Benelux (11) Pays-Bas (11)

KONINKLIJKE MARINE (MARINE ROYALE NEERLANDAISE)

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Une histoire navale des Pays-Bas

Les «Gueux des mers»

C’est en 1648 que les Provinces-Unies deviennent indépendantes. La puissance navale néerlandaise à cependant commencé bien des années auparavant. Dès le 15ème siècle on peut voir l’émergence d’une puissance navale sous la forme d’initiatives privées, des riches marchands armaient des navires pour les protéger des pirates.

En janvier 1488, Maximilien d’Autriche créé le poste d’Amiral des Flandres ce qui peut être considéré comme l’ancêtre de la marine royale néerlandaise. Cela n’empêche pas les provinces de créer de petites marines locales.

La révolte des provinces calvinistes éclate en 1568 après des années de tension. Avec un profond mépris, Madrid appellent les révoltés des gueux. Ce terme est repris comme étendard par les révoltés.

Guillaume le Taciturne

Guillaume le Taciturne

L’année suivante en 1569, Guillaume d’Orange qui s’était placé à la tête des révoltés organise une force navale, les «gueux des mers» (watergeuzen), Le Taciturne distribuant des lettres de marque à dix-huit navires équipés par son fils cadet, Louis de Nassau dans le port de La Rochelle, un haut-lieu de la puissance huguenote en France. A la fin de l’année, on trouve déjà 84 navires des gueux des mers en action.

Ces watergeuzen vont s’appuyer sur les ports anglais pour se ravitailler et échapper à la marine espagnole. Ce n’était pas simplement des navires mais de véritables unités combinées qui menaient des raids côtiers.

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En 1572 cependant, la reine Elizabeth d’Angleterre ferme ses ports aux watergeuzen ce qui les met dans une situation difficile. Alors commandés par Willem Bloys van Treslong, ils lancent une attaque désespérée sur Brielle qui est prise par surprise le 1er avril 1572 suite à l’absence de la garnison espagnole.

Encouragés par ce succès, les gueux des mers mettent cap sur Vlissingen qui est aussi prise par un audacieux coup de main. La prise de ses deux villes provoque une véritable réaction en chaîne, certaines villes hésitantes basculant dans la révolte ouverte.

En 1573, les gueux des mers battent une escadre espagnole au large du port de Hoorn lors de la bataille sur le Zuiderzee. Leur action favorisait la propagation de la révolte.

Avec la propagation de la révolte et la mise en place progressive du nouvel état, la marine néerlandaise fût réorganisée pour être plus pérenne, plus efficiente, plus efficace.

Cinq amirautés sont mise en place (De Maze, Amsterdam,Zélande,Noorderkwartier et Friesland) avec des bureaux à Rotterdam, Amsterdam, Middelburg,Hoorn, Enkhuizen et Dokkum (puis Harligen).

Jusqu’en 1648, l’Espagne est l’ennemi désigné, les Habsbourg refusant de reconnaître l’indépendance des sept provinces calvinistes du Nord. Les navires néerlandais protègent les navires marchands nationaux mais mènent aussi des expéditions plus lointaines comme la destruction d’une flotte espagnole en construction à Gibraltar en 1607.

Les navires néerlandais vont également assurer le blocus d’Anvers et de la côte flamande pour empêcher le ravitaillement par voie maritime des troupes espagnoles. Des navires militaires assurent également des missions d’escorte en mer Baltique.

Les guerres anglo-néerlandaises

A quatre reprises, la marine néerlandaise va affronter la marine britannique, lui infligeant à plusieurs reprises de cuisantes défaites notamment lors d’un audacieux raid dans la Medway qui voit la destruction de l’Arsenal de Chatham qui était alors l’une des principales bases de la Royal Navy.

Raid sur la Medway

Le raid sur la Medway en 1667

La première guerre anglo-néerlandaise à lieu du 10 juillet 1652 au 5 avril 1654. Elle va se dérouler en mer du Nord, en Manche mais aussi en Méditerranée. Cette guerre à pour origine des différents commerciaux provoqué par la Navigation Act de 1651 qui imposait l’utilisation de navires battant pavillon britannique pour le commerce en direction des ports de Sa Majesté qu’ils soient métropolitains ou coloniaux.

Alliés durant la guerre de 80 ans (1568-1648), Londres et La Haye ne tardent pas à se séparer une fois la paix revenue. Les néerlandais commerçant davantage avec l’Espagne qu’avec la Grande-Bretagne en profitant d’une flotte nettement plus étoffée.

La flotte néerlandaise avait remporté en 1639 une brillante victoire à la bataille des Dunes, victoire qui stoppa une ultime tentative d’invasion espagnole. La nécessité d’une puissante marine devient moins importante et en 1652 on ne trouve plus que cinquante vaisseaux en état de naviguer.

En revanche, la marine britannique à bénéficie de lourdes investissements durant la période du Commonwealth (la république d’Oliver Cromwell), investissements qui précèdent les Actes de Navigation.

Elle joue un rôle clé dans des victoires contre l’Ecosse et l’Irlande révoltées contre le lord protecteur. Le financement était assuré par une loi du 10 novembre 1650 qui imposait une taxe de 15% sur les navires marchands pour assurer leur protection.

Fin 1651, l’amiral britannique Ayscue venu pour s’occuper de l’île de la Barbade favorable au roi Charles II (alors en exil) capture 27 navires néerlandais de commerce accusés de violer l’embargo.

