Scandinavie (42) Danemark (13)

Reconstruire la flotte (bis) et l’engager : la marine danoise et le 19ème siècle

Danemark 23

Pavillon de la marine danoise

Le traité de Kiel signé en 1814 est en quelque sorte l’année zéro pour la marine danoise puisqu’elle doit faire le deuil de ses bases, de ses navires et de ses marins norvégiens. En clair tout est à reconstruire. Pour ne rien arranger les navires restants sont généralement en mauvais état en raison d’un manque d’entretien ou d’une construction avec du bois de mauvaise qualité.

La nouvelle marine danoise comprend alors trois bricks, un schooner, trois barges et un grand nombre de canonnières et de yawls. Un navire de ligne et trois frégates en construction vont rapidement joindre la flotte.

En 1815 un plan d’expansion navale prévoit que la marine danoise soit à terme composée de six navires de ligne, huit frégates, huit corvettes et quatre-vingt une canonnières.

Cela allait cependant nécessiter du temps, le pays se remettant difficilement de la banqueroute de 1813 (qui précipita sa sortie de la guerre aussi bien que l’invasion suédoise du Holstein) ce qui explique que le Danemark allait être provisoirement ou non être rayé de la carte des puissances navales ayant une certaine influence sur les affaires du monde.

Comme les budgets étaient contraints, la marine royale danoise fût contrainte de faire des choix drastiques. Pendant des années les seuls navires armés en permanence furent ceux chargés de la défense de l’Oresund et du Great Belt auxquels il fût ajouter une frégate ou une corvette pour une croisière annuelle d’instruction destinée aux cadets. Aux Antilles Danoises (Danish West Indies) les navires ne pouvaient être armés que par une taxe spéciale sur chaque tonneau de sucre

Pour maintenir le niveau des officiers, on les autorisa à servir dans la marine marchande mais aussi dans des marines étrangères à l’exception bien entendu de la marine française.

Jusqu’en 1825 toutes les croisières d’instruction des cadets eurent lieu dans les eaux territoriales mais en 1826 la corvette Najaden fit une circumnavigation autour des îles britanniques, contournant l’Ecosse, passant à l’ouest de l’Irlande avant de rentrer au Danemark via La Manche.

Cette première fût suivie d’autre avec des croisières aux Iles Féroés, en Islande voir encore plus exotique en Méditerranée.

En 1824 la marine danoise entra dans l’air de la vapeur avec l’acquisition d’un navire à roues à aube, le Kiel construit quatre ans plus tôt à Londres. Ce navire fût utilisé par la famille royale pour de courtes croisières jusqu’à la conversion de ce navire en transport de troupes en 1852.

En 1841, l’Aegir devint le deuxième navire à vapeur de la marine danoise _navire également acquis en Angleterre_ et le premier à coque en fer. Plus encore que le Kiel il marqua l’entrée du Danemark dans l’ère de la propulsion vapeur. En 1848 le Danemark possédait six navires de ce type.

La marine danoise participe également à des explorations comme la frégate Bellona en 1840/41 ou encore le brick Ornen en 1843/44. Il s’agissait moins d’explorations scientifiques que d’explorations commerciales.

En revanche en Méditerranée les navires envoyés par Copenhague étaient davantage destinés à lutter contre la piraterie menée par les Etats Barbaresques, piraterie qui ne cessa qu’avec l’expédition d’Alger menée par la France en 1830. Théoriquement le Danemark avait signé un traité de paix protégeant ses navires marchands mais entre le texte et la pratique il y avait toujours un fossé.

Du 24 juin 1845 au 23 août 1847 la corvette Galathea commandée par le capitaine St. A. Bille réalise un tour du monde. Le navire passe par les Indes pour transférer à la Grande-Bretagne les comptoirs de Tranquebar et de Serampore, explore les îles Nicobar, visite la Chine, les Philippines, fait escale à Honolulu, rallie ensuite l’Amérique du Sud, franchissant le cap Horn avant de remonter la côte orientale du sous-continent sud-américaine, l’Atlantique, La Manche avant de rentrer au pays.

