Dominions (108) Nouvelle-Zélande (19)

Les avions et hydravions de la RNZAF (2) : attaque et bombardement

Avant-propos

En matière de bombardement et d’attaque au sol, la petite armée de l’air néo-zélandaise va mettre en œuvre des avions britanniques avec pour seule exception le Douglas SBD-5 Dauntless qui équipa jusqu’à quatre squadrons avant de céder peu à peu la place au Chance-Vought F4U Corsair et au Bristol Beaufighter.

En matière de bombardier, la RNZAF ne put jamais mettre en œuvre des bombardiers quadrimoteurs faute de moyens se contentant de bimoteurs qu’il s’agisse du Bristol Blenheim, du Vickers Wellington, du Bristol Beaufort et du Bristol Beaumont qui devint le bombardier néo-zélandais standard.

Douglas SBD Dauntless

Douglas SBD5 Dauntless

Douglas Dauntless

Comme nous l’avons vu, le Northrop BT-1 était un appareil largement perfectible, ses médiocres performances et des défauts importants (stabilité à basse vitesse, faculté à partir en vrille) qui poussèrent Jack Northrop à développer un appareil largement amélioré initialement baptisé XBT-2.

En janvier 1938, Jack Northrop vend sa compagnie d’aviation à Douglas et le projet XBT-2 devant le XSBD-2 (X pour prototype, SB pour Scout Bomber et D pour Douglas), le futur Dauntless dessiné par un ingénieur de (très) grand talent, Ed Heinemann qui allait être derrière la mise au point du formidable Douglas Skyraider.

L’ex-XBT-2 effectue son premier vol le 25 avril 1938 mais doit être profondément modifié avant d’être accepté par l’US Navy en 1939.

De nombreuses commandes sont passées avec 57 SBD-1 pour l’USMC, 87 SBD-2 pour l’USN, 174 SBD-3,220 SBD-5 et 500 SBD-6 soit un total de 1038 appareils. Les premiers appareils sont mis en service dans l’USMC en 1940 et dans l’US Navy l’année suivante en 1941.

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948, l’Aviation des Marines n’utilise plus de Dauntless à la différence de l’US Naval Aviation qui dispose encore de neuf groupes aériens possédaient au total 330 appareils en service. Ils sont de tous les combats jusqu’à la campagne de Nouvelle-Guinée (juillet 1952-janvier 1953), le Helldiver le remplaçant en première ligne.

Douglas A-24 Banshee 4

Douglas A-24 Banshee

Le Dauntless va aussi équiper l’USAAF, l’aviation de l’armée recevant une version terrestre baptisée A-24 Banshee produite à 750 exemplaires (400 A-24A/SBD-2, 250 A-24B/SBD-4 et 100 A-24C/SBD-6), appareils toujours en service en septembre 1948 mais qui se faisaient plus rares en mars 1950.

La majorité de ces appareils était déployée aux Philippines où ils furent quasiment anéantis par l’aviation japonaise que ce soit en vol dans un combat aérien ou au sol lors des raids précédent le débarquement japonais.

Le Banshee mis en service dans l’USAAF en septembre 1943 était donc pour ainsi dire hors service dès le mois de mai 1950 même si officiellement l’appareil est retiré du service en janvier 1951.

Il avait été complété entre-temps par le Curtiss A-25 Shrike, version terrestre du SB2C Helldiver produite à 900 exemplaires. Il à été essentiellement remplacé par l’A-36 Apache qui était une version diving bombing du P-51 Mustang.

North American A-36 Apache 14

North American A-36 Apache

Le Douglas Dauntless à été exporté en Grande-Bretagne (168 SBD-3 connus sous le nom de Douglas Dauntless Mk I et Mk Ia) et en Nouvelle-Zélande à raison de 96 Douglas SBD-5 utilisés par quatre squadrons de la RNZAF du moins sur le papier car le personnel permanent était limité avant septembre 1948.

Ces squadrons étaient les n°25,n°26,n°27 et n°28 Squadron (RNZAF) mais en septembre 1948, seuls les squadrons 25 et 28 volaient encore sur le Dauntless, les squadrons 26 et 27 avaient été transformés sur chasseurs bimoteurs Bristol Beaufighter.

Les squadrons 25 et 28 vont engager leurs Dauntless au combat, le squadron 25 combattant depuis Singapour, le squadron 28 restant en Nouvelle-Zélande pour des patrouilles de reconnaissance, de surveillance et de lutte anti-sous-marines.

