T-28
Le T-28 est un char médian multitourelles. Le prototype est achevé en 1931, la production lancée l’année suivante. Conçu pour le soutien de l’infanterie pour percer les fortifications adverses, il était destiné à compléter un autre char multitourelles plus lourd le T-35.
Ce concept de char multitourelles à été très en vogue dans les années vingt et trente pour tenter de résoudre deux problèmes : la vulnérabilité du char à l’infanterie ennemie et la question du traitement des cibles (chars et fortifications).
On appliqua au combat terrestre les principes du combat naval avec plusieurs tourelles sur un même châssis. Cela se révéla être une fausse bonne idée car si un navire de guerre fait pour les navires multitourelles pèse plusieurs centaines de tonnes, un char ne peut dépasser 100 tonnes.
Aucun char multitourelle se révéla pérenne et les différents pays préféraient d’autres configuration soit un canon plus polyvalent ou alors un canon en caisse et un autre en tourelle (B1bis et Churchill).
A l’origine du T-28 figure un prototype britannique apparu en 1926, le Vickers A1E1. Le prototype comme nous l’avons vu est prêt en 1931 et la production lancée en 1932.
Le T-28 dispose d’une tourelle principale avec 76.2mm et de deux tourelles armées chacune d’une mitrailleuse de 7.62mm, tourelles situées à l’avant. 503 T-28 sont produits entre 1933 et 1941.
Ce char connait son baptême du feu en Pologne en septembre 1939 puis en Finlande lors de la guerre d’Hiver où il ne se montre pas vraiment à son avantage avant le renforcement de la protection.
200 T-28 furent endommagés, mis hors de combat mais seulement 20 définitivement dont deux capturés par les finlandais qui n’en firent rien.
La production cesse en 1945, le T-28 est remplacé progressivement par les véhicules de la famille KV (KV-1 et KV-2), des chars plus performants mais qui avaient eux aussi de sérieuses faiblesses notamment sur le plan mécanique.
En juin 1950 une centaine de véhicule est encore disponible dans les dépôts. Des T-28 sont lancés dans la panique pour défendre Leningrad et Moscou où ils subissent de lourdes pertes.
Il ne reste plus à la fin 1950 qu’une cinquantaine de véhicules qui sont stockés sans qu’on les réutilisent ultérieurement. La plupart ont été feraillés pendant et après le conflit, une poignée étant préservée pour des mémoriaux et différents musées.
Selon une source la Turquie à acquis en 1935 soixante T-26, cinq T-27, soixante autos blindées BA-6 et deux T-28.
Caractéristiques Techniques
Type : char lourd multitourelles
Poids : 28 tonnes
Dimensions : longueur 7.44m largeur 2.87m hauteur 2.82m
Motorisation : un moteur essence Mikulin M-17 de 500ch
Performances : vitesse maximale 37km/h distance franchissable 220km
Protection : 20-30mm
Armement : un obusier de 76.2mm KT-28 avec 70 coups, quatre ou cinq mitrailleuses de 7.62mm DT avec 8000 coups
Equipage : six hommes
T-34

T-34/76
Genèse d’une légende
Le deuxième et dernier conflit mondial (1948-1954) à généré nombre de «légendes» en matière d’aviation, de chars et dans une moindre mesure dans d’autres domaines. Parmi les chars on peut citer pour la France le Renault G-1, pour la Grande-Bretagne le Churchill, pour l’Allemagne le Panther ou encore le Tiger, pour les Etats-Unis le Sherman et enfin pour l’URSS le T-34.
Produit à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires avant, pendant et même après le conflit, le T-34 est l’évolution ultime du Bystrokhodny Tank, du char de cavalerie, un bon équilibre entre vitesse, mobilité, protection et armement.
Il n’était cependant pas sans défauts avec un confort sommaire, un canon de 76.2 vite déclassé par le blindage des nouveaux chars allemands, le manque de radios sur les premiers modèles, un moteur diesel qui mit du temps à être fiabilisé.
Après avoir été produit armé d’un canon de 76.2mm (T-34/76), il est produit avec un canon de 85mm sous le nom de T-34/85. Avec cette pièce dérivée d’un canon antiaérien, le char soviétique pouvait espérer l’emporter sur le Panther voir sur le Tigre.
