Le Conflit (58) Europe Occidentale (24)

Groupes/Corps Francs et Duels d’artillerie

Dès la fin du mois d’août les ouvrages de la ligne Maginot en sommeil/veille depuis 1940 sortent de leur torpeur pour protéger la France d’une attaque surprise des allemands.

Comme on craint que les allemands n’attaquent immédiatement pour empêcher la montée en puissance de la «Muraille de France» dès la fin du mois d’août la frontière est fermée, surveillée plus que protégée par des gardes-frontières.

Ces hommes sont issus des villages situés entre la frontière et la ligne Maginot. Ils rejoignent aussitôt les cadres des Groupes Frontaliers (GF), cadres issus de la Garde Républicaine Mobile (GRM) issus des légions de la GRM venant des 15ème, 16ème et 17ème régions militaires (Chalons en Champagne, Strasbourg et Metz).

Ces gardes-frontières vont patrouiller sur la frontière servant de sonnette, n’ayant pas à s’employer contre les allemands. De toute façon armés uniquement de pistolets et de mousquetons ils ne pouvaient pas faire grand chose. Même chose pour les Grenzschutzen côté allemand.

Dès la mi-septembre, le dispositif Maginot est suffisament puissant pour repousser une attaque allemande sans compter que les unités de campagne sont presque toutes en place. Les hommes rejoignent des régiments territoriaux, les cadres de la GRM des unités chargés du maintien de l’ordre sur les arrières des armées.

Les villages situées à la frontière c’est à dire devant la ligne Maginot sont évacués, les populations transférées dans le sud-ouest.

Un gigantesque no man’s land sépare les deux lignes fortifiées, un espace où l’homme est encore présent sous la forme de patrouilles côté allemand et de groupes francs côté français.

Il s’agit d’éviter que l’ennemi ne s’installe dans cet espace, ne prenne trop ses aises et se facilite ainsi la tâche en cas d’attaque.

Ces groupes/corps francs sont généralement composés d’un capitaine, d’un lieutenant lui servant d’ajoint, d’un médecin (les combats entre patrouilles vont permettre à la médecine de guerre de faire de gros progrès permettant l’invention de techniques qui bien plus tard allaient sauver des vies), de huit sous-officiers et de trente à quarante soldats.

L’armement varie lui aussi beaucoup entre les unités, chaque groupe franc adaptant ces armes à son contexte/cadre d’emploi. Le plus souvent on trouve quatre à six fusils-mitrailleurs, des fusils semi-automatiques ou des mousquetons, des pistolets ou des révolvers, des pistolets mitrailleurs, des fusils à grenade VB et même des mortiers légers de 60mm.

Chaque patrouille se composait généralement d’un chef de patrouille disposant d’un revolver et/ou d’un pistolet mitrailleur, d’un tireur de précision avec fusil semi-automatique à lunette, un tireur de grenades VB et cinq patrouilleurs disposant d’un mousqueton ou d’un pistolet mitrailleur, de grenades, tous possédant des armes blanches à profusion qu’elles soient réglémentaires ou non.

L’équipement individuel est modifié pour obtenir un confort maximum et surtout réduire le bruit, augmenter pour utiliser un anachronisme la «furtivité».

Par exemple les effets des troupes motorisées (casque à bourrelet, salopette, veste en lin……) étaient très appréciées plutôt que les effets standards jugés inadaptés aux patrouilles et à la guerre de mouvement et ceux en dépit d’efforts importants réalisés dès la fin des années trente et surtout après 1940.

On ne compte plus les micro adaptations locales qui font encore aujourd’hui les délices des amateurs d’uniformologie.

En face les allemands vont engager des unités semblables appelées Stosstruppe.

Dès le début le Groupe d’Armées n°2 aiguillonné par le général Villeneuve fait preuve de dynamisme et d’agressivité avec des patrouilles de combat qui débouchent souvent sur des accrochages plus ou moins prolongés, plus ou moins violents avec l’ennemi.

