Benelux (50) Belgique (11)

Les navires en service

Croiseur-éclaireur Léopold 1er

HMS Argonaut

Le croiseur léger antiaérien Argonaute. Le Léopold 1er s’est inspiré des Dido britanniques

Quand la décision fût prise de pérenniser la marine belge une fois la guerre de Pologne terminée, se posa immédiatement la question du format.

Immédiatement la possibilité d’acquérir un navire de ligne ou un porte-avions fût écartée encore qu’on missionna les attachés militaires belges en Norvège, en Suède et en Finlande de se renseigner sur les capacités militaires des cuirassés garde-côtes mais cette étude se termina par la conclusion que ce type de navire n’était pas adapté aux besoins et aux capacités belges.

Le Corps Naval Belge allait donc être une marine légère, une Green Water Navy, une marine des eaux littorales mais devait-on la limiter à des patrouilleurs et des dragueurs de mines c’est-à-dire renoncer à toute capacité hauturière ?

A l’évidence non puisque le commandant de la jeune marine belge, le contre-amiral Oswaldveert (qui avait servit dans la marine néerlandaise avant de quitter ses fonctions et de rejoindre le CNB en jouant sur le fait que sa mère était belge) réclama l’acquisition d’un croiseur léger et de torpilleurs.

Il s’agissait de sécuriser les côtes belges mais aussi de pouvoir soutenir efficacement en cas de conflit les marines néerlandaises, britanniques et françaises.

Après plusieurs études, la marine belge décida de passer commander d’un croiseur-éclaireur inspiré des Dido britanniques. Sa construction aurait du être assurée en Belgique mais finalement pour des raisons techniques c’est à Newcastle que le premier et dernier croiseur belge allait voir le jour.

-Le Léopold 1er est mis sur cale aux chantiers navals Armstrong Whitworth de Newcastle-upon-Tyne le 8 septembre 1942 lancé le 21 mars 1944 et mis en service le 12 septembre 1945. Arrivé à Zeebrugge le 17 il est accueillit par une foule enthousiaste.

Le croiseur-éclaireur belge est une version réduite des Dido, les lignes sont similiaires mais l’armement est différent avec seulement quatre tourelles doubles de 133mm (deux avant et deux arrières), six canons de 75mm modèle 1940 en affûts simples sous masque, huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles et six mitrailleuses Browning de 12.7mm et deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm installées latéralement.

Après un stage de mise en condition auprès de l’Escadre Légère du Nord (ELN) de la marine française (20 septembre au 4 octobre 1945), le croiseur-éclaireur va appareiller le 8 octobre pour une longue croisière pour montrer le pavillon.

Il est accompagné par le torpilleur Zeebrugge mais aussi par un cargo et un pétrolier, deux navires affrétés pour l’occasion. Cette petite escadre est commander par le contre-amiral Oswaldveert en personne.

Cette croisière c’est aussi l’occasion de s’entraîner et durant le transit en mer du Nord et en Manche, le Léopold 1er s’entraîne au combat antisurface et à la Défense Aérienne à la Mer (DAM).

Il fait escale à Portsmouth du 13 au 17 octobre, à Cherbourg du 19 au 21 (après exercice avec les unités basées dans le grand port normand), à Brest du 24 au 27 (toujours après des exercices), à Saint-Nazaire du 28 au 30 octobre, à Bordeaux du 2 au 4 novembre, à Bilbao du 6 au 8, à Lisbonne du 9 au 12 novembre, escale au cours de laquelle la compagnie de débarquement du croiseur participe au défilé militaire commémorant l’armistice de 1918 avant que le contre-amiral Oswaldveert en personne ne dépose une gerbe sur le monument au mort du parc Edouard VII.

Il reprend alors la mer direction le Maroc faisant escale à Casablanca du 14 au 17 novembre avant dix jours d’exercices intensifs avec la marine française, le croiseur-éclaireur faisant une nouvelle escale à Casablanca du 28 novembre au 2 décembre.

