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La Norvège dans le second conflit mondial : conquête, occupation, collaboration et résistance

La conquête de la Norvège (opération Weserübung)

Norvège

Le 5 septembre 1948, les allemands déclenchent l’opération Weserübung en envahissant la Norvège et le Danemark. L’objectif pour les allemands est de prendre le contrôle de ces deux pays pour sanctuariser la Baltique et surtout acquérir des bases aériennes, navales et aéronavales pour opérer plus facilement contre les marines alliées qu’elles soient de guerre ou de commerce.

Les alliés ont conscience du caractère stratégique de la Norvège mais ils ne peuvent pas occuper préventivement le pays après l’échec d’une tentative de rapprochement durant la Pax Armada. Il y à bien des projets de minage des eaux norvégiennes mais les gouvernements britanniques et français craignent qu’un tel choix ne pousse la Norvège et la Suède dans le camp allemand ce qui serait une véritable catastrophe.

Paris et Londres doivent donc attendre que les allemands agissent pour réagir. Un corps expéditionnaire franco-polono-britannique va être engagé aux côtés des troupes norvégiennes.

Les allemands vont engager cinq divisions d’infanterie, deux division de montagne, un groupement blindé, des éléments parachutistes dépendant de la Luftwaffe, de l’artillerie, du génie, des éléments de soutien.

Face à ce déploiement de forces, les norvégiens mobilisent 40000 hommes certes mieux équipés qu’en 1940 mais qui sont loin de pouvoir tenir sur la durée face à un ennemi aussi décidé que pourrait être l’Allemagne.

Même l’envoi de troupes alliées serait insuffisantes pour tenir sur la durée. Non seulement il faudrait du temps pour envoyer des troupes mais en plus pour les soutenir sur la durée il faudrait se battre contre les sous-marins et les avions allemands.

Certains officiers alliés se demandent même si il ne faudrait pas abandonner les norvégiens à leur sort ou au moins se contenter d’une féroce réaction aérienne et navale pour contrer l’envoi des troupes allemandes.

Ce n’est pas la solution qui est choisit par les alliés. Dès l’annonce de l’invasion allemande, le général Villeneuve ordonne aux troupes prévues pour une intervention en Scandinavie (les plans jusqu’ici dressés étaient plutôt destinés à intervenir en soutien de la Finlande) de rallier les ports d’embarquement (Brest, Cherbourg, Le Havre).

Les britanniques traînent un peu des pieds mais décident d’envoyer des troupes de l’autre côté de la mer du Nord en se disant que fixer quelques divisions allemandes en Norvège c’était autant de Grandes Unités en moins sur le front occidental.

Les moyens engagés par les alliés vont être au final assez limités. Il semble que cela s’explique par la crainte que l’opération Weserübung soit une simple diversion et qu’un engagement massif des troupes alliées dans ces latitudes septentrionales était attendu par les allemands pour déclencher une offensive majeure à l’ouest.

On craindra même une action italienne en Méditerranée en imaginant les liens germano-italiens aussi solides que ceux unissant les français et les britanniques. Cela explique l’attitude alliée agressive dans la Mare Nostrum, attitude qui calmera les timides velléités offensives italiennes dans ce que Mussolini considérait comme un futur lac italien.

D’autres ont vu cet engagement limité comme une volonté de mettre le pied dans la porte, de tenir le coup le plus longtemps possible pour amener de France, de Grande-Bretagne et du Canada plusieurs divisions pour transformer une opération expéditionnaire en guerre d’usure.

Le maréchal Villeneuve expliqua dans ses mémoires en 1957 qu’il était partisan de la deuxième hypothèse mais on peut penser qu’il s’agit d’une réecriture a posteriori de l’histoire.

Les allemands déclenchent l’opération Weserubung le 5 septembre 1948 à l’aube. Les premiers mouvements ont eu lieu dès le 2 septembre alertant les alliés mais comme il s’agissait de pétroliers et de cargos ils furent pris comme le prépositionnement de moyens de soutien au profit des raiders et sous-marins qui seraient engagés dans une guerre au commerce. Comme il était impossible de les détruire préventivement, les alliés se contentèrent de les suivre à la trace.

