Dominions (45) Afrique du Sud (10)

L’Armée sud-africaine dans le premier conflit mondial

Prelude

Louis_Botha_statue

statue de Louis Botha

Quand le premier conflit mondial éclate, le général Louis Botha, premier ministre sud-africain et ancien combattant boer de la deuxième guerre anglo-boer décide de se ranger du côté des britanniques au grand dam des boers les plus nationalistes qui ont du mal à digérer l’idée de se battre aux côtés de ceux les ayant vaincus douze ans plus tôt dans les conditions que l’on sait.

Ces protestations ne sont pas simplement verbales et politiques, elles sont violentes et militaires puisqu’une partie des boers se révoltes. Cette révolte connue sous le nom de Rébellion Maritz éclate le 15 septembre 1914 et ne se termine que le 4 février 1915, la répression est modérée, un seul officier, Jopie Fourie est exécuté mais simplement parce qu’il n’à pas officiellement démissionné de son poste d’officier de l’UDF ce qui faisait de lui un mutin et la mutinerie en temps de guerre est punie de mort…….. .

NPG 4187; Jan Christian Smuts by John Singer Sargent

Jan Smuts

Le gouvernement sud-africain dirigée par Louis Botha (avec Jan Smuts comme ministre de la défense) n’à cependant pas attendu l’écrasement de cette rébellion pour engager ses forces aussi bien en Afrique qu’en Europe ou même au Proche-Orient. Si sur ces deux derniers fronts l’apport sud-africain à été assez limité, sur les deux fronts africains son apport à été important qu’il s’agisse de la conquête du Sud-Ouest African allemand (future Namibie) ou de la conquête des colonies allemandes d’Afrique orientale.

La législation interdisant l’envoi de l’Union Defense Force en dehors des frontières sud-africaines, Pretoria doit mettre sur pied une unité spécifique pour opérer hors du pays.

Cette unité c’est la South African Overseas Expeditionnary Force (SAOEF) soit en français la force expéditionnaire sud-africaine en outre-mer.

Le recrutement se faisait sur la base du volontariat. Si nombre d’entre-eux venait des unités de l’UDF, il le faisait à titre individuel et non comme des contingents.

Il n’y à aucun lien entre l’UDF et le SAOEF. Ce corps expéditionnaire se compose de différentes unités :

-La 1st South African (Infantry) Brigade se compose de quatre régiments de recrutement local probablement pour ménager les susceptibilités locales et faciliter leur utilisation.

Le 1er régiment (1st South African Infantry Regiment) est ainsi levé dans la province du Cap d’où le nom de «Cape Regiment» qui lui est parfois donné. La compagnie A est essentiellement issue du Duke of Edinburgh’s Rifles, la compagnie B est issue principalement de la province orientale, la compagnie C vient essentiellement de la région de Kimberley et du Kimberley Regiment et la compagnie D vient essentiellement de la région du Cap.

Le 2ème régiment (2nd South African Infantry Regiment) est ainsi levé dans les provinces du Natal et de l’Etat libre d’Orange sachant que la majorité des volontaires viennent du régiment des Kaffarian Rifles (fusiliers cafres).

Le 3ème régiment (3rd South African Infantry Regiment) est ainsi levé dans la province du Transvaal ainsi que dans la colonie de Rhodésie.

Plus connu sous le nom de Transvaal Regiment, ses différentes compagnies étaient de recrutement local. Si j’ignore où étaient recrutés les hommes de la compagnie A, ceux de la compagnie B provenaient essentiellement des Witwatersrand Rifles alors que ceux de la compagnie C étaient issus du Rand Light Infantry.

Le 4ème régiment (4th South African Infantry Regiment) est lui levé au sein de deux régiments, les Transvaal Scotish et Capetown Highlander, des régiments d’ascendance écossaise.

-La South African Heavy Artillery Brigade à été déployée sur le front occidental avec tout d’abord quatre batteries de sièges armées d’obusiers de 6 pouces (152mm), batteries placées sous le commandement de la Royal Garrison Artillery. Ces unités étaient les 71st, 72nd,73rd et 74th Siege Battery, RGA.

A cela s’ajoute dix bataillons d’artillerie hippomobile et deux bataillons d’artillerie de campagne, unités appelés respectivement SA Horse (mounted rifles) et SA Rifles (dismounted rifles).

