Le premier conflit mondial : la fin de l’Autriche-Hongrie
L’attentat de Sarajevo et la marche à la guerre
En 1878 comme nous l’avons vu l’Autriche-Hongrie à occupé la Bosnie-Herzégovine mais va attendre 1908 pour l’annexer non sans susciter des tensions avec l’Italie, la Serbie et la Russie, le tout sur fond d’affaiblissement continu de l’empire ottoman, une longue et interminable agonie qui à fait dire que la Sublime Porte était «l’homme malade de l’Europe» tout comme la Chine était «l’homme malade de l’Asie».
Ces tensions sont exacerbées par les guerres balkaniques en 1912 et 1913, conflits à laquelle ne participe pas l’Autriche-Hongrie mais qui aboutissent à un nouvel affaiblissement de l’Empire ottoman et surtout à la montée en puissance de la Serbie qui rêve de créer un «Etat des slaves du Sud» en regroupant autour d’elle les croates, les slovènes, les bosniaques voir pourquoi pas les monténégrins et les macédoniens.
Les Balkans avec leur écheveau de revendications, de minorités nationales et religieuses ressemble à une poudrière qui ne demande qu’à exploser. Il suffit d’une simple mèche.

Gavrilo Princip
Cette mèche ce sera l’Attentat de Sarajevo le 28 juin 1914. Cet attentat dont l’auteur principal est un jeune serbe prénommé Gavrilo Princip est fatal à l’archiduc François-Ferdinand et à son épouse, la comtesse Sophie Chotek.
Cet attentat à été préparé par un groupe de jeunes nationalistes serbes, musulmans et croates appelée Jeune Bosnie (Mlada Bosna) mais dont l’armement provenait de la Main Noire, une société secrète soutenue par les services secrets serbes. Véritable état dans l’Etat, la main noire ne rendait de comptes à personne tant son chef le colonel Dragutin Dimitrijević faisait peur à tout le monde.
Le gouvernement serbe est pourtant mis au courant de l’attentat et tente de le faire stopper mais sans succès. Reste à savoir si le gouvernement serbe à pu avertir le gouvernement austro-hongrois.
On parle également de l’implication de l’Okhrana, la police secrète tsariste dans la préparation de cet attentat mais il n’y à pas de preuves claires et tangibles.
Comme souvent dans de pareils circonstances, plusieurs alertes sont transmises au principal intéressé mais ce dernier n’en fera rien.
En 1914 les relations entre Vienne et Belgrade sont plutôt bonnes, aucun des deux pays n’ayant intérêt au déclenchement d’une guerre à la différence des plus nationalistes et même des russes qui craignaient les positions pro-slaves du futur empereur. Que se passerait-il si les Slaves de l’empire austro-hongrois recevaient les mêmes droits que les autrichiens et les hongrois ?
Conspirateurs amateurs, mal entraînés, ils auraient du échouer et pourtant ils ont réussi et ce grâce à une succession extraordinaire de réussites et une chance insolente. Après une première tentative infructueuse, la deuxième sera la bonne. Aussi incroyable que cela puisse paraître après la première tentative il n’y eut aucun renforcement de l’escorte ! Deux balles seront tirées et seront fatales à l’héritier et à son épouse.
Cet attentat fait l’effet si je puis dire d’une bombe. Une enquête est ouverte et Vienne demande à ce que des policiers austro-hongrois se rendent en Serbie pour enquêter. Cela ne peut être accepté par Belgrade et Vienne le sait sûrement. Es-ce à dire que le gouvernement austro-hongrois cherchait un prétexte pour en découdre avec le royaume de Serbie ? C’est peut être aller un peu vite en besogne.
L’Allemagne assure l’Autriche-Hongrie de son soutien. Le 23 juillet 1914 Vienne envoie un ultimatum à la Serbie. C’est l’aboutissement d’un long processus où le gouvernement austro-hongrois s’est montré divisé sur la question entre partisans d’une intervention immédiate et ceux voulant utiliser la voie diplomatique pour éviter un conflit que certains comme le comte Tisza, premier ministre hongrois pressentent comme mondial.
