Italie (21) Cuirassés et croiseurs de bataille (3)

Cuirassés classe Andrea Doria

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Le cuirassé Andrea Doria magnifiquement refondu 

Avant Propos

Après la construction du Dante Alighieri, l’Italie continue sur sa lancée en décidant de construire de nouveaux cuirassés toujours armés de canons de 305mm mais en plus grand nombre même si cette augmentation est limitée puisque les Conte di Cavour n’ont qu’un tube de plus que le premier dreadnought italien.

Après la construction des trois Conte di Cavour (Conte di Cavour, Giulio Cesare,Leonardo da Vinci), la marine italienne décide de commander deux cuirassés d’un modèle amélioré, les futurs Andrea Doria et Caio Duilio.

Par rapport aux Cavour, les Doria sont quasiment identiques mais il y à tout de même un certain nombre de différences avec des tourelles axiales plus proches, une tourelle centrale («Q») installée un pont plus bas, les cheminées sont plus haute et le mat principal installé contre le bloc-passerelle.

Autre différence, l’armement secondaire est plus puissant, les canons de 120mm sont remplacés par seize canons de 152mm en casemates.

Les deux nouveaux cuirassés portent des noms de grands marins italiens. Le premier est baptisé Andrea Doria en hommage à l’amiral et homme politique génois ayant vécu de 1466 à 1560 alors que le second baptisé Caio Duilio en hommage à un amiral et homme politique romain ayant vécu au IIIème siècle avant notre ère.

 

Carrière opérationnelle

L’Andrea Doria

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L’Andrea Doria en 1913

L’Andrea Doria est mis sur cale au Regio Arsenale (Arsenal Royal) de La Spezia le 24 mars 1912 lancé le 30 mars 1913 et mis en service le 13 mars 1916.

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30 mars 1913 : lancement du cuirassé Andrea Doria 

Après un conflit sans événements saillants ni batailles navales pleines de bruits et de fureur, l’Andrea Doria participa aux opérations d’occupation de l’Etat Libre de Fiume, un état mis en place en novembre 1920 après l’occupation par les Arditi de Gabriele d’Annunzio. Cet état disparu en janvier 1924 quand Fiume fût annexée par les italiens, l’arrière pays par les yougoslaves.

Entre-temps en 1923, l’Andrea Doria participa à la démonstration navale au large de Corfou suite à l’assassinat d’un général italien.

Suite au succès de la reconstruction des Cavour les italiens prennent la décision de reconstruire les Doria. Les travaux concernant l’Andrea Doria sont menés aux Cantieri Riuniti del Adriatico (CRDA) de Trieste du 8 avril 1937 au 15 juillet 1940.

Les travaux sont similaires à ceux menés sur les Cavour avec une coque plus longue de dix mètres, des superstructures refondues, des canons de 305mm allésés pour être portés à 320mm, le débarqquement de la tourelle centrale et des canons de 152mm en casemate, l’artillerie secondaire étant composée de douze canons de 135mm en quatre tourelle triples, de dix canons 90mm antiaériens en affûts simples plus des canons légers de 37 et de 20mm respectivement 12 et 16 en affûts doubles.

A la différence des Cavour, l’Andrea Doria et son sister-ship reçurent deux catapultes pour des hydravions. Leur conduite de tir était également plus moderne que celle de leurs prédecesseurs.

A sa remise en service il est redéployé à Tarente, formant avec son sister-ship, la Tercera Divisione Navi del Battaglia, division intégrée à la Secunda Squadra Navale.

Toujours en service en septembre 1948, l’Andrea Doria est coulé par un sous-marin français au large de Tarente en janvier 1949, une salve de quatre torpilles étant fatale au cuirassé qui s’incline lentement sur tribord avant de sombrer, permettant à une partie de l’équipage de se sauver même si 657 officiers et marins ne survécurent pas à cette attaque du sous-marin Phenix qui n’eut hélas pas le loisir de fêter son succès puisqu’il fût coulé le lendemain par un hydravion italien.

Le Caio Duilio

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Le Caio Duilio dans sa configuration d’origine

-Le Caio Duilio est mis sur cale aux chantiers navals royaux (Regio Cantiere) de Castellammare di Stabia (près de Naples) le 24 février 1912 lancé le 24 avril 1913 et mis en service le 13 juin 1916.

Son activité au cours du premier conflit mondial est plus que réduite en raison de la posture ultra-défensive de la marine austro-hongroises.

D’avril à septembre 1919, le Caio Duilio et l’Andrea Doria sont déployés au large de la Turquie pour appuyer les revendications italiennes sur la région de Smyrne mais après le réveil des turcs menés par le futur Atäturk et la défaite grecque, les italiens jugent plus prudents de se retirer.

A son retour en Italie, le Caio Duilio participa aux opérations au large de l’Etat libre de Fiume en 1920 suivi de l’occupation des îles du Dodécanese en 1921 avant le pseudo-affrontement avec la Grèce à propos de l’île de Corfou après l’assassinat d’un général italien. Le Caio Duilo rentra ensuite à Tarente en septembre 1923.