Après ces explorations et ces campagnes autour du monde, la marine danoise va devoir participer à un véritable conflit, conflit provoqué par la lancinante question des duchés du Schleswig, du Holstein et du Lauenburg. Il faudra deux guerres pour régler la question au détriment du Danemark.

 

Durant cette première guerre des Duchés, la marine danoise assura le blocus des côtes allemandes et transporta via ses navires à vapeur des troupes. Indépendants du vent, ces navires donnèrent à l’armée danoise à un haut degré de mobilité, évitant aux soldats de marcher des jours et des jours, les conservant frais et dispos.

La flotte fût remise sur le pied de guerre le 24 mars 1848, trente-quatre ans que cet ordre n’avait pas été donné. Le 26 au lendemain du ralliement des garnisons de Kiel et de Rengsburg aux insurgés, les premiers navires appareillèrent pour la péninsule d’Als sur la côte est du Jutland du sud. Il s’agissait de la corvette Najaden, du navire à vapeur Geiser et du brick St. Thomas.

Les premiers combats éclatent à Flensburg le 28 quand le Geiser est visé par l’artillerie des insurgés. Le navire à vapeur refuse de riposter car la ville est déclarée ville ouverte, le navire préférant se replier ce que les insurgés analysèrent comme une grande victoire.

Cela les encouragea à poursuivre leur marche en avant. Cette fois les canons du brick St Thomas repoussèrent les insurgés mais ces derniers occupèrent Aabenraa par l’ouest à l’abri des canons de la marine danoise qui imposa le blocus au port. Un coup de main audacieux du brick permis la capture d’un nouveau vapeur sans réaction des insurgés. Le Christian Der Achte fût immédiatement envoyé à Konsor pour être transformé en navire de transport de troupes.

Alors que la guerre venait de commencer des changements majeurs eurent lieu dans l’organisation avec notamment la suppression de l’Amirauté et son remplacement par un ministre des affaires navales, postes confondus à cette époque avec celui de commandant en chef de la marine. Des réformes furent également introduites dans les arsenaux pour améliorer leur efficacité.

Outre le transport de troupes, la marine danoise devait protéger les flancs de l’armée de terre durant sa progression vers le sud.

Pour cela une escadron spécifique est créée avec les corvettes Galathea et Najaden, les bricks St. Thomas et Mercurius, les navires à vapeur Geiser et Hekla ainsi que seize canonnières. Signe des temps, le commandant et son adjoint possèrent leur marque non pas sur les corvettes comme on aurait pu s’y attendre mais sur les deux navires à vapeur.

Le 7 avril 1848 la marine danoise est à nouveau engagée au combat. A l’est d’Honis à Borgholm, les insurgés installèrent des batteries côtières. La corvette Najaden, le navire à vapeur Hekla et deux canonnières qui assuraient le blocus rappelèrent leurs équipages au poste de combat. Les tirs de l’artillerie danoise provoquèrent la fuite des insurgés vers l’intérieur des terres/

Le 9 avril 1848 quand l’armée emporte sa première victoire à Bov, la marine danoise assure la surveillance des accès au port de Flensburg. Les corvettes et les navires à vapeur furent également utilisés pour transférer des troupes à Eckernfoerde.

Le 15 avril la corvette Najaden et le cutter LØVENØRN arrivent au large de lîle de Fehmarn pour empêcher les insurgés de s’en emparer. C’était trop tard, le commandant et deux hommes envoyés à terre sur une annexe étant faits prisonniers ! La corvette et le cutter doivent se replier.

Le 18 avril 1848 la Confédération germanique entre dans la guerre, un corps d’armée allemand pénétrant dans le Holstein, un corps d’armée essentiellement composé de prussiens et d’hanovriens. La première bataille contre l’armée danoise eut lieu le 23 avril et se termina par une défaite danoise.