-Le Cape Corps déployé en Moyen-Orient disposait de deux bataillons d’infanterie, d’un bataillon de travailleurs, des unités du génie, des transmissions, de soutien logistique, de transport, de soutien sanitaire et vétérinaire.

Ce SAOEF va être accompagné par une unité de travailleurs, le South African Native Labor Corps qui comme son nom l’indique est composé de non-blancs.

Le front européen

C’est seulement en mai 1916 que des troupes sud-africaines sont engagées sur le front occidental, connaissant la boue des tranchées.

La 1st South African (Infantry) Brigade et la South African Heavy Artillery sont engagés sur la Somme en 1916, à Arras, Ypres et Menin en 1917, Passchendaele, Messines, Mont Kemmel et Cambrai en 1918.

Delville_Wood_Battle_July_1916.jpg

Deux événements majeurs vont marquer le déploiement de ces soldats des antipodes dans les tranchées de France : la bataille de Delville Woods (bataille de la Somme) en 1916 et le naufrage du transport de troupes S.S Mendi qui provoqua la mort de plus de 600 membres du South African Native Labour Corps (1917).

La bataille du bois de Delville est un épisode de la bataille de la Somme. Si la bataille dure du 14 juillet au 3 septembre 1916, l’engagement de la 1st South African (Infantry) Brigade durant du 14 au 20 juillet. La capture du bois est capitale pour sécuriser le flanc droit du dispositif allié.

Après deux semaines d’offensive, la campagne de la Somme est clairement un échec. Les objectifs n’ont pas été atteints et les pertes ont été abominablement lourdes.

Les alliés changent alors de tactique et lancent des attaques limitées pour s’emparer de positions stratégiques pour l’utilisation de l’artillerie lourde ou pour de futures attaques.

Pour cette offensive, la brigade d’infanterie sud-africaine est intégrée à la 9th Infantry Division (Scotish). Les pertes vont être abominablement lourdes même si il y à débat sur l’étendue exacte des pertes.

Ce qui est certain en revanche c’est que le 14 juillet la brigade est engagée avec 123 officiers et 3032 hommes et que six jours au moment de sa relève par des troupes britanniques il ne restait plus que 19 officiers et 600 hommes. Un soldat, le private William Fredericks Faulds reçoit la Victoria Cross, la plus prestigieuse distinction militaire britannique.

Cette bataille est riche d’enseignements tactiques. L’idée de regrouper les troupes en première ligne de nuit pour un assaut à l’aube après une brève mais violente préparation d’artillerie est plus intéressante qu’une préparation d’artillerie interminable qui labourait davantage le terrain qu’autre chose.

Le milieu forestier est un cauchemar pour la défense entre les racines qui empêchent l’installation de tranchées bien protégées et les éclats de bois provoqués par l’explosion d’obus, l’ennemi tirant dans la cime des armes.

La relève des troupes tous les deux jours est nécessaire et c’est qui était d’ailleurs prévu pour les sud-africains mais la pression allemande empêcha toute relève jusqu’au 20 juillet. Le commandant de la brigade indiqua même qu’une nouvelle attaque allemande ne pourrait être repoussée tant ses troupes étaient épuisées.

Le bois sera finalement conquis par les allemands lors de leurs offensives du printemps (avril 1918) et contrôlé jusqu’au 29 août 1918 quand le bois est définitivement conquis par la 38ème division (galloise).

Après guerre le bois sera préservé avec les tranchées, un musée et un mémorial voyant le jour après guerre en 1926. Endommagé pendant le second conflit mondial, il sera restauré après guerre même si il sera le théâtre de fréquentes manifestations de la part des opposants à l’apartheid.

Le front ouest-africain

L’Allemagne s’est lancée tardivement dans les conquêtes coloniales la faute à deux facteurs : une unité tardive et un Bismarck davantage intéressé par l’idée de contenir l’esprit de revanche de la France en l’isolant que par les conquêtes coloniales.

Quand il part du pouvoir en 1890, Guillaume II à toutes les cartes en main pour mener une Weltkpolitik une politique mondiale avec au programme la constitution d’une puissante flotte de guerre et des colonies.

Parmi ses colonies figure le Sud-Ouest Africain Allemand, la future Namibie coincée entre l’Angola portugais au nord et l’Union sud-africaine au sud.

Il était évident qu’en cas de guerre entre la Triple Entente et la Triplice serait un théâtre d’opérations probable avec une Afrique du Sud sous influence britannique et un Portugal aux liens si étroits avec Londres que l’on pourrait se demander si il ne s’agissait pas d’une colonie britannique en Europe.

