Artillerie
En guise d’avant-propos
Durant le premier conflit mondial l’artillerie à joué un rôle fondamental. Un seul exemple : 37 millions c’est le nombre d’obus tirés par les français et les allemands à Verdun, 37 millions de projectiles en dix-mois du 21 février au 16 décembre 1916 soit 3.7 millions d’obus par mois, six obus par soldat tué !
Pour obtenir la percée, les alliés comme les allemands n’ont de cesse d’augmenter la dose si je peux m’exprimer. Il faut toujours plus de canons et d’obusiers, des canons et des obusiers toujours plus gros, des obus toujours plus nombreux. L’industrie commande les offensives, une véritable mobilisation industrielle double la mobilisation des troupes et des chevaux.
Hélas pour les état-majors et surtout pour les troupes de première ligne, le feu de Wotan ne parvient pas toujours à couper les barbelés, à écraser les tranchées ennemies, à neutraliser ses maudites mitrailleuses. Pour ne rien arranger, les obus labouraient le sol, les trous d’obus se remplissaient d’eau rendant le déplacement de l’infanterie particulièrement pénible.
Le résultat ne se fait pas attendre : les pertes sont colossales, la percée parfois obtenue n’est jamais exploitée en raison d’une vitesse insuffisante l’exploitation n’est pas possible, les unités de cavalerie conservées au cas où montrant qu’elles appartenaient au passé.
Aux barrages massifs vont succéder des tactiques plus subtiles avec des préparations éclaires pour profiter du choc provoqué pour passer immédiatement à l’assaut. On invente le feu roulant avec un voir deux barrages qui collent au plus près les troupes au sol pour les couvrir et faciliter leur progression.
Durant le premier conflit mondial l’artillerie russe va vite connaître des difficultés d’approvisionnement en obus ce qui gêna les préparations précédent les offensives.
Quand aux canons ils étaient plutôt bons, certains comme le canon de 107mm Putilov furent à l’origine de canons étrangers, le Schneider 105L modèle 1913 étant directement issu du canon russe.

Canon de 107mm Putilov modèle 1910
Durant la guerre civile russe, l’artillerie est utilisée mais le combat lacunaire imposé par ce conflit ne permet pas la réalisation de tirs de barrages massifs.
Es-ce pour autant que l’artillerie est négligée par les penseurs militaires soviétiques ? Pas du tout, l’aviation comme l’artillerie ont leur place dans l’art opératif, dans les opérations en profondeur.
Comme nous le savons le front ennemi est vu comme un système composé de sous-ensembles reliés entre eux par des liaisons. Il faut casser ses liaisons mais surtout percer les premières lignes et pour cela l’infanterie comme les chars ou la cavalerie ont besoin de l’artillerie qui peut tirer par tous les temps alors que l’aviation est parfois clouée au sol par le mauvais temps.
De nombreuses pièces de tous calibres (76 à 280mm) vont être fabriquées par l’industrie soviétique même si la RKKA va longtemps conserver des pièces héritées de l’armée impériale. A ces canons vont s’ajouter des lance-fusées Katiouchas, un système d’arme entouré d’un tel secret qu’ils étaient officiellement appelés «mortiers de la Garde».
Sur le plan de l’organisation générale, l’artillerie est répartie entre le niveau régimentaires, entre le niveau divisionnaire, le niveau corps d’armée.
Au cours des années quarante, l’artillerie soviétique évolue en terme d’équipement avec le remplacement progressif des pièces de l’époque tsariste par des pièces modernes.

Obusier de 152mm ML-20
En ce qui concerne l’organisation, on trouve toujours des canons au niveau régimentaire (parfois remplacés par des mortiers lourds de 120mm), des canons de 76, des obusiers de 122mm et de 152mm au niveau divisionnaire et une artillerie de réserve au niveau du corps d’armée avec des pièces de 152, 203, 210 et de 305mm.
Une innovation est mise en place au printemps 1947 : la division d’artillerie. C’est une véritable Grande Unité censée opérer en bloc. Ce n’était donc pas un réservoir de moyens dans lesquels le commandement va puiser mais une unité destinée à forcer le front.
