URSS (67) Armée de Terre (15)

Fusils

Mosin-Nagant M-1891 et dérivés

Fusil Mosin-Nagant 13

En 1877/78, les russes et les ottomans s’affrontent au cours d’un nouveau conflit. Durant ce conflit, les troupes russes encore armés de vieux fusils Berdan souffrent terriblement des troupes ottomanes qui étaient elles armées de fusils à répétition Winchester.

Ce retour d’expérience pousse la Russie à vouloir moderniser l’armement de son infanterie. Le développement commence en 1882 avec des recherches indigènes mais aussi l’évaluation d’armes étrangères comme le Lebel modèle 1886 obtenu par des voies semi-officielles.

Trois prototypes arrivent en finale en 1889. On trouve le projet du capitaine Mosin d’un calibre de trois lignes (7.62mm), celui du belge Léon Nagant avec un fusil de 3.5 lignes (9mm) et enfin le capitaine Zinoviev qui proposait lui aussi un fusil de 7.62mm.

Les projets Mosin et Nagant se détachent, ayant chacun leurs qualités et leurs défauts. C’est le projet Nagant qui est sélectionné mais l’armée impériale pousse pour faire adopter le projet de l’un des siens.

Léon Nagant n’étant pas homme à se laisser faire il menace la Russie d’un procès et d’une sérieuse amende. Pour éviter cela, un compromis est trouvé en combinant dans une nouvelle arme le canon et la culasse du Mosin avec le système d’alimentation de Nagant. Léon Nagant reçoit également le lucratif marché des lames-chargeurs, la Russie s’engageant à adopter son revolver (le futur modèle 1895).

La production est assurée par quatre sites, trois en Russie (Tula, Izhevsk,Sestrovyetsk) et le quatrième en France, la Manufacture d’Armes de Chatelleraut (500000 exemplaires).

L’arme connait son baptême du feu lors de la guerre russo-japonaise (1904/05). A cette époque 3.8 millions d’exemplaires étaient déjà sortis des usines de fabrication mais paradoxalement la majeure partie des unités déployées en Extrême-Orient étaient encore équipées de vieux fusils Berdan.

Durant le premier conflit mondial des commandes sont passées aux Etats-Unis, commandes qui ne seront pas toutes honorées ni même payées ce qui obligera le gouvernement américain à racheter les armes produites pour éviter la faillite des usines productrices.

Ces armes connues sous le nom de US Rifle 7.62mm model 1916 vont ainsi équiper la réserve, la Garde Nationale mais aussi les troupes qui furent envoyées en soutien des Blancs dans la guerre civile russe. Tirant la même munition que les fusils russe, le Mosin-Nagant made in USA n’allait pas manquer de munitions.

Naturellement des fusils de ce type furent capturés par les allemands et les austro-hongrois, nombre d’entre-elles étant livrées à la Finlande (cartouche 7.62x53mmR contre 7.62x54mmR initialement) tandis que d’autres étaient rechambrées dans d’autres calibres comme le 7.92x57mm Mauser (variantes polonaises et armes capturées par les allemands) ou le 8x50mmR Mannlicher (armes capturées par les austro-hongrois).

La production se poursuit durant la guerre civile russe, le fusil étant utilisé par les deux camps. La fabrication se poursuit sous le pouvoir soviétique dans des version modernisées, la première étant le modèle 1891 mod.30 qui se basait sur la variante destinée aux dragons (unité d’infanterie montée).

Le canon était réduit de 7cm, le système de visée en arshins est transformé en système métrique sans compter de mineures modifications. La production se poursuit en Finlande, le Mosin-Nagant étant le fusil standard de l’armée de ce pays nouvellement indépendant.

Le fusil était toujours en service en septembre 1939 quand éclate la guerre de Pologne. Il aurait du ensuite être remplacé par des fusils automatiques et semi-automatiques mais la production était insuffisante pour cela.

Voilà pourquoi de nouvelles variantes, les modèle 1938 et 1944 sont mises au point. Sur le plan technique, les modifications sont peu nombreuses mais on simplifie au maximum la production pour tenir compte de l’industrie de guerre.

La production continuait toujours à cadence réduite quand le second conflit mondial éclate et augmente après juin 1950 pour fournir la quantité colossale d’armes nécessaires à la guerre moderne. On estime à 48 millions le nombre de fusil produits de 1891 à 1956.

Durant le second conflit mondial, le Mosin-Nagant dans ses différentes versions fût utilisé pour les unités régulières, par les partisans mais aussi par les tireurs d’élite. Les allemands ont capturé des armes de ce modèle mais les ont surtout cédés à leurs alliés ou à des unités de recrutement local.

Le second conflit mondial terminé, le Mosin-Nagant dans ses différents versions à été rapidement remplacé par des fusils plus modernes. Ce n’était pas pour autant la fin de sa carrière, le vénérable fusil étant utilisé dans de nombreux conflits en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie.