Si certains combats n’opposent que les patrouilles engagées de part et d’autre, d’autres voient l’engagement de moyens plus importants comme l’artillerie lourde et l’aviation. Cependant les combats ne dégénèrent pas en une attaque d’ampleur car aucun des belligérants n’y à vraiment intérêt.

Composés généralement des meilleurs soldats du régiment, les groupes francs devait mener patrouilles de reconnaissance et coup de main, renounant avec les patrouilleurs et autres nettoyeurs de tranchée de l’autre guerre.

Ils devaient également soutenir et aider les avant-postes des troupes de ligne situées devant les ouvrages de la Ligne Maginot.

La mise en place de ce type d’unité ne faisait pas forcément l’unanimité à la fois pour des raisons politiques (crainte de créer des prétoriens amateurs de putsch) et pratiques (crainte de perdre les meilleurs soldats du régiment, démotiver les autres et en payer le prix en cas d’offensive ennemie).

Le général Villeneuve appuya toutes les initiatives pour «embêter» au maximum les allemands quitte à déclencher une offensive même si le Général Tornade était convaincu que les allemands n’allaient pas attaquer massivement pour un affrontement entre patrouilles.

Si la mise sur pied de groupes francs par les unités de campagne paraissait évident, la mise en place de telles unités par les RIF semblait moins évident de prime abord.

Ce fût pourtant le cas avec des patrouilles menées par ces «fantassins du béton» qui montraient qu’ils n’étaient vissées à leurs ouvrages et qu’ils pouvaient combattre comme n’importe quelle unité d’infanterie de l’armée française.

Du 5 septembre 1948 au 10 mai 1949 de nombreux incidents ont eu lieu dans les secteurs fortifiés couverts par le GA n°2, les secteurs tenus par la 3ème, la 4ème, la 6ème et la 8ème Armée ce qui représentait un total de treize corps d’armée (plus un quatorzième le 27ème CA en réserve pour une intervention en Suisse).

Chaque corps d’armée couvrait un ou deux secteurs fortifiés, secteurs fortifiés devenus pour certains des DIF ou Divisions d’Infanterie Fortifiées (DIF).

Naturellement tous les SF/DIF ne sont pas sur le même plan, certains étant marqués par davantage d’incidents, de combats que d’autres. Les plus exposés étant ceux de Faulquemont, de Sarre, de Rorbach tenus respectivement par le 4th British Corps, le 24ème Corps d’Armée et le 8ème Corps d’Armée.

C’est dans ces secteurs qu’ont eu lieu les combats les plus importants, les escarmouches les plus importantes. Les pertes ont été lourdes des deux côtés, les alliés souffrant du goût immodéré des allemands pour les mines antipersonnelles et pièges divers, les allemands découvrant le goût des alliés et notamment de ces «maudits français» pour le corps à corps où il était plus facile d’utiliser le couteau, le pistolet ou la grenade que le pistolet mitrailleur et a fortiori le mousqueton.

Je vais donc d’aborder des combats dans ce secteur avant de parler des autres secteurs concernés par les menées allemandes et la riposte alliée.

Commençons d’abord par la 3ème Armée qui couvrait les secteurs fortifiés de Crusnes et de Thionville (7ème CA), du Boulay (23ème CA), de Faulquemont (4th British Corps) et de la Sarre (24ème CA). Elle concentre deux des secteurs les plus exposés parmi ceux listés ci-dessus.

Le Secteur Fortifié de Faulquemont est couvert par le 4ème Corps d’Armée britannique qui comprend deux divisions d’infanterie, la 51th Highland Division et la 58th Northumbrian Division sans oublier différentes unités d’appui.

Les tommies s’appuient sur les unités du SF de Faulquemont qui comprend deux régiments d’infanterie de forteresse (146ème 156ème RIF), une compagnie de pionniers (5ème Compagnie 400ème régiment de pionniers), d’un régiment d’artillerie (163ème RAP) disposant de deux groupes de 75mm, un groupe de 155C Saint Chamond et un groupe de canons de 155L, d’un deuxième régiment d’artillerie le 39ème RAMF qui comprend deux groupes de 75mm, un groupe de 155mm court et un groupe antichar de 47mm. Le 201ème bataillon de génie de forteresse qui prend sous son aile une compagnie télégraphiste et une compagnie radio ferme le ban.