Outre les pièces tractées des canons automoteurs et des canons d’assaut vont être mis en service pour suivre les chars et l’infanterie portée (même si cette dernière resta handicapée par le manque de véhicules, obligeant les fantassins à monter sur les chars ce qui était particulièrement dangereux).
L’artillerie soviétique développe ses moyens de traction, sa capacité d’acquisition de cibles et de conduite de tir, bénéficiant pour cela de l’aide des alliés.
Si dans un premier temps les artilleries allemandes et soviétiques font jeu égal à partir du printemps 1952 l’artillerie de la RKKA surclasse son homologue teutonne.
Contrairement à ce que les généraux allemands ont écrit après guerre, l’artillerie soviétique ne l’à pas emporté uniquement en alignant plus de canons, plus d’obusiers, plus de roquettes mais aussi en ayant une utilisation habile et imaginative de l’artillerie.
Elle pouvait ainsi effectuer un barrage long et puissant comme durant le premier conflit mondial, des tirs de précision sur des cibles parfaitement repérés, un barrage puissant mais bref pour assommer l’ennemi voir un unique ou un double barrage roulant qui collait aux troupes amies sans compter bien évidemment le classique barrage simulé pour forcer l’ennemi à dévoiler ses batteries et à les écraser.
Le conflit terminé, l’artillerie russe rationalise son parc en ferraillant ou en cédant ses pièces les plus anciennes.
L’artillerie automotrice se développe mais l’artillerie tractée reste présente en nombre assez important. On trouve encore des lance-roquettes multiples mais aussi des missiles sol-sol dont certains seront ultérieurement chargés d’armes de destruction massive.
Son utilisation ne va pas évoluer avec la percée du front, l’appui-feu des troupes au sol et naturellement la contrebatterie pour faire taire canons et obusiers ennemis.
Les unités d’artillerie
-Au niveau régimentaire l’armée de terre soviétique dispose de pièces d’artillerie, des «canons d’infanterie» en quelque sorte, situation qu’elle partage avec l’Allemagne et le Japon alors que l’Italie, la France et la Grande-Bretagne préfèrent utiliser des mortiers lourds.

Canon d’infanterie de 76.2mm modèle 1927
Les régiments d’infanterie soviétiques disposent ainsi d’obusiers de 76mm modèle 1927, une arme honnête mais qui accusa rapidement le poids des ans. Progressivement le remarquable mortier de 120mm modèle 1938 à remplacer l’obusier de 76mm, une section de six mortiers remplaçant la batterie de quatre obusiers.
Même chose pour les régiments de cavalerie qui disposent d’une batterie d’artillerie composée de quatre canons de 76mm et de quatre canons de 45mm.
Si pour le premier la lutte antichar est une mission secondaire, pour le second c’est une mission prioritaire même si la présence d’obus explosifs permet à ce petit canon aussi efficace que maniable d’appuyer l’infanterie notamment dans le combat en localité.
-Au niveau divisionnaire, les divisions d’infanterie alignent un ou pour les plus chanceuses deux régiments d’artillerie équipés de canons de 76mm et d’obusiers de 122mm. Un temps il était prévu l’emploi d’obusiers de 152mm mais cette arme se révéla trop lourd pour cet échelon.
Au niveau de la division d’infanterie, de la division de cavalerie et de la division blindée on trouve également des canons d’assaut. Pour les DI, le canon d’assaut remplace les chars alors que pour les divisions moto-mécaniques il s’agit d’un ajout.

Obusier de 203mm M1931 (Br-4)
-Comme les autres belligérants, la RKKA possède une artillerie lourde de corps d’armée avec des obusiers de 152mm mais aussi d’impressionnants canons de 203 et des obusiers de 305mm _ces deux derniers montés sur des châssis chenillés qui les rendent iconiques_ . On trouvait également des «mortiers de la Garde», cette appellation cachait en réalité la présence de lance-roquettes multiples.
-La vraie différence entre l’artillerie soviétique et celle des autres pays c’est la présence de divisions d’artillerie. Deux seulement existent en septembre 1948 mais leur nombre est passé à six en juin 1950 (même si toutes ne sont pas pleinement opérationnelles).
