23-Armée de terre Ligne Maginot (9)

Sud-Est

Comme dans le nord-est, la Ligne Maginot Alpine est divisée en secteurs défensifs et en secteurs fortifiés.

-Dans le Secteur Défensif du Rhône, l’infanterie à déployé lors de la mobilisation de septembre 1939, une unité de mobilisation la 230ème demi-brigade alpine de forteresse (230ème DBAF) qui dispose de deux bataillons alpins de forteresse, les 179ème et 189ème BAF ainsi que le 199ème BCHM. A cela s’ajoute la 2ème compagnie du 440ème régiment de pionniers.

Impossible de laisser ce secteur sans troupes mais comme ailleurs, on réduit la voilure avec la mise en sommeil de la 230ème DBAF en décembre 1940, ne laissant actif que le 179ème bataillon alpin de forteresse pour assurer la garde des ouvrages en compagnie de la 2ème compagnie du 440ème régiment de pionniers, les 189ème BAF et 199ème BCHM (Bataillon de Chasseurs de Haute Montagne) étant mis en sommeil mais prêts à être mobilisés en cas de nouvelle menace italienne.

L’artillerie était représentée par la 1ère batterie du 164ème RAP, ce régiment est un régiment de mobilisation mais il est activé comme les deux bataillons d’infanterie pour maintenir une défense dissuasive. Ces moyens sont néanmoins réduits avec trois canons de 105mm et quatre canons de 155mm. Sur les deux sections de génie existantes à la mobilisation, une seule est maintenue.

-Dans le Secteur Fortifié de Savoie, les troupes déployées sont nombreuses avec pour l’infanterie, deux demi-brigades alpines de forteresse, la 16ème DBAF qui dispose de trois bataillons (70ème 80ème BAF 6ème BCM) et la 30ème DBAF qui dispose elle aussi de trois bataillons (71ème 81ème et 91ème BAF) auxquelles s’ajoutent deux compagnies de pionniers (2ème et 3ème compagnie du 440ème régiment).

Suite à la démobilisation, la 16ème DBAF est dissoute (ou plutôt mise en sommeil), ne laissant que la seule 30ème DBAF qui dispose alors de deux bataillons alpins de forteresse, les 70ème et 71ème BAF. A noter que les numéros 81 et 91 sont attribués aux deux bataillons alpins de forteresse attribués à la Région Fortifiée de Belfort. Les pionniers sont toujours présents après la démobilisation.

Mortier de 280C modèle 1914

Mortier de 280C modèle 1914

Après la démobilisation, le 154ème RAP maintien les trois groupes réduits à deux batteries. Le 1er groupe dispose de deux batteries de 75mm (huit canons), le 2ème groupe dispose de deux batteries équipées de canons de 105L modèle 1913 (huit canons) et le 3ème groupe dispose de deux batteries, une de quatre obusiers de 280mm et une de quatre canons de 220C modèle 1916.. Le génie conserve sur place le 214ème bataillon de sapeurs mineurs plus des unités de soutien.

 
-Comme le secteur fortifié de la Savoie, le Secteur Fortifié du Dauphiné dispose de deux DBAF, la 75ème DBAF qui dispose de quatre bataillons alpins de forteresse, les 72ème 82ème 92ème et 102ème alors que la 157ème DBAF ne dispose que de deux bataillons, les 73ème et 83ème BAF. A cela s’ajoute les 4ème et 5ème compagnie du 440ème régiment de pionniers.

Après la démobilisation, on ne maintient en ligne que la 157ème DBAF _la demi-brigade d’active_ avec les deux bataillons alpins de forteresse d’active, les 72ème et 73ème BAF plus le 83ème BAF qui devient un bataillon d’active.

Après la démobilisation, le 162ème RAP est dissous ne laissant dans le secteur que le 154ème RAP qui conserve ses trois groupes. Le génie à déployé le 216ème bataillon de génie de forteresse plus quelques unités de soutien.