Comme nous le savons la décision de confier aux britanniques une partie de la défense de la France avait suscité quelques polémiques vites éteintes par la puissance du symbole que cela représentait.

Certaines mauvaises langues avaient émis des doutes en disant que les anglais y avait envoyé une seule division anglaise et que l’autre était écossaise.

Ces sarcasmes sont vite éteints par le sang que versent les tommies lors des premières escarmouches dans le no man’s land, les premières victimes de mines antipersonnelles, de tireurs isolés ou d’embuscade.

Commençons par nos amis écossais de la Auld Alliance, la 51st Highland Division qui comme toutes les autres divisions d’infanterie britanniques ne comprend pas des régiments divisés en compagnies mais des brigades divisés en bataillons :

-La 152e brigade comprend le 2e bataillon, The Seaforth Highlanders, le 4e bataillon, The Seaforth Highlanders et 4e bataillon, The Queen’s Own Cameron Highlanders

-La 153e brigade comprend le 4e bataillon, The Black Watch, le 1er bataillon, The Gordon Highlanders et le 5e bataillon, The Gordon Highlanders

-La 154e brigade comprend le 1er bataillon, The Black Watch, le 7e bataillon, The Argyll and Sutherland Highlanders et le 8e bataillon, The Argyll and Sutherland Highlanders.

Suite à un accord avec les unités de forteresse, les britanniques ont organisé des avant-poste sur la frontière allemande, avant-poste régulièrement visités par des patrouilles.

Ces détachements d’une semaine en avant-poste n’étaient pas aimés par les soldats qui craignaient toujours d’être attaqués par les Huns _le surnom péjoratif donné aux allemands par les anglais équivalent de notre fridolin_ et d’être totalement submergés avant l’arrivée de renforts.

Certes les français leur promettait un soutien d’artillerie rapide et efficace mais nombre d’écossais et d’anglais étaient sceptiques et dubitatifs.

Dans un premier temps ils furent confortés avec plusieurs appuis inefficaces voir meurtriers avec des tirs amis en raison de problèmes de coordination. Peu à peu néanmoins les alliés ont pu s’accorder et trouver la bonne carburation.

Le dispositif fût également repensé, certains avant-poste trop exposés ou trop difficiles à défendre furent abandonnés. Cela ne voulait pas dire que les allemands pouvaient occuper le terrain, la zone était minée ou battue par l’artillerie de manière quotidienne de façon à faire comprendre aux allemands qu’installer un PO ou un AP ici serait une perte de temps et de moyens.

La division écossaise arrive sur place à la fin du mois de septembre 1948 et s’installe immédiatement à l’arrière de la Ligne Maginot avant d’installer dans le no man’s land les fameux avant-poste qui vont générer des combats avec les Stosstrups.

Plusieurs combats, plusieurs incidents ont lieu, le plus grave datant du 6 octobre quand un avant-poste tenu par le 1er bataillon du Black Watch est emporté par un assaut allemand en bonne et due forme qui fait un temps craindre l’attaque avec un grand A. Si les allemands ont perdu 8 soldats plus douze blessés, les écossais ont perdu dix-neuf hommes (douze tués et sept prisonniers).

Ce n’est heureusement pas le cas, l’avant-poste étant repris quatre jours plus tard par un assaut mené par les écossais soutenus par l’artillerie de la ligne Maginot et par les canons de 155mm du 163ème RAP.

La 58th Northumbrian Division connait également des combats contre les allemands mais les assauts n’ont pas été aussi violents, le combat le plus important ayant eu lieu le 14 novembre 1948 quand une patrouille tombe dans une embuscade provoquant la mort de neuf soldats plus quatre disparus et quatre prisonniers. En représailles l’artillerie de la Ligne Maginot ouvre le feu sur le secteur.

