Destroyers et torpilleurs
En guise d’avant-propos
En septembre 1939, la marine norvégienne dispose de dix destroyers, quatre de classe Draug et six de classe Sleipner. Enfin destroyer il faut dire vite car ils sont plus proches des torpilleurs des autres marines que de destroyers britanniques, de Zerstörer allemands ou encore de contre-torpilleurs français.
Cette infériorité est connue et reconnue puisque la flotte est accrue durant la Pax Armada avec quatre destroyers de classe Fridtjof Nansen (plus deux en construction) qui se rapprochent des Fleet Destroyer britanniques avec un déplacement à pleine charge d’environ 2000 tonnes, une vitesse supérieure à 30 nœuds et un armement de base composé de quatre canons de 114mm en affûts simples et de huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples.
Si la guerre n’avait pas éclaté en septembre 1948, la Norvège avait prévu de passer commande de nouveaux destroyers inspirés des Fridtjof Nansen pour remplacer les Draug voir à terme les Sleipner, des destroyers qui auraient du former la classe Alesund reprenant les noms d’un projet abandonné en 1940.
Face aux pertes et à l’usure d’une flotte déjà en état de quasi-obsolescence avant le second conflit mondial, les britanniques vont transférer deux destroyers type Z et deux destroyers légers type Hunt IV.
C’est donc avec une flotte mixte que la Norwegian Task Force [Royal Navy] va combattre en mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique pour des escortes de convois, l’attaque de la navigation ennemie, l’appui aux opérations commandos……. .
Destroyers classe Draug

Le Draug
Les trois destroyers de classe Draug sont mis en service au début du vingtième siècle, des navires baptisés Draug, Troll et Garm. Construits à Horten, ils étaient totalement dépassés en septembre 1948, leur remplacement était prévu mais quand les allemands attaquent mais la classe Alesund ne dépassa pas le stade du projet en raison des retards de classe Fridtjof Nansen.
Bien que classés destroyers, ces navires étaient davantage des torpilleurs que des «destructeurs» même si leur tonnage d’environ 600 tonnes n’était pas ridicule par rapport aux destroyers des pays voisins.
Le Draug est mis en service en 1908, le Troll est mis en service le 13 mars 1912 et le Garm le 6 juillet 1914. Ces navires participent aux patrouilles de neutralité durant le premier conflit mondial mais durant la période 1919/1939 ils sont désarmés à plusieurs reprises et mis sous cocon pour préserver les maigres ressources budgétaires norvégiennes.
Réarmés quand éclate la guerre de Pologne, ils sont toujours en service en septembre 1948, formant la 1ère flottille de destroyers même si leur utilisation opérationnelle était limitée.
Les trois navires sont coulés durant la campagne de Norvège. Le Draug qui venait de mouiller des mines au large de Bergen est surpris le 5 septembre 1948 par des avions embarqués du porte-avions Bautzen.
Il subit une première attaque quand des Messerschmitt Me-109T mitraillent le destroyer, tuant de nombreux marins et notamment les artilleurs. Le pire est à venir avec un Junkers Ju-87C qui pique sur le malheureux destroyer, plaçant sa bombe de 500kg qui le coupe en deux et l’envoi par le fond sans autre forme de procès.
Le Troll est torpillé par un sous-marin allemand au large des Lofoten le 20 septembre 1948 (une torpille) alors que le Garm saute sur une mine le 2 octobre 1948, s’échouant sur la côte. L’équipage parvient à évacuer, les allemands achevant l’épave en envoyant des bombardiers contre cette cible facile à détruire.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 578 tonnes
Dimensions : longueur 69.2m largeur 7.3m tirant d’eau 2.9m
Propulsion : machine verticale à triple expansion, chaudières à vapeur 8000ch
Vitesse maximale 26.5 nœuds
Armement : six canons de 76mm (un axial avant, un axial arrière, quatre latéraux) et trois tubes lance-torpilles de 457mm. En septembre 1948, les Draug disposaient de quatre canons de 76mm, de deux canons de 20mm, de quatre mitrailleuses de 12.7mm et de trois tubes lance-torpilles de 457mm.
Equipage : 76 officiers et marins
Destroyers classe Sleipner

L’Aeger
Les six unités de classe Sleipner sont mises en service à la fin des années trente et au début des années quarante. Bien que classés destroyers, ils sont davantage des torpilleurs avec un déplacement d’à peine 800 tonnes soit l’équivalent de nos torpilleurs d’escadre en service avant le début de la première guerre mondiale.