A la même époque, la mort du stathouder Guillaume II rend la politique extérieure des Provinces-Unies soumises aux intérêts commerciaux d’Amsterdam et de Rotterdam. Les Etats-généraux hollandais décident le 3 mars 1652 de renforcer la flotte de guerre en réquisitionnant 150 navires marchands.

Cette nouvelle arrive à Londres le 12. Le Commonwealth se prépare à son tour à la guerre mais ni le Commonwealth d’Angleterre ni les Provinces-Unies n’étaient en réalité prêtes. Pourtant la guerre éclata quelques semaines plus tard suite à une rencontre inopinée entre deux escadres.

Maarten Tromp

Maarten Tromp

A proximité de Douvres dans La Manche, une escadre néerlandaise commandée par Maarten Tromp tombe sur une escadre britannique commandée par le général Robert Blake le 29 mai 1652.

Cette bataille fût provoquée par le refus de Tromp de respecter un ordre de Cromwell à savoir de saluer le pavillon anglais. En retour Blake ouvrit le feu pour une courte bataille appelée bataille des Sables de Goodwin qui vit la perte de deux navires néerlandais.

La guerre éclate officiellement le 10 juillet 1652. Blake fût envoyé avec soixante navires pour perturber les activités de pêche en mer du Nord ainsi que le commerce néerlandais en direction de la Baltique pendant que Ayscue conservait quelques navires pour garder La Manche.

Le 12 juillet 1652, Ayscue intercepte un convoi hollandais revenant du Portugal. Sept navires néerlandais sont capturés et trois détruits. Tromp mobilise une flotte de quatre-vingt seize navires pour attaquer Ayscue mais les vents lui sont défavorables. Il poursuit vers le nord pour poursuivre Blake.

Les deux flottes se retrouvèrent au large des Shetlands mais une tempête dispersa les deux flottes et la bataille prévue n’eut jamais lieu.

De Ruyter

Michiel De Ruyter

Un mois plus tard, le 26 août 1652, Ayscue attaque un nouveau convoi commandé par Michiel De Ruyter mais il fût battu à la bataille de Plymouth et relevé de son commandement. Ce ne fût pas le seul amiral à être relevé de ses fonctions, Tromp ayant aussi perdu son poste suite à son échec dans les Shetlands.

C’était l’amiral Witte de With qui le remplaça. Suite à la victoire néerlandaise lors de la bataille de Plymouth, de With vit l’occasion de concentrer ses forces et gagner le contrôle des mers.

Le 8 octobre 1652 eut lieu la bataille de Kentish Knock. Les néerlandais attaquèrent la flotte anglaise devant l’embouchure de la Tamise mais furent contraints au retrait suite à de sérieuses pertes.

Persuadés d’avoir remporté une victoire décisive, les britanniques commettent l’erreur de diviser leurs forces. Vingt navires furent envoyés en Méditerranée, ne laissant à Blake que quarante-deux vaisseaux en novembre alors que de leur côté les néerlandais faisaient tout pour renforcer leur flotte.

Les résultats ne se font pas attendre : les anglais sont battus à Dungeness en décembre 1652 et à Livourne en Méditerranée le 14 mars 1653 où les navires néerlandais neutralisent des navires britanniques qui s’étaient réfugiés à Livourne et sur l’île d’Elbe.

Les néerlandais ont alors le contrôle de la Manche, de la mer du Nord et de la Méditerranée, la marine britannique réduite à l’impuissance avec des vaisseaux bloqués dans ses ports. La situation de la marine néerlandaise n’était cependant pas idyllique, les marins devant étre tous volontaires, les sommes nécessaires grévaient sérieusement le budget.

En mars 1653, la bataille de Portland puis en juin celle de Gabbard reconduisirent les hollandais dans leurs ports.

En août eu lieu la bataille de Scheveningen. Les néerlandais tentèrent de briser le blocus anglais mais après de violents affrontements, les survivants néerlandais se réfugièrent sur l’île de Texel, laissant aux anglais le contrôle des mers. La mort de Tromp au début de la bataille eut un impact décisif sur le moral néerlandais.

Les deux adversaires étaient clairement épuisés, le commerce souffrait terriblement des combats et des raids des corsaires qu’ils soient néerlandais ou anglais.

Le 5 avril 1654 est signé le traité de Westminster. Les néerlandais reconnaissent le Commonwealth et acceptent le Navigation Act. Une annexe secrète appelée l’Acte d’Exclusion interdit au fils du stathouder, le futur Guillaume III, la succession de son père Guillaume II.

Ce traité si il met fin à la guerre ne met pas fin aux affrontements qui se poursuivent outre-mer entre compagnies de commerce hollandaises et anglaises, entretenant les braises pour de futurs conflits. De plus les néerlandais entamèrent un important programme de construction de vaisseaux de ligne.

La deuxième guerre anglo-néerlandaise à lieu entre 1665 et 1667. La cause profonde est encore une fois des querelles commerciales. Charles II poursuit la politique impulsée par Cromwell. Dans les deux camps, on multiplie la construction de navires modernes.

Initialement la Royal Navy est mieux préparée à la guerre. Elle quitte ses ports début mai 1665 sous le commandement du duc d’York (le futur Jacques II) pour mettre en place un blocus des côtes néerlandaises avec 88 navires et 21 brûlots mais ce blocus n’est pas très efficace.

