Les armes de l’Armée Rouge (2) : armes collectives de l’infanterie
Fusils mitrailleurs
Fedorov_Avtomat
Le fusil automatique Fedorov est un peu l’équivalent russe du Browning Automatic Rifle (BAR) américain à savoir une arme hybride entre le fusil d’infanterie et le fusil mitrailleur.
Conçu en 1915, il à été produit à seulement 3200 exemplaires entre 1915 et 1924, la majorité étant produite après 1920. Ce fusil lourd à connu une utilisation limitée durant le premier conflit mondial et à surtout été engagé dans la guerre civile russe et dans la guerre d’Hiver contre les troupes finlandaises.
Le capitaine Fedorov commence à plancher sur un projet de fusil semi-automatique en 1906 avec pour assistant un certain Vasily Degtyarev. Le prototype est présenté en 1911 et une commande de 150 exemplaires est passé pour des tests à grande échelle.
En 1913 le capitaine Fedorov propose son prototype de fusil automatique d’un calibre inhabituel en Russie à savoir le 6.5mm (cartouche 6.5mm Fedorov), une cartouche plus compacte que la 7.62x54mmR et mieux adaptée aux armes automatiques.
En 1915 le capitaine Fedorov est en poste comme observateur militaire en France. Il à ainsi l’occasion d’approcher le Chauchat, une arme d’une grande puissance de feu mais lourde et encombrante (ce n’était hélas pour les soldats pas ses seuls défauts).
Fedorov décide de travailler sur une arme à mi-chemin entre le fusil et la mitrailleuse légère. En clair la puissance de feu d’une mitrailleuse légère ou d’un fusil mitrailleur mais avec le poids et l’encombrement d’un fusil standard.
Pour gagner du temps il reprend le schéma de son fusil semi-automatique et l’adapte à sa nouvelle vision. Il garde le mécanisme interne, ajoute un sélecteur de tir et remplace le magasin de cinq cartouches par un chargeur courbe de 25 cartouches même si en cas de besoin on pouvait utiliser les clips Arisaka.
Cette arme tirait la cartouche de 6.5mm Fedorov mais fût remplacée par la cartouche 6.5x50mmSR Arisaka, la Russie ne pouvant satisfaire ses besoins en armes n’hésitant pas à commander des fusils à un pays avec qu’il avait été en guerre dix ans plus tôt (763000 fusils et 400 millions de cartouches ont été livrées).
Arme complexe à fabriquer à entretenir, le Fedorov Avtomat est pourtant commandé à 25000 exemplaires en 1916.
A l’été 1916 des tests en unités montrèrent que contrairement à l’ambition initiale de son concepteur il fallait mieux l’employer comme fusil mitrailleur que comme fusil lourd.
C’est ainsi qu’au sein de l’armée russe, les Fedorov Avtomat furent utilisés par des binômes avec un tireur et un pourvoyeur.
Engagée sur le front roumain en 1917, la compagnie se désintégra au cours de l’offensive Kerensky et le retour d’expérience ne pu se faire à la différence de l’aviation qui conclut que le Fedorov était plus adapté au combat aérien que le Chauchat.
La commande est réduite à 5000 exemplaires mais seulement 100 armes sont sorties des usines avant l’effondrement de l’empire russe.
La production est suspendue jusqu’en 1920 quand Lev Kamenev autorise une reprise limitée de la production pour équiper des unités combattant en Carélie.
En dépit de qualités indéniables, cette arme était trop complexe et l’utilisation de munitions étrangères problématique. La production cesse définitivement en octobre 1925 après la sortie de seulement 3200 armes entre 1915 et 1925.
Les armes sont stockées à partir de 1928 et sont quasiment oubliées quand la guerre d’Hiver montre le manque d’armes automatiques au sein des unités de la RKKA engagées contre la Finlande. Les Fedorov Avtomat sont sorties de leurs caisses pour équiper essentiellement les éclaireurs et les unités de reconnaissance.
Un grand nombre de ces armes ont visiblement été perdues durant le conflit, probablement détruites car fort peu d’armes se sont retrouvées du côté finlandais. Ce qui est certain c’est qu’aucune arme de ce type n’à fait le coup de feu durant les premières semaines et les premiers mois de l’opération BARBAROSSA.
