Dominions (44) Afrique du Sud (9)

UNITED DEFENCE FORCE (UDF) (ARMEE DE TERRE)

Une histoire militaire de l’Afrique du Sud

Toute une série de conflits

Dans cette partie je vais tracer à très grands traits l’histoire militaire de l’Afrique du Sud qui commence avec l’arrivée des européens. Les contacts initiaux sont houleux et hostiles entre natifs et européens à savoir portugais et hollandais en attendant les anglais qui comme tous les pays ont compris le caractère stratégique du site implanté au pied de la montagne de la table.

Trois guerres opposent les Khoikhois aux néerlandais. La première à lieu en 1659, la seconde en 1673 et la troisième entre 1674 et 1677.

La guerre c’est aussi des fortifications et c’est ainsi qu’entre 1666 et 1679, les néerlandais construisent le château du cap de Bonne Espérance ou en anglais The Castle of Good Hope qui est la plus ancienne construction en pierre du pays.

Un siècle plus tard à lieu la bataille de Muzemberg. Nous sommes au printemps 1795 en pleine guerre opposant la France révolutionnaire aux monarchies d’Europe. Paris souhaite aménager un glacis protecteur sous la forme de «républiques-soeurs» dont la république batave.

La Grande-Bretagne décide de s’emparer des colonies néerlandaises dont la colonie du Cap. Le 14 juin, 350 Royal Marines et 450 hommes du 78th Highlanders débarquent à Simonstown.

Les défenseurs néerlandais ne peuvent brûler la ville, se repliant pour organiser une contre-attaque, contre-attaque qui échoue le 3 septembre 1795 en raison de l’arrivée de renforts britanniques. La colonie capitule le 16 septembre 1795. Elle est rendue en 1804 en néerlandais mais finira par être récupérée par les anglais cette fois définitivement.

De nombreuses guerres vont marquer le territoire du futur dominion sud-africain comme les guerres Xhosa. Appelées également guerres caffres ou guerre de la frontière de la colonie du Cap, elles sont au nombre de neuf entre 1779 et 1879, guerres qui vont aboutir à la perte pour les Xhosa de la majeure partie de leur territoire intégré au territoire déjà contrôlé par les européens.

Les trois premières guerres cafres ont lieu entre 1779 et 1781, en 1793 et 1803. Ces guerres se révèlent indécises, les xhosas parviennent cependant à contenir l’avance boer.

La quatrième guerre cafre à lieu de 1811 à 1812. C’est la première sous l’égide des britanniques aidés de boers et de khoïkhoïs. Les xhosas sont expulsés à l’ouest de la rivière Fish, les Boers y implantant des fermes et défrichant de nouvelles terres, un véritable front pionnier.

La cinquième guerre cafre (1818-1819) est la conséquence de la pression européenne accrue et des revers militaires xhosas. Les élites traditionnelles sont discréditées ce qui ouvre le chemin à différents prophètes.

L’un d’eux Makana Nexele pousse son peuple à la révolte. En avril 1819, 100000 xhosas sont repoussés par 350 soldats blancs (bataille de Grahanstown). Makana est arrêté et se noie en tentant de s’échapper de la prison de Robben Island.

Les xhosas sont confinés au delà de la rivière Keiskamma, zone tampon entre la rivière Fish et la Keiskamma. Le Zuurveld devient le District d’Albany qui sera peuplé par 5000 immigrants britanniques.

Le sixième guerre cafre à lieu en 1934/35. Les xhosas envahissent le Zuurveld pour stopper la colonisation britannique. 10000 guerriers pillent et brûlent les fermes. Une expédition britannique ramène le calme, le traité de paix étant signée le 17 septembre 1835.

La région entre le Keiskamma et le Kei est annexée à la colonie du Cap devenant la province de la Reine Adélaïde. 40 boers sont tués et 416 fermes incendiées. En 1837 la province est rendue aux xhosas à la grande fureur des boers qui pour beaucoup vont se lancer dans le Grand Trek.

La septième guerre cafre ou guerre de la Hache à lieu en 1846, éclatant au mois de mars quand les xhosas attaquent une escorte militaire Khoïkhoi. Les xhosas sont défaits par le général Somerset le 8 juin 1846 à Gwanga. L’ancienne province de la reine Adelaïde est annexée sous le nom de cafrerie britannique. Elle est gouvernée directement par les britanniques et est autonome par rapport à la colonie du Cap.

