URSS (91) Armée de l’Air (8)

Kharkiv KhAI-5

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Le Kharkiv R-10 appelé parfois Neman R-10 était un avion monomoteur monoplan utilisé pour la reconnaissance et le bombardement léger. Comme son nom l’indique il à été mis au point par l’Institut Aéronautique de Kharkov sous la direction de Iosif Grigorevich Neman.

Le premier prototype effectue son premier vol en juin 1936 et remporte la compétition l’opposant au Kochyerigin R-9. Officiellement désigné R-10 (R signifiant razvyedchik soit reconnaissance), l’appareil ne brillait pas par des performances extraordinaires mais les soviétiques n’avaient visiblement pas mieux en stock.

Les premiers appareils connaissant des problèmes techniques, Neman fût arrêté par le NKVD le 11 décembre 1938 sous l’accusation de sabotage et d’espionnage. Une variante baptisée KhAI-5bis fût ensuite produite mais le KhAI-52 d’attaque au sol ne connu jamais la production de masse en raison de l’arrestation de Iosif Grigorevich Neman.

A noter que soixante appareils furent récupérés par Aeroflot pour servir d’avions postaux, ces appareils prenant alors la désignation de PS-5. Outre le courrier, trois sièges permettaient l’emport de passagers.

Mis en service en 1937, l’appareil remplace une partie des Polikarpov R-5. Ils connaissent leur baptême du feu en 1939 lors de la bataille de Khalkin-Gol avant d’être engagé dans la guerre de Pologne et dans la guerre d’Hiver contre la Finlande.

Produit à plus de 500 exemplaires, l’appareil est encore en service en juin 1950 à raison de 240 appareils disponibles mais seulement une partie en Russie d’Europe où ils souffrent terriblement sous les coups de la chasse et de la DCA allemande.

Retiré du service en octobre 1950, l’appareil connaîtra une seconde carrière comme appareil d’harcèlement nocturne.

Aux commandes d’avions dépassés, ces unités souvent composées de femmes pilotes (appelées «sorcières de la nuit» par les allemands) attaquaient une fois par nuit des sites éloignés du front pour provoquer panique et sentiment d’insécurité.

Suite au manque de pièces détachées et à l’usure de la flotte, le R-10 est définitivement retiré du service actif en septembre 1953. Peu d’appareils ont survécu aux chalumeaux des démolisseurs.

Caractéristiques Techniques

Type : bombardier léger/avion de reconnaissance monomoteur biplace

Masse à vide 1823kg en charge 2515kg

Dimensions : longueur 9.3m envergure 12.2m

Motorisation : un moteur radial Shvetsov M-25 (Wright SGR-1820-F3 Cyclone sous licence) de 712ch entraînant une hélice bipale Hamilton Standard

Performances : vitesse maximale 350km/h au niveau de la mer 388km/h à 2500m distance franchissable 1450km plafond opérationnel 7700m

Armement : deux mitrailleuses de 7.62mm fixes ShKAS tirant vers l’avant, une mitrailleuse ShKAS en tourelle manuelle arrière, 300kg de bombes en soute interne (6 bombes de 50kg ou 10 bombes de 25kg)

Sukhoï Su-2

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Le Sukhoï Su-2 est un biplace monoplan monomoteur utilisé pour la reconnaissance et le bombardement léger. Premier avion conçu par Pavel Sukhoi, il donna naissance au Su-4 et à une version spécialisée dans l’attaque au sol baptisée Su-6.

A l’origine du Su-2 figure une demande du Vjod en personne pour un appareil multirôle à une époque où le développement d’appareils multitâches était à la mode avec un succès mitigé puisque nombre d’entre-eux se révélèrent «bon à rien et mauvais en tout».

L’appareil est conçu à partir de 1936 au sein de l’OKB Tupolev, Andrei Tupolev laissant Pavel Suhkoï gérer un projet codé «Ivanov».

Baptisé ANT-51, cet appareil effectue son premier vol le 25 août 1937. Les performances sont insuffisantes mais comme le design de base est bon on décide de réévaluer avec un moteur plus puissant (1000 contre 820ch). Les tests sont positifs et la production en série est décidé sous la désignation de BB-1 (Blizhniy Bombardirovschik bombardier à court rayon d’action).

