23-Armée de terre Ligne Maginot (8)

La démobilisation et ses suites : situation des unités de la ligne Maginot en septembre 1941

Comme nous l’avons vu plus haut, ce n’est qu’à partir de l’été 1940 et surtout de l’automne 1940 que la démobilisation commence à atteindre une certaine ampleur. La Ligne Maginot et ses dépendances corses et tunisiennes n’échappent pas à la règle.

Ainsi en septembre 1941, le dispositif opérationnel de défense des frontières affiche le visage suivant, un visage qui n’évoluera qu’à la marge jusqu’à la deuxième mobilisation générale celle de septembre 1948.

Nord-Est

Le Secteur Fortifié des Flandres (SFF) dispose d’un seul régiment de travailleurs, le 221ème RT (ex-221ème RRT) chargé d’entretenir les fortifications de campagne qui doivent être armés par des troupes de campagne de passage, le projet de transformer un RRT en RIF n’ayant pas aboutit.

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

Ce secteur dispose également d’unités d’artillerie (10ème et 11ème batteries du I/161ème RAP équipés de canons de 75mm modèle 1897 désormais montés sur pneumatiques), de génie (174ème bataillon de sapeurs mineurs), de transmissions et de travailleurs (éléments du 101ème détachement de destruction des transmissions, les 9ème et 15ème compagnies de travailleurs espagnols ainsi que la 253ème compagnie française de travailleurs).

-Après de laborieuses négociations, les britanniques acceptent de maintenir sur le sol français la 1st Infantry Division qui à donc la charge du SF de Lille, bénéficiant de l’aide du 16ème régiment régional de travailleurs (16ème RRT) devenu en 1944, 16ème régiment de travailleurs, régiment chargé des travaux d’entretien et de consolidation des fortifications.

-Le Secteur Fortifié de l’Escaut dispose d’un régiment d’infanterie de forteresse, le 54ème RIF, un régiment de mobilisation qui va être pérennisé pour renforcer le SFE qui dispose également d’un régiment régional de travailleur, le 17ème RRT devenu 17ème régiment de travailleurs.

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Ce secteur dispose également d’un groupe d’un régiment d’artillerie de position, le 1er groupe du 161ème RAP équipé à l’origine de 8 canons de 75mm modèle 1897, 8 canons de 120L modèle 1878, de 4 canons de 105L modèle 1913 et 8 canons de 155L modèle 1877.

Cet équipement hétéroclite est homogénéisé avec 16 canons de 75mm modèle 1897 en deux batteries et une batterie équipée de huit canons de 105L modèle 1913, eux aussi montés sur un train de roulement moderne.

Le SFE dispose également d’une unité du génie en l’occurrence la 1ère compagnie du 212ème bataillon de sapeurs-mineurs.

Le Secteur Fortifié de Maubeuge devenu la 101ème DIF en mars 1940 est une unité importante puisqu’elle aligne deux régiments d’infanterie de forteresse, les 84ème et 87ème RIF, deux régiments régionaux de travailleurs, les 18ème et 19ème RRT ainsi que le 1er bataillon de mitrailleurs.

La 101ème DIF est dissoute le 27 juillet 1940, ressuscitant le Secteur Fortifié de Maubeuge qui comme les autres secteurs réduit la voilure. Ainsi, il ne conserve qu’un régiment d’infanterie de forteresse, le 84ème RIF, le 87ème RIF étant dissous. Le 1er bataillon de mitrailleurs reste en ligne tout comme le 18ème régiment régional de travailleurs, devenu le 18ème régiment de travailleurs, le 19ème RRT étant dissous.

En ce qui concerne l’artillerie, seul est maintenu le 2ème groupe du 161ème RAP, groupe équipé de 16 canons de 75mm modèle 1897 (deux batteries) et une batterie de 8 canons de 105mm modèle 1913 (une batterie), les autres pièces étant précieusement stockées au cas où.

Le génie est présent avec quatre compagnies formant le 226ème bataillon (1ère compagnie de sapeurs mineurs, 81ème et 82ème compagnies de transmission et le 21ème parc du génie).

