Scandinavie (68) Finlande (6)

Guerre d’Hiver

Des relations compliquées

De 1809 à 1917 la Finlande à été une possession russe. Certes le Grand-Duché de Finlande était autonome mais les tsars successifs d’Alexandre 1er à Nicolas II ne manquaient jamais l’occasion de rappeler que cette autonomie était strictement limitée.

A cette surveillance politique vigilante s’ajoutait une politique de russification qui poussa les finlandais de langue finnoise largement majoritaires (les finlandais de langue et de culture suédoise n’ont jamais représenté plus de 12 à 15% de la population) à redécouvrir leur culture, le finnois langue finno-ougrienne n’ayant été mise à l’écrit qu’au 16ème siècle.

Ce travail culturel, linguistique se double d’un travail politique de fond pour aboutir potentiellement à un état finlandais souverain. Je dis bien potentiellement car quand le premier conflit mondial éclate, la Finlande reste calme et ne cherche pas par exemple à profiter de la situation pour se révolter.

Es-ce l’absence de volonté ou la présence de la capitale russe à quelques centaines de kilomètres qui fait hésiter les finlandais ? Es-ce l’espoir qu’un comportement correct dans la guerre poussera Nicolas II à renouer avec les mannes libérales d’un Alexandre II ? Peut être un mélange de tous ces facteurs.

La Finlande profite économiquement du premier conflit mondial via les commandes russes mais aussi le contrecoup de la désintégration de l’empire des Romanov.

Comme nous l’avons vu plus haut, Helsinki va en profiter pour prendre son indépendance puis l’imposer définitivement par les armes après une terrible guerre civile entre Blancs et Rouges sauf que contrairement à la Russie ce sont les blancs qui vont l’emporter bien aidés il est vrai par une puissance intervention militaire allemande.

Finlande 1938

La Finlande en 1938

Le 14 octobre 1920 est signé le Traité de Tartu (ville située en Estonie) après cinq mois de négociations. Ce traité confirme le tracé des frontières acquis dans la foulée de la guerre civile finlandaise. Les ratifications sont échangées le 31 décembre 1920 et le traité est enregistré par la SDN le 5 mars 1921.

Grosso modo ce sont les frontières de l’ancien grand-duché moins Repola et Porajärvi en Carélie orientale mais avec en plus le port de Petsamo, un port libre de glace toute l’année. Helsinki récupère également l’Ingrie du Nod.

Ce traité garantit également la liberté de navigation pour les navires finlandais entre le lac Ladoga et le golfe de Finlande via la rivière Neva et inversement les marchandises russes peuvent passer lirement entre la Norvège et la Russie via le port de Petsamo. La forteresse d’Ino située en face de Krondstadt est désarmée, les îles du Golfe de Finlande sont également démilitarisées.

Ce traité ramène-t-il la paix et l’harmonie entre Helsinki et Moscou ? Oui et non puisque du 6 novembre 1921 au 21 mars 1922 à lieu la révolte de la Carélie Orientale. Région sous domination russe, elle est en théorie autonome au sein de la république socialiste fédérative soviétique de Russie mais dans la pratique c’est nettement plus contestable. De plus des nationalistes caréliens veulent obtenir leur indépendance.

L’opinion publique finlandaise s’enflamme pour les rebelles caréliens, des volontaires finlandais au nombre de 550 vont rejoindre 2500 caréliens dans cette lutte inégale face à 13000 soldats soviétiques.

Le gouvernement finlandais satisfait du traité de Tartu refuse d’intervenir, fermant la frontière pour empêcher le ravitaillement des caréliens et de leurs soutiens. La figure du proue du camp anti-interventionniste, le ministre de l’intérieur Ritavuori est d’ailleurs assassiné le 12 février 1922 mais cela ne change rien au cours des choses.

Un nouveau texte est signé pour confirmer le traité de Tartu et pour éviter tout problème les deux pays s’accordent pour que les gardes-frontières de Carélie ne soient pas issue de la région pour éviter les complicités avec la population.

Cette révolte de Carélie orientale est la plus virulente d’une série de conflits appelés heimosodat, un terme difficilement traduisible en français, le terme de «guerre ethnique» me semblant le plus approprié.

On le voit les relations finno-soviétiques oscillent entre l’hostilité ouverte et la tension. La Finlande cherche à nouer des relations solides à l’ouest.

Si le rapprochement avec la Suède est peu concluant (querelles linguistiques, question des îles Aland, des îles finlandaises majoritairement peuplées de suédophones), en revanche la politique de bon voisinage avec la Pologne et les Etats Baltes semble plus prometteur.

A la fin des années vingt cependant les relations avec la Suède s’améliorent nettement et la Finlande espère un temps faire sortir Stockholm de sa neutralité pour une alliance défensive permanente mais la Suède refuse. La Finlande tente également sa chance en direction des anciennes puissances de l’Entente avec un succès mitigé.

Contrairement à ce que répète la propagande soviétique, la Finlande n’est pas aveuglement pro-allemande et pro-nazie. Les élites finlandaises sont certes culturellement pro-allemandes mais plus l’Allemagne wilhelhmienne que l’Allemagne nazie.

En revanche la politique étrangère finlandaise s’inscrit clairement dans une direction occidentale et scandinave. Pour de nombreuses membres des élites dirigeantes finlandaises, bolcheviques et nazis c’est du pareil au même.