Les navires de guerre suivirent bientôt mais le temps se dégrada le 3 et devint épouvantable le 4 rendant impossible les reconnaissances aériennes et même l’action des sous-marins qui ne signalèrent que tardivement le passage par le détroit du Skagerrak des différents groupements allemands, groupements composés de transports, de leurs escorteurs et de navires de guerre allant du destroyer au cuirassé en passant par le croiseur et le porte-avions.

A l’aube le 5 septembre, la Luftwaffe lança ses bombardiers et chasseurs-bombardiers sur la Norvège, cherchant à acquérir immédiatement la supériorité aérienne en rayant de la carte la petite aviation norvégienne.

A noter que les groupes aériens embarqués du Kriegsmarine FliegerKorps (KFK) ne furent pas engagés dans la première vague, ayant pour mission de contrer l’arrivée de la flotte ennemie et de leurs porte-avions.

Les premières bombes frappèrent Trondheim, Oslo, Stavanger, Kristiansand, Narvik, Bergen sur les coups de 05.45. La surprise fût totale mais les résultats décevants, le temps mitigé rendant les frappes aériennes moins efficientes que prévues.

C’est d’autant plus regrettable que le gouvernement norvégien hésita sur la marche à suivre pendant plusieurs heures puisque si les premières bombes allemandes tombèrent à 05.45 ce n’est qu’à 10.00 que le gouvernement norvégien ordonna la mobilisation générale et demanda l’aide de «toutes les nations de bonne volonté», rejetant d’emblée la propagande allemande qui prétendait intervenir pour protéger (sic) les neutralités norvégiennes et danoises menacées (sic) par les franco-britanniques.

Dès le 6 septembre 1948, les alliés annoncent l’envoi d’un corps expéditionnaire et en attendant mobilisent avions, navires et sous-marins pour tenter de stopper les allemands. C’est hélas trop tard pour la plupart des groupement opérationnels mais les convois de ravitaillement vont subir des pertes non négligeables ce qui explique en partie pourquoi la campagne de Norvège va durer jusqu’au 27 octobre 1948 pour le gros des combats, des escarmouches ayant lieu jusqu’au début du mois de novembre.

Fallschirmjäger

Fallschirmjäger

L’Allemagne va engager cinq divisions d’infanterie standard, deux divisions d’infanterie de montagne, un groupement parachutiste issu de la 3. FliegerDivision, un groupement blindé issu des 1. et 5. Panzerdivision sans oublier des éléments d’artillerie et du génie.

Russland, Soldat auf Panzer III J

Panzer III équipé d’un canon de 50mm

Les grandes unités ne vont pas être engagés en bloc mais sous la forme de groupements interarmes pour s’emparer rapidement des ports norvégiens. Seule exception, les Fallschirmjager qui sont largués notamment sur Oslo pour tenter de s’emparer du roi et du gouvernement et d’aérodromes pour permettre à la Luftwaffe de disposer rapidement de bases pour acquérir la maitrise du ciel et permettre l’aérotransport des renforts, du matériel sans oublier l’évacuation des blessés.

Les allemands décident de débarquer à Kristiansand, Oslo, Bergen, Trondheim, Bodo et Narvik.

La Force B chargée de Kristiansand va engager deux régiments d’infanterie de la 169.ID, un bataillons de Panzer III à canon de 50mm, une batterie d’artillerie de campagne de 105mm, une batterie antichar équipé de canons de 50mm et une batterie antiaérienne équipée de canons de 20mm. Le troisième régiment de la 169.ID et les autres éléments de la division sont en réserve en Allemagne.

Un assaut direct sur Oslo à été envisagé mais abandonné en raison du renforcement et de la modernisation des batteries côtières. Un bataillon de parachutistes est cependant largué dans la banlieue de la capitale dans l’espoir de capturer le roi et le gouvernement.