Le 25 juillet 1914 la demande d’envoyer des policiers austro-hongrois enquêter en Serbie est rejetée par Belgrade qui se sait soutenue par la Russie. Les relations diplomatiques entre les deux gouvernements sont coupées.
Trois jours plus tard, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Le jeu des alliances fait le reste et au début du mois d’août 1914 l’Europe est en guerre. Pour beaucoup ce n’est qu’une question de semaines. Les plus optimistes pensent être revenus pour les Moissons, les plus pessimistes pour Noël. Personne ne peut imaginer que le Vieux continent est parti pour cinquante et un mois d’horreur.
L’Autriche-Hongrie en guerre : les russes et les italiens
Le 3 juillet 1866, la victoire prussienne de Sadowa à exclut l’empire d’Autriche du processus de l’unité allemande. Cette dernière hésitait entre la grande solution (Prusse et Autriche) et la petite solution (Prusse seulement). C’est donc la petite solution qui l’emporte.
Vienne se retrouve exclue du processus d’unification de la nation allemande et se tourne davantage vers l’est et le sud-est en négociant un compromis avec les hongrois. Difficile de refaire le film mais nul doute que si la bataille de Sadowa avait été une victoire autrichienne, le compromis austro-hongrois aurait eu a minima une autre forme.
Cela ne va pas empêcher l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie de nouer une solide alliance à partir du 1879, une alliance qui s’élargit à l’Italie en 1882 en formant la Triplice mais ce bloc en apparence solide cache de solides failles avec notamment des relations très tendues entre Vienne et Rome (intérêts divergents dans les Balkans, présences de minorités italophones dans le sud de l’Autriche-Hongrie). A cela s’ajoute des problèmes de coordination et de coopération et pour ne rien arranger un certain nombre de non-dits.
Dans l’idéal il est prévu que l’Allemagne écrase la France en quelques semaines via le plan Schlieffen et se tourne vers la Russie qui doit mobiliser 15 millions d’hommes. Les austro-hongrois doivent donc tenir le front oriental face aux russes tout en écrasant la petite armée serbe.
Ces hypothèses reposent sur des bases extrêmement fragiles. Non seulement la France va résister après un mois d’août difficile mais la Russie va attaquer avant même de terminer sa mobilisation (même si son offensive face se terminer par les désastres de Tannenberg et des lacs Mazures).

François Joseph 1er
D’une guerre courte nous allons passer à une guerre d’usure. Sa durée va servir d’agent dissolvant d’une double-monarchie dont le faste cachait mal les failles béantes. Comme son adversaire russe, l’Autriche-Hongrie est un véritable colosse aux pieds d’argile qui finira par s’écrouler à l’automne 1918 malgré les efforts de Charles 1er qui succède le 21 novembre 1916 à François-Joseph.

Charles 1er
Le premier front où l’armée austro-hongroise est engagée est le front serbe ou front balkanique, front où elle est engagée seule jusqu’à l’automne 1915 quand la Bulgarie intervient aux côtés de la Triplice.
L’armée austro-hongroise est persuadée de ne faire qu’une bouchée de l’armée serbe. Comme souvent dès qu’on sous-estime l’adversaire cela se passe mal. Les premiers combats sont favorables à l’armée de la Double-Monarchie mais ensuite cela se gâte avec deux défaites au Mont Cer (17 août 1914) et à Jadar (21 août 1914).
L’armée serbe contre-attaque en Syrmie et en Bosnie-Herzégovine, offensive stoppée à proximité de Sarajevo à la mi-octobre. Les austro-hongrois repassent à l’offensive et occupent temporairement Belgrade (29 octobre au 15 novembre 1914).
Comme en Occident, le front serbe se fige alors. Il faudra attendre l’automne 1915 pour que les combats reprennent, une offensive engageant des troupes austro-hongroises, allemands et bulgares avec respectivement quatre, six et huit soit un total de dix-huit divisions.
