Artillerie
Artillerie de campagne
Au risque de vous surprendre, l’artillerie sud-africaine était quasi-exclusivement équipée de canons et d’obusiers d’origine britannique, certains étant fabriqués sous licence en Afrique du Sud, une production qui allait soit de A à Z ou qui se rapprochait davantage du montage de sous-ensembles fournis par l’industrie britannique. Certaines armes étaient ainsi assemblées pour les besoins britanniques et non sud-africains, une sorte d’échanges de bons procédés.
Au cours du conflit néanmoins et nécessité faisant loin, des canons américains et français ont aussi été utilisés par les sud-africains.

QF 18 Pounder Mk IV
-En septembre 1939 la pièce d’artillerie de campagne standard de l’armée sud-africaine est le QF 18 Pounder, un obusier de 83.8mm mis en service en 1904. Bien que modernisée dans l’entre-deux-guerre (nouvel affût à pointage plus élevé, pneumatiques pour faciliter le remorquage automobile…….), elle était clairement obsolète même au moment du déclenchement de la guerre de Pologne donc neuf ans plus tard vous pensez…… .
Pesant 1282kg, elle pouvait tirer ses obus à 5966m à raison de quatre coups par minute. Elle à été remplacée par le canon-obusier de 25 livres, les rares pièces en service servant pour l’entrainement, la formation voir le tir à blanc pour les cérémonies.

Ordnance QF 4.5-inch howitzer
-Il à été complété dans l’armée sud-africaine par le Ordnance QF 4.5-inch howitzer, un obusier de 114mm adopté en tirant les leçons de la deuxième guerre anglo-boer. Toujours en service en septembre 1948 mais en petit nombre, cet obusier pesait 1370kg en ordre de bataille, projetant à 6700m des obus de 16kg à raison de quatre coups par minute.

QF 25 pounder
-Quand éclate le second conflit mondial, la pièce d’artillerie de campagne standard est donc le canon-obusier QF 25 pounder, une pièce d’artillerie polyvalente (pouvant être utilisée aussi bien comme obusier que comme canon de campagne) mise en service en Grande-Bretagne en 1940 et à partir de 1946 dans l’armée sud-africaine, Pretoria assurant comme nous l’avons vu la production sous licence de cette remarquable pièce d’artillerie.
C’était un canon-obusier de 87.6mm, pesant 1633kg, tirant ses obus à une portée maximale de 12253m à raison de sept coups par minute.
Il à été parfois utilisé comme canon antichar contre les chars lourds allemands (en attendant ou en absence du canon de 17 livres) et à la base du Sexton, un canon automoteur conçu à partir du châssis du char Ram II, automoteur choisit de préférence au Priest américain (ce dernier était un bon véhicule mais il utilisait un canon de 105mm).

Canon automoteur Sexton
Le QF 25 Pounder va être utilisé jusqu’au milieu des années soixante quand l’Afrique du Sud choisit de s’aligner sur les calibres standards des armées occidentales à savoir le 105 et le 155mm.
-Les pièces les plus lourdes étaient utilisées au niveau du corps d’armée voir au sein de régiments indépendants. Deux modèles étaient en service en septembre 1939 et toujours deux neuf ans plus tard mais il s’agissait de pièces différentes.

Canon de 60 livres en action au Proche-Orient durant le premier conflit mondial
La plus ancienne est le BL 60 pounder, une pièce de 60 livres (127mm) mise en service en 1905 et largement utilisée durant le premier conflit mondial. Pesant 4400kg, elle pouvait tirer à 15500m deux coups par minute.
En septembre 1939 quelques pièces sont utilisées essentiellement pour l’entrainement et la formation. En septembre 1948, seulement six pièces sont encore disponibles, utilisées pour l’entrainement mais avec parcimonie en raison de l’usure des tubes.

BL 4.5 Inch Medium Field Gun
A partir de 1943, il est remplacé par un nouveau canon, le BL 4.5 Inch Medium Field Gun. Ce canon de 114mm pesant 6190kg pouvait envoyer ses projectiles à 18000m à raison de 2.5 coups par minute. Il va rester en service jusqu’à la fin des années cinquante.

BL 5.5 Inch Medium Gun
En 1943 le canon de 114mm est complété par une pièce plus lourde, le BL 5.5 Inch Medium Gun, un canon de 140mm. Il pesait 5900kg, pouvant tirer à 16550m jusqu’à deux coups par minute. Ce canon va servir dans l’armée sud-africaine jusqu’au milieu des années soixante.
-En ce qui concerne l’artillerie automotrice, l’armée sud-africaine à utilisé exclusivement le Sexton, un canon-obusier de 25 livres monté sur un châssis de char canadien Ram II, châssis surmonté par une caisse imposante inspirée du Priest américain.
Artillerie antichar
Dans le domaine de l’artillerie antichar, l’armée de terre sud-africaine utilisait trois modèles de canons antichars, trois modèles britanniques, un canon léger vite déclassé, un canon médian très efficace et un canon lourd mortellement efficace pour l’ensemble des chars allemands mais qui payait son efficacité d’un poids trop élevé pour être un canon antichar compatible avec les besoins et les moyens de l’infanterie.