Il est cependant impossible d’attaquer la flotte néerlandaise dans ses ports, le tirant d’eau des navires britanniques étant trop grand. Finalement en raison de problèmes d’approvisionnement, la flotte anglaise doit lever le blocus et se retirer vers ses ports pour reconstituer ses forces.

Le 30 mai 1665, un convoi commercial anglais en provenance de Hambourg est capturé par les néerlandais dans le Dogger Bank.

Les deux flottes s’affrontent le 13 juin 1665 à Lowestoft. C’est une lourde défaite pour les néerlandais qui perdent 17 navires et trois amiraux. Plusieurs officiers néerlandais sont accusés de lâcheté, trois capitaines sont exécutés, quatre sont déshonorés et d’autres sont congédiés.

Tromp reçoit le commandement de la flotte mais sa marge de manœuvre est limitée par la présence de trois parlementaires chargés de superviser son travail car étant un organiste convaincu, Tromp est suspect auprès des Etats-généraux.

Tromp est appuyé par d’autres amiraux de premier plan, Johan de Witt et surtout Michiel De Ruyter , le grand rival de Tromp.

La victoire de Lowestoft est une victoire sans lendemain pour les anglais qui échouent à exploiter efficacement leur victoire en remettant en place un blocus étanche des côtes néerlandaises. De plus l’effort de guerre anglais est paralysé par la grande peste de Londres qui tue des milliers de londoniens.

Les combats reprennent en août 1665 quand une flottille anglaise tente de capturer la flotte d’épices néerlandaise des Indes orientales à Bergen (Norvège qui faisait partie du royaume de Danemark) mais cette attaque est repoussée le 12 août lors de la bataille de Vagen, bataille qui vit l’engagement de navires néerlandais mais aussi des batteries côtières danoises.

En octobre 1665, les néerlandais bloquent l’estuaire de la Tamise mais doivent le rompre lorsque la peste se déclare sur leurs navires.

Des combats terrestres ont lieu à l’été et à l’automne 1665. des troupes du prince-évêque de Münster envahissent les Provinces-Unies, s’emparant de Twente qui va être conservée jusqu’à l’automne 1665 quand des troupes françaises repoussent les reîtres du prince-évêque.

La France, le Brandebourg et le Danemark rallient le camp néerlandais en envoyant des renforts terrestres et navals alors que les anglais ne peuvent compter que sur le prince-évêque de Munster qui d’ailleurs fait la paix le 18 avril 1666, privant la Grande-Bretagne de son seul allié.

Au printemps 1666, l’avantage passe du côté néerlandais. En mai, De Ruyter regroupe la flotte néerlandaise au large des côtes flamandes. Ce sont 91 navires, 4716 canons et 24500 hommes qui attendent la flotte française. Côte anglais, on trouve 81 navires, 4460 canons et environ 21000 hommes.

Sur ordre du roi, l’amiral Monck doit envoyer 25 navires sous les ordre du prince Rupert pour affronter la flotte française. La Royal Navy était clairement en infériorité ce qui ne l’empêche pas d’attaquer.

C’est la Bataille des Quatre Jours, le prince Rupert rejoignant Monck après deux jours de combat. C’est une lourde défaite anglaise, la marine de Sa Majesté perdant 10 navires et 8000 hommes contre seulement quatre navires et 2000 hommes. Cette victoire permet à la flotte néerlandaise de contrôler totalement la mer.

En juillet la flotte hollandaise bloque l’estuaire de la Tamise et paralyse ainsi le trafic commercial de Londres, frappant l’Angleterre au portefeuille.

Les néerlandais espéraient peut être mettre les anglais à genoux mais ces derniers ne renoncent pas, Monck mettant sur pied une nouvelle flotte comprenant 90 navires et 20 brûlots, flotte commandée par lui-même et par le prince Rupert. Elle reprend l’offensive le 2 août, faisant face à soixante-douze vaisseaux et seize frégates hollandais.

Une première bataille à lieu le 4 août 1666. Cette bataille de North Foreland (au nord de Douvres) se termine par une nette victoire anglaise. Certes les hollandais n’ont perdu que deux navires mais la flotte des Provinces-Unies s’est dispersée, cherchant à rallier ses ports, les navires anglais à la poursuite.

Tromp est remercié, la flotte anglaise rétablissant le blocus des ports et des côtes des Provinces-Unies. Le 20 août, le vice-amiral Robert Holmes incendie le village de Ter Schelling sur l’île de Terschelling, coulant 140 à 150 navires marchands !

Se sentant en position de force, Charles II effectue de nouvelles propositions de paix mais elles sont rejetées par Johan De Witt, la question de la maison d’Orange restant la pierre d’achoppement entre Londres et La Haye.

C’est alors que se produit un événement inattendu, le Grand Incendie de Londres (2-6 septembre 1666), les dégâts de cet incendie (qu’on à attribué aux français voir aux hollandais) sont considérables tout comme son impact sur l’économie.

Cet incendie associé à la grand peste de l’année dernière accroît la lassitude de l’opinion, lassitude que comprend parfaitement le Parlement qui refuse de voter de nouveaux crédits pour la guerre après la révélation du détournement d’une partie des fonds pour entretenir la cour du roi.