L’attaque est lancée le 6 octobre 1915, la rupture obtenue trois jours plus tard. Le Monténégro allié à la Serbie capitule le 16 janvier 1916 et l’armée austro-hongroise pénètre en Albanie pour couper toute retraite à une armée serbe qui entame une véritable anabase.
Les austro-hongrois auraient voulu attaquer les troupes alliées retranchées autour de Salonique mais les allemands ont peu de considération pour un front qu’ils jugent secondaire. Le front va ainsi se stabiliser jusqu’à l’offensive alliée de septembre 1918. De son côté l’armée serbe réfugiée à Corfou va être évacuée par la marine française pour être reconstituée en Grèce.
La Roumanie entre à son tour en guerre (août 1916). L’offensive roumaine remporte initialement de grands succès au point de provoquer une véritable panique en Hongrie mais très vite une attaque bulgare et une contre-offensive germano-austro-hongroise foudroie Bucarest, la Roumanie étant quasi-totalement occupée. Seule l’arrivée d’une mission du général Berthelot évite l’écroulement total de la Roumanie.
Le front majeur pour l’armée austro-hongroise est le front de l’Est ou front russe. Un demi-million de soldats austro-hongrois vont combattre 1.5 millions de soldats russe.
Les premiers combats sont victorieux mais très vite l’avancée est stoppée en raison des difficultés rencontrées sur le front serbe. L’avancée russe est stabilisée pendant l’hiver 1914/15.
Au printemps 1915 une offensive germano-austro-hongroise permet aux Empires centraux de reconquérir la Galicie et la Bucovine. En septembre 1915 le front austro-hongrois est rompu en Volhynie mais l’arrivée massive d’unités allemandes permet de stabiliser la situation.
Le 4 juin 1916 le général Broussilov lance l’offensive qui porte son nom. Cette offensive initialement conçue comme une offensive de dégagement devient une offensive de rupture.
Es-ce enfin la rupture avec un grand R ? Hélas non car les russes épuisés doivent s’arrêter sur les Carpates. Ce sera la dernière offensive majeure de la Russie jusqu’à la chute de l’empire des Romanov. Une offensive menée par le ministre de la guerre de Kerenski échoue en Galicie qui est totalement libérée de l’occupation russe à l’été 1917. De toute façon à cette époque l’armée russe se liquéfie avec des désertions massives.
Enfin le troisième front terrestre est le front italien. En théorie l’Italie et l’Autriche-Hongrie étaient alliés mais c’était l’alliance de la carpe et du lapin tant les aigreurs et les tensions entre Vienne et Rome sont importantes.
Cette guerre va avoir lieu dans les Alpes, un milieu épouvantable où la nature dicte le tempo des offensives. Plusieurs dizaines de milliers de soldats vont mourir de froid ou des suites de terribles avalanches. A cela s’ajoute la pratique des offensives frontales qui provoquent des pertes abominablement lourdes.
Le 24 octobre 1917, une offensive combinée germano-austro-hongroise provoque à Caporetto la rupture du front italien. La retraite tourne à la débâcle et c’est difficilement que le front est stabilisé sur la Piave, l’Italie bénéficiant de l’arrivée de troupes britanniques, françaises et américaines.
Le front italien se stabilise à nouveau alors que peu à peu la double-monarchie se décompose de l’intérieur. Le 24 octobre 1918, les italiens attaquent à Vittorio (elle ne prendra le nom de Vittorio Veneto qu’après guerre) obtiennent la rupture du front ce qui poussera l’Autriche-Hongrie à signer un armistice le 3 novembre 1918.
-Sur d’autres fronts quelques unités austro-hongroises sont engagées notamment en matière d’artillerie où les allemands connaissent et reconnaissent la qualité des pièces d’artillerie de la firme Skoda. En 1918 deux divisions et trente-cinq compagnies de marches sont envoyées sur le front français et vont s’intégrer à l’armée allemande.
Le 4 août 1916, des unités austro-hongroises sont engagées dans une attaque du canal de Suez et en Chine les 82 soldats austro-hongroises combattent eux-aussi essentiellement sur le plan du renseignement et ce jusqu’en 1917 quand la Chine entre en guerre ce qui entraîne le désarmement des postes austro-hongrois.