En 1940 l’appareil est rebaptisé Su-2 et le Tumansky M-87 peu fiable est remplacé par le M-88B qui augmente encore la vitesse maximale de l’appareil.

L’appareil était de construction mixte avec du bois et du duralium. Le pilote et le mitrailleur étaient protégés par un blindage de 9mm. Disposant d’un train atterrissage entièrement rétractable, l’appareil fût produit à 910 exemplaires jusqu’en 1942 quand la production cesse au profit du Su-4 produit à seulement 190 exemplaires et du Su-6 qui ne sera produit qu’à 240 exemplaires en raison de l’efficacité du Sturmovik (après néanmoins une mise au point assez longue) et de la mise au point de l’Illiouchine Il-10.

En juin 1950 le Sukhoï Su-2 et ses dérivés était encore en service avec 450 Su-2, 100 Su-4 et 120 Su-6 soit un total de 670 appareils (sur 1340 appareils produits). L’appareil est engagé immédiatement au combat et subit des pertes particulièrement lourdes au point qu’il est retiré du service des unités de reconnaissance et de bombardement de jour dès l’hiver 1950/51. L’avion est utilisé de nuit jusqu’en 1952 quand l’Il-2, le Pe-2 et l’Il-10 le remplace. Peu d’appareils ont survécu au conflit.

Caractéristiques Techniques

Type : bombardier léger biplace monomoteur monoplan

Masse à vide 3220kg en charge 4700kg

Dimensions : longueur 10.46m envergure 14.3m hauteur 3.75m

Motorisation : un moteur radial Shvetsov M-82 de 1400ch

Performances : vitesse maximale 485km/h distance franchissable 1100km plafond opérationnel 8400m

Armement : six mitrailleuses de 7.62mm ShKAS (quatre dans les ailes, un en tourelle arrière, un dans le plancher tirant vers le bas), dix roquettes RS-82 ou 8 roquettes de RS-132 ou 600kg de bombes (soute interne et points d’attache sous les ailes).

Illiouchine DB-3

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L’Illiouchine DB-3 (DB = Dalniy Bombardirovschik «bombardier à long rayon d’action») est un bombardier bimoteur utilisé par les VVS. Il à été également brièvement utilisé par l’aéronavale même si en juin 1950 le Petlyakov Pe-3M l’avait totalement remplacé. Il à été produit de 1936 à 1939 à 1528 exemplaires.

A l’origine de l’Illiouchine DB-3 figure le BB-2, un appareil candidat à un appel d’offres remporté in fine par le Tupolev SB. Le travail ne fût pas perdu puisqu’il fût utilisé pour un nouvel appareil, un bombardier à long rayon d’action contre lequel il était en compétition contre le Tupolev DB-2.

L’appel d’offres demandait un appareil capable de larguer une tonne de bombes à 3000km avec une vitesse supérieure à 350km/h. Le nouvel appareil fût propulsé par des Nazarov M-85 qui étaient des Gnome-Rhône Mistral Major 14Kdrs produits sous licence (l’URSS à acquis la licence en 1934).

Avant la réalisation d’un vrai prototype, Illiouchine réalisa ce qu’on appelle un démonstrateur de technologies appelé TsKB-26. Le premier vol eu lieu à l’été 1935, le TsKB-26 se révéla stable, facile à contrôler et très manœuvrable, remportant plusieurs records du monde dans sa catégorie.

Le vrai prototype de l’Illiouchine DB-3 baptisé TsKB-30 est achevé en mars 1936. Par rapport au TsKB-26, le TsKB-30 disposait d’un structure tout en métal, un nez agrandit, une canopée redéssinée et un meilleur refroidissement des moteurs.

Après les essais officiels terminés, l’appareil fût produit sous le nom d’Illiouchine DB-3 à partir d’août 1936.

La production ne fût pas aisée, Illiouchine ayant poussé au maximum les limites de la technologie aéronautique de l’époque. 45 exemplaires sont ainsi sortis en 1937, année de sa mise en service au sein des VVS.

En 1938, les moteurs M-85 sont remplacés par des M-86, les appareils produits étant désignés selon les sources DB-3 2M-96 ou DB-3A. Rapidement (hiver 1938/39), le M-87A remplaça le M-86 avec une hélice à pas variable, la puissance moteur était identique mais il était plus efficient que son précédent à haute altitude. Les derniers DB-3 sont finalement propulsé par des M-88 plus puissants, portant la vitesse maximale à 429km/h à 6800m.