Signe qui ne trompe pas, les gouvernements finlandais sont dominés par des conservateurs modérés, des libéraux, des centristes agrariens et des sociaux-démocrates. Aux élections de 1939, deux tiers des sièges vont à deux partis à savoir les sociaux-démocrates et le parti agrarien alors que le Isämaallinen KansamLiike, le parti «fasciste» finlandais perd la moitié de ses sièges.

On touche du doigt les limites de la politique stalinienne qui hésite en permanence entre idéologie et pragmatisme. De plus les purges ont décapité le parti communiste finlandais mais aussi les services de renseignement. Les nouveaux «espions» terrifiés et terrorisés sélectionnent uniquement les informations allant dans le sens des lubies du Kremlin.

Les relations finno-soviétiques vont rester tendues et ne seront jamais chaleureuses. Un traité de non-agression est signé en janvier 1932 renouvelé en 1934 pour dix ans (sic). Cela n’empêche pas Helsinki et Moscou de se regarder en chiens de faïence.

Les relations s’améliorent brièvement entre 1934 et 1936 au moment où Moscou change de politique en adoptant le principe du «front populaire» pour lutter contre le fascisme. Pourtant à la même époque en Carélie orientale, Moscou met fin à la relative autonomie culturelle qui y régnait.

Les intentions de Staline à l’égard de la Finlande sont incertaines et font l’objet de nombreuses interprétations de la part des historiens.

Staline craint une guerre et veut renforcer le bastion communiste qu’il voit comme une citadelle assiégée par des puissances hostiles. Le fait que les pays occidentaux et les pays frontaliers du «paradis socialiste» (sic) aient des intérêts divergents ne provoque pas la réaction attendue chez ce grand paranoïaque.

Ne pas oublier que Staline à participé à la guerre civile russe et l’intervention des puissances occidentales au profit des Blancs. Son logiciel politique et diplomatique est formaté par cet événement.

En avril 1938 un agent du NKVD Boris Yartsev contact le ministre des affaires étrangères finlandais Rudolf Holsti et le premier ministre Aimo Cajander pour les informer de la crainte d’une guerre entre Berlin et Moscou.

Alors que les Grandes Purges font rage, le logiciel de la RKKA était profondément offensif, l’art opératif devant permettre à l’Armée Rouge de porter la guerre sur le territoire ennemi. En clair la défense connait pas !

Cela signifie que la Rabochny Kres’ynaskaya Krasnaya Armiya (RKKA) (Armée Rouge des Ouvriers et Paysans) prévoit de combattre hors des frontières soviétiques à savoir en Pologne, dans les Etats Baltes voir en Finlande.

Helsinki tente de rassurer Moscou en réaffirmant sa neutralité mais naturellement les soviétiques sont extraordinairement méfiants.

L’URSS propose à la Finlande de lui céder ou de louer des îles du Golfe de Finlande pour protéger les approches de Leningrad et sa stratégique base de Krondsadt mais c’est un refus.

Les négociations patinent. Il faut dire qu’entre la collectivisation et les purges, l’image de l’URSS auprès de l’opinion publique finlandaise et surtout des décideurs qui n’était déjà pas fameuse s’est encore dégradée. Le contexte n’est pas vraiment optimal pour aboutir à un accord. A la même époque la Finlande tente de convaincre la Suède à sortir de sa neutralité pour assurer une défense commune des îles Aland.

Le 23 août 1939 à lieu un coup de tonnerre diplomatique avec la signature du pacte germano-soviétique officiellement pacte Molotov-Ribbentrop.

C’est un traité de non-agression prévoyant une coopération économique (pour simplifier l’Allemagne va fournir de la technologie contre des produits agricoles, du pétrole et des produits miniers venant d’URSS et dont Berlin à cruellement besoin) et qui comprend une clause sécrète prévoyant la division de l’Europe de l’Est en zone d’influences. C’est ainsi que la partie orientale de la Pologne, la Bessarabie, les Etats Baltes et la Finlande étaient considérés comme faisant partie de la zone d’influence soviétique.

Le 1er septembre 1939 la guerre de Pologne éclate. Ce conflit voit la défaite et la disparition de la Pologne après à peine de vingt années de renaissance. Le 17 septembre, la situation de la Pologne est catastrophique. L’invasion soviétique rend la situation désespérée. Les deux pays aux idéologies opposées se partagent la Pologne le long d’une ligne proche de la ligne Curzon, frontière proposé par les britanniques en 1920.

Si le conflit s’arrête le 15 décembre 1939 (encore que depuis le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler les opérations ont été suspendues), l’URSS ne va pas s’arrêter en si bon chemin en parvenant à satelliser puis à annexer les trois états baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie) avant de se rappeler au bon souvenir des finlandais.

Seulement voilà Helsinki constitue un morceau plus indigeste à avaler. Le pays est une démocratie solidement enracinée, une population motivée et déterminée à se défendre, une population qui à appris à se méfier des russes qu’ils soient monarchistes ou communistes.

Signe qui ne trompe pas dès octobre 1939 des troupes soviétiques sont massées à proximité de la frontière finno-russe. Staline ne croit vraisemblablement pas à une guerre majeure, pensant que la négociation voir une pression militaire seront suffisantes pour ramener Helsinki à la raison.

