Véhicules
Autos blindées
Landsverk L-180
En septembre 1948 l’armée danoise disposait de deux régiments de cavalerie. Ces régiments étaient «pétrole-picotin» avec des unités montées et des unités motorisées sous la forme d’un escadron d’autos blindées.
Si le Régiment des Hussards de la Garde disposait d’un escadron équipé d’autos blindées suédoises, le Régiment des Dragons du Jutland disposait d’un escadron d’autos blindées Daimler Dingo.
Le premier escadron équipé donc d’autos blindées suédoises disposait de deux Landsverk L-180 et de douze Landsverk Pansarbil Lynx. Si les deux L-180 sont cellles du commandant de l’escadron et de son adjoint, les douze Lynx sont répartis en trois pelotons de quatre véhicules.
La Landsverk L-180 était une auto blindée suédoise produit par la Landsverk AB, un modèle d’auto blindée à six roues robuste qui à été exporté aux Pays-Bas, en Suède, à Danemark, en Estonie et en Irlande.
Ces deux autos blindées étaient toujours en service en septembre 1948. Ils vont être engagés dans les quatre jours de combat qui frappent le Danemark, les deux véhicules étant détruits, la première par un canon antichar de 37mm allemand et la seconde par une roquette tirée par un chasseur-bombardier Focke-Wulf Fw-190.
Caractéristiques Techniques
Masse : 7.825kg
Dimensions : longueur 5.86m largeur 2.24m hauteur 2.28m
Motorisation : un moteur essence Büssing-NAG L8V de 180ch, transmission à 3 vitesses, 120 litres de carburant
Performances : vitesse maximale 80km/h sur route Distance Franchissable 288km
Blindage : caisse 9mm avant et côtés 5mm pour le toit 15mm pour la tourelle
Armement : un canon de 37mm Bofors et trois mitrailleuses Lewis
Equipage : un chef de bord, un conducteur, un tireur et deux pourvoyeurs
Landsverk Pansarbil Lynx
La deuxième auto blindée en service dans l’armée danoise en septembre 1948 était une autre auto blindée suédoise, la Landsverk Pansarbil Lynx. Le développement commence en 1937 pour répondre à une demande de l’armée danoise.
Le véhicule était un véhicule 4×4 légèrement blindé (13mm maximum) mais suffisamment vaste pour accueillir six hommes. Elle était propulsée par un moteur diesel Scania-Vabis de 140ch installé au milieu du véhicule pour libérer de l’espace et alléger l’avant et l’arrière dans l’espoir d’améliorer la mobilité du véhicule.
L’armement se composait d’un canon de 20mm Madsen en tourelle associé à une mitrailleuse de 8mm elle aussi fournit par la firme Madsen. Deux autres mitrailleuses furent installées, l’une à l’avant et l’une à l’arrière, les deux dans la caisse.
Le Danemark commanda dix-huit exemplaires en avril 1938 qui sont livrés en juin 1940 et février 1941. Douze seulement sont mis en ligne au sein de l’escadron d’autos blindées du régiment des Hussards de la Garde, les six autres étant stockées.
Initialement le Danemark à envisagé la commande d’autres autos blindées de ce type mais au final préféra acheter des Daimler Dingo. Landsverk AB qui avait lancé la production d’autos blindées supplémentaires pour gagner du temps se retrouva avec seize véhicules inachevés. Elle fût sortie de l’embarras par l’armée suédoise qui racheta ses véhicules qui à la différence de leurs cousins danois furent armés d’un canon de 40mm Bofors, véhicules baptisés Pansarbil m/39.
Au 5 septembre 1948 il ne restait plus que quatorze véhicules disponibles, douze en ligne et deux réservées à la protection du roi et du gouvernement. Ces véhicules vont ainsi accompagné le roi et le gouvernement jusqu’au nord-ouest du pays, étant cachées durant l’occupation allemande. Elles ne furent ressorties qu’en février 1954 et symboliquement ouvrirent le défilé militaire de la libération avant de gagner un musée.
Les douze autres eurent moins de chance. Engagées au combat, harcelant les pointes allemandes, couvrant la retraite de l’infanterie, elles subirent des pertes conséquentes puisque les allemands n’ont pu en capturer que deux qui furent remises en état et transférées à la police danoise mise sur pied par l’occupant pour donner une façade présentable à l’occupation. Elles furent détruites par la Résistance Danoise le 17 mars 1952 lors de l’incendie du commissariat central de Copenhague.
Caractéristiques Techniques
Type : auto blindée 4×4
Masse : 7.1 tonnes
Dimensions : longueur 5.1m largeur 2.28m hauteur 2.2m
Motorisation : un moteur diesel Scania-Vabis/Volvo de 135ch
Performances : vitesse maximale 70km/h distance franchissable 200km
Armement : un canon de 20mm Madsen et trois mitrailleuses de 8mm (coaxiale, avant et arrière)
Equipage : 6 hommes
Daimler Dingo

Daimler Dingo
Pour équiper l’escadron d’autos blindées du régiment de Dragons du Jutland la logique aurait été de commander un lot supplémentaire d’autos blindées Lynx mais comme nous l’avons vu plus haut le Danemark à décidé de commander une auto blindée britannique, le Daimler Dingo.