Panzer IV canon long

Panzer IV à canon de 75mm long

La Force A chargée de Bergen dispose de moyens importants avec deux divisions d’infanterie (163.ID et 181.ID), deux bataillons de chars (un équipé de Panzer III à canon de 50mm et un autre équipé de Panzer IV à canon de 75mm) et deux batteries antiaériennes (une batterie équipée de canons de 20mm et une batterie équipée de canons de 37mm).

La Force C chargée de Trondheim voit l’engagement de la 196 .ID, d’un régiment de la 3ème division de montagne (3. Gebirgsdivision), un bataillon de chars équipés de Panzer III à canon de 50mm et un bataillon parachutiste.

La Force D chargée de s’emparer de Bodo va disposer d’un régiment de la 3ème division de montagne et d’un détachement motorisé ad hoc comparable à un GRDI français avec des autos blindés. Un régiment de la 5. Leichte Division est chargée de s’emparer des îles Lofoten.

Enfin la Force E chargée de Narvik dispose de deux divisions, la 214.ID et la 2ème Division de Montagne, un bataillon de chars équipés de Panzer III à canon de 50mm et une compagnie de Fallschirmjager.

D’autres moyens sont prévus pour le Danemark et pourraient si besoin est être engagés en Norvège, les allemands prévoyant une résistance symbolique voir inexistante de Copenhague mais plus musclée en Norvège.

Du côté des alliés, un Corps Expéditionnaire franco-polono-britannique est mis sur pied.

France 4

Chasseurs Alpins

 

La France va fournir une Division Légère de Marche (1ère DLI plus des éléments de la 11ème DLI), une Brigade de Haute-Montagne (rebaptisée Division Alpine de Scandinavie) à deux demi-brigades de chasseurs alpins (2ème DBCA _9ème, 18ème et 20ème Bataillon de Chasseurs Alpins_ issue de la 29ème DIAlp et 5ème DBCA _7ème, 13ème et 27ème BCA_ issue de la 27ème DIAlp), deux compagnies indépendantes de chars, les 3500ème et 3501ème compagnies indépendantes de chars de combat (3500ème et 3501ème CICC), la première étant l’ancienne première compagnie du 7ème BCC équipée de FCM-42 alors que la seconde était l’ancienne troisième compagnie du 43ème BCC équipée de Renault R-40. On trouve également des éléments d’artillerie, du génie et de soutien.

FCM-36 2

Char léger modèle 1936FCM dit FCM-36. Le FCM-42 est étroitement dérivé de ce char à la configuration très moderne pour l’époque

La Grande-Bretagne va fournir deux divisions d’infanterie, la 52nd Lowland Infantry Division et la 53rd (Welsh) Infantry Division, une brigade blindée indépendante, la 5th Independent Armoured Brigade qui dispose de Cromwell, de Valentine II et de Churchill, un régiment antichar équipé de canons de 17 livres utilisables également comme pièces de campagne, des éléments de DCA légère, du génie et du soutien.

Les polonais vont fournir une brigade de montagne et une compagnie de chars fournie par la 20ème DB (4ème Corps de Cavalerie), compagnie équipée de Hotchkiss H-39 auxquels s’ajoute des autos blindées de découverte, des éléments d’artillerie et du génie. Les polonais sont placés sous commandement français.

L’armée norvégienne de son côté dispose sur le papier de six divisions mais avec des effectifs limités à 20000 hommes (40000 potentiels après mobilisation) et un équipement qui est certes moins mauvais qu’en 1940 mais loin d’être ultra-moderne en raison d’un manque de moyens mais surtout de la volonté norvégienne de privilégier l’aviation et la marine.

La 1ère et la 2ème division chargées de la défense du sud du pays prennent de plein fouet la puissance militaire allemande. La 1ère division se liquéfie quasi-instantanément probablement parce que son principal dépôt à été rapidement détruit par les bombardements aériens et navals allemands.

La 2ème division en revanche tient plus longtemps empêchant par exemple les allemands de quitter Oslo pour monter vers le nord. Après dix jours d’une intense résistance, la 2ème division ou du moins ce qu’il en reste va se faire interner en Suède, officiellement neutre mais jouant un jeu trouble avec les allemands.