Caractéristiques Techniques
Type : fusil automatique lourd
Calibre : 6.5mm
Cartouche : 6,5x50mmR Arisaka
Poids à vide 4.4kg chargé 5.2kg
Longueur totale 1045mm longueur du tube 520mm
Fonctionnement : court recul
Portée maximale : nc
Cadence de tir maximale 350/400 coups par minute
Alimentation : chargeurs courbes de 25 cartouches
Fusil mitrailleur Degtyarev modèle 1927
Dans les années vingt l’Armée Rouge commença à développer un nouveau modèle de fusil mitrailleur pour remplacer les différentes armes essentiellement étrangères héritées de la période tsariste.
Vasily Degtyarev commença à travailler sur ce projet en 1921. Les deux prototypes baptisés DP-26 sont présentés en 1926.
Les tests intensifs montrent un certain nombre de faiblesses qui doivent être corrigés. Deux nouvelles armes sont ainsi testées en décembre 1926, tirant 40000 coups avec seulement 6% de tirs défectueux. D’autres défauts sont relevés mais ils ne concernent que des poids secondaires ou mineurs.
L’arme devenue DP-27 (Degtyareva Pekhotnyi modèle 1927) est testée à nouveau en janvier 1927 et considérée comme bonne pour le service.
L’arme est testée encore un an et quelques modifications sont encore apportées. Voilà peut être pourquoi si l’arme est connue en URSS sous le nom de DP-27, dans les publications occidentales, le fusil mitrailleur de Degtyarev est connu sous le nom de DP-28.
Composé de seulement soixante-cinq pièces, ce fusil mitrailleur fonctionne par emprunt de gaz et si les premiers modèles avaient un canon fixe muni d’ailettes pour refroidir, les modèles ultérieurs disposaient d’un canon démontable.
Cette modification étant le résultat du retour d’expérience de la guerre d’Espagne où l’arme à été évaluée en conditions réelles. L’alimentation se faisait par un chargeur circulaire de 47 coups installé sur le dessus ce qui permet de reconnaître l’arme d’un seul coup d’œil.
L’arme est utilisée au niveau du groupe de combat avec une arme servie par deux hommes, le tireur disposant comme arme personnelle d’un pistolet voir parfois d’un pistolet mitrailleur alors que le pourvoyeur dispose généralement d’un pistolet mitrailleur mais parfois il embarque un fusil pour servir comme fusilier.
Cette arme est utilisée durant la guerre d’Espagne par les républicains (quelques armes sont retournées par les nationalistes), lors de la guerre d’Hiver par les soviétiques comme par les finlandais qui comme nous le savons retournent toutes les armes capturées contre leurs anciens propriétaires.
Le Degtyarev est aussi utilisée par l’armée chinoise dans le cadre de la guerre civile, dans la guerre sino-japonaise, durant le second conflit mondial et dans la guerre civile d’après guerre (1955-1958).
Certaines armes utilisées par les chinois se sont retrouvées au Vietnam, des Degtyarev DP-27 (ou 28) étant capturés par les français (première guerre du Vietnam 1960-1967) et même par les américains (deuxième guerre du Vietnam 1970-1977).
Comme l’arme était toujours en service en septembre 1948, des fusils mitrailleurs Degtyarev ont été capturés par les allemands, les hongrois et les roumains et réutilisés quand les munitions étaient en quantité suffisante. La Hongrie et la Roumanie l’ont produit après guerre une fois que leurs gouvernements avaient basculé dans l’orbite communiste.
Cette arme à naturellement évolué durant sa longue carrière (qui se poursuit d’ailleurs aujourd’hui en Asie et en Afrique). On trouve d’abord le Degtyarev DPM, une version modernisée adoptée en 1945 avec un bipied plus robuste, un système de refroidissement amélioré, un système de démontage du canon plus simple.
Cette arme à donné naissance également à des variantes destinées à l’aviation, le DA (Degtyaryova Aviatsionny) utilisé en affûts simples ou doubles, ce modèle étant progressivement remplacé par la ShKAS à la cadence de tir supérieure. Les DT (Degtyaryova Tankoy) et DTM sont des armes destinées aux véhicules avec pour le DA des variantes simples et doubles mais aussi des variantes à trois et quatre tubes.