Quand éclate le premier conflit mondial, le premier ministre Botha rassure Londres que l’Afrique du Sud se défendra seule et que les troupes britanniques pouvaient si nécessaire être envoyés en Europe.

Londres demanda et obtint une offensive contre la colonie allemande ce qui révolta les boers qui n’avaient pas oublié l’appui offert par les allemands au cours de la seconde guerre anglo-boer sans compter que certains boers étaient d’ascendance allemande.

La campagne lancée le 15 septembre 1914 se heurte à une rébellion d’une partie de la population boer. C’est la rébellion Maritz du nom de l’un de ses chefs qui devait mener le corps expéditionnaire sud-africain dans la future Namibie.

Le lieutenant-colonel Manie Maritz et un certain nombre d’officiers de haut rang rassemblèrent 12000 rebelles dans le Transvaal et l’Etat libre d’Orange qu’ils déclarèrent indépendants de toute sujétion et de toute tutelle britannique.

La loi martiale est proclamée le 14 octobre 1914. Louis Botha et Jan Smuts prennent la tête de troupes loyales pour écraser la rébellion qui est écrasée dès le 24 octobre 1914 même si il faudra attendre février pour que les dernières scories de cette rébellion soient éliminées. 5 à 600 boers passèrent la frontière et rallièrent les allemands, combattant à leurs côtés. La répression fût comme nous l’avons vu très modérée pour des raisons politiques.

Les sud-africains mobilisèrent pour l’ensemble de cette campagne 67000 hommes auxquels il faut ajouter 12000 portugais engagés pour défendre l’Angola. Face à ces importants effectifs les allemands n’alignaient que 3000 Schutztruppe («force de protection»), 7000 miliciens et donc 5 à 600 komandos boers.

Le 26 septembre 1914 les troupes sud-africaines sont battues à Sandfontein lors d’une première tentative d’invasion de la Deutsche-Südwestafrika. Les allemands tentèrent ensuite d’envahir le territoire sud-africain, une sorte d’attaque préventive mais cette attaque échoua lors de la bataille de Kakamas, les sud-africains empêchant les allemands de franchir la rivière Orange.

Avec l’écrasement définitif de la rébellion Maritz, les sud-africains purent mobiliser des moyens bien plus importants que les allemands qui ne pouvaient recevoir des renforts de la métropole. Le commandement était assuré par Botha et Smuts, deux chefs expérimentés qui se partagèrent les responsabilités.

Le général Botha qui commandait la force nord retrouva son contingent dans la ville de Swakopmund prise dès le début du conflit à partir du 11 février 1915, ralliant la baie de Walvis, une enclave sud-africaine dans la Deutsche-Südwestafrika . Il attaque au mois de mars, s’emparant des villes de Otjimbingwe,Karibib, Friedrichsfelde, Wilhelmsthal et Okahandja avant de rentrer dans la capitale Windhuk le 5 mai 1915.

Les allemands proposèrent leur reddition mais les termes furent rejetés par Botha et la guerre continua. La loi martiale est proclamée dans la colonie le 12 mai et les combats se poursuivent, la stratégie de Botha étant de couper les territoires de l’intérieur des terres des territoires côtiers et pour cela quatre colonnes coordonnèrent leurs mouvements.

Leurs commandants tous des vétérans de la seconde guerre anglo-boer manœuvraient rapidement pour empêcher les allemands de respirer. Ils se rendent à Khorab le 9 juillet 1915.

La force sud de Smuts emprunta la voie maritime pour débarquer à Luderitzbucht avant d’avancer dans l’intérieur des terres. Il s’empare de Keetmanshoop le 20 mai et fait sa jonction avec deux colonnes de la force du général Botha. En moins de deux semaines les forces allemandes du sud se sont rendues pour éviter une annihilation totale.

Des combats opposèrent également allemands et portugais souvent à l’avantage des allemands même si au final les portugais parvinrent à libérer leur colonie angolaise des occupants allemands.

Le bilan humain n’est pas négligeable. Les sud-africains ont perdu 185 tués au combat, 61 des suites de leurs blessures et 181 de maladie soit 437 morts. Les portugais ont perdu 810 hommes (la majorité de maladie) alors que les allemands ont eux perdu 103 hommes.