Comme nous l’avons vu plus haut, il ne s’agit pas de réservoirs dans lesquels l’état-major puisait pour une mission particulière mais des unités constituées ayant une mission précise à savoir la rupture du front ennemi.
Les deux premières divisions d’artillerie alignaient trois régiments de vingt-quatre canons de 76mm, trois régiments de vingt obusiers de 122mm, deux régiments de dix-huit canons de 152mm et quatre régiments de 20 mortiers de 120mm soit un total de 248 pièces, une puissance de feu considérable.
Les divisions créées entre septembre 1948 et juin 1950 voit leur organisation évoluer avec la présence de deux régiments de vingt-quatre canons de 76mm, trois régiments de seize obusiers de 122mm, deux régiments de dix-huit canons de 152mm, deux régiments de vingt mortiers de 120mm, un régiment de vingt-quatre canons d’assaut SU-122 et un régiments de mortiers de la garde. Cela nous donne un total de 204 pièces d’artillerie et vingt-quatre lance-roquettes multiples.
Sur le papier le nombre de pièces diminue mais sur le terrain ce format se révélera plus maniable que le format initial. Voilà pourquoi toutes les divisions d’artillerie vont suivre cette organisation.
Artillerie antichar
En guise d’avant-propos
C’est une anthième de l’histoire militaire : dès qu’une arme apparaît on cherche la parade, la riposte pour contrer cette nouvelle arme. Le char de combat n’échappe pas à la règle.
Les allemands qui ont été les premiers confrontés élargissent les tranchées, amènent à proximité des premières lignes des pièces de campagne et inventent le fusil antichar avec le Mauser Gewehr-T.
Les russes ne sont pas confrontés au char durant le premier conflit mondial pour deux raisons : ils sont hors jeu dès 1917 et surtout leurs ennemis germano-austro hongrois ne possèdent pas de chars.
La guerre civile russe voit bien l’engagement de chars mais en trop petit nombre pour imposer la création d’unités antichars dédiées au sein des armées blanches comme au sein des armées rouges.
Dans l’immédiat après guerre la défense contre les tanks est prise en compte par les penseurs soviétiques tout simplement parce qu’intégrant pleinement le char dans leur «art opératif» et leurs «manœuvres dans la profondeur» ils anticipent sur le fait que l’ennemi pourrait faire payer.
D’où l’importance d’équiper les unités de mêlée de moyens antichars. On trouve d’abord des fusils antichars mis en œuvre par l’infanterie mais si ces armes étaient efficaces contre les premiers blindés à la protection plus symbolique que réelle, ils sont déclassés par l’arrivée de tanks mieux protégés.
Certes ces fusils d’un calibre allant selon les pays de 7.92 à 20mm peuvent neutraliser un char en visant ses optiques, les chenilles ou les différentes trappes mais c’est tout sauf une garantie de réussite. Voilà pourquoi les fusils antichars étaient souvent utilisés comme les véhicules légers, les camions et les autos blindées.
Au fusil antichar succède le canon antichar, une pièce le plus souvent légère et maniable d’un calibre allant de 25 à 57mm avec quelques calibres iconiques (37 et 47mm). Ces canons sont eux aussi peu à peu déclassés et incapables de neutraliser les chars les plus lourds.
Cela laissait l’infanterie fort démunie en l’absence de blindés amis. Les soviétiques équipèrent leurs divisions d’infanterie de canons d’assaut pour assurer une protection antichar minimal mais cela ne remplaçait pas un canon ou une arme antichar individuelle.
Durant le conflit les américains livrèrent des Bazooka à la RKKA qui réutilisa également Panzerschreck (lui même issu de bazooka capturés copiés) et Panzerfaust, cette arme antichar consommable devenant avec l’AK-57 Kalachnikov le symbole des guérillas du monde entier.
A la fin du conflit, fusils et canons antichars sont clairement obsolètes. Les canons d’assaut jouent un rôle important dans la protection et l’appui de l’infanterie et ce jusqu’à leur remplacement par des véhicules à roues ou chenillés disposant de missiles antichars capables de détruire les blindés les plus puissants.