Au cours du conflit apparaît l’ultime version. Baptisée Degtyarev RP-46, elle se distingue par son nouveau système d’alimentation utilisant des bandes de 150 coups pour augmenter le volume de feu.
Qui dit volume de feu plus importante dit échauffement supplémentaire. Voilà pourquoi le canon est plus lourd pour permettre un tir soutenu sur la durée que ce soit en position défensive ou lors d’un assaut pour permettre aux frontoviki d’effectuer des bons tactiques.
Si les Degtyarev DP et DPM ont été vite retirés du service une fois le conflit terminé, la variante RP-46 va rester en service jusqu’au début des années soixante-dix quand il est remplacé par le RPK-57, une variante «lourde» de l’AK-57 qui peut utiliser à la fois des chargeurs de 25 cartouches mais aussi des bandes de 250 cartouches comme une mitrailleuse moyenne. Au total 1.7 millions de fusils mitrailleurs Degtyarev ont été produits en URSS et à l’étranger (Hongrie et Chine notamment).
Outre les pays déjà cités, le fusil mitrailleur Degtyarev à été utilisé par l’Afghanistan, l’Albanie, l’Algérie, l’Angola, le Bénin, la Bulgarie, la République Centrafricaine, les Comores, le Congo-Brazzaville, Cuba, l’Egypte, la Guinée Equatoriale, l’Ethiopie, l’Irak, le Laos, la Libye, le Nigéria, la Pologne (unités polonaises de l’Armée Rouge puis nouvelle armée polonaise), les Seychelles, la Somalie, le Sri Lanka, le Soudan, la Syrie, la Tanzanie, le Togo, le Vietnam (groupes irréguliers), le Yemen et la Zambie.
Caractéristiques Techniques du Degtyarev DP-27
Type : fusil mitrailleur
Calibre : 7.62mm
Cartouche : 7.62x54mmR
Poids : 9.12kg à vide 11.5kg chargé
Longueur (DP et DPM) 1270mm (RP-46) 1272mm Longueur du tube 604mm (605mm pour le RP-46)
Fonctionnement : emprunt de gaz
Portée maximale effective 800m
Cadence de tir : 550 coups par minute
Alimentation : chargeurs circulaires de 47 cartouches (DP), chargeur tambour de 60 coups (DT et DTM) bandes de cartouches (RP-46)
Mitrailleuses
Mitrailleuse Maxim modèle 1910
On ne le sait pas forcément mais Hiram Maxim le créateur de la mitrailleuse avait eut une volonté humanitaire en créant une arme qui symbolise plus que tout autre l’arme de la tuerie de masse. En effet à l’époque la majorité des soldats mouraient de maladies et non des combats.
En remplaçant dix fusils par une mitrailleuse on espérait réduire le nombre d’hommes en ligne et donc le nombre de victimes potentielles des épidémies. Ai-je besoin de préciser que cette noble intention est vite tombée en désuétude…… .
En 1887, Hiram Maxim se rend en Russie pour promouvoir sa mitrailleuse. Les essais des douze armes vendues sont décevants non pas parce que l’arme est mauvaise mais le calibre choisit _4.2 lignes Berdan soit 10.67mm_ n’est pas adapté.
En 1893, six mitrailleuses supplémentaires sont expédiées mais cette fois en calibre de 3 lignes soit 7.62mm. Cette fois c’est une réussite mais il faut attendre 1899 pour que des armes soit commandées.
Dans un premier temps les armes sont fabriquées en Allemagne à Spandau, les russes se contentant de fabriquer des canons (de rechange ?) à Toula.
La mitrailleuse Maxim est officiellement adoptée en 1903 et l’année suivante la première Maxim est fabriquée en Russie. Cette Maxim modèle 1905 est employée dans la guerre russo-japonaise où elle fait merveille.
A la même époque la Russie achète des mitrailleuses Maxim/Vickers modèle 1906 puis la licence de fabrication. De cette mitrailleuse découle la Maxim modèle 1910 reconnaissable entre toutes avec son affût monté sur roues et un bouclier.
