URSS (5) Histoire et Géopolitique (4)

La Russie, la Révolution et l’Empire

La première coalition

Quand ont lieu les premiers événements de la Révolution Française les élites européennes se montrent plutôt favorables. Après tout cela ne semble être qu’une puissante volonté réformatrice, une extension du despotisme éclairé du 18ème siècle.

Très vite cependant la radicalisation des révolutionnaires inquiète, terrifie les élites européennes poussant les différents états européens à s’unir pour contrer une révolution bien décidée à exporter ses idées par les armes.

La Russie de Catherine II n’échappe pas à la règle. Elle va donc participer à la première coalition (1792-1797), coalition qui oppose la France à l’union de la Grande-Bretagne, du royaume de Piémont-Sardaigne, de l’Espagne, du royaume de Naples, de la Prusse, du Saint-Empire Romain Germanique, du royaume de Bohème-Moravie, des Provinces-Unies, du Portugal et de la Russie qui ne rejoint la première coalition le 28 septembre 1795 mais les troupes russes n’interviennent pas directement dans le conflit.

Paul 1er, Pierre III même combat

Paul 1er (1796-1801) 24.jpg

Paul 1er, empereur de Russie de 1796 à  1801

Le 17 novembre 1796, Catherine II meurt après trente-quatre années de règne. A la fin de sa vie elle avait sérieusement songé à déshériter son fils Paul Petrovitch alors âgé de trente-deux ans au profit de son petit-fils Alexandre né en 1777.

Elle meurt avant d’avoir rendu publique sa décision et une fois décédé, son fils s’empresse de détruire tous les papiers le déshéritant.

C’est le début d’un règle particulièrement court qui va durer à peine quatre ans, Paul 1er renouant avec les mannes de son père même si on peut émettre des doutes sérieux sur sa légitimité.

Paul est né le 1er octobre 1754 à Saint-Petersbourg. Sa filiation à toujours été incertaine, son père pouvait aussi bien être l’empereur Pierre III ou Saltykov l’amant de sa mère.

Privé très tôt de l’affection de sa mère il ne développa aucun lien particulier avec Catherine. Quand en plus l’impératrice refuse de lui accorder la moindre parcelle de pouvoir, on comprend qu’un fossé de rancœur se soit peu à peu dressé entre la mère et le fils.

Marié deux fois, sa deuxième épouse Maria Fedorovna (née Sophie-Dorothée du Wurtemberg) va lui donner dix enfants dont deux empereurs, Alexandre futur Alexandre 1er et Nicolas futur Nicolas 1er.

Une fois au pouvoir, le nouvel empereur veut tourner le dos à la politique de sa mère tant sur les plans intérieurs qu’extérieurs.

Sur le plan intérieur il impose le retour à la primogéniture mâle pour la succession, libère un certain nombre de prisonniers politiques et tente de domestiquer une noblesse que Catherine II avait ménagé.

Sur le plan extérieur, Paul 1er rejoint la deuxième coalition (1798-1802), une coalition qui réunit la Grande-Bretagne, la Russie, l’Autriche, le royaume de Naples, le Portugal, la Suède et l’empire ottoman.

Cette deuxième coalition à pour origine l’expédition d’Egypte lancée par la France qui inquiète l’empire ottoman mais aussi la Russie qui à aussi des intérêts dans la région. Les deux pays signent un traité d’assistance le 23 décembre 1798, ouvrant les ports et les détroits turcs aux navires russes. Les navires russes s’emparent des îles Ioniennes.

D’autres pays se joignent au duo russo-turc, l’Europe s’embrase à nouveau, chaque pays espérant tirer de précieux gains de ce conflit. A la différence de la première coalition, les différents coalisés décident de coordonner leur action. Même Louis XVIII est mis dans la confidence pour permettre l’utilisation des réseaux royalistes implantés en France.

Le plan est complexe puisqu’il prévoit le transport d’une armée russe par les britanniques pour attaquer les français en Hollande. Des armées autrichiennes doivent attaquer en Allemagne et en Suisse, en direction du Rhin, des armées russes autrichiennes et turques doivent chasser les français. Last but not least des insurrections doivent faciliter la progression des coalisés à l’étranger mais également en France. A terme l’Ancien Régime doit être rétablit.

Dans un premier temps les français cumulent les défaites en raison d’un rapport de forces défavorable et un encerclement stratégique. La France va être sauvée par les divergences de vue entre coalisés notamment entre les autrichiens et les russes, ces derniers progressant beaucoup trop en Italie et en Méditerranée.