En 1939, trente Illiouchine DB-3 sont livrés à la Chine et utilisés lors de la deuxième guerre sino-japonaise. Ils bombardèrent des cibles japonaises dans le Wuhan depuis leurs bases du Sichuan avant que des appareils plus modernes essentiellement américains les remplacent.

Des appareils sont capturés par les finlandais durant la guerre d’Hiver et durant les débuts de l’opération BARBAROSSA, l’armée de l’air finlandaise récupérant d’autres appareils capturés par les allemands qui eux se contentèrent de tester un appareil capturé.

Soixante DB-3 furent réutilisés par les finlandais qui en possédaient encore 27 lors de leur changement de camp en octobre 1953. Ces appareils furent récupérés par les soviétiques et feraillés sauf deux préservés dans des musées russes.

Caractéristiques Techniques

Type : bombardier bimoteur monoplan triplace

Masse à vide 5030kg en chaege 7745kg maximale au décollage 9450kg

Dimensions : longueur 14.22m envergure 21.44m hauteur 4.19m

Motorisation : deux moteurs radiaux Nazarov M-87 de 951ch chacun

Performances : vitesse maximale 439km/h distance franchissable 3800km plafond opérationnel 9600m

Armement : trois mitrailleuses de 7.62mm ShKAS et un canon de 20mm ShVAK charge de bombes supérieure 2500kg

Arkhangelsky Ar-2

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L’Arkhangelsky Ar-2 est un bombardier en piqué bimoteur dérivé du Tupolev SB. Dessiné par Alexander Arkhangelsky adjoint d’Andrei Tupolev (alors emprisonné durant les purges staliniennes), l’appareil était destiné à prolonger la vie opérationnelle du SB qui avait effectué son premier vol en 1934 et dont la conception remontait donc à quelques années en arrière.

Le projet est lancé dèbut 1940 avec de grandes ambitions notamment une vitesse de 600km/h à 6500m, une capacité de bombardement en piqué….. . Les modifications concernaient surtout l’aérodynamisme pour diminuer la trainée et augmenter la vitesse sans avoir besoin de moteurs surpuissants.

Deux prototypes sont commandés, les tests ont lieu à partir d’octobre 1940. Ils sont prometteurs mais révèlent un certain nombre de défauts au niveau du refroidissement des moteurs et de l’armement défensif. Ces défauts étant jugés corrigeables, la décision est prise de le produire en série.

Alors que la production est lancée, la décision prise de produire en masse le Petlyakov Pe-2 (sans compter le vol du prototype du Tupolev Tu-2) entraîne un changement de priorité. La fabrication de l’Arkhangelsky Ar-2 va être stoppée après la sortie de seulement 250 appareils livrés entre le printemps 1941 et l’automne 1942.

Opérant au sein d’unités mixtes avec des Tupolev SB, l’Arkhangelsky Ar-2 était toujours en service en juin 1950 mais les 180 appareils encore en ligne étaient essentiellement déployés en Asie Centrale et en Extrême-Orient.

Quelques Ar-2 furent engagés au printemps 1951 dans l’opération FRIEDRICH où ils subissent de lourdes pertes. Retiré des unités de première ligne à l’automne, l’Arkhangelsky Ar-2 sert jusqu’à la fin du conflit pour l’entrainement des pilotes de bombardier. Sa carrière se termine en 1955 et ne subsiste aujourd’hui que deux appareils exposés en Russie.

Caractéristiques Techniques

Type : bombardier en piqué bimoteur monoplan triplace

Masse à vide 4516kg en charge 8150kg

Dimensions : longueur 12.50m envergure 18m hauteur 3.56m

Motorisation : deux moteurs en ligne Klimov M-105R de 1100ch chacun

Performances : vitesse maximale 512km/h distance franchissable 1500km plafond opérationnel 10500m

Armement : quatre mitrailleuses de 7.62mm ShKAS et 1600kg de bombes

Illiouchine Il-4 (DB-3F)

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L’Illiouchine Il-4 est un élégant bimoteur à aile basse conçu en URSS dans les années trente. Il est directement issu d’un appareil plus ancien du même constructeur le DB-3 puisque appellation initiale de l’Il-4 fût DB-3F, le F signifiant Forsirovanniye («boosté»).