Durant le conflit le T-44 est apparu. Il s’agissait d’une évolution du T-34 avec un canon de 100mm, un moteur plus puissant, un blindage renforcé.
En dépit de qualités prometteuses, il ne donna jamais vraiment satisfaction. Sa production cessa après la sortie de quelques milliers d’exemplaires, le véritable successeur du T-34 étant le premier char de combat principal soviétique, le T-54 et surtout le T-55 dont certains sont encore en service en Asie et en Afrique en raison d’une rusticité qui permet son utilisation par des équipages sommairement formés contrairement à des chars plus «pointus».
Comme de nombreux chars soviétiques, de nombreuses variantes furent imaginées même si la priorité donnée aux chars, aux canons d’assaut et autres chasseurs de chars fit que peu de véhicules spécialisés sur châssis T-34 furent produits et livrés.
Les allemands capturèrent un nombre non négligeable de ces chars et les utilisèrent comme véritables blindés de combat puis pour différents rôles spécialisés que nous détailleront en temps utile.
A l’origine du futur T-34 figure la question du remplacement des premiers Bystrokhodny Tank. Les BT-5 et 7 étaient des bons chars de cavalerie mais comme tout engin de cette époque il amené à un rapidement déclassement pas vraiment sur le plan de la vitesse mais surtout au niveau de la protection et de l’armement.
Deux bureaux concurrents se lancent dans la construction d’un nouveau Bystrokhodny Tank. Un bureau de Kharkov propose un nouveau projet alors que le bureau d’études de l’usine de Kazan qui fabriquait déjà les BT proposa une évolution du BT-7.
La RKKA commande à chaque bureau d’études deux prototypes. Le projet du bureau de Karkov est appelé A-32 alors que celui de Kazan est appelé A-20.
Si les deux projets partagent un certain nombre de points communs (système de suspension Christie, blindage incliné, moteur diesel) ils se distinguent par la taille (l’A-32 est nettement plus gros) et l’armement. Si l’A-20 est armé d’un canon de 57mm à haute vitesse initiale, l’A-32 à choisit un canon de 76.2mm.
Les quatre véhicules sont livrés au printemps 1939, intensivement testés par des tankistes triés sur le volet (tri aussi bien sur leurs compétences techniques que sur leur fidélité au parti) aboutissant au choix de l’A-32 adopté sous le nom de T-34. Cela n’empêchera pas comme nous l’avons vu la commande de BT-9 en complément du T-34.
Développement et évolution technique

A-32, le prototype du T-34
C’est en 1937 que commença la recherche pour le remplacement des T-26 et des BT qui représentaient à l’époque l’épine dorsale de la force blindée soviétique.
Deux projets concurrents furent étudiés, l’A-20 qui était une évolution du BT-7 (et qui allait donner naissance au BT-9) et le A-32 qui initialement avait été désigné A-20M. Comme ce dernier projet était très différent, il reçut très rapidement la désignation de A-32.
Ces deux modèles reprenaient le système Christie, adoptaient le moteur Diesel, conservaient un blindage incliné mais se disputaient sur l’armement à adopter. Deux écoles s’affrontaient entre ceux partisans d’un canon à but antichar à haute vitesse initiale (ce qui sur le papier permettait de choisir un calibre modeste et donc limiter la prise de poids) et ceux partisans d’un canon plus gros, plus puissants et surtout plus polyvalent.
Voilà pourquoi le projet A-20 sélectionna une évolution du canon antichar de 57mm alors que le A-32 était armé d’un canon de 76.2mm (tout en préservant la possibilité d’adopter un calibre encore supérieur).
Entre-temps le retour d’expérience des batailles contre les japonais en Extrême-Orient fût intégré avec donc l’adoption du moteur diesel mais surtout le choix d’un blindage soudé qui permettait d’éviter ce qui arrivait avec le blindage riveté à savoir que les rivets forment autant de projectiles mortels pour l’équipage.
Les deux prototypes de chaque version sont livrés en mars 1939, testés intensivement (y compris au cours de la guerre d’Hiver où un des A-20 manque d’être détruit par les finlandais) avant que le modèle A-32 ne soit sélectionné et adopté sous le nom de T-34.