La France du Directoire se ressaisit et repousse les austro-russes. C’est la défaite de trop pour Paul 1er qui impute les revers à la mauvaise volonté autrichienne, la Russie choisissant de se retirer de la coalition.

Celle-ci va se désagréger, les paix de Lunéville et d’Amiens permettant le retour à la paix pour très peu de temps.

Entre-temps le 24 mars 1801, l’empereur Paul 1er est renversé et assassiné par un complot ourdi en faveur de son fils Alexandre qui devient l’empereur Alexandre 1er. Le 10 octobre 1801 le traité de la Paix permet à la Russie de récupérer les îles Ioniennes.

Alexandre 1er, l’empereur de Sainte Alliance

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Alexandre 1er empereur de Russie de 1801 à 1825

Alexandre Pavlovitch Romanov est né à Saint-Petersbourg le 23 décembre 1777. C’est le fils de Paul Petrovitch futur Paul 1er et de sa deuxième épouse, Maria Fedorovna (née Sophie-Dorothée du Wurtemberg).

Imprégné par son précepteur d’idées libérales il est bien plus proche intellectuellement parlant de sa grand-mère que de son père. Tiraillé entre les deux, il développera un vrai sens de la dissimulation qui lui sera très utile une fois au pouvoir.

Le 24 mars 1801 son père est assassiné par un complot auquel il était visiblement étranger ce qui ne l’empêchera pas de ressentir un vrai sentiment de culpabilité.

Une fois au pouvoir, Alexandre 1er renoue avec la politique libérale de sa grand-mère. Intelligent et cultivé il manque de caractère. Indécis, il hésite beaucoup ce qui exaspère ses plus proches soutiens. En somme c’est toutes proportions gardées une sorte de Louis XVI russe.

Sur le plan de la politique intérieure, Alexandre 1er s’essaye à un projet de constitutionalisation, donne au Sénat un droit de remontrance mais échoue à abolir le servage.

C’est surtout les affaires militaires et diplomatiques qui vont marquer le long règne d’Alexandre 1er (1801-1825) avec notamment une lutte sans merci contre Napoléon 1er, la courte période d’alliance (1807-1812) étant une alliance contrainte et forcée.

Si de 1801 à 1804 Alexandre 1er reste observateur de la montée en puissance de Napoléon Bonaparte, l’assassinat du duc d’Enghien («Pire qu’un crime une faute») le faisant basculer dans le camp des ennemis du futur empereur.

Cela commence dès 1805 avec la mise en place de la troisième coalition, trois ans seulement après la signature du traité d’Amiens (1802) qui permettait le retour à la paix en Europe après dix ans de conflit quasiment interrompus.

Le conflit à repris dès 1803 entre Paris et Londres. Si la paix à été faite sur les plans politiques et militaires, sur le plan politique c’est toujours si j’ose dire la guerre puisque la France continue de fermer ses ports au commerce britannique chose que Britannia ne peut accepter.

Le conflit franco-britannique est essentiellement naval et prépare la guerre qui va reprendre sur le continent européen à partir de 1805 quand la coalition se met sur pied. Outre la Grande-Bretagne, on trouve l’Autriche, la Russie, la Suède et le Royaume de Naples.

Le 11 avril 1805, le traité de Saint-Petersbourg est signé entre La Grande-Bretagne et la Russie. Ces deux puissances ont pour objectif de libérer le Hanovre (le roi d’Angleterre est également roi de Hanovre), l’indépendance de la Hollande (la république batave est un état satellite de la France) et de la Suisse (la confédération helvétique à cédé la place à une république helvétique satellite de la France), le rétablissement du roi de Sardaigne sur le Piémont (qui à été annexé à la France),l’évacuation de la péninsule italienne par les troupes françaises, la mise en place d’un «cordon sanitaire» contre la France. Comme souvent c’est la Grande-Bretagne qui va payer cette coalition.

Dans un premier temps l’Autriche est réticente. Elle ne bascule que le 16 juin 1805 après la création du royaume d’Italie par la France. La Suède arrive le 30 octobre mais la Prusse courtisée par les deux camps préfère rester neutre.

De son côté la France peut compter sur l’alliance de la Bavière, de la Bade, du Wurtemberg mais aussi de l’Espagne.

