Benelux (1) Pays-Bas (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE
T-9 BENELUX (1) PAYS-BAS

Pays-Bas 5.png

AVANT-PROPOS

En ce 28 août 2019 j’entame le Tome 9 de cette monumentale uchronie, une véritable œuvre de Sisyphe dont j’ai l’impression de ne jamais voir le bout. Pourtant quand je veux accélérer je me reprends rapidement pour continuer quelque chose de charpenté, de construit, de riche et d’intéressant. Je pense néanmoins que quand je l’aurais terminé je pousserai un ouf de soulagement.

Le Tome 9 concerne le Benelux, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, trois états étroitement liés durant leur histoire car parfois puissants mais surtout théâtre des appétits de la France, des pays germaniques voir de l’Angleterre quand elle préférait l’Europe au grand large.

Comme pour les dominions, j’ai choisit de faire un texte par pays. Si les deux premiers devraient être copieux (Belgique,Pays-Bas), le troisième devrait être assez léger puisque concernant le Grand Duché du Luxembourg.

Comme pour les autres tomes je vais commencer par l’histoire générale du pays en étant synthétique pour l’Antiquité et pour le Haut Moyen-Age, devenant plus détaillé à partir de la Renaissance quand apparaissent les pays en question.

J’enchaînerai par la marine de guerre (Pays-Bas et Belgique uniquement) avec une histoire générale, l’artillerie et les systèmes d’armes, les différents navires, l’Aéronavale et les Troupes de Marine.

La troisième grande partie sera consacrée à l’armée de terre avec une histoire militaire générale, l’histoire de l’armée de terre de manière plus détaillée, l’organisation en septembre 1948 avec notamment l’organisation des grandes unités, les armes et les véhicules.

La quatrième et dernière grande partie sera consacrée à l’armée de l’air et s’organisera de la même façon que la précédente.

Le premier volume de ce neuvième tome concerne donc les Pays-Bas. Lointains descendants des Bataves, romanisés puis germanisés, les néerlandais vont conquérir leur indépendance en 1648 après 80 ans de guerre contre une Espagne qui vivait son Siècle d’Or.

Sept provinces (De Zeven Provincien) vont former un état indépendant tantôt une république oligarchique tantôt une proto-monarchie avec un stathouder. Ce petit état qui devait lutter en permanence contre les éléments va connaître une prospérité extraordinaire qu’elle soit économique, financière mais aussi culturelle.

Hélas cette prospérité ne va pas durer et ce qu’on appelle encore les Provinces Unies va redevenir une puissance moyenne, jouet des puissances étrangères et notamment de la France qui en fera tantôt une république-soeur tantôt un royaume et pour finir une partie pleine et entière de l’Empire français.

Redevenu indépendant en 1815 sous la forme d’un Royaume-Uni des Pays-Bas avec pour la dynastie la maison d’Orange, les Pays-Bas vont devenir un des éléments du dispositif d’encerclement d’une France dont on craint les foucades et les soubresauts.

Pour cela le Royaume-Uni des Pays-Bas réunit les actuels territoires des Pays-Bas, de la Belgique mais aussi du Luxembourg. Les années 1830 marque la fin de cette «puissance» avec l’indépendance de la Belgique puis l’autonomisation du Luxembourg qui devient indépendant en 1890 suite à l’arrivée sur le trône des Pays-Bas de la reine Wilhelmine.

Wilhelmine (1890-1948) 6.jpg

La reine Wilhelhmine

Les Pays-Bas redeviennent un petit état mais qui est pourtant puissant à l’échelle mondiale puisque La Haye possède un immense empire coloniale avec des confettis aux Antilles et en Amérique du Sud et surtout le joyau qui comme pour les britanniques se situe en Asie. Ce sont vous l’avez deviné les Indes Néerlandaises future Indonésie.

Neutre durant le premier conflit mondial, les Pays-Bas le sont encore durant la guerre de Pologne mais se doutent que cela ne peut durer. Déjà durant la guerre civile allemande (1943-45), des incidents de frontière ont lieu, incidents dont on connait mal l’ampleur car très mal étudié par les historiens.

