CA (contraereo) dans l’armée italienne.

L’armée royale yougoslave à reçu 270 exemplaires de cette arme, un canon déjà déclassé dans les années vingt.

Ce canon était encore en service en septembre 1948 à une époque où il était totalement obsolète et le canon ne fût pas d’une grande utilité face à l’offensive germano-italo-hongroise.

Le 8cm Feldkanone M.5 est un canon pesant 1816kg (2977kg en configuration transport) disposant d’un tube de 2.285m (30 calibres) permettant le tir d’un obus encartouché QF 76.5x283mm pesant 8.31kg à une distance maximale de 13500m à raison de 12 coups par minute. L’équipe de pièce qui sert ce canon se compose de sept hommes protégés par un bouclier de 3.5mm et peut pointer en site de -5° à +23° et en azimut sur 8°.

QF-25 Pounder (canon-obusier de 25 livres)

Dès la fin de la Campagne de Yougoslavie, le gouvernement yougoslave en exil s’empressa de soliciter les alliés pour permettre la remise sur pied d’une armée digne de ce nom. Plus facile à dire qu’à faire.

Non seulement les troupes yougoslaves étaient dispersées en Grèce mais en plus les alliés étaient divisés sur la question. Il fallut un peu de temps pour que tout le monde accorde ses violons.

Finalement la remise sur pied de quatre divisions d’infanterie et d’une division blindée est décidée, l’équipement devant être assurée par la France (infanterie), la Grande-Bretagne (artillerie et génie) et les Etats-Unis (blindés).

Chaque division d’infanterie yougoslave devant disposer d’un régiment d’artillerie à vingt-quatre pièces Londres accepta de fournir l’équipement nécessaire sous la forme du canon-obusier de 25 livres ou en version originale, le QF 25 Pounder.

Cette arme remarquable qui n’à rien à envier avec le canon de 75mm TAZ modèle 1939 est un canon-obusier puisque si il à été conçu comme obusier (canon court, angle d’élévation important) il fût davantage utilisé comme canon voir même comme canon antichar en attendant l’arrivée massive d’un canon de 17 livres spécifiquement dédié à la destruction des blindés ennemis (encore que ce canon pouvait également être utilisé en artillerie sol-sol).

Les premiers canons-obusiers de 25 livres mis en service en 1940 reprennaient l’affût du QF 18 Pounder Mk IV avec tout de même une différence majeure à savoir une plate-forme permettant de pivoter sur 360° ce qui facilitait le passage d’une cible à l’autre.

Au printemps 1942 le Mk II entre en production avec un nouvel affût qui ne devait rien au canon de 18 livres. En 1945 le Mk III remplace le Mk II sur les chaines de montage alors qu’en Australie le Mk IV ou Mk I Short était une version allégée et démontable en plusieurs fardeaux produite uniquement en Australie pour permettre son emploi en terrain difficile comme la jungle.

Outre l’Australie (qui disposait également de Mk I et II), le canon-obusier à été exporté au Canada (qui à ensuite décidé de le produire sous licence), en Afrique du Sud, en Irlande, au Portugal, en Norvège au Danemark et en Yougoslavie.

96 QF 25 Pounder Mk III sont livrés pour équiper les régiments d’artillerie plus 16 QF 25 Pounder Mk II de seconde main pour permettre l’entrainement des artilleurs yougoslaves.

Ces canons vont accompagner les troupes yougoslaves dans la reconquête des Balkans et la libération du royaume de Yougoslavie. Ils vont rester en service jusqu’au milieu des années soixante, étant remplacé par des obusiers D-30 de 122mm.

Le Ordnance QF 25 pounder était un canon de 25 livres (87.6mm) tirant via un tube de 31 calibres (2.715m) un obus de 11.340kg (qu’il soit explosif, fumigène, éclairant ou chimique) à une distance maximale de 12253m à raison de six à huit coups par minute. L’équipe de pièce se compose de six hommes (même si en cas d’urgence quatre personnes peuvent le mettre en œuvre) et peut grâce à l’affût pointer en azimut sur 360° (8° en n’utilisant que l’affût) et en site de -5° à +40°.

10cm Leichte Feldhaubitze M.14

L’obusier léger de 100mm modèle 1914 est une arme conçue par la firme Skoda pour l’armée austro-hongroise.

