Navires de soutien
En 1897, la marine néerlandaise met en service le Serdang, un sloop qui allait connaître une très longue carrière, une carrière protéiforme puisqu’il fût successivement sloop, mouilleur de mines de 1921 à 1926, navire-atelier de 1932 à 1937 et enfin bâtiment-base de vedettes et d’hydravions de 1937 à son désarmement en 1944.
Mouillé à l’écart de Soerabaja, il sert bien malgré-lui de cible aux bombardiers japonais qui le coule le 4 avril 1950. L’épave n’intéresse pas les japonais qui le laisse reposer au fond jusqu’en septembre 1954. Ce n’est qu’en 1975 que l’Indonésie fera relever l’épave pour l’envoyer à la démolition et surtout permettre l’agrandissement de la base navale.
Déplacement : standard 680 tonnes pleine charge 820 tonnes
Dimensions : longueur 53.90m largeur 9.44m tirant d’eau 3.69m
Propulsion : deux machines verticale à triple expansion alimentées en vapeur par deux chaudières cylindriques développant 1200ch et entraînant deux hélices. 150 tonnes de charbon
Vitesse maximale : 13 nœuds
Armement : (origine) 3 canons de 120mm (final) deux canons de 105mm, un canon de 75mm, deux canons de 37mm, quatre mitrailleuses de 12.7mm
Equipage : 97 officiers et marins
Le Zuiderkruis à été conçu à l’origine comme câblier (pose et maintenance de câbles télégraphiques) mais il à été également prévu qu’il puisse être utilisé en cas de conflit comme navire de soutien voir comme croiseur auxiliaire. Il est mis en service en mars 1924.
Transféré sous l’autorité de la marine néerlandaise aux Indes en septembre 1948, il est transformé à l’arsenal de Soerabaja en navire de soutien, le Zuiderkruis étant finalement jugé trop lent pour être un bon croiseur auxiliaire.
Les travaux achevés en mars 1949, il devient bâtiment-base pour sous-marins et vedettes rapides avec des réserves de carburant, de vivres et de munitions, un petit altelier et des équipements de levage assez puissants.
Il soutient les navires de la marine néerlandaise même si ses capacités étaient assez limitées surtout par rapport au Sendang. Endommagé par une bombe en juin 1950, il est réparé à Singapour avant de reprendre sa mission.
Replié en Australie, il sert de bâtiment-base au profit des navires néerlandais ayant échappé à la tornade nippone. Il est déployé à Darwin de décembre 1950 à septembre 1951 avant de rallier Guadalcanal où il est déployé d’octobre 1951 à décembre 1952.
Après un grand carénage sur un dock-flottant américain au sein de la Guadalcanal Advanced Repair Base (Guadalcanal ARB) jusqu’en avril 1953, le navire de soutien néerlandais rallie la Birmanie pour soutenir les navires de l’opération OVERLORD.
Usé par une utilisation intensive, le Zuiderkruis est désarmé à Saigon en janvier 1954. Après inspection, il est décidé de le démanteler sur place. La démolition à lieu de septembre 1954 à février 1955.
Déplacement : standard 2661 tonnes
Dimensions : longueur hors tout 87.20m (78.20m entre perpendiculaires) largeur 11.20m tirant d’eau 4.30m
Propulsion : deux machines verticales à triple expansion Werkspoor alimentées en vapeur par deux chaudières dévellopant 1600ch et entrainant deux hélices
Vitesse maximale : 12.5 nœuds
Armement : deux canons de 75mm (embarqués en 1949), deux canons de 20mm Oerlikon (embarqués en 1944) et quatre mitrailleuses de 7.7mm
Equipage : 97 officiers et marins
Le Castor était un navire-atelier lui aussi destiné aux Indes Néerlandaises. Voilà pourquoi il à été produit sur place. Mis en service en 1915 comme navire de soutien, il à été transformé en navire-atelier entre 1939 et 1941.
Toujours en service en septembre 1948, il assure le soutien technique des navires de surface mais aussi des sous-marins. Le 4 avril 1950, alors qu’il était mouillé au large de Bornéo pour réparer des navires endommagés lors de la bataille du Golfe de Thaïlande, il est ciblé par l’aviation nippone qui le coule avec quatre bombes. L’épave à été retrouvée en 1965, littéralement pulvérisée en huit morceaux.
Déplacement : standard 670 tonnes
Dimensions : longueur 53.80m largeur 3.40m tirant d’eau : nc
Propulsion : deux moteurs diesels de 500ch
Vitesse maximale : 11 nœuds 132 tonnes de carburant
Armement : nc
Equipage : 43 officiers et marins
Le Janssens mis en service en 1935 toujours aux Indes Néerlandaises servait de bâtiment-base et de ravitailleur, rôle qu’il allait assurer jusqu’à la fin de la guerre à laquelle il va donc survivre. Il soutien la marine néerlandaise au cours de la première phase de la guerre en Asie-Pacifique.
Endommagé à deux reprises, il se réfugie en Australie d’où il opère de mars 1951 à septembre 1952 avant d’être envoyé à Port Moresby où il reste, bougeant peu d’octobre 1952 à novembre 1953. Il va alors rallier Cam-Ranh pour aider à la remise en état de la base navale française qui au grand soulagement des alliés avait peu souffert de l’occupation japonaise.