Le 5 octobre 1939 l’Union Soviétique invite une délégation finlandaise à Moscou pour négocier. La délégation finlandaise est dirigée par J.K Paasikivi, l’ambassadeur de Finlande en Suède. Les demandes soviétiques sont les suivantes :

-Recul de la frontière finno-soviétique dans l’isthme de Carélie à un point situé à 30km à l’est de Vyborg pour protéger Leningrad.

-Destruction de toutes les fortifications présentes dans l’isthme

-Cession d’île dans le Golfe de Finlande et de la péninsule de Rybach

-Cession pour 30 ans de la péninsule d’Hanko pour y établir une base navale

En échange les soviétiques étaient prêts à céder les villes de Repola et de Porajärvi en Carélie orientale.

Le gouvernement finlandais se divise mais après consultation de l’opinion et du Parlement, les demandes soviétiques sont rejetées. Molotov révèle les demandes soviétiques et les finlandais font des contre-propositions plus intéressantes mais Moscou les rejettent. Si la cession des territoires pouvait être plus ou moins acceptable selon l’orientation politique, en revanche la possibilité d’installer une base navale à Hanko était clairement hors de question.

La guerre semble inévitable. Il faut pour cela un casus belli et quand on ne peut pas l’obtenir de l’ennemi on le provoque soit même ce que les anglo-saxons appellent «false flag action» (action sous faux drapeau). Un village soviétique Mainila soit-disant bombardé par l’artillerie finlandaise, une demande inacceptable de Moscou et le tour est joué. Le pacte de non-agression de 1934 valable dix ans (sic) est dénoncé le 28 et le même jour les relations diplomatiques sont rompues.

La guerre éclate deux jours jours plus tard le 30 novembre 1939. C’est David contre Goliath mais hélas pour les finlandais cela va se terminer nettement moins bien que dans la Bible.

Les forces en présence : un aperçu

Nous allons ici balayer la situation des deux armées en novembre 1939. La petite armée finlandaise face à l’ogre soviétique qui semble ne devoir faire qu’une bouchée du pays nordique.

Armée finlandaise 2

Panorama des uniformes finlandais en 1939/40. En n°7 les fameuses « patrouilles de la mort » qui semèrent la mort et la désolation dans les lourdes colonnes soviétiques fixées sur les axes

Seulement voilà si l’armée finlandaise peine à s’équiper correctement, l’armée soviétique n’est pas au sommet de sa forme avec notamment une série de purges qui ont remplacé nombre d’officiers compétents par des officiers mal formés et surtout terrorisés à l’idée de prendre une mauvaise décision qui les conduiraient dans le geôles de la Loubianka pour de longues heures de torture qui se terminaient souvent par une balle dans la tête ou une déportation en Sibérie.

Pourtant certains leaders soviétiques espèrent une victoire totale en quelques semaines, optimisme qui laisse songeur mais optimisme à peut être été alimenté par la facile victoire contre une Pologne à l’agonie. D’autres peut être plus au courant de l’état réel de la RKKA et se rappelant la guerre civile finlandaise sont plus circonspects mais se gardent bien de le dire trop fort. Le chef d’état-major de l’armée rouge demandent du temps et énormément de moyens mais il n’est pas suivit. En clair l’école optimiste l’à emporté sur l’école pessimiste/réaliste.

Signe de l’optimisme on se fixe à deux semaines le conflit et on demande aux soldats soviétiques de faire attention à ne pas franchir la frontière suédoise. La petite et teigneuse armée finlandaise ne va pas tarder à ramener tout le monde à la raison au prix de dizaines de milliers de morts.

L’armée finlandaise est clairement une armée de seconde zone mal équipée, mal entraînée mais motivée parce qu’elle défend sa terre. La notion de nation transcende les clivages politiques et contrairement à ce qu’on pourrait penser les sociaux-démocrates et les communistes finlandais présents au pays ne sont pas moins patriotes que les conservateurs.

Cela n’empêche pas les occidentaux et notamment les français d’imaginer l’armée finlandaise comme une armée de spartiates rudes et impitoyables. Cette image s’explique en partie par la crainte de la décadence qui étreint une partie des intellectuels français.

En théorie l’armée finlandaise peut mobiliser l’équivalent de 15 divisions soit 340000 hommes soit 10% de la population du pays.

C’est bien mais ces hommes vont toujours manquer d’armes notamment d’armes lourdes ce qui empêcha l’armée finlandaise de profiter de certaines opportunités pour infliger des pertes encore plus sérieuses à la RKKA.

David contre Goliath

La guerre de Pologne à vu l’engagement des fameuses Panzerdivisionen et la mise en pratique de ce que les allemands ont appelé Blitzkrieg. A la différence de l’art opératif soviétique très codifié, la guerre éclair n’est pas aussi solide théoriquement parlant. Après le second conflit mondial quelques généraux tenteront bien de la codifier mais sans aboutir à une théorie faisant école comme l’art opératif soviétique ou le mouvement perpétuel son équivalent français.

Est-ce une conséquence des Grandes Purges qui à privé la RKKA de la majeure partie de ses plus brillants cerveaux ? Toujours est-il que la blitzkrieg à impressionné les soviétiques qui veulent s’en inspirer pour leur guerre contre la Finlande. Seulement ces généraux oublient une chose : la guerre éclair impose un tempo d’opérations très élevé parfaitement adapté à un climat tempéré et à un terrain plat ou bien pourvu en lignes de communications.