En 1938, le War Office lança un appel d’offres pour un véhicule de reconnaissance (Scouting Vehicle), appel d’offres auquel répondit Alvis, BSA Cydes et Morris.
Les tests commencèrent en août 1938, les différents modèles disposant d’un moteur arrière et de quatre roues motrices. Le projet Morris fût éliminé en raison d’une vitesse trop faible et c’est au final le projet BSA qui fût choisit, la production étant assurée par Daimler, la division automobile du groupe BSA.
Le schéma de base fût jugé suffisamment prometteur pour dévelloper un “char léger sur roues” , la future Daimler Armoured Car dont le premier prototype fût présenté aux autorités fin 1939.
Officiellement appelé Daimler Scout Car, cette auto-blindée reçut le surnom de Dingo du nom d’un chien sauvage australien.
Mis en service à la fin de 1939, la Car Scout Daimler Mark I fût essentiellement utilisée au sein des divisions d’infanterie qui disposaient d’un bataillon de reconnaissance.
Chaque bataillon disposait à l’origine de trois squadrons, un équipé de Daimler Armoured Car et deux de Daimler Scout Car, chaque squadron disposant de trois pelotons de cinq véhicules soit un total pour le bataillon de 45 véhicules.
Ce n’est que durant le conflit que l’organisation sera modifiée avec des escadrons mixtes généralement trois Dingo et deux Daimler Armoured Car.
Après les deux premiers modèles (Mk I et Mk II) quasiment identiques, le Mk III apparu au début du second conflit mondial avec un moteur plus puissant, un blindage renforcé et un armement plus puissant avec deux mitrailleuses Vickers de 7.7mm ou Besa de 7.92mm.
Le Daimler Dingo va être également produit au Canada sur un chassis différent (Ford) et en Australie. Elle va également être exportée en Irlande, au Danemark en Norvège, en Suède, au Portugal et en Afrique du Sud.
L’armée danoise va passer commande en septembre 1941 de vingt Daimler Dingo mis en service courant 1942. Six ans plus tard en septembre 1948 il en restait dix-huit, quatorze en ligne (trois pelotons de quatre, la voiture du commandant de l’escadron et celle de son adjoint) et quatre en réserve pour l’entrainement et la formation.
Ces véhicules vont opérer moins pour l’éclairage _les troupes danois mènent uniquement des combats défensifs_ que pour freiner et harceler l’ennemi.
Certains équipages danois firent preuve d’une rare audace en se laissant dépasser par l’ennemi pour attaquer les convois logistiques qu’ils soient hippo ou automobiles. Cela contribua à rendre les allemands plus prudents et hélas plus durs vis à vis de la population civile, la peur du «franc-tireur» étant obsessionnelle chez la soldatesque allemande.
Toutes les Daimler Dingo en service en septembre 1948 ont été détruites. Selon une étude menée après guerre sur les dix-huit en service le 05/09/48, deux ont été perdus par accident, quatre par des canons antichars, deux par l’aviation, deux par mine et huit par leurs homologues allemandes souvent mieux armées.
Es-ce la fin de la carrière danoise de la Daimler Dingo ? Non puisque ce n’est que le commencement, la nouvelle armée danoise choisissant deux modèles d’armoured car pour ces unités à savoir la Daimler Dingo et la M-8 Greyhound.
Proportionnellement, l’effort danois à été remarquable mais cet effort suscita une profonde amertume chez les soldats danois qui estimèrent avoir été peu payés en retour puisque l’opération BOREALIS fût la seule opération majeure de la NDH en dépit des demandes du gouvernement danois prêt par exemple à envoyer une brigade combattre en France.
Le Régiment des Dragons du Jutland était un régiment de chars était organisé en un escadron de commandement et de soutien, trois escadrons de chars et un escadron d’autos blindées. Si les trois escadrons de chars disposaient d’un peloton de six M-8 Greyhound, l’escadron d’autos blindées disposait de quatorze Daimler Dingo.
La Daimler Dingo équipait également la section d’autos blindées de la compagnie d’armes lourdes des quatre régiments d’infanterie soit un total de vingt-quatre véhicules.
Cela nous donne un total trente-huit Dingo en service auxquels il faut ajouter douze véhicules en réserve.
Ces véhicules vont participer à l’opération BOREALIS au moins pour ceux de la 1. Danske Brigade, les véhicules de la 2. Danske Brigade arrivant comme les carabiniers après la bataille et vont n’assurer que des missions de sécurité et de maintien de l’ordre.