Par rapport à son aîné, le nouvel appareil avait une structure transformée notamment au niveau des ailes, le métal était remplacé par du duralium, le système d’alimentation en carburant fût entièrement revu, le nez redessiné pour améliorer les performances aérodynamiques mais aussi le confort de l’homme chargé à la fois de la navigation et du bombardement.

Le projet d’améliorer l’Illiouchine DB-3 commence en 1938. Il reçoit logiquement la désignation de DB-3F.

Le prototype du DB-3F qui décolle pour la première fois le 21 mai 1939 dispose des mêmes moteurs que son prédécesseur. Il s’agit d’une solution provisoire le temps que des moteurs plus puissants soient disponibles.

Après le vol d’un deuxième prototype en janvier 1940, les deux appareils sont rebaptisées Illiouchine Il-4. Par rapport aux prototypes, les appareils de série disposent de moteurs légèrement plus puissant, d’un armement plus important, de réservoirs mieux protégés et d’autres modifications de l’ordre du détail et du cosmétique.

Les premiers appareils sont livrés à la VVS qui après avoir reçu 1528 DB-3 va recevoir de 1941 à 1952 un total de 3600 Illiouchine Il-4 en différentes versions.

La VMF va elle recevoir des Illiouchine Il-4M (M = minonosets soit torpilleur) des Illiouchine Il-4MF (minonosets Forsirovanniye «torpilleur amélioré») respectivement 600 appareils, 360 étant en ligne en juin 1950, les autres étant stockés (appareils neufs ou réparables mais temporairement indisponibles. Il était initialement prévu de remplacer tous les Illiouchine Il-4 par des Il-6 mais en raison de problèmes techniques et industriels ce ne sera pas le cas.

Bombardier moyen mais à très long rayon d’action, l’Illiouchine Il-4 pouvait être utilisé aussi bien pour des missions tactiques que pour des missions stratégiques. Quelques opérations viseront Berlin mais il n’y aura jamais de stratégie concertée.

L’appareil fût également utilisé par la Finlande (seize appareils capturés directement ou récupérés via les allemands), la Chine (vingt-quatre appareils livrés) et donc l’Allemagne (huit appareils évalués puis utilisés pour des missions particulières, d’autres appareils étant cédés comme nous l’avons vu à la Finlande).

Sur les vingt-quatre appareils livrés à la Chine, seize ont été détruits durant la guerre sino-japonaise, huit étant toujours là en septembre 1954 à la fin du second conflit mondial mais seulement deux en état de vol. Les huit appareils sont réutilisés durant la guerre civile chinoise où ils disparaissent tous sauf un qui parvient à rallier Formose en 1959. Il à été préservé dans un musée près de Kaoshiung.

En ce qui concerne les seize appareils finlandais, douze sont détruits au cours du conflit, deux sont capturés à Helsinki par les allemands au moment du basculement finlandais d’octobre 1953 et détruits, les deux derniers récupérés par les soviétiques sont réutilisés pour l’entrainement jusqu’en 1960 avant d’être feraillés.

Les huit appareils réutilisés par les allemands sont tous détruits au cours du conflit soit au sol (quatre), en vol (deux) et après le conflit (deux).

Toujours en service à la fin du conflit, l’Illiouchine Il-4 reçoit le nom de code de «Bob» une fois la guerre froide déclenchée. Sa carrière s’achève en septembre 1955 et la majorité des appareils des VVS sont feraillés, une poignée étant préservée pour des musées ou des mémoriaux.

Caractéristiques Techniques (Illiouchine Il-4MF)

Type : bombardier-torpilleur bimoteur quadriplace

Masse à vide 5800kg maximale au décollage 12120kg

Dimensions : longueur 14.76m envergure 21.44m hauteur : nc

Motorisation : deux moteurs radiaux Tumansky M-88D 14 cylindres de 1500ch chacun entraînant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 430km/h à 6500m distance franchissable 3800km en mission de reconnaissance 2600km avec 1000kg de bombes ou une torpille plafond opérationnel 8700m

Armement : deux mitrailleuses de 7.62mm ShKAS dans le nez, une mitrailleuse identique dans le poste ventral, deux mitrailleuses de 7.62mm dans la tourelle dorsale (parfois remplacée par une mitrailleuse de 12.7mm UBT), une torpille de 940kg type 45-36 ou deux roquettes BETAB-750DS de 305mm ou jusqu’à 2700kg de bombes et de mines

Equipage : un pilote, un navigateur-bombardier, un mitrailleur dorsal/opérateur radio, un mitrailleur ventral

Illiouchine Il-6

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L’Illiouchine Il-6 est une évolution de l’appareil précédent. Comme l’Il-4, il s’agit d’un bimoteur monoplan à aile basse multiplace, disposant de moteurs et d’armements plus puissants.