Face à l’avancée des troupes confédérales, la marine danoise reçut l’ordre d’assurer le blocus des côtes pour empêcher toute intervention navale allemande, les cibles prioritaires étant Kiel et Pillau qui sont bloqués le 29 avril avec les frégates Havfruen et Thetis, la corvette Flora et un certain nombre de petits navires.

Les 26 et 27 mai 1848 la marine danoise transfert des unités de l’armée de l’île de Funen à Als. Les soldats danois remportèrent plusieurs batailles, la marine assurant la sécurité des flancs et son ravitaillement, un rôle de l’ombre mais un rôle vital.

Début juin 3500 volontaires suédois furent transférés de la Suède à Funen pour aider les troupes danoises contre les troupes prussiennes et hanovriennes. A la même époque les frégates Bellona, Gefion et Thetis furent chargés de bloquer les estuaires et les ports allemands de la mer du Nord.

Le 17 août 1848, la corvette Najaden aidée par deux canonnières tirèrent les derniers coups de feu avant l’entrée en vigueur du cessez le feu en neutralisant une batterie côtière. Le cessez le feu entre en vigueur le 25 août 1848 pour normalement sept mois. Des échanges de prisonniers ont lieu.

En février 1849 le gouvernement danois décide de reprendre les opérations suite notamment à des exactions allemandes dans des territoires peuplés par les danois.

A Als, Funen et au Jutland l’armée reçut des renforts, renforça les fortifications. La marine danoise n’échappa pas à la règle et pu ainsi soutenir l’armée et assurer le blocus des côtes allemandes.

La marine danoise avait de nouveau fière allure avec un navire de ligne de 84 canons, le Christian VIII mais aussi les frégates Gefion, Thetis, Bellona, Rota, Havfruen, Freia et Nymphen, les corvettes Najaden, Galathea et Flora, les bricks St. Thomas, St. Croix, Mercurius et Ornen, les navires à vapeur Hekla, Geiser et Skirner sans oublier de la «poussière navale».

Le cessez le feu expire le 26 mars 1849 mais est in-extremis étendu de huit jours supplémentaires mais ce n’est clairement que sauter pour mieux reculer. Les opérations reprennent le 3 avril avec de véritables opérations combinées armée/marine.

Le 3 avril le navire de ligne Christian VIII associé à la frégate Gefion et aux navires à vapeur Hekla et Geiser de détruire les fortifications protégeant la ville d’Eckernförde pour faciliter la progression de l’armée.

La petite escadre arrive sur zone le 5 avril 1849 mais dès le début tout part de travers en raison de l’inexpérience de l’équipage du navire de ligne, de problèmes de vent et de renseignement insuffisants notamment sur la puissance des défenses ennemies. La situation devint telle que les danois demandèrent une trêve à laquelle les allemands répondirent en exigeant une complète capitulation de l’escadre danoise.

La frégate Gefion est capturée alors que le Christian VIII qui tentait de s’échapper explose quand un obus allemand touche la réserve de poudre. La bataille d’Eckernförde se termine en désastre, la marine danoise perdant deux de ses meilleurs navires, plus de 200 marins étant tués et 900 faits prisonniers. Cette défaite ne stoppa pas le blocus danois qui provoqua l’interruption complète du trafic côtier.

En mer du Nord, la petite escadre danoise composée de quatre frégates, d’une corvette et d’un navire à vapeur rencontrait des difficultés à la fois en raison de la météo et de leur tirant d’eau trop grand pour les eaux côtières allemandes où des canonnières y naviguaient sans véritables difficultés.

Le 4 juin trois vapeurs armés quittèrent l’estuaire de la Weser pour briser le blocus danois et ce en compagnie de la corvette Valkyrien mais après deux heures de combat les allemands durent se replier non pas en direction de l’estuaire de la Weser mais en direction de celui de l’Elbe.