Les Daimler Dingo sont restées en service dans l’armée danoise jusqu’au début des années soixante quand elles sont remplacées par des Alvis Iveco Ferret elles aussi de conception et de fabrication britannique, la Ferret remplaçant également la Greyhound.
Caractéristiques Techniques du Daimler Dingo
Poids : 3 tonnes
Dimensions : longueur 3.18m largeur 1.715m hauteur 1.50m
Motorisation : un moteur essence Daimler de 55ch
Performances : vitesse maximale 89 km/h distance franchissable 320km
Blindage : 12mm sur les côtés 30mm frontal
Armement : un fusil-antichar Boys .55 ou un fusil-mitrailleur .303 Bren
Equipage : deux hommes
M-8 Greyhound
A l’automne 1940, l’US Army s’interrogea sur les conflits futurs et notamment l’emploi des chars de combat. Elle identifia le besoin d’un véhicule de reconnaissance rapide et bien armé pour éclairer ces unités.
Après avoir hésité entre un châssis chenillé, un châssis mixte et un châssis à roues, l’US Army sélectionna en septembre 1943 le projet de Ford.
Baptisé à l’origine T22, il fût officiellement adopté en mars 1944 sous le nom de M8 Light Armored Car, son surnom «Greyhound» ayant été attribuée officiellement en mai 1950 sans que l’origine du nom (lévrier) ne soit connu avec exactitude.
Il s’agissait d’un véhicule 6×6, rapide (90 km/h sur route), bien protégé et armé d’un canon de 37mm qui constituait un bon compromis pour un véhicule de reconnaissance, permettant de détruire quasiment tous ses homologues adverses mais qui n’était pas trop puissant pour ne pas pousser les équipages à engager inconsidérément le combat.
Les premiers véhicules de série sont mis en service à l’été 1944. Toujours en service en septembre 1948 et a fortiori en avril 1950, le M-8 Greyhound est l’automitrailleuse standard des forces armées américaines, étant utilisée par l’US Army mais également par les Marines.
La production cesse en janvier 1953, lui succédant une automitrailleuse 8×8, la M-17. La M-8 reste en service jusqu’à la fin du conflit, étant définitivement remplacée par la M-17 en 1957 dans les unités d’active, la réserve la conservant jusqu’au milieu des années soixante.
La seule variante de la M-8 fût un véhicule de transport blindé, la M-20 Armored Utility Car utilisé le transport logistique et le transport de troupes.
La M-20 disposait d’une caisse plus haute, sans tourelle avec pour tout armement une mitrailleuse de 12.7mm sous bouclier.
Le véhicule à été utilisé pendant et après la guerre par l’Arabie Saoudite, l’Autriche, la Belgique, le Brésil, Chypre, Colombie, Corée, Danemark, Ethiopie, Grèce, Guatemala, Haiti, Iran, Italie, Jamaïque, Madagascar, Mexique, Niger, Norvège, Paraguay,Perou, Portugal, Royaume-Uni, Salvador, Chine, Thaïlande, Turquie, Vénézuela, Vietnam et Yougoslavie.
Au sein de la Nouvelle Armée Danoise, la M-8 va équiper les escadrons de chars du Régiment de Dragons du Jutland à raison d’un peloton de six véhicules soit dix-huit véhicules pour l’ensemble du régiment mais aussi les deux bataillons de chars des brigades.
Ces bataillons étaient organisés en un escadron de commandement et de soutien, deux escadrons de chars et un escadron de reconnaissance. Au sein des escadrons de chars on trouvait un peloton de six véhicules tandis que l’escadron de reconnaissance disposait de deux pelotons de quatre véhicules soit un total de vingt véhicules.
La NDH alignait en ligne cinquante-huit véhicules qui participèrent pour une partie d’entre-eux à l’opération BOREALIS. Sur les cinquante-huit véhicules en ligne, trente-huit vont combattre et six détruits par accident (deux) ou sous les coups de l’ennemi (un par mine, un par l’artillerie, un par un lance-roquettes et le quatrième par un fusil antichar).
La M-8 Greyhound est restée en service dans l’armée danoise jusqu’à son remplacement par l’Alvis Iveco Ferrett.
Caractéristiques Techniques de la M-8 Greyhound
Poids en ordre de marche 7.940 tonnes
Dimensions : Longueur 5m largeur 2.54m hauteur 2.248m
Motorisation : moteur à essence Hercules IXD de 110ch
Vitesse maximale sur route 90 km/h vitesse maximale en tout terrain 48km/h Autonomie 640km Blindage 3 à 19mm
Armement : un canon de 37mm M6 avec 80 obus, une mitrailleuse coaxiale de 7.62mm Browning M1919A4 avec 1500 cartouches et une mitrailleuse antiaérienne de 12.7mm avec 400 cartouches
Equipage : quatre hommes (chef de char, canonnier/chargeur, pilote, copilote/radio)