En juin 1950, ces deux squadrons reçoivent des Chance-Vought F4U-3 Corsait nettement plus performants. Les appareils encore en bon état et vraisemblablement quelques Dauntless ayant appartenus aux américains vont rallier le n°44 Squadron (RNZAF) pour l’entrainement à l’attaque au sol et au bombardement et ce jusqu’en 1959 quand ils sont retirés du service et pour la plupart feraillés, seuls deux survivants au sein du musée de la RNZAF.

Caractéristiques Techniques du Douglas SBD Dauntless

Type : bombardier biplace monomoteur embarqué

Masse : à vide 2905kg en charge 4245kg maximale au décollage 4853kg

Dimensions : longueur 10.09m envergure 12.66m hauteur 4.14m

Motorisation : un moteur radial Wright R-1820-60 de 1200ch

Performances : vitesse maximale 410 km/h à 4265m vitesse de croisière 298 km/h distance franchissable 1795km plafond opérationnel 7780m

Armement : deux mitrailleuses de 12.7mm Browning M-2 dans le nez, deux mitrailleuses de 7.7mm dans le poste arrière sur un affût flexible 1020kg de bombes.

Bristol Blenheim

Bristol Blenheim Mark IV 21.jpg

Bristol Blenheim en vol

A l’origine de ce bombardier bimoteur figure un avion civil, le Bristol type 142 conçu pour lord Rothermere, magnat de la presse britannique et grand passionné d’aviation.

Le prototype du Bristol type 142 effectua son premier vol le 12 avril 1935. Equipé d’hélices tripales Hamilton Standard à pas variable il atteint la vitesse de 495 km/h soit 48 km/h de plus que le dernier chasseur commandé par la RAF, le Gloster Gladiator.

L’appareil est testé par l’Air Ministry et l’évaluation est suffisamment intéressante pour aboutir au développement d’un bombardier baptisé type 142M mais plus connue sous le nom de Blenheim.

Le premier appareil de série décolle pour la première fois le 25 juin 1936. La production est lancée rapidement puisque dès 1937 (l’appareil entre en service en mars), on produit vingt cinq appareils par jour. 5500 Blenheim sont produits pour la RAF et pour l’escorte en différentes versions, le bombardement mais aussi pour la chasse lourde.

Le Blenheim à connu un grand succès à l’export puisqu’il à été exporté en Afrique du Sud, en Australie, au Canada (sous la forme du Bolingbroke), en Yougoslavie, en Finlande (construction sous licence), en Grèce (appareils ex-britanniques utilisés en attendant la livraison de Léo 451), Nouvelle-Zélande, Portugal, Roumanie, Suède et Turquie.

La RNZAF va utiliser le Bristol Blenheim au sein de trois squadrons, deux de bombardement et un d’entrainement et d’instruction à l’attaque et au bombardement.

Les deux premiers sont les n°9 et n°20 Squadron (RNZAF). Le squadron 9 est placé sous le commandement du 2nd NZTW et va opérer essentiellement depuis Singapour pour tenter de stopper la furia japonaise non sans subir des pertes assez sensibles sous les coups de la chasse nippone nettement meilleure qu’escomptée. L’unité virtuellement éliminée est reconstituée sur Bristol Beaumont.

En revanche le squadron 20 stationné en Nouvelle-Zélande va utiliser le Blenheim jusqu’à la fin du conflit et sa dissolution survenue en décembre 1954.

La troisième unité volant sur Blenheim est le n°44 Squadron (RNZAF), un squadron de formation et d’entrainement à l’attaque au sol et au bombardement, unité utilisant des Dauntless et des Blenheim de seconde main. Cette unité va utiliser le bombardier britannique jusqu’à sa dissolution en mars 1955.

Actuellement il ne reste qu’un Blenheim en Nouvelle-Zélande, un appareil exposé en statique au musée de la RNZAF, appareil actuellement en cours de restauration.

Caractéristiques Techniques du Bristol Blenheim Mk I

Type : bombardier léger bimoteur triplace

Masse : à vode 3674kg en charge 5662kg

Dimensions : envergure 17.17m longueur 12.12m hauteur 3.05m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Mercury VIII développant 840ch chacun

Performances : vitesse maximale 450 km/h rayon d’action 1800km plafond opérationnel 8475m

Armement : une mitrailleuse fixe de 7.7mm à l’avant et une autre en tourelle dorsale 454kg de bombes

Equipage : 3 hommes

Vickers Wellington

Vickers Welington Mk I 12.jpg

Vickers Wellington B. Mk I

L’appareil répond à l’appel d’offres l’Air Ministry Specification B.9/32. L’appareil est conçu par Barnes Wallis qui lui applique la structure géodésique, une structure qui rendait la construction de l’appareil longue mais qui lui offrait une résistance supérieure à des appareils construits de façon plus classique.