Il reste stationné en Indochine jusqu’en décembre 1954 quand il rallie Batavia. Il y reste déployé jusqu’en septembre 1959 quand il rentre aux Pays-Bas où il est désarmé et mis en réserve. Il est démoli en 1969.
Déplacement : standard 2071 tonnes
Dimensions : longueur 80.80m largeur 13.13m tirant d’eau : nc
Propulsion : un moteur diesel de 1100ch entrainant une hélice
Vitesse maximale : 11 nœuds
Armement : deux canons de 75mm Bofors, quatre canons de 20mm Oerlikon, quatre mitrailleuses de 12.7mm
Equipage : 60 officiers et marins
Le Poolster était à l’origine un baliseur mis en service aux Indes Néerlandaises en octobre 1939.
Conçu dès l’origine pour servir de ravitailleur d’hydravions, il est transformé à cette fin en octobre 1948, les travaux étant menés à Soerabaja jusqu’en janvier 1949. Il va ainsi soutenir les hydravions de la marine néerlandaise déployés sur place qu’il s’agisse de Dornier Do-24 ou de Consolidated Catalina.
Allant d’un mouillage à l’autre, le Poolster échappe à plusieurs reprises à la correctionnelle. Il est légèrement endommagé par le souffle ou les éclats de bombes mais en février 1951 quand les Indes Néerlandaises sombrent, il est toujours à flot.
Il est déployé à Sydney d’avril 1951 à septembre 1952 pour soutenir les Catalina néerlandais qui y étaient stationnés. Il rallie la Nouvelle-Guinée pour assurer cette même mission. Il est souvent mouillé à Port-Moresby mais change régulièrement de mouillage.
Il reste quelques jours au large d’une île, dans une baie, un atoll, une crique, camouflé, ravitaillant, réparant les hydravions pendant que leurs équipages pouvaient se reposer à bord du navire (même si le confort offert était relatif).
En juillet 1953, il rallie le Golfe de Thaïlande pour servir de bâtiment-base pour hydravions et secondairement pour des navires légers. Il mouille successivement à Saigon, à Cam-Ranh, Haïphong, terminant la guerre dans le sud de la Chine.
Après un carénage à Cam-Ranh d’octobre 1954 à février 1955, le ravitailleur d’hydravions reprend sa mission aux Indes Néerlandaises et ce jusqu’en mars 1960 quand suite à l’indépendance des Indes Néerlandaises il rentre aux Pays-Bas, près de vingt ans après son départ !
Il continue sa mission jusqu’en septembre 1966 quand suite à un incendie de machine il est retiré du service. Condamné en septembre 1967, il est démantelé.
Déplacement : standard 1565 tonnes
Dimensions : longueur 74.72m largeur 12m tirant d’eau 3m
Propulsion : un moteur diesel MAN de 1250ch entrainant une hélice
Vitesse maximale : 12 nœuds
Armement : un canon de 75mm Krupp, quatre canons de 20mm Oerlikon, quatre mitrailleuses de 12.7mm
Equipage : 90 officiers et marins
En septembre 1939, la Koninklijke Marine ne possède aucun pétrolier en propre, affrétant des pétroliers civils en fonction de ses besoins avec toutes les limites qu’on imagine en temps de paix mais surtout en temps de guerre.
Cette carence à été depuis longtemps identifiée mais il à fallut du temps pour débloquer les budgets nécessaires. Un navire est financé au budget 1939 suivit d’un deuxième au budget 1940. Un troisième va suivre en 1941 et un quatrième en 1943.
Ces navires sont baptisés HMNLS BergscheMaas (mis en service en septembre 1942), Haringvliet (mis en service en juin 1943), Maas (mis en service en septembre 1944) et Lek (mis en service en novembre 1945).
Si le Bergsche Maas, le Haringvliet et le Lek étaient déployés aux Indes Néerlandaises, le Maas est basé au Helder pour soutenir l’escadre métropolitaine.
Ces navires servaient pour ravitailler les dépôts, pour ravitailler les navires au mouillage et même en mer, les quatre pétroliers étant adaptés avec un système emprunté aux américains.
Le HMNLS Maas est coulé le 5 juin 1949, torpillé par un sous-marin allemand au large de Dunkerque alors que le pétrolier néerlandais évacuait les dépôts pétroliers français de la station navale. L’épave qui gênait la navigation est relevée en 1965 et démolie.
Le Bergsche Maas est lui victime de l’aviation japonaise au large de Batavia en octobre 1950 (trois bombes et deux torpilles, le pétrolier néerlandais aurait été apparemment pris pour un porte-avions (sic)).
Ses deux sister-ship survivent au conflit. Modernisés et pleinement adaptés au ravitaillement à la mer, les deux pétroliers sont désarmés respectivement en 1967 et 1969, remplacés par des unités modernes combinant les fonctions de pétrolier, de ravitailleur rapide et secondairement de navire-atelier et de navire-hôpital.