La huitième guerre cafre à lieu entre 1850 et 1853 suite à une nouvelle révolte des xhosas mais aussi des khoïkhois, la police de la cafrerie et les troupes auxiliaires se débandant, lassés des brimades des britanniques. Après une guerre de trois ans, la frontière est solidifiée.

La neuvième et dernière guerre cafre à lieu entre 1877 et 1879, ce conflit se terminant par l’annexion des territoires xhosas à la colonie du Cap.

Il y eu également une guerre qui n’intéressait pas directement les européens, une guerre qui à lieu entre 1817 et 1819, une une guerre opposant le royaume Zoulou à la tribu des Ndwandwe.

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guerriers zoulous à la fin du XIXème siècle

C’est le retour de la puissance Zulu menée par le roi Shaka qui révolutionne l’art militaire zoulou avec l’utilisation de la lance, des formations serrées et surtout un état politico-militaire d’une discipline extrême, une «Prusse africaine» si l’on peut dire. Lors de la bataille de Gqokli Hill en 1819, la tactique innovante et la discipline zoulu triomphe d’unités ennemies supérieures en nombre.

Dans les années 1830 on assiste à une série d’affrontements entre les Zoulou et les Voortrekker, les boers qui ne se sentant plus à leur place dans la colonie du Cap préférèrent se lancer dans une véritable odyssée que l’histoire à retenu sous le nom de Grand Trek. Cette odyssée est comparable à la conquête de l’ouest et comme leurs cousins d’Amérique, les boers se défendent en mettant leurs chariots en cercle pour en faire des forteresses inexpugnables.

Grand Trek

Représentation du Grand Trek

En 1879 éclate la guerre anglo-zulu qui met fin à l’indépendance de la nation zoulou. Comme souvent dans les guerres coloniales ce conflit à été provoqué par les autorités locales, obligeant le gouvernement de sa Majesté à suivre pour ne pas perdre la face.

Sous-estimant les zoulous, les britanniques subissent un désastre le 22 janvier 1879 à Isandlwana où 1400 soldats britanniques sont tués. Le gouvernement de Londres doit envoyer des renforts pour redresser la situation même si à Rorke’s Drift (22-23 janvier 1879), 139 soldats britanniques défendent avec succès la gare contre 4 à 5000 guerriers zoulous.

Le 12 mars 1879 à lieu la bataille de Intombe suivit le 2 avril de la bataille de Gingindlovu qui oppose les zoulous à une colonne de secours en direction de Eshowe assiégée.

C’est une victoire britannique, le commandement retrouvant confiance dans ses troupes et dans leur capacité à vaincre les zoulous. Cela n’empêche pas les zoulous de remporter certaines batailles comme celle de Hlobane. La guerre se termine par la prise de la capitale zoulou de Ulundi le 4 juillet 1879.

Les guerres anglo-boers

Boers

Kommandos boers en action

Deux guerres vont opposer britanniques et boers. La première à lieu du 20 décembre 1880 au 23 mars 1881 et la seconde du 11 octobre 1899 au 31 mai 1902. Si la première se termine par un statu-quo, la deuxième met fin à l’indépendance ou du moins à l’autonomie des républiques boers, ouvrant la voix à la naissance de l’union sud-africaine.

La première guerre anglo-boer oppose 3000 boers contre 1200 britanniques, les pertes étant légères côté boer (41 morts et 47 blessés) et assez lourdes voir très lourdes côté britannique (408 morts et 315 blessés).

Connue également sous le nom de première guerre de libération (Eerste Vryheidsoorlog), ce conflit est le résultat d’une lutte de longue durée pour le contrôle du sud du continent africain entre la colonie du Cap (britannique) et les républiques boers du Transvaal et de

l’Etat libre d’Orange, le tout sur fond de courses aux colonies et de contrôle de ressources minérales comme l’or et le diamant.

Officiellement l’indépendance des républiques boers étaient garanties par deux textes, la convention de Sand River (1852) pour la république du Transvaal et celle de Bloemfontein (1854) pour celle de l’Etat libre d’Orange mais comme nous le savons tous, les traités sont souvent des chiffons de papier.

En 1875, lord Carnarvon propose un projet de fédération d’Afrique du Sud sur le modèle du dominion canadien mais les boers rejetèrent ce projet en dépit de la menace zoulou qui aurait pousser les européens à s’unir.