L’infanterie va également bénéficier de la généralisation d’armes antichars individuelles, des lance-roquettes efficaces contre les blindés et les chars légers mais aussi des missiles antichars filoguidés qui permettent en théorie à l’infanterie de détruire tout blindé se présentant face à elle ce qui fera dire à certains «experts» que le char de combat était bon pour le musée.
Les unités antichars de l’armée de terre russe
Quand éclate le second conflit mondial, les unités antichars de la RKKA sont intégrées au niveau régimentaire avec une section de canons de 37 et de 45mm dans chaque régiment d’infanterie.
Même après le déclassement de ces canons dans la lutte antichar, ils sont restés en service car capable de détruire des blindés légers, d’immobiliser un char lourd avec un coup heureux mais aussi d’assurer l’appui-feu avec des obus explosifs très efficaces notamment en combat urbain.
Les divisions de fusiliers disposent au début de la décennie 1940 d’un bataillon mixte antiaérien/antichar alors que la division du modèle précédent possédaient une compagnie antichar et une compagnie antiaérienne.
Il est organisé en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies antiaériennes (une équipée de canons de 25mm et deux de 37mm) et trois compagnies antichars équipées de canons de 37 ou de 45mm (deux) et de 76.2mm (une compagnie).
Ce bataillon va évoluer moins dans ces structures que dans son équipement. Certaines compagnies antiaériennes vont recevoir des affûts doubles, triples ou quadruples montés sur camions (soviétiques ou américains) alors que les compagnies antichars vont voir leur équipement modifié avec toujours une compagnie légère équipé de canons de 45mm mais et une compagnie équipée de chasseurs de chars à canons de 76.2mm et pour les plus chanceux de 85mm ou de 100mm.

SU-76
A cela s’ajoute le remplacement des chars par des canons d’assaut de différents modèles (SU-76, SU-122 voir SU-152) qui offraient un double avantage : une protection antichar et un appui-feu, certaines divisions d’infanterie ayant une flotte mixte permettant de faire si je puis dire du cousu main.

SU-152
En ce qui concerne la cavalerie, chaque régiment monté disposait d’une batterie d’artillerie équipée de quatre canons de 76mm et de quatre canons de 45mm. Si les premiers pouvaient être utilisés contre les chars, seuls les canons de 45mm étaient dédiés à la lutte contre les blindés avec toutes les limites que l’on connait face aux chars lourds.
Les divisions de chars et les divisions motorisées disposent d’un bataillon de canons d’assaut (appui-feu et secondairement la lutte antichar), un bataillon de chasseurs de chars et un bataillon antichar tracté.
Les divisions aéroportées disposaient d’une compagnie antichar et d’une compagnie antiaérienne.
Durant le second conflit mondial, des divisions antichars sont mises sur pied sur le modèle des divisions d’artillerie. Deux puis six divisions sont créées, le projet de mettre sur pied six autres divisions de ce type se heurtant au manque d’effectifs.
Chaque division antichar dispose d’un état-major, de services, d’une compagnie de reconnaissance, de deux régiments d’artillerie antichar tractée (canons de 57mm, canons de de 85mm et/ou100mm) et de deux régiments de chasseurs de chars SU-85 et/ou SU-100.
Ces divisions créées pour la guerre n’ont pas survécu à cette dernière.
Artillerie antiaérienne
Avant-propos
A peine dix ans après son apparition, l’avion devient un vecteur militaire d’abord pour la reconnaissance et l’observation avant de passer à la chasse, au bombardement et à l’attaque au sol.
Dans un premier temps la riposte, la parade fût passive avec un camouflage et une dissimulation aux yeux de l’ennemi. Cela marchait pour contrer les opérations de reconnaissance et d’observation mais pas pour le reste, les balles et les obus, les cartouches et les roquettes se moquaient bien du camouflage.
Il fallait donc riposter. Les premières armes antiaériennes furent d’abord des mitrailleuses pointées en direction du ciel avec des affûts plus ou moins bricolés mais aussi des canons médians d’un calibre proche de 75mm.