En mer Baltique le blocus couvrait une zone allant de Kiel à l’ouest à Dantzig et Pillau à l’est. Les danois engagèrent pour cela le navire de ligne Skjold et la frégate Freia dans la région de Kiel, la corvette Galathea et le brick St. Croix assurant le blocus des ports orientaux.

Le 27 juin 1849, le brick St. Croix engage le combat contre un vapeur allemand, l’Adler (l’Aigle) qui finit par se replier sur Dantzig. Si le vapeur était plus mobile que le brick et la frégate, les navires danois disposaient d’une artillerie à plus grande portée.

Les 4 et 5 juillet la marine transporte des troupes à Fredericia pour prendre l’ennemi par les flancs et déstabiliser son dispositif. La bataille à lieu le lendemain 6 juillet et se termine par une défaite absolue des insurgés surpris par une attaque nocturne des danois.

Le blocus danois des ports allemands ayant un fort impact sur leur commerce, la Grande-Bretagne et la Russie prirent l’initiative de mettre fin au conflit. Le 10 juillet 1849 entre en vigueur une nouvelle trève de six mois et six semaines soit jusqu’à la fin du mois de février 1850.

Cette trêve impose la fin des combats mais aussi du blocus ainsi que la restitution des navires saisis. Ca c’était dans la théorie et certains ports allemands ne furent libérés que le 25 août 1849.

Un traité est signé le 2 juillet 1850 mais il ne résout rien, les problèmes demeurant aussi aigus qu’avant guerre.

Qui dit trêve ne dit pas paix et les insurgés profitèrent du temps pour reconstituer une armée de près de 30000 hommes, armée principalement composée de volontaires allemands. Cette armée ne tarda pas à franchir la rivière Eider pour avancer vers le nord et occuper le sud du Jutland.

Face à elle se trouvait une armée danoise de 40000 hommes préparée et surtout aguerrie par les combats des années précédentes.

Les deux armées se rencontrent les 24 et 25 juillet et les insurgés doivent repasser la rivière Eider sous la pression militaire danoise. L’armée de Copenhague occupe le Dannevirke et la frontière de Eckernfördre à Frederiksstad, la marine se chargeant de protéger les flancs.

La marine royale danoise disposait sur la côte est d’une escadre composée du navire-amiral, le navire à vapeur Skirner, les autres navires à vapeur Holger Danske, Hekla et Eideren, le navire de ligne Skjold, les frégates Freia et Thetis, la corvette Valkyrien et la barque (NdA au sens de trois mâts barque) Saga. A cela s’ajoutèrent seize canonnières pour opérer au plus proche des côtes.

Le 20 juillet 1850 le vapeur danois Hekla prend en chasse le Von der Tann, un navire armé par les insurgés pour tenter de contrebalancer la puissance navale danoise. Le navire insurgés s’échoue, son équipage l’évacuant et l’incendiant ce qui entraine son explosion, le navire brûlant toute la nuit, étant réduit ainsi à l’état d’épave.

Le 16 août le Hekla engage un nouveau combat contre cette fois le vapeur Lowe et quatre canonnières. Une de ces canonnières est incendiée et les insurgés préfèrent se replier.

En mer du Nord les danois tentèrent d’occuper les îles parsemant le littoral mais leurs navires de haute mer n’y étaient pas très à l’aise. Face à la marine danoise, les insurgés disposaient d’un navire à vapeur le Kiel et de trois canonnières. A la mi-août six canonnières danoises arrivèrent sur zone et le 17 septembre les navires insurgés n’étaient plus présents dans ces eaux et les îles purent être occupés, le blocus des estuaires sérieusement renforcé.

La guerre s’achève le 1er janvier 1851, la confédération germanique imposant aux insurgés de déposer les armées, l’armée du Schleswig-Holstein étant dissoute. La guerre s’achève par une victoire danoise et le retour du Jutland du Sud au Danemark. La question des duchés était cependant non résolue.

