La RNZAF dans le second conflit mondial
Mobilisation
Dès le mois de juin, le gouvernement néo-zélandais est informé par le gouvernement britannique que la guerre est une question de temps, de semaines au plus de mois. Sans un ordre précis, il est suggéré à la Nouvelle-Zélande de préparer la mobilisation ce que Wellington va faire.
Des réservistes sont rappelés, un appel au volontariat est lancé _appel couronné de succès_ des aérodromes sont créés. De nouveaux appareils sont sortis des stocks, de nouveaux appareils commandés.
De nouvelles unités sont également mises sur pied en vue de défendre le pays en attendant l’engagement des unités en Méditerranée et surtout dans le Pacifique.
Situation de la RNZAF en septembre 1948
Quand le second conflit mondial éclate le 5 septembre 1948, l’armée de l’air royale néo-zélandaise est organisée de la façon suivante :
-Un état-major
-Un Air Council
-Northern Command : quatre squadrons de chasse, deux squadrons de bombardement, deux squadrons d’attaque, un squadron de reconnaissance
-Southern Command : deux squadrons de chasse, deux squadrons de bombardement, un squadron de reconnaissance.
-Samoan Group : un squadron d’hydravions
-Training & Logistic Command : un squadron d’entrainement, un squadron de transport
-Expeditionnary Command : un état-major, un groupement de liaison, un groupement de planification
Très rapidement de nouvelles unités de combat sont créées moins pour renforcer la défense du pays que pour opérer outre-mer.
Pour encadrer les squadrons, des wings (escadres) sont mises sur pied. Un 1st New Zealand Tactical Wing va regrouper les unités destinées à opérer en Asie Pacifique en compagnie d’une 2nd New Zealand Tactical Wing en attendant la levée d’un 3rd New Zealand Tactical Wing pour opérer en Europe sans que l’on sache si il s’agit de la Grande-Bretagne, de l’Europe occidentale ou de la Méditerranée.
Finalement au cours du conflit, les deux commandements territoriaux sont dissous, les squadrons défendant le territoire national sont regroupés au sein d’un 4th NZTW.
D’autres unités sont créées durant le conflit pour des missions de combat, d’entrainement, la Nouvelle-Zélande formant des pilotes néerlandais, australiens et même britanniques, mission capitale et qui surtout se déroule à l’abri des menaces ennemies à défaut du climat.
La RNZAF en guerre (1) : Asie-Pacifique
Le 1st New Zealand Tactical Wing (1st NZTW) est officiellement créé le 15 septembre 1948 pour regrouper les unités de combat destinées à opérer sur l’immense, le gigantesque théâtre d’opérations Asie-Pacifique.

Curtiss P-40
Il comprend initialement huit squadrons avec quatre squadrons de chasse, deux squadrons de chasse monomoteur équipés de Curtiss P-40 (squadron 2 et 4), deux squadrons de chasse lourde équipé de Bristol Beaufighter (squadron 26 et 27), deux squadrons de bombardement équipés de Vickers Wellington (squadrons 1 et 3), un squadron de reconnaissance équipé de De Havilland Mosquito (squadron 5) et un squadron de transport équipé de Douglas C-47 (squadron 7).

Douglas C-47 Skytrain
Cette puissante escadre est déployée en Malaisie dans la région d’Alor Setar pour couvrir notamment le détroit de Malacca, une voie de communication vitale pour les alliés en général et les britanniques en particulier.
Pleinement opérationelle à l’été 1949, l’escadre devient difficile à soutenir et à commander. La décision est prise en janvier 1950 de la diviser en deux ce qui donne la situation suivante au moment de l’attaque japonaise :

Curtiss P-40E
–1st New Zealand Tactical Wing (1st NZTW) : squadron 2 (vingt Curtiss P-40E), squadron 26 (seize Bristol Beaufighter Mk IIF), squadron 1 (seize Vickers Wellington B. Mk IV) et squadron 5 (seize De Havilland Mosquito) soit un total de soixante-huit appareils.

Chargement de bombes pour un Vickers Wellington
–11th New Zealand Tactical Wing (11th NZTW) : squadron 4 (vingt Curtiss P-40E), squadron 27 (seize Bristol Beaufighter), squadron 3 (seize Vickers Wellington B. Mk IV) et le squadron 7 (seize Douglas C-47) soit un total de soixante-huit appareils.
Si la première escadre reste déployée à Alor Setar, la seconde rallie le sud de la péninsule à des fins de déserrement pour éviter qu’une frappe par surprise de détruise de nombreux avions au sol, précaution qui n’est pas inutile car les allemands ont procédé ainsi avant leurs opérations en Scandinavie, en Europe occidentale et dans les Balkans avec un succès variable mais si les pertes matérielles étaient parfois pour ne pas dire souvent limitées, ce genre d’attaque provoquait de nombreuses perturbations et une paralysie temporaire.