Dans un climat arctique et un terrain compartimenté par les forêts, les marais et autres lacs c’est une autre histoire. Comme le dira le correspondant de guerre John Langdon-Davies à propos du terrain finlandais «Tout hectare de ce terrain à apparemment été créé pour désespérer un assaillant et le dissuader d’attaquer».

Peut être qu’une armée soviétique pétri de l’art opératif aurait pu l’emporter mais une armée soviétique affaiblie par les purges aucune chance de l’emporter à moins d’attaquer de manière sérieuse sans sous-estimer David.

La RKKA va mobiliser pour cette opération la 7ème Armée qui avec avec neuf divisions, un corps blindé et trois brigades blindées est déployé dans l’isthme de Carélie avec pour objectif majeur la ville de Vyborg. Ultérieurement cette armée sera divisée en deux armées, les 7ème et 13ème Armée.

Plus précisément la 7ème Armée est composée du 19ème Corps de Fusiliers avec les 24ème, 43ème, 70ème et 123ème divisions de fusiliers, le 20ème Corps de Fusiliers avec les 49ème, 90ème et 142ème divisions de fusiliers, le 10ème Corps de Chars, la 138ème division de fusiliers et une brigade blindée indépendante.

Mannerheim Line 8

Schéma de la Ligne Mannerheim

La 8ème Armée qui aligne six divisions et une brigade de chars est déployée au nord du lac Ladoga doit tourner la ligne Mannerheim (un ensemble de fortifications tactiques présenté comme l’équivalent de la ligne Maginot mais qui en réalité n’en avait pas la puissance) et prendre les troupes finlandaises défendant l’isthme de Carélie à revers.

Mannerheim Line 44

Un blockhaus restauré. On est loin de la Ligne type Maginot décrite par la propagande soviétique

La 9ème Armée est destinée à frapper la Finlande du centre dans la région de Kainuu, une région peu peuplée. Voilà pourquoi elle ne dispose que de trois divisions plus une quatrième en approche mais ce qui semble suffisant pour couper la Finlande en deux.

Enfin la 14ème Armée comprenant elle aussi trois divisions (14ème, 52ème et 104ème divisions de fusiliers) est basée à Mourmansk. Elle doit s’emparer du port de Petsamo et de la ville lapone de Rovaniemi.

De l’autre côté du front les finlandais sont clairement en position défensive mais espèrent compenser leur infériorité numérique par une utilisation habile et adroite du terrain et du climat.

L’autre problème c’est le manque d’armes, de matériels et de munitions qui contraignent les finlandais à mener une guerre de pauvre passant par la récupération de tout ce que l’on capture sur l’ennemi avec toutes les conséquence que l’on imagine aisément.

Le dispositif finlandais se compose de l’Armée de l’Isthme avec six divisions réparties entre une 1ère division en réserve, les trois divisions du 2ème corps d’armée (4ème, 5ème et 11ème division) auxquelles il fallait ajouter une brigade de cavalerie et les deux divisions du 3ème corps (8ème et 10ème division).

A cela s’ajoute quatre groupes destinés à retarder l’ennemi, des groupes nommés d’après leur localisation à savoir le groupe U à Uusikirkko, le groupe M à Muolaa, le groupe L à Lipola et le groupe R à Rautu.

Le 4ème Corps d’Armée déployé au nord du lac Ladoga avec deux divisions (12ème et 13ème divisions), deux bataillons indépendants numérotés 8 et 9, une compagnie cycliste indépendante portant le numéro 4 et le groupe Talvela qui couvre le flanc du 4ème corps avec le 16ème régiment d’infanterie, un bataillon de la brigade de remplacement, les 11ème et 112ème bataillons indépendants, le 7ème bataillon cyclistes et deux batteries d’artillerie.

Enfin le Groupe de Finlande du Nord comprend un assemblage hétéroclite de gardes blancs, de garde-frontières et de réservistes mobilisés.

L’Armée Rouge attaque le 30 novembre 1939 avec 21 divisions soit 450000 hommes. Cette offensive terrestre est doublée d’un bombardement de terreur de la capitale Helsinki ce que réfute le ministre des affaires étrangères Molotov qui prétendait qu’il s’agissait d’un largage d’aide humanitaires.

Mannerheim

Carl Gustaf Emile Mannerheim

Aussitôt l’attaque soviétique déclenchée, le maréchal Carl Gustaf Emile Mannerheim est nommé à la tête des forces finlandaises. La Finlande obtient la condamnation de l’attaque par la SDN qui expulse l’URSS le 14 décembre et encourage ses membres à venir en aide à Helsinki.

Au lendemain de leur attaque soit le 1er décembre 1939 les soviétiques forment un gouvernement fantoche, le gouvernement de la république démocratique de Finlande dirigée par Otto Wille Kuusinen, l’un des rares dirigeants du parti communiste finlandais à avoir échappé aux Grandes Purges qui ne se limitèrent pas aux citoyens soviétiques mais frappèrent également les communistes étrangers. Ce gouvernement fantoche allait rester sous perfusion jusqu’en 1954 quand il est supprimé, n’ayant servit à rien ou à si peu de chose.

Sans surprise les principaux combats sont avoir lieu dans l’isthme de Carélie au nord-ouest de Leningrad. 250000 soviétiques font face à 130000 finlandais dont 21000 déployés devant la ligne Mannerheim pour gagner du temps et empêcher la RKKA d’arriver trop rapidement au contact d’une ligne fortifiée qui nous le savons aujourd’hui devait beaucoup de sa célébrité à la propagande soviétique.