Outre l’Autriche-Hongrie, cet obusier va être utilisé par l’Autriche, l’Albanie, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne (après l’Anschluss et le démembrement de la Tchécoslovaquie), la Grèce, la Hongrie, la Pologne, la Yougoslavie et donc l’Italie au titre notamment des dommages de guerre.

Cet obusier à été d’abord conçu avec un tube en bronze mais les derniers exemplaires produits disposaient d’un tube en acier.

Initialement cette pièce était hippomobile, six chevaux étant nécessaires pour remorquer l’obusier jusqu’à sa position de tir. Si nécessaire, cet obusier pouvait être divisé en trois fardeaux pour le transport en terrain difficile.

Après le premier conflit mondial certains obusiers furent munis de pneumatiques pour être remorqués par des camions, les sièges montés sur l’affût qui avaient leur raison d’être lors du remorquage hippomobile mais qui étaient inutiles pour le remorquage automobile.

A noter que la Tchécoslovaquie à mis au point une version très améliorée, le modèle 1914/19 (10cm houfnice vz. 14/19) qui va être exportée en Pologne, en Grèce et en Yougoslavie.

L’armée royale yougoslave à utilisé cet obusier principalement au sein de son artillerie divisionnaire mais aussi au sein de son artillerie d’armée. Cet obusier bien qu’ancien était toujours bon pied bon œil et joua son rôle pour appuyer les fantassins yougoslaves ou repousser les troupes ennemies.

Aucun obusier n’à été évacué en direction de la Grèce ou de l’Egypte mais les allemands, les italiens et les croates ont récupéré des obusiers de ce type pour être réutilisés notamment au combat contre les partisans, les maquisards mais aussi contre les troupes régulières alliées.

Le 10cm Leichte Feldhaubitze était un obusier de conception et de fabrication tchécoslovaque pesant 1350kg en position de tir, disposant d’un tube de 1.93m (19 calibres) lui permettant de tirer un obus de type séparé (100x183mm) pesant 14kg à une distance maximale de 8400m à raison de six à huit coups par minute. L’équipe de pièce composée de six hommes pouvait pointer l’obusier en site de -8° à +50° et en azimut sur 6°.

Obusier de montagne de 100mm Skoda modèle 1916

L’obusier de montagne de 100mm Skoda modèle 1916 est une pièce d’artillerie mise au point pour l’armée austro-hongroise mais qui va connaître une très longue carrière dans de nombreux pays.

Outre son pays d’origine il à été utilisé par l’Autriche, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Pologne, la Roumanie, la Yougoslavie et la Turquie, cette dernière dans une variante en calibre 105mm.

Cet obusier fût utilisé par l’artillerie de campagne mais aussi par l’artillerie de montagne. Quelques pièces ont été évacuées vers la Grèce mais n’ont pas été réutilisées par l’armée yougoslave reconstituée faute de munitions adaptées. Les pièces stockées dans le Péloponnèse ont été ferraillées après guerre.

L’obusier de montagne de 100mm Skoda modèle 1916 était une pièce de conception et de fabrication tchécoslovaque pesant 1235kg en position de tir disposant d’un tube de 1.9m (19 calibres) permettant le tir d’un obus explosif de 14kg (100x132R) à une distance maximale de 8490m à raison de cinq coups par minute. L’équipe de pièce composée de 11 hommes était protégée par un bouclier de 4.2mm et pouvait pointer en site de -8° à +70° et en azimut sur 5°.

10cm M.1928

L’obusier de 100mm modèle 1928 était une arme de conception et de fabrication tchécoslovaque, une autre réalisation de la célèbre firme Skoda. Vingt exemplaires ont été commandés et livrés à la Yougoslavie.

L’objectif était de créer une arme combinant les qualités d’un obusier et d’un canon de montagne sur une seule arme. Au premier il empruntait une grande élévation en site et au second la légèreté et une capacité à être démontée en trois fardeaux. Si l’armée tchécoslovaque ne le commanda pas, elle prit livraison d’un grand nombre de son successeur, le modèle 1930.

Cet obusier va participer à l’opération MARITSA appuyant l’infanterie yougoslave en phase offensive comme en phase défensive. Quelques pièces se retrouvèrent en Grèce, étant mises en œuvre par leurs servants en soutien des troupes grecques. Malheureusement quand il fallu évacuer la Grèce continentale en direction du Péloponnèse on décida de saboter les pièces.