On sait par exemple aujourd’hui que plusieurs «trains sanitaires» qui ont évacué des blessés allemands via la Suède ont transporté à l’aller des renforts, des armes et des munitions.

La 4ème division basée près de Namsos peut tendre la main aux troupes franco-polonaises et faciliter leur débarquement. La 4ème division va rester l’une des rares unités militaires avec la 6ème division combattant près de Bodo à rester opérationnelle jusqu’au bout.

La 5ème division en revanche échoue à préserver Trondheim de l’invasion allemande. Une série de contre-attaques mettant les allemands sous pression mais provoque également une véritable saignée dans les effectifs norvégiens.

Les alliés choisissent de débarquer à Namsos (français et polonais) pendant que les britanniques vont débarquer à Tromso inquiétant les soviétiques. Suite à l’échec allemand à Bodo, les britanniques vont y détourner une partie de leurs forces.

Ces débarquements vont se révéler délicats en l’absence de moyens amphibies spécifiques et surtout de le menace aérienne et sous-marine allemande. Les alliés se battent avec férocité mais les pertes en navires sont significatives.

Les troupes britanniques débarquées à Bodo remontent vers le nord pour prendre en tenaille Narvik avec les troupes britanniques débarquées à Tromso. Le port du fer suédoise est pris le 20 septembre 1948 après quinze jours de durs de combats. Les alliés peuvent déclarer que la route du fer est coupés.

Les franco-polonais débarqués à Namsos décident de mettre cap au sud dans l’espoir de tendre la main vers les troupes norvégiens qui résistant dans le Télémark mais il faut pour cela détruire les troupes allemandes débarquées à Kristiansand et à Trondheim ce qui est plus facile à dire qu’à faire.

A cela s’ajoute l’avancée des troupes allemandes mises à terre à Bergen et dans les environs d’Oslo. Le 19 septembre 1948, les troupes norvégiennes coincées dans le Télémark capitulent rendant sans objet l’offensive franco-polonaise.

Le sud du pays solidement conquis, les allemands peuvent remonter vers le nord. Le premier objectif est le port de Namsos. Après de durs combats, le port est pris le 5 octobre.

Le 11 octobre 1948, la TF Vimy élément précurseur de la 2ème division canadienne débarque à Bodo, le dernier port sous contrôle allié puisque le 10 les britanniques ont évacué Tromso et que Narvik est devenu trop inhospitalier sous les coups de l’aviation allemande qui s’acharne sur les navires rentrant dans le grand port du nord.

Néanmoins le 12 octobre, des chasseurs alpins sont mis à terre à Narvik pour permettre l’évacuation de troupes norvégiennes et de jeunes recrues en formation. Les navires sont des navires norvégiens qui vont évacuer les soldats et les recrues en direction de l’Ecosse où ils seront à la base de la future armée norvégienne libre.

Les hommes à la tarte repoussent une attaque allemande, tenant deux jours jusqu’au 18 pour permettre l’évacuation d’un maximum de norvégiens et même de norvégiennes. Les chasseurs alpins seront évacués dans la nuit du 18 au 19 octobre sans résistance des allemands.

Les combats vont durer jusqu’au 27 octobre 1948 quand les troupes norvégiennes qui ne pouvaient évacuer capitulent. Les alliés laissent beaucoup de matériel mais assez peu de prisonniers en l’occurrence 1200 britanniques, 980 français et 350 polonais soit un total de 2530 prisonniers.

L’armée norvégienne qui alignait 20000 hommes au 5 septembre 1948 à laissé 5000 prisonniers (qui pour beaucoup seront immédiatement libérés) et 1800 morts, les autres troupes étant évacuées sur la Grande-Bretagne en compagnie de près de 9500 recrues et hommes en âge de porter les armes.

Des escarmouches ont lieu jusqu’au 1er novembre 1948 avec de petits groupes de soldats canadiens, français, britanniques et norvégiens qui attaquaient les troupes allemandes isolées pour se procurer du ravitaillement et tenter de gagner la côte pour une évacuation, des destroyers et des sous-marins jouant au chat et à la souris avec les navires et les avions allemands pour récupérer ces soldats entraînés et expérimentés.

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