Le Secteur Fortifié de la Sarre est couvert par la 24ème Corps d’Armée (24ème CA) qui comprend notamment deux divisions d’infanterie de ligne, les 26ème et 42ème DI sans oublier des unités d’appui et de soutien, je renvoie le lecteur aux parties consacrées à l’ordre de bataille pour cela.

Le SF-Sarre comprend de nombreuses unités de combat peut être pour compenser l’absence d’ouvrages puissants, la région étant sous mandat français jusqu’en 1935 date de son rattachement à l’Allemagne. Et à cette époque l’heure était plutôt à la mécanisation et à la motorisation qu’à la bétonisation. Certes quelques ouvrages ont été construits rien d’ultra-puissant.

On trouve le 133ème RIF, les 69ème 82ème et 174ème RMIF (Régiments de Mitrailleurs de l’Infanterie de Forteresse), les 41ème et 51ème RMIC (Régiments de Mitrailleurs de l’Infanterie Coloniale), le tout appuyer par deux régiments d’artillerie (166ème RAP et 49ème RAMRF) et le 208ème BGF.

Les fantassins et les mitrailleurs sont donc ouvert par un premier régiment d’artillerie qui comprend un groupe de canons de 75mm et de 155C Saint-Chamond, un groupe équipé de canons de 75mm et de 155mm long et un groupe équipé de pièces dites lourdes (120mm, 220mm et 280mm). Le second régiment comprend deux groupes de 75mm et un groupe de 155mm court, ce régiment ayant été créé à partir du premier à la mobilisation.

La 26ème DI comprend trois régiments d’infanterie (86ème, 98ème et 105ème RI) alors que la 42ème DI (80ème RIA, 94ème et 151ème RI), chaque régiment mettant sur pied un groupe/corps franc avec des volontaires.

Les corps francs vont mener des patrouilles, des coups de main et même quelques raids sur le territoire allemand pour maintenir la pression et empêcher les allemands de sentir à l’aise devant leur «Mur de l’ouest».

Naturellement ces combats font des morts, la 26ème DI perdant neuf hommes lors d’un seul engagement en Sarre où le corps franc du 86ème RI avait pénétré pour une patrouille agressive le 14 octobre 1948.

Deux patrouilles du corps franc tombent dans des embuscades bien préparées par des allemands aux aguets et/ou bien renseignés. En dépit d’une vigoureuse réaction de l’artillerie du secteur, neuf soldats sont tués et sept fait prisonniers, seuls huit soldats rentrant à leur base. Autant dire que pendant quelques temps le groupe franc du 86ème RI à été mis hors de combat.

La 42ème DI connait également des difficultés au cours de plusieurs incidents le plus grave ayant lieu le 4 mars 1949 quand un avant-poste est attaqué. Huit soldats du 80ème RIA sont tués, les autres tiennent mais doivent se replier après le tir de couverture déclenchée par les canons de 155mm long du 166ème RAP.

L’avant-poste est occupé par les allemands jusqu’au 17 mars quand un assaut mené par le 80ème RIA récupère la position qui sera sérieusement renforcée, dissuadant les allemands de lancer de nouveaux coups de sonde. Il sera toujours temps de l’occuper ou de balayer quand l’offensive avec un grand O sera déclenchée.

Le Secteur Fortifié de Rorbach est couvert par la 8ème Corps d’Armée (8ème CA) qui comprend la 45ème Division d’Infanterie (45ème DI) et la 2ème Division d’Infanterie Polonaise (2ème DIP).

La 45ème DI comprend trois régiments d’infanterie de ligne (31ème, 85ème et 113ème RI) alors que la 2ème DIP comprend les 4ème, 5ème et 6ème RIP (Régiments d’Infanterie Polonaise) également connu sous les noms respectivement de 1er, 2ème et 3ème régiments de chasseurs.