On trouve en 1939-40 dans l’ancienne emprise de la 9ème armée, le 41ème CAF (Corps d’Armée de Forteresse) et la 102ème DIF anciennement Secteur Défensif des Ardennes.

Ces deux entités fusionnent en septembre 1940 sous le nom de Secteur Fortifié des Ardennes qui dispose d’unités de soutien destinés à préparer la mobilisation des unités (parc d’artillerie n°41, 1ère compagnie de sapeurs mineurs du 141ème bataillon de génie de forteresse, ce dernier disposant également des 81ème et 82ème compagnies de transmission et du 83ème détachement colombophile) et comme vous allez voir ci-dessous d’unités de combat.

Le bras armée du SFArdennes est composé de la 42ème demi-brigade de mitrailleurs coloniaux (la 52ème DBMC est elle dissoute), du 148ème RIF (un régiment de mobilisation maintenu) du 160ème RAP et des unités du génie et de soutien (227ème bataillon du génie de forteresse avec la 1ère compagnie de sapeurs-mineurs, la 81ème compagnie de télégraphiste et la 82ème compagnie radio).

Le Secteur Fortifié de Montmédy dispose à la mobilisation de septembre 1939 de quatre régiments d’infanterie de forteresse, les 147ème 136ème 155ème et 132ème, du 4ème bataillon de mitrailleurs, d’un groupe d’artillerie de position (le I/169ème RAP équipé de deux batteries de 155L modèle 1918, une batterie de 120L de Bange et six batteries de canons de 105L modèle 1913), le 99ème Régiment d’Artillerie Mobile de Forteresse Hippomobile équipé de canons de 75mm modèle 1897 ainsi que des unités du génie et de soutien.

Le génie déploie le 211ème bataillon de sapeurs mineurs auquel sont rattachés la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio.

Le 155ème RIF un «vieux régiment de forteresse» est maintenu tout comme les 132ème et 147ème RIF, un régiment de mobilisation qui est pérennisé. Le 4ème bataillon de mitrailleurs est dissous mais le 1er groupe du 169ème RAP est maintenu

Maintenu en ligne après la démobilisation, le 169ème RAP est réorganisé en 1942 avec deux groupes, un premier groupe équipé d’une batterie de 155mm et deux batteries de 105mm et un deuxième groupe avec deux batteries d’ouvrages, une pour les forts de Verdun et un autre pour les casemates du SF Montmedy et une batterie de 105mm.

A la mobilisation d’août 1948, une batterie de douze canons de 47mm modèle 1937 est intégrée au régiment pour renforcer la défense antichar du secteur. Le 99ème RAMFH est lui dissous. La situation des unités du génie ne change pas.

Dans l’ancien secteur de la troisième armée on trouve le 42ème CAF, le SF de Thionville et le SF du Boulay. A l’issue de la démobilisation, la situation est la suivante :

Le SF de Crusnes (anciennement 42ème CAF) dispose à l’issue de la démobilisation du 149ème RIF (les deux autres régiments sont dissous) associé au seul 46ème RAMF, le 152ème RAP régiment de mobilisation étant mis en sommeil

On oublie pas les unités habituelles de génie, d’intendance et de transmission représentées notamment les 1ère et 2ème compagnie du 142ème bataillon du génie de forteresse, bataillon qui engerbe également la 81ème compagnie télégraphiste, la 82ème compagnie radio et le 83ème détachement colombophile.

Le Secteur Fortifié de Thionville dispose à l’issue de la démobilisation de deux régiments d’infanterie de forteresse, les 167ème et 169ème RIF, le premier étant un régiment d’active et le second un régiment de mobilisation pérennisé. Ils sont appuyés par le 151ème RAP resté seul régiment en activité dans le secteur, le 70ème RAMF ayant été dissous après avoir transféré ses deux groupes de 75mm au 151ème RAP.

Le génie déploie dans ce secteur le 203ème bataillon du génie de forteresse qui dispose de deux compagnies de génie (1ère et 2ème), la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio.