Par rapport à la modèle 1905, le réservoir d’eau est en acier cannelé. Un couvercle sur le canon permet d’y glisser de la neige pour le refroidir. Le dit canon doit être changé tous les 10000 coups.
Robuste et fiable, cette arme est utilisée durant le premier conflit mondial, la guerre civile russe, la guerre de Pologne, la guerre d’Hiver et même durant les premières opérations du premier conflit mondial.
En effet si sa production à cessé en 1943 au profit d’armes plus modernes, la production de ses remplaçantes n’à pas suffit pour remplacer totalement la modèle 1910. Si les finlandais se sont emparés de quelques armes lors de la guerre d’Hiver, les allemands aussi ont capturé des armes durant les premières semaines de l’opération BARBAROSSA.

Affût quadruple Maxim
Outre l’appui de l’infanterie, la Maxim M1910 était utilisée comme arme antiaérienne avec des affûts quadruples souvent montés sur camion, à bord des avions mais aussi à bord des navires de la marine soviétique.
En dépit de son âge avancé, la M1910 va combattre jusqu’à la fin du second conflit mondial et quelques semaines après la fin de ce terrible, de ce terrifiant conflit les dernières armes encore en service prennent une retraite bien méritée.
Outre les pays déjà cités, la M1910 à été utilisée par l’Autriche-Hongrie, la Bulgarie, la Chine, l’Estonie, la Hongrie, l’Iran, la Corée, la Lettonie, la Mongolie, la Pologne, la Roumanie, l’Espagne, la Syrie, la Turquie et l’Ukraine. Certains pays comme la Pologne ont rechambré l’arme dans un autre calibre.
Caractéristiques Techniques
Type : mitrailleuse moyenne
Calibre : 7.62mm
Cartouche : 7.62x54mmR
Poids de la mitrailleuse seule et sans munitions 23.8kg Poids de la mitrailleuse et de l’affût mais sans munitions 69kg
Longueur totale 1107mm Longueur du canon 721mm
Cadence de tir : 550 coups par minute
Alimentation : bandes souples de 250 cartouches
DS-39
La mitrailleuse DS-39 adoptée comme son nom l’indique en 1939 est une autre création de Vasily Degtyarev pour remplacer la vénérable Maxim M-1910. La mise au point à été longue puisque le projet qui à commencé en 1930 n’à aboutit qu’en septembre 1939 ce qui est long même en temps de paix.
La mise au point de la Degtyarev Stankovyj 39 répond au besoin d’équiper l’infanterie soviétique d’une mitrailleuse plus légère et donc plus efficace en phase offensive.
La production à été limitée, l’arme se révélant ratée (trop légère pour la cartouche utilisée) au point que la fabrication à été stoppée dès 1942 après la sortie de 15000 exemplaires. Cette arme qui devait remplacer la Maxim ne la remplacera jamais.
Employée lors de la guerre d’Hiver, 200 mitrailleuses sont capturées par les finlandais, armes retournées contre leurs anciens propriétaires. Les soviétiques eux vont remettre l’ouvrage sur le métier pour aboutir à la SG-43.
Les DS-39 sont stockées, certaines ressorties à l’été 1950 quand il fallait faire feu de tout bois mais rapidement les Maxim encore en service et les SG-43 vont les remplacer.
Caractéristiques Techniques
Type : mitrailleuse moyenne
Calibre : 7.62mm
Cartouche : 7.62x54mmR
Poids : 14.3kg à vide
Longueur 1170mm longueur du tube 720mm
Fonctionnement : emprunt de gaz
Cadence de tir : 600 à 1200 coups par minute
Portée maximale 1000m
Alimentation : bandes de 250 coups
SG-43 Goryunov
Comme nous l’avons vu la mitrailleuse Maxim modèle 1910 était une arme efficace, solide, increvable mais elle n’est pas éternelle. Son remplacement devient nécessaire et est lancé au cours des années trente.
La Stankovyy pulemet sistemi Goryunova (mitrailleuse moyenne conçue par Goryunov) est mise en service au milieu des années quarante. Cette arme va reprendre l’affût à roues et à bouclier de la Maxim mais l’arme est naturellement différente et plus moderne.