Le Léopold 1er reprend ses pérégrinations direction Dakar où il arrive le 7 décembre 1945. Il s’entraîne au polygone de Rufisque du 9 au 16 décembre avant de continuer sa croisière, faisant escale à Abidjan du 20 au 26 décembre puis à Libreville du 30 décembre 1945 au 4 janvier 1946, arrivant à Léopoldville le 11 janvier pour dix jours d’escales afin de montrer au Congo Belge le fleuron de la jeune marine.

Le croiseur-éclaireur, le torpilleur, le cargo et le pétrolier reprennent la mer le 22 janvier 1946 pour rentrer au pays, faisant escale à Abidjan du 27 au 30 janvier, à Casablanca du 4 au 7 février, à Brest du 11 au 14 février avant de rentrer à Zeebrugge le 17 février 1946.

Les marins belges peuvent se féliciter d’avoir pu mener à bien une telle croisière avec des navires tout juste mis en service. Les entraînements se sont bien passés et il y à eu fort peu de problèmes mécaniques. Le Léopold 1er passe au bassin du 21 février au 5 mai 1946 pour entretien et modifications. Il est à nouveau opérationnel à la fin de l’été.

Durant les années qui la sépare du second conflit mondial, la petite marine belge va s’entraîner de manière intensive, souvent avec ses propres moyens en raison de son statut de neutralité mais aussi avec ses voisins.

C’est ainsi que du 16 au 24 novembre 1947, un exercice franco-anglo-belge est organisé en même du nord, exercice qui vit la participation côté belge du croiseur-éclaireur Léopold 1er et des torpilleurs légers Zeebrugge et Genk.

Le croiseur-éclaireur belge subit son premier grand carénage à l’Arsenal de Chatham du 2 décembre 1947 au 14 avril 1948. Il est à nouveau opérationnel à l’été au grand soulagement des marines belges qui sentent que le conflit pour lequel ils se préparent depuis 1939 est sur le point d’éclater.

Le 5 septembre 1948 c’est la guerre. Les allemands ont violé la neutralité danoise et la neutralité scandinave officiellement pour les préserver d’une attaque franco-britannique mais personne n’est dupe.

Durant l’automne, le croiseur-éclaireur va assurer des patrouilles en liaison avec la marine néerlandaise dans une sorte de ligue des Neutres. Plusieurs incidents avec des navires et des avions allemands sont signalés mais comme personne n’à intérêt à ce que cela dégénère, cela en reste à des protestations verbales.

Tout change le 10 mai 1949 quand les allemands jettent le masque et attaquent les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg.

Le croiseur-éclaireur Léopold 1er va opérer en compagnie de navires néerlandais, britanniques et français, assurant des missions de Défense Aérienne à la Mer, de commandement et même d’appui-feu, ses canons de 133mm ouvrant à plusieurs reprises le feu sur des troupes allemandes qui ne durent pas apprécier de se trouver sous le feu de l’unique croiseur jamais utilisé par la marine belge.

L’aviation allemande est bien décidée à neutraliser ce géneur et elle est bien prête d’y parvenir le 7 juin 1949.

Ce jour là, le croiseur-éclaireur belge couvre l’évacuation du port d’Ostende. Les navires évacuaient vers l’Angleterre aussi bien des troupes que des civils. Après avoir stoppé une unité blindée à 5km du port avec ses canons de 133mm, après avoir abattu deux avions allemands, le Léopold 1er est soumis à une série d’attaques aériennes.

Les deux premières ne provoquent guère de dommages (des éclats de bombes sur le pont principal, le souffle de coups à toucher) mais la troisième est nettement plus meurtrière puisqu’il est touché par deux bombes, la première détruit la tourelle I de 133mm et la deuxième ravage l’espace compris entre les deux cheminées.

Les dégâts sont sérieux et nul doute qu’une quatrième attaque aurait été fatale à Iron Leo comme il était surnommé par les marins anglais.

Il parvient à rallier l’Angleterre et va être remis en état et modernisé (DCA légère accrue, nouveaux radars) à l’Arsenal de Chatham du 15 juin au 17 octobre 1949, le croiseur-éclaireur étant disponible le 3 novembre 1949, ralliant la France et Cherbourg en escorte d’un convois amenant du matériel et des véhicules en direction du front français qui se situait sur la Seine.