Alors que la production allait commencer des pressions politiques se firent sentir pour abandonner la production du T-34 en raison d’un coût de production très élevé et de défauts qui poussaient certains à lancer plutôt la production du T-34M. Il y avait aussi des intérêts industriels en jeu puisque le designer du KV-1 poussait pour abandonner le T-34.
Finalement la production en série est lancée en septembre 1940 en remplacement de la production du T-26 et du T-28, la production des chars BT se poursuivant avec notamment les BT-9.
Les débuts furent laborieux, la production du nouveau char nécessitant l’assimilation par les contremaîtres et les ouvriers de nouvelles techniques de production. Un premier lot de production baptisé T-34 modèle 1940 sort rapidement des usines mais après 400 exemplaires produits on passe au T-34 modèle 1941 qui intègre un canon amélioré, une radio (sur les modèle 1940 seuls les chefs disposaient d’une radio, obligeant les autres à utiliser des fanions pour communiquer).
Le T-34 modèle 1941 va devenir la première variante de masse du T-34/76 avec la sortie de 1942 à 1946 de 9000 exemplaires ! La production passe ensuite au T-34 modèle 1942 qui intègre de nouvelles mitrailleuses, une évolution du canon de 76.2mm, des améliorations en matière de blindage et un moteur diesel enfin totalement fiabilisé. 3500 exemplaires sont produits entre 1946 et 1949.
Le dernier modèle du T-34/76 est le T-34 modèle 1943 qui se distingue par un canon plus long, une radio plus performante, un moteur plus puissant, un blindage amélioré. La production est lancée en septembre 1949 et va se poursuivre jusqu’en septembre 1951 quand le T-34/85 (T-34 modèle 1951) le remplace définitivement sur les chaines de montage. Ce sont 4500 exemplaires qui ont été produits dont 3000 avant le déclenchement de l’opération BARBAROSSA.
Quand les allemands déclenchent l’opération BARBAROSSA 15900 T-34 ont été produits par les usines soviétiques qui se répartissent donc entre 400 T-34 modèle 1940 (rarement dans les unités de première ligne et plutôt pour l’entrainement et la formation), 9000 T-34 modèle 1941, 3500 T-34 modèle 1942 et 3000 T-34 modèle 1943.
Parallèlement à la production de chars, des améliorations plus importants sont étudiées notamment un canon plus puissant. Comme le 76.2mm atteignait ses limites, décision est prise de prendre un calibre supérieur.
Visiblement il semble qu’on à hésité entre le canon de 85 et le canon de 100mm. Le 100mm était un canon supérieur à tout ce que pouvait aligner les allemands (les soviétiques ignoraient visiblement que le canon de 128mm était en développement) mais nécessitait une vrai refonte du châssis du T-34.
C’est finalement le canon de 85mm qui est sélectionné pour le nouveau char ou plutôt l’évolution du char existant. En attendant la mise au point du nouveau char, décision est prise de dévelloper deux chasseurs de chars le SU-85 et le SU-100, deux véhicules qui associaient le chassis du T-34 avec une superstructure abritant un canon de 85 ou un canon de 100mm.

De nombreux T-34/85 ont été conservés dans des musées
Le développement d’un T-34 à canon de 85mm est lancé en septembre 1944. Les premiers projets étaient baptisés T-43 qui était une refonte importante du T-34 mais le temps et de nombreuses difficultés rendent les ingénieurs soviétiques plus prudents.
Finalement le T-34 modèle 1951 était une simple évolution du T-34/76, la principale différence étant naturellement une nouvelle tourelle pour abriter un canon de 85mm. A cela s’ajoute des modifications de détail.
La production est lancée en octobre 1950 alors que la production du T-34/76 se poursuit encore pendant quelques mois histoire d’éviter toute rupture de charge. La production est d’abord lente avec 75 véhicules produits en octobre, 150 en novembre et 250 en décembre soit 475 véhicules fin 1950.
A partir de janvier le nombre de véhicules produit ne cesse d’augmenter dans les usines situées au delà de l’Oural. De janvier à décembre 1950, 800 exemplaires sont produits chaque mois soit un total de 9600 exemplaires sortis soit l’équivalent de vingt Panzerdivisionen !
De janvier à décembre 1951, le nombre passe à 1100 exemplaires par mois portant le nombre de T-34 modèle 1951 à 13200 exemplaires pour cette seule année soit un total de 23275 exemplaires produits.