Le Secteur Fortifié du Boulay dispose à l’issue de la démobilisation de deux régiments d’infanterie de forteresse, les 162ème RIF et 160ème RIF associé au 23ème RAMF, seul régiment d’artillerie maintenu avec deux groupes de 75mm, un groupe de 155C, un groupe issu du 153ème RAP équipé de canons de 105 et de 155mm et mis en sommeil lors de cette démobilisation.

Le génie y déploie le 202ème bataillon du génie de forteresse qui prend sous son aile également une compagnie télégraphiste et une compagnie radio.
Le Secteur Fortifié de Faulquemont dispose en septembre 1940 de l’unique 146ème RIF, le 156ème RIF ayant été dissous et appuyé par deux régiments d’artillerie, les 163ème RAP et 39ème RAMF. Le génie dispose lui du 201ème bataillon de génie de forteresse qui prend sous son aile une compagnie télégraphiste et une compagnie radio.

Le SF de la Sarre dispose lui d’un régiment d’infanterie de forteresse, le 133ème RIF, d’un régiment de mitrailleurs d’infanterie de forteresse, le 69ème et d’un régiment de mitrailleurs d’infanterie coloniale, le 41ème RMIC.

Ils sont appuyés par le 166ème RAP qui compense l’absence dans ce secteur d’ouvrages d’artillerie.

Un temps le 49ème RAMRF aurait du être maintenu lui aussi mais il est finalement dissous tout comme le 5ème bataillon de mitrailleurs alors que le 208ème bataillon du génie de forteresse reste en position.

Le Secteur Fortifié de Rorbach maintient à l’issue de la démobilisation les deux RIF d’active du secteur en l’occurrence les 37ème et 153ème RIF, l’entretien et le renforcement des ouvrages étant assuré par la 7ème compagnie du 400ème régiment de pionniers.

Ces unités sont appuyés par le 59ème RAMF qui à été renforcé par le 1er groupe du défunt 150ème RAP (canons de 155L et de 145L) sans oublier les unités de génie et de soutien (207ème bataillon du génie de forteresse, une compagnie radio, une compagnie télégraphiste).

Après s’être un temps appelé 43ème CAF, le Secteur Fortifié des Vosges reprend à l’été 1940 sa dénomination initiale. Là aussi, le dispositif est retaillé avec comme unités présentes dans le secteur le 154ème RIF, la 5ème compagnie du 400ème régiment de pionniers, le 168ème RAP et le 143ème bataillon du génie de forteresse.

Le Secteur Fortifié d’Haguenau dispose à l’issue de la démobilisation de deux régiments d’infanterie de forteresse, le 22ème RIF (active) et le 68ème RIF, un régiment de mobilisation maintenu sous les drapeaux. Ces deux régiments sont appuyés par la 6ème compagnie du 400ème régiment de Pionniers. Ces trois unités d’infanterie sont appuyés par le 156ème RAP et par des unités du génie, de transmission et de soutien (notamment le 206ème bataillon du génie de forteresse).

Le Secteur Fortifié du Bas-Rhin (temporairement 103ème DIF) dispose à l’issue de la démobilisation des 70ème et 172ème RIF (le premier étant un régiment de mobilisation), du 155ème RAP et de diverses unités du génie, de transmissions et de soutien logistique.

Le Secteur Fortifié de Colmar (temporairement 104ème DIF) dispose en septembre 1941 d’un régiment d’infanterie de forteresse le 42ème RIF, du 1er groupe du 170ème RAP et des unités du génie notamment la 1ère compagnie du 229ème BGF.

Le Secteur Fortifié de Mulhouse (un temps 105ème DIF) aligne le 10ème RIF (un régiment créé lors de la mobilisation de septembre 1939 et maintenu après la démobilisation), le 2ème groupe du 159ème RAP ainsi que les unités du génie et de soutien comme la 1ère compagnie du 230ème bataillon de génie de forteresse.