Les six régiments d’infanterie du 24ème CA mettent donc sur pied des groupes francs qui vont mener des patrouilles et des coups de main, les polonais se montrant particulièrement agressifs, des «semi-déments» dira le colonel Peyrolle du 85ème RI qui avait accompagné un group franc du 3ème régiment de chasseurs comme observateur.

Les pertes sont naturellement lourdes avec une telle attitude agressive mais en face les allemands ont mangé cher comme on dit avec de nombreux accrochages, des secteurs que parait-il les allemands évitaient soigneusement.

Il y à également eu des combats sont des avant-poste, les polonais du 1er régiment de chasseurs perdant l’un de leur avant-poste, les dix hommes présents étant tous tués, les allemands racontant que le dernier survivant dégoupilla une grenade quand quatre landser pénétrèrent dans l’avant-poste. Si les allemands avaient des doutes sur la détermination sur les alliés et notamment les polonais ces doutes ont été balayés le 7 octobre 1948.

la 45ème DI à aussi connu des pertes sensibles le 113ème RI perdant le 24 octobre 1948 douze hommes lors de l’assaut d’un observatoire qui comprend un avant-poste emporté une semaine plus tôt. L’attaque menée sans renseignement frais en utilisant les mêmes tactiques et les mêmes régles d’engagement.

Le groupe franc engagé fût d’abord attaqué au mortier avant que les mines antipersonnelles n’alourdissent la note du boucher. L’attaque fût abandonnée mais le groupe franc durant son repli va conserver sa cohésion ce que tout le monde salua.

Dans les autres secteurs des affrontements ont eu lieu mais ils n’ont pas atteint l’intensité des trois secteurs sus-nommés. Ce qui est sur c’est que cela créa du ressentiment, de l’aigreur et de la haine, comptes qui seront réglés lors de l’opération TIGER.

Autre affrontement sur la frontière orientale les duels d’artillerie engageant des pièces plus ou moins lourdes que ce soit celles des RAP (Régiments d’Artillerie de Position), des RAMF (Régiments d’Artillerie Mobile de Forteresse) ou des RARF (Régiments d’Artillerie de Région Fortifiée) voir des RALVF (Régiments d’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée), un rassemblement de pièces plus ou moins (plutôt plus que moins) anciennes (même si la Pax Armada à permis la mise à retraite de certaines antiquités).

Ces affrontements vont également engager certains ouvrages munis de canons, d’obusiers et de mortiers.

Le contexte pouvait varier. Généralement c’était un affrontement entre patrouilles et des tirs déclenchés par l’un ou par l’autre ou encore par les deux pour permettre à son unité de dégager et de se replier.

A cela s’ajoutait des tests de la détermination ennemie ou des tirs préventifs sur des préparatifs d’attaque jugés suffisamment sérieux pour justifier un tel engagement qui pouvait faire boule de neige ou qui pouvait permettre à l’ennemi d’affiner sa connaissance du dispositif ennemi.

Dans l’ensemble ces engagements ont fait peu de dégâts, quelques pièces sont détruites de part et d’autre mais par exemple aucun bloc d’artillerie de la Ligne Maginot ne fût neutralisé par l’artillerie allemande y compris les pièces sur voie ferrée déployée par la Heer.

24-Armée de l’air (37)

2ème Zone Aérienne Militaire (2ème Z.A.M)

-La 2ème ZAM dispose du 12ème district qui correspond à la 12ème RM, du 15ème district qui correspond à la 15ème RM, du 16ème district qui correspond à la 16ème RM et du 17ème district qui correspond à la 17ème RM.