La production passe ensuite au T-34 modèle 1952 qui sera produit de janvier 1952 à septembre 1957 à raison de 1200 exemplaires par mois de janvier 1952 à juin 1954 (34800 exemplaires) puis de juillet 1954 à juillet 1957 à seulement 3000 exemplaires portant le total à 37800.
Cela nous donne un total de 78475 exemplaires produits soit le char de combat le plus produit dans l’histoire (sans compter les variantes) !
Carrière opérationnelle
Arrivé trop tard pour participer à la guerre d’Hiver, le T-34 connait son baptême du feu au moment de l’opération BARBAROSSA. Les débuts sont difficiles et laborieux mais très vite les hommes de la Panzerwafe apprennent à ne pas sous-estimer le char soviétique.
De nombreux T-34/76 sont néanmoins perdu sur panne mécanique, panne de carburant sans compter la destruction au combat. Tous les véhicules récupérables et réparables sont ramenés à l’arrière par les allemands.
Rassemblés à l’arrière du front ils vont être massivement réutilisés d’abord comme chars de combat classiques après de nombreuses modifications pour les adapter aux habitudes d’utilisation allemandes.
Certains véhicules vont être transformés en véhicules spécialisés à savoir le dépannage (les unités blindées allemandes ont toujours souffert d’un manque de véhicules de ce type), le remorquage de pièces d’artillerie lourde, la défense antiaérienne, l’appui-feu sur les trains blindés. Ces modifications étaient soit officielles ou alors étaient des adaptations locales.
Les soviétiques développèrent eux aussi un certain nombre de variantes spécialisées. Outre les SU-85 et SU-100 que nous étudierons ultérieurement, on trouve des véhicules de dépannage, un véhicule de déminage et un char lance-flammes. La production à été assez limitée, la plus haute priorité étant donnée aux chars standards.
Le second conflit mondial terminé, le T-34 reste le char majeur en service au sein de la RKKA. Si les T-34/76 sont rapidement retirés du service, les T-34/85 continuent de faire de la résistance. Deux raisons principales à cela : la faible production du T-44 qui était censé le remplacer et les retards du T-54, le premier MBT soviétique.
Avec d’immenses stocks et d’immenses surplus Moscou peut armer ses alliés européens qui reçoivent tous des T-34/85 qu’il s’agisse de la Pologne, de la Hongrie, la Tchécoslovaquie, de la Hongrie, de la Roumanie, de la Bulgarie et même de l’Albanie.
Ultérieurement la Chine, la Yougoslavie, la Finlande, l’Afghanistan et d’autres pays l’ont reçu en petites quantités.
Au sein de la RKKA puis de l’armée soviétique, le T-34 est resté en service dans les unités de première ligne jusqu’en 1959. Les unités de réserve l’ont utilisé jusque dans les années quatre-vingts mais il n’est pas impossible que des T-34/85 soient encore en dépôts attendant un hypothétique conflit.
Certains chars ont été enterrés à la frontière avec la Chine et la Corée pour servir de blockhaus de fortune. Ils semble qu’ils sont encore actif en 2019.
Caractéristiques Techniques
T-34 modèle 1941 (T-34/76)
Type : char médian
Poids : 26.5 tonnes
Dimensions : longueur 6.68m largeur 3.00m hauteur 2.45m
Motorisation : moteur diesel V-2 34 de 500ch
Performances : vitesse maximale 53 km/h distance franchissable 250/300km sur route 160-250km en tout-terrain
Blindage : caisse partie frontale 47mm incliné à 60° pour la partie supérieure réduit à 45mm pour la partie inférieure les côtés de la caisse sont blindées à 40mm, l’arrière à 45mm, le toit à 20 et le plancher à 15mm. La partie frontale de la tourelle est blindée à 60mm, les côtés à 52mm, l’arrière à 30 et le toit à 16mm
Armement : un canon de 76.2mm F-34 approvisionné à 77 coups et deux mitrailleuses de 7.62mm DT
Equipage : 4 hommes
T-34 modèle 1951 (T-34/85)
Type : char médian
Poids : 32 tonnes
Dimensions : longueur 6.68m largeur 3.00m hauteur 2.45m
Motorisation : moteur diesel V-2 34 de 500ch
Performances : vitesse maximale 53 km/h distance franchissable 250/300km sur route 160-250km en tout-terrain
Blindage : 20 à 90mm
Armement : un canon de 85mm Zis-S-53 approvisionné à 60 coups et deux mitrailleuses de 7.62mm DT
Equipage : 5 hommes
T-44
Le T-34 était un bon char mais il n’était pas sans défauts. Tout en produisant le T-34 en très grande quantité, les bureaux d’études travaillèrent sur un char sans être totalement neuf marquait une vraie évolution par rapport au T-34.