-Le Secteur Fortifié des Alpes-Maritimes (SFAM) ne dispose plus à l’issue de la démobilisation que d’un bataillon alpin de forteresse ou une grande unité par sous-secteur, unité qui tient le secteur, unité souvent renforcée pour tenir compte de l’entretien et de la surveillance d’ouvrages non gardés en permanence.

C’est ainsi qu’on retrouve dans le sous-secteur Mounier le 74ème BAF (Bataillon Alpin de Forteresse), dans le sous-secteur Tinée-Vésubie, on trouve le 84ème BAF, une unité mobilisée à partir du 74ème BAF mais maintenue en ligne après l’automne 1940, le sous-secteur d’Authion est gardé par le 75ème BAF _une unité d’active_, le sous-secteur de Sospel est gardé par le 85ème BAF, une unité de mobilisation issue du 75ème BAF et le sous-secteur des Corniches est occupé après la démobilisation par le 76ème BAF _une unité d’active_.

En ce qui concerne l’artillerie, on trouve après démobilisation le seul 157ème RAP, les 158ème et 167ème RAP étant mis en sommeil à la différence du 251ème BGF qui reste en place.

Corse

Suite à la démobilisation, le dispositif défensif en Corse est constitué de deux régiments renforcés souvent appelés demi-brigade, la 373ème DBIA réduite à quatre bataillons et chargée de la défense du Nord de l’île, les autres unités étant dissoutes.

La défense du secteur sud est donc assuré par le 173ème RIA (également connue sous le nom de 173ème DBIA) en remplacement de la 363ème DBIA mise en sommeil.

Char léger modèle 1940R dit Renault R-40

Char léger modèle 1940R dit Renault R-40

L’arme blindée cavalerie déploie dans l’île de beauté en remplacement du 43ème Escadron de Mitrailleuses et engins du 10ème Dragon, un bataillon de chars de combat, le 30ème BCC équipé de Renault R-40 stationnés près de Bastia et un GRDI connu sous le nom de Groupement Motorisé de Corse équipé notamment de Hotchkiss H-39.

L’artillerie est représentée par le Groupement d’Artillerie Coloniale de Corse qui redevient 92ème Régiment d’Artillerie Coloniale à quatre groupes, deux équipés de canons de 75mm (le 1er à Bastia, le 2ème à Bonifaccio) et deux équipés de canons de 155mm courts (le 3ème à Ajaccio et le 4ème à Porto-Vecchio).

Tunisie

La défense de la Tunisie contre une éventuelle attaque italienne est assurée notamment par la Région Fortifiée du Sud-Tunisien (RFST) officiellement créée le 1er mars 1940 et qui va rester en place après la démobilisation avec des moyens réduits comme partout ailleurs.

Dans le secteur est, on trouve toujours le 5ème régiment de tirailleurs sénégalais (5ème RTS) qui est pérénnisé avec ses trois bataillons. Un temps régiment de mitrailleurs de position, il redevient un régiment de tirailleurs comme les autres

Dans le secteur ouest, nous trouvons le 32ème régiment de tirailleurs tunisiens (32ème RTT) qui lui aussi dispose de trois bataillons, le 1er à Aïn Tounine, le second à Gouabsia et le troisième à Toujane.

Le 35ème régiment de tirailleurs algériens (35ème RTA) est lui mis en sommeil, la défense de Gabès ne reposant plus que sur les épaules du 3ème bataillon du 1er régiment étranger d’infanterie.

La 1ère DBIL devenue la 5ème DLI à considérablement renforcé les possibilités de manoeuvres des forces françaises en Tunisie au détriment de la défense des avancées du sud qui en temps de paix repose sur le 274ème régiment de travailleurs pour l’entretien et la garde et sur le 441ème régiment de pionniers (un régiment à trois compagnies) pour une occupation régulière mais allégée des ouvrages.

La cavalerie ne dispose plus d’unités en défense/appui direct de la ligne Mareth.

L’artillerie est représentée par le 380ème régiment d’artillerie d’Afrique et le 388ème régiment d’artillerie de position de Tunisie. Après la démobilisation, seul le premier reste en service.