Elle à été conçue pour pouvoir être produit en grand nombre. Son canon lourd est facile à changer et peut tenir pendant des tirs prolongés. Le tube est chromé ce qui à deux avantages : limiter l’usure et réduire les besoins en entretien. La SG-43 se distingue aussi par le choix du mode refroidissement, l’ai remplaçant l’eau.
Outre l’affût à roues, la SG-43 peut utiliser un trépied de conception plus classique et encore plus stable que l’affût à roues. Au cours du conflit une version améliorée du trépied permettra à la mitrailleuse d’être utilisée comme arme antiaérienne.
L’arme est testée intensivement en 1943 avec d’abord des tests officiels puis des essais en corps de troupes dans différents régiments avec douze armes de pré-série. Les essais sont concluants et l’arme est adoptée en novembre 1943.
La production commence presque aussitôt mais suite à un changement de priorité, toutes les Maxim modèle 1910 n’ont pas été remplacées en juin 1950 quand l’Allemagne et ses alliés attaquent. Globalement néanmoins les unités de première ligne ont perdu leurs vieilles Maxim pour de rutilantes SG-43.
Au cours du conflit une version modernisée est mise en production et donc en service. Baptisée SGM, elle se distingue par un canon plus lourd, plus simple à fabriqué et à changer, un mode d’alimentation permettant d’engager des bandes souples de 500 cartouches contre 200 pour la SG-43. La SGM va être aussi développée en une version spécialisée adaptée à l’usage à bord des véhicules blindés et des chars, version baptisée SGMT (T = Tankovy).
Durant le second conflit mondial l’arme à été utilisée par l’URSS, par l’Allemagne, la Finlande, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie. La deuxième guerre mondiale terminée, l’arme est massivement livrée aux pays du bloc communiste comme la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, l’Albanie en attendant la Yougoslavie.
Si la production cesse en URSS en 1961, elle va se poursuivre jusqu’à la fin des années soixante en Tchécoslovaquie et en Pologne, la Chine produisant l’arme sous licence jusqu’à la fin des années soixante-dix.
Le chiffre exact des SG-43/SGM produit est inconnu mais l’ordre est admis de plusieurs centaines de milliers d’armes. La carrière de la SG-43 s’achève en Russie à la fin des années soixante quand elle est remplacée par une nouvelle mitrailleuse, la PK plus proche de la mitrailleuse polyvalente allemande de la seconde guerre mondiale qu’une mitrailleuse moyenne «classique».
Cette arme à aussi été utilisée par d’autres états pas forcément communistes au sens strict. Ces pays ont soit utilisé cette arme lors des combats de la décolonisation ou ont reçu cette arme dans l’espoir qu’ils adhèrent à l’idéologie en vogue à Moscou.
On trouve ainsi dans cette catégorie l’Afghanistan, le Burundi, la république centrafricaine, Cuba, Chypre, le Congo-Brazzaville et le Congo-Kinshasa (armes chinoises), l’Egypte, l’Indonésie, l’Irak, la Libye, le Mali, la Mongolie, la Somalie, la Syrie, la Tanzanie, le Yemen et le Zimbawe.
Caractéristiques Techniques
Type : mitrailleuse moyenne
Calibre : 7.62mm Cartouche : 7.62x54mmR
Poids de la mitrailleuse vide : 13.5kg Poids de la mitrailleuse et de son affût sans munition 36.6kg
Longueur 1120mm Longueur du canon 719mm
Cadence de tir : 500 à 650 coups par minute
Portée maximale 1100m (effective) 1500m (maximale)
Fonctionnement : emprunt de gaz Alimentation : bandes souples de 200 cartouches
DshK M1938
Durant le premier conflit mondial toutes les mitrailleuses en service étaient des mitrailleuses moyenne d’un calibre allant de 6.5 à 8mm. Ce n’est qu’après guerre que l’idée d’une mitrailleuse lourde germa pour l’appui d’infanterie mais surtout pour lutter contre deux menaces majeures : le char et l’avion.
La RKKA n’échappe à la règle. En 1923 elle met au point une cartouche de 12.7mm inspirée de celle inventée par les américains quelques années plutôt (qui elle même s’inspirait de la cartouche de 13mm du fusil antichar allemand Mauser Gewehr-T). Je dis bien inspirée car si la cartouche de la Browning M-2 mesure 99mm de haut, la cartouche russe mesure 108mm de haut d’où sa désignation de 12.7x108mm.