Le vol inaugural eut lieu le 15 juin 1936, le Vickers type 271 devenant le Vickers Wellington deux mois plus tard.

La mise en service est rapide, dix squadrons étant équipés en septembre 1939, participant à la guerre de Pologne où ils subissent des pertes non négligeables. Seize squadrons (treize Bomber Command et trois Coastal Command) sont équipés de l’appareil quand éclate le second conflit mondial.

La Nouvelle-Zélande commande rapidement des Vickers Wellington qui sont encore en Grande-Bretagne quand éclate la guerre de Pologne. Plutôt que de les ramener au pays, Wellington propose de les mettre à disposition de la Royal Air Force (RAF).

C’est l’acte de naissance du n°75 Squadron RNZAF qui va opérer en Grande-Bretagne durant ce court conflit. Elle va perdre quelques appareils sous les coups de la DCA et de la chasse allemande.

Les appareils arrivent en Nouvelle-Zélande au printemps 1940. Certains vont connaître une très longue période participant au second conflit mondial même si ils étaient en minorité par rapport aux appareils commandés durant la Pax Armada.

Trois squadrons néo-zélandais vont utiliser l’appareil durant le second conflit du mondial, les n°1,n°3 et n°15 Squadron (RNZAF) soit soixante appareils en ligne qui vont participer aux premières opérations, étant remplacés à partir de 1952 par des Bristol Beaumont plus modernes.

Quelques appareils sont utilisés pour le transport, les liaisons et l’évacuation sanitaire et même si aucun appareil n’y fût officiellement affecté, il n’est pas impossible que le n°44 Squadron (RNZAF) à utilisé quelques appareils pour l’entrainement.

Actuellement (2019), il reste un appareil exposé à l’entrée du musée de la RNZAF tandis qu’un Wellington ayant appartenu à l’armée de l’air néo-zélandaise à été remis en état de vol et fait le bonheur des spectateurs des meetings aériens en Amérique du Nord.

Caractéristiques Techniques du Vickers Wellington Mark IC

Type : bombardier bimoteur multiplace

Masse : à vide 8435kg maximale au décollage 12955kg

Dimensions : longueur 19.69m envergure 26.27m Hauteur 5.31m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Pegasus Mk XVIII de 1050ch chacun

Performances : vitesse maximale 378 km/h à 4730m distance franchissable 4106km plafond opérationnel 5490m

Armement : six à huit mitrailleuses Browning de 7.7mm (deux en tourelle de nez, deux ou quatre en tourelle de queue, deux en positions latérales) 2041kg de bombes

Equipage : six hommes

Bristol Beaufort

Bristol Beaufort Mk I 8.jpg

Bristol Beaufort en vol

Le Bristol type 152 est un bombardier-torpilleur bimoteur qui effectue son premier vol le 15 octobre 1938. Cet appareil est un bimoteur à aile basse à dérive unique qui entre en service en janvier 1940 au sein du Coastal Command britannique.

La Nouvelle-Zélande va utiliser l’appareil au sein de deux unités, les n°24 et n°41 Squadron (RNZAF) soit quarante appareils en ligne plus vingt-quatre appareils en réserve comme volant de fonctionnement.

Si la première unité reste déployée en Nouvelle-Zélande pour défendre le pays et surveiller les côtes, le squadron 41 va opérer au sein du 11th NZTW en Malaisie. L’unité va subir de lourdes pertes et va être reconstituée en Australie, d’abord avec de nouveaux Beaufort puis pour la deuxième campagne de Nouvelle-Guinée des Bristol Beaumont plus modernes et plus efficaces.

Le squadron 24 est dissous en décembre 1954. Aucun Beaufort n’à été préservé en Nouvelle-Zélande.