Le Secteur Fortifié d’Altkirch dispose du 171ème RIF, des IIIème et IVème Groupe du 159ème RAP plus des unités du génie et de soutien comme la 1ère compagnie du 205ème bataillon du génie de forteresse.
Le Secteur Fortifié de Montbeliard dispose du 12ème RIF un régiment de mobilisation affecté durant la guerre de Pologne au Secteur Fortifié d’Altkirch puis transféré en Franche-Comté en remplacement de deux bataillons de chasseurs pyrénéens dissous. Ce régiment est appuyé par le VIIème groupe du 159ème RAP plus des unités du génie et de soutien.

La Région Fortifié de Belfort (un temps connue sous le nom de 44ème CAF) dispose du 371ème RI (un régiment d’infanterie classique) et des Vème et VIème groupes du 159ème RAP.

Le 45ème CAF qui couvrait le Jura est dissous sans être remplacé ce qui laisse dubitatif bien des observateurs. Cet impair sera corrigé seulement au printemps 1944 quand deux bataillons alpins de forteresse supplémentaires, les 81ème et 91ème seront créés pour couvrir le massif jurassien avec pour appui un groupe d’artillerie du 159ème RAP ainsi que des unités de génie et de soutien logisique.

21-Armée de terre (75)

Les unités du génie

Si les unités d’infanterie, de cavalerie et d’artillerie sont plus connues du grand public, il ne faut pas laisser dans l’ombre le génie. Véritables serviteurs de l’ombre, ils permettent aux autres armes de briller, les sapeurs-mineurs se chargeant de préparer le terrain, de déminer les champs de mines, les pontonniers _ayant longtemps appartenu à l’arme de l’artillerie_ permettent aux chars et à l’infanterie de franchir les coupures humides.

On trouve des unités intégrées aux divisions de combat mais également des régiments du génie non endivisionnés.

Au sein des Divisions d’Infanterie et des Divisions Mécaniques (DLM et DCr), on trouvait en 1939, une compagnie de pionniers, une compagnie de sapeurs mineurs sans oublier des éléments intégrés aux régiments d’infanterie.

Entre 1944 et 1947, ces deux compagnies ainsi que la compagnie radio et la compagnie télégraphiste (ou une compagnie mixte) forment un bataillon du génie. A noter que les DC et les DLM ont un bataillon du génie organisé différement avec trois compagnies de sapeurs-mineurs et une compagnie d’équipages de pont.

Les numéros 1 à 8 sont attribués aux DLM, les numéros 9 à 14 aux Divisions Cuirassées, les numéros 15 à 22 sont ceux des bataillons du génie des DIM, de 23 à 31 on trouve les bataillons du génie des DI type Nord-Est, les bataillons 32 à 34 sont ceux des Divisions d’Infanterie Alpine.

Les quatre Divisions d’Infanterie Coloniale ont des bataillons numérotés 35 à 38, les Divisions d’Infanterie Nord-Africaine ont des bataillons numérotés 39 à 42, les deux Divisions Marocaines ont les 43ème et 44ème BG.

Enfin, on trouve de 45 à 52, les bataillons du génie des Divisions d’Infanterie d’Afrique puis de 53 à 65, les bataillons du génie des Divisions Légères d’Infanterie.

Pour ce qui est des régiments du génie, on trouve deux brigades et des régiments rattachés à la Réserve Générale.

-La Brigade des chemins de fer de Versailles dispose du 5ème régiment de sapeurs de chemin de fer de Versailles et le 15ème régiment de sapeurs de chemin de fer de Toul.

-La Brigade des télégraphistes de Paris dispose du 8ème régiment de sapeurs-télégraphistes à Versailles, le 18ème à Nancy, le 28ème à Montpellier et le 38ème à Montargis.

On trouve également sept régiments de réserve générale, des régiments de sapeurs-mineurs, le 1er stationné à Strasbourg, le 2ème à Metz, le 3ème à Arras, le 4ème à Grenoble, le 6ème à Angers, le 7ème à Avignon et le 10ème à Besançon.

La construction de la ligne Maginot entraina des investissements gigantesques en termes techniques, humains et logistiques. Le génie prit naturellement toute sa part puisque c’est cette arme qui assura la planification de la construction : études sur le terrain pour affiner le tracé, conception des ouvrages……. . De grands officiers comme les généraux Filloneau et Belhague ou le colonel Chauvineau participèrent aux débats qui agitèrent le microcosme militaire français à l’époque.