Des combats ont également lieu en mer mais point de Jutland à la sauce adriatique, la Köningliche und Kaiserliche Kriegsmarine (KüK) adoptant la stratégie de flotte en attente (Fleet-in-Being), conservant ses grosses unités dans ses bases et n’engageant que des unités légères (croiseurs, destroyers, sous-marins).
Des mines sont mouillées dans les eaux italiennes et plusieurs cuirassés italiens sont victimes d’explosions qui ont vraisemblablement pour origine des charges posées par des agents austro-hongrois. L’Italie utilise elle de son côté des vedettes lance-torpilles responsables notamment de la perte du cuirassé Szent István.
Derniers succès et l’effondrement
En mars 1918 le traité de Brest-Litovsk est signé. La Russie bolchévique sort de la guerre tout comme la Roumanie ce qui libéré des troupes qui peuvent être redéployées sur le front occidental pour les allemands et sur le front italien pour les austro-hongrois.
L’Autriche-Hongrie récupère 5650km² en Roumanie mais s’assure d’énormes avantages économiques et l’accès aux bouches du Danube et à la mer Noire.
C’est l’apogée de la puissance austro-hongroise puisqu’en septembre 1918 les alliés passent à l’attaque provoquant la rupture et l’effondrement du front balkanique. La Bulgarie est sortie du conflit tandis que les troupes des Empires Centraux reculent en tentant de rétablir un front stable avec quatre divisions allemandes et six divisions austro-hongroises.
Le 3 novembre 1918, les unités franco-serbes envahissent le territoire de la Double-Monarchie, opérant en Bosnie-Herzégovine, en Slavonie et dans le Banat. En Albanie les troupes austro-hongroises qui y sont déployées parviennent à se replier en bon ordre.
La population civile austro-hongroise souffre de la guerre en raison du blocus allié et des difficultés économiques. Les populations civiles des territoires occupés par les troupes de la double-monarchie n’échappent pas aux rigueurs de l’occupation avec des massacres de population, des réquisitions et de multiples vexations.
Peu à peu la machine de guerre austro-hongroise va s’enrayer. Aux problèmes de cohésion vont s’ajouter des problèmes politiques avec des institutions peu adaptées à la gestion d’une guerre.
La vie politique bloquée depuis le début de la guerre est relancée avec l’avènement de Charles 1er (Charles IV en Hongrie) qui succède en novembre 1916 à François-Joseph. Plein de bonne volonté, voulant sauver la monarchie danubienne, le jeune empereur doit faire face aux revendications des tchèques et des slaves du Sud.
De nombreux déserteurs et des prisonniers libérés entraînent une explosion de l’insécurité ce qui à pour conséquence la mise en place de milices d’auto-défense pour éviter des exactions qui rappellent celles des Grandes Compagnies du Moyen-Age.
Dès 1917, l’empereur Charles 1er et le ministre des affaires étrangères Czernin informent les allemands que la poursuite de la guerre devient de plus en plus difficile. L’armée austro-hongroise est victime de nombreuses pénuries et de nombreux problèmes de discipline. L’épuisement est également financier.
Charles 1er sonde les alliés pour aboutir à une paix de compromis alors que l’année 1917 est marquée par des mutineries et des grèves notamment en France.
Comme il sait que l’Allemagne est clairement opposée, le nouvel empereur austro-hongrois choisit une diplomatie parallèle et si l’accueil est bienveillant côté français et côté britannique, l’intransigeance des serbes et des italiens fait capoter tout le processus. Il sera relancé en 1918 à une époque où les Empires Centraux remportent leurs derniers succès mais là encore c’est un échec.
Le 30 mai 1917 le Reichsrat de l’Empire d’Autriche est l’occasion pour les différentes nationalités d’afficher leurs revendications.
Le nouvel empereur est plein de bonne volonté mais ces réformes arrivent trop tard et comme souvent ces réformes sont vues comme une démonstration de faiblesse et de toute façon les forces centrifuges sont bien trop fortes pour être stoppées.