Les Aeger et Sleipner sont mis en service en 1936, le Gyller en 1938, l’Odin en 1939, les Balder et Tor en 1940.
Ils sont construits en acier avec des parties en aluminium. Leur armement va varier en fonction des navires du moins à leur mise en service puisque les autorités norvégiennes en 1947 ont décidé d’uniformiser l’armement avec trois canons de 100mm, quatre canons de 37mm, quatre tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes doubles et deux grenadeurs axiaux.
Deux destroyers de cette classe sont perdus durant la campagne de Norvège. Le premier à succomber est le Sleipner qui est coulé le 5 septembre 1948 au large de Bergen. Suite à un rapport d’un hydravion norvégien répérant des cargos allemands naviguant de manière étrange, le Sleipner appareille en urgence pour tirer cette affaire au clair.
Alors qu’il était en mer sans retrouver les cargos en question, il tombe sur la Force A chargée de la prise de Bergen et de la couverture du flanc sud du volet norvégien de l’opération Weserübung.
Cette force comprend le cuirassé Bismarck, le porte-avions léger Bautzen, le croiseur lourd Admiral Reuter, le croiseur léger antiaérien Dantzig et six destroyers (Z.8, Z.9,Z.12,Z.19,Z.35 et Z.36).
Courageusement, le destroyer norvégien ouvre le feu sur un destroyer allemand, le Z.36 qui encaisse un obus de 100mm qui détruit la tourelle double avant de 127mm suivit d’un deuxième qui endommage le bloc-passerelle. La riposte est terrible ! Une pluie d’obus de 127mm s’abat sur le destroyer norvégien qui cherche à fuir mais échoue. Incendié et stoppé, il est achevé par le destroyer qui utilise son artillerie et ses torpilles.
Son sister-ship Gyller est détruit le 24 octobre 1948 par des S-Boot après qu’il eut détruit un caboteur et un dragueur auxiliaire qui s’étaient écartés du convoi.
Les quatre autres destroyers de ce type intègrent la Norwegian Task Force [Royal Navy] pour continuer la lutte sous l’autorité du gouvernement en exil. L’Aeger est coulé le 4 mars 1949 par un bombardier bimoteur Junkers Ju-188 qui l’envoie par le fond au large de Bergen alors qu’il venait d’attaquer un convoi allemand entre Narvik et Bergen.
L’Odin est torpillé par un sous-marin allemand le 8 octobre 1950 alors qu’il couvrait un raid de commandos norvégiens contre Namsos. Le Balder est lui coulé par une batterie côtière lors de l’opération BOREALIS le 11 octobre 1953. Le seul survivant est le Tor qui est désarmé en juin 1959 et démoli.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 735 tonnes pleine charge 950 tonnes
Dimensions : longueur 74.30m largeur 7.80m tirant d’eau 5.30m
Propulsion : deux turbines à engrenages De Laval alimentées en vapeur par deux chaudières développant 12500ch et entraînant deux hélices
Performances : vitesse maximale 32 nœuds distance franchissable 3500 miles nautiques à 15 nœuds
Armement : trois canons de 100mm, quatre canons de 37mm, quatre tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes doubles et deux grenadeurs axiaux
Equipage : soixante-quinze officiers et marins
Destroyers classe Fridtjof Nansen
A la fin des années trente, la marine norvégienne lança un programme de destroyers, la classe Alesund mais pour des raisons confuses, ce programme fût abandonné, le nom étant repris pour des destroyers destinés à remplacer les Draug mais ce nouveau programme ne vit jamais le jour en raison de l’invasion allemande de l’automne 1948.
Un nouveau programme est lancé à l’automne 1940 pour quatre puis six véritables destroyers capable de rivaliser avec les destroyers britanniques, les contre-torpilleurs français et bien entendu les Zerstorer allemands, les rivaux les plus probables des odelegger (destroyer) norvégiens.
C’est l’acte de naissance de la classe Fridtjof Nansen composée donc de quatre puis de six navires qui portent des noms d’explorateurs norvégiens.
Ce sont des navires de 2000 tonnes, pouvant filer à 34 nœuds avec un armement composé de quatre canons de 114mm en affûts simples en pseudo-tourelles (configuration préférée à celle de six canons de 120mm en trois tourelles doubles), huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples, huit canons de 37mm et douze canons de 20mm, deux grenadeurs ASM.