-Bases aériennes du 12ème district aérien militaire

-Base aérienne 102 de Dijon

-Base aérienne de Luxeuil qui reçoit en 1944 le numéro 149

-Base aérienne de Dôle qui reçoit en 1944 le numéro 150

-Plate-forme opérationnelle de Chissey-sur-Loue pérénnisé après la démobilisation, devenant la base aérienne 183

-Plate-forme opérationnelle de Lure-Malbouhans désactivée en août 1940 mais réactivée en septembre 1948 sous le nom de base aérienne 184

-Plate-forme opérationnelle de Chamblay désactivée à l’été 1940, réactivée en août 1948, devenant en septembre, la base aérienne 239

-Bases aériennes du 15ème district aérien militaire

-Base aérienne 111 de Mourmelon

-Base aérienne 112 de Reims

-Base aérienne de Troyes-Barberey qui reçoit en 1944 le numéro 152

-Base aérienne de Chaumont-Sémoutiers qui reçoit en 1944 le numéro de 156

-Base aérienne de Vouques qui reçoit en 1944 le numéro 189

-Base aérienne de Vitry le François qui reçoit en 1944 le numéro 157

-Base aérienne 138 de Romilly

-Plate-forme opérationnelle de Saint-Dizier maintenue en activité réduite de septembre 1940 à juin 1948 date de son activation sous le nom de base aérienne 192.

-Plate-forme opérationnelle de la Perthe mise en sommeil en août 1940 avec un détachement de gardiennage fournit par la B.A 138. Réactivée dès juillet 1948 avec le nom de base aérienne 191.

-Plate-forme opérationnelle de Wez-Thuizy désaffectée en septembre 1940 mais réactivée en juin 1948 avec le numéro 171.

-Plate-forme opérationnelle de Suippes maintenue en activité réduite de 1940 à 1948 date elle devient une base majeure avec le numéro 172

-Plate-forme opérationnelle de Châtel-Cléhéry désaffectée en septembre 1940 mais réactivée en septembre 1948 comme base aérienne avec le numéro 177.

-Plate-forme opérationnelle de Anglure-Vouarces désaffectée en septembre 1940 mais réactivée en septembre 1948 comme base aérienne avec le numéro 179

-Plate-forme opérationnelle de Challerange désaffectée en septembre 1940 mais réactivée en août 1948 avec le nom de base aérienne 190

-Plate-forme opérationnelle de Tournes-Belval désactivée en juillet 1940. Réactivée à l’été 1948 dans le cadre des préparatifs préliminaires de mobilisation, elle devient la base aérienne 233 en septembre.

-Plate-forme opérationnelle d’Attigny désactivée en juillet 1940. Elle est réactivée en juillet 1948 et devient la base aérienne 235 en septembre.

-Bases aériennes du 16ème district aérien militaire

-Plate-forme opérationnelle de Belfort pérénisée après la démobilisation, recevant le nom de base aérienne 193.

-Base Aérienne 244 de Strasbourg-Entzheim créée en septembre 1947 sur une partie de l’emprise de l’aéroport créé en 1935.

-Bases aériennes du 17ème district aérien militaire

-Base aérienne 121 de Nancy-Essey

-Base aérienne de Toul-Ochey qui en 1944 reçoit le numéro 159

-Base aérienne 138 de Metz-Frescaty

-Base aérienne 151 de Metz-Chambières

-Base aérienne 154 d’Epinal

-Plate-forme opérationnelle de Toul-Croix de Metz qui devient la base aérienne 160 en 1944

-Plate-forme opérationnelle de Xaffevilliers désaffectée en août 1940, réactivée à la mobilisation où elle devient la base aérienne 173

-Plate-forme opérationnelle de Velaine en Haye près de Nancy est désaffectée en août 1940. Elle est réactivée en août 1948 pour déconcentrer les forces stationnées à Nancy et recevant le numéro 180.

-Plate-forme opérationnelle de Martigny-les-Gerbonvaux au sud de Toul est désaffectée en août 1940. Elle est réactivée en août 1948 pour déconcentrer les forces stationnées à Toul et recevant le numéro 181.

-Plate-forme opérationnelle de Neufchâteau au sud de Toul (entre Toul et Martigny-les-Gerbonvaux) est désaffectée en août 1940. Elle est réactivée en août 1948 pour déconcentrer les forces stationnées à Toul, recevant à cette occasion le numéro 182.

-Plate-forme opérationnelle de Stenay désactivée à l’été 1940, réactivée en août 1948, devenant en septembre, la base aérienne 234.