Le programme est lancé au printemps 1943. Deux prototypes sont officiellement commandés en septembre 1943 et livrés au printemps suivant. Comme l’ex-DB-3F donnait largement satisfaction, le programme était mené sans réel empressement.

Les essais sont longs et difficiles, les problèmes nombreux. Il est probable que si l’URSS avait été en temps de guerre le programme aurait été abandonné au profit d’une autre solution comme une nouvelle évolution de l’Illiouchine Il-4.

Les problèmes concernaient surtout les moteurs à la fiabilité très incertaine. En septembre 1946 la décision est prise de remplacer les moteurs d’origine par des Klimov M-110 plus fiables mais intrinsèquement moins puissants.

Les deux prototypes livrés en mars 1944 sont stockés, les ingénieurs et les officiels soviétiques préférant repartir de zéro peut être pour conjurer le sort.

Quatre prototypes sont commandés en mars 1947 et livrés à la fin de l’année. Ils sont testés intensivement, les performances sont bonnes, les défauts mineurs et facile à corriger.

La production aurait du être lancée en septembre 1948 mais le déclenchement du second conflit mondial repousse le lancement de la production sine die. Ce n’est finalement qu’en septembre 1952 que l’Illiouchine Il-6 remplace l’Il-4 sur les chaines de montage.

L’appareil va être produit de septembre 1952 à septembre 1956 pour les VVS et la VMF, les VVS recevant 1890 appareils utilisés jusqu’en 1962, les VMF 750 utilisés jusqu’en 1965.

Quatre appareils ont été préservés dans des musées (deux en Russie, un en France et le dernier aux Etats-Unis) et deux sont en état de vol aux Etats-Unis.

Caractéristiques Techniques

Type : bombardier moyen bimoteur à long rayon d’action

Masse à vide 11930kg en charge 19600kg

Dimensions : longueur 17.38m envergure 26.07m

Motorisation : deux moteurs en ligne Klimov M-110 de 1750ch entrainant des hélices quadripales à pas variable

Performances : vitesse maximale 464km/h distance franchissable 5450km plafond opérationnel 7000m

Armement : cinq canons de 20mm (un en tourelle dorsale, un dans le nez, un en position ventral et deux en postes latéraux) et 2500kg de bombes en interne et 1000kg en points externes ou deux torpilles de 1000kg en points d’appui externes

Equipage : six hommes

Petlyakov Pe-2

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Le Petlyakov Pe-2 est un bombardier bimoteur monoplan à double-dérive mis au point à la fin des années trente.

Vrai réussite de l’industrie soviétique, il fût aux soviétiques ce que fût le Junkers Ju-88 pour les allemands à savoir un véritable couteau suisse puisqu’il fût utilisé comme bombardier horizontal, bombardier en piqué, avion de reconnaissance et même chasseur lourd/chasseur de nuit (même si son dérivé baptisé Pe-3 lui fût in fine préféré).

Produit de 1940 à 1955 en différentes versions au chiffre très important de 10150 exemplaires, il connu une carrière importante avant, pendant et après le conflit notamment au sein de pays alliés de Moscou comme la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Bulgarie, la Chine ou de pays plus ou moins neutres comme la Finlande. D’autres pays l’ont utilisé durant le second conflit mondial à savoir l’Allemagne, la Finlande et la Roumanie mais il s’agissait d’appareils capturés.

Le Pe-2 connu une naissance singulière puisque c’est en prison que Vladimir Petlyakov commença à travailler sur l’appareil. Arrêté sur les accusations de sabotage, l’ingénieur aéronautique fût chargé de travailler sur un chasseur d’escorte à haute altitude pour le bombardier Tupolev ANT-42 (le futur TB-7/Pe-8), l’appareil recevant la désignation de VI-100.