Le 12 avril 1877, la république du Transvaal en grande difficulté financière fût annexée par les britanniques ce qui fit quasiment consensus du moins à l’instant T. Très rapidement les boers se mirent à contester cette annexion et à organiser la résistance contre les britanniques. Il fallait néanmoins prendre d’abord en compte la menace zouloue

Les Boers se soulèvent le 16 décembre 1880. Les britanniques sont pris de cours, la colonne du 94th Foot arrivée pour renforcer Pretoria est surprise par ces descendants de néerlandais. Un convoi britannique est détruit le 20 décembre 1880 lors de la bataille de Bronkhorstspruit.

Au Transvaal les différentes garnisons britanniques sont isolées, assiégées. Si on parle de première guerre anglo-boer, certains considèrent que parler de guerre est un peu surfait car les effectifs des deux côtés étaient très limités.

Si côté britannique on trouvait une armée régulière, les républiques boers elles n’en possédaient pas probablement pour des raisons religieuses (on se souvient les réticences des Pères fondateurs américains sur la présence d’une puissante armée fédérale) mais aussi en raison d’un farouche individualisme typique des zones de fronts pionniers.

Quand il y avait une menace, les boers mobilisaient des unités militaires appelées kommandos. Là encore on peut faire le parallèle avec les américains qui lors de la guerre d’indépendance s’appuyèrent d’abord sur des miliciens appelés minutemen car ils étaient censés pouvoir se mobiliser très rapidement.

Le boer disposait de sa propre arme et de sa propre monture, il portait ses vêtements de tous les jours et élisait ses officiers.

Dans un milieu hostile, la survie imposait d’être bon cavalier et excellent tireur. Face à des soldats britanniques manœuvrant à l’européenne et portant de rutilants uniformes, le talent des boers pour le tir de précision ne pardonnait pas.

La seule faiblesse des boers était leur inaptitude structurelle au combat rapproché et au combat en formation ce qui explique qu’à la bataille rangée ils préféraient le raid, l’escarmouche et l’embuscade, en bref une guerre du faible au fort.

La première bataille à Bronkhorstspruit est un triomphe pour les boers commandés par Piet Joubert qui anéantissent le 94th Foot (Connaught Rangers), un régiment irlandais. Parallèlement les différentes garnisons britanniques sont assiégées.

Les trois principales batailles de la guerre se tinrent toutes à peine 25 kilomètres l’une de l’autre au début 1881, à Laing’s Nek (28 janvier), la rivière Ingogo (8 février) et à la colline de Majuba (27 février).

La première bataille est une défaite britannique avec 150 morts sur les 480 ayant participé à la charge pour tenter de dégager les garnisons britanniques. La deuxième se termine par un «match nul» mais ce match nul fait les affaires des boers, les britanniques ayant perdu encore 139 hommes au combat dont de nombreux officiers.

La troisième bataille fût un désastre pour les britanniques en dépit de l’arrivée des renforts annoncés par Londres. Les boers escaladèrent les collines occupées par les britanniques, manœuvrant parfaitement en profitant des moindres accidents de terrain.

Le dispositif britannique est tronçonné, les soldats britanniques isolés, les pertes très lourdes. Cette défaite eut un tel impact qu’au cours de la seconde guerre des Boers, un des slogans des troupes britanniques fut «Souvenez vous de Majuba !». Les Boers n’eurent qu’un seul mort à déplorer et quelques blessés.

Une trêve entre en vigueur le 6 mars 1881 alors que les forts britanniques tenaient toujours, les boers voulant les avoir par la faim et la maladie plutôt que via un assaut direct. Il y eu bien quelques escarmouches mais les pertes furent au final très limitées.

Suite à ces différentes défaites imputables à l’incompétence et à l’arrogance du commandement, le gouverneur conservateur de William Gladstone préféra négocier plutôt que de se lancer dans un conflit long, coûteux et très incertain.

Le traité de paix est signé le 23 mars 1881 et reconnaît l’indépendance des républiques boers sous la tutelle très théorique du gouvernement britannique, la convention de Pretoria du 3 août 1881 qui fermait définitivement cette malheureuse parenthèse étant ratifiée par le Transvaal Volkstaad le 25 octobre 1881

En 1884, la convention de Londres redonna sa pleine souveraineté au Transvaal réorganisé sous sa forme originelle de république d’Afrique du Sud. Les germes du conflit n’étaient cependant pas tous éradiqués, la découverte d’un fillon d’or en 1886 allait relancer la machine infernale, aboutissant à un deuxième et dernier conflit à partir de 1899.

Cette deuxième guerre anglo-boer dure du 11 octobre 1899 au 31 mai 1902 et marque la fin de l’indépendance des républiques boers, ouvrant la voie à la création d’un dominion sud-africain. Ce conflit est bien plus dur que le premier, une sorte de guerre totale où les britanniques parquent les civils boers dans des camps de concentration où régnèrent la faim et la maladie.