Des négociations commencent à Breda dès la fin octobre 1666 alors que les combats se poursuivent. A noter que des combats ont lieu dans les Caraïbes, les Provinces-Unies étant aidées par la France mais leur impact est assez faible.

Faute de fonds, Charles II doit démanteler les grands navires de ligne à l’hiver 1666/67, ne laissant que des corsaires pour maintenir la pression sur les néerlandais. En théorie cela permet de faire des économies mais l’impact de la guerre de course est au final bien plus limité que les fonds investis.

En mai 1667 éclate la guerre de Dévolution quand la France de Louis XIV entame la conquête des Pays-Bas espagnols que le roi Soleil réclamait au nom de sa femme. Si la France est en théorie alliée aux Provinces-Unies, les dirigeants bataves s’inquiètent que le géant de l’Europe soit à cette frontière.

Johan de Witt

Johan De Witt

Johan de Witt ordonne alors à Michiel De Ruyter d’attaquer directement l’Angleterre. Après un temps de scepticisme, l’amiral néerlandais obéit aux instructions. Le 9 juin 1667, sa flotte pénètre dans l’estuaire de la Tamise, attaquant fortifications et dépôts militaires. Un raid est aussi mené sur la Medway, affluent de la Tamise, raid qui voit la capture ou l’incendie de quinze vaisseaux anglais dont trois des quatre fleurons de la Royal Navy. Sheerness et Queenborough sont occupés pendant cinq jours.

Les négociations reprennent mais Charles II restent inflexible. Les hollandais mettent à nouveau la pression, De Ruyter se présentant à nouveau dans la Tamise à la mi-juillet, sa présence devant Gravesend déclenchant une panique à Londres. La paix est signée à Breda le 31 juillet 1667.

Signe que cette guerre à coûté aussi bien aux uns qu’aux autres, les dispositions sont modérées, le Navigation Act est légèrement assoupli, l’Angleterre abandonnant ses revendications sur l’île de Run en Indonésie et cède le Surinam et ses plantations sucrières aux Néerlandais.

L’Angleterre conserve elle ses colonies de New York et du New Jersey ainsi que le fort de Cape Coast en Afrique. La France rend Antigua, Montserrat et la partie anglaise de Saint Kitts à l’Angleterre, qui lui restitue l’Acadie et la Guyane française.

Une troisième guerre anglo-néerlandaise à lieu quelques années plus tard entre 1672 et 1674, c’est un épisode de la guerre de Hollande engagée par Louis XIV en 1672 et qui n’allait s’achever qu’en 1678.

Comme le voulait la stratégie navale de l’époque, les marines françaises et anglaises pour une fois alliées tentèrent d’imposer un sévère blocus aux Provinces-Unies mais cette stratégie fût contrecarrée par Michiel De Ruyter qui remporta quatre batailles navales majeures. Charles II fût alors contraint par le parlement de mettre fin à cette guerre en signant le traité de Westminster.

En 1668, Les Provinces-Unies, l’Angleterre et la Suède avaient concluent la Triple Alliance pour contrer la France qui venait d’occuper les Pays-Bas espagnols.

Deux ans plus tard, Charles II signe le traité de Douvres, un traité d’alliance avec la France qui prévoit l’engagement anglais côté français dans la future guerre de Hollande. Ce traité prévoit qu’en cas de victoire, Londres récupéra l’île de Walcheren, Cadzand et l’embouchure de l’Escaut, le roi d’Angleterre souhaitant également récupérer Brielle, Delfzijl et les îles de Texel et Terschelling, afin de contrôler les routes maritimes vers Rotterdam et Amsterdam.

La participation de l’Angleterre est quasi-exclusivement navale, seule une brigade commandée par le duc de Monmouth devant combattre sur le continent. Il faut cependant disposer de fonds et le parlement échaudé par le résultat mitigé de la deuxième guerre est très réticent.

Pour forcer la main du Parlement, Charles II décide de provoquer un casus belli en envoyant un navire royal qui est salué par les navires hollandais qui abaissent leur pavillon en signe de respect mais ne tire pas car ils ne le considère comme un navire de guerre. L’ambassadeur anglais réclame des sanctions pour les amiraux responsables mais les Etats-généraux des Provinces-Unies refusent.

L’ambassadeur anglais doit fuir. Guillaume d’Orange, neveu de Charles II propose ses bonds offices pour faire des Provinces-Unies un allié fidèle de l’Angleterre en échange de son soutien pour qu’il soit nommé stathouder et surtout que Londres rompe définitivement avec la France. Charles II refuse net.

Le 25 février 1672, Guillaume d’Orange est nommé capitaine général de l’armée néerlandaise. Sur le papier il dispose de 83000 hommes mais la majorité des effectifs sont dispersés dans des garnisons.

La marine néerlandaise est heureusement mieux préparée même si les budgets ont été limités par les Etats-généraux qui ne voulaient pas provoquer l’Angleterre. La question se pose de savoir si la marine des Provinces-Unies est aussi performante que sa devancière durant la deuxième guerre.

Michel De Ruyter passe l’été 1672 à la réentrainer de manière intensive mais comme tout le monde le sait, l’entrainement même intensif ne remplace jamais le combat.

La guerre commence avant même la déclaration officielle, l’Angleterre tentant d’intercepter un convoi marchand néerlandais venu du Levant, convoi protéger par une flottille chargée de la protéger des corsaires barbaresques.