Navire-amiral de la Marine Belge libre, il va servir uniquement dans les eaux européennes dans des missions d’escorte, d’appui-feu au profit d’opérations commandos, de missions de Défense Aérienne à la Mer (DAM) mais aussi de combat antisurface.

Le croiseur-éclaireur Léopold 1er va survivre au conflit bien qu’il ait été endommagé à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement. C’est ainsi qu’il est touché par une bombe de 250kg le 4 septembre 1950 au large des côtes belges puis par les obus d’une batterie côtière à Dieppe le 8 mars 1951 alors qu’il couvrait une nouvelle opération commando.

Après un grand carénage du 5 mars au 8 juin 1951, le croiseur-éclaireur va participer à l’opération AVALANCHE, le franchissement de la Seine par les troupes alliées puis va appuyer la progression des troupes alliées qu’elles soient canadiennes, belges ou néerlandaises le long des côtes françaises.

A nouveau endommagé le 7 septembre 1952 cette fois par une torpille, il est immobilisé pour réparations et modernisation jusqu’en février 1953 quand il est à nouveau disponible.

Il va alors opérer en mer du Nord pour des escortes de convois, l’appui-feu lors d’opérations commandos mais aussi l’attaque de la navigation allemande au large des côtes de Norvège.

Il est engagé en octobre 1953 dans l’opération BOREALIS, ses canons de 5.5 pouces (133mm) repoussant les rares avions allemands encore déployés dans la région de Narvik et surtout tirant contre les navires légers allemands et contre des cibles à terre.

Il est endommagé légèrement à trois reprises, la première fois par l’explosion à distance d’une mine, la deuxième fois par le mitraillage d’un chasseur allemand abattu dans la foulée et la troisième fois par une collision avec un pétrolier assurant son ravitaillement.

Quand l’Allemagne capitule le 30 avril 1954, le navire-amiral de la marine belge libre est à Brême, rentrant en Belgique le 7 juin 1954, cinq ans jour pour jour après son départ.

Il sert encore quelques mois mais usé, il est mis en réserve le 30 septembre 1955, devenant ponton-école à Zeebrugge.

Il est condamné le 5 mai 1970 mais il est sauvé de la démolition par une souscription populaire qui permet sa préservation dans le port de Zeebrugge. Il est ouvert au public depuis le 14 septembre 1971 et l’est toujours aujourd’hui.

Classe Dido

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 4500 tonnes pleine charge 6750 tonnes

Dimensions : longueur : 142m (hors tout) largeur 12.39m tirant d’eau 4.m

Propulsion : quatre groupes de turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté développant 57000ch et entraînant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 33 noeuds distance franchissable : 1500 miles nautiques à 30 noeuds 4240 miles nautiques à 16 noeuds

Protection : ceinture 76mm pont blindé 25mm

Electronique : Le Léopold 1er dispose d’une suite complète de radars britanniques avec un d’un radar de veille aérienne type 279, d’un radar de veille combinée type 290, d’un radar d’acquisition de cibles type 273, d’un radar de conduite de tir type 285 (artillerie secondaire), un radar de conduite de tir type 282 pour l’artillerie légère et d’un radar de conduite de tir type 284 pour l’artillerie principale.

Armement :

-Huit canons de 133mm (5.25 pouces) en quatre tourelles doubles (deux à l’avant et deux à l’arrière)

-Six canons de 75mm modèle 1940 en affûts simples sous masque installés latéralement (trois de chaque côté sur le pont principal entre les deux cheminées mais pas au même niveau que ces dernières)

-Huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles (nombre porté ensuite à douze avant qu’en 1953, des 40mm Bofors ne les remplacent)

-Huit mitrailleuses Browning de 12.7mm remplacées fin 1949 par huit canons de 20mm Oerlikon en affûts simples (nombre ultérieurement porté à seize)

-Huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples sans recharge. Une plate-forme est débarquée en septembre 1952 puis la deuxième en juin 1953 pour diminuer la surcharge dans les hauts

Equipage : 390 officiers et marins

Torpilleurs légers class Zeebrugge

En choisissant de construire un croiseur, la marine belge se devait de le compléter par des navires légers bien armés. Il aurait été absurde de construire un croiseur-éclaireur et de ne l’entourer que de patrouilleurs ou de vedettes lance-torpilles.