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Kommandos boers à la bataille de Skion Kop.

Ce conflit peut se diviser en trois phases avec tout d’abord une période où les boers passent à l’offensive (octobre 1899-janvier 1900) suivit d’une période où les britanniques contre-attaquent (janvier-septembre 1900) et enfin d’une troisième période, une guerre de guérilla qui imposent aux britanniques la mise en place de camps de concentration pour «vider l’eau du bocal» et priver la guérilla boer de tout soutien populaire (septembre 1900-mai 1902).

A l’origine du conflit figurent la découverte de gisements d’or qui aiguisèrent les appétits britanniques et surtout permettait de justifier une guerre aussi longue que coûteuse puisqu’on espérait pouvoir se rembourser avec les ressources naturelles.

Si beaucoup de boers se réjouissent certains sont plus lucides. Le président du Transvaal Paul Kruger déclara ainsi «Au lieu de vous réjouir, vous feriez mieux de pleurer, car cet or imbibera notre pays de sang ».

Des milliers d’aventuriers se précipitèrent vers cet eldorado comme jadis vers l’Australie ou la Californie bouleversant des sociétés encore largement rurales. Ces uitlanders étaient pour beaucoup des britanniques et servirent de «cheval de troie» aux ambitions coloniales britanniques, ambitions incarnées par Cecil Rhodes, premier ministre de la colonie du Cap qui appuya en 1895 le raid Jameson qui échoua, l’obligea à démissionner.

Le projet de Cecil Rhodes s’inscrivait également dans la volonté de réaliser une liaison Le Caire-Le Cap sous contrôle britannique.

En septembre 1899, les britanniques réclament une totale égalité de droits entre citoyens boers et uitlanders ce que les boers ne pouvaient accepter car leur poids démographique était tel que cela menaçait l’existence même de la nation boer.

Ce sont pourtant les boers qui lancèrent le premier un ultimatum peut être parce qu’ils savaient que ce n’était qu’une question de temps avant que Londres fasse de même. La guerre éclate le 11 octobre 1899 suite au refus des britanniques d’évacuer leurs troupes des frontières du Transvaal.

Les boers envahissent la colonie du Cap et celle du Natal entre octobre 1899 et janvier 1900, la première bataille ayant lieu à Kraaipan sur la route de Kimberley le 12 octobre et se termina par une victoire boer alors qu’au Natal la bataille de Talana Hill le 20 octobre 1899 se termina par une victoire britannique.

Comme durant la première guerre anglo-boer les britanniques sont persuadés de gagner rapidement. Ils n’ont absolument pas tiré les leçons du premier conflit, les effectifs sont trop limités, trop isolés, se heurtant à des hommes combattant sur un terrain qu’ils connaissent par cœur.

Ils bénéficient de l’aide de l’Allemagne de Guillaume II qui fournit des armes modernes (fusil à répétition, canons). Les villes de Dundee, de Ladysmith, de Mafeking et de Kimberley sont assiégées.

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Winston Churchill

Du 9 au 30 novembre 1899, les boers lancent un raid plus sud, marqué par différents engagements dont l’un provoqua la capture d’un correspondant de guerre appelé à un très grand avenir, un certain Winston Churchill. Les boers renoncèrent cependant à foncer sur Durban en partie parce que Piet Joubert l’un des commandant avait été assez sérieusement blessé.

Du 10 au 15 décembre 1899, les britanniques accumulèrent les défaites (Magersfontein, Stormberg, Colenso) ce qui les empêchèrent de dégager les garnisons assiégées de Kimberley et de Mafeking. La série noire se poursuivit avec la défaite de Spion Kop, défaite qui les empêcha de libérer Ladysmith.

L’année 1900 commence avec l’arrivée de renforts venus de Grande-Bretagne avec notamment un régiment de volontaire financé par la ville de Londres pendant que côte boer, Georges de Villebois-Mareuil combattait les britannique jusqu’à sa mort à Boshof le 5 avril 1900. La bataille de Paardeberg le 27 février permis le dégagement de Kimberley.

Les britanniques avaient clairement repris l’initiative. Après avoir dégagé leurs garnisons assiégées, ils purent s’avancer au cœur des républiques boers, s’emparant de Bloemfontein, capitale de l’Etat libre d’Orange le 13 mars et de Pretoria, capitale du Transvaal le 5 juin. Entre-temps Johannesburg est prise le 31 mai, le siège de Mafeking est levé le 17 mai.