L’attaque à lieu dans la Manche le 22 mars 1672 mais les navires de l’amiral Holmes sont repoussés par Cornelis Evertsen.

Le 6 avril 1672, la France déclare la guerre aux Provinces-Unies, l’Angleterre faisant de même le lendemain. L’offensive française est un succès rapide obligeant Guillaumed’Orange à se replier derrière la waterlinie en inondant le plat pays, les digues ayant été ouvertes suite à une décision des Etats de Hollande le 8 juin.

Comme sur terre la situation n’est pas florissante, les Provinces-Unies mettent le paquet sur mer, des budgets supplémentaires sont débloqués, Johan De Witt demandant à Michiel De Ruyter de détruire la flotte franco-anglaise.

Le 7 juin 1672, De Ruyter surprend la flotte ennemie à Solebay, flotte qui aurait été anéantie sans un providentiel changement de vent qui rend la position néerlandais moins avantageuse. C’est cependant une défaite majeure puisque la flotte franco-anglaise est hors jeu pour le reste de l’année.

Les effets de cette victoire sont annulés par la dégradation de la situation à terre qui pousse les Provinces-Unies à vouloir négocier alors que déjà l’année 1672 est connue sous le nom de rampjaar en français «l’année du désastre».

Les néerlandais vont profiter de la mésentente entre français et anglais, Londres comme Paris craignant que l’autre ne tire trop de bénéfice. Guillaume d’Orange est bommé stathouder de Hollande le 4 juillet et de Zélande le 16 juillet.

Des négociations de paix ont lieu entre français et néerlandais et entre néerlandais et anglais. Le futur Guillaume III d’Angleterre refuse de nouvelles propositions franco-anglaises le 20 juillet. Le 20 août 1672, les frères de Witt sont massacrés par les orangistes. Guillaume d’Orange est désormais à l’abri de toute menace intérieure.

Pendant l’hiver, les alliés tentent de franchir la waterlinie en profitant du gel mais c’est un échec suite à une brusque débâcle.

La flotte franco-anglaise reçoit l’ordre d’exécuter un débarquement et si elle n’en à pas la possibilité un blocus. Ce n’est pas gagné car il faut maîtriser les mers pour transporter la force d’invasion de 6000 hommes stationnée à Yarmouth aux Provinces-Unies.

La flotte alliée prend la mer en mai sous le commandement du prince Rupert. Michiel de Ruyter en infériorité numérique se met en position défensive dans le bassin de Schooneveld près de l’île de Walcheren, île qui dans l’estuaire de l’Escaut commande l’accès au port d’Anvers.

Le 7 juin 1673, Rupert tente de contourner la flotte néerlandaise en espérant la pousser à se réfugier dans la port de Hellevoetsluis où elle pourrait être bloquée pendant que la flotte de transport débarquerait ses troupes pour attaquer Brielle ou Flessingue.

De Ruyter choisit d’attaquer déclenchant la première bataille de Schooneveld. Les néerlandais profitent d’une brèche dans la ligne française pour s’y engouffrer et menacer d’encerclement l’escadre d’Edouard Sprague.

Ce dernier tente de rallier à l’escadre de Rupert qui doit faire face à Cornelis Tromp en évitant de s’échouer sur les bancs de sable. Cela provoque une belle pagaille dans la flotte alliée, poussant le prince Rupert à se replier à la faveur de la nuit.

Le 14 juin, De Ruyter attaque à nouveau alors que la flotte alliée à relâchée sa vigilance. C’est la seconde bataille de Schooneveld où les ordres du prince Rupert provoque une gigantesque pagaille ce qui entraine son retour dans l’estuaire de la Tamise pour effectuer des réparations.

La flotte du prince Rupert reprend la mer à la fin du mois de juillet. Il veut attirer les néerlandais vers le nord en feignant de débarquer au Helder. De Ruyter décide de rester dans le bassin de Schooneveld mais Guillaume d’Orange lui ordonne d’aller protéger la flotte de la VOC.

Le 21 août 1673 à lieu la bataille de Texel. De Ruyter parvient à nouveau à séparer l’escadre française du reste de la flotte. Edouard Sprague rompt la formation pour se mesurer à Cornelis Tromp. Mal lui en prend puisqu’il perd la vie. Les pertes sont lourdes mais le résultat est mitigé avec néanmoins une victoire stratégique néerlandaise puisque les anglais renoncent à leur projet de débarquement.

Pour ne rien arranger, les corsaires néerlandais ont capturé plus de navires que leurs homologues anglais, perturbant gravement le commerce anglais notamment l’importation de bois et de goudron de la Baltique, produits vitaux pour la construction navale. Outre-mer, les néerlandais remportent également des victoires.

Conséquence, en novembre 1673, le parlement anglais refuse de voter les crédits nécessaires pour l’année 1674. Sur terre les combats tournent au désavantage de la France qui devait faire face à une importante coalition (Grande Alliance de La Haye). La conquête des Provinces-Unies devenant impossible, la France se concentre sur la conquête des Pays Bas espagnols ce que les anglais ont du mal à accepter.

Les néerlandais utilisent la peur d’une restauration catholique en Angleterre pour affaiblir leur adversaire. La position de Charles II devient impossible et il doit songer sérieusement à sortir du conflit au risque de perdre son trône.