Dans l’immédiat après guerre on continua à disposer de canons médians dont le calibre augmenta (de 75/77mm on passa au 84mm en Angleterre, au 90mm en France et en Italie) alors que les mitrailleuses légères étaient largement déclassées au profit d’abord de mitrailleuses lourdes mais surtout de canons légers à tir rapide.
L’Armée Rouge n’échappe à la règle et ne se distingue pas vraiment sur le plan technique comme sur le plan tactique. Elle va utiliser des mitrailleuses lourdes, des canons légers de 25 et de 37mm mais aussi des pièces lourdes de 85mm.
L’essentiel des pièces sont tractées mais très rapidement pour ne pas dire tout de suite des pièces auto-mouvantes et automotrices sont créées pour protéger notamment les chars.
En ce qui concerne les unités comme nous le verrons il y à des unités intégrées aux divisions de combat mais aussi des unités indépendantes avec des régiments antiaériens indépendants, des brigades antiaériennes indépendantes et quelques batteries antiaériennes indépendantes à l’existence souvent éphémère.
A la fin du conflit les mitrailleuses légères comme lourdes sont totalement déclassées pour contrer les avions. Les canons légers sont encore efficaces à basse altitude en multipliant les tubes (affûts doubles, quadruples voir plus) mais pour la haute altitude les canons de 85, de 100 et de 130mm _ce dernier canon est issu de la marine_ commencent à être déclassés.
Certains pensent que la DCA est condamnée à la disparition surtout à l’heure de l’atome mais l’apparition du missile sol-air va rendre la défense contre-avions encore valable face aux bombardiers nucléaires volant à des altitudes hors de portée des canons antiaérien mais ceci est une autre histoire.
Les unités de DCA de l’Armée Rouge
Dès l’origine les penseurs militaires soviétiques prennent en compte la menace aérienne ce qui ne sera pas toujours le cas dans d’autres armées.
C’est ainsi que les divisions de fusiliers disposent au début des années trente d’une compagnie de mitrailleuses antiaériennes. Les armes en question sont les vénérables Maxim modèle 1910 et modèle 1910/30 montées en affûts quadruples.

Affût quadruple Maxim
Si au début des années trente ce système peut s’avérer relativement efficace, l’augmentation exponentielle des performances des avions de combat (vitesse, altitude mais aussi protection) rend bien vite les mitrailleuses d’infanterie inefficaces dans cette mission.
Tous les fantassins comprendront rapidement que face à un bombardier, un chasseur ou encore un chasseur-bombardier, le plus efficace était de se planquer plutôt que de tenter de l’abattre avec une rafale de mitrailleuse ou de fusil mitrailleur.
Une décennie plus tard cette compagnie de mitrailleuse antiaérienne à disparu au profit d’un bataillon mixte antiaérien/antichar.
Il est organisé en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies antiaériennes (une équipée de canons de 25mm et deux de 37mm) et trois compagnies antichars équipées de canons de 37 ou de 45mm (deux) et de 76.2mm (ou de 85mm) (une compagnie).
Ce bataillon va évoluer moins dans ces structures que dans son équipement. Certaines compagnies antiaériennes vont recevoir des affûts doubles, triples ou quadruples montés sur camions (soviétiques ou américains) alors que les compagnies antichars vont voir leur équipement modifié avec toujours une compagnie légère équipé de canons de 45mm mais et une compagnie équipée de chasseurs de chars à canons de 76.2mm et pour les plus chanceux de 85mm.

Canon antiaérien de 85mm
Cette mutation concerne les divisions de fusiliers modèle 1945, les divisions de fusiliers modèle 1940 disposent de moyens réduits avec une compagnie antiaérienne équipée de 32 canons antiaériens légers tractés (généralement des canons de 25 et de 37mm mais on trouve également des unités homogènes) et une compagnie antichar équipée de 24 à 36 canons de 45 ou de 57mm.