Au moment où maturait le futur Léopold 1er, les marins belges travaillèrent sur un projet de torpilleur léger de conception nationale.

Manquant d’expérience, le chantier naval d’Ostende demanda l’assistance technique des Ateliers et Chantiers de France (ACF) qui reçurent le contrat pour les turbines et l’appareil évaporatoire en plus d’un contrat d’assistance technique.

Certains y verraient une forme de neutralité mais pour l’artillerie, la marine belge sélectionna le canon de 120mm britannique (à moins que ce ne soit une volonté de ne pas trop froisser la partie flamande du pays).

Quatre navires sont commandés en juin 1941 auprès des chantiers navals d’Ostende. Leur conception est classique, ces navires ayant une ressemblance prononcée avec les Bourrasque français, leur taille et leur déplacement étant similaires.

TE Bourrasque modifié

Le torpilleur d’escadre Bourrasque. Les torpilleurs légers classe Zeebrugge s’inspiraient de ces torpilleurs en terme d’aspect et de tonnage

Leur armement est en revanche différent avec quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux à l’avant et deux à l’arrière), huit canons de 37mm Schneider CA modèle 1941 en quatre affûts doubles, six à huit mitrailleuses de 7.7mm Vickers et surtout deux plate-formes triples lance-torpilles de 533mm soit six torpilles en position de tir (pas de recharge). Un grenadeur de sillage et douze grenades anti-sous-marines complète l’armement.

En ce qui concerne le choix des noms, on pensa un temps à des fleuves de Belgique avant de finalement choisir des villes du royaume, les navires étant baptisés Zeebrugge, Bruxelles,Liège et Genk.

-Le Zeebrugge est mis sur cale le 7 mars 1942 lancé le 8 juin 1943 et mis en service le 14 septembre 1944.

-Le Bruxelles est mis sur cale le 8 octobre 1942 lancé le 2 novembre 1943 et mis en service le 4 février 1945.

-Le Genk est mis sur cale le 17 juillet 1943 lancé le 8 septembre 1944 et mis en service le 5 juin 1945.

-Le Liège est mis sur cale le 14 décembre 1943 lancé le 8 février 1945 et mis en service le 14 janvier 1946.

Ces quatre navires vont souvent opérer en compagnie du croiseur-éclaireur Léopold 1er. Sur le plan tactique ils doivent assurer la défense des côtes belges en liaison avec l’Aéronavale et l’Aéronautique Militaire mais aussi avec les batteries côtières.

Il s’agit d’empêcher un blocus qu’il soit le fait de navires ou de champs de mines, les torpilleurs légers belges ayant donc pour cible principale des mouilleurs de mines et des navires légers de combat.

Durant la campagne de Belgique, deux navires sont coulés, le premier c’est le Zeebrugge surpris le 21 mai 1949 au large d’Anvers par des chasseur-bombardiers Focke Wulf Fw-190F. Alors qu’il venait de repousser une attaque de S-Boot contre un transport de troupes britannique, le torpilleur belge est surpris en haute mer par douze monomoteurs allemands, chacun armé d’une bombe de 250kg.

Le torpilleur file à pleine vitesse en manœuvrant le plus énergiquement possible tout en ouvrant le feu avec sa DCA. Deux avions allemands sont abattus, un autre endommagé doit s’éloigner (on apprendra après guerre qu’il s’est écrasé en mer) mais les autres passent à l’attaque, quatre larguant leurs bombes pour une première passe pendant que les autres mitraillent le navire pour neutraliser la DCA.

Une bombe touche l’affût simple supérieur avant, provoquant de terribles dégâts puisque la passerelle est touchée. Une deuxième bombe explose sur la plage arrière entraînant la détonation des grenades anti-sous-marines.