L’ex-colonie allemande est occupée par les sud-africains qui songent à l’annexer. La SDN dont le mandat à l’Afrique du Sud qui doit normalement préparer la future Namibie à se gouverner soit même.

En réalité l’Afrique du Sud considère l’ex-Südwestafrika comme une nouvelle colonie, songeant à l’annexer. Plusieurs révoltes ont lieu, réprimées impitoyablement ce qui provoque l’émoi de l’opinion publique internationale.

Pretoria prendra la décision de faire du Sud-Ouest Africain sa cinquième province en 1946, promettant une réforme d’ampleur……..qui ne viendra qu’en 1966 quand le Sud-Ouest Africain devient un «Etat autonome librement associé à la République d’Afrique du Sud» (l’Afrique du Sud était devenu une république en 1965 en quittant le Commonwealth et en cessant d’avoir le monarque britannique comme souverain).

Le front est-africain

L’armée de terre sud-africaine va également engager ses forces dans la partie orientale du continent africain. La campagne d’Afrique orientale s’ouvre dès le 3 août 1914 pour ne se terminer que le 25…..novembre 1918 soit après la signature de l’Armistice de Rethondes.

Des combats multiples ont lieu sur un immense territoire couvrant une partie de la colonie portugaise du Mozambique, la Rhodésie du Nord, l’Afrique orientale britannique (qui regroupe le Kenya et l’Ouganda actuels), le protectorat ougandais, le Rwanda, l’Urundi et une partie du Congo belge.

Conscient qu’ils sont en infériorité numérique, les allemands vont tenter de fixer un maximum de troupes occidentales dans la région, troupes qui ne pourraient être engagés en Europe. Cette stratégie marche un temps mais après 1916 n’à plus aucune efficacité car la quasi-totalité des troupes déployées par les alliées sont des troupes coloniales.

A la fin du conflit les colonies allemandes seront partagées entre les vainqueurs. La Belgique recevra des mandats de la SDN sur le Ruanda et l’Urundi (futur Burundi), la Grande-Bretagne un mandat sur le Tanganyika et le Portugal récupéra le triangle de Kranga.

Revenons un peu en arrière. C’est en 1885 que les allemands s’emparent de ce qui allait devenir la Deutsche-Ostafrika, l’Afrique orientale allemande, un territoire de 995000 km² (1.81 la France) peuplé de 7.5 millions d’africains et de quelques milliers de colons européens.

5300 administrateurs gèrent ce territoire qui correspond grosso modo aux états africains actuels du Rwanda, du Burundi et de la Tanzanie (moins Zanzibar qui appartient à la Grande-Bretagne). La défense et la sécurité sont du ressort de la Schutztruppe (force de protection) composée de 260 européens et de 2740 africains appelés comme en Italie askaris. A cela s’ajoute 2700 réservistes blancs de la Landsturm qui forment une sorte de gendarmerie.

Avec l’ouverture du premier conflit mondial les allemands se prennent à rêver d’une Afrique centrale allemande (Deutsch-Mittleafrika) reliant les colonies allemandes de l’est à celle de l’ouest (Sud-Ouest Africain allemand, Togo, Cameroun allemand) ce qui signifiait la conquête du Congo belge, de la colonie portugaise d’Angola et de l’Afrique Equatoriale Française (AEF).

Ce projet est chimérique, hors de portée des moyens déployés par les allemands dans leurs colonies. Les hommes sont peu formés, mal entraînés, mal équipés (ils sont encore armés de fusils modèle 1871 tirant des cartouches à poudre noire !).

Côté allié ce n’est pas vraiment mieux, les troupes des deux camps étant davantage destinés au maintien de l’ordre et à la lutte contre des rébellions, pas vraiment pour une guerre longue et massive. Les allemands ne s’étaient pas trompé en décidant en 1912 d’adopter une stratégie défensive et des tactiques de guérilla.

Les premiers combats sont plutôt favorables aux allemands mais très vite de nombreux renforts sont envoyés notamment par les britanniques qui puisent dans leur immense empire des Indes pour envoyer en plusieurs corps expéditionnaires plusieurs milliers de troupes qui se révéleront bien plus à leur aise que sur le front européen où elles seront tétanisées par le froid.

Il faut attendre 1916 pour voir l’Afrique du Sud jouer un rôle important dans cette campagne, le général Jan Smuts prenant la tête des troupes alliées en remplacement du généeal Horace Smith-Dorrien victime d’une pneumonie contractée…….en Afrique du Sud.