En 1924 à l’occasion de la viste en Espagne du roi d’Italie, Victor Emmanuel III, le Caio Duiio effectua une visite dans les ports espagnols en compagnie du Dante Alighieri et du Conte di Cavour.

Le 8 avril 1925 alors que le cuirassé effectuait une école de feu au large de La Spezia, une explosion dans l’élévateur de munitions de la tourelle centrale secoua le cuirassé. Les dégâts étaient sérieux et il ne retrouva le service actif qu’en 1928.

Après une croisière au Levant à la fin de l’année 1932 où il visita des ports grecs et turcs, il passa quelques mois en réserve avant d’être réarmé comme navire amiral des forces de réserve à Tarente, rôle qu’elle assura jusqu’à la fin de 1936.

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Le Caio Duilio refondu et camouflé

Le 19 mars 1937 le sister-ship de l’Andrea Doria arrive aux chantiers navals Ansaldo de Gênes pour être totalement reconstruits. Les travaux vont durer plus de trois ans du 1er avril 1937 à sa remise en service le 8 octobre 1940. Ils sont identiques à ceux menés sur l’Andrea Doria.

Toujours en service en septembre 1948, le cuirassé forme à Tarente la 3ème division de navires de bataille.

Endommagé à plusieurs reprises, le cuirassé était l’un des quatre survivants quand l’Italie change de camp en mars 1953. En compagnie du Dante Alighieri (ex-Littorio), du Roma et Giulio Cesare, le Caio Duilio quitte Bari pour Malte puis pour Bizerte où les quatre cuirassés sont internés jusqu’à la fin du conflit.

Suite au traité de Paris, le Caio Duilio est cédé à la Grande-Bretagne au titre des dommages de guerre. Sans surprise, Londres décide de le faire démanteler à Barrow-in-Furness. Le démantèlement est réalisé au cours de l’année 1958.

Caractéristiques Techniques

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(A la construction)

Déplacement : (Andrea Doria) standard 22956 tonnes pleine charge 24729 tonnes (Caio Duilio) standard 22 994 tonnes pleine charge 24715 tonnes

Dimensions : longueur (pp) 168.9m (hors tout) 176m largeur : 28m tirant d’eau : 9.4m

Propulsion : 4 groupes de turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par 20 chaudières (8 mazout et 12 mixtes) Yarrow développant une puissance totale de 30000 ch (31009ch pour le Caio Duilio) et entraînant 4 hélices.

Performances : vitesse maximale : 21 noeuds (21.3 noeuds pour le Caio Duilio) distance franchissable : 4800 miles nautiques à 10 noeuds 1000 miles nautiques à 21 noeuds

Protection : ceinture blindée 254mm pont blindé 98mm tourelles 280mm casemates 130mm tour de commandement 280mm

Armement : 13 canons de 305mm (12 pouces) modèle 1909 répartis en trois tourelles triples («A» «Q» et «Y») et deux tourelles doubles («B» et «X»), 16 canons de 152mm en casemates, 13 canons de 76mm montés sur les tourelles d’artillerie principale et 6 canons de 76mm antiaériens remplacés après guerre par 6 canons de 76mm d’un nouveau modèle et 2 canons de 40mm et 3 tubes lance-torpilles de 450mm

Aviaiton : aucune à l’origine mais après guerre installation à la proue d’une catapulte pour un hydravion Macchi M18.

Equipage : 1233 officiers et marins

(Après reconstruction)

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Déplacement : standard 26434 tonnes pleine charge 29931 tonnes

Dimensions : longueur (pp) 178.9m (hors tout) 186m largeur : 28m tirant d’eau : 8.6m

Propulsion : 2 groupes de turbines à engrenages Belluzo alimentées par huit chaudières à trois corps Yarrow timbrées à 35 kg/cm² développant 75000ch (87000ch à marche forcée) et actionnant 2 hélices.

Performances : vitesse maximale : 27 noeuds distance franchissable : 4500 miles nautiques à 10 noeuds mazout : 2000 tonnes

Protection : ceinture blindée 254mm pont blindé 135mm tourelles 280mm casemates 130mm tour de commandement 280mm

Armement : 10 canons de 320mm modèle 1934 en deux tourelles triples («A» et «Y») et deux tourelles doubles («B» et «X»), 12 canons de 135mm modèle 1938 en 4 tourelles triples installés de part et d’autre du bloc passerelle, 10 canons de 90mm de 53 calibres Ansaldo M1938 ou Oto M1939 en affûts simples, 12 canons de 37mm Breda modèle 1932 en six affûts doubles et 16 canons de 20mm Breda modèle 1940 en huit affûts doubles.

Aviation : deux catapultes de part et d’autre des cheminées pour deux hydravions

Equipage : 1495 officiers et marins

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