-Plate-forme opérationnelle de Spincourt désactivée à l’été 1940, réactivée en août 1948, devenant en septembre, la base aérienne 236

-Plate-forme opérationnelle d’Etain désactivée à l’été 1940, réactivée en août 1948, devenant en septembre, la base aérienne 237

-Plate-forme opérationnelle de Mars-le-Tour désactivée à l’été 1940, réactivée en août 1948, devenant en septembre, la base aérienne 238

-Plate-forme opérationnelle d’Adelot désactivée à l’été 1940, réactivée en août 1948, devenant en septembre, la base aérienne 240

-Plate-forme opérationnelle de Delme désactivée à l’été 1940, réactivée en août 1948, devenant en septembre, la base aérienne 241

-Plate-forme opérationnelle de Morhange désactivée à l’été 1940, réactivée en août 1948, devenant en septembre, la base aérienne 242

24-Armée de l’air (2)

A-Organisation de l’armée de l’air en septembre 1948

Avant-Propos

Le schéma dans lequel l’armée de l’air s’ébat en septembre 1948 est issu d’un décret du 14 mars 1944 prit par le ministre de l’Air, Olivier de Pommeyroles sur un projet validé par le général d’armée aérienne Mondory.

Ce dernier nommé en remplacement du général Vuillemin tragiquement décédé dans un accident d’avion le 21 mars 1943 à Colomb-Béchar s’inspire de l’organisation de la Royal Air Force avec des commandements spécialisés, commandements chargés de la conduite opérationnelle en liaison avec les armées qui bénéficient d’un soutien direct composé généralement de deux ou trois groupes de chasse, de deux groupes d’assaut ou de bombardement sans oublier les Groupes Aériens d’Observation qui eux sont rattachés aux Corps d’Armée.

Après des problèmes rencontrées durant les premières semaines du conflit, le général Mondory et le général Wismer _successeur du général Ganelon ayant démissioné pour des raisons de santé_ se mettront d’accord pour que l’armée de l’air garde le contrôle sur toutes ces unités (sauf les GAO) en utilisant le principe du taxi.

Dès qu’une armée est déployée, l’armée de l’air informe l’état-major de cette armée des unités disponibles pour assurer une couverture de chasse, des missions d’appui-sol, de lutte antichar voir de ravitaillement. C’est ensuite l’armée qui indique les cibles potentielles et ses besoins, une sorte de donant-donant qui donnera des résultats remarquables une fois au point.

On assistera ainsi à une véritable coopération interarmes entre deux armées «adultes», l’armée de terre cessant de considérer l’armée de l’air comme étant toujours l’Aéronautique Militaire.

Si le plus souvent, l’armée de l’air appuyait la manoeuvre de l’armée de terre, il arriva parfois que la manoeuvre de cette dernière soit dictée par les besoins de l’armée de l’air notamment la prise de terrains d’aviation ou la neutralisation de batteries antiaériennes.

Si les différents commandements sont chargés du commandement et de la préparation au combat, il existe une deuxième chaine de commandement, une chaine administrative partant de l’état-major de l’armée installé à Paris reposant sur les Zones Aériennes Militaires (ZAM) au nombre de six en métropole regroupant un certain nombre de provinces.

Dirigées par des généraux de corps d’armée aérien, les ZAM sont subdivisées en district qui correspondent aux provinces, districts dirigés par un adjoint air au gouverneur militaire de la région militaire en question.

Les ZAM s’occupent de la gestion administrative des personnels (recrutement et recensement, affectation), de l’entretien des bases aériennes et de la gestion des stocks logistiques qui vont des cartouches pour mitrailleuses aux avions.

 Etat-major Général de l’Air (EMGAA)

Cet état-major est implanté à Paris dans le 15ème arrondissement de Paris. Installé dans des bâtiments de facture moderne datant du début des années trente, l’EMGAA assure la commandement de toutes les unités de l’armée de l’air notamment en métropole, les moyens de transmissions de l’époque rendant compliqué un contrôle strict et précis des forces déployées au fin fond de l’AOF, de l’AEF ou de l’Indochine.