Certaines divisions passant au modèle 1945 elles reçoivent donc le bataillon mixte antichar/antiaérienne mais certaines vont rester jusqu’au bout sur ce modèle. Seul changement l’équipement avec le remplacement d’une partie des pièces antiaériennes tractées par des pièces autoportées tandis que les canons antichars étaint parfois remplacés par des canons d’assaut et/ou des chasseurs de chars.
Les divisions de montagne qui comme les divisions aéroportées doivent veiller à ne pas prendre trop de poids ne possèdent qu’une compagnie antiaérienne équipées de pièces légères tractées de 37mm mais le plus souvent de 25mm pour des questions de poids.
Cette situation n’évolue pas vraiment en raison du type de milieu dans lequel une division de montagne évolue (quant à la division aéroportée elle doit par sa mise en œuvre par voie aérienne veiller à ne pas prendre trop de poids).
Durant le conflit néanmoins, certaines divisions engagées sur un front plat ou sur la durée ont pu voir leurs moyens antiaériens renforcés par l’envoi de moyens conservés en réserve par le corps d’armée, l’armée voir le front.
Les divisions de cavalerie disposent d’un bataillon d’artillerie antiaérienne avec une batterie de huit canons de 76.2mm et deux batteries de mitrailleuses contre-avions. Le régiment de cavalerie dispose lui d’une batterie antiaérienne avec trois canons de 37mm et trois affûts quadruples de mitrailleuses Maxim.
En ce qui concerne les divisions moto-mécaniques, les corps mécanisés disparus en 1939 (et rebaptisés corps de tank au moment des Grandes Purges) disposaient dans chaque brigade d’un peloton antiaérien intégré au bataillon d’infanterie motorisé.
Dans les corps mécanisés modèle 1940 composés de deux divisions de chars (ou blindées) et d’une division motorisée, on trouvait en ce qui concerne les divisions de chars outre un bataillon de canons d’assaut et un bataillon de chasseurs de chars, un bataillon antichar tracté composé de canons de 45 et de 76.2mm (voir pour certains de 85mm), un bataillon mixte de reconnaissance et un bataillon antiaérien.
Ce dernier était organisé en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, deux compagnies antiaériennes légères équipées de canons de 25 et de 37mm montés sur camions et deux compagnies antiaériennes lourdes avec pièces tractées de 76.2 et 85mm, certains bataillons recevant le nouveau canon de 57mm S-60 mais son utilisation durant le second conflit mondial à été secondaire voir anecdotique.
Les brigades de chars indépendantes disposent d’une compagnie antiaérienne disposant de douze à vingt-quatre canons de 25 ou de 37mm montés sur camions ou tractés.
A ces unités antiaériennes intégrées aux unités de mêlée s’ajoutent des unités indépendantes avec des brigades, des régiments et même des batteries antiaériennes indépendantes.
Un mot rapide sur ces batteries indépendantes équipées de canons lourds de 85mm, de 100 voir pour certaines de 130mm. Déployées autour des villes elles sont transférées à l’automne 1951 au commandement de la défense aérienne qui dépend de la VVS. La RKKA à eu le projet de recréer des batteries indépendantes mais ce projet n’à jamais (re)vu le jour.
Des régiments indépendants sont créés pour fournir aux corps d’armées une défense des zones arrières (postes de commandement, plots logistiques, lieux de maintenance) mais aussi pour fournir des moyens supplémentaires aux unités de combat au cas où l’aviation soviétique ne serait pas capable soit d’obtenir la maîtrise de l’espace aérien ou du moins d’obliger l’aviation ennemie à lutter pour la dite maîtrise.
Des brigades créés à l’automne 1948 sont au nombre de douze quand les allemands envahissent l’URSS. Elles sont organisées en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, une compagnie de transmissions, une compagnie de reconnaissance motorisée et des services.
Sa force vive se compose de deux régiments antiaériens lourds équipés de canons de 85mm ou de 100mm (généralement les régiments sont homogènes au niveau de l’équipement mais parfois certains régiments sont mixtes) mais aussi de deux régiments antiaériens légers, des régiments motorisés ou tractés.
Après guerre les structures n’évoluent pas vraiment, seul l’équipement se modernise avec le retrait des armes obsolètes et leur remplacement par des armes plus modernes.