22-Armée de terre : armement et matériel (92) ordre de bataille (26)

Réserves métropolitaines

Préambule

A la mobilisation générale de septembre 1948, l’une des préoccupations du généralissime Villeneuve est de se ménager des réserves stratégiques.

Les troupes montant à la frontière doivent assurer la défense du territoire national, préter main forte aux alliés voir attaquer l’Allemagne et l’Italie ce qui nécessite d’importants moyens militaires mais gérer une masse aussi importante peu s’avérée compliquée.

Aussi, tirant les leçons de la guerre de Pologne, le «général Tornade» décide de nas déployer toutes ses troupes à la frontière et de conserver des division en réserve pour faire face à toutes les situations mêmes imprévues.

C’est ainsi que sur un arc de cercle allant de la Normandie à la Bourgogne, pas moins de seize divisions répartis en huit corps d’armée.

A cette masse déjà importante s’ajoute deux Divisions Légères d’Infanterie (D.L.I), la 1ère et la 11ème DLI, des divisions expéditionnaires destinés pour la première à intervenir en Scandinavie et la seconde dans les Balkans ainsi qu’une Armée polonaise composée de trois corps d’armée à trois divisions d’infanterie plus un corps de cavalerie composé de deux divisions blindées équipées de chars français notamment des Hotchkiss H-39, des Renault R-40 et des B1bis et ter.

B1ter

Le B1ter, dernier rejeton de la famille B1

14ème Corps d’Armée

-614ème régiment de pionniers

-14ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (14ème GRCA) équipé de chars légers Hotchkiss H-39 et d’automitrialleuses de découverte en attendant des automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P

-125ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (125ème RALT) disposant de deux groupes de 105mm équipé de canons de 105L modèle 1941T et de deux groupes de 155mm équipés de 155 GPF-T.

-Des unités du génie, du train, des transmissions, de l’intendance et du service de santé

-Le Groupe Aérien d’Observation n°514 (GAO-514) ne doit être placé sous le commandement du 14ème CA que si celui-ci est engagé au combat.

-La 3ème Division d’Infanterie Motorisée est une division d’active dont l’état-major est en temps de paix stationné à Amiens. Elle dispose de trois régiments d’infanterie de ligne (51ème, 67ème et 91ème RI), de deux régiments d’artillerie (42ème RAD et 242ème RALD), de la 603ème Batterie Divisionnaire AntiChar, du 603ème bataillon de défense antiaérienne, du 16ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

La 3ème DIM bénéficie du soutien du 6ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (6ème GRDI) équipé de chars légers FCM-42 et d’automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P.

-La 24ème Division d’Infanterie est une division de mobilisation, de série A qui dispose de trois régiments d’infanterie (50ème, 63ème et 78ème RI), de deux régiments d’artillerie (21ème RAD et 221ème RALD), de la 624ème Batterie Divisionnaire AntiChar, du 624ème bataillon de défense antiaérienne, du 97ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

15ème Corps d’Armée

-615ème régiment de pionniers

-15ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (15ème GRCA) équipé de chars légers Hotchkiss H-39 et d’automitrialleuses de découverte en attendant la disponibilité d’automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P.

-141ème Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile (141ème RALH) avec deux groupes de 105L modèle 1941T et deux groupes de 155L modèle 1945S.

-Des unités du génie, du train, des transmissions, de l’intendance et du service de santé

-Le Groupe Aérien d’Observation n°515 (GAO-515) ne doit être placé sous le commandement du 15ème CA que si celui-ci est engagé au combat.

-Les deux divisions d’infanterie de ce CA étant des divisions d’infanterie coloniale d’active, le 15ème CA est aussi connu sous le nom de 2ème Corps d’Armée Colonial (2ème CA-Col) bien que cette dernière appélation ne soit pas officielle mais officieuse.

-La 2ème Division d’Infanterie Coloniale est une division d’active dont l’état-major est installé en temps de paix à Toulon.