Organisé comme un état-major classique avec les différents bureaux (bureau un : personnel bureau deux : renseignement bureau trois : opérations bureau quatre : logistique bureau cinq : planification et bureau six : transmissions), il à sous ses ordres un commandement opérationnel des forces aériennes (COFA) et un commandement administratif de l’armée de l’air (COADAA) chargé de toute la planification à long terme, la gestion logistique et administrative des choses.

Du COFA dépendent les différents commandements opérationnels et du COADAA, la chaine de commandement ZAM-district.

Zones Aériennes Militaires (Z.A.M)

Carte des Zones Aériennes Militaires (ZAM)

Carte des Zones Aériennes Militaires (ZAM)

Ces circonscriptions militaires sont donc chargées de la gestion administrative des forces aériennes, le recrutement ou le recensement (pour les appelés) des personnels, la gestion de leurs carrières, la gestion des bases aériennes (construction, entretien) et de la logistique (achats, paiements de fournisseurs, gestion des stocks).

En métropole, on trouve six Zones Aériennes Militaires recouvrant tout le territoire métropolitain et la Corse, les Z.A.M sont donc un regroupement des provinces et des régions militaires :

-La 1ère Zone Aérienne Militaire (1ère Z.A.M) correspond à la 1ère région militaire (province d’Ile de France), à la 2ème région militaire (province de Flandre-Picardie) et à la 3ème régions militaire (province de Normandie).

-La 2ème Zone Aérienne Militaire (2ème Z.A.M) correspond à la 12ème région militaire (province de Bourgogne), à la 15ème région militaire (province de Champagne), de la 16ème région militaire (province d’Alsace) et de la 17ème région militaire (province de Lorraine).

-La 3ème Zone Aérienne Militaire (3ème Z.A.M) correspond à la 4ème région militaire (province de Bretagne), à la 5ème région militaire (province du Poitou) et à la 14ème région militaire (province du Val de Loire)

-La 4ème Zone Aérienne Militaire (4ème Z.A.M) correspond à la 6ème région militaire (province d’Aquitaine) et à la 7ème région militaire (province d’Occitanie)

-La 5ème Zone Aérienne Militaire (5ème Z.A.M) correspond à la 8ème région militaire (province du Languedoc) et à la 13ème région militaire (province d’Auvergne)

-La 6ème Zone Aérienne Militaire (6ème Z.A.M) correspond à la 9ème région militaire (province de Provence) à la 10ème région militaire (Province Alpine) et à la 11ème région militaire (province du Val de Rhône).

Les Z.A.M disposent d’un organe de commandement installé dans une des villes chef-lieu de province et divisés en districts qui correspondent aux provinces englobées dans les Z.AM.

Ensuite l’unité élémentaire est la base aérienne gérée par un officier supérieur de rang subalterne chargé de conserver sa base opérationnelle en disposant de pouvoir étendus en matière de défense, d’entretien, de construction notamment en temps de guerre où il peut réquisitionner hommes et matériels.

On trouve également des Zones Aériennes Militaires (Z.A.M) dans l’Empire avec trois en Afrique du Nord (une au Maroc, une en Algérie et une troisième en Tunisie), une au Levant, une aux Antilles, une pour l’AOF, une pour l’AEF et l’Océan Indien, trois pour l’Indochine (une pour le Tonkin et le Laos, une autre pour l’Annam et la Cochinchine et une troisième pour le Cambodge) et une pour le Pacifique.

Ces Z.A.M sont divisées en districts qui correspondent ici aux bases aériennes sauf dans l’Océan Indien (un district à Djibouti, un district à Madagascar et un district pour l’AEF stricto sensu) et en Indochine, la Z.A.M Tonkin/Laos disposant d’un district du Tonkin et un district du Laos, la Z.A.M Annam/Cochinchine disposant d’un district d’Annam et d’un district de Cochinchine alors que la Z.A.M Pacifique était divisée en un district de Nouvelle Calédonie et un district de Polynésie.