Le navire n’est plus qu’un corps mort. Les survivants évacuent sous le mitraillage des avions allemands avant que ceux-ci ne s’éloignent pourchassés par des chasseurs français qui avaient entendu l’appel de détresse du torpilleur.

Ces appareils vont rester le plus longtemps possible sur zone pour couvrir l’arrivée des secours et leurs pilotes seront décorées par le roi des belges Léopold III.

Le torpilleur lui finit par chavirer sur tribord et couler au fond de la mer du norrd. L’épave redécouverte en 1977 est classée tombe de guerre.

Huit jours plus tard c’est le Bruxelles qui est coulé. Le 29 mai 1949 alors qu’il opérait au large de la Dunkerque, il est surpris au crépuscule par quatre vedettes lance-torpilles S-Boot allemandes.

Une torpille endommage le navire à la proue mais une deuxième explose en plein milieu privant le navire d’énergie et coupant la coque en deux. Si l’arrière coule rapidement, l’avant flotte pendant près d’une demi-heure permettant aux marins belges d’évacuer sur des bâtiments alliés parvenus à la rescousse.

Les deux parties du torpilleur reposent à environ 150m l’une de l’autre à une profondeur qui le rend en théorie accessible aux plongeurs mais comme l’épave est classé tombe de guerre (war grave) la plongée y est interdite sauf autorisation exceptionnelle.

Deux torpilleurs vont donc survivent à la campagne de Belgique mais un seul allait survivre au second conflit mondial. C’est ainsi que le Genk est coulé par des vedettes lance-torpilles allemandes au large des Pays-Bas le 7 octobre 1952, le navire touché par deux torpilles, coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Le Liège est donc le seul navire à survivre à la deuxième guerre mondiale. Il est endommagé à plusieurs reprises mais s’en sort à chaque fois. Il est désarmé le 14 octobre 1962 puis démoli dans un chantier spécialisé en Grande-Bretagne.

TE Bourrasque schéma

Caractéristiques de la classe Zeebrugge

Déplacement : standard 1400 tonnes pleine charge 1727 tonnes

Dimensions : longueur (hors tout) 103.80m (entre perpendiculaires) 98m Largeur maximale : 9.88m Tirant d’eau : 3.30m à l’avant et 3.80m à l’arrière

Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par trois chaudières Penhoët à petites tubes développant 34000ch et entraînant deux lignes d’arbres

Performances : vitesse maximale 32 noeuds rayon d’action 3000 miles nautiques à 15 noeuds

Protection : aucune

Electronique : un radar de veille air, un radar de veille surface, un Asdic, un radar de conduite de tir

Armement :

-Quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux à l’avant et deux à l’arrière)

-Huit canons de 37mm Schneider CA modèle 1941 en quatre affûts doubles et six à huit mitrailleuses de 7.7mm Vickers

-Deux plate-formes triples lance-torpilles de 533mm soit six torpilles en position de tir (pas de recharge)

-Un grenadeur de sillage et douze grenades anti-sous-marines

Equipage : huit officiers et 142 officiers-mariniers, quartiers-maitres et matelots

Corvettes classe Flower

HMS Bluebell (K-80)

La corvette HMS Bluebell (K80)

Les sloops étaient des navires d’escorte acceptables mais c’était encore des navires militaires, relativement complexes et coûteux à fabriquer.

Sans compter que les chantiers navals spécialisés dans les constructions militaires devaient aussi construire des cuirassés, des croiseurs, des porte-avions, des destroyers…. .

L’escorte impliquant plus d’endurance que de performances, germa l’idée d’un navire simple à construire, quasi-consommable avec un armement limité au strict nécessaire : un canon médian pour affronter un sous-marin surpris en surface, des pièces antiaériennes légères, des mitrailleuses pour la défense rapprochée et bien entendu un lot conséquent de grenades ASM.