Elle dispose de trois régiments d’infanterie, le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc (RICM), du 4ème régiment de tirailleurs sénégalais, du 8ème régiment de tirailleurs sénégalais; de deux régiments d’artillerie (2ème RAC et 202ème RALC), de la 2ème batterie antichar divisionnaire coloniale, du 2ème bataillon de défense antiaérienne coloniale, du 36ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

Elle bénéficie également du soutien du 72ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (72ème GRDI) qui dispose de chars légers AMX-42 et d’automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P.

-La 4ème Division d’Infanterie Coloniale est une division d’active dont l’état-major est installé en temps de paix à Toulouse.

Elle dispose d’un régiment européen, le 2ème régiment d’infanterie coloniale et deux régiments «indigènes», les 16ème et 24ème régiments de tirailleurs sénégalais, deux régiments d’artillerie les 12ème RAC et 212ème RALC, de la 604ème Batterie Divisionnaire Antichar Coloniale, du 604ème bataillon de défense antiaérienne colonial, du 39ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

Elle bénéficie également du soutien du 74ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (74ème GRDI) qui dispose de chars légers Hotchkiss H-39 et d’automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P.

21-Armée de terre (12)

Régiments d’infanterie coloniale (R.I.C)

Les troupes dites coloniale regroupent plusieurs réalités. Nous venons de voir les régiments de tirailleurs qui appartiennent à la Coloniale. A part leur encadrement, ils sont formés d’indigènes qu’ils soient sénégalais (en réalité de toute l’Afrique Noire), algériens, marocains, tunisiens, malgaches ou indochinois.

L’autre versant de la Coloniale se sont les régiments coloniaux qui sont eux formés d’engagés métropolitains qui ne doivent eux pas être confondus avec les troupes de l’Armée d’Afrique comme les zouaves ou les chasseurs d’Afrique.

Les troupes coloniales ont pour origine les compagnies ordinaires de la mer créées par le cardinal de Richelieu pour fournir de l’infanterie aux navires de la marine royale et ainsi participer à l’arbordage des navires ennemis.

Surnomés marsouins (et bigors pour les artilleurs), les fantassins de la marine participe à la guerre franco-allemande de 1870 au sein de la Division Bleue. Ce conflit terminé, l’infanterie de marine participa aux conquêtes coloniales en Afrique et en Asie.

En 1872, on trouvait quatre régiments d’infanterie de marine en métropole, des régiments logiquement basés dans les bases de la Royale, le 1er étant stationné à Cherbourg, le 2ème à Brest, le 3ème à Rochefort et le 4ème à Toulon.

En 1890, les régiments de métropole se dédoublent, le 5ème et le 6ème RIM étant basés à Lyon, le 7ème à Bordeaux et le 8ème à Toulon. On trouve également quatre régiments en Indochine (9ème à Hanoï, le 10ème à Haïphong, le 11ème et le 12ème à Saïgon). De nouveaux régiments sont régulièrement créés pour faire face aux besoins de la conquête coloniale

Le 7 juillet 1900, une loi est promulguée faisant passer ces troupes dans le giron du Ministère de la Guerre, les Troupes de Marine prennent le nom de Troupes coloniales.

Placé sous l’autorité de la 8ème direction du ministère de la guerre (7 janvier 1901), les troupes coloniales sont cependant placées sous l’autorité du ministère des Colonies quand elles sont déployées dans l’Empire.

En 1902, le nombre de régiments d’infanterie coloniale passe à 24 régiments avant de bientôt retomber à vingt et un suite à des dissolutions.

Si les régiments dans l’Empire restent indépendants, les douze régiments d’infanterie coloniale stationnés en métropole forment trois divisons d’infanterie coloniale à deux brigades de deux régiments d’infanterie coloniale chacune, ses trois divisions formant un corps d’armée colonial.

Durant le premier conflit mondial, les troupes coloniales écrivent avec leur sang les plages les plus glorieuses notamment dans la boue des tranchées.