D’autres pays ont mis au point des variantes locales plus ou moins modifiées comme l’Estonie, la Finlande, la Tchécoslovaquie, la Chine, la Hongrie, la Roumanie et la Pologne.

Les autres utilisateurs sont l’Afghanistan, l’Angola (irréguliers), le Bangladesh (irréguliers), la Bulgarie, le Cambodge, Cuba, Egypte, Indonésie (irréguliers), Irak, Laos, Lettonie,Lituanie, Mongolie,Népal,Philippines (armes américaines), Venezuela, Albanie, Autriche-Hongrie, Autriche, Ethiopie, Italie (armes austro-hongroises reçues en dommages de guerre), Japon (armes russes capturées), Yougoslavie, l’Espagne (république) et la Turquie sans compter les différents groupes irréguliers alimentés par différents trafiquants.

Caractéristiques Techniques

Type : fusil à répétition

Calibre : 7.62mm Cartouche : 7.62x54mmR

Poids : 4.06kg (modèle 1891) 3.9kg (modèle 1891/30) 3.4kg (modèle 1938)

Longueur hors tout 1302mm (modèle 1891) 1232mm (modèle 1891/30) 1019mm (carabines) Longueur du canon 800mm (modèle 1891) 728mm (modèle 1891/30) 508mm (carabines)

Portée maximale efficace : 500m (800m avec une optique)

Alimentation : magasins internes de cinq cartouches ou lame-chargeur de même capacité

Simonov modèle 1936 (AVS-36)

AVS-36 4.png

Le fusil AVS-36 (Avtomaticheskaya Vintovka Simonova 1936 model) est la première tentative soviétique pour obtenir un fusil automatique pour remplacer le vénérable Mosin-Nagant, toujours produit alors qu’il avait été conçu cinquante ans plus tôt !

Cette arme utilise l’emprunt de gaz et peut tirer en automatique ou en semi-automatique. Le canon est muni d’un système pour diminuer le recul et avec des chargeurs de quinze cartouches, il devait permettre au frontoviki de prendre le dessus sur les soldats ennemis qui possédaient encore des fusils à répétition. Comme toutes les armes de l’époque, le Simonov possédait une baïonnette et une version pour tireur d’élite avec lunette optique à également vu le jour.

Son concepteur Sergei Simonov à commencé ses travaux en 1930, un premier prototype apparaissant en 1931. Ce modèle était prometteur et en 1935 une compétition l’opposa à Fedor Tokarev.

Le fusil de Simonov est déclaré vainqueur et adopté sous le nom de fusil automatique Simonov modèle 1936, la nouvelle arme faisant sa première apparition lors de la parade du 1er mai 1938.

Hélas pour le soldat soviétique, l’AVS-36 révéla un grand nombre de défauts une fois en service avec des mécanismes internes compliqués et une architecture telle que cela favorisait l’ingestion de corps étrangers. Le système d’alimentation était perfectible et le frein de bouche censé stabiliser l’arme en tir automatique ne stabilisait rien du tout.

Voilà pourquoi la production de l’AVS-36 cessa dès 1940 après la sortie selon les sources de 65800 exemplaires. Une nouvelle compétition allait être lancée et qui allait aboutir à l’adoption d’une nouvelle arme, le Tokarev SVT-38 vite remplacé par une variante améliorée baptisée SVT-40.

L’arme à été employée contre le Japon lors des incidents de frontière en Mandchourie et en Mongolie, lors de la guerre d’hiver contre la Finlande. Les finnois capturèrent des armes de ce modèle mais connaissant les mêmes problèmes que les propriétaires d’origine ils n’en firent pas grand usage d’autant qu’ils capturèrent un certain nombre de SVT-40 nettement plus performants.

L’arme était encore en service en petit nombre en 1950 mais son utilisation durant le second conflit mondial fût de l’ordre de l’anecdote. Sergei Simonov allait se rattraper en mettant au point un fusil antichar (le PTRS-41) mais aussi la carabine SKS mise en service peut après la fin du second conflit mondial.

Caractéristiques Techniques

Type : fusil automatique et semi-automatique

Calibre : 7.62mm

Cartouche : 7.62x54mmR

Poids : 4.3kg

Longueur : 1.23m Longueur du tube 0.612m

Cadence de tir : 800 coups par minute

Portée maximale effective 600m

Alimentation : chargeurs de 15 coups

Tokarev SVT-40

SVT-38 4.jpg

Le Samozaryadnaya Vintovka Tokareva Obrazets 1940 goda (fusil automatique Tokarev modèle 1940) est le deuxième fusil russe automatique ou semi-automatique. Il va succéder au semi-réussi ou semi-raté AVS-36 avant d’être lui même remplacé après guerre par les carabines SKS et le fusil d’assaut Kalachnikov AK-57.