Les soviétiques déployèrent de nombreux chars face à des soldats finlandais dramatiquement démunis dans la lutte anti-blindés.

Heureusement pour eux l’Armée Rouge utilisa son poing blindé non pas de façon intelligente mais de façon idiote à savoir une charge frontale ce qui permit aux finlandais de rapidement apprendre à attaquer les chars là où ils étaient les plus vulnérables à savoir le toit, les côtés et l’arrière.

De nombreux armes improvisées furent utilisées notamment des bouteilles incendiaires. Si les finlandais ne les ont pas inventées (elles ont déjà été utilisées pendant la guerre d’Espagne) ils les ont rendues immortelles en leur donnant le nom de Cocktail Molotov. 80 chars soviétiques furent ainsi perdus dans les combats de la frontière.

Le 6 décembre 1939 les troupes de couverture se replient sur la ligne Mannerheim. Jusqu’ici les combats ont davantage ressemblé à des escarmouches et des coups de sonde qu’à de véritables offensives.

Toujours le 6 décembre, les soviétiques attaquent la ligne Mannerheim à Taipale dans une zone entre les rives du lac Ladoga, la rivière Taipale et la digue de Suvanto soit l’extrémité orientale de la «ligne Mannerheim». C’est le début de la bataille de Taipale (6 au 27 décembre 1939).

La 10ème division finlandaise est ainsi opposée à quatre divisions de fusiliers soviétiques (4ème, 49ème, 142ème et 150ème) et à la 39ème brigade blindée indépendante.

Après quatre heures de préparation d’artillerie, l’infanterie soviétique donne l’assaut mais elle est repoussée avec de lourdes pertes. La RKKA multiplie les assauts mais est à chaque fois repoussée par des troupes finlandaises bien retranchées, bien entraînées et surtout très motivées. Les finlandais ont perdu 2500 hommes (tués et blessés) alors que les soviétiques on perdu plus de 10000 hommes.

Les 10 et 11 décembre 1939 à lieu la Bataille de Varolampi Pond, un affrontement entre la 10ème division d’infanterie et le 718ème régiment d’infanterie soviétique au nord-ouest de Tolvajärvi et au nord du lac Ladoga. L’assaut soviétique surprend les finlandais qui doivent se replier.

La percée est-elle acquise ? Non car les soldats soviétiques affamés arrêtent leur progression après être tombées sur les roulantes (cuisines de campagne) finlandaises remplies d’une copieuse soupe aux saucisses.

D’où le nom de guerre de la Saucisse attribué à cette bataille. Les finlandais peuvent se regrouper et contre-attaquer. Si les finlandais perdent 20 morts et 55 blessés, les soviétiques ont eu cent morts au cours de vigoureux combats à la baïonnette.

Comme si cela ne suffisait pas le 12 décembre 1939, les troupes finlandaises du groupe Talvela soit environ 4000 hommes défont la 139ème division de fusiliers soit 20000 soldats lors de la bataille de Tolvajärvi au nord du lac Ladoga. Les finlandais ont 100 tués (plus 250 blessés et 150 prisonniers), les soviétiques 4 à 5000 morts plus 5000 blessés, cinquante-neuf véhicules et trente canons sont détruits.

Du 16 au 22 décembre 1939 à lieu la première bataille de Summa qui voit la victoire de la 3ème division finlandaise sur les 7ème et 13ème Armées soviétiques dans l’isthme de Carélie sur la route entre Leningrad et Viipuri. Une deuxième bataille de Summa à lieu du 1er au 15 février 1940, cette bataille se terminant par une victoire soviétique à une époque où l’armée finlandaise était épuisée.

Pour débloquer la situation les soviétiques lancèrent une offensive massive avec huit divisions en Finlande centrale où les troupes finnoises étaient peu nombreuses non seulement parce que le pays avait des ressources limites et que l’absence de routes et un terrain hostile rendait peu probable une offensive massive.

Du 30 novembre 1939 au 13 mars 1940 soit durant tout le conflit à lieu la Bataille de Salla dans la Lapland finlandaise (centre et nord du pays). Les finlandais associés à des volontaires scandinaves (essentiellement suédois avec également des norvégiens et des danois) vont échanger du temps comme dans l’espace. Le bilan est 650 morts disparus plus 450 blessés côté finlandais auxquels il faut ajouter 33 morts, 130 morts de froids et 50 blessés du côté des volontaires. Dans l’autre camp on compte 4000 pertes.

L’hiver 1939/40 est particulièrement froid et l’isthme carélien n’échappe pas à la règle avec des records à -43° le 16 janvier 1940. Dans un terrain enneigé, les finlandais utilisent le ski pour se déplacer et pour combattre.

Ces unités de skieurs parfois appelées «patrouilles de la mort» vont harceler les lourdes colonnes soviétiques mal entraînées et mal préparées au combat en zone hivernale.

On ne compte plus le nombre de soldats soviétiques victimes de gelures, 10% des soldats de la RKKA étant hors de combat avant même le début des combats ! Au total on estime à plus de 61506 soldats soviétiques mis hors de combat par le rude climat finlandais.