Avec le deuxième empire du monde derrière l’Empire britannique, les troupes coloniales sont plus que jamais nécessaires et comme avant le premier conflit mondial, elles sont à la fois stationnées en métropole et dans l’Empire. Ainsi en septembre 1939, la Coloniale affiche pour ces régiments d’infanterie le visage suivant :

-Le 1er régiment d’infanterie coloniale (1er RIC) stationné à Paris est intégré à la 3ème DIC

-Le 2ème régiment d’infanterie coloniale (2ème RIC) stationné à Brest est intégré à la 4ème DIC

-Le 3ème régiment d’infanterie coloniale (3ème RIC) stationné à Bordeaux est intégré à la 1ère DIC

-Le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc (R.I.C.M) stationné à Aix appartient lui à la 2ème DIC

-Le 9ème régiment d’infanterie coloniale est déployé en Indochine

-Le 11ème régiment d’infanterie coloniale est déployé en Indochine

-Le 16ème régiment d’infanterie coloniale est déployé en Chine

-Le 21ème régiment d’infanterie coloniale (21ème RIC) stationné à Paris appartient à la 3ème DIC

-Le 23ème régiment d’infanterie coloniale (23ème RIC) stationné à Paris appartient à la 3ème DIC.

-le bataillon autonome d’infanterie coloniale est stationné à Ouezzan au Maroc

-Le bataillon de marche d’infanterie coloniale stationné au Levant devient peu après la mobilisation le 24ème régiment de marche d’infanterie coloniale puis en 1944, le 24ème régiment d’infanterie coloniale. Il intégre ensuire la 191ème DIA qu’il forme avec le 12ème RTT (le 16ème RTT qui appartenait à la division à été dissous quand les DIA ont été reformés sur le mode DLI à deux RI.)

-Le bataillon d’infanterie coloniale de l’AOF est déployé au Sénégal

-103ème bataillon de marche d’infanterie coloniale stationné en Chine

-104ème bataillon de marche d’infanterie coloniale stationné en Chine

-108ème bataillon de marche d’infanterie coloniale stationné en Chine

-Le 10ème régiment mixte d’infanterie coloniale est stationné en Indochine

-Le19ème régiment mixte d’infanterie coloniale est stationné en Indochine

-Quatre compagnies mixtes d’infanterie coloniale basée à Fort de France, à Camp Jacob (Guadeloupe), à Cayenne et à Papeete.

La situation évolue entre septembre 1939 et septembre 1948. La compagnie mixte d’infanterie coloniale stationnée à Fort de France devient le 12ème régiment d’infanterie coloniale qui dispose de deux bataillons plus un troisième activé à la mobilisation.

La compagnie mixte stationnée à Camp Jacob en Guadeloupe devient un bataillon mixte d’infanterie coloniale.

La compagnie mixte stationnée à Cayenne en Guyane est complétée en 1945 par un bataillon de tirailleurs sénégalais de Guyane.

La compagnie mixte stationnée à Papeete devient un bataillon appelé le 1er bataillon d’infanterie coloniale du Pacifique.

-Un régiment d’infanterie coloniale du Pacifique est créé en septembre 1945 avec un recrutement chez les caldoches alors qu’un temps il fût prévu que le régiment soit mixte. Ce régiment reçoit en juin 1948 le n°1 pour prévoir la création éventuelle d’autres régiments de ce type.

A la mobilisation générale d’août 1948, trois nouvelles divisions d’infanterie coloniale sont mises sur pied, les 5ème, 6ème et 7ème DIC.

Trois nouveaux régiments d’infanterie coloniale sont ainsi créés, le 1er régiment d’infanterie coloniale donne naissance au 4ème RIC qui intègre la 5ème DIC en compagnie des 11ème et 21ème RTS, le 2ème RIC donne naissance au 5ème RIC qui intègre la 6ème DIC en compagnie des 19ème et 22ème RTS alors que le 3ème RIC donne naissance au 7ème RIC qui intègre la 7ème DIC en compagnie des 20ème et 25ème RTS.