D’une guerre à l’autre

La paix était à peine revenue que le Danemark s’inquiéta d’être entraîné contre son gré dans un nouveau conflit concernant la Crimée.Comment diable Copenhague pourrait-elle être concernée ?

Tout simplement parce que le Danemark assurait la garde des détroits séparant la mer du Nord et la Baltique et que l’un des principales bases de la marine russe se trouvait à Krondstadt dans le Golfe de Finlande et qu’il n’était pas idiot de penser que la marine britannique voir la marine française pourrait vouloir s’attaquer à cette base si jamais le conflit s’étendait hors de Crimée.

De plus le Danemark craignait de voir la Prusse et l’Autriche s’allier à l’Angleterre et transformer une guerre régionale en guerre européenne. Heureusement pour Copenhague, à l’automne 1853 le Danemark obtint la garantie des grandes puissances qu’il ne serait pas entraîné dans ce conflit.

La guerre de Crimée s’achève en 1856 sans que le Danemark n’ait eu à s’engager. La même année l’antique Sound Toll source constante d’irritation depuis son installation ou peu s’en faut (1429) est abolit

Entre les deux guerre du Schleswig la marine danoise modernisa ses forces passant progressivement de la voile à la vapeur. Les combats de la guerre de Sécession sont étudiés et la marine danoise tente d’en tirer des conclusions en veillant à ne pas oublier que le théâtre d’opérations américain n’est pas le danois. Outre la construction de monitors et de navires à hélice (frégates, corvettes), la marine danoise transforma un certain nombre de navires à voile en navires à vapeur.

Au début des années 1860 la question des duchés rebondit à nouveau et le Danemark se sentit assez fort pour régler le problème de manière définitive, Copenhague étant persuadé que la justesse de la cause danoise entraînera de son côté les grandes puissances.

guerre de 1864

Seulement la France et la Grande-Bretagne n’avaient pas oublié la position danoise dans la guerre de Crimée et quand Bismarck imposa son ultimatum le 16 janvier 1864, le petit Danemark se retrouva seul face à un géant (l’Autriche) et un géant en devenir (Prusse).

Si sur terre la deuxième guerre du Schleswig tourna à la catastrophe, sur mer en revanche la marine danoise l’emporta. Il est vrai que la marine autrichienne était présente en Méditerranée et que la marine prussienne était encore une marine littorale aux capacités hauturières très limitées.

Comme lors du premier conflit les côtes allemandes furent entièrement bloquées par les navires danois mais comme le conflit se joua à terre cela ne changea pas grand chose. Même l’opinion peu au fait des choses de la mer n’eut qu’une joie modérée à l’annonce des victoires navales qui ne contrebalançaient pas les nombreux revers que connaissait l’armée de terre.

Quand les armées austro-prussiennes passèrent l’Eider, la marine danoise reçut l’ordre de saisir tout navire battant pavillon allemande et de le conduire dans le port le plus proche. Elle devait également détruire ou bloquer la marine prussienne, escorter les transports et les navires marchands danois, assurer l’appui des unités de l’armée.

La marine danoise fût divisée en deux escadres, une escadre de la Baltique orientale et une escadre de la Baltique occidentale.

Ultérieurement une escadre de la mer du Nord fût également mise en place. Quelques navires danois présents en Manche inquiétèrent les allemands qui craignaient pour leur commerce même si l’efficacité du blocus rendit la présence de navires allemands dans cette zone très aléatoire.

Le 18 février 1864 le monitor blindé Rolf Drake fût engagé dans la destruction d’un pont à Nybol Nor. Ce navire blindé disposait de quatre canons de 60 livres en tourelles rotatives.

Il tira cinquante-sept obus contre le pont, recevant plus de 100 coups mais aucun pénétrant, les pertes de son équipage se limitant à trois blessés. Pas la peine d’être un génie pour imaginer ce qu’aurait donner un tel déluge de feu sur un navire de l’ancien temps.