Si en Finlande centrale et septentrionale la guerilla était possible, dans l’isthme carélien s’était impossible ce qui explique la décision de construire une ligne fortifiée, la ligne Mannerheim qui combinait 221 points forts associés à des tranchées et des abris, le tout s’appuyant sur les rivières, les lacs et les marais. C’était plus proche des tranchées du premier conflit mondial que de la ligne Maginot ou encore de la ligne Siegfried.

Le 23 décembre 1939 les troupes soviétiques sont encerclées dans un chaudron (motti) près de Vyborg mais ces divisions parviennent à se dégager en infligeant des pertes sensibles aux finlandais.

Si dans l’isthme carélien les finlandais parvenait à tenir le choc non sans difficultés, au nord du lac Ladoga c’était nettement plus difficile en raison d’un rapport de force très défavorable (trois contre un pour les effectifs, cinq pour un pour l’artillerie sans compter la supériorité aérienne). Les forces finlandaises paniquent et retraitent avec l’armée rouge sur les talons, le front ne se stabilisant à nouveau que le 7 décembre 1939 près de Kollaa.

C’est le début de la Bataille de Kollaa qui n’allait se terminer qu’à la fin de la guerre d’Hiver (7 décembre 1939 au 13 mars 1940). Au cours de ce conflit s’illustra Simo Häyhä, un sniper crédité de 500 morts et qui fût surnommé la «mort blanche» par les soviétiques.

Cette bataille voit l’engagement d’une division et de petites unités indépendantes côté finlandais face à quatre divisions et une brigade de chars côté soviétique. 1500 finlandais sont tués et blessés contre 8000 morts et blessés côté soviétique.

Le 19 décembre 1939 les finlandais arrêtent leurs combats le long des rives du lac Ladoga après avoir harcelé encerclé deux divisions soviétiques incapables de se libérer de l’emprise finnoise.

Les finlandais s’attendaient à ce que les soviétiques tentent de briser l’encerclement mais au contraire ils s’installèrent en position défensive en espérant un ravitaillement aérien.

On ne peut qu’imaginer ce qui se serait passé si la Finlande avait disposé de troupes fraîches supplémentaires.

Il faudra attendre la période courant du 6 au 16 janvier 1940 pour que les finlandais ne reprennent leurs assauts, séparant les forces soviétiques en plus petits motis.

Quasiment à la même époque, en Carélie du Nord, les troupes soviétiques stoppèrent leur avancée devant les pertes causées par les finlandais et le besoin d’alimenter les autres fronts.

Bataille de Suomussalmi (Guerre d'Hiver)

Le 23 décembre 1939 les finlandais tentent une contre-offensive mais c’est un échec à la différence de la bataille de la route de Raate et celle de Suomussalmi. Ces deux batailles se terminent par deux victoires finlandaises

La première du 1er au 7 janvier 1940 voit la 44ème division et une partie de la 163ème division de fusiliers être anéanties par les finlandais, les soviétiques perdant à cette occasion 7 à 9000 hommes sur les 14000 présents lors de cette bataille.

Les finlandais adoptèrent une tactique parfaitement adaptée face à un ennemi statique. On bloque l’avant, on coupe la retraite puis on divise la colonne en petits mottis. Seulement 400 soldats finlandais furent tués. Helsinki captura au passage une quantité extraordinaire de chars, de pièces d’artillerie, de camions, 2000 chevaux, des fusils et des munitions à profusion.

La deuxième à commencé dès le 7 décembre 1939 et jusqu’au 8 janvier 1940. 11500 finlandais de différentes unités vont affronter 45 à 55000 hommes de la 9ème armée soit deux divisions et une brigade de chars. Le bilan est de 750 tués et disparus plus 1000 blessés côté finlandais et de 9 à 13000 tués et blessés plus 2100 prisonniers de guerre côté soviétique sans oublier un immense matériel capturé.

A l’extrême nord du front, la 104ème division de fusiliers soviétique attaqua la 104ème compagnie de couverture dans le but de s’emparer du port de Petsamo qui était libre de glace toute l’année.

Les finlandais abandonnèrent la ville et se concentrèrent sur des actions de harcèlement et de freinage. Il faut dire que les deux divisions soviétiques affrontent trois compagnies finlandaises. 89 soldats finlandais sont tués, 135 blessés et 16 prisonniers alors que de l’autre on compte 181 tués, 301 blessé et 72 prisonniers.

Du 25 au 27 février 1940 à lieu la Bataille d’Honkaniemi dans l’isthme de Carélie. Cette bataille se termine par une victoire soviétique, victoire remportée par la 84ème division de fusiliers, la 35ème brigade de chars légers et le 112ème bataillon indépendant de chars.

Ils l’ont emporté face à la 23ème division finlandaise associée au 3ème bataillon de chasseurs, à la 4ème compagnie de chars, au 4ème bataillon d’infanterie et au 2ème bataillon d’artillerie. C’est la seule bataille de la guerre d’Hiver où les finlandais ont utilisé massivement des chars.

La guerre d’Hiver se déroula également dans les airs. Là aussi la supériorité aérienne soviétique était écrasante mais là aussi cela ne se passa pas forcément comme prévu pour les VVS.

Il faudra attendre la fin du conflit et le mois de février pour voir les forces aériennes soviétiques prendre définitivement le dessus sur la petite armée de l’air finlandaise qui adopta une tactique du faible au fort, recevant régulièrement de nouveaux appareils. Pour la perte de 62 avions, la Illmavoimat descendit 200 avions soviétiques auxquels il fallait ajouter 300 avions abattus par la DCA.