L’armée française rassemblée au camp de Bologne pour une hypothétique invasion de l’Angleterre rallie à marche forcée le Rhin puis l’Europe centrale. A ces 183000 hommes s’ajoute 50000 hommes venus d’Italie. Ces 233000 hommes vont s’opposer à une coalition qui peut aligner sur le papier 447000 hommes.

La Grande Armée franchit le Rhin pius le Main, le général autrichien Mack battu à Elchingen capitule à Ulm le 19 octobre 1805. Si les autrichiens étaient quasiment hors-jeux, les russes de Koutouzov étaient encore là.

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Koutouzov

Le 21 octobre 1805, la bataille de Trafalgar est un désastre pour les franco-espagnols et un triomphe pour l’amiral Nelson qui mortellement blessé ne peux savourer le triomphe d’une éclatante victoire.

L’annonce de la victoire de Trafalgar entraîne l’arrivée du royaume de Naples dans la troisième coalition tandis que la Prusse se prépare à la rejoindre.

La bataille décisive à lieu en Moravie dans un lieu appelé à entrer dans la postérité : Austerlitz. Le 2 décembre 1805 le génie tactique de Napoléon permet à une Grande Armée inférieure en nombre de remporter une victoire décisive dans cette bataille aussi connue sous le nom de «bataille des trois empereurs», Napoléon 1er couronné un an plus tôt jour pour jour affrontant Alexandre 1er et François II.

Les russes se replient en Pologne, l’Autriche demandant la paix. L’armistice est signé le 6 décembre suivit d’une paix avec la Prusse qui à reculé in-extremis (traité de Schönbrunn 15 décembre 1805) et d’une paix avec l’Autriche, la paix de Presbourg le 26 décembre 1805 qui voit la perte d’un grand nombre de territoires et surtout quelques mois plus tard la fin du Saint-Empire Romain Germanique et la création de la Confédération du Rhin.

La Grande-Bretagne et la Russie restent en guerre. Quand au Royaume de Naples il allait subir les foudres napoléoniennes, les bourbons étant chassés de la péninsule, ne devant leur domination sur la Sicile qu’à la protection de la Royal Navy. Joseph Bonaparte remplace Ferdinand IV à Naples.

Dans ces conditions la formation d’une quatrième coalition ne tarde pas. Elle naît le 1er octobre 1806 avec l’alliance de la Grande-Bretagne, de la Russie, de la Suède et de la Prusse, cette dernière refusant la création le 12 juillet 1806 de la Confédération du Rhin qui fait pencher le centre de gravité de l’Allemagne en direction de Paris.

Les prussiens entrent en guerre très rapidement, traversant la Saxe obligeant Dresde à rallier contraint et forcée la coalition. Après une première défaite le 10 octobre à Saalfeld, ils sont mis en déroute en deux batailles simultanées, deux armées prussiennes étant écrasés à Iena et à Auerstaedt le 14 octobre 1806.

Napoléon 1er rentre à Berlin le 27 octobre 1806 mais Frédéric-Guillaume III aiguillonné par l’énergique reine Louise de Prusse refuse de signer l’armistice proposé par l’empereur des français. La guerre se poursuit l’année suivante avec un affrontement franco-russe qui se termine par deux défaites pour l’armée russe, la bataille d’Eylau (8 février 1807) et enfin celle de Friedland (14 juin 1807).

Cette fois Saint-Petersbourg est contraint de signer la paix. Ce sont les traités de Tilsitt signés du 7 au 9 juillet 1807 qui mettent fin à la quatrième coalition, démembrent la Prusse et tisse les bases d’une alliance franco-russe, une alliance pleine de sous-entendus et de non-dits.

Si la Russie se tient à l’écart de la cinquième coalition(1808-1809), elle participe pleinement à la sixième coalition et pour cause puisque cette nouvelle phase d’un conflit ayant débuté en 1792 à pour cœur la Campagne de Russie, le début de la fin pour l’empereur des français.

Cette sixième coalition regroupe la Grande-Bretagne et la Russie bientôt rejoints par la Prusse, la Suède, l’Autriche et des états allemands, coalition qui va affronter la France, le royaume d’Italie, le Danemark et des états allemands.

2.5 millions de soldats vont participer aux différents batailles de ce conflit avec des batailles aussi célèbres que celles de Smolensk, de la Moskova, de Lützen, de Dresde ou encore celle de Leipzig entrée dans l’histoire comme la «bataille des nations».

Depuis 1807 la Russie est officiellement alliée de la France mais cette alliance est une alliance de façade tant les désaccords sont nombreux entre Paris et Saint-Petersbourg. La principale pierre d’achoppement est le refus de la Russie de fermer ses ports au commerce britannique, d’appliquer le blocus continental.