Caractéristiques Techniques du Bristol Beaufort Mk I

Type : bombardier-torpilleur bimoteur quadriplace

Masse : à vide 5945kg en charge 9629kg

Dimensions : longueur 13.46m envergure 17.63m hauteur 4.34m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Taurus 14 cylindres de 1130ch chacun

Performances : vitesse maximale 420 km/h à 1981m vitesse de croisière 410 km/h à 1981m distance franchissable 2600km plafond opérationnel 5030m

Armement : trois mitrailleuses de 7.7mm (deux en tourelle dorsale et une dans l’aile droite) puis six mitrailleuses de même calibre (deux dans le nez, deux en tourelle dorsale, une dans l’aile droite et une latérale) une torpille de 18 pouces (457mm) ou 907kg de bombes

Bristol Beaumont

Le Bristol Beaumont est une évolution du Bristol Beaufort. Il répond à un appel d’offres lancé en septembre 1944, trois compagnies répondant à ce RFP (Request for Proposal) en l’occurrence Bristol, Fairey et Armstrong-Whitworth mais seul Bristol construisit deux prototypes, les deux autres compagnies s’arrêtant au stade des plans et de la maquette en bois.

Si la proposition de Fairey était classique (bimoteur bi-dérive aile basse), Armstrong-Whitworth avait proposé un bombardier bimoteur à fuselage bipoutre.

Le fuselage du Beaufort est repris mais après un intense travail en soufflerie clairement affiné avec une dérive double au lieu de la dérive simple du Beaufort. Les ailes sont allongées, des moteurs nettement plus puissant en l’occurrence des Bristol Hercules XIX optimisés pour la basse/moyenne altitude.

L’armement est renforcé avec une tourelle dorsale double, deux mitrailleuses dans le nez, une mitrailleuse automatique couvrant le secteur inférieur et quatre dans les ailes soit neuf armes contre six pour le Beaufort. Le nombre pouvait même passer à quinze en remplaçant le nez vitré standard par un nez plein.

Le prototype n°1 décolle pour la première fois le 18 août 1946 suivit du prototype n°2 le 4 janvier 1947. Sa mise au point est rapide puisque les premiers appareils de série sont livrés à l’automne 1947.

La désignation Mk I est réservée aux avions-torpilleurs du Coastal Command, le Mk II pour des bombardiers destinés au Bomber Command et le Mk III pour les appareils exportés, les Beaumont néo-zélandais étant connus sous le nom de Mk IIINZ.

Cinq squadrons de la RNZAF vont être équipés de Bristol Beaumont. Si le n°35 Squadron (RNZAF) (squadron 445) est créé sur cet appareil pour opérer au dessus de la mer du Nord, de la Scandinavie et de l’Allemagne, les quatre autres vont recevoir l’appareil au cours du conflit.

Si le n°41 Squadron (RNZAF) remplace ses Beaufort par des Beaumont _cela reste donc en famille en quelque sorte_ , les n°1,n°3 et n°15 Squadron (RNZAF) abandonne le Vickers Wellington pour le dernier né des bombardiers moyens britanniques.

Ces bombardiers bimoteurs vont opérer comme bombardiers classiques mais aussi comme bombardier-torpilleur que ce soit en Europe ou en Asie-Pacifique. Les pertes seront sensibles en partie parce que l’appareil opérait à basse et moyenne altitude ce qui l’explosait à la chasse, à la DCA légère mais aussi à des accidents contre le relief.

Quand le second conflit mondial se termine, le Beaumont est clairement le bombardier standard de la Royal New Zealand Air Force (RNZAF).

Après démobilisation et réorganisation, seul le n°15 Squadron (RNZAF) reste actif, conservant ses Beaumont jusqu’en 1965 quand ils sont remplacés par des appareils plus modernes. Actuellement il reste un Beaumont exposé en Nouvelle-Zélande mais aucun en état de vol, des projets sont à l’étude mais aucun n’à encore aboutit.

Caractéristiques Techniques du Bristol Beaumont Mk I

Type : bombardier-torpilleur bimoteur quadriplace

Masse : à vide 6350kg en charge 9890kg

Dimensions : longueur 14.76m envergure 18.23m hauteur 4.45m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Hercules XIX de 1750ch chacun entraînant des hélices quadripales

Performances : vitesse maximale 490 km/h à 1981m vitesse de croisière 450 km/h à 1981m distance franchissable 2900km plafond opérationnel 7150m

Armement : neuf mitrailleuses de 7.7mm Browning avec quatre dans les ailes, deux dans la tourelle dorsale, deux dans le nez et une mitrailleuse pour la défense du secteur inférieur.

Le nombre peut passer à treize en configuration “nez plein” avec huit mitrailleuses dans le nez, deux en tourelle dorsale, quatre dans les ailes et une mitrailleuse pour la défense du secteur inférieur soit un total de quinze armes. Une torpille de 900kg ou 1500kg de bombes.

Equipage : Quatre hommes

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