Canon antichar QF 2 Pounder (40mm)
Le canon le plus léger en service était le QF 2 Pounder, un canon tirant des projectiles de 2 livres soit un calibre d’environ 40mm. Pesant 814kg, il pouvait tirer ses projectiles jusqu’à une distance maximale de 1000m sachant qu’il pouvait percer 37mm de blindage à 457m et 27mm à 914mm à raison de 22 coups par minute.
Vous l’aurez compris ce canon à été aussi vite dépassé que son homologue allemand de 37mm et dans une moindre mesure le canon de 25mm Hotchkiss. Apparu en 1936, il arrive dans les unités antichars sud-africaines en 1940 à une époque où il déjà considéré comme dépassé même si certains canons feront de jolis cartons face aux blindés trop légers déployés par les italiens.
Il est progressivement remplacé par un canon de 6 livres (voir ci-après) à partir de 1945, le canon de 2 livres cessant d’être un canon antichar opérationnel courant 1946. Les pièces restantes sont stockées et ressorties pour l’entrainement ou l’équipement de nouvelles unités en attendant la disponibilité de pièces modernes et efficaces.

QF 6 Pounder
Le canon QF 6 Pounder succède donc au canon de 2 livres. Son développement commence d’ailleurs quasiment en même temps que le canon qu’il est censé remplacer, les britanniques sachant parfaitement que le canon de 2 livres était amené à être vite déclassé par l’augmentation rapide de l’épaisseur et de la qualité du blindage des chars des ennemis potentiels.
Le canon de 6 livres est donc un canon de 57mm tirant jusqu’à 1600m ses projectiles à raison de 15 coups par minute. Il peut percer 88mm de blindage à 100m ce qui fait que ce canon restera tout à fait valable jusqu’à un stade avancé du conflit même si certains chars très lourds étaient invulnérables .

QF 17 pounder
Le plus gros canon antichar utilisé par l’armée sud-africaine était le QF 17 pounder, un canon polyvalent qui est l’équivalent de notre canon de 75mm TAZ modèle 1939 pouvait être utilisé aussi bien pour le combat antichar que pour l’appui-feu. Ce canon à aussi donné naissance à un canon de char, le canon de 77mm HV (High Velocity).
Ce canon pesait 3050kg et pouvait tirer des obus à une distance maximale efficace de 1800m en tir antichar. Il pouvait percer 130mm à 500m et 119 à 1000m à raison de dix coups par minute.
Au niveau des structures, les divisions d’infanterie disposaient en septembre 1948 d’un régiment antichar de 48 pièces, régiment équipé de canons de 6 et de 17 livres. A la fin du second conflit mondial, chaque brigade de combat disposait d’une compagnie de douze pièces de 6 livres, le régiment divisionnaire ne disposant plus que de 36 pièces.
Le régiment antichar était composé d’une batterie de commandement, d’une batterie de soutien et de quatre batteries de douze canons, une batterie de canons de 17 livres et trois batteries de canons de 6 livres.
A la fin du conflit le nombre de pièces est tombé à 36 avec quatre batteries de neuf pièces soit une batterie de 17 livres et trois batteries de 6 livres ou deux batteries de chaque canon en fonction des menaces du champ de bataille ou des disponibilités en matière de canons.
Lors de l’opération GIDEON, l’armée sud-africaine déploya un régiment antichar indépendant, le 1st South African AntiTank Regiment organisé en un état-major, une batterie de commandement et de soutien, une batterie de reconnaissance et de protection (autos blindées) ainsi que trois batteries de neuf canons de 6 livres.
Ce régiment opère jusqu’à la fin de la campagne avant de rallier les Balkans, participant aux opérations ANVIL et SLEDGEHAMMER avec des canons de 17 livres tractés en remplacement des pièces de 6 livres. Avec ce canon les artilleurs du régiment pouvaient tout aussi bien casser du blindé qu’assurer l’appui-feu des troupes au sol.
Si le conflit s’était prolongé en Europe, le régiment aurait du recevoir des chasseurs de chars combinant un châssis de char Crusader (alors complètement déclassé voir obsolète) avec un canon de 17 livres en superstructure. Ce véhicule baptisé Olifant ne dépassa pas le stade du prototype.
Le régiment en question n’à pas survécu au conflit, étant dissous en octobre 1945 et jamais reconstitué.
Les divisions blindées disposaient d’une brigade d’appui avec un régiment antichar de 36 pièces organisé en un état-major, une batterie de commandement et de soutien, quatre batteries de neuf canons et une batterie de ravitaillement et de protection (camions et autos blindées).
Comme pour le régiment antichar, il était prévu de remplacer les pièces tractées par des chasseurs de chars Olifant mais comme nous l’avons vu plus haut le projet n’à pas dépassé le stade du prototypes.
Chaque bataillon d’infanterie disposait d’un peloton antichar équipé de neuf pièces d’abord des canons de 2 livres puis rapidement des canons de 6 livres mieux adaptés à la destruction de la majorité des chars allemands en service.
Artillerie antiaérienne
L’armée sud-africaine disposait de trois modèles de canons antiaériens, un canon lourd et deux canons légers. Le premier était destiné essentiellement à la défense des positions fixes, des zones à l’arrière du front alors que les seconds étaient destinés à couvrir les forces mêlée.