Des négociations ne tardent pas à s’ouvrir entre anglais et néerlandais. Le traité de Westminster est signé le 19 février 1674 et ratifié par les Etats-généraux le 5 mars. Les Provinces-Unies renoncent définitivement à la Nouvelle-Néerlande mais conservent le Surinam (sous le nom de Guyane hollandaise). Une indemnité de 2 millions de florins doit être versée par les Provinces-Unies.

Charles II refuse cependant d’entrer en guerre contre la France, préférant jouer les médiateurs. Ce n’est qu’en janvier 1678 que les deux pays vont s’allier, quelques mois avant la signature du traité de Nimègue qui met fin à la guerre de Hollande.

Il y aura plus d’un siècle plus tard une quatrième guerre anglo-néerlandaise (1780-1784), une guerre qu’on peut qualifier d’asymétrique tant il y avait une différence entre la puissance navale britannique et la puissance navale néerlandaise qui n’était plus que l’ombre d’elle-même.

Ce conflit est une conséquence de la guerre d’indépendance américaine. Elle à donc lieu dans un contexte où la puissance navale britannique à surpassé la puissance navale néerlandaise, la puissance britannique n’étant d’ailleurs pas vraiment contestée sauf par la France mais toujours par intermittence et jamais sur la durée.

Alors que les relations anglo-néerlandaises étaient apaisées depuis la troisième guerre anglo-néerlandaise, la reconnaissance de l’indépendance américaine par les Provinces-Unies détériora sérieusement les relations entre Londres et La Haye.

Quand la France entra en guerre aux côtés des insurgents, les Provinces-Unies au mépris des traités signés se réfugièrent dans une stricte neutralité ce qui permettait aux vaisseaux français de fréquenter les eaux et les ports néerlandais.

Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire de Britannia. La Grande-Bretagne ordonna de fouiller tous les navires néerlandais, navires soupçonnés de transporter des marchandises américaines et françaises. La Grande-Bretagne déclara finalement la guerre suite à la découverte d’un projet de traité commercial entre Amsterdam et les rebelles américains.

Les affrontements furent assez limités, ayant lieu essentiellement outre-mer, les britanniques tentant de s’emparer des colonies néerlandaises. Le conflit se termine par le traité de Paris qui voit les Provinces-Unies perdre Nagapattinam mais récupérer Ceylan. De plus, le traité permet aux marchands britanniques de commercer dans certaines colonies néerlandaises des Indes orientales.

Les grands marins néerlandais

Dans cette partie, je vais présenter rapidement les plus grands marins néerlandais qu’ils soient assez connus (Tromp, De Ruyter) ou qu’ils soient plus confidentiels (Evertsen, Kortenaer).

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Piet Hein (Delshaven 25 novembre 1577-en Manche 18 juin 1629), officier de marine néerlandais, corsaire, et héros du folklore néerlandais.

Marin pendant son adolescence, Piet Hein est capturé vers l’âge de 20 ans par les espagnols. Il sert de galérien pendant quatre ans avant d’être échangé contre des prisonniers espagnols.

De 1607 à 1612, il opère en Asie au sein de la VOC. Il s’installe alors à Rotterdam et devient membre du gouvernement local.

Vice-amiral en 1623, il part en 1624 pour travaille pour la compagnie néerlandaise des Indes occidentales comme corsaire, se faisant une petite réputation. En 1628, il s’empare en baie de Matanzas sur la côte cubaine de quinze navires chargés de l’argent des mines espagnoles. Le butin est considérable avec une valeur de 11 millions de florins. Le trésor capturé par Hien servira à financer l’armée néerlandaise pendant huit mois. Il est tué en Manche lors d’un affrontement contre les corsaires dunkerquois.

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Cornelis Evertsen (Flessingue 16 novembre 1642-Flessingue 16 novembre 1706). Surnommé Cornelis Evertsen de Jongste (le plus jeune) pour le distinguer des autres membres de sa famille portant ce nom puisqu’il est fils, neveu et cousin de marin, il à atteint le grade de lieutenant-amiral de Zélande (Luitenant-admiraal de Zélande).

Servant de 1652 à 1690 soit de l’âge de 10 à 48 ans ! Il participe aux trois premières guerres anglo-néerlandaises, à la guerre de Hollande (qui englobe la troisième guerre anglo-néerlandaise) et à la guerre de la Ligue d’Augsbourg.

D’un caractère colérique comme son père, il commence à faire ses armes en étant notamment d’abord corsaire, étant capturé par les anglais après que son équipage l’ait maîtrisé pour éviter qu’il ne fasse sauter son bateau ! Il est finalement libéré dès le 24 mars 1665 et reprend la lutte contre les anglais. Il perd successivement son père et son oncle durant cette guerre.

Vice-amiral de Zélande en 1679, il devient luitenant-admiraal en 1684 et commandant suprème de la flotte des Provinces-Unies en remplacement de Tromp. En 1688, il commande l’avant-garde de la flotte d’invasion de Guillaume III lors de la Glorieuse Révolution. Il participe deux ans plus tard à la bataille de Béveziers. La même année, Tromp reprend son poste et à sa mort remplacé par Philips von Almonde. C’est la fin de sa carrière, son jeune frère lui succédant comme luitenant-admiraal.

Il est mort en 1706 sans descendance.