Durant la Pax Armada, un effort militaire est significatif est effectué pour moderniser la petite armée néerlandaise. Si la marine reçoit des budgets importants pour défendre le joyau de l’empire, l’armée de l’air comme l’armée de terre ne sont pas oubliées. La Haye ne se fait pourtant aucune illusion : en cas d’attaque allemande, seule une aide alliée solide permettra d’éviter une occupation étrangère du territoire métropolitain voir même des Indes Néerlandaises.

En septembre 1948, l’armée néerlandaise à fière allure notamment sa marine qui aligne notamment trois croiseurs de bataille et un porte-avions légers. L’armée de terre dispose d’armes plus modernes et l’armée de l’air bénéficie du savoir faire du constructeur national Fokker pour disposer d’avions en quantité suffisante.

Va-t-elle pour autant pouvoir défendre facilement le territoire national et ses colonies ? Rien n’est moins sur même si La Haye se montre nettement plus confiante qu’en 1939 quand la guerre de Pologne avait surpris l’armée nationale dans un dramatique état d’impréparation.

HISTOIRE DES PAYS-BAS

Bataves,romains et barbares

Bataves et conquête romaine

Dans le langage courant, on parle de «batave» pour désigner les habitants des Pays-Bas. Ce surnom vient des antiques habitants du territoire néerlandais, les bataves.

Leur arrivée à l’embouchure du Rhin est mal connue (on ignore leur période d’arrivée). Peuple d’origine germanique, ils sont parfois appelés belgae (NdA Qui aurait donné le nom belge ?) ils ont des contacts précoces avec les romains.

En l’an 58 avant notre ère, Jules César conquiert le territoire des bataves. Dans son ouvrage de propagande politique _Commentaires sur la Guerre des Gaules_ il ne cite pas une fois les bataves ce qui signifie pas pour autant qu’ils étaient absents.

La conquête romaine provoque le déplacement d’une partie des bataves sur les territoires de l’actuelle Belgique ainsi que du nord de la France.

Entre -55 et l’an 10 de notre ère, les Bataves s’installent dans la zone des fleuves que les romains vont appeler tout naturellement Insula Batavorum («île des Bataves»). D’autres peuples s’installent sur la côte (Cananefates) et au nord en dehors de l’empire romain (frisons).

En l’an 15 de notre ère, Drusus franchit le Rhin, stabilise la domination romaine dans l’île des bataves (qui était dans la zone d’influence romaine) puis pénètre en Germanie pour venger Varus et les trois légions anéanties par Arminius à Teutoburg.

En l’an 28 de notre ère, les Frisons se révoltent, une révolte fiscale qui permet à ce peuple de recevoir le statut d’allié.

A la conquête militaire s’ajoute des travaux d’aménagement avec plusieurs canaux creusés notamment le Fossa Corbulonis qui relie les embouchures du Rhin et de la Meuse.

En l’an 47 de notre ère, les romains fondent les villes de Rheno Trajectum (future Utrecht) et de Trajectum ad Mosam (future Maastricht) sur le Rhin pour la première et sur la Meuse pour la seconde. Ces deux villes se trouvaient sur une voie romaine reliant les villes actuelles de Cologne et de Boulogne sur Mer.

Romanisation vraiment ?

Comme de nombreux peuples conquis, ils deviennent auxiliaires de la puissance militaire romaines, servant notamment en Bretagne aux côtés d’autres peuples d’origine germanique comme les frisons et les saxons.

Pourtant en l’an 69 de notre ère, les bataves sous la direction de Caius Julius Civilis, un citoyen romain d’origine batave. On à longtemps fait de cette révolte une révolte nationale mais il semble que cela soit beaucoup moins net que cela.

Profitant de la chute de Neron et d’une lutte pour le pouvoir entre multiples prétendants, ils se révoltent, infligeant de cuisantes défaites aux troupes romaines présentes encore dans la région.