Les Fridtjof Nansen sont d’élégants navires avec un long gaillard d’avant, un bloc-passerelle ramassé avec deux cheminées, les tubes lance-torpilles de 533mm se trouvant de part et d’autre de la cheminée n°2, la DCA légère étant installée latéralement, les canons de 114mm installés à plat pont pour les pièces I et IV, les pièces II et III étant montés respectivement sur le rouf avant et sur le rouf arrière.
Construits à Horten en Norvège, ils marquent un vrai renouvellement de la marine norvégienne avec les quatre croiseurs-éclaireurs de classe Oslo.
-Le Fridtjof Nansen est mis sur cale le 14 septembre 1941 lancé le 8 novembre 1942 et mis en service le 17 juillet 1943.
-Le Roald Admunsen est mis sur cale le 9 octobre 1941 lancé le 2 décembre 1942 et mis en service le 12 septembre 1943.
-Le Otto Sverdrup est mis sur cale le 14 mars 1943 lancé le 8 août 1944 et mis en service le 27 juillet 1945.
-Le Thor Heyerdahl est mis sur cale le 30 avril 1943 lancé le 21 septembre 1944 et mis en service le 19 août 1945.
-Le Elvind Astrup est mis sur cale le 8 janvier 1947 et lancé le 21 mars 1948. En achèvement à flot quand les allemands attaquent, il ne peut appareiller et doit être sabordé. Les allemands vont le renflouer à l’été 1949 mais devant les dégâts provoqués par le sabordage, ils renoncent à la remettre en état et l’envoie à la ferraille.
-Le Samuel Johannssen mis sur cale le 30 avril 1948 était donc encore sur cale quand les allemands envahissent la Norvège. Achevé à seulement 20%, il est endommagé par l’aviation allemande avant d’être définitivement détruit sur cale par les norvégiens. C’est donc un amas de ferraille que les allemands envoie à la fonderie.
Formant la 3ème flottille de destroyers, les quatre Nansen survivent tous à la campagne de Norvège mais seulement deux vont survivre au conflit.
Le Fridtjof Nansen est coulé le 22 juillet 1952 par des chasseurs-bombardiers allemands au large de Kristiansand le 22 juillet 1952.
Alors qu’il venait d’attaquer un petit convoi de caboteurs, le destroyer file plein ouest mais est rattrapé par quatre Focke-Wulf Fw-190F qui placent une bombe de 500kg pendant qu’une autre explose à proximité, le destroyer abattant un Fw-190F. Le destroyer commence à s’incliner sur tribord avant de chavirer et de sombrer.
Le Otto Sverdrup est torpillé par un sous-marin allemand dans l’Océan Glacial Arctique le 14 mars 1953. Une première torpille arrache l’avant une seconde fait détonner les grenades anti-sous-marines ce qui provoque le naufrage rapide du destroyer qui ne laisse que fort peu de survivants.
Les deux autres survivent au conflit, étant désarmés en mai 1955, maintenus en réseve jusqu’en 1961 avant d’être démolis sur place.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 1750 tonnes pleine charge 2000 tonnes
Dimensions : longueur 117.50m largeur 11.80m tirant d’eau 6.40m
Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières développant 55000ch et entraînant deux hélices
Performances : vitesse maximale 34 nœuds distance franchissable 6000 miles nautiques à 15 nœuds
Armement : quatre canons de 114mm en affûts simples sous pseudo-tourelles (deux avant et deux arrières), huit canons de 37mm en quatre affûts doubles, douze canons de 20mm en quatre affûts doubles et quatre affûts simples, deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm et deux grenadeurs avec 24 grenades
Equipage : 275 officiers et marins
Destroyers classe Aeger

Le HMS Zealous durant ses essais avant son transfert à la marine norvégienne
Quand le second conflit mondial éclate, la Royal Navy à huit destroyers en construction. Ces unités appartenant au type Q étaient initialement destinées à remplacer les destroyers type D mais bien entendu ce plan bien huilé va être totalement bouleversé. Sur ces huit navires, quatre sont en achèvement à flot et quatre encore sur cale.
De nouvelles commandes sont passées avec seize nouveaux type Q. Rapidement les huit derniers deviennent des type R avec des canons de 114mm au lieu de canons de 120mm, le canon de 4.5 pouces (114mm) devenant le calibre standard des destroyers de la Royal Navy, situation qui n’à pas changé aujourd’hui.
Les commandes d’urgence du programme de guerre (War Emergency Programm WEP) doivent permettre à la Royal Navy de recevoir huit type S, huit type T, huit type U, huit type V, huit type W et huit type Z soit un total de quarante-huit navires.