La base technique était le T-34 mais il était un peu plus long, un peu plus large, un moteur plus puissant, un blindage incliné plus épais et une nouvelle tourelle triplace initialement armée d’un canon de 85mm à plus haute vitesse initiale puis d’un canon de 100mm.
Deux prototypes sont évalués en mars 1948. De nombreux problèmes sont détectés imposant un retour en usine pour de vrais modifications. Alors que le projet était encore en cours, les allemands envahissent l’URSS.
Les deux prototypes présents à Kubinka près de Moscou sont évacués en Asie centrale puis stockés dans une base où il sont oubliés jusqu’en mars 1952 où le programme reprend pour aboutir à une production en série à partir de janvier 1953.
Après la production de 250 T-44 modèle 1952 à canon de 85mm, la production passe au T-44 modèle 1954 à canon de 100mm. Ces véhicules sont mis en service fin 1953 mais leur engagement ne donne pas satisfaction aux tankistes soviétiques qui lui reproche un manque de fiabilité du moteur et une qualité de blindage inférieure à celle des T-34.
La production s’arrête en juin 1954 après la sortie toutes versions confondues à 2500 exemplaires, 1750 étant en service à la fin du conflit, le reliquat (750) concernant des véhicules réformés ou détruits au combat.
Le T-44 est clairement un char de transition et dès l’arrivée dans les unités du duo T-54/T-55 il rallie les unités de réserve voir même les stocks. Il est retiré du service actif en 1959.
Caractéristiques Techniques
Type : char médian
Poids : 35 tonnes
Dimensions : longueur 7.65m (hors tout) 6.10m (caisse) largeur 3.45m hauteur 2.55m
Motorisation : un moteur diesel V-44 12 cylindres de 575ch
Performances : vitesse maximale 53km/h distance franchissable 250km
Blindage maximal 120mm
Armement : tourelle triplace avec un canon de 85mm Zis-S-55 puis un canon de 100mm D-10T associé à une mitrailleuse de 7.62mm DT. Une mitrailleuse identique en caisse
Equipage : 4 hommes
T-35
Le T-35 est un char lourd multitourelles. Véritable «cuirassé terrestre» avec cinq tourelles il montre que ce concept est une impasse technique et technologique. A cela s’ajoute une faible vitesse et de sérieux problèmes mécaniques qui le rend peu fiable sur le champ de bataille.
C’est en 1930 que commence le travail sur le futur T-35. Deux équipes du bureau OKMO (usine Bolchevik) travaillent sur deux design différents. La première équipe dirigée par un ingénieur allemand travaille sur un char de 100 tonnes à quatre tourelles avec un canon de 107mm mais le projet est rapidement abandonné au profit d’un deuxième projet plus inspiré du Vickers A1E1.
En juillet 1932 apparaît un prototype de 35 tonnes avec un canon de 76.2mm. Le premier prototype disposait de quatre petites tourelles, deux armées de mitrailleuses et deux avec des canons de 37mm. Ce prototype connait de sérieuses problèmes techniques et est surtout trop complexe et trop cher à produire en masse. Le projet s’arrête donc là.
Un nouveau prototype est construit avec un nouveau moteur, une nouvelle boite de vitesse et une transmission améliorée. Les tourelles légères sont identiques à celle du T-28 un véhicule plus petit destiné à compléter le T-35. La tourelle principale est quasiment identique mais celle du T-28 disposait d’une mitrailleuse de 7.62mm tirant vers l’arrière.
Le 11 août 1933 décision est prise de le produire à l’usine de locomotives de Kharkov, deux lots de dix véhicules étant achevés. Après cette première production, un modèle amélioré est construit.