Le 17 mars 1864 une force navale prussienne composée des corvettes Arcona et Nymphe tenta de briser le blocus danois. Les deux navires quittèrent Swinemünde cap à l’est et ne trouvèrent aucune présence navale danoise. Ils mirent ensuite cap à l’ouest, retrouvant le vapeur Loreley et six canonnières à vapeur.

La petite escadre mit ensuite cap au nord mais au niveau de Jasmund la force danoise (frégate à hélice SJÆLLAND, navire de ligne Skjold, corvettes Thor et Hejmdal) répéra la force prussienne et fût immédiatement renforcée par la frégate à hélice TORDENSKJOLD.

De violents échanges d’artillerie eurent lieu mais sans efficacité majeure de chaque côté. Ce qui est sur c’est que les prussiens se replièrent et que les danois furent incapables de couper leur retraite.

Ce fût la première et dernière tentative de la marine prussienne de forcer le blocus danois. Etais-ce la fin de toute tentative austro-prussienne de mettre fin au blocus et au contrôle des mers par le Danemark.

Oh que non puisque début mars Vienne décida d’envoyer une escadre en mer du Nord pour soutenir son allié prussien.

Les danois informés décidèrent de former une escadre de la mer du Nord avec la frégate Niels Juel comme navire-amiral associée aux corvettes Dagmar et Hejmdal. Le 21 avril la petite escadre danoise reçut le renfort de la frégate Jylland mais pour une raison inexpliquable, la corvette Dagmar fût appelée à d’autres missions.

Le 28 mars 1864 à l’aube, les prussiens attaquent les positions danoises sur la crète de Dybbøl. Le ROLF DRAKE quitte au même moment Sonderborg et part le nord de Vemmingbund. Il est immédiatement ciblé par l’artillerie prussienne, plusieurs fois touchés mais ne riposta pas pour réserver ses coups aux troupes prussiennes. Le monitor danois tira ainsi 95 coups sur le flanc droit ennemi, obligeant les prussiens à se replier. Cette intervention n’eut qu’un impact limité sur la suite de la bataille.

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Bataille d’Heligoland (1864)

Le 6 mai 1864, l’escadre danoise de mer du nord met cap au sud pour reprendre le blocus. A cette date l’escadre autrichienne commandée par le futur vainqueur de la bataille de Lissa, le capitaine Tegetthoff était arrivée dans ces eaux et avait rallié trois canonnières prusssiennes au Texel avant que l’escadre austro-prussienne ne rallie Cuxhaven.

L’escadre reprend la mer le 9 mai pour retrouver l’escadre danoise, les deux forces navales étant sur le papier d’égale importance. Les autrichiens après que la frégate Scharzenberg fût endommagée par un de ses propres obus explosant dans le canon furent obligés de rompre l’engagement et de rallier Heligoland qui était alors territoire neutre puisque sous souveraineté anglaise.

Les danois se rapprochèrent de l’île pour couper la retraite de l’ennemi mais la frégate HMS Aurora s’interposa ce qui permis à la faveur de la nuit aux navires austro-prussiens de rallier Cuxhafen sans que les navires danois puissent faire quoique ce soit. Cet engagement fût le dernier de la marine danoise contre d’autres navires.

Le 26 juin 1864 à l’aide de petits navires les prussiens tentèrent de franchir le détroit séparant la péninsule du Jutland et de l’île d’Als mais le ROLF DRAKE s’interposa sema le chaos, la mort et la désolation dans la petite flottille allemande, interrompant le transfert de troupes.

Le 11 juin l’escadre autrichienne est de retour en baie d’Heligoland et bloque les îles littorales depuis la mer. En revanche une attaque contre l’île de Sylt fût repoussée par des canonnières danoises. Les troupes danoises qui gardèrent ces îles ne capitulèrent qu’à la veille des hostilités.

La guerre s’acheva peu après par la perte des trois duchés qui furent administrés par la Prusse et l’Autriche en attendant l’explication de texte entre Berlin et Vienne sur la question de l’unité allemande.

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