Trois organismes participent ainsi à la planification des travaux : la Section Technique du Génie (STG), l’ITTF (Inspection technique des travaux de fortification) ou encore le SMF (Service des matériels de fortifications). Sur le plan local, des directions de travaux et des chefferies sont mises en place pour relayer l’action de la CORF.

En 1932, au plus fort des chantiers de la «muraille de France», ce sont 220 officiers de génie qui travaillent de près ou de loin, sur la ligne Maginot sur un effectif total de 2087 officiers de l’autre arme savante soit près de 11% des officiers du génie que compte l’armée française.

L’année suivante, en 1933, les structures opérationnelles rendues nécessaires par l’armement des ouvrages nécessite une adaptation des structures du génie. Des compagnies de région fortifiée sont créées au sein des 1er, 2ème, 4ème régiments de sapeurs-mineurs, au 15ème  régiment de sapeurs de chemin de fer, aux 18ème et 28ème régiments de sapeurs-télégraphistes

A la mobilisation de septembre 1939, le 1er, le 2ème, le 3ème et le 10ème régiment du génie sont dissous pour former des bataillons de sapeurs mineurs appelés bataillons de génie de forteresse numérotés dans les séries 100 et 200. On trouve également des bataillons de sapeurs mineurs :

-Le Secteur Fortifié des Flandres (SFF) dispose du 174ème bataillon de sapeurs-mineurs

-Le Secteur Fortifié de l’Escaut dispose également de la 1ère compagnie du 212ème bataillon de sapeurs-mineurs

-Le Secteur Fortifié de Maubeuge dispose du 226ème bataillon du génie de forteresse

-Le Secteur Défensif des Ardennes/102ème DIF dispose du 227ème bataillon du génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié de Montmédy dispose du 211ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié de Crusnes/42ème Corps d’Armée de Forteresse dispose du 142ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié de Thionville dispose du 203ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié de Boulay dispose du 202ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié de Faulquemont dispose du 201ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié de la Sarre dispose du 208ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié de Rorbach dispose du 207ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié des Vosges/43ème Corps d’Armée de Forteresse dispose du 143ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié de Haguenau dispose du 206ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié du Bas-Rhin/103ème DIF dispose du 228ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié de Colmar/104ème DIF dispose de la 1ère compagnie du 229ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié de Mulhouse/105ème DIF dispose de la 1ère compagnie du 230ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortfifié d’Altkirch dispose du 205ème bataillon du génie de forteresse

-Le 45ème Corps d’Armée de Forteresse (45ème CAF) dispose de la 1ère compagnie du 145ème bataillon du génie de forteresse.

-Le Secteur Fortifié du Jura dispose du 213ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Défensif du Rhône dispose de deux sections du génie

-Le Secteur Fortifié de Savoie dispose du 214ème bataillon de sapeurs mineurs

-Le Secteur Fortifié du Dauphiné dispose du  216ème bataillon de génie de forteresse

-Le Secteur Fortifié des Alpes Maritimes dispose du 251ème bataillon de génie de forteresse

-La Corse dispose de la 16ème compagnie mixte du 7ème régiment du génie

Suite à la démobilisation, les bataillons du génie sont maintenus dans les différents secteurs, devenant tous des Bataillons de Génie de Forteresse. Ces bataillons sont organisés en un état-major, une compagnie hors-rang, deux compagnies de sapeurs-mineurs, une compagnie de sapeurs-électromécaniciens et une compagnie mixte de transmissions.

21-Armée de terre (68)

Les régiments d’artillerie lourde (RALH, RALT, RALP, RALVF)

Le premier conflit mondial à consacré la supériorité de l’artillerie française respectée par ses alliés et crainte par ses ennemis. Cette artillerie est pourtant entrée dans le conflit dans un état d’infériorité criant avec l’artillerie allemande.

Si le 75mm modèle 1897 était nettement supérieur au canon de 77 allemand et que le 105L modèle 1913S n’avait rien à envier à ses homologues ennemis, les autres pièces françaises étaient dépassées et le déficit en pièces lourdes était criant.