La Grande Armée s’ébranle direction la Russie. C’est une véritable armée européenne car sur les 680000 hommes on ne compte que 450000 français, le reste étant composé d’autrichiens, de 95000 polonais, 90000 allemands (24000 bavarois, 20000 saxons, 20000 prussiens, 17000 westphaliens plus de petits contingents rhénans), 25000 italiens, 12000 suisses, 4800 espagnols, 3500 croates, 2000 portugais ainsi que des contingents néerlandais et belges. Ai-je besoin de préciser que tous ces contingents ne sont pas fiables et traînaient des pieds pour cette opération ?

Les russes refusent la bataille, échangeant de l’espace contre du temps, appliquant la politique de la terre brûlée pour priver la Grande Armée de tout à une époque où une armée vit sur le pays.

Le 12 septembre 1812 la bataille de la Moskova est indécise, les pertes sont lourdes dans les deux camps, les russes se repliant, laissant Moscou à l’ennemi, les français y entrant le lendemain.

La ville est incendiée, privant les soldats de Napoléon d’abri alors que l’hiver est particulièrement proche. Quand l’ordre de retraite est donnée, l’hiver s’est abattu, transformant la retraite en véritable Anabase.

Le froid et les raids cosaques provoquent des pertes abominables. Sur les 600000 hommes entrés en campagne quelques mois plus tôt quelques dizaines de milliers (environ 80000 hommes) franchissent la Bérézina qui contrairement ce que croit la sagesse populaire est moins une défaite française qu’une victoire.

Les différents royaumes et pays d’Europe humiliés pendant des années par «l’ogre corse» relèvent la tête, reprenant la guerre contre la France. Si les victoires alliées de Bautzen et de Lutzen ne sont pas décisives, celle de Leipzig en octobre 1813 est décisive.

Cette «bataille des nations» voit 180000 français s’opposer à 300000 russes, autrichiens, prussiens et suédois, les saxons trahissant la France sur le champ de bataille. Cette défaite française est décisive et annonce mal la suite des opérations. Le bilan humain est terrifiant avec 10000 tués et blessés.

En 1814 c’est la campagne de France. Face aux coalisés supérieurs en nombre, Napoléon à la tête d’une armée composée essentiellement de jeunes recrues pleines d’ardeur mais inexpérimentées (les fameuses «Marie-Louise») remporte bien des batailles (Champaubert, Montmirail, Montereau) mais ce sont des victoires tactiques qui ne font que retarder l’inévitable.

Après la trahison de Marmont et la reddition de Paris, Napoléon 1er n’à d’autre choix que d’abdiquer le 6 avril 1814 pour lui et pour son fils le petit roi de Rome né en 1811. Trois jours plus tôt, le Sénat avait voté la déchéance de l’empereur.

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Arthur Wellesley, duc de Wellington

Les alliés occupent Paris le 31 mars 1814, la dernière bataille de la campagne ayant lieu le 10 avril à Toulouse entre les troupes de Wellington et les troupes françaises de Soult qui se repliaient d’Espagne. En novembre 1814 s’ouvrit à Vienne le Congrès qui allait redessiner la carte de l’Europe.

Alors que le Congrès de Vienne est encore en cours, les alliés apprennent le départ de Napoléon 1er de l’île d’Elbe pour le début de ce qu’on appelle les Cent Jours. Le 13 mars 1815, six jours avant que l’empereur des français n’atteignent Paris, les puissances du Congrès de Vienne le déclarent hors-la-loi.

Le 17 mars, la Grande-Bretagne, la Russie, l’Autriche et la Prusse mobilisent 150000 hommes bientôt rejoints par la Suède, les Pays-Bas et un certain nombre d’états allemands.

Napoléon 1er se sait inférieur en nombre. Sa seule chance de victoire est d’écraser les forces alliées présentes en Belgique avant qu’elles ne soient renforcées par des contingents supplémentaires.

Les batailles de la septième coalition ont lieu à Ligny (16 juin 1815), aux Quatre-Bras (16 juin), à Wavre (18 et 19 juin) et surtout à Waterloo le 18 juin 1815. La bataille de Ligny voient les français battrent les prussiens, la bataille des Quatre-Bras voit Ney bloquer l’armée britannico-alliée qui tentait de venir en aide aux prussiens. Comme en 1814, les victoires françaises sont tactiques et ne font que retarder l’inéluctable.

