Dominions (74) Australie (18)

L’Armée de Terre Australienne dans le second conflit mondial (3) : Asie-Pacifique

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Affiche de recrutement pour la 2ème Force Impériale Australienne

Les troupes australiennes vont donc être largement engagées sur le front Asie-Pacifique, combattant à proximité de la métropole à la différence des canadiens et des sud-africains. Cela changeait évidemment beaucoup de choses car les diggers savaient qu’ils maintenaient à distance les japonais rendant l’hypothèse d’une invasion nippone de «peu probable» à «chimérique».

En février 1949, la 3rd Australian (Infantry) Division rallie Hong-Kong pour renforcer la défense de la colonie britannique. C’est donc elle qui aux côtés de la China Division et du HK Volunteer Corps qui va être la première division à combattre sur le théâtre Asie-Pacifique.

Hong-Kong est attaquée le 20 mars 1950. A l’époque cette attaque était vue comme un coup de pression, une sorte d’opération de «diplomatie musclée»et non comme les prémices de l’offensive japonaise.

Les combats sont extrêmement violents et sans merci. La découverte de soldats indiens massacrés après s’être rendus pousse tous les soldats alliés à préférer la mort plutôt que la rédition.

La plupart attendaient d’être à proximité de soldats japonais pour dégoupiller une grenade. D’autres se lançaient dans une charge désespérée à la baïonnette surprenant les japonais qui étaient persuadés d’en avoir le monopole.

Le poids du nombre se fait rapidement sentir mais la colonie va résister sans renforts jusqu’au 6 juin 1950, empêchant les japonais de déployer un maximum de troupes ailleurs, sauvant peut être l’Australie ou la Nouvelle-Guinée d’une prise.

1700 soldats australiens échappent à l’enfer, évacués par la Royal Navy mais 700 sont faits prisonniers par les japonais, 500 arrivant au camp de prisonniers implanté sur l’île de Haïnan mais seulement 150 survivront à la captivité et retrouveront l’Australie non sans traumatismes et blessures diverses et variées.

La 3ème division est donc virtuellement anéantie. On s’interroge même sur la reconstitution ou non de la division, certains voulant ne pas recréer la division sur le modèle des légions romaines qui quand elles étaient défaites n’étaient pas reconstituées.

Finalement la division va être recrée en janvier 1951, opérant dans les Salomons à l’automne 1951 pour des opérations de nettoyage. L’unité va rester en garnison, relevant des divisions de première ligne, se contentant d’opérations de sécurité.

Ces opérations ne sont pas des sinécures puisqu’il existe de réels combats contre des positions isolées. Elle termine la guerre en participant à l’opération ZIPPER aux côtés de la 8th Australian (Infantry) Division. Rentrée en Australie, elle est dissoute en mars 1955.

La 4th Australian (Infantry) Division est envoyée elle en Malaisie et plus précisément dans la partie britannique de l’île de Borneo. Elle doit notamment assurer la défense de Kuching, un mouillage forain utilisé par la British Eastern Fleet.

Les combats sont extrêmement violents, la puissance aérienne japonaise fait très vite sentir son poids tandis que la défaite des marines alliées dans le Golfe de Thaïlande rend une intervention navale majeure impossible. Quelques destroyers et quelques croiseurs alliés assureront des missions de bombardement nocturne non sans une certaine efficacité.

La campagne s’achève pour la 4ème division en février 1951. Il y à fort peu de prisonniers, la majorité étant évacuée, les autres qui ne pouvaient ou ne voulaient être évacués menaient des opérations de guérilla contre les japonais, opérations qui généraient de sanglantes représailles des japonais et de leurs auxiliaires sur les populations civiles.

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Commandos australiens en action de la jungle de Nouvelle-Guinée

Rentrée en Australie, la division est réorganisée et reconstituée sous le nom de 1st ANZAC Division, deux bataillons néo-zélandais intégrant la division, division opérationnelle fin 1951.