Maarten Tromp (Den Briel 23 avril 1598-bataille de Scheveningen 10 août 1653) est un marin néerlandais de la première moitié du 17ème siècle. Il est également très populaire dans le folklore néerlandais.

Il participe à la guerre de quatre-vingts ans (1568-1648) puis à la première guerre anglo-néerlandaise.

A la mer dès l’âge de 9 ans, il sert aussi bien dans la marine néerlandaise que dans la marine marchande notamment durant les périodes de disgrâce de son père. Ce dernier est tué par des pirates quand Maarten Tromp n’avait que douze ans. Vendu comme esclave, il est racheté par le pirate vendeur deux ans plus tard.

Il travaille ensuite dans un chantier naval de Rotterdam avant de reprendre la mer toujours dans la marine marchande à l’âge de 19 ans. A 22 ans, il est à nouveau capturé cette fois par les corsaires de Barbarie au large de Tunis. Il est esclave jusqu’à 24 ans et quand il refuse d’intégrer la flotte du Bey, ce dernier le laisse partir en homme libre.

Il rejoint la marine néerlandaise en juillet 1622, rentrant dans l’Amirauté de la Meuse dont les navires étaient stationnés à Rotterdam. Il opère sous l’autorité de Piet Hein.

Capitaine en 1630, il quitte la marine néerlandaise en 1634 suite à un manque de perspective. Il est promu au rang de luitenant-admiraal des flottes de Hollande et de Frise occidentale en 1637.

Sans en avoir le titre, il exercice en pratique le commandement suprême de la flotte néerlandaise, remportant une bataille contre la flotte espagnole, la Bataille des Dunes qui met fin à la puissance maritime espagnole.

Il est tué à la bataille de Scheveningen par un tireur d’élite embarqué dans le gréement du navire de l’amiral Penn. Korteaner prendra le relais mais cachera la mort de son chef pour ne pas démoraliser la flotte.

Cette défaite est un coup dur porté au parti orangiste qui espérait une victoire néerlandaise pour permettre la restauration de la monarchie Stuart.

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Cornelis Tromp (Rotterdam 9 septembre 1629-Amsterdam 29 mai 1691) est le fils de l’amiral Marteen Tromp, il servit de 1643 à 1679, participant aux deux premières guerres anglo-néerlandaises ainsi que la guerre de Hollande.

Vice-admiraal le 29 janvier 1665, il sauve la flotte néerlandaise lors de la bataille de Lowestoft d’une annihilation totale. Sa popularité est telle qu’il reçoit temporairement le commandement suprême même si il doit le céder ultérieurement à Michiel de Ruyter, son rival qui le rend responsable de l’échec néerlandais lors de la bataille de North Foreland.

Issu d’une famille foncièrement orangiste, il est donc tenu en suspicion par les républicains des Etats-généraux. Il revient aux commandes en avril 1673 après la prise de pouvoir par Guillaume d’Orange. Il participe aux trois derniers engagements de De Ruyter, remportant un duel épique contre Edouard Sprague qui n’y survit pas.

Il engage en juin 1674 un débarquement à Belle-Île-en-Mer mais repart deux mois plus tard sans avoir visiblement poussé son davantage jusqu’au bout. En 1676, il devient amiral général de la flotte danoise, remportant une bataille contre les suédois. Il devient lieutenant général des Provinces-Unies mais son rôle est désormais davantage politique que militaire.

Au combat, Tromp était particulièrement agressif, préférant opérer en solo plutôt qu’en escadre ce qui l’obligeait à changer régulièrement de navire. Apprécié de ses équipages, il traite les autres avec hauteur et mépris. On le considère donc comme un redoutable combattant mais comme un subordonné particulièrement indiscipliné. La fin de sa vie fût pénible. Ravagé par l’alcool et les remords, il meurt en 1691.

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Witte Corneliszoon de With (Brielle 28 mars 1599 – Öresund 8 novembre 1658) était un amiral de la Marine de la république des Provinces-Unies. Mortellement blessé par les suédois, son corps ne sera rendu aux néerlandais que le 12 septembre 1659 après avoir été exposé comme un morbide trésor de guerre.

Il est un des rares protestants honorés comme Chevalier de l’ordre de Saint-Michel sous Louis XIV par le cardinal Mazarin.

Personnage dur et cassant, Witte de With était en conflit permanent avec ses supérieurs. C’était cependant un stratège hors pair, un marin courageux, des qualités qui allaient donc avec un caractère très ombrageux. A la fin de sa carrière il était plus souple.

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Parlons maintenant de Egbert Bartholomeuszoon Kortenaer (1604-13 juin 1665) qui participa aux deux premières guerre anglo-néerlandaises. Issu d’une modeste famille, il apprend comme tous les marins de l’époque son métier sur le tas. Capitaine en 1653, il devient vice-admiraal le 8 mai 1659.

Le 29 janvier 1665, peu avant le début de la deuxième guerre anglo-néerlandaise, il est promu lieutenant-amiral de l’Amirauté de Meuse.

Orangiste, il ne reçoit pas le commandement de la flotte alors que selon les anglais c’est leur meilleur marin. Il commande l’avant-garde de la flotte batave lors de la bataille de Lowestoft, bataille au cours de laquelle il est tué par un boulet de canon.