En revanche les combats navals furent limités en raison de la saison (la Baltique était prise par les glaces) et de la faiblesse des deux marines taillés pour la défense côtière mais aucunement pour des raids amphibies ou pour des opérations en haute-mer.

CL Kirov 2

Le croiseur lourd Kirov

Le 1er décembre 1939 eut lieu une première bataille navale dans le Golfe de Finlande près de l’île de Russarö à 5km au sud d’Hanko. Les finlandais localisèrent le croiseur lourd Kirov et deux destroyers qui furent prises à partie par quatre canons de 234mm. Après cinq minutes de tir, le croiseur simplement endommagé par des coups à toucher (qui provoquèrent 17 morts et 30 blessés tout de même) fût obligé de se retirer, les destroyers restant intacts.

Les soviétiques connaissaient la présence des batteries côtières mais furent surpris par la portée des canons finlandais. Ces derniers participèrent également aux combats terrestres avec l’efficacité que l’on imagine aisément.

Après l’échec des premières opérations, la RKKA se remit sérieusement en question pour l’emporter et effacer la désastreuse impression qu’avaient laissé ses combats sur l’opinion publique étrangères.

En attendant que des solutions soient trouvés on fit marcher la machine à propagande : l’armée rouge avait échoué à cause du climat et du terrain difficile, la Ligne Mannerheim était plus solide que la ligne Maginot, les 1000 meilleurs pilotes américains combattaient aux côtés des finlandais.

Le chef d’état-major Boris Shaposhnikov reçut la pleine autorité pour conduire les opérations finlandaises. Il ordonna à la fin décembre l’arrêt des coûteux et inefficaces assauts frontaux. Autre changement, Semyon Timoshenko remplaça Kliment Voroshilov à la tête des forces soviétiques engagées en Finlande.

De nouvelles tactiques, une meilleure coordination interarmes, une réorganisation des forces, un meilleur ravitaillement, plus d’armes. Tous ces éléments ainsi que l’épuisement des forces finlandaises allaient conduire tôt ou tard à la victoire de la RKKA.

De nouveaux chars et des pièces d’artillerie lourde arrivèrent, le nombre de divisions passa de dix à vingt-cinq à vingt-six auxquelles il fallait ajouter six ou sept brigades blindées et de plus petites unités de chars.

Le 1er février 1940 la RKKA lance une offensive majeure dans l’isthme de Carélie. En 24h les positions finlandaises vont recevoir 300000 obus. Les finlandais essayèrent de tenir en s’abritant la journée dans des abris et en réparant la nuit mais les pertes étaient difficilement compensables.

Aux bombardements d’artillerie auxquels les finlandais faute de munitions ne pouvaient pas répondre s’ajoutèrent des attaques aériennes.

Mieux appuyées (artillerie, aviation, chars), les unités d’infanterie soviétique subissaient néanmoins de lourdes pertes car opérant en formations larges.

Différence majeure par rapport à la période précédente : les chars étaient bien protégés par l’infanterie.

Après dix jours de combat, les soviétiques percèrent dans la partie occidentale de l’isthme de Carélie dans la deuxième bataille de Summa (voir plus haut).

A cette époque les soviétiques alignent 460000 soldats, 3500 pièces d’artillerie, 3000 chars et 1300 avions pour le seul isthme carélien. De renforts arrivent en permanence pour maintenir la pression sur des finlandais exténués.

Le 15 février 1940, Mannerheim ordonna une retraite générale du 2ème corps d’armée. Dans la partie orientale de l’isthme les finlandais continuaient à se battre, repoussant les soviétiques à la bataille de Taipale.

A cette époque les finlandais sondèrent Moscou pour mettre fin au conflit mais dans un premier temps les soviétiques firent la sourde oreille. Ce qui fit basculer Moscou c’est la conscience que les finlandais étaient épuisés et la crainte d’une intervention franco-britannique aux côtés des finlandais.

Les négociations s’ouvrent le 12 février 1940 à Stockholm entre le ministre des Affaires Etrangères finlandais Väinö Tanner et des envoyés soviétiques avec la médiation suédoise. Les allemands ont joué également un rôle dans ces négociations, craignant qu’une intervention alliée ne les privent de l’accès au minerai de fer suédois.

Les finlandais effarés devant la dureté des conditions soviétiques hésitent mais le 19 le roi de Suède Gustav V affirme publiquement qu’il n’y aura pas de soutien militaire direct de la Suède. Le 25, Moscou envoie une dernière version de ses demandes, demandes qui sont acceptées le 29 février 1940.

le 5 mars, les soviétiques arrivent dans les faubourgs de Vyborg et le lendemain 6 mars les finlandais proposent un armistice que les soviétiques refusent. Le 7 mars une délégation finlandaise arrive à Moscou via Stockholm pour négocier la paix.

Le 9 mars 1940 l’armée finlandaise après une splendide résistance est à bout de force manquant de munitions et d’armes. Ayant compris que les alliés n’allaient pas intervenir, Helsinki n’avait pas vraiment d’autre choix que d’accepter les demandes soviétiques et de signé le Traité de Moscou le 12 mars 1940.

Ce conflit si il n’à pas entrainé l’intervention d’autres états à suscité un formidable élan de sympathie vis à vis de la petite Finlande.