Déplacement : pleine charge 15000 tonnes 6640 mètres cubes
Dimensions : longueur hors tout 132.1m largeur 16.15m tirant d’eau 7.5m
Propulsion : deux moteurs diesels développant 7000ch et entraînant deux hélices
Vitesse maximale : 15 nœuds
Armement : deux canons de 120mm en affûts simples sous masque, deux canons de 75mm en affûts simples sous masque, huit canons de 40mm Bofirs en quatre affûts doubles, six canons de 20mm Oerlikon en affûts simples
Aviation : possibilité d’embarquer un hydravions mais pas de catapulte
Equipage : 175 officiers et marins
En mars 1946 est mis en service un ravitailleur polyvalent Serdang, un navire construit aux Pays-Bas et conduit aux Indes Néerlandaises.
Il disposait de stocks de pièces détachées, de vivres et de munitions plus un petit stock de carburant. On trouve également un hôpital et d’importantes capacités de levage. Un deuxième navire à été prévu mais n’à jamais mis sur cale en raison du déclenchement du second conflit mondial.
Ce navire est sérieusement endommagé à Batavia le 17 avril 1950. Les néerlandais parviennent à le réparer partiellement pour le remorquer à Singapour où il subit des travaux plus importants. Il est endommagé par un bombardement aérien mais plus légèrement que la première fois.
Réparé à nouveau, il rejoint Triconmalee sur l’île de Ceylan pour soutenir les unités de la British Eastern Fleet chargées d’interdire l’Océan Indien à la marine japonaise et en quelque sorte «préserver l’avenir».
Comme les japonais sont stoppés en Birmanie et tournent davantage leurs regards vers l’Australie et la Nouvelle-Calédonie, le Serdang va rallier l’ile-continent pour reprendre sa mission de soutenir les navires néerlandais survivants.
Il opère depuis l’Australie jusqu’en décembre 1952 avant de rallier la Nouvelle-Guinée d’où il opère de janvier à septembre 1953. Il est endommagé le 5 octobre 1953 par un kamikaze ce qui impose trois mois de réparations jusqu’en janvier 1954.
Intégré à une flotte franco-britannique, il participe à la suite de l’opération ZIPPER. Il reste déployé aux Indes Néerlandaises jusqu’en septembre 1959 quand il est ramené en métropole. Modernisé entre mars et septembre 1960, il va rester en service jusqu’en décembre 1975 quand il est désarmé plus démoli.
Déplacement : standard 9500 tonnes pleine charge 12000 tonnes
Dimensions : longueur 145m largeur 12.50m tirant d’eau 4.50m
Propulsion : quatre moteurs diesels de 4500ch chacun entraînant deux hélices
Performances : vitesse maximale 20 nœuds distance franchissable 4500 miles nautiques à 15 nœuds
Armement : deux canons de 120mm sous masque, huit canons de 40mm Bofors en quatre affuts doubles, six canons de 20mm Oerlikon en affûts simples
Equipage : 135 officiers et marins
En septembre 1941, la marine néerlandaise étudie l’acquisition d’un navire marchand, le Barentsz datant de 1915 pour le transformer en navire-atelier. Ce projet n’aboutit pas immédiatement. Il faudra attendre décembre 1948 pour que le navire soit acquis après faillite de son armateur et transformer en navire-atelier.
Les travaux sont menés entre janvier et juin 1949. Il assure le soutien de l’Arsenal de Soerabaja pour les carénages programmés mais se rend parfois sur les mouillages pour aider des navires victimes de pannes majeures.
Toujours en service en mars 1950, la carrière du Barentsz est courte puisqu’il est coulé le 17 juin 1950 l’aviation japonaise au large des Célèbes.
Déplacement : 4819 gross registered tons (GRT)
Dimensions : longueur 116.84m largeur 14.81m tirant d’eau 6.9m
Propulsion : machine à expansion (reciprocating engine) alimentées en vapeur par une chaudière développant 3150ch et entrainant une hélice
Vitesse maximale : 11 nœuds
Armement : nc
Equipage : nc
Le Op ten Noort est un navire marchand réquisitionné en décembre 1948 pour être transformé en navire-hôpital. Les travaux sont perturbés par un manque de moyens et surtout par un incendie accidentel survenu le 27 mars 1949. Il est finalement mis en service comme navire-hôpital en septembre de la même année.
Ce navire évacue les blessés graves néerlandais en direction de l’Australie dans des hôpitaux construits au début du conflit. Il est endommagé par un bombardement japonais, une attaque délibérée menée le 6 juin 1950 alors que le navire était clairement identifié comme navire-hôpital, montrant le mépris des japonais pour les conventions internationales.
Abandonné à Batavia, il est récupéré par les japonais qui vont l’utiliser comme navire de transport classique. Il est coulé par un sous-marin américain au large de Formose le 30 septembre 1953.
Déplacement : 6076 GRT
Dimensions : longueur 129.50m largeur 16.80m tirant d’eau 6.70m
Propulsion : machine verticale à triple expansion, chaudière à vapeur, 6000ch, deux hélices
Vitesse maximale : 15.5 nœuds
Armement : aucun
Equipage : nc