Baptisé T-35 modèle 1935 il disposait d’un châssis plus long, d’une caisse mieux dessinée et de canons de 45mm en lieu et place des canons de 37mm. 35 véhicules sont produits jusqu’en 1938 avant que ne soient construit six T-35 modèle 1938. Ce dernier disposait de nouvelles tourelles, d’un meilleur blindage et de modifications de détail. En 1937, une mitrailleuse antiaérienne est installée sur la tourelle principale. Au final soixante et un exemplaires sont produits.
Leur carrière va s’achever dans les années quarante, le T-35 comme le T-28 étant remplacé par le duo KV-1/KV-2. Il à été essentiellement utilisé pour les parades et la propagande. Quelques véhicules sont ressortis des stocks pour défendre Moscou. Quatre sont détruits par les allemands et six capturés mais les allemands après les avoir examinés les transformèrent comme but de tir pour l’entrainement des chefs de char et des canonniers. Une poignée de véhicules à survécu au conflit, deux en Russie dans le musée de Kubinka et trois sur différents mémoriaux.
Caractéristiques Techniques
Type : char lourd multitourelles
Poids : 45 tonnes
Dimensions : longueur 9.72m largeur 3.20m hauteur 3.43m
Motorisation : un moteur essence Mikulin M-17M de 500ch
Performances : vitesse maximale 30 km/h distance franchissable 150km
Protection : l’épaisseur varie de 11 à 30mm. Les premiers véhicules avaient une caisse protégée par 30mm de blindage, les tourelles par 20mm. Ultérieurement s’ajoutèrent des jupes de 10mm pour protéger le train de roulement. Les tourelles passent ensuite à 25mm et l’avant de la caisse à 70mm.
Armement : un canon de 76.2mm dans la tourelle principale, deux canons de 45mm en tourelles auxiliaires, cinq ou six mitrailleuses de 7.62mm DT.
Les T-35 embarquaient 96 coups de 76.2mm, 226 coups de 45mm et 10080 coups pour les mitrailleuses.
On trouve une tourelle principale avec le canon de 76.2mm, une tourelle de 45mm à l’avant associée à une tourelle armée d’une mitrailleuse de 7.62mm, une tourelle de 45mm et une tourelle armée d’une mitrailleuse de 7.62mm à l’arrière.
Equipage : onze hommes
T-100
L’échec du T-35 ne poussa pas immédiatement les soviétiques vers l’abandon de la configuration multitourelles.
En 1938/39 ils mirent au point le T-100 un char disposant de deux tourelles (trois initialement) qui opposé au SMK perdit la compétition, compétition dont son vainqueur ne profita guère puisqu’après une évaluation opérationnelle lors de la guerre d’Hiver contre les finlandais, la RKKA décida de produire en série une série monotourelle du SMK sous le nom de KV-1 (Kliment Voroshilov tank n°1).
A l’origine du futur T-100 figure les leçons de la guerre d’Espagne qui démontrèrent pour ceux qui en doutaient encore qu’un engin trop faiblement blindé n’à pas sa place sur le champ de bataille.
Le T-35 n’à pas été déployé dans la péninsule ibérique mais comme il était moins bien protégé que les T-26 et BT (qui avaient souffert des canons légers antichars alors en service) il était évident qu’il devait être remplacé par un char mieux protégé. A cela s’ajoutait des problèmes techniques divers et variés.
L’appel d’offre originel demandait un char disposant de cinq tourelles avec un blindage pouvant résister aux obus de 37 et de 45mm à toute distance et aux obus de 76mm à une distance de 1200m.
Les deux bureaux d’études estimèrent que cela était impossible et demandèrent de réduire de cinq à deux tourelles. Cela leur fût accordé et avant même le début du travail sur la planche à dessin, l’appel d’offres demandait un char disposant de deux tourelles.
En dépit d’un concept clairement dépassé et sans avenir, le T-100 et le SMK avaient une conception technique plutôt moderne avec un blindage laminé incliné, des radios, une suspension à barres de torsion.
L’armement était réparti en deux tourelles, la tourelle avant disposant d’un canon de 45mm et la tourelle arrière d’un canon de 76.2mm. Les deux armes se complétaient certes (le 45mm pour l’antichar, le 76.2mm pour l’appui-feu de l’infanterie) mais leurs positions respectives limitait drastiquement les mouvement de la tourelle avant, seule la tourelle arrière pouvait pointer à 360°.