Elle va participer à la deuxième campagne de Nouvelle-Guinée (juillet 1952-janvier 1953), à la deuxième campagne des Philippines (déclenchée en mars 1953 et qui s’achève en février 1954), la division terminant la guerre à Formose après avoir participer à l’opération BOXER.

La division va ensuite participer à l’occupation du Japon au sein de l’ANZAC Force in Japon de septembre 1954 à juin 1958. Redevenue la 4ème division, elle opère avec la 2nd Mobile Division (ex-2nd Armoured Division) et la New-Zealand Brigade in Japan. En juin 1958, la division mobile est dissoute, la brigade néo-zélandaise réduite à un simple bataillon intégré à la division australienne qui devient l’Australian-New Zealand Division in Japan, division dissoute en septembre 1960 quand les forces australo-néo zélandaises quittent le Japon.

La 5th Australian (Infantry) Division est elle envoyée renforcée les défenses de la Nouvelle-Guinée en compagnie de la 6th Australian (Infantry) Division et de la 1st Armoured Division (Australian), ces trois divisions formant le 2ème Corps d’Armée australien (2nd Australian Army Corps).

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Soldats australiens dans la boue de Nouvelle-Guinée

En janvier 1951, les japonais attaquent la Nouvelle-Guinée. Les combats sont très durs mais les australiens ne laissent pas leur part aux chiens comme on dit. Port-Moresby ne verra jamais le hino maru flotter.

En juin 1951, la 5ème division saignée à blanc par les combats est relevée par une 2ème DI rentrée d’Europe, reposée et réorganisée. Elle n’à aucun mal à repousser de timides attaques japonaises, les soldats du Mikado ayant eux aussi leurs limites (même si le début du conflit avait pu faire croire au contraire).

En effet les pertes n’ont pas été forcément compensées et les soldats, sous-officiers et officiers expérimentés étaient de plus en plus rare alors qu’en face les soldats alliés vendaient (très) chèrement leur peau, ayant compris après plusieurs massacres de prisonniers que se rendre ne servait à rien.

La 6ème division d’infanterie et la 1ère division blindée restent sur place même si les effectifs sont régulièrement renouvelés avec de jeunes volontaires qui brûlaient d’en découdre. Ces jeunes recrues avaient une expérience de vie souvent limitée, leur volonté de se montrer digne des vétérans les poussant à prendre des risques inconsidérés. Si vous ajoutez à cela les erreurs dues à l’inexpérience……. .

La 5ème division est reconstituée à Darwin. Tout en s’entraînant, elle mène des opérations pour sécuriser la région de crainte que les japonais ne tentent une opération surprise. Elle s’entraîne également aux opérations amphibies.

Elle est envoyée dans les Salomons où elle est présente de mars 1952 à janvier 1953 pour des missions de sécurisation et de nettoyage. Détachée sous commandement britannique, elle participe à l’opération OVERLORD (offensive en direction de la Thaïlande et de la Cochinchine).

Elle combat en Thaïlande, étant la première division à entrer dans Bangkok. Elle combat ensuite en Indochine, terminant le conflit aux côtés de troupes françaises dans le sud de la Chine. Elle désarme les troupes japonaises isolées dans le pays, est regroupée à Hong Kong où elle rend hommage aux soldats de la 3rd Australian (Infantry) Division avant d’être rapatriée en janvier 1955 où elle est dissoute.

La 6th Australian (Infantry) Division après sa levée dès la mobilisation en partant de la 1ère brigade d’Australie occidentale est directement envoyée en Nouvelle-Guinée pour protéger le mandat australien en compagnie de la 5ème division d’infanterie et de la 1ère division blindée.

Elle s’illustre au combat mais les pertes sont plus faibles que la 5ème division ce qui explique son maintien en ligne. Ses effectifs sont régulièrement renouvelés, les vétérans obtenant de nombreuses permissions pour se reposer mais aussi pour transmettre leur expérience aux nouveaux venus.