En août 1918 à lieu une dernière rencontre entre allemands et austro-hongrois à lieu. Vienne confirme à Berlin de la situation dramatique de la Double-Monarchie qui ne sera bientôt plus capable de continuer le combat. Une ultime proposition de négociation est rejetée par les alliés le 14 septembre, ces derniers étant clairement en position de force.
A l’automne 1918 la défaire des Empires Centraux devient chaque jour une évidence. Cela se double d’une dissolution progressive de la monarchie danubienne.
Charles 1er ne se fait plus d’illusions mais souhaite accompagner le processus de la manière la plus digne en caressant un infime espoir de conserver l’Autriche-Hongrie mais sous une forme confédérale où ses propres pouvoirs seraient réduits mais où chaque nationalité pourrait se gérer de manière autonome. Pas certain que ce projet soit pleinement réaliste.
Le 12 octobre 1918 le projet est présenté au Reichsrat à Vienne. C’est un échec cuisant. Non seulement les députés tchèques et slaves du sud prennent à partie l’empereur mais en plus la Hongrie refuse ce projet ce qui fait que la réforme est vidée de son sens.
Le coup de grâce est donné le 18 octobre quand le président américain Woodrow Wilson déclare que la double-monarchie n’est pas un interlocuteur valable pour les négociations de paix.
Le 21 octobre 1918 une assemblée provisoire regroupant les députés germanophones de la Cisleithanie se réunit dans les locaux de l’assemblée régionale de Basse-Autriche.
Le 26 octobre, Charles 1er informe Guillaume II par télégramme de la fin de l’alliance entre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie.
Le 28 octobre 1918 les représentants tchèques et slovaques proclament leur indépendance bientôt suivis des slaves du Sud.
La diète de Croatie rompt avec le royaume de Hongrie le 29 octobre, formant un état indépendant avec l’ancien royaume de Croatie-Slavonie et la Dalmatie. Il invente tous les slaves du sud à rejoindre ce nouvel état.
Le 30 octobre, les roumains d’Autriche-Hongrie forment un conseil national et réclament l’autodétermination de la Transylvanie et de la Bucovine. Le même jour les slovaques annoncent leur volonté de prendre leur destin en main mais n’excluent pas de former une nation tchéco-slovaque.
Le 31 octobre 1918 la Roumanie dénonce le traité de paix du 7 mai 1918 et reprend les hostilités sur le front oriental. Le même jour la Hongrie se sépare de l’Autriche pour tenter de maintenir sa propre unité, la séparation officielle ayant lieu le lendemain.
Le 3 novembre 1918 l’Autriche-Hongrie signe un armistice avec l’Entente mais il n’entre en vigueur que le lendemain ce qui permet à l’armée italienne de continuer à avancer faisant prisonnier l’équivalent de douze divisions. Sur le front ouest les unités austro-hongroises sont désengagées.
Cet armistice ne s’applique cependant pas à la Hongrie qui s’est déclarée indépendante. Ce n’est que le 13 novembre 1918 que les combats suspendus entre la nouvelle république magyare et les alliés qui en profitant de neuf jours d’opérations supplémentaires ont pu occuper la Slavonie, la Bosnie-Herzégovine et la totalité du Banat.
Entre-temps le 7 novembre la république polonaise à été proclamée à Lublin. Cette proclamation intègre la Galicie qui avait été jusqu’ici autrichienne. Le 11 novembre 1918 Charles 1er abique après moins de deux années de règne et le 12 l’assemblée provisoire proclame la république d’Autriche allemande (Deutschösterreich).
Le 16 novembre 1918 la république démocratique hongroise est proclamée et le 1er décembre le royaume des Serbes, Croates et Slovènes voit le jour tandis que des régions du sud-est de l’Empire forment une «Grande Roumanie».
L’Autriche-Hongrie à clairement vécu mais il faudra encore plusieurs mois pour que la carte de l’Europe se stabilise dans cette région. Pour la Hongrie c’est le début du temps des épreuves.