Le premier prototype décolla pour la première fois le 22 décembre 1939. C’était un appareil sophistiqué pour l’époque avec un fuselage tout en métal, des moteurs turbocompressés, une cabine pressurisé et des systèmes électriques. Alors que la production allait commencer, les autorités changèrent d’avis.

Impressionnés par les combats allemands en Pologne et inquiets du manque de bombardiers modernes au sein des VVS, les soviétiques demandèrent à Vladimir Petlyakov de transformer son chasseur bimoteur haute altitude en bombardier en piqué.

En 45 jours les modification furent réalisées. Le système de pressurisation et les turbocompresseurs furent supprimés, des freins de piqué installés tout comme la place pour un bombardier. A cela s’ajoutait une soute à bombe dans le fuselage et des soutes plus petites dans chaque nacelle moteur.

L’appareil est d’abord rebaptisé PB-100 (Pikiruyushchii Bombardirovschik) est finalement baptisé Petlyakov Pe-2 après la libération de l’ingénieur qui décédera en 1942 dans un accident d’avion sans avoir le temps de voir sa petite merveille combattre.

Le premier appareil décolle pour la première fois le 15 décembre 1940 et les livraisons aux unités commencent au printemps suivant.

La production se poursuit durant toute la décennie 1940. Régulièrement des modifications étaient apportés aussi bien au niveau de l’armement que des systèmes de navigation.

Quand les allemands attaquèrent l’URSS le 21 juin 1950, 6500 Petlyakov Pe-2 avaient été produits et environ 4500 étaient en service, l’immense majorité en Russie d’Europe, quelques unités déployées en Asie Centrale et en Extrême-Orient disposant de l’appareil, unités qui menaient des missions de reconnaissance faute de conflit ouvert.

Initialement l’appareil connu de lourdes pertes en raison d’une chasse allemande mordante, de pilotes soviétiques pas toujours bien formés, d’une utilisation pas toujours optimale et d’une protection largement perfectible.

Chassés de terrains en terrains, les bombardiers bimoteurs ont pu donner le maximum de leurs capacités une fois le front stabilisé, les unités opérant de terrains bien aménagés ce qui facilitait entretien et ravitaillement.

Le Petlyakov Pe-2 va donc être utilisé comme bombardier médian rapide pour frapper le front et les arrières immédiats mais aussi pour la reconnaissance et à la marge comme chasseur lourd diurne et nocturne.

Si les appareils de reconnaissance recevaient des caméras dans la soute à bombe du fuselage et des fusées éclairantes dans les soutes des nacelles moteurs, les chasseurs lourds recevaient sous les ailes des mitrailleuses de 12.7mm dans des gondoles mais le projet d’un nez amovible disposant de quatre à huit mitrailleuses de 12.7mm ne déboucha pas.

La production se termina en septembre 1955 après la sortie de 10150 appareils en différents versions. Retiré du service en 1958 alors qu’il restait encore 2000 appareils en service, il continua sa carrière en Pologne et en Hongrie jusqu’en 1962 même si à l’époque l’appareil était davantage utilisé pour l’entrainement que pour d’éventuelles missions opérationnelles.

Caractéristiques Techniques

Type : bombardier moyen bimoteur triplace

Masse à vide 5875kg en charge 7563kg maximale au décollage 8495kg

Dimensions : longueur 12.66m envergure 17.16m hauteur 3.5m

Motorisation : deux moteurs en ligne Klimov M-105PF de 1210ch chacun

Performances : vitesse maximale 580km/h distance franchissable 1160km plafond opérationnel 8800m

Armement : deux mitrailleuses de 7.62mm ShKAS dans le nez (une remplacée dans les versions tardivespar une mitrailleuse de 12.7mm Berezin UB), deux mitrailleuses de 7.62mm ShKAS tirant vers l’arrière.

Les derniers appareils produits disposaient d’une mitrailleuse Berezin UB de 12.7mm dans le poste du mitrailleur arrière, une mitrailleuse identique en poste de tir ventral, une mitrailleuse de 7.62mm dans des postes de tir télécommandés latéraux. 1600Kg de bombes

Equipage : trois hommes (pilote, navigateur et mitrailleur)

Petlyakov Pe-8

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Le Petlyakov Pe-8 est le seul et unique bombardier quadrimoteur soviétique en service durant le second conflit mondial.