Il est placée à la tête d’une armée alignant environ 20000 hommes avec des sud-africains, des indiens, des troupes africaines, des troupes belges et des contingents portugais.

Smuts passent à l’attaque sur plusieurs axes, l’axe principal venant de l’Afrique orientale britannique (futur Kenya) dans le nord, l’offensive étant essentiellement menée par des troupes belges qui sont transportées dans des navires britanniques à travers le lac Victoria avant d’avancer dans la vallée du Riff.

Un autre contingent avance à travers le lac Nyasa (futur lac Malawi) depuis le sud-est. Cette colonne échoue à commander le commandant allemand Lettow-Vorbeck et souffrent terriblement des maladies.

C’est ainsi que le 9th South African Infantry qui entame sa campagne avec 1135 hommes en février 1916 se retrouve en octobre avec seulement 116 hommes et une capacité combative réduite à néant. En septembre 1916, la ligne de chemin reliant la côte à Dar-El-Salaam est sous contrôle britannique.

Lettow-Vorbeck étant confiné dans le sud d’Afrique orientale allemande, Smuts retire les troupes sud-africaines, rhodésiennes et indiennes, les remplaçant par des askaris du King’s African Rifles (KAR) qui dispose en novembre 1918 de 35424 hommes.

En janvier 1917, Smuts est remplacé à la tête des troupes alliées pour rejoindre l’Imperial War Cabinet à Londres.

Il est remplacé par le major-general Arthur Hoskins, ancien commandant de la 1st East African Division. Il passe quatre mois à réorganiser son dispositif mais avant d’engager le combat il est remplacé par le major-general Jacob van Deventer, un autre gradé sud-africain.

Il passe à l’assaut en août 1917, c’est le début de l’offensive Mahenge (28 août-9 octobre 1917) l’offensive repoussant les allemands à 160km au sud.

Du 15 au 19 octobre 1917, allemands et alliés subissant de lourdes pertes. Le 23 novembre, Lettow-Vorbeck doit franchir la frontière de la colonie portugaise du Mozambique, vivant sur le pays en s’emparant des ressources des garnisons portugaises.

Au final ce sont plus de 400000 soldats, marins militaires et marchands, administrateurs et autres bureaucrates qui vont être engagés dans cette campagne auxquels il faut ajouter 600000 porteurs africains.

Un tel investissement pour des résultats très modestes laisse songeur même si Lettow-Vorbeck comme nous l’avons vu ne pu détourner troupes et ressources d’Europe pour faciliter l’action de l’armée allemande sur le théâtre principal du premier conflit mondial.

Côté empire britannique, on compte 22000 pertes (11189 tués) auxquels il faut ajouter 95000 porteurs tués. Côté belge on compte 5000 pertes (dont 2620 tués) plus 15650 porteurs alors que côté portugais on compte plus de 12000 pertes (dont 5533 soldats tués plus 5640 disparus et prisonniers) auxquels il faut ajouter un nombre inconnu de porteurs décédés. Cela nous donne grosso modo 40000 militaires hors de combat dont plus de la moitié de morts.

Côté allemand on compte 16000 pertes chez les militaires avec 2029 morts, 2849 déserteurs, 4512 disparus et 7122 prisonniers. A cela s’ajoute 7000 porteurs tués. En ce qui concerne les civils on compte 365000 civils morts de faim (135000 en afrique orientale allemande, 30000 en Afrique orientale britannique, 150000 en Afrique belge et 50000 dans les colonies portugaises.

Cape Corps

Le Cape Corps est une entité militaire sud-africaine dans lesquels servaient ce qu’on appelaient les coloured (noirs et métis). Il à existé en 1781/82 puis entre 1793 à 1870, date à laquelle le service militaire est supprimé pour les non-blancs.

Un bataillon est recréé dans la province du Cap en décembre 1915 suivit d’un deuxième en 1916, les deux bataillons numérotés un et deux sont envoyés au Moyen-Orient, combattant en Palestine.

Le Cape Corps est à nouveau dissous à la fin du conflit. Il faudra attendre le second conflit mondial pour que l’unité soit recréée mais comme unité de travailleurs et de soutien avec donc des capacités de combat limitées. Il est à nouveau dissous en 1957 et ne sera reconstitué que dans les années soixante-dix mais ceci est une autre histoire.

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