QF 3.7 Inch AA Gun Mk 1
-Le canon antiaérien lourd standard de l’United Defence Force était un canon antiaérien britannique, le QF 3.7 Inch AA Gun Mk 1 (et ses évolutions successives). Ce canon de 94mm pesant 9317kg apparu au début des années quarante pouvait tirer ses obus à raison de 15 coups par minute avec un plafond maximal d’efficacité de 7300m.
Ce canon était utilisé par quatre régiments antiaériens indépendants, un déployé en Afrique de l’Est de 1950 à 1954, ce régiment servant à la défense des territoires anciennement italiens mais aussi comme unité-école, les nouveaux artilleurs après formation au pays étaient envoyés au sein du 1st South African Independant Anti-Aircraft Artillery Regiment pour se perfectionner au contact d’artilleurs expérimentés (certains artilleurs après plusieurs tours dans les Balkans se retrouvaient en Erythrée avant de retourner dans les Balkans ou de rentrer au pays).
Le 2nd South African Independant Anti-Aircraft Artillery Regiment était lui déployé dans les Balkans en compagnie du 3rd South African Independant Anti-Aircraft Artillery Regiment. Le 4th South African Independant Anti-Aircraft Artillery Regiment opérait lui en compagnie de la 4ème division en Birmanie puis en Thaïlande et enfin en Indochine.
Tout comme les canons antiaériens lourds des autres pays, les canons de 94mm sud-africains pouvaient basculer à hausse 0° pour lutter contre des chars.
Ces trois régiments étaient organisés en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et quatre batteries de neuf canons de 84mm.
Ce sont donc au total 144 canons qui étaient utilisés par l’armée de terre sud-africaine dans ces unités de combat auxquels il faut ajouter 18 canons pour l’écolage. L’armée de l’air sud-africaine disposait également de quatre batteries de douze canons pour protéger ses terrains dans les Balkans.
Ce canon est resté en service dans l’armée sud-africaine jusqu’au milieu des années soixante où il à été remplacé par des missiles surface-air.

Canon de 20mm Oerlikon en affût terrestre
-Les pièces légères de l’armée canadienne étaient de deux calibres, 20 et 40mm. Initialement il y avait le Bofors de 40mm et le Oerlikon de 20mm. Très vite, un nouveau modèle de canon de 20mm est apparu, le Polsten une sorte de version low cost de l’Oerlikon. Outre l’armement des batteries légères, ces canons assuraient la protection rapprochée des batteries de 94mm.
Au sein des divisions d’infanterie, on trouvait en septembre 1948 un régiment d’artillerie antiaérienne avec 48 pièces, régiment que certains trouvaient surdimensionné jusqu’à ce que les premiers leçons du second conflit mondial en Norvège et au Danemark montrent l’importance d’une puissante DCA. Ce régiment disposait de douze canons de 40mm Bofors et de trente-six canons de 20mm Oerlikon.
Au cours du conflit, chaque brigade de combat reçoit une compagnie de douze canons Bofors de 40mm, le régiment devenant un bataillon avec seulement trente-six pièces (vingt-quatre canons de 20mm Oerlikon et/ou Polsten et douze canons de 40mm Bofors).
Ces pièces étaient tractées mais parfois certaines unités pour gagner en mobilité les montaient à l’arrière de leur camion sans que cette mesure ne soit vraiment généralisée.
La compagnie des brigades de combat disposait de douze canons de 40mm Bofors, pièces qui étaient également soient tractées ou montées sur des véhicules légers.
La division blindée disposait elle d’un régiment de 48 canons antiaériens (douze de 20mm et trente-six de 40mm), des canons entièrement motorisés montés sur des semi-chenillés américains M-3 ce qui leur permettait de couvrir les chars au plus près mais aussi d’assurer un appui-feu bienvenue au profit de l’infanterie.
Les canons de 20 et de 40mm sont restés en service dans l’armée sud-africaine jusqu’en 1970, étant remplacés par des affûts doubles Oerlikon de 35mm.