Deux ans après est lancé le programme pour une mitrailleuse lourde. Cinq ans plus tard Degtyarev propose sa Degtyareva-Krupnokaliberny (DK), une mitrailleuse dont le fonctionnement était inspiré du fusil mitrailleur du même concepteur.
Cette arme affiche un certain nombre de défauts : canons difficiles à changer, bruit très important, faible capacité en munitions avec des chargeurs de trente coups. Shpagin améliore la mitrailleuse avec un système d’alimentation utilisant des bandes de 50 cartouches.
La nouvelle mitrailleuse entre en service sous le nom de Degtyareva-Shpagin-Krupnokaliberny en abrégé DshK 1938, les frontoviki la baptisant «douchka» (chérie).
Arme efficace mais lourde, elle était utilisée pour l’appui de l’infanterie et la défense aérienne à basse altitude. Elle était utilisée depuis un affût à roues qui pouvait se déplier donnant naissance à un trépied plus stable.
La mitrailleuse lourde était également employée à bord de véhicules qu’il s’agit de chars ou sur des camions. Pour la défense antiaérienne, la DshK M1938 était souvent employées en affûts doubles, triples voir quadruples.
Si au cours du conflit les performances des avions ont peu à peu déclassé les mitrailleuses, des mitrailleuses lourdes en nombre et bien placées pouvaient rendre difficile la vie des pilotes ennemis volant à basse altitude par exemple ceux assurant l’appui rapproché des troupes au sol.
Quelques armes ont été capturées par les allemands et les finlandais mais le manque de munitions rendait leur utilisation aléatoire. Au cours du conflit une version améliorée baptisée DshkM 1938/52 est mise en service. Elle remplace la version d’origine sur les chaines de montage à partir de 1952.
Le conflit terminé elle va être produite sous licence en Chine, en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Roumanie, en Yougoslavie, en Iran et au Pakistan.
L’arme est restée en service jusque dans les années quatre-vingt au sein de l’armée soviétique même si dès les années soixante, les mitrailleuses KPV en calibre 14.5mm ont été mises en service notamment sur les chars.
Cette arme à aussi été utilisé par d’autres pays comme l’Afghanistan, l’Albanie, l’Algérie, l’Angola,le Bangladesh, la Bulgarie, le Burkina Faso, le Burundi, le Camdoge, le Cameroun,le Cap Vert, la république centrafricaine, le Tchad, le Chili, le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa, Cuba, Chypre,l’Egypte,la Guinée Equatoriale,l’Erythrée,l’Ethiopie,le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau,la Hongrie,l’Indonésie,l’Irak, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Libéria, la Libye, Madagascar, le Mali,Malte,la Mongolie,le Mozambique, le Nicaragua,le Niger,le Nigeria, le Pakistan, le Pérou,le Rwanda,les Seychelles, la Sierra Léone,la Somalie,le Soudan,la Tanzanie,le Togo, l’Ouganda, le Yémen, la Zambie et le Zimbawe. A cela s’ajoute les républiques issues de l’implosion de l’URSS, de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie.
Caractéristiques Techniques
Type : mitrailleuse lourde
Calibre : 12.7mm Cartouche : 12.7x107mm
Poids de la mitrailleuse sans munitions 36kg Poids de la mitrailleuse et son affût à roues sans munitions 157kg
Longueur totale 1590mm Longueur du canon 1070mm
Portée maximale : (théorique) 2500m (efficace) 2000m Cadence de tir : 600 coups/minute
Alimentation : bandes souples de 50 cartouches
Fusils Antichars
PTRD-41
Le ProtivoTankovoye Ruzhyo Degtyaryova modèle 1941 (fusil antichar Degtyarev modèle 1941) est un fusil antichar tirant la puissante cartouche de 14.5x114mm.
Arme tirant au coup par coup, ce fusil est incapable de percer le blindage d’un Panther ou d’un Tiger mais peu le neutraliser en visant le moteur, les optiques voir un Borderfuhrer exposé en dehors de la tourelle. Voilà pourquoi certaines équipes de PTRD-41 furent sommairement exécutées sur le champ de bataille.