Des livraisons d’armes ont eu lieu et de nombreux volontaires plus ou moins motivés, plus ou moins entrainés ont rejoint les finlandais pour combattre les soviétiques. Nul doute que certains y voyait une redite de la guerre d’Espagne où des volontaires étrangers ont combattu dans les deux camps.

Sans surprise le plus gros contingent de volontaires étrangers venait de Suède avec 8760 volontaires durant les cinq mois de ce conflit. Ces volontaires associés à des norvégiens (727) et des danois (1010) ont combattu dans les dernières semaines du conflit.

A cela s’ajouta une unité suédoise de Gloster Gladiator ainsi que des batteries antiaériennes équipées de canons de 40mm Bofors qui protégèrent le nord de la Finlande et la ville de Turku.

Des volontaires sont également venus de Hongrie, d’Italie, d’Estonie, des Etats-Unis avec 350 américains d’origine finlandaise. Au final ce sont 12000 volontaires étrangers qui participèrent à la guerre d’Hiver, cinquante d’entre-eux étant tués au combat.

La France et la Grande-Bretagne à défaut d’intervenir directement (en dépit de nombreux plans dressés en direction de Petsamo _ qui se heurtèrent aux refus suédois et norvégiens de laisser passer les troupes_ ou pour bombarder les puits de pétrole caucasiens avec l’aide de la Turquie) livrèrent des armes qui n’étaient pas forcément de première jeunesse.

Canon de 75mm modèle 1897 France 20

Canon de 75mm modèle 1897

C’est ainsi que Paris (qui en plein réarmement pouvait difficile divertir des armes neuves à Helsinki) livra 5000 fusils mitrailleurs modèle 1915 (le tristement célèbre «Chauchat»), 100 canons antichars de 25mm, 48 canons de 75mm modèle 1897, 100 canons de 90mm De Bange, 72 canons de 120mm De Bange, 48 canons de 155mm De Bange, 12 canons de 75mm Schneider modèle 1914, 12 canons de 155mm court Saint Chamond modèle 1915, 8 canons de 80mm De Bange, 10 canons antichars russes de 45mm, des grenades, de la poudre sans fumée, des tracteurs Latil, un million de kg de barbelés mais aussi cinquante MS-406 et six Caudron CR-714. En clair de quoi alimenter la résistance mais rien qui aurait permis à la Finlande d’imposer à l’URSS une guerre d’usure si tant est que cela aurait été possible pour Helsinki.

Caudron CR714

Caudron CR-714

Le traité de Moscou

Signé le 12 mars 1940 et entré en vigueur le lendemain, le Traité de Moscou est très dur pour la Finlande, les demandes soviétiques étant nettement plus importantes que celles de l’automne 1939.

Es-ce à dire que la Finlande à eu tort de refuser ? Je n’irai pas jusque là car personne ne sait si l’acceptation des dites demandes n’aurait pas rendu Staline encore plus gourmand.

La Finlande cède une partie de la Carélie, l’isthme carélien dans son intégralité, un territoire au nord du lac Ladoga, la région de Salla et la péninsule de Rybacby en mer de Barents plus quatre îles du Golfe de Finlande. La péninsule de Hanko est louée pour trente ans afin d’y établir une base navale destinée à empêcher l’Allemagne de bloquer le Golfe de Finlande.

Maigre consolation, la région de Petsamo pourtant conquise par les soviétiques est rendue à la Finlande.

Au final les finlandais perdent leur quatrième plus grande ville (Vyborg), la partie la plus industrialisée du pays soit 11% du territoire, 12% de sa population et 30% de sa population. 422000 caréliens sont expulsés en direction de la Finlande.

Ce conflit à provoqué la perte côté finlandais de 25904 personnes _tués et disparus_ (chiffres révisés au début des années 2000, le bilan officiel à l’époque n’étant que de 19576) auxquels il faut ajouter 43557 blessés et 800 à 1100 prisonniers dont 10 à 20% n’ont pas survécu à la captivité. A noter que 957 civils ont été tués suite aux raids aériennes soviétiques.

En ce qui concerne les pertes soviétiques il y à eu un énorme débat puisque les chiffres oscillent entre 48745 pertes annoncées en mars 1940 et 167000 morts et disparus. 5572 soldats soviétiques ont été faits prisonniers et libérés à la fin du conflit.

En ce qui concerne les pertes matérielles on estime que les soviétiques ont perdu plus de 3500 chars et 1000 avions dont la moitié par accident.

2 réflexions sur “Scandinavie (68) Finlande (6)

  1. Merci encore. Je ne connaissais pas cette révolte en Carélie en 1921, les pertes pour l’armée rouge ont était vraiment lourde par rapport à la taille de leur adversaire !

    Une lettre oubliée en fin de ce paragraphe :

    David contre Goliath

    La guerre de Pologne à vu l’engagement des fameuses Panzerdivisionen et la mise en pratique de ce que les allemands ont appelé Blitzkrieg. A la différence de l’art opératif soviétique très codifié, la guerre éclair n’est pas aussi solide théoriquement parlant. Après le second conflit mondial quelques généraux tenteront bien de la codifier mais sans aboutir à une théorie faisant école comme l’art opératif soviétique ou le mouvement perpétuel son équivalent français.

    Es(t)-ce une conséquence des Grandes Purges qui à privé la RKKA de la majeure partie de ses plus brillants cerveaux ?

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