Douglas Dauntless américain encore chargé de sa bombe
Le 17 mars 1949 est créé en Nouvelle-Zélande le 2nd New Zealand Tactical Wing (2nd NZTW) avec des squadrons pour la plupart nouvellement créées. On trouve deux squadrons de chasse en l’occurrence les squadrons 8 et 10 équipés de Curtiss P-40F, un squadron d’attaque le squadron 25 équipé de Douglas SBD-5 Dauntless, un squadron de bombardement, le squadron 9 équipé de Bristol Blenheim et un squadron de reconnaissance, le squadron 11 volant sur Lockheed Hudson.

Lockheed Hudson de la Royal Canadian Air Force (RCAF)
Cette escadre est envoyée à Singapour pour défendre le Gibraltar de l’Extrême-Orient, un rocher où les alliés espèrent voir les katanas nippons se briser. On connait la suite…… .
En théorie les alliés doivent coordonner leur défense mais très vite les dissensions apparaissent, chacun voulant tirer la couverture à soi. Il à bien des coordinations mais elles sont uniquement locales. D’ailleurs avec le recul, était-il possible de coordonner une défense sur un théâtre d’opération aussi vaste…… .
La 1ère Escadre Tactique Néo-Zélandaise est la première à connaître son baptême du feu. C’est un baptême douloureux puisque l’escadre est surprise au sol par l’aviation japonaise après plusieurs jours d’alerte.
Comme rien ne venait, la vigilance s’est naturellement relâchée et c’est juste à ce moment que les japonais ont attaqué ce qui poussera nombre de militaires néo-zélandais à croire à une cinquième colonne.
Fort heureusement pour les kiwis, le mauvais temps perturbe l’attaque japonaise et l’objectif de rayer les forces aériennes alliées de la région ne peut être atteint mais les pertes matérielles et humaines ne sont pas négligeables.
Les combats tournent rapidement à l’avantage des japonais. Les pilotes sont plus expérimentés et nombre de jeunes pilotes néo-zélandais commettent l’erreur de se lancer dans des combats tournoyants. En à peine dix jours, les japonais ont la maîtrise du ciel dans le nord de la péninsule malaise.
Les squadron 2 et 26 font ce qu’ils peuvent pour la contester mais c’est difficile. Le nombre d’appareils reste cependant quasiment constant, des dépôts ayant été aménagés pour accueillir une réserve substantielle d’appareils à tel point qu’il y aura parfois plus d’avions que de pilotes !
A l’automne 1950, les deux squadrons sont repliés sur les Indes Néerlandaises avant de rallier l’Australie pour ré-entrainement et surtout rééquipement. Le squadron 2 reçoit des Supermarine Spitfire Mk IX, le squadron 26 de nouveaux Bristol Beaufighter.

Supermarine Spitfire Mk IX
Le squadron 1 équipé de Vickers Wellington B. Mk IV (version export du B. Mk II) va opérer contre les premières lignes japonaises mais aussi contre l’arrière immédiat du front voir la Thaïlande d’où l’assaut terrestre était parti.
Cette unité subit de très lourdes pertes et doit rapidement renoncer à jouer un rôle militaire de premier plan. La situation est telle qu’on envisage même de dissoudre l’unité avant d’y renoncer.
De nouveaux Wellington et surtout de nouveaux pilotes permettent au squadron de reprendre ses missions, missions qu’un pilote de l’unité qualifiera d’amères tant il avait l’impression de ne pouvoir faire autre chose que de retarder l’inévitable. L’unité doit finalement rallier l’Australie en janvier 1950 où elle troque ses Vickers Wellington contre des Bristol Beaumont plus modernes.
Le squadron 5 va mener des missions de reconnaissance au dessus de la terre mais aussi de la mer, des missions à caractère stratégique. Cette unité connait des pertes mais moins lourdes que pour les unités de chasse et de bombardement. Opérant ensuite depuis Java et depuis l’Australie, le squadron va conserver ses Mosquito jusqu’à la fin du conflit.
Le 1st NZTW va opérer ensuite dans les Salomons puis en Nouvelle-Guinée avant de terminer aux Philippines.
Cette escadre va disposer des mêmes unités durant tout le conflit mais l’équipement va évoluer, les Supermarine Spitfire Mk IX étant remplacés par des Mk XIV plus modernes, les Bristol Beaufighter restant eux en service jusqu’en septembre 1954 tout comme les Bristol Beaumont et les De Havilland Mosquito.