Les recherches russes en matière de fusil automatique et semi-automatique commencent au début des années trente avec deux hommes : Sergei Simonov et Fedor Tokarev.

Après des recherches menées de leur côté les deux armuriers reçoivent une demande officielle à partir de 1935. Après évolution de projets concurrents c’est le Simonov AVS-36 qui est sélectionné mais très rapidement des problèmes importants imposent le choix d’un nouveau fusil.

Simonov et Tokarev proposent de nouveaux projets. Cette fois Fedor Tokarev prend sa revanche quand son fusil est adopté sous la désignation de SVT-38. Le sieur Tokarev était ambitieux puisqu’il espérait pouvoir faire du fusil automatique Tokarev modèl 1938 le fusil standard de l’infanterie soviétique.

Les plans de production étaient particulièrement ambitieux, les autorités soviétiques prévoyant la production de 2 millions d’exemplaires par an ! La production commence à l’Arsenal de Tula en juillet 1939 suivit par celui d’Izmash à la fin de l’année.

Le SVT-38 fonctionnait à emprunt de gaz avec court recul et un piston situé sous le canon. Le plus souvent les armes soviétiques étaient solides et robustes pour résister au climat national, aux rudes conditions du combat mais également à un traitement rude de la part d’hommes pas toujours bien formés et équipés.

Le SVT-38 était au contraire une arme complexe et pas facilement démontable et nettoyable. Il possédait comme son prédécesseur une baïonnette et un chargeur de dix coups. A noter que le sommet du couloir d’alimentation était ouvert pour permettre d’utiliser les clips de cinq coups utilisés par les fusils Mosin-Nagant. Une variante pour tireurs d’élite est mise au point avec une lunette d’un grossissemment x3.5.

Le nouveau fusil automatique est utilisé dans la guerre d’Hiver en compagnie de son prédécesseur et connait des débuts difficiles. La production s’achève en avril 1940 après la sortie de 150000 exemplaires.

La production passe au Tokarev SVT-40. Il est plus léger, plus facile à produire et corrige les défauts relevés durant la guerre contre les finnois.

La crosse jusqu’ici en deux parties était remplacé par une crosse monobloc, une rainure est installée sous le tube pour récupérer les «corps étrangers». La fabrication était plus simple et plus rapide.

La production est lancée en juillet 1940 mais en dépit de ce lancement, la production du Mosin-Nagant continue car les fusils automatiques ne sortaient pas suffisamment rapidement pour remplacer tous les fusils à répétition de la RKKA.

Le Tokarev SVT-40 fût surtout utilisé au sein de l’infanterie de marine, des parachutistes et des meilleures unités de l’armée de terre (un peu comme en France où les premiers MAS-40 ont équipé les meilleurs régiments de l’armée de terre, laissant aux autres le MAS-36).

La production se poursuit jusqu’au conflit et même après. La production du SVT-40 continue aux côtés de variantes améliorées baptisées SVT-45 et SVT-49 mais ces variantes n’étaient pas fondamentalement différentes du fusil d’origine.

La production du trio SVT-40/45/49 s’arrête en janvier 1954. Les besoins sont couverts, de nouveaux modèles comme le Simonov SKS commence à pointer le bout de leur nez.

Les chiffres sont incertains mais on estime le nombre de fusils produits à 4.5 millions d’unités dont certains ont été réutilisés par l’Axe après leur capture. C’est ainsi que les allemands, les finlandais, les hongrois et les roumains ont utilisé plus ou moins temporairement le SVT-40 ce qui incita l’Allemagne à accélérer le développement d’un nouveau fusil.

Une variante automatique (AVT-40) et une variante carabine (SKT-40) furent mises au point mais après des essais décevants elles ne furent jamais produites en série.

Le conflit terminé la carrière du SVT-40 à été très courte, la carabine SKS et le fusil d’assaut AK-57 le remplaçant totalement courant 1959. Les unités de réserve l’ont utilisé jusqu’à la fin des années soixante. Quelques SVT-40 sont visibles en Russie en 2019 mais uniquement pour les gardes d’honneur.

Les immenses stocks accumulés sont liquidés pas forcément dans de bonnes conditions ce qui fait que nombre d’armes se sont retrouvés aux mains de guérillas et de groupes irréguliers présents partout dans le monde.

On à ainsi pu trouver des armes de ce type en Afghanistan, en Albanie, en Algérie, en Yougoslavie, à Cuba, en Tchécoslovaquie, en Egypre, en Hongrie, aux Philippines, en Pologne, en Roumanie et au Vietnam.

Caractéristiques Techniques

Type : fusil automatique et semi-automatique

Calibre : 7.62mm

Cartouche 7.62x54mmR

Poids à vide : 3.85kg

Longueur hors tout 1226mm longueur du tube 625mm

Portée maximale effective 500m (1000m avec une optique pour le tir de précision)

Alimentation : chargeurs détachables de 10 cartouches

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s