Michiel Adriaenszoon de Ruyter (Flessingue 24 mars 1607-Syracuse 29 avril 1676) est probablement l’amiral le plus célèbre de l’histoire des Pays-Bas, participant aux trois premières guerres anglo-néerlandaises. Il à également combattu en mer Baltique et contre les pirates barbaresques en Méditerranée. Il meurt des suites des blessures reçues à la bataille d’Agosta le 22 avril 1676.

Alternant carrière militaire et marchande, il sert aussi bien comme corsaire que comme marin «régulier». En dépit de la demande de sa troisième épouse, De Ruyter accepte la demande des états-généraux des Provinces-Unies de reprendre du service quand éclate la première guerre anglo-néerlandaise.

Il assure le convoyage de navires marchands traversant la Manche. Après la mort de Maarten Tromp, il aurait pu postuler pour lui succéder mais il préfère laisser la place à un amiral ayant plus d’ancienneté que lui.

Le 2 mars 1654, il devient vice-amiral de l’Amirauté d’Amsterdam. De juillet 1655 à mai 1656, il opère contre les Barbaresques en Méditerranée. En 1659, il est envoyé en mer Baltique pour protéger les bateaux de commerce et aider le Danemark contre la Suède.

De 1661 à 1663, il escorte des convois marchands en Méditerranée. Un an avant le début de la deuxième guerre anglo-néerlandaise, il combat une flotte anglaise au large de la Guinée, reprenant les possessions néerlandaises occupées par les anglais puis mène un raid dans les Antilles mais renonce à attaquer à New-York car ses navires sont trop endommagés.

Le 11 août 1665, il accepte le commandement suprême de la flotte néerlandaise au grand dam de Cornelis Tromp qui ne digéra jamais ce qu’il considérait comme un affront. Réponse du berger à la bergère, De Ruyter reprochera à Tromp son attitude lors de la bataille de North Foreland et le forcera à démissionner.

Il dirige le raid sur la Medway en 1667 et échappe en 1669 à une tentative d’assassinat de la part d’un partisan de Tromp. Il reste à terre de 1667 à 1671 sur ordre de Johan de Witt qui ne veut pas qu’il risque sa vie sur mer.

Il participe à la troisième guerre anglo-néerlandaise, s’illustrant à la bataille de Solebay, aux deux batailles de Schooneveld et à celle du Texel, tuant dans l’oeuf toute tentative d’invasion franco-anglaise par voie maritime.

En février 1673, on créé spécialement pour lui le rang de lieutenant-amiral général. En 1674, il tente de s’emparer de Fort-de-France mais échoue et rentre en Europe.

En 1676, il prend la tête d’une flotte hollando-espagnole pour aider Madrid à réprimer la révolte de Messine. Il affronte un autre grand marin de son temps, le dieppois Abraham Duquesne. La première bataille indécise à lieu à Stromboli suivit d’une deuxième bataille à Agosta le 22 avril 1676.

Grièvement blessé par un boulet qui lui déchiquette la jambe gauche, Bestevaêr (grand-père) meurt une semaine plus tard. Son corps est ramené aux Provinces-Unies et signe de l’immense respect qu’il suscitait chez ses amis comme chez ses ennemis, Colbert ordonne que le passage du navire De Eendracht soit salué par des coups de canon.

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Son fils Engel Michielszoon de Ruyter (Vlissingen 2 mai 1649-27 février 1683) s’illustre également sur les mers. Il sert comme c’est de coutume à l’époque sur les navires de son père pour apprendre son métier sur le tas.

Il participe à la bataille de North Foreland en 1666, devenant capitaine de corvette en 1667. Il est capitaine en 1669, participant en 1670 à une expédition contre les corsaires barbaresques au large d’Alger.

Durant la troisième guerre anglo-néerlandaise, il participe à la bataille de Solebay au cours de laquelle il est blessé. Il opère à terre sur la waterlinie à l’hiver 1672/73. Il participe en 1673 aux batailles de Schooneveld et du Texel. En 1674 il participe à la malheureuse tentative d’invasion de la Martinique lors de la guerre de Hollande.

En 1675, il escorte plusieurs convois en Méditerranée puis l’année suivante combat la flotte envoyée au secours du Danemark engagé contre la Suède (guerre de Scanie).

Vice-amiral et chef d’escadre le 19 octobre 1678 au sein d’une flotte commandée par Cornelis Evertsen, il combat au large de l’Espagne une flotte commandée par l’amiral Château-Renault.

Il s’élève dans la hiérarchie nobiliaire aux Pays-Bas, en Espagne et au Danemark. Jamais marié, il décède sans descendance.

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Isaac Sweers (Nimègue 1er janvier 1622-Texel 21 août 1673) est un autre grand marin du Siècle d’or néerlandais. Orphelin dès l’âge de 13 ans (parents morts de la peste), il séjourne à Séville et au Brésil, servant dans la marine marchande. Ce n’est donc qu’à l’âge de 23 ans qu’il se lance dans une carrière militaire.

Sa progression est ensuite rapide : aspirant en 1649, lieutenant en 1651, capitaine en 1652. Il opère sous les ordres de Jan Van Galen puis de Michiel de Ruyter. Vice-admiraal en 1665, il participe aux batailles des guerres anglo-néerlandaises que ce soit celle de North Foreland puis au raid de la Medway, à la bataille de Solebay et enfin à la bataille navale du Texel, bataille au cours de laquelle il est tué.

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