Le prototype du T-100 fût testé durant la guerre d’Hiver. Il montrait les limites du concept multitourelles sans oublier une mobilité insuffisante et un certain nombre de faiblesses mécaniques sans oublier que le projet KV qui reprennait le chassis du SMK représentait une alternative non seulement séduisante mais aussi crédible.
Le prototype fût transformé en canon automoteur pour détruire les bunkers finlandais de la ligne Mannerheim mais il n’entra pas en production.
Il aurait été utilisé selon certaines sources dans la défense de Moscou même si d’autres sources disent qu’il à été feraillé en 1947 après avoir servit de cible de tir.
Ce qui est certain en revanche c’est qu’à la fin du second conflit mondial en 1954, le T-100 à disparu, ne laissant que de rares photos, des documents techniques et des plans.
Caractéristiques Techniques
Type : char lourd
Poids : 58 tonnes
Dimensions : longueur 8.38m largeur 3.4m hauteur 3.42m
Motorisation : moteur essence douze cylindres GAM-34BT refroidit par eau de 800ch
Performances : vitesse maximale 36 km/h distance franchissable 200km sur route 120km en tout-terrain
Protection : nc
Armement : tourelle principale avec un canon de 76.2mm L-11 approvisionnée à 120 coups, tourelle secondaire disposant d’un canon de 45mm (nombre de coups inconnu), quatre mitrailleuses de 7.62mm DT
Equipage : six à huit hommes
SMK
Le Sergei Mironovich Kirov (SMK) est un prototype de char lourd à double tourelle, le rival du T-100 qui comme lui n’aura pas plus de succès. Ce véhicule à été un temps désigné T-35C par le renseignement allemand ce qui explique pourquoi certains auteurs ont écrit que le T-35 à participé à la guerre d’Hiver contre les finlandais.
Après des essais infructueux, les soviétiques abandonnent le projet SMK au profit du projet KV, le chassis du KV partageant une même ascendance avec le SMK (ce qui explique peut être les nombreux problèmes techniques que les chars KV-1 et KV-2 ont connu durant leur carrière. Il y à divergence sur les sources : soit le KV est une simple version monotourelle du SMK ou alors il partagent des composants communs sur le plan mécanique).
Comme le T-100, il dispose d’un blindage laminé incliné, de deux tourelles superposées et d’une suspension à barres de torsion qui remplace la suspension ciseau.
Le SMK, les deux prototypes du KV-1 et les deux prototypes du T-100 sont engagés dans une évaluation opérationnelle lors de la guerre d’Hiver, formant le 91ème bataillon de chars de la 20ème brigade de chars lourds.
Le SMK fût immobilisé par une mine et resta sur le terrain pendant deux mois avant d’être récupéré (NdA j’ignore si il était dans une zone contrôlée par les finlandais et que le véhicule est resté sur place faute de moyens pour le récupérer ou alors il était en zone soviétique et la RKKA ne s’en ait pas vraiment préoccupé).
Ce qui est certain c’est que cette expérience réelle confirme les doutes sur la configuration multitourelle et conforte les soviétiques dans le choix de lancer la production du KV-1 plutôt que du SMK ou du T-100.
Ramené à Kubinka il à été laissé à l’abandon dans un dépôt et n’à visiblement pas été remis en état ce qui lui aurait permis d’être utilisé par exemple pour la défense de Moscou. Le véhicule à été démoli pendant la guerre à une date inconnue.
Caractéristiques Techniques
Type : char lourd
Poids : 55 tonnes
Dimensions : longueur 8.75m largeur 3.36m hauteur 3.35m
Motorisation : moteur essence GAM-34BT de 850ch
Performances : vitesse maximale 35 km/h distance franchissable 220km
Protection : épaisseur globale 20 à 60mm. La caisse à une épaisseur de 60mm inclinée à 45° à l’avant, un glacis de 40mm d’épaisseu (incliné à 15°), d’une épaisseur de 60mm inclinée à 75°/90° pour la partie basse, de 20mm à 15° d’inclinaison pour la protection du moteur, d’un plancher épais de 20 à 30mm, d’un toit épais de 20mm. Les tourelles sont épaisses de 60mm.
Armement : un canon de 76.2mm dans la tourelle principale, un canon de 45mm M1932, trois mitrailleuses de 7.62mm DT
Equipage : sept hommes