Les divisions présentes en Nouvelle-Guinée dans la région de Port Moresby forment le 2nd Australian Army Corps (2nd AAC).

Ce corps d’armée est donc formé de deux divisions d’infanterie (2ème et 6ème) et une division blindée (1ère DB). Cette dernière division engage ses moyens sous forme de groupements et de sous-groupements pour appuyer l’infanterie, les chars japonais étant peu nombreux et largement inférieurs aux chars alliés.

Ce 2ème Corps d’Armée intègre en février 1953 la première armée australienne en compagnie du 1ère Corps d’Armée Australo-Néo Zélandais (1ère et 8ème DI australiennes 2ème division néo-zélandaise) mais cette armée n’à pas une grande existence puisqu’en mars 1953, il est placé sous l’autorité de l’armée américaine pour participer à la deuxième campagne des Philippines.

Elle combat durement, subissant des pertes importantes. Elle est relevée par la 7ème division d’infanterie et rallie l’Australie début octobre 1953. Elle s’installe à Sydney pour être reconstituée en vue de nouvelles opérations.

La division placée en réserve stratégique en compagnie des 9ème et 10ème divisions d’infanterie pour de futures opérations qui n’auront jamais lieu. La 6ème division est dissoute en novembre 1954.

La 7ème division d’infanterie australienne est créée en septembre 1950. Elle est formée quasi-entièrement de jeunes recrues. Elle est entraînée par la 1ère division revenue de Grèce qui lui transmet son expérience du combat.

Opérationnelle en avril 1951, la division est engagée dans les Salomons en juillet en relève de la 1ère division. Elle combat durement jusqu’à la fin de la campagne. Elle y reste jusqu’en septembre 1952 à la fois pour reconstituer ses moyens, tenir le terrain et nettoyer les poches japonaises.

Elle retourne en Australie en octobre 1952. Déployée dans le nord du pays, elle est engagée aux Phillipines en relève de la 6ème division en septembre 1953. Elle va y rester jusqu’à la fin du conflit pour achever la reconquête de l’archipel mais aussi pour nettoyer les îles des positions nippones isolées par l’avance alliée. Elle est rapatriée en Australie en octobre 1954 et dissoute en janvier 1955.

La 8ème division d’infanterie (8th Australian (Infantry) Division) est créée en même temps que la 7ème division.

Dès l’origine elle est formée aux opérations amphibies ce qui lui permet de participer à la deuxième campagne de Nouvelle-Guinée à partir de juillet 1952. Elle est relevée en avril 1953, ralliant les Salomons où elle est déployée de mai à septembre 1953.

Elle est ensuite engagée dans l’opération ZIPPER, l’offensive anglo-néerlando-française pour reconquérir les Indes Néerlandaises, la Malaisie et Singapour. Elle est déclenchée le 9 novembre 1953.

Les troupes terrestres sont anglaises, françaises, néerlandaises et bien entendu australiennes mais bénéficient d’un soutien aérien et naval américain.

On trouve ainsi le 1st British Nederland Army Corps composé d’une division d’infanterie britannique et d’une division mixte néerlandaise, le 7th Britsh Corps avec deux divisions d’infanterie et une division blindée toutes britanniques, le 17ème Corps d’Armée avec deux divisions d’infanterie, la 3ème DIC (3ème Division d’Infanterie Coloniale) et la 15ème DIM (15ème Division d’Infanterie Motorisée) et le 3rd Australian Army Corps avec la 3ème et la 8ème DI. Ultérieurement un corps d’aéroporté allié y sera envoyé avec la 11ème DP et la 1st Airborne (UK).

Huit opérations codées ZIPPER I à ZIPPER VIII ont ainsi lieu, les australiens participant surtout à ZIPPER IV (Singapour février 1954) et ZIPPER VI (Bornéo, juin 1954), marchant sur les pas des 3ème et 4ème divisions d’infanterie.

La 8ème division va opérer dans la région jusqu’à la fin du conflit. Elle rentre en Australie où elle est dissoute en décembre 1954.