Produit à 320 exemplaires (120 Pe-8 et 200 Pe-8bis) entre 1940 et 1952, l’appareil fût utilisé contre les villes allemandes durant quelques raids aux conséquences limitées mais surtout contre les ports, les usines, les voies de communication. Quelques appareils furent utilisés pour le transport de personnalités notamment à l’étranger.

L’appareil est initialement désigné TB-7 mais suite à la mort de Vladimir Petlyakov dans un accident d’avion le 12 janvier 1942, l’appareil est rebaptisé Pe-8

Sa carrière de bombardier va s’achever avant même la fin du conflit mais les appareils survivants furent utilisés soit pour des tests ou pour des missions de transport.

A l’origine du Petlyakov Pe-8 figure un appel à projet pour un appareil destiné à remplacer le Tupolev TB-3. Le nouvel appareil devait emporter 2000kg de bombes à 4500km avec une vitesse supérieure à 440km/h et une altitude de 10000m. C’était ambitieux car c’était le double des performances du bombardier en service.

Le bureau d’étude (OKB) de Tupolev fût chargé du projet avec une équipe menée par Vladimir Petlyakov. Le projet est désigné en interne ANT-42 et officiellement TB-7, les lettres TB signifiant Tyazholy Bombardirovschik (bombardier lourd).

Le premier prototype effectue son premier vol le 27 décembre 1936 sans le système complexe de pressurisation qui est installé ultérieurement (il s’agissait d’un moteur installé dans le fuselage servant de compresseur pour alimenter les quatre moteurs de propulsion).

Les essais officiels commencent en août 1937 mais les Grandes Purges qui voient l’arrestation de Tupolev et de Petlyakov (octobre 1937) ralentissent les travaux.

C’est ainsi que le deuxième prototype dont l’assemblage avait commencé en avril 1936 ne décolla pour la première fois que le 26 juillet 1938. Cela à aussi eu un impact sur la mise en production car si l’usine n°124 de Kazan était prête depuis 1937, la production ne démarra que fort lentement qu’à partir de 1939.

Cela explique en partie pourquoi la VMF ne pu équiper qu’un régiment de ce puissant bombardier, la VVS était prioritaire plus que pour n’importe quel autre modèle de bombardier. Le Pe-8 est mis en service en 1942 dans la VVS qui va recevoir 120 exemplaires entre 1942 et 1945 avant que la production ne passe à la VMF qui reçoit 48 appareils en 1946 et 1947.

La production reprend ensuite pour la VVS pour une version améliorée (moteurs et armement plus puissant, nouveaux systèmes de radionavigation) baptisée Pe-8bis qui va être produite à 200 exemplaires entre 1947 et 1952, date de la fin de la production.

En juin 1950, la VVF disposait de 210 Pe-8 (120 Pe-8 et 80 Pe-8bis) et la VMF 48 appareils soit 258 appareils en ligne. Durant la première semaine sur ces 258 appareils disponibles, 54 sont détruits en vol et au sol.

Quelques appareils bombardent des villes allemandes comme Kiel ou Berlin, ces raids contre les villes étant ensuite abandonnés au profit d’attaques contre l’industrie et les infrastructures de transport, attaques qui sont contrées par la chasse et la DCA allemandes.

Quand le 320ème et dernier appareil est livré, il ne reste en réalité que 110 appareils dont à peine la moitié est réellement disponible.

Les derniers Pe-8/Pe-8bis cessent leurs missions de bombardement à l’automne 1953 mais 24 sont reconvertis pour des missions de transport notamment de hautes personnalités soviétiques à l’étranger. Deux appareils ayant appartenu à la VMF ont été préservés dont un en état de vol, les autres étant feraillés.

Caractéristiques Techniques

Type : bombardier lourd quadrimoteur multiplace

Masse à vide 18571kg en charge 27000kg maximale au décollage 35000kg

Dimensions : longueur 23.2m envergure 39.13m hauteur 6.20m

Motorisation : quatre moteurs Mikulin AM-35A de 1340ch chacun entraînant une hélice tripale
Performances : vitesse maximale 443km/h distance franchissable 3700km plafond opérationnel 9300m

Armement : deux canons de 20mm ShVAK en tourelles dorsales et de queue, deux mitrailleuses de 12.7mm UBT dans les nacelles moteurs, deux mitrailleuses de 7.62mm ShKAS dans une tourelle de nez, charge de bombe supérieure à 5000kg

Equipage : onze hommes

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