Les britanniques reprirent le design d’un baleinier pour dessiner un nouveau navire. A nouveau navire, nouvelle désignation, c’est le terme corvette qui est choisit, ressuscitant un terme de la marine à voile, disparu avec la vapeur, terme désignant un petit navire entre la frégate et le sloop-of-war.

C’est l’acte de naissance des corvettes de classe Flower. Ce programme anglo-français va aboutir à la construction de trente-deux corvettes pour la Marine Nationale et soixante-quatre pour la Royal Navy.

Ces soixante-quatre navires sont mis sur cale entre 1939 et 1945, lancées entre 1940 et 1947 et mises en service entre 1940 et 1948.

Quarante-huit seulement seront au final mises en oeuvre par la Royal Navy, huit rejoignant la marine canadienne et huit autres la marine australienne. Si les premières vont participer à l’escorte des convois transatlantiques, les huit Australian Flower vont protéger la navigation aux antipodes.

Les quarante-huit Flower vont être répartis en six Escort Flottilla déployées au sein de la Home Fleet, des flottilles numérotées 1, 3,5, 7,9 et 11 soit six flotilles de huit navires (les numéros pairs vont être attribuées aux Escort Flottilla équipées de frégates de type River)

Comme les sloops la construction des corvettes n’est pas poursuivie quand est lancé le programme de guerre, la Royal Navy préférant construire des frégates de classe River, des navires aux capacités supérieures et au potentiel d’évolution plus important puisque la guerre verra la naissance de nouvelles classes de frégates, les Loch et les Bay.

La marine belge libre va mettre en œuvre deux corvettes de classe Flower au moment de sa reconstitution, une corvette britannique et une corvette française, un choix politique et symbolique.

La corvette britannique transférée est la HMS Abella (K-184). Elle est mise sur cale aux chantiers navals Harland & Wolff de Belfast le 19 août 1940 lancé le 24 janvier 1941 et mise en service le 7 avril 1941 au sein de la 1st Escort Flottilla stationnée à Portland en Manche.

Cette corvette était immobilisée pour carénage au 5 septembre 1948. Elle est à nouveau disponible le 7 novembre 1948 et va entamer ses missions d’escorte en Manche et dans l’Atlantique, étant endommagé lors d’une collision avec un navire marchand le 17 juin 1949.

Réparée la corvette est à nouveau disponible le 21 août 1949. Elle est transférée le 25 octobre 1950 à la marine belge libre et rebaptisée L’Anversoise.

Elle va opérer essentiellement en mer du Nord pour des missions d’escorte qu’il s’agisse de navires marchands ou de navires amphibies. Survivant au conflit, la corvette est désarmée le 30 novembre 1960 et démolie.

La corvette française transférée est La Rennaise. Elle à été mise sur cale aux chantiers navals Smith’s Dock de Middlesborough le 7 juin 1941 lancée le 20 mars 1942 et mise en service le 5 novembre 1942.

Formant la 3ème DEO (Division d’Escorte Océanique) avec ses sister-ships La Nimoise,La Calvaise et L’Agenaise, elle était stationnée à Lorient, opérant donc dans l’Atlantique et dans le Golfe de Gascogne.

Elle est transférée le 9 novembre 1950 et rebaptisée La Bruxelloise, opérant avec l’Anversoise jusqu’à la fin du conflit pour les mêmes missions que sa cousine britannique. En moins bon état que sa consœur, elle est désarmée dès le 17 mars 1960 et démolie.

Caractéristiques Techniques des corvettes classe Flower

Déplacement : standard 940 tonnes pleine charge 1160 tonnes

Dimensions : longueur 62.50m largeur 10.10m tirant d’eau 3.50m

Propulsion : machine à vapeur à triple détente de 4 cylindres et deux chaudières développant 2750ch et entraînant une hélice

Performances : vitesse maximale 16 noeuds distance franchissable 3456 miles nautiques à 12 noeuds

Electronique : un radar de navigation, un radar de veille combinée air-surface et un Asdic

Armement : un canon de 102mm en affût simple sous masque, quatre canons de 37mm Schneider CA modèle 1941, quatre mitrailleuses de 7.7mm, grenades ASM

Equipage : 85 officiers et marins

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