Les 9ème et 10ème divisions d’infanterie levées à l’automne 1950 et entrainées par la 2ème division ne seront jamais engagées au combat au grand dam de ses membres qui brûlaient d’en découdre.

Dès juin 1952, la décision est prise de faire de ces divisions des divisions-cadres, des divisions d’entrainement. Ce statut va durer jusqu’en janvier 1954 quand on décide de refaire de ces divisions des unités pleinement opérationnelles.

Ces divisions qui auraient du être pleinement opérationnelles à l’été 1954 devaient soit participer à la suite de l’opération ZIPPER (provisoirement baptisée ENDGAME) ou à l’invasion du Japon.

Comme l’opération ENDGAME _Dont on sait peu de choses_ n’à finalement pas vu le jour et que deux bombes atomiques ont rendu superflu tout engagement de ces divisions qui sont dissoutes en octobre 1954.

L’armée australienne va aussi mettre sur pied deux divisions blindées, la 1st Armoured Division (Australian) et la 2nd Armoured Division (Australian), deux divisions qui vont opérer uniquement en Asie et dans le Pacifique.

Faute de véritable menace blindée japonaise, les chars australiens vont davantage appuyer l’infanterie que mener de véritables opérations comparables à celles menées par les français, les britanniques et les allemands.

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Cruiser Tank Mk IV Sentinel (appelé également Sentinel AC-1 AC-1 pour Australian Cruiser number one)

La 1ère division blindée australienne est mise sur pied au moment de la mobilisation de l’automne 1948. Elle est créée sur le modèle britannique mais avec un équipement américano-australien avec pour chars de combat, des M-4 Sherman et des Valentine II en attendant des AC-1 Sentinel.

La 1ère division est envoyée en Nouvelle-Guinée à l’été 1949 pour assurer la défense de la Guinée australienne contre une menace japonaise. Elle doit pouvoir aussi aider les britanniques et les néerlandais à défendre leurs colonies contre les Troupes du Mikado.

La Guinée australienne est attaquée par les japonais en janvier 1951, elle est partiellement occupée mais Port Moresby restera hors de portée des troupes du Mikado. Durant ces attaques la 1ère division blindée servir de réservoir de force pour former des groupements occasionnels pour telle ou telle mission.

Elle dépend du 2nd Australian Army Corps qu’elle forme avec la 5ème (puis la 2ème) et la 6ème DI, le corps d’armée assurant la défense de la Guinée australienne mais sert en juillet 1952 à reconquérir la Nouvelle Guinée en fixant les troupes japonaises pendant que les troupes américaines et australiennes (1ère et 8ème DI) débarquaient de l’autre côté.

Le 2ème AAC est placé sous commandement américain en mars 1953 pour participer à l’offensive contre les Philippines. La 1ère division blindée australienne appuie les deux divisions d’infanterie australiennes engagées dans l’archipel.

Elle est relevée en septembre 1953, rentrant en Australie pour être réorganisée et recomplétée. Elle aurait du être engagée en Chine en juin 1954 mais finalement ce ne sera pas le cas. Elle est pérennisée après guerre.

Son homologue, la 2nd Armoured Division (Australian) est créée en mars 1952 en vue de participer aux opérations contre les Philippines. La division est engagée en septembre 1953 en relève de la 1ère division blindée. Elle combat dans l’archipel jusqu’en février 1954, restant aux Philippines jusqu’à l’été 1954 avant de rallier le Japon sous une forme allégée appelée 2nd Mobile Division.

La 2nd AIF est officiellement dissoute en juin 1955. l’Australian Defence Force (ADF) est réorganisée en 1958 avec deux divisions d’infanterie (1st et 4th DI), une division blindée (1st Armoured Division) et une brigade aéroportée créée trop tard (juin 1954) pour être engagée au combat.

A ces principales unités vont s’ajouter des unités d’artillerie, du génie, de soutien ainsi que des unités de forces spéciales rendues célèbres par le second conflit mondial

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