Le système D voit l’armée française dépouiller les forts littoraux et certains forts de Verdun de leurs pièces lourdes sans oublier la réutilisation de pièces de marine avec leurs servants dont un certain François Darlan, le futur amiral de la flotte. Ces expédients permettent à l’artillerie française de tenir la dragée haute à l’artillerie allemande en attendant l’arrivée de pièces neuves et modernes.

En septembre 1939, l’artillerie lourde française dispose de nombreux régiments avec des pièces hétéroclites, certaines anciennes et d’autres plus modernes.

Il existe des Régiments d’Artillerie Lourde Hippomobile (RALH), des Régiments d’Artillerie Lourde à Tracteurs (RALT), des Régiments d’Artillerie Lourde Portée (RALP), des Régiments d’Artillerie Lourde d’Armée (RALA), des Régiments d’Artillerie lourde sur Voie Ferrée (RALVF).

Les régiments d’artillerie lourde sont organisé en un état-major, une batterie hors-rang et deux, trois ou quatre groupes avec un état-major, une colonne de ravitaillement et trois batteries de quatre pièces.

Régiments d’Artillerie Lourde Hippomobile

Comme son nom l’indique, un régiment d’artillerie lourde hippomobile voit ses pièces et ses caissons tractées par de nobles destriers bien qu’il s’agisse plus de solides percherons que d’élégants pur-sangs plus à leur aise dans les unités montées.

Avant la mobilisation de septembre 1939, on trouve les RALH suivants, intégrés à la Réserve Générale :

-Le 11ème régiment d’artillerie lourde hippomobile colonial de Lorient est ensuite affecté au Corps d’Armée Colonial et dispose comme bien d’autres de deux groupes de 105L modèle 1913S et deux groupes de 155L modèle 1917.

-105ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Bourges et affecté ensuite au 3ème corps d’armée disposait de deux groupes de 105L modèle 1913S et deux groupes de 155L modèle 1917

-106ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné au Mans et affecté ensuite au 6ème corps d’armée disposait de deux groupe de 105L modèle 1913S et un groupe de 155L.

-109ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Châteaudun et affecté ensuite au 21ème corps d’armée disposait de  deux groupes de 105L modèle 1913S et de deux groupes de 155L modèle 1917.

-112ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Limoges et affecté au 12ème corps d’armée disposait de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-113ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Nîmes et affecté au 15ème corps d’armée disposait de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-115ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Castres et affecté au 16ème corps d’armée disposait de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-117ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Toulouse et affecté au 17ème corps d’armée disposait de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.
A la mobilisation d’août/septembre 1939, de nouveaux régiments d’artillerie lourde hippomobile sont mis sur pied :

-Le 110ème régiment d’artillerie lourde hippomobile colonial est mis sur pied par les CMA 31 et CMA 29 (Angoulême) et affecté au 10ème corps d’armée. Il disposait pour cela de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-Le 111ème régiment d’artillerie lourde hippomobile colonial est mis sur pied par le CMA 31 et affecté au 11ème corps d’armée. Il disposait de  deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-Le 114ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 14 de Lyon et affecté au 14ème corps d’armée. Il est équipé  de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-Le 116ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 13 d’Issoire et affecté au 13ème corps d’armée. Il est équipé de  de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-Le 118ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 38 de Rochefort et affecté au 18ème corps d’armée.  Il est équipé de  de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1918.

-Le 121ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 9 de Poitiers et affecté au 9ème corps d’armée.  Il est équipé de  de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1917.

-Le 141ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 9 de Poitiers et affecté au 6ème Corps d’Armée. Il est équipé de  de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1917.

-Le 142ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 3 de Caen et affecté au 20ème Corps d’Armée. Il dispose de deux groupes de 105L modèle 1913S.

-Le 143ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 38 de Rochefort et affecté au 42ème Corps d’Armée de Forteresse. Il dispose de deux groupes de 155L modèle 1917 et deux groupes de 105 de montagne qui en mars 1940 sont envoyés au Levant pour former le 352ème RA.

-Le 144ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 25 de Bourges et affecté au 43ème Corps d’Armée de Forteresse. Il dispose de deux groupes équipés de 155L modèle 1917.