Quelques pièces (bis) ont été capturées par les allemands qui les ont remis en état avant de les céder à leurs alliés croates qui bénéficièrent de pièces neuves issus des stocks de l’armée tchécoslovaque et un temps utilisé par les allemands.

Le 10cm M.1928 était un obusier de campagne léger de conception et de fabrication tchécoslovaque de 100m pesant 1798kg en position de tir (3077kg en configuration transport) et disposant d’un tube de 25 calibres (longueur 2.5m) ce qui lui permet de tirer un projectile de type séparé de 16kg (100x132R) à une distance maximale de 10600m à raison de huit coups par minute. L’équipe de pièce de dix hommes protégée par un bouclier de 4.2mm peut pointer l’obusier en site de -8° à +80° et en azimut sur 8°.

10.5cm M.1913

Canon de 105mm modèle 1913S dans un musée finlandais

Le 10.5cm M.1913 est tout simplement le canon de 105L modèle 1913S, un produit de la maison Schneider qui devait beaucoup à un canon de 107mm de la firme Putilov où la maison Schneider avait beaucoup investit avant guerre.

Ce canon fût utilisé par la France mais aussi par ses alliés comme la Belgique et l’Italie. Après guerre la Pologne et la Yougoslavie ont récupéré des canons pour équiper leur armée.

C’est ainsi que l’armée royale yougoslave va récupérer 60 canons de ce type, des canons d’abord à traction hippomobile puis utilisés via une traction automobile. Ces canons étaient utilisés au niveau de l’armée, l’équivalent yougoslave de notre ALCA (Artillerie Lourde de Corps d’Armée).

Aucune pièce n’à pu être évacuée vers la Grèce mais les italiens ont récupéré douze pièces qu’ils vont réutiliser au profit de leurs troupes déployées dans les Balkans. Aucune des soixante pièces n’à survécu au second conflit mondial.

Le 10.5cm M.1913 était un canon lourd de conception et de fabrication française pesant 2350kg en position de tir mais 2750kg en configuration de tir. Avec son tube de 28.5 calibres (soit 2.987m) il pouvait tirer un obus explosif de 15.74kg à une distance maximale de 12000m à raison de 6 coups par minute. L’équipe de pièce composée de huit hommes pouvait derrière son bouclier de 4.5mm d’épaisseur pointer le canon en site de -5° à +37° et en azimut sur 6°.

10.5cm M.1936

Le 10.5cm M.1936 est la désignation yougoslave d’un autre canon tchèque, le 10.5cm hruby kanon vz.35 (canon de 105mm lourd modèle 1935). Sa carrière dans l’armée tchécoslovaque est courte mais elle va continuer au sein des armées allemandes, slovaques et yougoslaves.

Bien que désigné modèle 1936 il à été en réalité mis en service en 1937 dans l’armée royale yougoslave qui après avoir acquis 120 canons directement auprès de Prague se lança dans une production sans licence, la production chaotique et difficile s’achevant en septembre 1946 après la sortie de 160 pièces supplémentaires pour équiper essentiellement l’artillerie d’armée (équivalent en Yougoslavie de notre Artillerie Lourde de Corps d’Armée).

Ces canons furent surtout utilisés pour des missions de contrebatterie et pour gêner les derniers préparatifs des attaques et des offensives alliées.

En raison d’un poids important, son évacuation et sa sortie de batterie fût délicate pour ne pas dire impossible ce qui explique le grand nombre de pièces sabotées par leurs servants quand il fallait échapper à l’ennemi. Certains de ces canons furent volontairement (?) mal sabotés et réutilisés ultérieurement par les allemands essentiellement pour la défense côtière.

Une poignée de canons à pu être évacué par les yougoslaves en direction de la Crète où ils furent utilisés pour défendre le port de La Sude contre un éventuel débarquement amphibie ennemi. Son utilisation à cessé au printemps 1953 en raison de l’épuisement des stocks de munitions.

Le 10.5cm M.1936 était un canon lourd de campagne de 105mm de conception et de fabrication tchécoslovaque pesant 4200kg en batterie (mais 4600kg en configuration transport) disposant d’un tube de 42 calibres (longueur 4.4m) lui permettant de tirer un obus de 18kg à une distance maximale de 18100m à raison de 8 coups par minute. L’équipe de pièce composée de huit hommes protégé par un bouclier de 4.7mm peut pointer le canon en site de -6° à +42° et en azimut sur 50° de part et d’autre de l’axe.