En ce qui concerne les chars et les véhicules plus légers il pouvait percer leur blindage et les détruire.
Au cours du conflit ce fusil antichar annonça les prémices du sniping lourd, le tir de précision lourd pour la destruction des points d’appui renforcés ou pour la neutralisation des sniper en milieu urbain.
Le développement de ce fusil commence en 1939 après la capture en Pologne de fusils antichar wzor modèle 1935, des fusils qui avaient prouvé leur efficacité au combat. Vassili Degtyarev s’est aussi inspiré du fusil antichar allemand Panzerbüchse 38.
Cette arme est présentée à l’été 1941. Les essais sont rapides et après quelques modifications pour la forme, la production est lancée. Les premières armes sont livrées en 1942, la production cessant en 1946 après la livraison de toutes les armes commandées.
Accompagné par le PTRS-41 (semi-automatique), le PTRD-41 est toujours en service en juin 1950 même si elle est en voie de déclassement. Elle va néanmoins rester en service jusqu’en 1960 quand les derniers fusils antichars sont retirés du service actif car obsolètes.
Des armes ont été capturées par les allemands, les finlandais, les hongrois et les roumains mais peu utilisés en raison du manque de munitions. Durant les conflits de la décolonisation, quelques PTRD-41 sont capturés par les français, les anglais, les portugais et les américains.
Le second conflit mondial terminé, des PTRD-41 sont livrés à la Bulgarie, aux communistes chinoises, à la Tchécoslovaquie et à la Pologne. La production totale est estimée à 140000 exemplaires.
Caractéristiques Techniques
Type : fusil antichar
Calibre : 14.5mm
Cartouche : 14.5x114mm
Poids : 17.4kg à vide
Longueur hors tout 2020mm Longueur du tube 1350mm
Portée maximale effective : 300m sur du personnel à découvert Portée maximale : 1000m
Performances : 35 à 40mm de blindage à 100m à incindence 0°
Alimentation : coup par coup
PTRS-41
Le ProtivoTankovoye Ruzhyo Simonov modèle 1941 est adopté à la même époque que le PTRD-41 mais fonctionne selon un principe différent à savoir un système semi-automatique, un chargeur de cinq coups alimentant le fusil qui tire la même cartouche que son collègue à savoir la 14.5x114mm.
Fonctionnant à l’emprunt de gaz, disposant d’un solide bipied et d’une crosse en bois il est néanmoins plus long et plus cher à fabriqué ce qui explique peut être pourquoi il n’à été produit à 72000 exemplaires soit quasi-moitié moins que son concurrent.
Par un étonnant détournement, le PTRS-41 dont le mécanisme s’inspirait du fusil semi-automatique de Simonov allait lui même donner naissance à un fusil automatique, le SKS-55 qui comme l’AK-57 utilisait la nouvelle cartouche de 7.62mm M.43 (7.62x39mm).
Ce fusil est toujours en service en juin 1950. Sa carrière est semblable à celle du PTRD-41 à savoir une utilisation d’abord comme fusil antichar puis comme fusil de sniping lourd. Il est retiré du service par l’armée rouge en 1965 mais sa carrière s’est poursuivie en Chine jusqu’en 1977 au moins. Durant le conflit quelques exemplaires ont été capturés et utilisés par les allemands.
Caractéristiques Techniques
Type : fusil antichar semi-automatique
Calibre : 14.5mm
Cartouche : 14.5x114mm
Poids à vide : 20.3kg
Longueur : (totale) 2100mm (canon) 1219mm
Fonctionnement : emprunt de gaz, court recul
Portée maximale effective : 800m Portée maximale théorique 1500m
Alimentation : chargeur de cinq coups
Autres armes antichars individuelles
Durant le conflit la RKKA à utilisé d’autres armes antichars pour compléter les fusils antichars alors en service.
L’Armée Rouge utilise des armes livrées par les alliées qu’il s’agisse de Bazooka américains, de PIAT britanniques voir même de grenades à fusil Brandt.
Des armes capturées sur les allemands (Panzerfaust, Panzerschreck) sont également utilisées, les premiers lance-roquettes soviétiques n’arrivant que juste à la fin du conflit et si ils ont été utilisés cela n’à été qu’au niveau anecdotique.