-Le 145ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 4 du Mans et le CMA 404 de Chartres. Affecté au 18ème Corps d’Armée, il dispose de deux groupes de 105L modèle 1913S.

-Le 146ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 11 de Vannes. Il est affecté au 41ème Corps d’Armée de Forteresse, il dispose pour assurer sa mission de deux groupes de 105L modèle 1913S.

-Le 147ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 13 d’Issoire. Il est affecté au 45ème Corps d’Armée de Forteresse avec quatre groupes équipés de canons de 155L modèle 1918. Deux groupes vont former le 149ème RALH.

-Le 148ème régiment d’artillerie lourde hippomobile aurait du être mobilisé avec des canons de 105L modèle 1936S _le remplaçant du vénérable 105L modèle 1913_ mais cette mobilisation n’est pas menée.

-Le 149ème régiment d’artillerie lourde hippomobile à été créée à partir du 147ème RALH et formée au Levant de deux groupes de 155L modèle 1918.

Suite à la démobilisation menée à l’été 1940, les régiments d’artillerie lourde hippomobile d’active sont maintenus auxquels s’ajoute quatre régiments créés durant la guerre de Pologne en l’occurence le 149ème RALH au Levant et trois régiments de métropole en l’occurence les 114ème, 116ème et 118ème.

-Le 11ème régiment d’artillerie lourde hippomobile colonial de Lorient est ensuite affecté au Corps d’Armée Colonial et dispose comme bien d’autres de deux groupes de 105L modèle 1913S et deux groupes de 155L modèle 1917.

-105ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Bourges et affecté ensuite au 3ème corps d’armée disposait de deux groupes de 105L modèle 1913S et deux groupes de 155L modèle 1917

-106ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné au Mans et affecté ensuite au 6ème corps d’armée disposait de deux groupe de 105L modèle 1913S et un groupe de 155L.

-109ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Châteaudun et affecté ensuite au 21ème corps d’armée disposait de de deux groupes de 105L modèle 1913S et de deux groupes de 155L modèle 1917.

-112ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Limoges et affecté au 12ème corps d’armée disposait de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-113ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Nîmes et affecté au 15ème corps d’armée disposait de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-114ème RALH mis sur pied par le CMA 14 et affecté au 24ème Corps d’Armée durant la guerre de Pologne. Il est pérennisé après la démobilisation.
-115ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Castres et affecté au 16ème corps d’armée disposait de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-116ème RALH mis sur pied par le CMA 13 et affecté au 13ème Corps d’Armée durant la guerre de Pologne. Il est pérennisé après la démobilisation

-117ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Toulouse et affecté au 17ème corps d’armée disposait de deux groupes équipés de 105L modèle 1913S et de deux groupes équipés de 155L modèle 1877-14.

-118ème RALH mis sur pied par le CMA 38 de Rochefort et affecté au 18ème Corps d’Armée durant la guerre de Pologne. Il est pérennisé après la démobilisation
-149ème RALH : ce régiment est mis sur pied avec deux groupes du 147ème RALH et envoyé au Levant. Il est maintenu après la démobilisation.

Au niveau de l’équipement, les canons de 105L modèle 1913 sont progressivement remplacés par des 105L modèle 1936S alors que les canons de 155L modèle 1877-14 sont remplacés par des canons de 155L modèle 1917, modèle 1918 ou modèle 1945.

Tous les régiments d’artillerie lourde hippomobile en août 1948 disposent de deux groupes de 105 et de deux groupes de 155 à trois batteries de quatre pièces soit un total de 48 canons par régiments.

Lors de la mobilisation d’août/septembre 1948, les RALH dissous à l’été 1940 sont réactivés avec d’abord des pièces anciennes sorties des stocks (105L 13, 155L modèle 1877-14) puis des pièces plus modernes.
A noter que suivant une décision prise dès le 1er septembre 1948, il est prévu que les nouveaux groupes d’artillerie lourde mis sur pied après la mobilisation générale soit des groupes à tracteurs, l’objectif étant de parvenir à une motorisation complète de l’artillerie.