Bristol Beaufighter
Le 11th NZTW est donc issu du 1st NZTW. Ce choix d’un numéro aussi élevé n’est pas clair mais il semble peu probable que la RNZAF avait les moyens de lever onze Escadres. Il est également déployé dans la péninsule malaise mais dans le sud pour couvrir le golfe de Thaïlande voir les atterrages de l’île de Bornéo et son stratégique mouillage de Kuching.
Cette escadre subit moins le choc initial japonais ce qui explique non seulement des pertes plus faibles mais aussi une meilleure capacité à réagir contre l’ennemi nippon.
Le squadron 4 qui disposait d’un certain nombre d’anciens pilotes de la RAF et même de deux pilotes ayant combattu les japonais en Chine évitent le combat tournoyant face aux agiles chasseurs nippons, préférant frapper et fuir notamment en se lançant dans un piqué que seule leur structure pouvait encaisser.
Le squadron 27 était utilisé pour le chasse-bombardement davantage que pour la chasse lourde ou la chasse de nuit. Utilisant bombes et roquettes, leur impact fût particulièrement réconfortant pour les troupes au sol (sauf les japonais bien entendu).
Les bombardiers bimoteurs du squadron 3 sont engagés sur l’arrière du front mais aussi en mer où ils vont subir de lourdes pertes face à la chasse et à la DCA des navires nippons.
Les C-47 du squadron 7 vont assurer essentiellement des missions de transport et d’évacuation sanitaire en direction de l’arrière.
Une fois retirée du front fin 1950-début 1951, l’escadre va patiemment reconstituer ses moyens tant humains que matériels.
Le squadron 4 remplace ses Curtiss P-40E par des Supermarine Spitfire Mk IX, le squadron 27 reçoit des Bristol Beaufighter d’une variante plus moderne, les Wellington sont remplacés par des Bristol Beaumont, les De Havilland Mosquito restent en service tout comme les Dakota.

Hawker Typhoon
De nouveaux squadrons intègrent le 11th NZTW. On trouve ainsi le squadron 40 équipé de Hawker Typhoon pour la chasse bombardement, le squadron 41 équipé de bombardiers-torpilleurs Bristol Beaufort (ultérieurement remplacé par des Bristol Beaumont plus modernes) et enfin le squadron 42 équipé de Short Sunderland de patrouille maritime.
Une fois opérationnel, le wing est engagé dans les Salomons puis en Nouvelle-Guinée. Il est ensuite détaché en Birmanie pour opérer sous commandement britannique dans le cadre des opérations OVERLORD et ZIPPER.
Le 2nd New Zealand Tactical Wing (2nd NZTW) est créé au printemps 1949 plus précisément le 17 mars 1949. Il se compose de deux squadrons de chasse (squadrons 8 et 10) soit quarante Curtiss P-40F, un squadron d’attaque (squadron 25) équipé de seize Douglas SBD-5 Dauntless, un squadron de bombardement (squadron 9) équipé de seize Bristol Blenheim et un squadron de reconnaissance (squadron 11) équipé de seize Lockheed Hudson soit un total de quatre-vingt huit appareils.
Cette escadre est envoyée à Singapour pour défendre le Gibraltar de l’Extrême-Orient, un rocher où les alliés espèrent voir les katanas nippons se briser. On connait la suite…… .
Cette escadre va opérer au dessus de la grande base navale britannique mais va aussi au dessus de la Malaisie et des Indes Néerlandaises. L’escadre va combattre jusqu’au début de 1951 même si sa puissance était déclinante.

Chance-Vought F4U Corsair. Très efficace dans l’appui-rapproché (Close Air Support), il sera ainsi surnommé « Leatherneck’s Sweetheart » (la fiancée du Marine)
De nouveaux avions sont régulièrement livrés y compris de nouveaux modèles, le squadron 25 remplaçant en juin 1950 ses Dauntless par des F4U Corsair soit le jour et la nuit entre le solide et pesant bombardier en piqué et l’élégant et puissant chasseur-bombardier.

North American P-51D Mustang
Reconstituée en Australie au printemps et à l’été 1951, le 2nd NZTW dispose à l’automne 1951 de deux squadrons de chasse, les squadrons 8 et 10 équipés de North American P-51E, un squadron de chasse-bombardement, le squadron 25 équipé de Chance-Vought F4U Corsair, un squadron de bombardement, le squadron 9 équipé de Bristol Beaumont, un squadron de reconnaissance, le squadron 11 équipé de De Havilland Mosquito.
On trouve également deux nouveaux venus, le squadron 29 équipé de Short Sunderland. Et le squadron 28 équipé de Chance-Vought F4U Corsair allait rallier le front, mettant à l’incongruité de laisser au pays une unité équipé d’avions modernes. Si le premier rallie l’Escadre dès l’automne 1951, le squadron 28 devra patienter jusqu’en juin 1952.
Cette escadre est engagée en soutien de la bataille de la mer de Corail puis à la deuxième campagne de Nouvelle-Guinée. Elle participe ensuite à la deuxième campagne des Philippines puis termine la guerre par l’opération BOXER, les pilotes de la 2ème Escadre Tactique combattant d’abord Formose puis terminant la guerre en Corée.