Quarante destroyers type C vont ensuite être commandés, quarante navires répartis en cinq sous-classes baptisés Ca, Ch,Co,Cr et Ce.
Si les type S/T/U/V/W et Z sont tous construits, les type C ne seront pas tous achevés puisque seront mis en service six Ca, huit Ch, quatre Co, huit Cr et quatre Ce.
Tous ne seront pas mis en œuvre par la marine britannique qui va rapidement connaître des problèmes d’effectifs et va donc céder des destroyers à des marines des Dominions mais aussi à des marines dont les pays étaient occupés par les allemands.
C’est ainsi que le Canada va récupérer deux destroyers type Q et les deux premiers Cr dès leur achèvement avant de construire deux autres outre-Atlantique, l’Australie va recevoir le HMS Queenborough, l’Afrique du Sud va récupérer deux destroyers type W (Wesex Whelp), les Pays-Bas vont recevoir deux destroyers type U (Ulster Undine) et la Norvège va disposer de deux type Z (Zealous Zephyr) sans parler des transferts d’après guerre notamment à des marines de pays rendus indépendants après avoir été des colonies britanniques.
Le 17 septembre 1950, deux destroyers type Z après seulement quelques jours sous pavillon britannique pour essais et formation sont transférés à la marine norvégienne. Le HMS Zealous est rebaptisé HNoMS Aeger alors que le HMS Zephyr est rebaptisé HNoMS Gyller pour rendre hommage à deux destroyers perdus au combat.
Ces deux navires vont naturellement intégrer la Norwegian Task Force [Royal Navy] pour des missions d’escorte de convois (rarement l’escorte rapprochée mais plus souvent au sein de groupes de couverture avec par exemple des croiseurs légers), d’attaque de la navigation allemande dans les eaux de Norvège ainsi que l’appui des opérations commandos, les destroyers engagés couvrant le repli en cas de contact avec l’ennemi ou matraquant des cibles d’importance repérés par les commandos qui pouvaient assurer le guidage du tir.
C’est d’ailleurs dans ce dernier type de mission que l’Aeger est perdu. Le 15 mars 1952, le destroyer norvégien couvrait le repli d’un raid commando norvégien exécuté dans la région de Bergen.
Déposés par des vedettes rapides, les commandos norvégiens parviennent à détruire un poste de commandement, plusieurs bâtiments de stockage et des ponts avant de se replier vers la côte, les allemands sur les talons.
Le destroyer norvégien ouvre le feu avec ses canons de 114mm pour maintenir les allemands à distance pendant que les vedettes rapides parvenaient à rembarquer les soixante commandos (quatre commandos norvégiens avaient été tués durant l’opération).
Alors que les vedettes se replient à grande vitesse pour échapper à l’aviation, le destroyer repère sur ses écrans radars des échos se déplaçant à très grande vitesse. Ce sont des vedettes lance-torpilles qui après de savantes manœuvres parviennent à lancer six torpilles de 533mm contre le destroyer.
Le destroyer manœuvre, ouvre le feu avec son artillerie légère dans l’espoir de détruire les torpilles mais si cela marche pour quatre d’entre-elles, deux anguilles frappent le navire, la première au niveau de la pièce I de 114mm et la seconde au niveau des grenadeurs ASM. Le navire coule rapidement en ne laissant que peu de survivants qui pour la plupart son faits prisonniers par les allemands.
Le Gyller à plus de chance puisqu’il survit au conflit même si il est endommagé plus ou moins sérieusement à plusieurs reprises. Quand la guerre se termine en Europe, il est néanmoins toujours à flot.
Entre septembre 1957 et mars 1959, il est refondu et modernisé. Il conserve uniquement son canon de 114mm avant, reçoit un lance-roquettes ASM de 375mm Terne de conception nationale à la place de la pièce II, conserve une plate-forme quadruple lance-torpilles ASF de 533mm, embarque deux plate-formes triples lance-torpilles ASM, perd les grenadeurs et le reste de l’armement remplacé par trois affûts doubles de 76mm ce qui renforce considérablement son armement antiaérien.
En septembre 1967 il est reclassé navire-école ne conservant comme armement que son canon de 114mm avant et un affût double de 76mm, le reste de l’armement étant débarqué. Une partie de l’appareil propulsif est débarqué au cours de six mois de travaux (octobre 1967-avril 1968) et l’espace ainsi gagné permet l’aménagement de logements et de salles de cours pour les élèves officiers norvégiens.