23-Armée de terre : Ligne Maginot (7)

La Corse

Les troupes chargées de la défense de Corse sont assez peu nombreuses en dépit d’une menace italienne évidente.

L’infanterie y déploie le 173ème RI, régiment de tradition issue du régiment Royal Corse, régiment bientôt renforcé par le 4ème bataillon du 28ème régiment de tirailleurs tunisiens puis successivement par le 4ème bataillon du 7ème régiment de tirailleurs marocains ainsi que les sixième bataillons des 3ème et 141ème régiments d’infanterie alpine.

L’artillerie est représentée en Corse par le groupement autonome d’artillerie coloniale de Corse (GAACC) bientôt complété par la 111ème batterie du 355ème RA qui allait former le coeur du 13ème groupe du 363ème Régiment d’Artillerie Lourde de Position.

Le génie est représenté en Corse par la 16ème compagnie mixte du 7ème régiment du génie

A la mobilisation en septembre 1939, le 4ème bataillon du 7ème RTM est remplacé par la 363ème demi-brigade d’infanterie alpine à quatre bataillons, la 363ème DBIA étant chargée de la défense du sud de l’île, défense renforcée par une série de casemates baptisés «Ligne Mollard» du nom du commandant des troupes chargées de la défense de la Corse.

Le secteur nord est occupé par le 373ème régiment d’infanterie alpine également connu sous le nom de 373ème DBIA, unité mobilisée sur place avec sept bataillons, la 373ème DBIA étant appuyée par la 18ème compagnie du 28ème RTT qui arme les ouvrages fortifiés alors que le 150ème régiment régional réduit à un bataillon devient le 150ème BR.

En décembre 1939, la 373ème DBIA, les bataillons d’instruction des 3ème et 141ème RIA et le 4ème bataillon du 7ème RTM sont redéployés sur le Continent.

La cavalerie est représentée sur l’île de Beauté par le 43ème Escadron de Mitrailleuses et engins du 10ème régiment de Dragon formé à la mobilisation à Maestrello. A terme, il est prévu qu’un ou plusieurs bataillons de chars de combat soient déployés sur l’île.

Le 15 octobre 1939 en pleine guerre de Pologne, les différentes unités d’artillerie présentes en Corse sont fusionnés en un 92ème RA qui devient groupement en janvier 1940.

 La Tunisie

La défense de la Tunisie contre une éventuelle attaque italienne est assurée notamment par la Région Fortifiée du Sud-Tunisien (RFST) officiellement créée le 1er mars 1940.

Dans le secteur est, on trouve le 5ème régiment de tirailleurs sénégalais (5ème RTS) qui dispose de trois bataillons (1er à Mareth, 2ème à Sadria et 3ème à Zarat). En septembre 1939, il est intégré à la 88ème DIA mais en mars 1940, il est affecté à la RFST comme régiment de mitrailleurs de position.

Dans le secteur ouest, nous trouvons le 32ème régiment de tirailleurs tunisiens (32ème RTT) qui lui aussi dispose de trois bataillons, le 1er à Aïn Tounine, le second à Gouabsia et le troisième à Toujane.

La défense de Gabès est assurée par le 35ème Régiment de Tirailleurs Algériens (35ème RTA) créé spécialement au printemps 1940. Il est appuyé par le 3ème bataillon du 1er régiment étranger d’infanterie.

La défense des avancées est assurée par la 1ère Demi-Brigade d’Infanterie Légère (1ère DBIL) qui dispose de deux bataillons d’infanterie légère, les 1er et 12ème BIL.

La cavalerie dispose du 4ème Régiment de Spahis Tunisiens alors que des unités supplétives sont également déployés dans cette région comme le goum motorisé de Tunisie, les 1er et 2ème groupe mixte du sud-Tunisien.

L’artillerie est représentée par le 380ème régiment d’artillerie d’Afrique et le 388ème régiment d’artillerie de position de Tunisie.