Le triomphe de Vespasien met fin à l’embellie des révoltés bataves. C’est d’ailleurs à ce moment que Civilis adopte un discours nettement plus «nationaliste» si on peut utiliser cet anachronisme.

L’envoi de renforts met fin à la révolte. Les romains se montrent cependant magnanimes probablement en raison de la position stratégique des bataves alors que depuis Auguste et le désastre de la forêt de Teutoburg, Rome à renoncé à toute conquête de la Germanie.

C’est ainsi que si les bataves doivent accepter le déploiement permanent d’une légion sur leur territoire (dans l’actuelle région de Nimègue), ils ne sont ni exterminés ni déplacés.

En l’an 85 de notre ère, Domitien créé la province de Germanie inférieure (capitale Colonia Claudia Ara Agrippinensium future Cologne) en élevant la zone militaire à ce statut dans lequel est intégré l’ancien territoire des bataves.

Avec le renforcement du limes l’insula batavorum est en première ligne face aux futures «invasions barbares».

Plusieurs légions vont être déployées auxquelles il faut ajouter des unités auxiliaires pour généralement renforcer les secteurs où les romains connaissaient des faiblesses (cavalerie, unités de jet notamment).

C’est ainsi que vers l’an 24 de notre ère on trouvait pas moins de quatre légions ( XX Valeria Victrix, XXI Rapax, I Germana, V Alaudae), le nombre étant toujours le même cinquante ans plus tard même si les unités en question ont changé (VI Victrix, X Gemina, XXXI Rapax, XXII Primigenia) mais vers 150, on ne trouve plus que deux légions (I Minerva, XXX Ulpia).

La pression des peuples germaniques se fait chaque jour plus pressante sur le limes qui était jadis vu comme un mur, une frontière impénétrable mais qui ait davantage vu aujourd’hui comme une sorte de zone tampon où le commerce entre romains et peuples germaniques pouvait se faire mais qui pouvait aussi se fermer en cas de menace majeure.

Ces menaces ne cessent de croître à partir de la fin du 2ème siècle et la fin de la dynastie des Antonins, les peuples germaniques souvent poussés par d’autres populations plus «barbares» tentent de négocier un statut de foaderi, un statut de fédéré où les rois barbares reconnaissaient l’autorité de Rome mais recevait en un échange un territoire qu’ils s’engageaient à défendre.

Parmi ces peuples figurent les francs saliens qui vont donner naissance à la France mais qui vont aussi absorber les bataves qui disparaissent de l’histoire entre les 3ème et 4ème siècle, le terme resurgissant à l’époque moderne quand nombre d’historiens et de préhistoriens tentent de redécouvrir les origines des différents peuples dans un contexte de constitution des états nations.

L’Empire romain devenant incapable d’assurer seul sa défense, les «barbares» prennent une place toujours plus importante et si les chefs ne peuvent devenir empereur, ils sont habiles comme Odoacre à jouer les faiseurs de roi.

L’an 476 marque symboliquement la fin de l’empire romain d’Occident même si dans les faits «l’idée impériale» était déjà dans les limbes depuis plusieurs décennies, les rares hommes énergiques ne faisant que retarder l’inéluctable. L’Antiquité est morte vive le Moyen-Age !

4 réflexions sur “Benelux (1) Pays-Bas (1)

  1. Bonne année 2020, qu’elle vous soit propice a vous et vos proches 🎊

    • clausmaster dit :

      Merci beaucoup je vous souhaite également tout plein de bonnes choses pour cette nouvelle année. Pour mon uchronie, pas impossible qu’après le Benelux je sacrifie certains tomes prévus pour rédiger enfin le conflit mondial tel que je l’ai esquissé par touches

      • Entendu, je pense qu’un ordre de bataille succinct pour les quelques belligérants mineurs qui restent est suffisant.

      • clausmaster dit :

        C’est ce que je me dis parfois mais à chaque fois ça dérape. J’ai mis trois mois à faire les Pays-Bas ! Je pense sérieusement à ne faire que les pays engagés dans la guerre et écarter les pays restés neutres ou faire pour les Neutres, une synthèse succincte. Affaire à suivre comme on dit

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