Il va rester en service jus’au 14 septembre 1982 quand il est désarmé. Après l’échec d’un projet de conservation comme navire musée à Oslo, le Gyller est vendu à la démolition et démantelé.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 1860 tonnes pleine charge 2570 tonnes
Dimensions : longueur 110.57m largeur 10.90m tirant d’eau 3m
Propulsion : turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par deux chaudières Amirauté à trois tubes développant 40000ch et entraînent deux hélices
Performances : vitesse maximale 36 nœuds (32 à pleine charge) distance franchissable 4675 miles nautiques à 20 nœuds
Electronique : un radar type 272 d’acquisition de cible, un radar type 293 de veille aérienne, un radar type 285 de conduite de tir, un radar de conduite de tir type 282
Armement : quatre canons de 114mm en affûts simples sous masque (deux avant et deux arrière), quatre affûts quadruples «Pom Pom» remplacés ultérieurement par douze canons de 40mm Bofors en affûts doubles, huit canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm, deux grenadeurs de sillage et quatre projecteurs pour soixante-dix charges de profondeur.
Equipage : 179 officiers et marins (225 en navire-amiral)
Destroyers légers classe Sleipner

Un destroyer type Hunt IV
A l’origine des destroyers légers type Hunt un constat : le besoin d’un navire intermédiaire entre le destroyer d’escadre et l’escorteur soit un navire rapide et bien armé pouvant à la fois combattre aux côtés des Fleet Destroyer mais capable également de renforcer la protection d’un convoi.
Ils vont être construits avant-guerre en trois séries, les Hunt I (vingt-trois navires en service en 1942/43), les Hunt II (neuf navires mis en service en mai 1943) et les Hunt III (dix navires mis en service en octobre 1946).
Quand le second conflit mondial éclate, douze navires ont été commandés. Sur ce total, huit seront conservés par la Royal Navy et quatre cédés à la marine sud-africaine. Seize autres type IV seront commandés dans le cadre du War Emergency Programm.
Les Hunt étaient des navires d’environ 1000 tonnes disposant de six canons de 102mm en trois tourelles doubles, d’une DCA légère, de tubes lance-torpilles et bien entendu de charges de profondeur.
La Norvège va récupérer deux des seize Hunt IV commandés dans le cadre du programme d’urgence de guerre, deux navires mis en service sous leurs nouvelles couleurs en mai 1951 et baptisés Sleipner et Draug.
Le Draug va participer essentiellement à des escortes rapprochées de convois ainsi qu’à l’attaque de convois ennemis appuyés par l’aviation et par d’autres unités de surface notamment des croiseurs légers ou lourds.
Il est endommagé à plusieurs reprises mais survit à la seconde déflagration mondiale, étant désarmé en octobre 1959, placé en réserve puis finalement vendu à la démolition en 1971.
Son sister-ship à moins de chance puisque le Sleipner est coulé le 11 octobre 1953 lors de l’opération BOREALIS. Couvrant les transports amphibies devant Narvik il repère un U-Boot qui tente de forcer l’écran pour détruire les LST et autres cargos avant qu’ils ne déchargent les hommes, les véhicules et les fournitures diverses.
Persuadé d’avoir détruit le sous-marin après 6h de lutte, le Sleipner reprend son rôle de chien de garde. En fin d’après midi ses vigies repèrent le sillage de trois torpilles. La première se perd au fond de la mer du Nord, la deuxième touche un LST qui est coulé et la troisième frappe le destroyer léger en plein milieu. L’avant coule immédiatement mais l’arrière surnage quelques temps avant de couler à son tour.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 1194 tonnes pleine charge 1586 tonnes
Dimensions : longueur 90.22m largeur 9.6m tirant d’eau 3.51m
Propulsion : turbines à engrenages, deux chaudières à vapeur Admiralty 19000ch deux hélices
Performances : vitesse maximale 26 nœuds distance franchissable 1175 miles nautiques à 25 nœuds
Armement : six canons QF 4 Inch Mark XVI (102mm) en trois affûts doubles Mk XIX (un avant et deux arrières), Un affût quadruple Pom-Pom, deux canons de 20mm et quatre mitrailleuses de 12.7mm en affûts doubles, trois tubes lance-torpilles de 533mm en une plate-forme triple, quarante grenades anti-sous-marines avec deux projecteurs et un rail axial
Durant le conflit, la DCA est renforcée, le Draug disposant en septembre 1954 de huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles et six canons de 20mm Oerlikon en affûts simples.
Equipage : 170 officiers et marins