La guerre semblait gagner mais semblait seulement car les boers se lancèrent dans une guerre de guérilla qui allait transformer ce conflit en une guerre totale où les britanniques mirent tous les moyens pour l’emporter. Il y eut tout de même une dernière bataille régulière à Bergendal le 27 août 1900.

Cette nouvelle tactique surpris les britanniques mais lord Kitchener, le commandant de l’armée britannique réagit rapidement en maillant le terrain de postes fortifiés pour gêner les mouvements des guérilleros boers. 8000 postes fortifiés furent ainsi aménagés, postes généralement tenus par sept hommes.

Ces postes étaient reliés entre-eux par des barbelés sur lesquels se trouvaient des sonnettes voir des fusils chargés pour donner l’alerte.

Au total, les britanniques déployèrent 450000 hommes dans la région, des troupes britanniques, coloniales mais aussi venant des dominions comme les canadiens et les néo-zélandais. Outre les troupes assignées aux postes, des unités mobiles furent levées pour donner la chasse aux troupes boers.

A partir de mai 1901 cette politique de contrôle se doubla d’une stratégie de terre brûlée en privant les boers de tout soutien. Les récoltes furent détruites, les populations civiles parquées dans des camps de concentration de sinistre mémoire.

En décembre 1901, de nombreux camps furent vidés, les libérés rejoignant des unités britanniques comme les Transvaal National Scouts ou les Orange River Volunteers non par sympathie pro-britannique mais pour arrêter la guerre.

Il y eut d’autres affrontements avec parfois des défaites britanniques mais le temps jouait clairement pour les britanniques. La dernière bataille majeure eut lieu le 11 avril 1902 à Rooiwal.

Les derniers Boerrs se rendirent en mai 1902, le traité de Vereeniging datant du même mois. Les états Boers cessaient d’être des républiques indépendantes mais avaient adroitement négocié pour obtenir de nombreux avantage dont une gestion autonome mise en place en 1906 pour le Transvaal et en 1907 pour l’état libre d’Orange. Les britanniques versèrent 3 millions de livres de sterling de compensation.

La création de l’ Union Defence Force (UDF)

En 1910 l’Union d’Afrique du Sud (Union of South Africa) voit le jour. Ce dominion doit disposer d’une force armée, tâche à laquelle s’attelle le général Jan Smuts, premier ministre de la défense du nouvel état.

En 1912 est voté un Defense Act (n°13) pour organiser l’armée sud-africaine qui reçoit le nom de Union Defence Force (UDF). Comme pour l’armée canadienne, elle comprend un noyau de soldats d’active créé sous le nom de Permanent Force, une force de complément composée de conscrits appelée Active Citizen Force et des volontaires appelés Cadets. Elle voit officiellement le jour le 1er juillet 1912 (ou 1913 selon les sources).

En théorie tous les hommes blancs de 17 à 60 ans sont censés servir sous les drapeaux mais cette règle n’est pas strictement appliquée car il y à de nombreux volontaires. Néanmoins tous les hommes de 17 à 25 ans sont sélectionnés (drafted) par l’ACF. Pour assurer l’entrainement, le territoire du dominion est divisé en quinze districts militaires.

A sa création la Permanent Force se compose de cinq régiments de la South African Mounted Riflemen (SAMR), chaque régiment disposant d’une batterie d’artillerie. Sur le papier il s’agit de régiments de cavalerie mais à l’usage il s’agit davantage d’une force de police montée, d’une force de gendarmerie qu’une unité militaire stricto sensu.

Le Defense Act (n°13) autorise 25155 hommes et dès la fin de l’année 1913 on compte déjà 23462 hommes sous les drapeaux. C’est donc une petite et toute jeune armée qui va devoir participer au premier conflit mondial non sans questions, débats et autres tiraillements.

Les structures sont progressivement mises en place. L’état-major installé à Pretoria est organisé en trois sections : Secrétariat, General Staff (état-major général) et Section Administrative. Une section médicale est créée en décembre 1913.

En mai 1918, la coordination du travail d’état-major et la transmission de tous les ordres est confié au chef d’état-major général (Chief of the General Staff). On trouve quatre sections avec la section de l’état-major général, la section de l’Adjudant Général chargé de la formation, la section des services médicaux et la section du quartier-maitre général (ex-section administrative).

Le 30 septembre 1922, les postes de Chief of the General Staff et de Secretary of Defence sont combinés.

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