La bataille décisive à lieu le 18 juin 1815 à Waterloo. Cette bataille mythifiée voit les français sérieusement bousculer les troupes britannico-alliées de Wellington. Le sort de bataille se décide en fin d’après midi avec l’arrivée non pas de Grouchy mais des prussiens du maréchal Blücher.

Le traité de Paris et la signature de la Quadruple-Alliance (Grande-Bretagne/Russie/Prusse/Autriche) marque la fin de la septième coalition et surtout le retour à une paix durable en Europe pour la première fois depuis 1792.

Outre les guerres directes contre Napoléon 1er, Alexandre 1er engage les troupes russes dans une guerre contre la Suède en 1808/09 qui lui permet de s’emparer de la Finlande mais aussi dans une nouvelle guerre contre l’empire ottoman (1806-1812), une guerre qui aboutit à la formation du gouvernement de Bessarabie, un regroupement de la Moldavie et de la Valachie. Inutile de préciser que cela mécontente fortement l’empereur des français……. .

Présent en France après la première abdication de Napoléon, Alexandre 1er charme la haute-société parisienne, surprise de voir un souverain aussi ouvert et tolérant alors que la Russie malgré les efforts de Pierre le Grand et de Catherine II avait encore l’image d’un pays barbare, asiatique, arriéré.

Par rapport à des prussiens vindicatifs, Alexandre 1er fait figure d’élément modérateur de la coalition, veillant à ne pas trop braquer la France. C’est ainsi qu’il appuie le retour des Bourbons sur le trône de France en dépit du mépris et de l’aversion que provoque chez lui Louis XVIII.

Au Congrès de Vienne, l’empire Russe obtient une grande partie du territoire polonais, l’ancien duché de Varsovie, Alexandre 1er devenant roi de Pologne. Présent à Paris après la deuxième abdication de Napoléon 1er, il s’installe à l’Elysée, s’opposant aux exigences prussiennes, Berlin réclamant l’Alsace et la Flandre française.

En septembre 1815, la Sainte-Alliance est signée entre la Russie, la Prusse et l’Autriche, une alliance politico-militaire destinée à préserver l’ordre du Congrès de Vienne, ordre qui va perdurer pendant plus de trente ans.

A partir de cette époque il devient profondément mystique ce qui ne l’empêche de se montrer relativement libéral et tolérant en Pologne qui bénéficie d’une charte constitutionnelle, le vice-roi étant un général polonais ayant servit Napoléon.

En Russie en revanche l’heure n’est pas à l’ouverture et au libéralisme, une chape mystique s’abattant sur le pays. Les ouvrages libéraux sont brûlés, les auteurs non-conformistes étant exilés ou mis en prison, la moindre contestation est brutalement réprimée.

Pourtant après un certain temps, les sociétés mystiques sont interdites, l’église orthodoxe mise un temps de côté bénéficiant d’un regain d’intérêt. Ce mysticisme concerne aussi la politique étrangère, Alexandre 1er s’inquiétant des menées révolutionnaires, l’empereur de toutes les Russies proposant l’envoi de troupes en Italie pour aider les autrichiens qui se débrouilleront seuls.

Les grecs qui se révoltent contre les turcs espèrent l’intervention de leur frère en religion orthodoxe mais Alexandre 1er ne bouge pas. C’est comme si l’empereur avait décidé de se retirer du monde. Son prestige est réduit à néant.

A l’automne 1825, l’empereur accompagne l’impératrice à qui on à recommandé de changer de climat. Il prend alors froid et meurt le 1er décembre 1825 à Taganrog à l’âge de 47 ans. Son corps est transporté à Saint-Petersbourg où il est enterré. Son frère Nicolas lui succède devenant l’empereur Nicolas 1er. Quand à l’impératrice Maria Alexandrovna elle ne lui survit que quelques mois.

Cette mort loin de Saint-Petersbourg à donné naissance à la légende d’une «fausse mort», Alexandre 1er étant selon les partisans de cette théorie devenu le starets (ermite) Fiodor Kouzmitch. Ce choix étant motivé par la volonté d’expier le complot tramé contre son père Paul 1er.

Cette légende à été renforcée par le fait que le tombeau d’Alexandre ouvert par son petit-neveu Alexandre III était vide. On à trouvé la tombe où repose Fioddor Kouzmitch et seul un test ADN pourrait prouver qu’il s’agit vraiment du tsar Alexandre 1er.

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